Cent façons de tuer un prince charmant 98

Chapitre 98


Qiao Jiangyuan estimait qu’il aurait dû continuer à être fâché mais, quand il regardait Shen Jue ainsi, non seulement il ne pouvait plus hausser le ton mais même son cœur se radoucit. Il serra l’autre homme contre lui et le cajola doucement. Après un long moment, constatant que l’autre dans ses bras ne réagissait pas du tout, il baissa la tête et se rendit compte que Shen Jue avait perdu connaissance.

Il ne se sentait déjà pas bien à la base et on l’avait emmené de force à la cérémonie de fiançailles. Entre devoir endurer la longue procédure et son changement radical d’humeur à l’instant, il avait fini par s’évanouir.

Les yeux de Shen Jue étaient pressés, le coin de ses yeux rouges était encore baigné de larmes. Il avait le visage très pâle et ses lèvres étaient un peu trop rouges.


Qiao Jiangyuan le serra contre lui et ce fut seulement là qu’il se rendit compte à quel point l’autre était léger. Son poignet était si fin qu’il semblait risquer de se briser à la moindre pression, et son menton était encore plus pointu que d’ordinaire. Qiao Jiangyuan le souleva rapidement, le déposa dans le grand lit de la chambre puis sortit pour appeler de l’aide.

Un médecin arriva très vite.

Après avoir ausculté le patient, le docteur lança un regard réprobateur à Qiao Jiangyuan :

« Le patient souffre d’anémie et je suis sûr qu’il ne s’est pas reposé convenablement ces temps-ci. Quels que soient vos sentiments, vous devez faire attention à la santé de l’autre. »


Après avoir entendu ça, le visage de Qiao Jiangyuan oscilla entre le blanc et le rouge. Horriblement gêné, il émit tant bien que mal un son d’assentiment puis demanda :

« Que dois-je faire à présent ?

– Il suffit de peu de choses : laissez-le bien se reposer et faites en sorte qu’il mange bien à son réveil. Est-ce qu’il mange peu en général ? En tant que membre de sa famille, vous devriez l’encourager à se nourrir correctement. »

Le docteur avait constaté que le teint de Shen Jue était devenu bien trop livide et maladif.

« Je vois. »


Qiao Jiangyuan retourna dans la chambre après avoir raccompagné le docteur. En regardant l’homme allongé, il ne put s’empêcher de ressentir de l’impuissance. Bien qu’il soit fiancé à lui, il sentait toujours que l’autre homme était bien trop loin de lui.

Il était également un être humain. L’amour avait beau être grand, on finissait par être découragé face à un froid infini. Qiao Jiangyuan s’assit au bord du lit et contempla le visage fin de Shen Jue. Une idée étrange surgit tout à coup dans son esprit.


Si Shen Jue restait pour toujours endormi à ses côtés, ce serait tellement mieux. Il n’aurait alors pas à voir le regard indifférent de l’autre ou à voir d’autres personnes s’approcher de Shen Jue.

Shen Jue, allongé à côté de lui, serait alors à lui pour toujours. Il serait docile, pitoyable, mais aussi adorable. Un sourire extrêmement doux se dessina au coin des lèvres de Qiao Jiangyuan. Il tendit la main pour caresser du bout des doigts les sourcils de l’autre homme. Quand il arriva au coin de ses yeux, il pressa avec un peu plus de force. Voyant que l’autre homme fronça les sourcils dans son état d’inconscience, il retira soudain la main.

Qiao Jiangyuan secoua la tête et se dit que cette idée était un peu absurde. Il referma sa main en un poing mais ne put ignorer la sensation de toucher restant au bout de ses doigts.


* * *


Le ciel devenait de plus en plus brillant.

Cela faisait presque cinq heures que Yu Qing était à genoux. Il n’avait cessé de fixer la porte, attendant celui qu’il voulait tant voir, mais la personne qu’il attendait ne revint pas.

Bien que le majordome soit furieux contre Yu Qing, il ne put supporter de le voir dans cette position si longtemps. Il soupira et fit un pas vers lui.

« Allons, lève-toi.

– Je ne me lèverai pas. »

Les yeux de Yu Qing étaient trop sombres, comme s’ils étaient en permanence recouverts de tristesse.

« Il me l’a promis. J’attendrai son retour. »

Mais il attendit encore longtemps. L’aube apparut complètement dans le ciel. Le manoir tout entier fut plongé dans un profond sommeil. Ce fut seulement là que Yu Qing se leva. Il retourna d’abord dans la chambre qu’il occupait avant, prit une douche froide puis sortit.

Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !

Il se rendit d’abord au manoir de Qiao Jiangyuan. Il employa la même technique de grimper à la gouttière. Cependant, il ne trouva ni Qiao Jiangyuan, ni Shen Jue. Tel un chat agile, il erra dans le manoir de Qiao Jiangyuan.

Après avoir fouillé toutes les pièces, il alla dans l’hôtel où Shen Jue et Qiao Jiangyuan s’étaient fiancés. L’hôtel possédait un dispositif de sécurité alors cela demanda un peu plus de temps à Yu Qing, mais il finit par trouver Shen Jue dans une chambre au premier étage.

Shen Jue était endormi, et sa main était tenue par un homme allongé au bord du lit.


Yu Qing s’avança, le visage inexpressif. Il marcha d’un pas très léger, presque sans produire le moindre son. Il s’approcha du lit et frappa Qiao Jiangyuan à la nuque du tranchant de la main. Après l’avoir ainsi assommé, il prit un drap de rechange dans l’armoire de la chambre, le déchira pour ligoter Qiao Jiangyuan et le bâillonner. Pour finir, il le fourra dans l’armoire.

Après ça, il retourna vers le lit.

Yu Qing baissa les yeux sur l’homme endormi dans le lit et naturellement, il remarqua l’anneau en diamants au majeur Normalement, ce devrait être à l’annulaire mais apparemment, cela devient à la mode de porter une bague de fiançailles au majeur pour s’assurer qu’elle soit plus visible. (1) de Shen Jue. Son regard vacilla puis il retira la bague du doigt de Shen Jue et alla la jeter dans les toilettes.

Il tira la chasse d’eau et vit la bague disparaître dans la cuve. Son expression se détendit un peu. Yu Qing revint ensuite au lit et s’allongea à côté de Shen Jue. Toutefois, il ne dormit pas : il garda les yeux ouverts et contempla la personne à côté de lui, inlassablement et sans jamais pouvoir en avoir assez.


* * *


On était déjà l’après-midi lorsque Shen Jue se réveilla. Le soleil brillait à l’extérieur mais comme les tentures de la chambre étaient bien tirées, la pièce était très sombre alors il ne put dire quelle heure il était. Il crut même que la personne allongée à côté de lui était Qiao Jiangyuan.

Il se mit assis, un peu fatigué. Sans regarder l’autre homme, il murmura simplement :

« Désolé, j’ai dormi longtemps, n’est-ce pas ?

– Ce n’est pas grave. »

La voix venant juste d’à côté pétrifia Shen Jue. Il tourna rapidement la tête et croisa le regard de Yu Qing.

Même dans la chambre sombre, les yeux de Yu Qing restaient extrêmement brillants. Il regardait attentivement Shen Jue, ses yeux brûlants au point d’en être extrêmement terrifiants.


« Qu’est-ce que tu fais ici ? Où est Qiao Jiangyuan ? » demanda Shen Jue en fronçant les sourcils.

Yu Qing se mit assis à son tour.

« Tu romps le contrat de mariage avec lui, sinon je le tue. »

Shen Jue le fixa.

« C’est une menace ?

– Non, c’est une supplique, ô mon maître. »

Yu Qing ne détourna pas les yeux de lui.

« Je vous supplie de bien vouloir rompre le contrat de mariage avec lui. Les bénéfices qu’il peut vous apporter, je peux moi aussi vous les donner. »

Shen Jue détourna le visage et fit d’un ton indifférent :

« Et si je ne veux pas ?

– Alors je devrai tuer le duc Qiao, répondit rapidement l’autre homme. Quelle que soit la personne que vous voulez épouser, je trouverai le moyen de la tuer, je vous le jure. »

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Shen Jue ne répondit rien à cela. Yu Qing continua de l’observer un bon moment. Il radoucit son expression et enlaça tendrement l’autre homme par derrière. Il posa son menton sur l’épaule de l’autre.

« Sur le champ de bataille, je n’ai cessé de penser à vous, mon seigneur, et je songeais que je devais revenir en vie. J’ai découvert tous les hommes que vous avez envoyés pour me protéger. Mon seigneur, vous tenez clairement à moi, n’est-ce pas ? Alors pourquoi vous prétendez le contraire ? »

Le pire moment où il avait frôlé la mort avait eu lieu un an plus tôt. Il avait alors pensé qu’il allait vraiment mourir sur le champ de bataille. L’armée avait battu en retraite, il était blessé à la jambe et il n’avait pu que se cacher dans l’herbe haute sous un flanc de coteau. Si les humains l’avaient découvert, il serait mort là. Mais quelqu’un était venu et l’avait secouru.

Ce fut à cause de ce sauvetage assez inhabituel qu’il avait découvert que Shen Jue était aussi inquiet à son sujet. Voilà pourquoi il était revenu si désespérément après avoir appris son mariage.


« Quand aurais-je envoyé des hommes pour te protéger ? » rétorqua Shen Jue d’un ton glacial.

Yu Qing étira les lèvres en entendant ça. Il plongea son regard dans celui de Shen Jue et frotta sa joue contre la sienne.

« Si vous dites que vous ne l’avez pas fait, alors vous ne l’avez pas fait. Vous voulez bien annuler le mariage ? Je vous en prie. »

Shen Jue garda le silence un long moment avant de répondre d’une voix faible :

« J’ai besoin de temps pour y réfléchir. »

Le sourire de Yu Qing s’élargit à ces mots. Il jeta un regard calme à l’armoire et murmura :

« Mon seigneur est vraiment trop bon. »

Il tourna la tête pour déposer un doux baiser sur l’oreille de Shen Jue, puis sa joue, et finalement ses lèvres. Il l’embrassa jusqu’à ce que ses lèvres déjà rougies deviennent encore plus rouges. Après ça, il l’aida à enfiler son manteau.


Quand ils franchirent la porte, Yu Qing s’arrêta :

« Mon seigneur, je ne suis pas entré par la porte principale. Vous devriez sortir et m’attendre devant l’hôtel. Je vais descendre par la fenêtre. »

Shen Jue était également préoccupé par quelque chose, alors il hocha la tête distraitement et sortit. Une fois qu’il le vit s’en aller, Yu Qing referma la porte. Il s’avança vers l’armoire et en ouvrit la porte. Comme il s’y attendait, Qiao Jiangyuan avait déjà repris connaissance à l’intérieur. Ses yeux étaient remplis de fureur et il fixait Yu Qing d’un air de dégoût.

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Yu Qing s’approcha et retira le morceau de tissu de la bouche de Qiao Jiangyuan, avec un peu de malveillance dans le regard.

« Tu ferais mieux de rompre le contrat de mariage de ton propre gré. Sinon, ça ne me gêne pas de continuer à te rendre cocu.

– Espèce de salaud ! »

Qiao Jiangyuan s’était réveillé avant Shen Jue. Il avait donc entendu la conversation entre les deux. Il éprouvait encore un peu de compassion envers Shen Jue, mais ce fut alors qu’il entendit l’autre annoncer qu’il allait réfléchir au fait d’annuler leur mariage et même les deux hommes s’embrasser.

Il songeait à présent qu’il était tout simplement ridicule.

« Méfie-toi, je vais te tuer, sois-en sûr ! fit Qiao Jiangyuan avant d’ajouter après une pause : Et cette pute aussi. »


C’était clairement Shen Jue qui avait proposé de l’épouser mais là, il jouait les forcés. Ha ha, Qiao Jiangyuan n’avait jamais rien vu d’aussi ridicule. Si Shen Jue ne l’aimait pas, pourquoi l’épouser alors ? Pour inciter la pitié ? Ou bien pour se jouer de lui ? En d’autres termes, il n’avait été qu’un pion pour encourager l’amour entre Shen Jue et Yu Qing, cette paire de canards mandarins destinés à être ensemble.

Quand Qiao Jiangyuan touchait Shen Jue, ce dernier vomissait et pleurait. Mais quand c’était ce semi-vampire qui le touchait, il devenait l’eau la plus douce qui soit.

Comme il était cruel, ah ! Il avait osé tenter de séparer ce couple si uni.


Quand Yu Qing entendit l’insulte de Qiao Jiangyuan, son regard se modifia légèrement.

« Tu n’as pas intérêt à lui parler ainsi. »

Qiao Jiangyuan eut un rire sarcastique.

« Alors je suis censé dire quoi ? Je dois le féliciter ? Le féliciter qu’il ne m’aime pas et qu’il n’est avec moi qu’à contrecœur ? Ou bien le féliciter pour avoir couché avec toi le jour de nos fiançailles ? »

Il ferma les yeux.

« Va-t’en. »


Il n’avait pas été capable de discerner la vraie nature des gens. Il était d’abord tombé amoureux de Yu Qing, puis avait transféré ses sentiments sur Shen Jue, mais après une longue période de souffrance, les deux autres étaient un couple destiné tandis que lui n’était que le bouffon ridicule dans cette grande histoire d’amour dramatique.

S’il y avait une vie après ça, il ne devrait plus tomber amoureux de Shen Jue. Il voudrait aussi que Shen Jue connaisse ce qu’il vivait, le goût de la trahison et le fait d’être un bouffon.

Yu Qing réfléchit un moment avant de dénouer les attaches de draps autour de Qiao Jiangyuan. Il sortit ensuite par la fenêtre.


* * *


Yu Qing arriva vite à l’entrée de l’hôtel.

Shen Jue se tenait là, apparemment dans une stupeur hébétée. Tandis que Yu Qing s’approchait, Shen Jue continuait de fixer le sol d’un air vague, sans remarquer sa venue.

« Mon seigneur ? » l’appela Yu Qing à voix basse afin de ne pas l’effrayer.

Shen Jue lui lança un regard puis détourna le visage et ordonna :

« Va emprunter une voiture à l’hôtel.

– À vos ordres. »

Yu Qing s’exécuta. En fait, il aurait fait ça même si Shen Jue ne le lui avait pas demandé. Il était capable de rentrer à pied, mais pas Shen Jue.


Ils retournèrent donc au manoir.

Ye Ye s’était réveillé très tôt et guettait juste en dehors du manoir. Quand il vit que Shen Jue revenait avec Yu Qing, il afficha une légère surprise mais ne commenta pas. Même si Yu Qing avait menacé de le tuer plus tôt, il conserva un air aimable et inoffensif.

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Deux jours plus tard, la famille Qiao fit publier dans le journal qu’elle annulait le contrat de mariage avec Shen Jue. Cet incident choqua toute la capitale impériale. Jamais encore on avait vu un couple qui se fiançait la veille et se séparait le surlendemain. De nombreux journalistes voulurent interviewer les deux partis, mais chacun refusa les demandes.


Yu Qing resta une semaine au manoir avant de retourner dans l’armée. Il apprit durant cette période que Xiang Wen avait disparu et il alla interroger le majordome en privé. Quand il fut mis au courant de la démission de Xiang Wen, le regard de Yu Qing prit un air étrange un moment.

Quand le majordome parla de Xiang Wen, il soupira un peu.

« J’ignore où a bien pu aller ce garçon. Nous avons été incapables de le retrouver malgré nos efforts. J’ai bien peur qu’il n’ait quitté la capitale impériale.

– Il a dit quelque chose avant de partir ? » s’enquit Yu Qing.

Le majordome réfléchit un moment.

« Il me semble qu’il a parlé de faire des affaires. Je lui ai demandé s’il avait assez d’argent. Il m’a répondu que oui et il est parti. Après tout ce temps, il n’a même pas envoyé une lettre. »


Après avoir entendu ça, Yu Qing garda le silence un moment puis fit subitement :

« S’il vous plaît, méfiez-vous un peu de Ye Ye. »

Cela étonna le majordome.

« Pourquoi tu dis ça ? »

Cela faisait à présent trois ans que Ye Ye travaillait au manoir et on pouvait dire qu’il faisait du bon travail.

« Parce que je connais les semi-vampires. Ce sont des gens qui sont prêts à tout pour parvenir à leurs fins, » déclara Yu Qing.


Il avait travaillé avec Xiang Wen et s’était aussi querellé avec lui. Il connaissait les sentiments de l’autre homme pour Shen Jue. À ses yeux, le fait que Xiang Wen décide lui-même de démissionner n’était absolument pas réaliste. Cependant, Xiang Wen était également très stupide et il n’était pas impossible qu’il n’ait pas été berné. Effectivement, Yu Qing lui-même avait déjà berné Xiang Wen très facilement.

Quant à Ye Ye, Yu Qing n’avait eu que peu de contact avec lui mais il le rejetait instinctivement. Il sentait que Ye Ye était plus calculateur que Xiang Wen, surtout quand il avait appris que Ye Ye avait pu apprendre tant de choses par lui-même. Il était donc clair que l’intelligence de Ye Ye était incomparable à celle des gens ordinaires.


Après avoir entendu les paroles de Yu Qing, le majordome prit un air compliqué mais ne dit rien. Quand Yu Qing vit sa réaction, il ne pouvait rien dire de plus, alors il partit simplement pour retourner à l’armée.


Notes du chapitre :
(1) Normalement, ce devrait être à l’annulaire mais apparemment, cela devient à la mode de porter une bague de fiançailles au majeur pour s’assurer qu’elle soit plus visible.






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