Cent façons de tuer un prince charmant 108

Chapitre 108


Shao Ge comprit ce que cet homme voulait dire par ‘jeune maître’. C’était une façon polie de désigner un prostitué.

Shao Ge sut alors qu’il avait fait une erreur et qu’il était hors de question qu’il entre dans cette base. Il tourna les talons à cette réponse, mais Shen Jue ouvrit la bouche :

« On peut choisir ses clients ? »

Shao Ge se tourna pour le fixer d’un air incrédule. Il vit Shen Jue regarder l’homme à l’entrée d’un air très sérieux. Il ne put se retenir de le tirer de quelques pas sur le côté.

« Tu es cinglé ? »

Il baissa la voix, comme craignant que d’autres ne l’entendent.

« Je sais que tu veux vivre à tout prix, mais devenir un jeune maître, c’est t’avilir ! »


Shen Jue le contempla d’un air très calme.

« Je n’ai pas d’autre choix. Si je te suis, tu finiras par être blessé à cause de moi. Alors peut-être que c’est plus sûr que je reste ici. Tu devrais me laisser. Tu m’as déjà aidé bien des fois ces derniers mois. »

Après avoir dit ça, il se libéra de la main de Shao Ge et se dirigea vers l’homme à l’accueil.

Quand ce dernier entendit que Shen Jue voulait entrer et devenir un jeune maître, il eut un sourire ravi et lui tendit aussitôt un formulaire à remplir.

« Nous sommes très humains ici. Tu peux prendre des clients si tu veux, et en refuser si tu ne veux pas. Mais bien entendu, le salaire mensuel dépendra du nombre de clients. »


Dès qu’il eut dit cela, Shao Ge revint vers eux.

Il fixa Shen Jue.

« Tu es vraiment sérieux ? »

Shen Jue ne le regarda pas et émit simplement un En.

En entendant ça, Shao Ge tourna les talons et partit. Il retourna dans la jeep mais ne put s’empêcher de poser les yeux sur Shen Jue, qui se penchait pour remplir le formulaire. Cela faisait huit ans qu’ils travaillaient ensemble et ils avaient passé plusieurs mois ensemble.

Il comprenait pourquoi Shen Jue avait choisi ça : c’était parce qu’il voulait continuer à vivre et ne pas le mettre en danger. Cependant, Shao Ge ne parvenait pas à comprendre pourquoi l’autre choisissait de devenir un jeune maître.

Laisse tomber, chacun sa voie.

Il démarra simplement la voiture et partit.


* * *


Shen Jue entendit le bruit du moteur derrière lui et s’arrêta dans le remplissage du formulaire. L’homme à l’entrée n’avait pas quitté Shao Ge du regard. Quand il le vit s’en aller, il se gratta le nez. C’était dommage mais heureusement, il restait une petite beauté.

« Tu peux remplir tous les champs nécessaires. »

Dès que l’homme eut fini de parler, il vit Shen Jue relever la tête.

« Tu as dit qu’on pouvait entrer du moment qu’on donnait tout ce qu’on avait, » demanda-t’il pour confirmation.

L’homme à l’entrée marqua une longue pause avant de répondre :

« Oui, ah, mais il y a certaines exigences : il faut au moins une semaine de vivres ou bien dix noyaux de cristal de haute qualité, pas de qualité inférieure. Et une fois entré, tu devras travailler. Certains boulots sont très dangereux. »

Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !

Après l’avoir écouté, Shen Jue sortit dix noyaux de cristal de haute qualité de sa poche.

Dans les vies précédentes, Shao Ge et lui étaient également venus ici. La différence était qu’ils étaient partis après avoir entendu les paroles de l’homme à l’entrée. Dans cette vie toutefois, il voulait rester quelques temps dans cette base.

Ces derniers jours, il avait réfléchi à ce qu’il allait faire. Il lui semblait que ce ne serait pas bien de dépendre de Shao Ge comme dans les vies précédentes. Ce serait une sorte de chantage moral. Et même si Shao Ge acceptait de prendre ses responsabilités, les sentiments qu’il éprouverait pour Shen Jue ne seraient pas de l’amour.


Par conséquent, Shen Jue n’avait actuellement pas d’autre choix que de reculer pour mieux sauter. Plus important encore, le chef de cette base était le futur amant de Shao Ge. C’était juste qu’ils ne s’étaient pas encore rencontrés. Dans les vies précédentes, Shen Jue avait seulement entendu son nom de la bouche d’autres personnes sans jamais l’avoir vu alors cette fois, il voulait le rencontrer.

Il se demandait même si cela diminuerait les risques de tuer à l’avance le chef de cette base. Après tout, il avait entendu dire que Shao Ge et cet homme étaient tombés amoureux au premier regard.

Shao Ge avait été hétéro pendant les vingt-sept premières années de sa vie mais dès qu’il avait vu cet homme, il avait aussitôt viré de bord. Shen Jue estimait donc qu’il fallait qu’il voie cet homme d’abord. Si vraiment l’autre était trop fort, il trouverait un moyen de l’éliminer avant tout ça.


* * *


Quand l’homme de l’entrée vit les dix noyaux de cristal de haute qualité de Shen Jue, son visage se crispa visiblement, mais il ne pouvait pas revenir sur ce qu’il avait dit. Alors il ne put que sortir un autre formulaire pour Shen Jue, et son attitude envers lui devint nettement moins amicale. Pourtant, quand il demanda à quelqu’un de conduire Shen Jue dans la base, il ne put s’empêcher de faire :

« Si tu n’en peux plus, tu pourras toujours venir me voir. »

Il voulait dire par là que si Shen Jue le regrettait par la suite, il pourrait toujours devenir un jeune maître.

Shen Jue n’avait absolument pas l’intention de se lancer dans cette carrière, alors il ignora automatiquement les paroles de cet homme.


Une fois dans la base, il fut assigné à un dortoir pour quatre. Ses trois colocataires étaient sortis pour travailler. L’homme qui conduisit Shen Jue dans la chambre lui fournit une couverture et du nécessaire de toilette. Il lui fit ensuite :

« Bien que nous prônons l’égalitarisme ici, tout le monde doit participer aux tâches. Sinon, ils se font expulser. L’endroit où on assigne les tâches se trouve dans le hall du premier étage de cet immeuble à côté. N’oublie pas de t’y rendre tous les matins à huit heures. Si tu tardes de trop, les tâches les plus simples seront déjà toutes prises. La cafétéria est au deuxième, mais tu dois avoir une carte de mission complétée avant de pouvoir manger.

– Merci, » fit Shen Jue.

Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !

Après le départ de cet homme, Shen Jue se mit à préparer son lit. Les trois autres lits étaient déjà faits, seul celui près des toilettes était vide, avec juste quelques babioles dessus.

Shen Jue retira ces babioles, ressuya le montant du lit avec une serviette puis étala la couverture dessus. Après tout ça, il voulut prendre une douche mais se rendit compte que le robinet qui avait encore donné de l’eau l’instant d’avant ne fonctionnait plus.

Il fronça les sourcils et sortit de la chambre. Ce fut alors qu’il aperçut une feuille de papier collée sur la porte, indiquant la quantité d’eau et d’électricité disponible par jour.

Il n’eut pas d’autre choix que de renoncer.


* * *


Les trois autres occupants de la chambre ne revinrent qu’à la tombée de la nuit. Quand ils virent Shen Jue, ils en restèrent ébahis un moment avant de le saluer.

Le plus grand des trois se nommait Lao Song Song est le nom de famille, et Lao veut dire vieux. C’est une marque de respect pour les anciens. (1) et il avait eu quarante ans cette année. Après la fin du monde, il avait été le seul de sa famille à survivre. Les deux autres étaient frères : Wang Jingyi et Wang Jingming, dans la vingtaine.

Ils revenaient de la cafétéria et, en voyant leur nouveau colocataire, ils voulurent échanger quelques mots avec lui. Après avoir appris que Shen Jue était arrivé à peine aujourd’hui dans la ville de B, ils l’interrogèrent sur la situation à l’extérieur.

« Ça peut aller. »

Shen Jue n’était pas vraiment du genre à aimer parler de la pluie et du beau temps avec les autres, alors il ne répondit qu’en quelques mots et ne laissa pas l’occasion de rebondir sur sa réponse.


Après avoir longtemps discuté, les trois autres n’avaient plus rien à dire, alors ils se douchèrent l’un après l’autre. Le plus jeune des deux frères, Wang Jingming, avait reconnu le visage de Shen Jue comme celui d’une star, alors il lui donna une moitié de pain qu’il s’était mis de côté.

« C’est ce que je mange d’habitude quand j’ai un creux le soir. Tu n’as pas accompli de tâche aujourd’hui, alors tu n’as rien eu à manger. Je t’en donne la moitié, » fit-il .

Shen Jue ne fit pas de chichi et l’accepta.

« Merci, je te rembourserai demain. »

Quand Wang Jingming entendit ça, il eut un sourire étrange.


* * *


Cette nuit-là, Shen Jue ne dormit pas très bien. Lao Song dans le lit au-dessus n’arrêtait pas de ronfler et de taper contre le lit. Ce fut une symphonie toute la nuit. Les deux frères dans les lits voisins semblaient avoir l’habitude et ils dormirent paisiblement. De temps en temps, ils coopéraient avec Lao Song en parlant un peu pendant leur sommeil.

Le lendemain matin, les cernes sous les yeux de Shen Jue étaient plus que voyantes. Il n’était que six heures trente quand il entendit Lao Song se lever. Puis les deux frères se levèrent à leur tour.

Shen Jue les entendit bouger et regarda l’heure : il n’était que 6:40. Il ne put que rester stupéfait un moment.

Hier, l’homme qui l’avait conduit ici avait dit qu’il devait aller voir pour les tâches à huit heures, il était donc encore tôt.

Pourtant, les trois autres semblaient très pressés. Ils se débarbouillèrent en moins de cinq minutes puis se ruèrent dehors, sans appeler Shen Jue.


Voyant ça, Shen Jue se leva et il était sept heures quand il eut fini de se laver et qu’il sortit. Il traversa tout le couloir du dortoir mais se rendit compte que les lieux étaient pratiquement déserts.

Quand il arriva au hall du premier étage du bâtiment voisin, c’était déjà rempli de monde et il y avait une longue queue. Quand ce fut enfin le tour de Shen Jue, il était déjà neuf heures du matin. Mais quand la personne vit Shen Jue, il afficha aussitôt un panneau.

Le panneau indiquait que toutes les tâches du jour avaient été attribuées.

Il y avait d’autres gens derrière Shen Jue. En voyant le panneau, ils partirent en silence.

Shen Jue fixa le panneau un moment, puis demanda à l’homme :

« À quelle heure on commence en général à faire la queue ? »

L’homme le fixa. Peut-être que l’apparence de Shen Jue lui plut parce qu’en temps normal, il ne prenait pas la peine de répondre à ce genre de questions :

« En général, ça commence à sept heures du matin. Même si on ne commence à distribuer les tâches qu’à partir de huit heures, le nombre est limité, alors les gens en bout de queue n’ont rien. »

Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !

Pas étonnant alors que Wang Jingming l’avait regardé ainsi la veille : il savait que Shen Jue n’aurait pas de tâche.

Shen Jue n’avait mangé qu’un bout de pain entre hier après-midi et hier soir. Son estomac était déjà tout plat. Il réfléchit un moment puis demanda à l’autre homme :

« Je peux sortir seul ? »

L’homme secoua la tête à cette question.

« Nous devons tous monter dans une voiture pour entrer et pour sortir. En plus, on reçoit une marque à chaque fois, afin d’éviter que quelqu’un de l’extérieur ne s’infiltre. »

À ces mots, Shen Jue ne put que renoncer. Il retourna dans le dortoir mais comme il n’y avait rien à manger, il ne put que s’allonger sur le lit, confus. Vers midi, il lui fut impossible de rester sans rien faire. Alors il quitta le dortoir et alla se promener dans les environs.


Il n’y avait que deux bâtiments dans cette base. Le dortoir était relativement haut, avec plus d’une dizaine d’étages, tandis que le bâtiment voisin n’en comptait que quatre. Il était midi et de la fumée s’échappait des deuxième et troisième étages.

Il semblait qu’en plus de la cafétéria du second étage, le troisième étage devait avoir la même utilité mais peut-être que ce n’était pas ouvert aux gens ordinaires. C’était peut-être réservé uniquement au personnel dirigeant de la base.

Comme il était midi, certains étaient déjà revenus de mission à l’extérieur et se ruaient dès leur retour à la cafétéria. Debout entre les deux bâtiments, Shen Jue, qui errait sans but, semblait un peu se faire remarquer.


Il observa le bâtiment des dortoirs. Il remarqua qu’il y avait des vêtements pendus aux fenêtres des six premiers étages, mais beaucoup moins au septième. Il vit même des robes aux couleurs vives.

Les femmes devaient donc loger au septième.

Shen Jue garda les yeux levés un moment, puis aperçut soudain un visage dans le couloir du septième.

À cause de la distance, Shen Jue ne put distinguer le visage mais il vit les longs cheveux de l’autre.

Une femme ?

Shen Jue allait détourner le visage quand il vit soudain l’autre personne tendre la main.

La personne le désigna de la main puis lui fit signe du doigt de venir.


Notes du chapitre :
(1) Song est le nom de famille, et Lao veut dire vieux. C’est une marque de respect pour les anciens.






Commentaires :


:

:

Pour insérer des émojis dans le message, appuyez sur la touche Windows et ; de votre clavier (pour Windows 10).

Derniers chapitres parus :
La Renaissance du Suprême Immortel 447 et 448
Lanterne 52
La Renaissance du Suprême Immortel 445 et 446

Planning des mises à jour :
Dimanche tous les quinze jours : Lanterne : le reflet d’une fleur de pêcher
La Renaissance du Suprême Immortel
Le Prince Solitaire