Chapitre 110
C’était clairement une culotte de femme.
Shen Jue tint le sous-vêtement et resta un moment figé. Il leva ensuite la tête. Il vit une main par l’une des fenêtres du septième étage. Dans la lumière du matin, cette main semblait dégager une lueur vaporeuse.
Cette main agita le doigt à l’intention de Shen Jue pour lui faire signe de venir.
C’était la propriétaire de cette culotte ?
Elle lui demandait de lui remonter le sous-vêtement ?
Shen Jue réfléchit un moment mais ne monta pas. Effectivement, il se faisait tard et plus de gens allaient se réveiller le temps qu’il fasse l’aller-retour au septième étage. Heureusement qu’il avait son lance-pierre sur lui.
Shen Jue prit donc le lance-pierre, roula la culotte en boule autour d’une petite pierre et visa la fenêtre du septième.
Quand il vit la culotte passer par la fenêtre, il se tourna et se rendit au hall du premier étage de l’autre bâtiment. Ce petit incident ne le marqua pas vraiment. Il choisit une tâche un peu plus difficile que la veille, cependant il parvint à l’accomplir sans trop de mal.
Le troisième jour, il demanda directement à celui qui assignait les missions s’il y avait une tâche qui permettait de gagner un repas au troisième étage ainsi qu’un noyau de cristal de qualité haute.
L’homme fut un peu surpris par sa question mais l’aida quand même à en trouver une. Il fit finalement :
« Il y a une tâche, mais elle est très dangereuse. »
Comme les gens avec des pouvoirs avaient besoin d’absorber les noyaux de cristal pour améliorer leurs pouvoirs, les gens de la base allaient parfois d’eux-même à la recherche des zombies pour les attirer dans des pièges puis les étrangler.
Il fallait donc quelqu’un pour appâter les zombies, mais cette personne courait particulièrement des risques et pouvait facilement avoir un accident. Si elle était trop loin, les zombies ne sentiraient pas son odeur. Si elle était trop proche, elle risquait de mourir.
Cependant, cette tâche convenait tout à fait à Shen Jue car sa constitution physique était idéale pour attirer les zombies. Il était donc parfait pour cette tâche car il n’aurait pas à se rapprocher autant que les autres pour attirer des zombies.
Il accepta donc cette mission sans réfléchir plus. Il devait se rendre dans les profondeurs d’un bâtiment abandonné où se cachaient les zombies, alors tous les autres membres du convoi étaient des gens avec des pouvoirs. Quand ils virent Shen Jue arriver, ils ne s’exclamèrent pas comme les gens de l’équipe ordinaire. Par contre, quand ils apprirent que Shen Jue n’avait aucun pouvoir spécial, leurs regards se firent un peu compliqués. Certains lui souhaitèrent même directement :
« Bonne chance. »
Avant d’arriver à l’endroit en question, le chef de l’équipe expliqua plusieurs fois à Shen Jue l’itinéraire de fuite et lui demanda de mémoriser le plan.
Le bâtiment où ils se rendaient était très prisé des zombies de la ville de B car les bâtiments y étaient très rapprochés et le soleil ne s’introduisait que difficilement dans les bâtiments les plus bas. L’équipe s’était déjà rendue plusieurs fois là-bas et savait bien se repérer à l’intérieur.
Après un moment, ils atteignirent leur destination. Shen Jue sortit du véhicule et les gens avec un pouvoir se préparaient déjà. Le chef d’équipe s’approcha de lui et lui tapota l’épaule.
« N’aie pas trop peur, nous t’attendrons ici à l’entrée. Dès que tu verras des zombies te pourchasser, reviens en courant. »
C’était facile à dire, mais si on faisait la moindre erreur, on se ferait rattraper par ces zombies. Même les gens avec des pouvoirs n’acceptaient pas ce genre de tâche à la légère, mais Shen Jue l’avait fait alors qu’il n’était qu’une personne ordinaire. Du coup, certains dans l’équipe le regardaient comme s’il était déjà mort.
Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !
Shen Jue acquiesça aux paroles du chef de l’équipe et prit son équipement. Cette fois, on lui avait fourni un pistolet avec vingt balles, juste au cas où.
Une fois les préparatifs faits, Shen Jue prit son pistolet et entra par la porte au rez-de-chaussée. Le reste de l’équipe allait l’attendre dehors. Les zombies se trouvaient en général au parking du rez-de-chaussée, aux deux premiers étages et bien sûr au sous-sol.
Peu de temps après qu’il soit rentré, Shen Jue s’immobilisa. Il resta sur place un moment et, comme il s’y attendait, il entendit les pas maladroits de zombies qui avaient flairé son odeur.
Le jeune homme tira donc un coup de feu dans le vide et se mit à courir pour sortir.
L’équipe était encore en train de bavarder dehors, car ils ne pensaient pas que Shen Jue allait ressortir aussi vite. À leur grande surprise, il sortit à peine cinq minutes après son entrée. Le chef était sur le point d’engueuler Shen Jue pour se montrer si peureux quand il vit le gros troupeau de zombies à ses trousses.
Tout le monde : « ... »
Ce jour-là, ce fut la mission où ils tuèrent le plus de zombies, et ils n’eurent même pas à entrer dans le bâtiment : les zombies étaient sortis d’eux-mêmes.
Sur le chemin du retour, tout le monde restait sous le choc de ce qu’ils venaient de voir. Ils avaient rarement vu tant de zombies qui ne semblaient pas redouter le soleil.
Quelqu’un ne put s’empêcher de jeter un regard curieux à Shen Jue :
« Avec toutes les missions qu’on a faites, on n’avait encore jamais vu ça. Tu es sûr que tu n’as pas un pouvoir spécial ? »
Shen Jue se contenta de secouer la tête sans rien dire. Voyant ça, l’autre homme ne voulut pas l’interroger davantage. En sortant du bus, le chef d’équipe alla en personne trouver Shen Jue pour le féliciter de son beau travail. Il lui demanda de continuer la mission avec eux le lendemain.
Shen Jue hocha la tête et se rendit au premier étage pour récupérer sa récompense. Effectivement, si on effectuait cette tâche, on avait bien droit à un ticket repas supplémentaire pour le troisième étage ainsi qu’un noyau de cristal de haute qualité. Mais comme Shen Jue avait particulièrement fait du bon travail aujourd’hui, sa récompense fut doublée.
Cela voulait dire qu’il pouvait désormais se rendre deux fois au septième étage.
Shen Jue mangea son repas du soir, puis retourna dans sa chambre pour prendre un bain et se changer avant d’aller au septième étage. Avant de partir, ses trois autres colocataires étaient revenus. Ils savaient qu’il allait se rendre au septième pour profiter des services, alors ils faisaient tous des têtes différentes. Lao Song était le plus calme, tandis que Wang Jingyi voulait qu’à son retour, Shen Jue lui dise si la princesse qu’il verrait était vraiment très belle. Quand à Wang Jingming, il faisait vraiment une drôle de tête. Il voulut dire quelque chose mais ne savait pas s’il devait parler ou pas. Au final, il conseilla simplement à Shen Jue de faire attention à l’hygiène.
Quand il arriva au septième étage, il vit qu’il y avait un gros cadenas à combinaison sur la porte de l’étage. Il y avait un homme devant cette porte. Il fut un peu surpris de voir Shen Jue monter des escaliers.
« Tu es là pour profiter des services ? »
Shen Jue hocha la tête et sortit de sa poche le ticket repas pour le troisième étage ainsi que le noyau de cristal. L’autre homme fut encore plus surpris de voir ça.
L’une des raisons était à cause de l’apparence de Shen Jue, l’autre était qu’il n’était qu’une personne ordinaire, et pourtant il avait pu gagner ces objets.
« Tu veux une princesse ou un jeune maître ? Que préfères-tu ? » demanda l’homme.
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Shen Jue garda le silence un moment, avant de faire :
« Y a-t’il un jeune maître qui n’est pas très populaire ? »
L’homme émit un oh puis réfléchit un moment.
« Le jeune maître n°7 attire moins les clients parce qu’il commence à se faire un peu vieux, il a trente-trois ans J’adore le fait que dans toutes les histoires, on commence à se faire vieux après trente ans, et ne parlons même pas des quarantenaires : ils ont déjà un pied dans la tombe ! (1). Malgré ça, tous les jeunes maîtres ici ont été choisis pour leur apparence. Alors, qu’en dis-tu ?
– Lui, ça ira, » répondit Shen Jue.
L’homme le fit alors entrer et lui dit d’aller directement dans la chambre n°7. Shen Jue la trouva rapidement mais la porte était fermée. Il resta un moment à la porte avant de toquer.
Après un moment, il entendit des bruits de pas et quelqu’un ouvrit la porte. Quand elle s’ouvrit, elle révéla un visage un peu las.
L’homme ne regarda même pas Shen Jue. Il baissa simplement la tête et annonça :
« Pour un coup, c’est un ticket repas du troisième étage et un noyau de cristal de haute qualité. Si tu veux la nuit, ce sera cinq tickets repas et trois noyaux de cristal. Ta chambre ou ici ? »
Shen Jue sortit le ticket repas et le noyau de cristal de sa poche pour les lui tendre.
« Ce sera ici. »
L’homme prit les objets et se décala pour laisser Shen Jue entrer.
La chambre était bien plus confortable que les chambres des étages inférieurs. Elle était plus spacieuse, complètement meublée et il y avait même la clim.
Shen Jue avait peut-être fixé un peu trop longtemps la clim : quand l’homme referma la porte et vit qu’il n’avait pas bougé, il ne put s’empêcher de suivre son regard et tomba sur l’appareil. Il fit :
« Si tu as le pouvoir de l’électricité, tu peux t’en servir.
– Je n’ai pas de pouvoirs, désolé, fit Shen Jue avant de détourner les yeux. J’ai déjà pris ma douche. Et toi, tu as besoin de te laver avant ? »
Ce fut seulement à ce moment que l’homme vit clairement l’apparence de Shen Jue, et la stupéfaction se lut dans ses yeux. L’apparence de ce jeune maître était en fait délicate et gracieuse. S’il s’habillait bien, mettait un peu de maquillage pour cacher ses boutons sur le visage, il n’était en fait pas trop mal. Cependant, il était plutôt âgé et son corps était trop ferme, alors il n’avait pas autant de clients que les autres. Mais rien que gérer déjà son peu de clients suffisait à frôler son seuil de tolérance.
Ces gens lui tendaient les tickets repas et les noyaux de cristal et, comme s’ils voulaient en avoir pour leur argent, ils se montraient assez brutaux au lit. Après tout, les jeunes maîtres n’étaient pas du genre fragile, alors ils ne les ménageaient pas.
La plupart des clients qui le commandaient étaient rustres et à l’apparence passable, certains étaient même carrément laids. Il n’avait donc encore jamais vu un client aussi beau.
Shen Jue fronça légèrement les sourcils en voyant que l’autre fixait son visage.
« Il y a un problème ? »
L’homme secoua aussitôt la tête.
« Ce n’est rien. Je vais d’abord me doucher. »
Le ton de sa voix était bien plus doux. Avant qu’il n’entre dans la salle de bain, il adressa un sourire à Shen Jue.
« Assieds-toi un peu, je fais vite. Au fait, je m’appelle Shi Cheng. »
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Les humains étaient des créatures visuelles. Même après que Shi Cheng soit devenu un jeune maître, il n’était pas exempt de cet état. Quand il avait affaire à quelqu’un de beau, il se sentait toujours un peu plus détendu intérieurement, et le sentiment d’obligation et de corvée se faisait un peu moins intense.
Il faisait méticuleusement son travail tous les jours, et le bain qu’il prenait avant d’accueillir un client était juste une toilette rapide. Après s’être lavé, il regarda son visage aux traits tirés dans le miroir et appliqua du fond de teint. Comme il ne savait pas si le client allait l’embrasser, il n’osa pas mettre un rouge à lèvre trop brillant, seulement une légère couche de baume pour les lèvres.
Certains clients n’aimaient pas embrasser avec du rouge à lèvre par peur de l’empoisonnement au plomb.
Après ce léger maquillage, son visage ne semblait plus trop hagard. Shi Cheng vaporisa même un peu de parfum derrière ses oreilles.
En temps normal, il ne faisait pas ça mais ce soir, il voulait faire bonne impression à son client.
Quand Shi Cheng sortit de la salle de bain, Shen Jue était devant sa bibliothèque et semblait regarder quel genre de livres il possédait.
Quand Shi Cheng vit cela, son expression se modifia un peu. Avant la fin du monde, il était professeur de chaire à l’université. Bien que son université était une institution ordinaire, cela lui suffisait amplement. Quelques mois plus tôt, il avait une vie des plus stables et son cercle social était assez simple. Il n’aurait jamais cru que le monde connaîtrait sa fin. Sans super pouvoirs et capacités physiques, il n’avait pas eu d’autres choix que de devenir un jeune maître. Même en mentant sur son âge et en se rajeunissant de deux ans, il avait été accepté de justesse.
Rien qu’en songeant à ces jours passés, cela le rendait triste.
Alors quand il était arrivé ici, il avait aussi demandé à obtenir quelques livres. Cela lui donnait l’impression qu’avec ces livres, il n’était pas complètement une toute autre personne.
Quand Shen Jue entendit Shi Cheng revenir, il tourna légèrement la tête vers lui.
« Tu as fini ?
– En, » fit Shi Cheng en hochant la tête.
Il regarda le lit à côté de lui.
« J’ai changé les draps aujourd’hui. J’ai juste dormi un peu à midi, mais personne d’autre n’a dormi sur ces draps. Si ça te dérange, je peux les changer.
– Ce ne sera pas la peine. »
Shen Jue s’approcha du lit et se mit à défaire sa ceinture. Quand Shi Cheng le vit faire, son visage pâle ne put s’empêcher de rougir un peu.
Il s’avança à son tour et voulut aider Shen Jue à se déshabiller. À sa grande surprise, l’autre esquiva ses mains.
Shen Jue leva les yeux pour le fixer.
« Je m’en occupe. Au fait, ça te va si on n’utilise pas de préservatif ? »
Shi Cheng en fut stupéfait un moment, puis hocha la tête avec hésitation. Normalement, il n’aurait pas du tout accepté — après tout, il y avait toujours un risque de MST. Mais aujourd’hui, il craignait que l’autre ne s’en aille s’il avait le malheur de refuser.
Voyant que Shi Cheng était d’accord, Shen Jue eut une lueur de satisfaction dans le regard. Il retira son pantalon, s’assit sur le lit de Shi Cheng et fit d’une voix un peu faible :
« Je te laisse faire. Tu peux terminer en cinq minutes ? »
Après avoir dit ça, il sortit également un tube de lubrifiant de sa poche.
Note de Karura : J’en connais certains qui tueraient pour avoir ce genre d’invitation de la part de Shen Jue 😋 Décidément, il est très motivé pour faire ce bébé !
Notes du chapitre :
(1) J’adore le fait que dans toutes les histoires, on commence à se faire vieux après trente ans, et ne parlons même pas des quarantenaires : ils ont déjà un pied dans la tombe !
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