Chapitre 122
La nuit s’avança peu à peu et les étoiles lointaines devinrent de plus en plus étincelantes. Elles tachetaient le ciel sombre et devinrent le plus bel élément nocturne.
Ji Yao tenait la fine cigarette pour femme entre ses doigts et il leva les yeux vers Shao Ge. Dans la nuit, ses yeux semblaient presque se confondre avec l’obscurité, pourtant son visage était étonnamment blanc, comme s’il avait appliqué une couche épaisse de poudre dessus.
« Tu as clairement mis un terme à notre relation, alors tu peux oublier ça. Je n’ai pas envie de me battre contre toi. Cependant, j’ai quand même gagné ce pari puisque Shen Jue est venu à moi. »
Shao Ge avait appris aujourd’hui la véritable raison pour laquelle Shen Jue était allé voir Ji Yao ce fameux jour, alors cela ne lui pesait plus autant sur le cœur. Quand il avait fréquenté Ji Yao durant le lycée, il avait déjà compris que son ‘ex-petite amie’ était quelqu’un de particulièrement têtu, alors il préféra ne pas réfuter son affirmation.
Voyant que Shao Ge ne disait rien, Ji Yao perdit tout intérêt.
Il est si ennuyeux, pas aussi intéressant que l’autre type avec son gros ventre. Je préfère encore voir le visage de ce type qui peut changer subitement, plutôt que le visage sans expression de Shao Ge.
En pensant à cela, Ji Yao éteignit sa cigarette puis la jeta dans le cendrier. Il se tourna ensuite pour rentrer dans l’appartement, mais ce fut alors qu’il entendit la voix de Shao Ge derrière lui :
« J’ai promis de jouer le jeu avec toi, mais ne le fais pas trop souffrir. »
C’est quoi ça ?
Tu dis à ton ex de ne pas faire souffrir ton copain actuel ?
Ji Yan tourna la tête et étira légèrement ses lèvres rouges.
« Entendu, ah, je vais mieux le traiter. »
Shen Jue n’avait dormi qu’une seule nuit, pourtant il découvrit que l’attitude de ce lunatique de Ji Yao semblait avoir changé du tout au tout.
Il semblait avoir oublié d’emmener Shen Jue pour avorter. Par contre, il demanda à ses hommes d’apporter tout plein de suppléments alimentaires.
« Tiens, c’est pour toi. Comme ça, on ne dira plus que je me montre cruel avec toi, un homme avec un gros bide, » fit Ji Yao en cognant dans la boîte pour la pousser vers lui.
Shen Jue en resta ébahi un moment, puis se tourna inconsciemment vers Shao Ge. Ce dernier arborait son air habituel, mais il prit le tablier des mains de Shen Jue.
« Assieds-toi et reste tranquille, je m’occupe de la cuisine. »
Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !
Avant que Shen Jue ne puisse répondre, Ji Yao était déjà intervenu pour objecter :
« Pas question, tu peux cuisiner pour toi, mais je veux que ce soit Shen Jue qui cuisine pour moi. Sinon, pourquoi je vous entretiendrais tous les deux ?
– C’est important, qui cuisine ? demanda Shao Ge en plissant le front.
– C’est important. Je mangerai uniquement ce que Shen Jue préparera. »
Après ces mots, Ji Yao lança un regard au concerné.
« Tu vas cuisiner, oui ou non ? »
Shen Jue garda le silence un moment avant de faire :
« Alors Shao Ge peut m’aider, ça ira ?
– Okay, » accepta Ji Yao avec réticence.
Bien que Shao Ge était censé aider Shen Jue, en fait Shen Jue ne fit pratiquement rien. Il n’eut qu’à mettre les aliments dans la poêle pour les faire frire, et Shao Ge s’occupa de tout le reste.
Ce fut ainsi que commença leur étrange cohabitation. Chacun dormait dans sa propre chambre, et Ji Yao ne réagissait même plus quand il voyait Shao Ge se comporter de manière intime avec Shen Jue. Mais parfois, quand Shen Jue regardait par-dessus son épaule, il pouvait voir Ji Yao qui fixait son estomac avec un air très bizarre.
Ce genre de regard lui faisait froid dans le dos, pourtant il n’arrivait pas à l’identifier.
Ces jours-ci, Shen Jue se rendit également compte que Shao Ge ne semblait plus tant que ça envoûté par le pouvoir de Ji Yao. Leur relation devint de plus en plus chaleureuse. Tout semblait aller dans la bonne direction.
Malgré tout, ce genre de déroulement sans encombre ne rassurait pas du tout Shen Jue. Au contraire, il avait l’impression d’être sur un terrain glissant. Dans chacun des mondes précédents, il avait dû souffrir mais dans ce monde-ci, tout s’était bien déroulé depuis le tout début.
Le temps fila et Shen Jue arriva au cinquième mois de grossesse. Durant les trois premiers mois, ça ne se voyait pas du tout mais après cinq mois, son ventre grossit comme si on l’avait gonflé.
Comme il ne pouvait pas rester tout le temps enfermé dans sa chambre, Shen Jue voulait sortir marcher. Heureusement, le temps s’était refroidi alors il portait un large manteau. Du coup, on voyait juste son ventre qui ressortait un peu, mais ce n’était pas trop voyant.
Tous les jours, Shao Ge sortait marcher avec lui et de temps en temps, Ji Yao les accompagnait également. Toutefois, il ne marchait pas avec eux. Il restait derrière, suivant Shen Jue et Shao Ge sans rien dire.
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Durant ces derniers mois, Ji Yao était bien trop calme. C’était comme s’il suffisait que Shen Jue lui fasse à manger tous les jours pour qu’il se tienne sage.
Quoi qu’il en soit, la constitution physique de Shen Jue semblait malgré tout différente de celle d’une femme enceinte. D’ordinaire, une femme enceinte avait des nausées matinales durant le premier trimestre. Shen Jue, lui, ne connut pas ça avant le cinquième mois.
Et il était souvent pris de nausées matinales pendant qu’il faisait à manger.
Après plusieurs fois, Shao Ge ne voulut plus que Shen Jue cuisine, alors il alla parler à Ji Yao pour lui demander que Shen Jue ne fasse plus à manger pour le moment, afin qu’il récupère.
Après ça, Ji Yao ne répondit pas tout de suite mais se tourna vers Shen Jue :
« Qu’est-ce que tu en penses ? »
À cause de ces nausées matinales, le visage autrefois rond de Shen Jue avait rapidement fondu, et il avait même tendance à devenir encore plus fin.
Shen Jue réfléchit un moment avant de répondre :
« J’aimerais vraiment me reposer. »
Ji Yao rit, se radossa contre le canapé et fit d’un ton nonchalant :
« Okay, alors tu peux te reposer. »
Comme disait le dicton, ce n’était que le calme avant la tempête. Ji Yao illustra bien cela. Trois jours plus tard, Shen Jue se retrouva ligoté au beau milieu de la nuit.
Avant qu’il ne puisse réagir, Ji Yao l’avait attaché avec une corde. Après ça, il n’oublia pas de le bâillonner avec un linge.
Shen Jue fut choqué par le comportement de Ji Yao. Il ignorait ce que l’autre comptait faire, alors il ne put que le fixer du regard.
Après que Ji Yao l’ait bien ligoté, il le tira hors de la chambre. Il était si fort qu’il le traîna quasiment par terre vers la sortie. En passant devant la chambre de Shao Ge, Shen Jue se débattit et put se libérer des mains de Ji Yao. Il se jeta contre la porte de Shao Ge.
Il y eut un grand bruit, mais rien ne se passa dans la chambre.
« Ne t’imagine pas qu’il est en état de se lever pour te sauver. Il ne va pas se réveiller aujourd’hui, ricana Ji Yao en tirant Shen Jue de nouveau. J’ai mis plusieurs somnifères dans son eau. »
Que diable voulait faire ce lunatique ?
Shen Jue fronça les sourcils, mais n’eut pas d’autre choix que de se laisser entraîner par l’autre pour franchir la porte, puis arriver dans l’ascenseur.
Ji Yao conduisit directement Shen Jue au parking, puis le poussa dans une voiture.
« Monte, » fit-il en forçant Shen Jue à s’installer côté passager.
Lui-même prit la place du chauffeur.
Après ça, il chercha par réflexe son paquet de cigarettes sur lui mais s’arrêta en voyant le ventre de Shen Jue du coin de l’œil.
Ji Yao regarda un moment l’autre jeune homme avant de lui retirer son bâillon.
Dès que Shen Jue eut la bouche libre, il l’ouvrit pour faire :
« Qu’est-ce que tu fiches ?!
– Je m’en vais d’ici, » répondit Ji Yao d’un ton léger.
Comme il ne pouvait pas fumer, il se contenta de jouer avec le briquet entre ses mains.
« Si tu veux t’en aller, pourquoi tu me prends avec ? »
Shen Jue ne pouvait pas du tout comprendre à quoi l’autre pouvait bien penser. Le raisonnement de ce genre de personne ne pouvait pas du tout se comparer au bon sens commun.
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Ji Yao se tourna vers lui et ricana doucement. Il leva la main pour pincer la joue désormais sans chair de Shen Jue.
« C’est juste que je n’ai pas du tout envie de vous voir rester tous les deux ensemble, alors j’ai décidé de t’emmener voyager à travers le pays, ah. Tu es content ? »
Le visage de Shen Jue s’assombrit à ces mots.
« Détache-moi.
– Je n’ai rien compris. »
Les lèvres rouges de Ji Yao s’entrouvrirent pour prononcer ces cinq mots. Il démarra ensuite la van. Il roula très vite et quand le garde à l’entrée de la base reconnut la voiture de Ji Yan, il ouvrit directement les portes.
Après avoir quitté la base, Ji Yao appuya sur l’accélérateur. Ils croisèrent des zombies errants en cours de route. Quand Ji Yao les aperçut, il eut un léger rire et appuya sur l’accélérateur pour aller encore plus vite. Il percuta ainsi les zombies, les faisant valdinguer dans les airs.
Il parut trouver très amusant une scène aussi brutale, aussi continua-t’il à jouer à foncer dans les zombies.
Cependant, Shen Jue devint de plus en plus pâle et son front se couvrit de sueur. Seulement quand il se mit à vomir, Ji Yao consentit à rouler moins vite.
« Shen Jue, tu as déjà vu le soleil se lever sur la mer ? »
Ji Yao posa soudain cette question incongrue.
Shen Jue s’adossa contre le siège et fit d’une voix faible :
« Oui.
– Et c’est beau ?
– C’est beau.
– Alors tu vas venir avec moi pour voir ça, » fit alors Ji Yao en changeant de direction.
Ils roulèrent à peu près deux heures avant d’arriver à une plage. Il y avait également des zombies sur le littoral. Ji Yao prit un pistolet dans la voiture et se rendit sur la plage. Il revint peu de temps après, une odeur de sang sur lui.
Il fit descendre Shen Jue du véhicule puis le tira de force pour s’asseoir sur une chaise longue au bord de la mer.
Il était déjà cinq heures du matin, alors il faisait encore nuit. Le vent soufflait si fort sur cette côte que Shen Jue en eut mal aux joues. Il était toujours attaché et Ji Yao se tenait à côté de lui, ne faisant pas du tout mine de vouloir le libérer.
« Ji Yao, si tu veux qu’on regarde ensemble le soleil se lever, tu ne pourrais pas me détacher d’abord ? » demanda faiblement Shen Jue.
Ji Yao regardait la mer au loin sans parvenir à la distinguer clairement. Il pouvait cependant entendre très clairement le bruit des vagues qui allaient et venaient, se heurtant sur la plage.
« Il n’y a pas d’urgence, répondit-il. Regardons d’abord le lever de soleil. »
Cela prit quasiment cinquante minutes.
Le soleil doré s’éleva lentement de l’autre côté de la mer. Le ciel qui était à l’origine blanchâtre se teinta peu à peu d’orange, tout comme la mer. Un rayon au niveau de l’horizon sur l’eau s’étira en partant du soleil et se rapprocha de la côte.
Ji Yao plissa les yeux et contempla le soleil au-dessus de la mer. Il ne parla pas avant un bon moment :
« C’est vraiment magnifique. »
Shen Jue avait vu plusieurs fois le soleil se lever quand il pratiquait le Daoïsme, alors il ne fut guère affecté. La seule chose qui le surprenait, c’était le comportement de Ji Yao.
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Une fois que le soleil était complètement levé, Ji Yao se tourna pour défaire les liens de Shen Jue. Dès qu’il fut libéré, Shen Jue voulut se lever mais après avoir été attaché aussi longtemps, ses bras et ses jambes étaient un peu engourdis. Il perdit l’équilibre dès qu’il se mit debout.
Une main le soutint.
« Reste un peu assis. Même si tu veux rentrer là-bas, il n’y a que ma voiture ici. Les clefs sont sur moi, tu ne pourras pas les récupérer, » fit Ji Yao d’un ton indolent.
Une lueur de mécontentement parcourut le regard de Shen Jue, mais il dut se résoudre à s’asseoir de nouveau. Quand il vit la corde par terre, il la repoussa d’un coup de pied rageur.
Ji Yao s’assit à côté de lui. Contrairement à Shen Jue qui était pâle, il semblait rempli d’énergie, malgré le fait de s’être agité au beau milieu de la nuit.
« Ji Yao, tu es malade ou quoi ? lança Shen Jue en contemplant le soleil qui étincelait sur la mer au loin.
– Oui, ah, répondit l’autre. C’est de naissance, toute ma famille est malade. Alors pas de bol, tu es tombé sur moi. Tu l’as bien mérité. »
À ces mots, Shen Jue se tourna pour le regarder sans rien dire. Après un seul regard, il détourna de nouveau les yeux.
Ils restèrent un bon moment assis sur les chaises-longues, puis Ji Yao mit Shen Jue debout et le tira jusqu’à la voiture. Il le força de nouveau à prendre place côté passager mais dès qu’il ouvrit la porte conducteur, Shen Jue pointa le pistolet sur son front.
Quand Ji Yao était sorti plus tôt de la voiture pour tuer les zombies, Shen Jue avait fouillé discrètement le véhicule et avait découvert qu’il y avait un autre pistolet dedans.
« Donne-moi les clefs, » fit Shen Jue d’un ton glacial.
Quand Ji Yao vit l’arme, son expression se modifia un peu. Malgré ça, il répliqua :
« Et si je refuse ? »
Pour toute réponse, Shen Jue appuya sur la détente.
Note de Karura : Ji Yao n’allait évidemment pas partir sans son cuisinier personnel !
Quel suspense, Shen Jue a vraiment tiré ?
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