Cent façons de tuer un prince charmant 137

Chapitre 137


Shen Jue jeta un coup d’œil au visage de Shi Ji, puis resserra ses bras autour du cou de Wen Yurong.

« Officiel Wen, allons-y. »

Il ignora totalement l’offre de Shi Ji. Quand Wen Yurong entendit son ordre, il s’avança en silence, laissant derrière lui un Shi Ji qui faisait une vilaine tête.

En chemin, Wen Yurong fit très attention car Shen Jue était bien trop fin et frêle. Il avait l’impression que c’était un enfant qu’il portait. Comme pour renforcer son impression, Shen Jue ne cessa de fermer et rouvrir les yeux durant le trajet, comme s’il luttait contre le sommeil.


Alors qu’ils allaient entrer dans le palais, Shen Jue fit subitement :

« Wen Yurong, j’ai entendu dire que le jeune général Shi Zhou était ton bon ami. N’es-tu pas triste de sa mort ? »

Wen Yurong continua à avancer.

« La vie et la mort sont gouvernées par le destin, l’existence n’est qu’éphémère et défile en un clin d’œil. »

Shen Jue eut un léger rire à ces mots.

« Je n’aurais jamais pensé que Yurong pouvait être si philosophe. »

En très peu de temps, Shen Jue avait changé trois fois la manière dont il s’adressait à Wen Yurong. Ce dernier arbora une expression un peu compliquée.


Quand ils atteignirent les portes du palais, Wen Yurong se rendit compte qu’il n’y avait aucun serviteur à l’extérieur. Il dut donc continuer à porter Shen Jue pour entrer.

Il le déposa sur le lit avec mille précautions puis s’éloigna, les mains dans le dos, attendant de se faire congédier. Ses vêtements étaient trempés et étaient devenus collants, ce qui était désagréable. Mais sans ordre de l’empereur, il n’aurait jamais osé s’en aller.

Shen Jue leva les yeux et regarda Wen Yurong qui ne se trouvait pas loin.

« Tu peux disposer.

– À vos ordres. »

Wen Yurong le salua et se retira. Au moment où il arriva à la porte de la salle interne, il entendit soudain un grand boum venant de l’intérieur.


Il se figea puis entra de nouveau. Dès qu’il entra, il vit l’empereur assis par terre d’un air hébété, le repose-pied ayant glissé d’un côté sous ses pieds.

Shen Jue parut entendre le bruit des pas de Wen Yurong qui revenait. Il tourna la tête pour le foudroyer du regard.

« Je t’ai dit de te retirer, tu n’as donc pas entendu ? »

Son ton restait imposant, pas du tout en accord avec sa pitoyable position actuelle.

Wen Yurong garda le silence un moment, puis s’avança audacieusement. Il aida Shen Jue à se relever et tapota la poussière sur la tunique de l’autre. Il fit d’un ton chaleureux :

« Que désirez-vous, votre Majesté ? Dites-le simplement à votre sujet. »

Pour une étrange raison, il avait l’impression que s’il le laissait, Shen Jue allait mourir dans ce palais.

Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !

Shen Jue se pinça les lèvres et ses longs cils frémirent un peu. Il finit par baisser la tête.

« Je veux me changer. »

La tenue de l’empereur était extrêmement complexe, surtout que Shen Jue devait porter plusieurs couches. Il fallut beaucoup de temps à Wen Yurong pour l’aider à se changer. Heureusement, Shen Jue se montra très coopératif : il resta bien gentiment immobile et le laissa le manipuler à sa guise, levant la main ou la jambe quand Wen Yurong le lui demandait.

Une fois que Wen Yurong eut fini de l’habiller, il le fit s’asseoir sur le lit puis se tourna et ressortit. Il revint rapidement avec un bassin d’eau et ressuya soigneusement les pieds de Shen Jue avec une serviette humide.

Shen Jue n’avait pas porté de botte durant le trajet de retour. Quand il s’était mis debout tout à l’heure, la plante de ses pieds avait été souillée par la poussière.


Au moment où Wen Yurong allait se relever pour sortir avec le bassin, Shen Jue fit soudain, assis sur le lit :

« Tu dois te dire que je suis un bon à rien, n’est-ce pas ? J’ai beau être l’empereur, je n’arrive même pas à m’habiller tout seul. »

Wen Yurong se figea, puis baissa la tête et répondit :

« Je ne pense pas du tout ça. C’est un honneur pour moi que de vous servir, votre Majesté. Tout le monde pense ainsi. Votre Majesté, vous êtes le fils du Ciel alors il est normal que les autres vous servent.

– Vraiment ? »

Dès que ce mot fut prononcé, Wen Yurong sentit quelque chose se poser sur son épaule.

Il regarda du coin des yeux et découvrit qu’il s’agissait du pied de Shen Jue.


Comme Shen Jue ne jouissait pas d’une bonne santé, il n’avait que très peu l’occasion de sortir de son lit. Pour ses déplacements, il utilisait d’ordinaire le carrosse impérial, alors il n’avait que très peu besoin de marcher. Comme il était l’empereur, les serviteurs du palais prenaient en général très grand soin du corps de ce vénérable divin. Par conséquent, le corps de Shen Jue était parfait. Même ses pieds étaient plus délicats que ceux d’une jeune fille du harem.

Les hommes ordinaires, même s’ils étaient très élégants, ne se montraient pas pointilleux au point d’entretenir leurs pieds. Alors la plante de leurs pieds était toujours un peu rugueuse et avec de la peau morte. Au contraire, les pieds de Shen Jue étaient vraiment tendres. Quand Wen Yurong les avait ressuyés tout à l’heure, il avait accidentellement touché la plante plusieurs fois du bout des doigts, alors il le savait très bien par expérience.


Shen Jue appuya délibérément sur l’épaule de Wen Yurong de son pied et plissa un peu les yeux de phénix dont il avait hérités de sa mère :

« L’officiel Wen sait très bien parler et cela me réjouit. Mais tu viens de désobéir à un ordre de ton empereur, ce qui est un grave manque de respect. Comment dois-je te punir ? »

Wen Yurong baissa les yeux et fit calmement :

« Je laisse le soin à sa Majesté d’en décider.

– Alors je vais y réfléchir, » fit Shen Jue.

Il ne put se retenir plus longtemps et bailla en couvrant sa bouche. Après un moment, Wen Yurong sentit que le pied avait quitté son épaule. Un peu plus tard, le silence régna totalement dans la salle.


Wen Yurong resta longtemps dans sa position, puis il leva légèrement les yeux. Ce fut alors qu’il se rendit compte que celui qui venait de parler de punition s’était déjà retiré dans son lit pour dormir.

Wen Yurong resta immobile un moment, puis sortit avec le bassin d’eau. Quand il fut dans le couloir, il soupira doucement.

Un tel empereur ne pouvait rien amener de bon à leur grande nation.


* * *


Shen Jue avait vraiment eu l’intention de songer à un châtiment pour Wen Yurong parce qu’il estimait que le comportement de Shi Ji avait été vraiment trop étrange. Hélas, son esprit n’était pas très énergique et avant qu’il ne trouve un moyen d’agir, il était déjà gelé. Il se mit donc d’abord sous la couverture mais une fois au lit, il s’endormit aussitôt.

Le temps qu’il se réveille, ils étaient déjà sur le chemin du retour.

Tong Meng’Er était assise à côté de lui. Quand elle nota qu’il était réveillé, elle leva une main pour ressuyer la sueur sur son front.

« Mon chéri, tu es réveillé ? Tu veux te lever et manger quelque chose ? »

Shen Jue acquiesça et se mit assis sans laisser sa mère l’aider. Peut-être que cette source chaude avait vraiment bien agi : à son réveil cette fois, il semblait se sentir un peu mieux.

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Il tira le rideau du carrosse pour jeter un coup d’œil dehors. Il découvrit que la nuit était déjà tombée, mais il ne savait pas quelle heure il était exactement.

« Mère impériale, combien de temps votre fils a-t’il dormi ?

– Pas très longtemps, seulement deux shichen, répondit-elle. Ta mère impériale a préféré te laisser dormir, comme ça le retour passerait plus vite. »

Shen Jue laissa retomber le rideau et son regard se posa sur la femme.

«  Mère impériale, vous croyez vraiment que Wen Yurong et Shi Ji peuvent améliorer la santé de votre fils ? »


Une pointe d’embarras apparut brièvement sur le visage de l’impératrice à ces mots. Comment aurait-elle pu ne pas noter l’incrédulité et le ridicule dans les paroles de son fils ? Mais en tant que mère, ce qu’elle espérait le plus, c’était que son enfant aille mieux, même s’il fallait pour ça employer une méthode ridicule.

Elle devait tenter le coup car on ne savait jamais, Shen Jue pourrait peut-être vraiment aller mieux. Si elle le pouvait, elle aurait vraiment tout donné pour pouvoir transférer toute la maladie de Shen Jue dans son propre corps.

« Jue’Er, ta mère impériale sait très bien que tu ne les apprécies pas, mais essaye au moins un peu d’être en contact avec eux, tu veux bien ? »

Tong Meng’Er lui prit la main.

« Si ça ne fonctionne pas, ta mère impériale les fera chasser tout de suite. »


Shen Jue lui lança un regard, puis retira lentement sa main.

« Et comment mère impériale veut-elle que son enfant essaye ? »

Tong Meng’Er se força à sourire.

« Ces derniers jours, tu les renvoies toujours après juste une tasse de thé. Cette fois, écoute ta mère impériale et laisse-les te tenir compagnie à tour de rôle pendant la journée, d’accord ? Tu n’as pas à faire quoi que ce soit, laisse-les simplement debout à côté de toi, comme des poteaux en bois. »

Shen Jue garda la silence un long moment avant de faire :

« Votre fils va tenter de bien s’entendre avec eux, mais vous devez me promettre une chose, mère impériale : vous devez laisser votre fils en charge de tout, vous ne devrez pas intervenir.

– Oui, oui, oui, » s’empressa-t’elle d’accepter.


* * *


Contrairement à ce que Tong Meng’Er avait prévu, Shen Jue appela les deux jeunes gens pour qu’ils le servent ensemble. Il était allongé sur un lit de jour tandis qu’un eunuque lui massait les jambes. Wen Yurong tenait un livre à deux mains et le lisait à voix haute. Quant à Shi Ji, il devait lancer des fléchettes dans un pot.

« L’un de vous est le compagnon de lecture de l’empereur, l’autre est mon maître de tir à l’arc équestre, avait déclaré Shen Jue. Vous devez donc faire quelque chose en lien avec votre position. »

Shen Jue s’endormit et se réveilla plusieurs fois, mais les deux n’étaient pas autorisés à arrêter. Après toute une journée, la gorge de Wen Yurong était sèche et les mains qui tenaient le livre tremblaient. De son côté, Shi Ji s’en sortait mieux mais il était un peu fatigué, et la précision de ses tirs déclina en conséquence.

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Shen Jue mit un terme à cela uniquement lorsque le soleil se retira à l’ouest. Cependant, il ne demanda qu’à Wen Yurong de s’arrêter.

« Tu es fatigué après cette journée. Reviens demain. »

Wen Yurong s’inclina mais quand il sortit, il ne put s’empêcher de jeter un regard à Shi Ji, qui devait continuer à tirer dans le pot.

Le dîner était déjà servi. Comme Tong Meng’Er avait promis de ne pas intervenir, elle ne vint pas ce soir-là.

Shi Ji avait lancé des fléchettes dans le pot toute la journée, cela faisait donc un bon moment qu’il avait faim. Il sentit l’odeur du riz et son estomac ne put s’empêcher de gronder. Toutefois, Shen Jue ne parut rien entendre. Il prit son bol et mangea quelques bouchées. Après ça, il fit une pause avec ses baguettes de jade dans les mains.

Il tourna légèrement la tête pour regarder le jeune homme.

« Shi Ji, tu as faim ? »


Sans doute parce qu’il n’était pas un courtisan, les paroles de Shi Ji étaient un peu directes. Il ne possédait rien du tact de Wen Yurong.

« J’ai faim, » répondit-il directement.

Shen Jue sourit un peu.

« Alors si tu réponds à quelques questions, je te donnerai à manger. Qu’en dis-tu ?

– Je vous écoute, votre Majesté.

– Il y a dix-huit plats sur ma table. Pour chaque défaut de Wen Yurong que tu citeras, tu pourras manger un des plats. Vas-y. »

Shen Jue le fixa.

Shi Ji fut pris au dépourvu par une telle requête. Il resta un moment stupéfait avant de baisser la tête.

« Votre sujet ne saurait dire quels sont les défauts du seigneur Wen.

– Tu ne saurais le dire ? Alors continue à avoir faim. »

Le visage de Shen Jue prit un air glacial.


* * *


Quand l’empereur revint de son bain, Shi Ji était toujours en train de lancer dans le pot. Shen Jue reposa la même question à Shi Ji, mais ce dernier continua de dire qu’il n’en savait rien. Alors Shen Jue ordonna qu’on emmène le pot dans la salle interne et qu’on le place près de son lit du dragon.

« Continue à lancer toute la nuit, » fit-il à Shi Ji.

Comme il savait qu’il n’en aurait pas lui-même la force, il appela le jeune eunuque de service pour la nuit.

« Tu vas bien surveiller qu’il continue à lancer dans le pot toute la nuit. Il n’a pas le droit d’arrêter, tu as bien compris ?

– Cet esclave a compris, » répondit l’eunuque d’un ton apeuré.


Shen Jue avait à peine posé la tête sur l’oreiller que, sans surprise, il s’endormit aussitôt. Quand il se réveilla, le soleil était déjà bien haut dans le ciel. Il resta allongé dans le lit quelques moments avant de tirer la tenture. Shi Ji était toujours en train de lancer dans le pot. Ses yeux étaient rouges et ses mains tremblaient sévèrement.

Le petit eunuque était à ses côtés, ramassant soigneusement les fléchettes pour lui.

Shen Jue observa Shi Ji en silence un moment avant de demander à faire venir Wen Yurong.

« Officiel Wen, si tu peux citer dix défauts de Shi Ji, je le laisserai partir se reposer. »


Wen Yurong savait parfaitement que Shi Ji avait passé la nuit à lancer dans le pot. Il garda le silence un moment puis se lança :

« Têtu, inflexible… »

Il continua ainsi sans marquer de pause.

Au bout de dix défauts, il s’arrêta.

Satisfait, Shen Jue hocha la tête.

« Je le savais, l’officiel Wen est plus agréable pour moi. »

Après avoir dit ça, il jeta un regard de dégoût à Shi Ji et fit :

« Tu peux te retirer. Quand tu auras appris à parler, tu pourras revenir me servir. »

La main de Shi Ji qui lançait la fléchette se figea brièvement. Puis il baissa la tête, salua Shen Jue et se retira.


* * *


Trois jours plus tard, Shi Ji réapparut devant l’empereur. Il s’inclina et resta immobile, comme s’il attendait que Shen Jue lui pose sa question.

Shen Jue lui jeta un regard.

« Tu as appris à parler ?

– En, fit Shi Ji en hochant la tête.

– Alors aujourd’hui, tu vas citer dix de mes qualités. »

Shi Ji, qui avait révisé nuit et jour sur le mauvais sujet :

« … »

Après un moment, il se mit à parler brièvement mais ne put arriver à dix. Wen Yurong observa tout cela en fronçant les sourcils.

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Shen Jue rétrécit les yeux.

« Tu n’arrives pas à trouver ? Alors reste debout et réfléchis. »

Il se tourna de nouveau vers Wen Yurong.

« Officiel Wen, viens ici. »

Le ton de sa voix n’était absolument pas le même suivant qu’il s’adressait à l’un ou l’autre des jeunes hommes.

Avec Shi Ji, il était froid et ne souriait pas du tout. Mais avec Wen Yurong, il parlait aimablement et souriait.

Shi Ji resta donc ainsi. En levant légèrement les yeux, il put voir Shen Jue s’appuyer contre Wen Yurong, comme s’il n’avait pas d’os.

Wen Yurong était en fait un peu mal à l’aise. Il était bien trop près de Shen Jue mais il s’était rendu compte que ce dernier aimait s’appuyer sur quelque chose, que ce soit un oreiller mou ou une personne.


L’ambre gris qui émanait du corps de l’autre homme assaillit ses narines.

En plus de l’ambre gris, il y avait aussi une forte odeur de médicament.

Cela faisait quelques temps qu’il servait au palais, alors il avait vu tous les médicaments que Shen Jue devait prendre chaque jour. Il s’était cependant aperçu que Shen Jue ne se plaignait jamais. Même s’il y avait des fruits confits avec, Shen Jue n’y touchait pas.

« Qu’est-ce que cela veut dire ? » demanda Shen Jue en désignant soudain une ligne du livre.

Wen Yurong répondit aussitôt. Juste après, il se rendit compte d’un poids sur ses épaules. Il regarda du coin des yeux et découvrit que la personne qui avait été réveillé l’instant d’avant était à présent endormie.


En cet instant, il n’y avait que lui, Shen Jue et Shi Ji dans la pièce.

Wen Yurong n’osa pas bouger. Il tourna seulement un peu la tête pour regarder Shi Ji.

Ce dernier avait aussi relevé la tête. Il regarda Shen Jue, qui dormait avec la tête posée sur l’épaule de Wen Yurong, et prononça quelques mots en silence.

Wen Yurong secoua gentiment la tête. Pourtant, Shi Ji s’était déjà avancé. Il prit directement Shen Jue l’endormi dans ses bras et se dirigea vers la salle interne.

Interloqué par ses actions, Wen Yurong le suivit rapidement. Ce fut alors qu’il vit Shi Ji jeter directement son fardeau sur le lit.


« Tu es malade ou quoi ? » fit Wen Yurong en baissant la voix.

Il se rua vers le lit et fut soulagé de voir que Shen Jue continuait à dormir.

Shi Ji le regarda.

« Ne t’en fais pas, avant de le balancer, j’ai fait exprès de presser son point d’accupression pour le faire dormir. Ce souffreteux ne pourra pas se réveiller.

– Mais c’est bien trop risqué. S’il y a la moindre blessure sur son corps, tu ne crois pas l’impératrice douairière ne va pas se douter de quelque chose ? » fit Wen Yurong en se renfrognant.

Shi Ji ricana.

« Une blessure, comment ça ? C’est un adulte, bon sang. »


Le visage de Wen Yurong s’assombrit. Il s’avança et remonta les manches de Shen Jue. Comme il s’y attendait, il y avait déjà une marque bleue sur son avant-bras.

Shi Ji fronça les sourcils en voyant ça.

Wen Yurong soupira.

« Tu ne t’imagines pas à quel point sa chair est fragile, c’est encore pire que celle d’un enfant. Bref, ne sois pas aussi rude à l’avenir. Je m’occupe de ça aujourd’hui. Tu peux y aller. »


* * *


Quand Shen Jue se réveilla, il ressentit aussitôt une douleur inexplicable dans son corps. Avant qu’il ne puisse dire un mot, la tenture fut tirée de l’extérieur.

Le visage de Wen Yurong apparut et il regarda Shen Jue avec gentillesse.

« Votre majesté est réveillé. Vous désirez manger ? »

Il se rappelait que l’eunuque lui avait dit que Shen Jue était comme un enfant. Depuis qu’il servait à la cour, il avait l’impression que l’autre homme était un peu différent de ce que disaient les rumeurs. Il était capricieux, mais pas cruel et féroce. On pouvait le considérer comme un enfant gâté pourri.

Alors du moment que cet enfant pouvait être amadoué, l’affaire n’aurait pas besoin de remonter jusqu’à la mère de cet enfant.

Quand Shen Jue vit le sourire de Wen Yurong, il fut aussitôt songeur. En effet, dans les vies précédentes, Wen Yurong lui souriait toujours ainsi lorsqu’il voulait lui mentir. Exactement le même sourire.

Il cligna soudain des yeux et éleva la voix :

« Serviteur, fais mander le médecin impérial ! »

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Tong Meng’Er se rua aussitôt au palais et vit quelques nouvelles marques bleues sur le corps de Shen Jue. Elle pâlit aussitôt et les serviteurs se mirent à trembler comme des feuilles.

« Toi, tu sers d’ordinaire sa Majesté pour son bain. Tu as déjà vu ces marques ? » demanda-t’elle d’un ton polaire.

L’eunuque se prosterna aussitôt de tout son long.

« Cet esclave n’a rien vu. Sa Majesté allait bien hier soir, il n’y avait assurément aucune marque comme ça !

– Oh, alors cela s’est produit durant la journée. Qui a servi au palais aujourd’hui ?

– Votre Majesté, il s’agit du seigneur Wen et du seigneur Shi. Les serviteurs ont tous attendu à l’extérieur. »


Le regard de Tong Meng’Er se posa alors sur les deux beaux jeunes hommes agenouillés. À la base, elle voulait qu’ils aident son fils à aller mieux mais elle n’aurait jamais pensé que ces deux-là allaient manger le cœur de l’ours et la bile du léopard.

Wen Yurong s’empressa de faire un pas et de se prosterner lourdement.

« Votre Majesté, c’est ce sujet qui a blessé sa Majesté par accident. Veuillez le punir.

– Une punition, évidemment que tu vas être puni ! ricana la femme. Et toi, Shi Ji ? Tu n’as rien du tout à voir dans tout ça ? »

Shi Ji ne dit rien, puis il entendit des bruits de pas en provenance de la salle interne.

C’était Shen Jue.


Un serviteur le soutenait pour marcher et l’aida à s’asseoir à côté de sa mère. Dès que cette dernière le vit arriver, elle en oublia tout le reste.

« Mon chéri, pourquoi tu t’es levé ? »

Shen Jue lança un regard las aux deux jeunes hommes agenouillés.

« Mère impériale, vous allez les punir ?

– Ils ont failli à ton service. Bien sûr qu’ils vont être punis ! »

Shen Jue posa les yeux sur Wen Yurong. Dans les vies précédentes, il avait toléré ses agissements de toutes les manières possibles. Tout en ayant bien conscience des petites ruses de l’autre, il les avait cachées à sa mère. Malgré son indulgence, Wen Yurong n’était pas tombé amoureux de lui et s’était allié à Shi Zhou pour se jouer de lui comme d’un imbécile.

Alors dans cette vie, et s’il ne le tolérait pas ?

« Alors punissez-les, mère impériale. Votre fils sera ravi d’assister à cela, » fit Shen Jue en tournant la tête et en souriant à sa mère.


* * *


Wen Yurong reçut trente coups d’une grosse planche de bois et ce fut le commandant de la garde du palais en personne qui exécuta la sentence. Chaque coup était bien costaud. Quand ce fut terminé, Wen Yurong fut incapable de se lever. Ce furent finalement les serviteurs du palais du premier ministre qui le ramenèrent chez lui.

Shi Ji fut accusé de négligence durant son devoir et il reçut aussi cinq coups de planche. Toutefois, son corps était plus endurant que celui de Wen Yurong, alors il n’eut pas de séquelles.

Wen Yurong resta un mois entier chez lui pour se remettre. Dès qu’il fut guéri, le palais reçut un décret impérial.

« C’est sa Majesté qui m’enjoint de retourner au palais ? » demanda Yurong en se précipitant de sa cour à la salle principale.


Quand le premier ministre le vit, son visage se modifia légèrement.

« Non, sa Majesté n’est pas en bonne santé. Dans quelques jours, il va aller vivre à Nangong pour un certain temps, alors tu peux continuer à récupérer à la maison sans avoir à te rendre à la cour impériale pour le servir. »

Il marqua une pause avant de continuer :

« J’ai entendu dire que Shi Ji va l’accompagner. »

En mentionnant ce nom, le premier ministre lança un regard quelque peu réprobateur à son fils :

«  Yueze Je pense que c’est le nom d’enfant de Yurong. (1), comment tu as géré les choses ? Avant que tu n’entres au palais, est-ce que ton père ne t’a pas suffisamment fait la morale ? Tu t’entendais bien avec Shi Zhou, mais son grand frère est différent. Si jamais sa Majesté accorde facilement sa confiance à Shi Ji, que va-t’il advenir de notre famille Zhou ? »


Note de Karura : Vous noterez que Shen Jue est des plus rancuniers et trouve à chaque fois des moyens originaux de punir les gongs !


Notes du chapitre :
(1) Je pense que c’est le nom d’enfant de Yurong.






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