Cent façons de tuer un prince charmant 138

Chapitre 138


Un souverain incapable se comportait forcément comme un souverain incapable.

Contrairement à Wen Yurong qui restait chez lui pour récupérer de sa punition, Shi Ji avait dû retourner à la cour trois jours après son châtiment. Il put alors ressentir de plein fouet à quel point c’était difficile de servir Shen Jue.

Par exemple, Shen Jue était assis sur le lit de jour sous la fenêtre. L’automne avait à peine débuté, pourtant il portait déjà un manteau en fourrure de renard. Il tenait une balle en satin brodait et la lançait paresseusement par la fenêtre.


Shi Ji émit une impulsion des orteils et s’envola. En un rien de temps, il attrapa la balle et revint. Il déposa ensuite la balle dans la main de l’empereur, et la balle était de nouveau lancée.

Les gens du palais riaient en cachette en voyant ça. Ils avaient l’impression que l’empereur était en train de dresser Shi Ji comme un chien. Shi Ji eut également cette impression et après quelques lancers, son visage devint de plus en plus grimaçant. Cependant, il n’y pouvait rien.


Au bout du compte, Shen Jue finit par se fatiguer et n’eut plus du tout envie de jouer. Il regarda Shi Ji qui lui ramenait la balle et fit un signe de ses doigts.

Avant que Shi Ji ne perde son sang-froid, il vit Shen Jue lui faire signe d’approcher.

Shi Ji : « ??? »

Il regarda l’autre homme avec suspicion.

Et Shen Jue se contenta de le fixer avec l’arrogance d’un supérieur.

« Baisse la tête, ah. »


À ces mots, Shi Ji ne put que s’exécuter. Dès qu’il baissa la tête, il sentit qu’on lui grattait le menton.

« Bon garçon, » fit Shen Jue avec un léger rire.

Shi Ji se figea alors, envahi par l’humiliation. Sa nuque devint aussitôt rouge et des veines bleues ressortirent sur son front. Shen Jue était clairement en train de se comporter comme s’il jouait avec un chien.

Dans le monde entier, il n’y avait bien que l’empereur pour oser ridiculiser et traiter comme un chien un général qui avait déjà été sur le champ de bataille.


Pendait que Shi Ji refoulait sa fureur, Shen Jue l’observait attentivement. Depuis le début, il n’avait cessé d’avoir des soupçons. Il soupçonnait que Shi Zhou n’était pas mort. Tout d’abord, c’était parce que Shi Zhou était mort un peu trop facilement. Ensuite, c’était parce que Wen Yurong était bien trop calme.

Même si Wen Yurong n’était pas encore actuellement amoureux de Shi Zhou, les deux étaient des amis d’enfance. Shi Zhou se collait toujours à Wen Yurong, alors ce n’était pas normal que Wen Yurong soit si calme juste après la mort de son ami.

Au contraire, Shi Ji avait toujours un air très amer en permanence sur le visage.

Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !

Après que Shen Jue ait fini de taquiner Shi Ji, il n’avait plus du tout envie de le voir, alors il agita la main pour le congédier. Dès que Shi Ji se retira, l’expression indolente sur le visage de Shen Jue disparut. Il regarda avec apathie la balle rouge qu’il tenait.

Comme Wen Yurong était actuellement en train de récupérer chez lui, il ne pouvait que provoquer Shi Ji et observer ses réactions.

Le problème était que ces temps-ci, il n’était pas du tout en forme et était étourdi en permanence. Même le simple fait de taquiner Shi Ji avait consumé toute son énergie. Avec un tel corps, s’il n’avait pas vécu jusqu’à l’âge de trente-trois ans dans les vies précédentes, il aurait cru qu’il allait mourir le lendemain.


* * *


Shen Jue voulait prendre bien soin de sa santé, afin d’être en mesure de se battre. Alors vers la fin de l’automne, il suggéra d’aller au sud pour vivre à Nangong un certain temps et de ne pas revenir avant le printemps.

Durant les années précédentes, il était de coutume de déménager à Nangong mais cela ne se faisait qu’en hiver. Cette fois, Shen Jue voulait s’y installer un peu plus tôt. Du coup, sa mère ne pouvait pas l’accompagner tout de suite. Elle ne pouvait qu’envoyer plus de gardes pour suivre et protéger son fils.

« Tu vas prendre Shi Ji avec toi ? » demanda alors Tong Meng’Er.

Shen Jue réfléchit un peu.

« En effet.

– Et Wen Yurong ? »

Shen Jue lui lança un regard.

« Qu’en pensez-vous, mère impériale ? »


Un lueur de mécontentement parcourut les yeux de l’impératrice douairière.

« Ta mère impériale croyait que Wen Yurong était un jeune homme intelligent, comment a-t’elle pu se tromper à ce point ? Qu’il continue à récupérer chez lui. Ta mère impériale l’a bien observé et trouve qu’il ne te fait absolument aucun bien. Le conseil de l’astronome impérial ne vaut rien. »

C’était vraiment un énorme changement. Dans les vies précédentes, comme Shen Jue était amoureux de Wen Yurong, Tong Meng’Er l’appréciait aussi énormément. Du coup, elle le favorisait de toutes les manières possibles et lui offrait tout ce qu’il y avait de mieux.

Mais à présent que Shen Jue appréciait nettement moins ce jeune homme, sans parler de sa blessure et du fait qu’il était tombé malade la dernière fois qu’il avait mangé de la soupe glacée, Tong Meng’Er avait fini par rejeter de plus en plus Wen Yurong.


« Dans ce cas, je vais suivre le conseil de mère impériale et ne pas le prendre avec moi, » fit Shen Jue en souriant.

Il envoya donc spécialement quelqu’un au palais des Wen pour les informer que Wen Yurong resterait pour récupérer dans sa famille. À sa grande surprise, Wen Yurong lui demanda audience dès le lendemain.

Allongé apathiquement sur le lit de jour, Shen Jue lança un regard las à Wen Yurong, qui était agenouillé non loin.

« Tes blessures vont mieux ?

– Votre sujet va mieux. Merci pour votre sollicitude, votre Majesté, » répondit Wen Yurong avec respect.


Shen Jue ne dit rien d’autre et Wen Yurong resta à genoux. Sans attendre que Shen Jue reprenne la parole, il hésita mais fit tout de même :

« Votre Majesté, je souhaiterais me rendre à Nangong avec vous.

– Tu peux venir si tu es compétent, mais si tu ne l’es pas ? » fit doucement l’empereur.

Le dos de Wen Yurong était bien droit, il possédait vraiment le tempérament d’un lettré.

« Ce qui est arrivé la dernière fois est uniquement dû à la négligence de ce sujet. Ce sujet ne recommencera plus. »

Il y eut un long silence après ça.

« Viens plus près, » fit lentement Shen Jue.

Comme il ne lui avait pas dit de se relever, Wen Yurong n’osa pas se mettre debout. Il s’avança donc sur ses genoux jusqu’au lit de jour.

Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !

« Officiel Wen, je t’apprécie énormément mais ma mère impériale a une légère préférence pour Shi Ji. Comme je ne souhaite pas aller à l’encontre de la volonté de ma mère impériale, je ne peux que te léser un peu, lui parvint la voix calme de Shen Jue au-dessus de lui en posant la main sur sa tête. Est-ce que tu comprends mon intention ? »

Wen Yurong réfléchit rapidement à tout ce qui s’était passé. Shen Jue semblait effectivement plus enclin envers lui et ne se montrait jamais aimable avec Shi Ji. Pourtant la dernière fois, en présence de Tong Meng’Er, Shen Jue l’avait lourdement puni alors que Shi Ji n’avait eu qu’une légère punition.


En tant qu’officiel, il y avait deux choses capitales et même indispensables : lire et comprendre la volonté du souverain et savoir gagner ses faveurs.

Wen Yurong était entré au palais en tant que compagnon de lecture. Mais naturellement, il ne voulait pas rester un compagnon jusqu’à la fin de ses jours. En plus, ce qu’il faisait tous les jours ne ressemblait en rien au devoir d’un compagnon.

« Que voulez-vous dire, votre Majesté ? » demanda-t’il avec hésitation.

La main de Shen Jue sur sa tête exerça un peu de pression.

« Quand je partirai à Nangong cette fois, je ne prendrai qu’un seul d’entre vous. Lequel, ce sera à toi de voir. »

Quand il eut dit cela, il retira sa main.


* * *


Le départ aurait lieu à peine cinq jours après. Wen Yurong ne se présenta pas au palais durant cette période. Cependant, la veille du départ, Shi Ji fit volte-face en disant qu’il n’allait pas pouvoir accompagner l’empereur dans le sud à cause de troupes qui se pressaient à la frontière.

Tong Meng’Er fronça les sourcils en apprenant la nouvelle.

« Que se passe-t’il avec ce Shi Ji ? »

Shen Jue était assis à côté. Il était un peu surpris par ce résultat. En parlant de ça, comme il n’avait pas vraiment percé à jour Wen Yurong dans les vies précédentes, il ignorait ce qu’il voulait vraiment. Wen Yurong le haïssait dans les vies précédentes et voulait se venger de lui, mais que voulait le Wen Yurong de cette vie ?

Tout le monde avait des désirs, des aspirations et des espoirs, même les immortels daoïstes. Il voulait cultiver le Dao du matin au soir et ne pas être perturbé par les affaires ordinaires. Au contraire, son grand frère martial était plongé dans l’amour et l’affection humaine, sans parvenir à s’en extirper.


« Mère impériale, Shi Ji ne peut pas venir, mais l’autre n’est-il pas guéri ? Qu’il accompagne votre fils, » fit Shen Jue d’un ton léger.

Les sourcils de la femme se froncèrent.

« Wen Yurong ? La dernière erreur qu’il a commise a vraiment beaucoup fâché ta mère impériale. S’il reste seul avec toi cette fois, comment ta mère impériale pourrait-elle avoir l’esprit tranquille ? »

Shen Jue étira le coin de ses lèvres en un sourire.

« Il va y avoir beaucoup de serviteurs autour de votre fils, il ne sera pas le seul. En plus, comme mère impériale soupçonne que l’astronome impérial s’est trompé, pourquoi ne pas essayer pour cet hiver ? »


Ses paroles tranquillisèrent Tong Meng’Er. Cependant, juste avant le départ, elle convoqua Wen Yurong et lui donna des instructions très claires et méticuleuses. Elle conclut par :

« Sers bien sa Majesté et tu seras bien récompensé.

– Ce sujet suivra respectueusement les conseils de sa Majesté. »

Wen Yurong baissa respectueusement la tête.


* * *


Naturellement, Wen Yurong n’était pas qualifié pour prendre place dans le carrosse impérial du fils du Ciel. Toutefois, le second jour du voyage, Shen Jue l’invita à le rejoindre.

Dès que Wen Yurong monta dans le carrosse, il sentit aussitôt la chaleur à l’intérieur. Il regarda de plus près et découvrit qu’il y avait plus de vingt bouillottes dans le carrosse. S’il avait été possible d’allumer un fourneau à l’intérieur, il y avait de fortes chances pour que les serviteurs auraient eu à faire brûler le fourneau à charbon aussi.

Depuis qu’il avait quitté le palais, Shen Jue avait semblé de plus en plus léthargique. Il était complètement enfoui sous la couverture, seule la moitié de son visage était exposée. Et cette moitié de visage était si pâle qu’elle semblait presque translucide.

Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !

Quand il vit Wen Yurong monter, il sortit avec du mal une main de sous la couverture.

« Viens plus près. »

Wen Yurong ne réfléchit pas plus et s’avança. Dès qu’il se rapprocha de Shen Jue, il se fit enlacer. Il se figea un moment, mais Shen Jue semblait juste vouloir profiter de sa chaleur. Ce dernier inspira légèrement et ses lèvres aussi pâles que des fleurs de poirier tremblèrent.

« Serre-moi très fort. »

Il avait vraiment sous-estimé sa condition physique. Il avait l’impression qu’il allait mourir rien que durant ce voyage.

Dans les vies précédentes, puisque Wen Yurong avait intégré le palais, Shen Jue avait pu le serrer contre lui pour profiter de sa chaleur durant le voyage. Avant ça, c’était Tong Meng’Er qui le serrait toujours.

Shen Jue avait cru qu’il pourrait s’en sortir seul. Après tout, on n’était pas encore en hiver. Malgré ça, il avait si froid qu’il était gelé de la tête aux pieds. Il ne pouvait même pas dormir de manière léthargique comme il le faisait d’habitude.


« Votre Majesté, vous avez si froid que ça ? » demanda Wen Yurong d’un ton hésitant.

Shen Jue ferma les yeux et se contenta de soulever la couverture pour se presser dans les bras de Wen Yurong en claquant des dents.

« À ton avis ? »

Sans la barrière de la couverture, We, Yurong eut l’impression de tenir un bloc de glace dans les bras. De surprise, il ne put que vite ramasser la couverture pour en recouvrir de nouveau Shen Jue. Cependant, en tant qu’adulte, ça faisait bizarre de serrer un homme plus âgé dans ses bras, sans parler du fait que l’autre était l’empereur.

Mais Shen Jue crut qu’il allait devenir fou à cause du froid. Le froid était encore pire qu’avoir mal. Il n’arrivait presque plus à respirer. Il ne put que se nicher contre Wen Yurong et presser ses mains, ses pieds et son visage tout contre le corps de l’autre.

Ce foutu corps malade…


Au bout d’un long moment, Shen Jue sentit qu’il parvenait à mieux respirer. Wen Yurong avait peu à peu ajusté sa position pour que Shen Jue puisse s’allonger sur lui. Lui-même n’aurait jamais oser s’allonger sur l’empereur.

Après que Shen Jue ait passé un bon moment allongé sur le corps de Wen Yurong, il se releva avec du mal.

Wen Yurong voulut naturellement l’aider mais, au moment où il se mit assis, leurs positions devinrent encore plus équivoques.

Shen Jue était assis trois cun en-dessous du ventre de Wen Yurong.


La parole à l’auteuse : Si j’avais quelqu’un pour me serrer dans ses bras pendant que j’écris, je finirais plus vite mes chapitres…


Note de Karura : Si j’avais quelqu’un pour me serrer dans ses bras pendant que je traduis… vous n’auriez pas beaucoup de chapitres ! 😏






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