La parole à l’auteur : Le contenu de ce chapitre est un peu… choquant. Il y est fait mention d’abus sexuels et Shen Jue se fait maltraiter. Préparez-vous psychologiquement avant de lire ce chapitre.
Bien entendu, Shi Zhou le paiera.
Note de Karura : C’est bien la première fois que l’auteur nous prévient, pourtant vous allez voir, ce chapitre n’est pas pire que certains autres dans cette histoire.
Chapitre 151
Comment Wen Yurong était assis, il ne pouvait pas complètement voir ce qui se passait devant lui, surtout qu’il y avait en plus un rideau de perles. Il ne put donc qu’entendre les voix.
« Dégage ! »
Cette voix était remplie de stupéfaction et de dégoût, ainsi que de fureur.
« Hé, quoi ? Tu t’imagines que tu es encore l’empereur, ah ? »
Le regard de Wen Yurong se modifia car il comprit soudain ce que Shi Zhou avait l’intention de faire. Il grinça des dents et rugit :
« Shi Zhou, tu es devenu fou ? »
Quand Shi Zhou entendit ça, il ne put s’empêcher de rire.
Il était fou, vraiment devenu fou. Cet homme était tout sauf un empereur à ses yeux : il avait non seulement tué son grand frère mais il lui avait aussi volé son frère Yurong.
Même aujourd’hui, alors que Wen Yurong savait que ce souffreteux avait fait tuer son grand frère, il répugnait à le tuer et il ne le laissait même pas le tuer. Non, il lui demandait plutôt de pardonner à Shen Jue.
Pardonner ? Pourquoi ça ?
Cet infirme mangeait et buvait des choses délicieuses dans le palais tous les jours, tandis que les officiers et soldats se battaient et versaient leur sang dehors. Ils risquaient leurs vies tous les jours et vivaient dans la terreur. Et avec tout ça, Shen Jue avait tué son grand frère par erreur.
Et même s’il s’était trompé de personne, il n’éprouvait aucun remords ou culpabilité.
Ce souffreteux s’était rendu aujourd’hui et avait prononcé des paroles aussi enrageantes, espérait-il avoir une mort rapide ainsi ?
Shi Zhou refusait de lui accorder ça. Aujourd’hui, il voulait que Shen Jue voit qu’il existait quelque chose d’encore pire que la mort et il voulait aussi que Wen Yurong le goûte.
Après tout, ces deux-là n’étaient-ils pas très amoureux ? Ils avaient sûrement dû faire ça plein de fois. Il suffisait de voir la dernière fois où ils avaient été très intimes quand Wen Yurong avait fait boire le médicament à Shen Jue pour se dire qu’ils avaient déjà été jusqu’au bout. Le plus drôle était que Wen Yurong lui avait pourtant menti en lui disant qu’il n’était pas amoureux de Shen Jue.
Si tu ne l’aimes pas, alors pourquoi tu lui as fait boire le médicament en utilisant ta bouche ?
Shi Zhou haïssait Shen Jue. Il le haïssait pour avoir tué son grand frère et lui avoir volé Wen Yurong. Il refusait de laisser l’autre mourir aussi facilement, alors il avait finalement pensé à cette méthode absurde.
Il s’était dit que c’était le seul moyen de se venger complètement de Shen Jue tout en torturant Wen Yurong.
Il voulait que Wen Yurong voit de ses propres yeux souffrir l’homme qu’il aimait.
La pluie dehors finit par tomber. Bien qu’il soit midi, il faisait très sombre dans le hall.
« Shi Zhou, arrête ! Shi Zhou, il va mourir ! Tu ne peux pas faire ça ! »
Mais quoi que dise Wen Yurong, Shi Zhou ne répondit pas. Ce ne fut qu’à cet instant que Wen Yurong comprit ce que l’autre lui avait dit.
Shi Zhou lui avait dit qu’il ferait en sorte qu’il pleure et le supplie.
Il ferma les yeux et serra les dents. D’une voix rauque, il fit :
« Xiao Zhou, laisse-le partir. Je t’en supplie, je t’en supplie. »
Le bruit de la pluie dehors devint de plus en plus fort, recouvrant presque sa voix. Après ça, Wen Yurong se contenta de fixer le rideau de perles sans dire un mot, mais il se mordait les lèvres.
Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !
Un filet de sang coula du coin de ses lèvres. La pénombre dans le hall rendait son visage un peu flou et le sang sur son menton blanc comme la neige ajoutait une touche de beauté à son visage de jade.
Il regarda attentivement en direction du rideau. La supplique dans ses yeux devint peu à peu du désespoir qui fut ensuite réduit à néant.
Cet acte atroce et barbare s’était produit aussi subitement qu’était tombée la pluie et cela dura aussi longtemps, si longtemps que Wen Yurong crut que Shen Jue était mort.
En effet, il pouvait encore entendre un peu la voix de Shen Jue au début, mais elle s’était éteinte à présent.
Au bout d’une éternité, le rideau de perles se souleva devant lui. Shi Zhou en sortit et quand il vit la tête que faisait l’autre jeune homme, son regard se modifia de manière perceptible. Il le fixa.
« Tu l’aimes tant que ça ? Ne t’en fais pas, il n’est pas encore mort. Il respire encore. »
Wen Yurong leva alors les yeux vers lui et ses yeux charrièrent son dégoût. Il fit en crachant chaque mot :
« Bête ! Shi Zhou, tu n’es qu’une bête immonde ! »
Shi Zhou fit deux pas en avant pour se pencher vers lui. Ses yeux étaient limpides. Cela paraissait très contradictoire qu’il puisse avoir un regard si pur alors qu’il venait clairement de commettre une telle atrocité.
« Frère Yurong, ce n’est que le début. »
Il leva la main pour ressuyer le sang au coin de la bouche de son ami et sourit.
« Tu n’as pas encore pleuré. J’attends de voir le jour où tu pleureras pour lui. »
Shen Jue n’aurait jamais cru que la situation deviendrait ainsi. Il avait fait exprès de mettre Shi Zhou en colère dans le hall principal afin que l’autre le tue directement au lieu de le jeter en prison. Mais il n’aurait jamais cru que dans le but de se venger de Wen Yurong et lui, Shi Zhou irait jusqu’à…
Shen Jue s’était évanoui au beau milieu de l’acte mais Shi Zhou n’était pas comme les autres. Il haïssait à mort Shen Jue alors il ne lui fit pas de quartier. Il lui pinça le philtrum pour le ranimer et continuer.
Jusqu’au bout, Shen Jue fut obligé de rester allongé sur le bureau où étaient placés les mémoriaux des ministres.
S’évanouir et être ranimé, être ranimé puis s’évanouir, Shen Jue crut qu’il allait mourir. Mais contre toute attente, il finit par rouvrir les yeux.
« Tu es réveillé ? »
Dès qu’il ouvrit les yeux, il vit Shi Zhou. Il regarda ensuite sur le côté et se rendit compte qu’il se trouvait actuellement dans son palais de Chengde.
« Je me suis dit que ce ne serait pas drôle si tu mourais comme ça. »
Shi Zhou était assis à côté du lit du dragon et jouait encore avec la dague qu’il avait prise à Shen Jue.
« Tu es resté inconscient, à tel point que cela fait dix jours que tu n’as pas repris connaissance. Tu as raté le jour glorieux de l’accession au trône du nouvel empereur. »
Pendant qu’il parlait, il fixa Shen Jue et son regard se fit de plus en plus froid.
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Shen Jue le regarda aussi et parvint à articuler
« Où est… Yulang ?
– Yulang ? N’est-ce pas ton nom à toi aussi ? ricana Shi Zhou. Votre Majesté… ah, non, je devrais plutôt t’appeler votre ex-Majesté, tu n’as pas encore compris quelle était ta situation actuelle ? Tu es présentement prisonnier et ce n’est que grâce à la bonté du nouvel empereur que tu as le droit de vivre, et en plus… »
Il se pencha pour le regarder droit dans les yeux.
« Je ne me suis pas encore suffisamment amusé. Je dois reconnaître que ton corps est vraiment très agréable. Si tu allais dans les bordels de la capitale pour te vendre, tu pourrais devenir une reine des fleurs. Même si tu es un peu âgé, tu te débrouilles encore très bien, c’est indéniable, surtout quand il s’agit d’ouvrir la bouche. Je suis certain que même le plus grand expert dans ce domaine n’est pas aussi doué que toi. »
Ces paroles étaient vraiment cinglantes et brutales. En les entendant, le visage déjà pâle de Shen Jue pâlit encore plus.
Quand Shi Zhou vit la tête qu’il faisait, il éclata soudain de rire. Il voulait voir Shen Jue souffrir désormais, sinon cela voudrait dire qu’il aurait passé plus de dix jours ici pour rien à gaspiller toutes sortes d’herbes médicinales très chères, tout ça pour maintenir l’autre en vie.
Il tendit la main pour tapoter la joue de Shen Jue.
« Ne sois pas pressé de pleurer, nous avons encore tout le temps devant nous. Je vais d’abord t’emmener dans la salle de bain pour que tu prennes un bon bain. Ne t’inquiète pas, je n’aime pas coucher avec un cadavre. Shen Jue… »
Il fronça soudain les sourcils.
« C’est trop d’honneur que de t’appeler par ton nom. Puisque ton nom contient aussi le caractère du jade et que frère Yurong s’appelle Yulang, alors toi, tu seras désormais Yunu L’esclave de jade. (1). »
Par la suite, Shen Jue apprit qu’après l’intronisation du nouvel empereur, ce dernier s’était installé dans un autre palais. Le palais de Chengde où résidait Shen Jue était gardé jour et nuit par les soldats personnels de Shi Zhou. Shen Jue était seul dans tout le palais de Chengde, avec seulement un serviteur muet.
Ce serviteur se chargeait d’habiller Shen Jue, de lui apporter ses repas et de le déplacer. Cet homme semblait plutôt habitué à des lourds travaux et il ne semblait pas comprendre l’importance de sa tâche. Souvent quand il aidait Shen Jue à s’habiller, il le pinçait par accident et laissait plusieurs bleus sur son corps.
Shi Zhou était très occupé et ne venait pas souvent. Il devait sûrement y avoir beaucoup de choses à faire avec ce nouvel empereur sur le trône. Shen Jue restait donc enfermé dans le palais de Chengde à longueur de journée, sans pouvoir sortir ou recevoir quelqu’un. Il n’y avait que ce serviteur muet pour lui tenir compagnie.
Shen Jue ne pouvait donc absolument pas l’interroger.
Et quand Shi Zhou venait, c’était tout bonnement un désastre pour Shen Jue.
Il ne comprenait pas comment Shi Zhou pouvait vouloir faire ces choses avec lui juste pour le torturer.
Shen Jue fixa le jeune homme au-dessus de lui et trembla violemment.
« Ça ne te dégoûte donc pas ? »
Shi Zhou baissa la tête et saisit le menton de Shen Jue. Il ne le lâcha que lorsqu’il vit qu’il avait laissé une meurtrissure.
« Dégoûte, bien sûr que ça me dégoûte mais je veux tout simplement te torturer. Je te hais, tu n’avais pas le droit de tuer mon grand frère. Yunu, si tu en as vraiment le cran, tu peux te tuer tout seul. Je ne t’en empêcherai pas. »
Ce disant, il tendit la main et fouilla dans la pile de vêtements sur le tabouret près du lit. Il trouva finalement la dague de Shen Jue.
Il la jeta à côté de l’oreiller.
« Je te donne cette dague. Sers-toi en quand tu ne pourras plus supporter ça. Bien entendu, j’espère que tu vas continuer à vivre, sinon qui est-ce que je pourrai torturer ? »
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Chaque fois que Shi Zhou venait, Shen Jue restait évanoui pendant dix à quinze jours. Ces précieux médicaments coulaient comme de l’eau dans le palais de Chengde, tout ça pour maintenir en vie Shen Jue, l’empereur déchu.
Shen Jue ne savait toujours pas où était Wen Yurong. Il avait demandé à Shi Zhou mais ce dernier avait sourit d’un air sarcastique.
« Yunu, quand tu seras capable de tenir le coup sans t’évanouir, je te le dirai. »
Le ton de Shi Zhou ressemblait énormément à ce que dirait un client de bordel.
Shen Jue le fixa, ses longs cils tombant sur ses yeux. Au bout d’un long moment, il fit :
« Tu es sérieux ? »
Shi Zhou garda le silence. Il grinça des dents un bon moment et fit :
« Vraiment, bien sûr que je suis sérieux. »
Mais Shen Jue ne pouvait pas tenir le coup, même pas une fois.
Quand il se réveilla, Shi Zhou le gronda :
« À quoi sert ton foutu corps ? Tu gâches la nourriture et les médicaments en vivant. »
Alors que Shen Jue pensait qu’il ne pouvait rien faire au sujet de sa situation, quelqu’un se présenta au palais de Chengde.
Quand l’homme s’approcha du lit, Shen Jue s’aperçut de sa présence.
« Tu es l’empereur déchu ? » demanda une voix d’homme.
Shen Jue attrapa d’abord la couverture pour se recouvrir avant de tourner la tête vers le nouveau venu.
C’était un homme qu’il n’avait encore jamais vu, mais il remarqua tout de suite la tenue jaune ornée de dragons. Cet homme devait être le petit-fils du prince Jinling, le nouvel empereur qui venait tout juste de monter sur le trône.
Le nouvel empereur se tint à côté du lit et fixa Shen Jue avec intérêt, comme si l’autre était une sorte d’animal rare.
« Il s’avère donc que si le général t’a gardé, c’était dans ce but. D’après l’ordre des générations, je devrais t’appeler oncle impérial. J’ai toujours entendu dire qu’oncle impérial était cruel et sans cœur, mais je n’aurais jamais pensé que tu étais si gracieux et charmant. »
Ses yeux tombèrent sur le cou de Shen Jue et les traces dessus. Quiconque ayant déjà couché avec quelqu’un pouvait reconnaître ces marques.
Shen Jue se pinça les lèvres et fixa le nouvel empereur qui lui faisait face. Au bout d’un long moment, il fit :
« Si tu es venu pour m’humilier, ne te gêne pas. Dans la lutte pour le pouvoir, le vainqueur a tous les droits tandis que le vaincu ne peut que se taire.
– Non, oncle impérial, tu m’as mal compris. »
À la grande surprise de Shen Jue, l’homme s’assit vraiment à côté du lit et fit, les yeux en demi-lune :
« Je n’en peux plus de voir ça. Oncle impérial était autrefois le souverain de notre nation, mais il est devenu à présent un simple concubin. Le général Shi exagère vraiment et en plus, tu es au courant, oncle impérial ? Il va se marier. »
Le regard de Shen Jue se figea subitement.
« Avec qui ?
– Le fils aîné du premier ministre, Wen Yurong, répondit le nouvel empereur. Mais j’y pense, Wen Yurong était autrefois ton compagnon de lecture, oncle impérial, non ? »
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Wen Yurong va se marier avec Shi Zhou ?
Ils vont se marier ?
Shen Jue détourna le visage, ses yeux remplis d’incrédulité.
Comment pouvaient-ils se marier ? Shi Zhou était encore venu quelques jours plus tôt et bien qu’il n’avait pas été jusqu’au bout avec lui, il l’avait quand même tourmenté et humilié.
Et puis, il y avait Wen Yurong : il savait clairement ce que faisait Shi Zhou, alors comment pouvait-il accepter de l’épouser ?
Que représentait donc Shen Jue pour lui ?
« Oncle impérial, que t’arrive-t’il ? Oncle impérial ! »
Shen Jue ne put se retenir plus longtemps et cracha un gros caillot de sang, ce qui sembla effrayer l’autre homme.
« Serviteurs ! Quelqu’un ! »
Shen Jue contempla la tache rouge vif sur les draps et tendit lentement la main pour saisir la manche du nouvel empereur.
« Je vais bien, j’ai juste craché un vieux caillot de vilain sang. »
Il contempla ensuite l’autre homme de ses yeux de phénix profond :
« Quand aura lieu le mariage ? »
Note de Karura : Oh, oh, Shen Jue n’est pas content.
Shen Jue : Je croyais que c’était Wen Yurong qui portait un chapeau vert dans cette vie, mais c’est de nouveau moi !
Wen Yurong : Pourquoi l’auteur ne me laisse pas m’exprimer ?!
Notes du chapitre :
(1) L’esclave de jade.
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