Cent façons de tuer un prince charmant 158

Chapitre 158


Sans la moindre hésitation, Wen Yurong s’avança en marchant sur ses genoux. Quand il arriva au niveau de Shen Jue, son menton se fit soulever.

Les doigts de l’empereur étaient toujours froids, surtout durant l’hiver. Le regard de Wen Yurong se modifia un peu quand il se fit toucher.

« Tu as raison, je redoute le froid. Alors je vais devoir importuner l’officiel Wen. »

Shen Jue était si énervé contre Shi Zhou qu’il n’en pouvait plus. Peu importait que Shi Zhou soit oui ou non le maître de ce monde, il refusait de le voir. Malgré ça, Shi Zhou ne semblait pas capable de percevoir son rejet. Shen Jue avait bien déjà songé à se suicider de nouveau mais s’il revenait dans ce monde, alors son suicide n’aurait servi à rien.

Du moment que le véritable maître de ce monde refusait de le laisser partir, il continuerait à se réincarner dans ce monde, ce qui voulait dire qu’il continuerait à voir Shi Zhou.


Dans ce cas, il ne pouvait que prendre des mesures maintenant. Que ce monde soit brisé ou pas, il voulait simplement pousser Shi Zhou à renoncer à lui.

Mais Shen Jue ne voulait pas entraîner d’autres personnes avec lui dans sa chute, alors il avait opté pour n’entraîner que Wen Yurong avec lui. Qui plus est, Wen Yurong était bien trop étrange. Il était clairement le maître de ce monde, pourtant il n’avait pas les souvenirs de l’autre vie. En effet, s’il n’était pas le maître de ce monde, comment pourrait-il avoir ces mots à l’esprit ?

Ou bien est-ce que Wen Yurong faisait semblant ?

Comparé à Shi Zhou, Wen Yurong était bien plus difficile à cerner.


* * *


Quand Shi Zhou fit irruption dans la salle, il claironna d’abord :

« Votre Majesté, je suis là. »

Puis il entra dans la salle interne.

La salle était très silencieuse. Une fois entré, il se rendit compte que Shen Jue n’était pas à son bureau et qu’il n’y avait que des mémoriaux pliés dessus. Les yeux de Shi Zhou parcoururent la pièce pour se poser finalement au fond de la salle interne.

Afin de permettre à l’empereur de se reposer facilement, il y avait aussi un lit dans la salle interne, protégé par un paravent à six panneaux.

« Consort impérial, vous feriez mieux de sortir. Si sa Majesté apprenait ça, il serait furieux contre vous. »

Un serviteur entra à la suite de Shi Zhou et tenta de le convaincre de sortir.

Shi Zhou agita une main dans sa direction, puis il se rendit vers le paravent en boitant. Il avait été battu la nuit dernière et aujourd’hui, il s’était forcé à sortir du lit afin de trouver Shen Jue. Il était très inquiet à l’idée de savoir Shen Jue et Wen Yurong seuls.


Au moment où il contourna le paravent, il vit des vêtements par terre.

Les pupilles de Shi Zhou se contractèrent. C’était l’uniforme officiel d’un fonctionnaire civil qui avait été jeté par terre sans le moindre soin. Le regard de Shi Zhou remonta le long de ses vêtements, puis il vit une main.

La main sortait de la tenture du lit pour se poser légèrement au bord du lit. Les doigts étaient fins et aussi pâles que du jade. Shi Zhou reconnut aussitôt qu’il ne s’agissait pas de la main de Shen Jue.

Shi Zhou serra un poing sur le côté et son visage arbora peu à peu un air glacial. Il éleva la voix :

« Votre Majesté ! »

Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !

Dès qu’il eut prononcé ces mots, la main se retira. On entendit alors le bruissement de tissu et une voix qui parlait doucement.

Bien que ce soit très faible, Shi Zhou parvint à l’entendre.

« Votre Majesté, le consort impérial… que faire ?

– Ne t’occupe pas de lui. »

La voix de Shen Jue n’était volontairement pas réprimée. Elle était également complètement différente du ton indifférent qu’il employait avec Shi Zhou : cette voix était beaucoup plus douce, avec même une touche de minauderie.

« Serre-moi plus fort, j’ai froid.

– … Bien. »


* * *


Shen Jue était allongé sur Wen Yurong, ses longs cheveux retombant de chaque côté. Quelques mèches tombaient sur le cou de Wen Yurong. Mais Shen Jue ne se souciait pas du tout de ça, il regardait au travers de la tenture du lit. Quand il vit la silhouette de l’autre côté s’éloigner jusqu’à disparaître, il se redressa.

Wen Yurong resta allongé, le regard calme. Il regarda attentivement Shen Jue et fit d’un ton doux :

« Votre Majesté, vous essayez délibérément de fâcher le consort impérial ? »

Quelle que soit la vie, Wen Yurong restait sagace.

Shen Jue lui jeta un coup d’œil.

« Pas vraiment. »

Après une pause, il reprit :

« Tu ne veux pas ? »

Wen Yurong se redressa à son tour. Il regarda Shen Jue sans un mot pendant un moment, avant de faire :

« Ce sujet obéit aux ordres de votre Majesté. »


Depuis ce jour, Wen Yurong resta séjourner. Au lieu de retourner à la capitale, il resta à Nangong. Shen Jue écrivit une lettre à la capitale pour informer Tong Meng’Er de sa décision concernant le jeune officiel.

Tong Meng’Er répondit et ne mentionna rien d’autre, disant juste à son fils de prendre bien soin de sa santé à Nangong.

Wen Yurong resta donc servir aux côtés de l’empereur mais dans les faits, il ne faisait pas grand-chose. Il tenait juste compagnie à Shen Jue pour jouer aux échecs et lire des livres, mais ce dernier ne supportait vraiment pas le froid. Souvent quand Wen Yurong lisait, Shen Jue était allongé sur le divan, enveloppé dans une épaisse couverture, et il regardait par la fenêtre.

Bien que la fenêtre soit fermée, il continuait à la regarder. Quand Wen Yurong s’en rendit compte, il demanda d’un ton doux :

« Que regardez-vous, votre Majesté ?

– Rien du tout, répondit Shen Jue en détournant le regard. Poursuis la lecture.

– Bien. »


* * *


Depuis que Shi Zhou était venu l’autre fois, il se tint tranquille un bon moment. Shen Jue se fichait bien de ce qu’il faisait, il se sentait même soulagé que Shi Zhou ait disparu de sa vue.

Apparemment, Wen Yurong restait le seul à pouvoir faire fuir Shi Zhou.

Au fil du temps, Shen Jue et Wen Yurong se rapprochèrent de plus en plus. Bien qu’ils ne dormaient pas ensemble, ils passaient presque tout le reste du temps l’un avec l’autre. Les serviteurs de Shen Jue avaient pris l’habitude de voir les allées et venues du jeune homme. Alors quand Shen Jue fut subitement pris de fièvre durant la nuit, les serviteurs allèrent d’abord chercher le médecin impérial, puis demandèrent à Wen Yurong de venir.

Shen Jue en avait eu assez de rester enfermé à longueur de journée alors durant l’après-midi, il sortit voir les pruniers. Il allait bien le soir mais la fièvre se déclencha au milieu de la nuit. Dès que l’eunuque de service s’en rendit compte, il alla aussitôt alerter quelqu’un.

Pour tous ceux qui servaient la famille impériale, la santé de Shen Jue était le plus important. S’il arrivait quoi que ce soit à l’empereur, ils ne pourraient sûrement pas conserver leurs têtes.

Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !

Wen Yurong arriva en hâte : ses vêtements n’étaient pas correctement noués et ses cheveux étaient juste retenus par un simple ruban. Il s’approcha rapidement du lit du dragon et regarda attentivement le médecin impérial qui était en train d’examiner Shen Jue. Quand le médecin impérial retira ses mains, Wen Yurong demanda d’un ton doux :

« Comment va sa Majesté ?

– Il a attrapé froid. Ce sujet va prescrire un remède. Une fois que sa Majesté l’aura bu, la fièvre tombera. Si la fièvre persiste, il faudra prendre des médicaments plus forts, expliqua le docteur.

– Dans ce cas, je prierais le médecin impérial d’écrire rapidement la prescription, » fit Wen Yurong.

Il demanda ensuite à un serviteur d’accompagner le médecin impérial pour prendre le remède et le mettre à chauffer.


Dès qu’il eut donné cet ordre, une autre personne entra.

C’était Shi Zhou.

Shi Zhou avait appris d’une façon ou d’une autre que l’empereur était malade, alors il était venu en courant. Il marqua une pause en voyant Wen Yurong debout à côté du lit de Shen Jue. Il rétrécit les yeux avant de s’avancer à grands pas.

« Que fait le seigneur Wen ici au beau milieu de la nuit ? »

Quand Wen Yurong le vit, il recula de deux pas et s’inclina.

« Ce sujet salue le consort impérial. »

Shi Zhou ne lui adressa qu’un regard, puis se concentra sur Shen Jue qui était alité. L’homme était fiévreux, ses joues étaient rouges et brûlantes, son front était trempé de sueur et ses sourcils étaient froncés. Il dormait, mais ce n’était pas un sommeil paisible.


Shi Zhou se renfrogna en voyant Shen Jue dans cet état si malade. Il retira immédiatement son manteau et se glissa dans le lit de Shen Jue, tout ça sous les yeux de Wen Yurong.

« Consort… »

Avant que Wen Yurong ne put finir sa phrase, il vit Shi Zhou prendre l’empereur dans ses bras.

Shi Zhou prit délicatement Shen Jue dans ses bras et ignora Wen Yurong, qui était toujours à côté, silencieux. Le médicament fut rapidement apporté et Shi Zhou ordonna au serviteur de le lui donner. Le serviteur n’osa pas désobéir. Après tout, Shi Zhou était le maître du harem impérial.


Sh Zhou mélangea d’abord bien le remède avec une cuillère, puis il en prit une grosse gorgée. Ensuite, il baissa la tête et fit boire le médicament à Shen Jue de sa propre bouche.

Une fois le bol de médicament vidé, Shi Zhou se retira des lèvres de l’autre homme avec réticence. Quand il tendit le bol au serviteur, le coin de ses yeux était légèrement étiré d’un air moqueur et il se tourna vers Wen Yurong, toujours présent.

« Le seigneur Wen en a-t’il assez vu ? Ou bien désire-t’il rester à regarder ? »

Wen Yurong baissa les yeux.

« Ce sujet se retire. »


Il fit demi-tour et s’éloigna. Il n’avait pas fait deux pas qu’il entendit soudain une voix :

« Wen… »

C’était la voix de Shen Jue, quoique indistincte.

Avant qu’il ne se retourne, il entendit Shi Zhou répondre :

« Votre Majesté, je suis là. »

Shi Zhou tenait fermement l’empereur dans ses bras, comme un serpent géant qui enserrait sa proie. Bien qu’il s’adressait à Shen Jue, ses yeux restaient fixés sur le jeune homme non loin du lit.


Note de Karura : Shen Jue n’est pas le seul à être rancunier. Shi Zhou s’est vengé de l’autre vie, quand il avait vu Wen Yurong donner le médicament à Shen Jue avec sa bouche.






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