Chapitre 216
Shen Jue ne découvrit pas la bêtise du Fu Jiuyin avant le lendemain après-midi. Il avait bien vu que la porte de la chambre de Fu Jiuyin restait fermée le matin, mais il s’était dit que le jeune homme faisait la grasse matinée, alors il ne s’inquiéta pas plus que ça. Mais quand il n’y eut toujours pas de mouvement dans l’après-midi, il sentit qu’il y avait un problème et il ouvrit la porte.
La chambre était silencieuse. Shen Jue s’avança et découvrit Fu Jiuyin allongé sur le lit avec le visage anormalement rouge et un peu de sang au coin des lèvres.
« Fu Jiuyin. »
Shen Jue se renfrogna et poussa légèrement l’autre personne.
Pas de réaction.
À cet instant, il vit que le sac qu’il avait rapporté la veille au soir était sur la tête du lit et qu’il était déjà vide. Un soupçon lui traversa l’esprit et il s’assit aussitôt au bord du lit pour soulever le jeune homme alité.
Il le sonda avec son pouvoir spirituel. Le pouvoir spirituel s’agitait dans tous les sens dans le corps de Fu Jiuyin et il semblait faire un début de déviation de Qi. Il avait certainement dû manger tous les fruits spirituels la veille, mais pourquoi avait-il fait ça ?
Durant les jours qui suivirent, Shen Jue se servit de son pouvoir spirituel pour aider le jeune homme à réguler le pouvoir déchaîné dans son corps, mais cela ne semblait pas faire beaucoup effet. Fu Jiuyin ne reprit pas connaissance et sa fièvre ne baissa pas. Shen Jue essaya même une fois d’entrer dans sa mer de connaissances mais il se fit refouler. La mer de connaissances du renard était actuellement dans le même état que celle de Jie Chen à l’époque, sauf qu’elle n’était pas ouverte à Shen Jue.
Ce ne fut que le septième jour que Fu Jiuyin se réveilla lentement.
Quand Shen Jue vit ces yeux de renard s’ouvrir, il en resta surpris un moment, puis fit :
« Tu as mal quelque part ? »
Mais il n’obtint aucune réponse.
Le jeune homme au lit se contenta de le fixer de manière bizarre.
Shen Jue retira lentement la main qui était posée près de l’oreiller mais l’instant d’après, il se fit pousser sur le lit. Les longs cheveux de Fu Jiuyin retombèrent sur lui, la pointe effleurant les joues de Shen Jue. Ses yeux se rétrécirent tout à coup et une de ses mains était en train de serrer fort le cou de Shen Jue.
En cet instant, comment Shen Jue aurait-il pu ne pas voir qu’il y avait un problème avec lui ? Que ce soit le regard ou les gestes, c’était complètement différent du Fu Jiuyin d’il y avait sept jours. Les yeux qui lui faisaient face étaient sombres et terrifiants, comme des nuages noirs rassemblés sous lesquels se cachait une aura meurtrière.
L’autre voulait le tuer.
« Fu Jiuyin. »
Shen Jue le fixa droit dans les yeux sans chercher à l’éviter.
« Qu’est-ce que tu fais ? »
La main se resserra un peu sur son cou. Cela fit tousser Shen Jue et en même temps, la main sous sa manche rassembla légèrement du pouvoir spirituel. Mais il n’avait pas encore fini que la main autour de son cou le relâcha subitement.
Fu Jiuyin se mit assis et lui sourit.
« Désolé, je n’étais pas bien réveillé et j’ai cru qu’il y avait un ennemi à côté de moi. »
Shen Jue le fixa avec un peu de surprise et après un long moment, il retira sa main et se rassit lentement. Il voulut ensuite toucher le front du jeune homme, mais ce dernier recula dès qu’il fit un geste.
Fu Jiuyin détourna légèrement les yeux.
« Je veux d’abord me baigner. »
Shen Jue émit un En, puis se leva du lit et sortit de la chambre de Fu Jiuyin.
Durant le reste de la journée, Fu Jiuyin resta dans sa chambre sans en sortir. Même si Shen Jue l’appelait, il répondait qu’il était fatigué, qu’il ne fallait pas le réveiller et qu’il voulait dormir un moment.
Un tel changement fit énormément réfléchir Shen Jue. Cela faisait plus de trois ans qu’il s’occupait de Fu Jiuyin et il était toujours resté vigilant sur le fait que l’autre retrouve un jour la mémoire. Car s’il retrouvait la mémoire, il était plus que probable qu’il comprenne que Shen Jue était à l’origine de sa tribulation et qu’il avait causé la mort de Jie Chen. Dans ce cas, est-ce que Fu Jiuyin voudrait venger la mort du cultivateur ?
Tout cela était des inconnues.
Pendant que Shen Jue s’inquiétait de cela, on toqua soudain à sa porte.
« Tu dors ? » se fit entendre la voix de Fu Jiuyin de l’autre côté de la porte.
Shen Jue hésita avant de répondre :
« Non.
– Alors j’entre. »
Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !
Cela fut accompagné du bruit de la porte qui s’ouvrait. Fu Jiuyin entra lentement et s’arrêta devant le lit de Shen Jue. Ses cheveux étaient détachés et son visage ensorcelant avait une beauté encore plus frappante sous la lumière de la bougie, en particulier le symbole de feu sur sa peau blanche comme la neige qui semblait capable de purifier le monde entier par les flammes.
Il s’assit au bord du lit et souleva ses longs cils pour fixer directement Shen Jue, mais il ne dit pas un mot. Shen Jue se rassit lentement et brisa le silence :
« Qu’y a-t’il ?
– Je me suis rappelé de beaucoup de choses aujourd’hui, fit doucement Fu Jiuyin. Pour être plus précis, je me suis rappelé de choses dont je n’aurais pas dû me souvenir. Comment dois-je t’appeler : mon oncle ? Ou bien petit dragon puant ? »
Après ça, il passa directement à l’action et attaqua Shen Jue. Toutefois, ce dernier était sur ses gardes depuis que le jeune homme était entré, alors il esquiva rapidement le coup.
Effectivement, Fu Jiuyin avait retrouvé la mémoire et une lueur passa dans le regard de Shen Jue. Toutefois, le renard ne semblait pas vouloir le tuer mais le capturer vivant. Sauf que Shen Jue n’était plus le Shen Jue d’avant, tout comme Fu Jiuyin n’était plus le Fu Jiuyin d’avant. Alors au bout du compte, ce fut Shen Jue qui pressa un cône de glace contre la nuque de Fu Jiuyin qui était cloué au mur.
« Fu Jiuyin, de quoi tu te souviens ? »
Le ton de Shen Jue était un peu sec.
Fu Jiuyin se pinça les lèvres et ne répondit pas. Shen Jue pressa aussitôt le pic de glace un peu plus et du sang coula rapidement de l’entaille.
« Réponds, Fu Jiuyin. »
Le renard battit lentement des cils et arbora un sourire sarcastique.
« Que puis-je dire ? Devrais-je te féliciter pour tes mille et un stratagèmes ? Ou bien me traiter d’idiot ? Depuis le tout début, ton but en venant dans la secte des Eaux Célestes était moi. Tu as tué Jie Chen et tu n’as pas hésité à te servir de ton propre corps pour déclencher ma tribulation. Ensuite, tu as joué les gentils en me sauvant des mortels. Mais je veux savoir : pourquoi tu as fait tout ça ? »
C’était la pire chose qui pouvait se produire.
Shen Jue ne put s’empêcher d’éprouver un peu de regret. Il aurait dû tuer Fu Jiuyin bien avant. À présent qu’il avait recouvré la mémoire, il n’était plus question d’amour. Ses regrets le rendirent un moment distrait et quand il se ressaisit, la corde Attrape Immortel de Fu Jiuyin s’était déjà enroulée autour de ses mains et le cône de glace tomba directement par terre à cause d’un coup de main de l’autre homme.
Il lui fallut du temps pour se défaire de la corde Attrape Immortel et durant ce temps, il se retrouva avec une épée pressée contre son cou.
Il reconnut l’arme : c’était l’épée de Jie Chen et elle se retrouvait à présent dans les mains de Fu Jiuyin.
Voyant qu’il retenait Shen Jue prisonnier, Fu Jiuyin étira lentement ses lèvres rouges en un sourire, puis il enfonça directement son épée dans l’épaule de son prisonnier. La lame transperça la chair pour pénétrer dans le mur, clouant pratiquement Shen Jue au mur.
Les armes magiques faisaient beaucoup plus de dégâts que des armes ordinaires. En plus, cette épée volante était composée de plusieurs matériaux rares que Fu Jiuyin avait été chercher avec Jie Chen dans les Terres de Glace Extrême.
Ce coup suffit à faire pâlir Shen Jue et il parvint à peine à rester debout.
« Ça fait mal ? demanda Fu Jiuyin en se rapprochant de son visage. Dis-toi que quand j’ai été frappé par les éclairs, ça a fait cent fois, mille fois plus mal que ça. C’est à cause de toi que j’ai souffert alors d’après toi, comment devrais-je te punir ? »
Ses paroles étaient visiblement très rudes mais quand il eut fini de parler, il embrassa Shen Jue. Ce baiser n’avait rien de rationnel, c’était juste une morsure frénétique.
Les lèvres de Shen Jue se firent mordre et il fronça les sourcils à cause de la douleur. Puis l’épée enfoncée dans son épaule fut retirée et il se fit retourner de force. Fu Jiuyin mordit alors son cou par derrière, ses crocs d’animal perçant directement la chair.
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Les longs cils de Shen Jue tremblèrent et à ce moment, il parvint à se défaire de la corde Attrape Immortel qui reliait ses mains. Il forma un nouveau cône de glace, se tourna légèrement sur le côté et l’enfonça directement dans le ventre de Fu Jiuyin d’un revers de la main. Il entendit clairement le grognement étouffé de l’autre, mais Fu Jiuyin ne cessa pas de le mordre, comme s’il voulait lui arracher lui arracher sa chair vivant.
Du coup, Shen Jue ne pouvait pas se relâcher. Il enchaîna rapidement plusieurs sorts pour attaquer l’homme derrière lui, forçant Fu Jiuyin à reculer pour esquiver.
Une fois libre, Shen Jue ignora pour le moment ses blessures au cou et à l’épaule. Il ne put que regarder avec circonspection l’homme devant lui.
Le ventre de Fu Jiuyin avait été ouvert par un cône de glace. Il n’était en guère meilleur état que Shen Jue. Son visage au teint rosé était devenu pâle. Il fixait Shen Jue comme s’il voulait le mordre à mort.
Shen Jue savait en son for intérieur que si jamais il perdait, même s’il n’allait pas mourir ce soir, il allait se faire écorcher des mains de Fu Jiuyin et ce serait alors quasiment impossible de briser ce monde. Du coup, il ne pouvait pas perdre.
À ce moment, Fu Jiuyin fit :
« Petit dragon puant, dis-moi, qu’est-ce que tu veux exactement ? »
Je veux que tu meurs.
Shen Jue répondit à cette question pour lui-même, puis il passa rapidement à l’action sous les yeux de Fu Jiuyin.
De crainte d’alerter le monde extérieur, Shen Jue n’avait pas oublié de dresser une barrière. Bien que Fu Jiuyin n’était pas aussi bon que Shen Jue en terme de niveau de cultivation, il avait tout de même retrouvé ses souvenirs. Les deux se battirent un bon moment, mais il était impossible de dire qui l’emportait. Fu Jiuyin avait même maintenu Shen Jue sous lui un bon moment.
Après un certain temps, le combat de sorts était devenu un combat au corps à corps. Les deux se regardèrent, pâles et dégoulinants de sang, mais aucun n’aurait admis sa défaite.
Au bout d’un moment, Fu Jiuyin prit la parole :
« Laisse tomber, je ne veux plus me battre contre toi. Si on continue, on finira par s’entre-tuer. »
Shen Jue était à moitié adossé contre le mur, son visage indéchiffrable. Il observa Fu Jiuyin s’approcher de lui et invoqua de nouveau un cône de glace dans sa main.
Le renard le remarqua mais ça ne l’empêcha pas de venir. Il s’arrêta devant Shen Jue et saisit le cône de glace dans la main de l’autre avant de le jeter par terre. Les yeux de renard se plissèrent et il sourit même
« Petit dragon puant, arrête de lutter. À quoi bon continuer de nous battre ? Tu es amoureux de moi, c’est bien ça ? C’est pour ça que tu as fait toutes ces choses ? »
Voyant que Shen Jue ne disait rien, il leva la main pour caresser sa joue avec une légère tendresse.
Durant les sept jours qu’il avait passé dans le coma, il s’était souvenu de tout. Il avait même vu quelqu’un qu’il n’aurait pas dû voir dans sa mer de connaissances.
Cet homme avait le même visage que lui et était assis sur son noyau interne avec un sourire bizarre.
« Fu Jiuyin, nous nous retrouvons enfin.
– Qui es-tu ? demanda Fu Jiuyin en fronçant les sourcils.
– Tu le sais très bien au fond de toi. »
Ce type ne semblait pas avoir peur du visage glacial de Fu Jiuyin.
« Tu as demandé à Song Wangzhi Le défunt maître de la secte des Eaux Célestes, mentionné dans le chapitre 172. (1) de te retirer une âme autrefois parce que tu ne voulais pas subir la tribulation de l’amour. Mais les choses ne se sont pas passées comme prévu, ah, alors je suis de retour. Fu Jiuyin, ta tribulation de l’amour est arrivée. À la base, tu aurais dû la passer avec Jie Chen et avec moi dans le corps de ce jeune homme, cela aurait été très facile de la traverser. Mais tu n’es pas tombé amoureux de Jie Chen, c’est un autre qui a ému ton cœur. »
Quand Fu Jiuyin entendit ça, son regard s’assombrit.
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L’autre poursuivit :
« La tribulation de l’amour est arrivée, tu n’as aucun moyen de l’éviter, alors pourquoi ne pas en profiter ? Tu es resté en retrait pendant si longtemps, trouvant toutes sortes d’excuses pour éviter la double cultivation. J’étais tordu de rire à chaque fois que je t’entendais. »
L’autre personne sauta ensuite du noyau doré.
« Cesse de résister, Fu Jiuyin.
– Alors je dois passer l’éponge comme ça ? Ce sale petit menteur m’a fait subir une tribulation. »
Fu Jiuyin était encore énervé rien qu’en y repensant. Il avait été si heureux quelques heures avant la tribulation, puis il souffert si horriblement pendant la tribulation. Il ne pouvait pas comprendre pourquoi Shen Jue avait fait ça.
« Que faire d’autre ? Alors tu n’as qu’à le tuer, bah. Je m’en moque de toute façon, je ne pourrai plus le goûter à nouveau. Je vais fusionner avec tes autres âmes. En parlant de ça, je n’oublierai jamais le temps où j’ai été séparé de toi. Au moins, j’avais ma propre conscience. »
Cet homme ricana froidement, puis se tourna. Comme il lui tourna le dos, Fu Jiuyin ne put pas voir la malveillance dans son regard.
Il n’était qu’une âme qui avait été extirpée du corps de Fu Jiuyin pour entrer dans la mer de connaissances d’une autre personne. Ce faisant, il avait peu à peu développé une conscience. Il était rempli de colère : pourquoi avait-il été la seule âme ainsi abandonnée ? Et quand il avait enfin obtenu le contrôle du corps de Jie Chen, Fu Jiuyin avait appelé les vieux de la secte des Eaux Célestes pour le réprimer de force.
Comment aurait-il pu ne pas éprouver de la haine ? Voilà pourquoi il ne comptait pas révéler à Fu Jiuyin l’identité du sale petit menteur dont il parlait.
De toute manière, il allait fusionner avec les autres âmes, ce qui n’était pas très différent de disparaître.
Et puisqu’il devait disparaître, autant disparaître ensemble.
Quand Fu Jiuyin eut fini de parler, il vit que Shen Jue ne disait toujours rien. Son sourire retomba lentement.
« Pourquoi tu ne dis rien ? »
Shen Jue releva les yeux. Fu Jiuyin croyait qu’il était amoureux de lui ? Mais en y réfléchissant bien, comment quelqu’un d’autre aurait-il pu deviner son vrai motif ? Tout ce qu’il avait fait indiquait qu’il était amoureux de Fu Jiuyin.
Comme il n’arrivait pas à obtenir son amour, il avait tué Jie Chen.
Comme il n’arrivait pas à obtenir son amour, il avait provoqué sa tribulation.
Comme il n’arrivait pas à obtenir son amour, il avait gardé Fu Jiuyin à ses côtés afin que le renard ne voie plus que lui.
« Et toi alors ? Tu m’aimes ? » demanda doucement Shen Jue.
Quand Fu Jiuyin entendit ça, son expression fut un peu embarrassée un moment. Il n’avait jamais parlé d’amour et d’autres choses dans le même genre. Il l’avait bien dit souvent quand il avait perdu la mémoire, mais c’était à cause de son amnésie. Cela dit, durant la période où il était amnésique, il avait eu une belle vie. Au moins, l’autre homme le prenait souvent dans ses bras.
Et la nuit où il avait été attaché n’avait pas été trop mal, même si cela aurait été encore mieux s’il avait été détaché.
Après avoir longuement réfléchi, Fu Jiuyin hocha la tête timidement et un peu gêné. Les renards avaient la réputation d’être des séducteurs à la chaîne mais en réalité, ce n’était pas le cas. Les renards avaient en général une seule épouse dans toute leur vie.
Après avoir hoché la tête, Fu Jiuyin prit l’autre homme dans ses bras. Il embrassa tendrement son oreille et tendit la main pour toucher légèrement son cou.
« Ça fait mal ? Je t’ai mordu un peu fort, mais tu l’as bien mérité aussi. La prochaine fois que tu me tromperas avec quelqu’un, je t’emmènerai… »
Il n’eut pas fini sa phrase qu’il se figea subitement. Il ne comprit pas tout de suite pourquoi il avait soudain si mal à l’estomac, mais quand il se fit repousser et vit son noyau interne dans les mains de Shen Jue, il en resta interloqué.
Shen Jue avait arraché le noyau interne du renard. Sans ça, l’autre était condamné à mourir.
Il jeta carrément le noyau interne par terre et nota que l’autre le regardait d’un air un peu hébété. Il garda cependant le silence.
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Fu Jiuyin, qui avait perdu son noyau interne, avait repris sa forme originelle. De ses yeux de renard, il fixait l’autre homme devant lui avec de la tristesse et de la colère dans son regard.
Les anciens lui avaient dit qu’un renard ne pouvait avoir qu’une seule épouse dans toute sa vie et que s’il se montrait loyal, l’autre serait également loyal envers lui. Fu Jiuyin y avait cru.
Cet homme devant lui avait dit que seuls des amoureux pouvaient faire ce genre de choses. Il y avait cru aussi.
Mais ces deux phrases n’étaient que des mensonges.
« Pourquoi ? » hurla-t’il.
Mais quand il ouvrit la bouche, ce ne fut pas une voix humaine qui en sortit mais les cris d’un renard ordinaire.
Malgré tout, l’autre homme sembla le comprendre. Il eut un léger sourire et fit :
« Tu te souviens encore de Shen Jue ? »
Shen Jue ?
Cet écureuil des neiges ?
Que venait faire cet écureuil des neiges là-dedans ? Fu Jiuyin n’y comprenait rien.
Mais l’instant d’après, il vit Shen Jue se servir d’un sort pour nettoyer le sang de ses mains, puis prendre une poignée de noisettes de son anneau de stockage.
Shen Jue les fourra une par une dans sa bouche et les mâcha lentement. Quand il eut fini, il se tourna et partit.
Les pupilles de Fu Jiuyin se dilatèrent. Il se débattit pour ramper en avant, même s’il laissait une large traînée de sang par terre. Il ne cessait d’appeler le nom de l’autre.
Était-ce ‘petit dragon puant’ ? Ou bien Shen Jue ? Ou bien un autre nom ?
Mais cela n’avait plus aucune importance car il n’émettait plus à présent que des cris de renard.
Quand il arriva à la porte, il vit finalement l’autre tourner la tête vers lui.
Peut-être à cause de la nuit trop sombre, quand Fu Jiuyin leva les yeux, il vit en fait un autre visage devant lui.
Ce visage ressemblait énormément au sien. Il était toujours avec lui et aimait l’appeler par son nom.
« Fu Jiuyin, je suis encore obligé de jouer les appâts aujourd’hui ? Je me suis fait mordre la dernière fois et j’ai beaucoup saigné. J’ai eu si froid que j’ai cru que j’allais mourir.
– Si tu es mort, tu es mort. Ça prouvera juste que tu es inutile. »
Il répondait toujours comme ça, puis ajoutait avec une pointe de sarcasme :
« Froid ? Tu as juste perdu un peu de sang, comment tu aurais pu avoir si froid ? Tu n’es vraiment qu’un bon à rien, je ferais mieux de te manger tout de suite. »
Cette fois, c’était lui, le bon à rien.
Fu Jiuyin se recroquevilla lentement sur lui-même et serra ses queues de renard dans ses pattes. Il connut enfin la sensation de mort imminente que l’autre avait souvent expérimentée.
Effectivement, il avait très froid.
La parole à l’auteur : Le prochain chapitre sera le récit de voyage d’un écureuil à la première personne, une histoire des plus légères. Si les gens trouvent que c’est un peu OOC Out of character : quand les personnages se comportent de manière très différente du récit d’origine. (2), je ne serai pas tenu pour responsable, ah.
Note de Karura : Ces fins de partie mettent toujours mon petit cœur à dure épreuve.
Dans cette partie, l’identité du second gong n’est pas très claire : les candidats sont Xue Wenchun et Jie Chen. La réponse est… Xue Wenchun ! Ce sera indiqué dans la partie finale, je ne vous en dis pas plus.
Sinon, j’avais dit qu’il y aurait trois twists dans cette partie, mais nous n’en avons eu que deux pour le moment… Sauf que l’extra arrive !
Notes du chapitre :
(1) Le défunt maître de la secte des Eaux Célestes, mentionné dans le chapitre 172.
(2) Out of character : quand les personnages se comportent de manière très différente du récit d’origine.
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