Chapitre 217 : Le carnet de voyage d’un écureuil (1)
Je vis avec un renard à neuf queues depuis que ma conscience s’est développée. Ce renard s’appelle Fu Jiuyin. Il a dit qu’il était mon oncle, alors je l’appelle mon oncle.
Mais je trouve ça un peu bizarre parce que c’est un renard à neuf queues, tandis que je ne suis qu’un écureuil des neiges. Je lui ai posé une fois la question et il m’a répondu que j’étais aussi un renard, mais avec une forme différente. Du moment que je cultivais intensément, mes huit autres queues allaient pousser.
Il ment à un enfant ?
Comment un écureuil des neiges aussi mûr que moi pourrait-il avaler un tel mensonge ?
Fu Jiuyin, le renard à neuf queues, passe ses journées à manger et paresser. En gros, il ne fait strictement rien : il ne cultive pas et il ne chasse pas. Par contre, il m’attrape tous les jours pour me lécher et m’humecter la fourrure, ce qui m’énerve un peu. Mais je ne fais pas le poids contre lui.
Même si lui ne cultive pas, il m’incite à le faire tous les jours. Il me montre même un portrait et me demande de prendre le même visage que l’homme du portrait lorsque je serai capable de prendre forme humaine.
« Qui est-ce ? » lui ai-je demandé en regardant ce portrait.
Fu Jiuyin a lui aussi contemplé le portrait et il y a eu comme de la nostalgie dans ses yeux.
« C’est à ça que tu ressembleras plus tard. »
Il ose encore mentir à un enfant.
Cet homme sur le portrait a des cornes de dragon. De toute évidence, ce renard est clairement amoureux d’un autre et veut se servir de moi comme substitut. Vais-je accepter ça ? Bien sûr que non ! Surtout après que je sois tombé sur Fu Jiuyin en plein rut devant cette peinture, j’ai décidé de m’enfuir de la maison.
Si je reste plus longtemps ici, j’ai l’impression qu’il va arriver quelque chose de terrible.
J’ai donc fait la réserve de mes noisettes favorites et de pommes de pin, j’ai mis mon anneau de stockage et j’ai filé en douce.
C’était bien plus facile de quitter la Terre Interdite que je ne l’aurais pensé. Je me suis glissé dans la manche d’un cultivateur.
Ce jeune homme a l’air bien propre sur lui, mais pas très futé. J’ai eu beau grimper le long de son pantalon jusque dans sa manche, il n’a même pas remarqué que j’étais là.
Dès que je suis sorti de la Terre Interdite, j’allais sauter de la manche mais à ce moment, le cultivateur a levé soudain la main et je suis retombé dans la manche en roulant plusieurs fois.
J’ai entendu quelqu’un faire :
« Grand frère martial Jie, tu as enfin signé un contrat ? C’est pour ça que tu sors si vite ?
– Je n’ai rien vu qui me plaisait, alors je n’ai pas signé de contrat. Je retenterai le coup la prochaine fois. »
Cette voix semblait être celle du propriétaire de la manche dans laquelle je me cachais.
C’était une jolie voix.
Mais peu importait que ce soit une jolie voix, je ne voulais pas rester avec des cultivateurs. Je suis remonté prudemment le long de la manche puis, voyant que ce n’était pas bien haut, j’ai sauté. Mais j’ai atterri cette fois dans une main.
Je croisai tout à coup une paire d’yeux.
« Petit écureuil, quand est-ce que tu as grimpé dans ma manche ? »
C’était le propriétaire de la manche.
J’ai cligné des yeux et fait mine de ne pas le comprendre.
Fu Jiuyin m’a dit que ces cultivateurs sont pires les uns que les autres. Ils sont doués pour berner les bêtes démoniaques afin qu’elles signent un contrat avec eux, surtout les hommes cultivateurs qui ne font que profiter des autres et n’apportent rien de bon Jie Chen : Je ne me sens pas du tout visé… (1).
J’ai trouvé ça bizarre sur le coup alors j’ai demandé à Fu Jiuyin comment il le savait.
Mais il n’a pas répondu et m’a seulement dit de l’écouter sur ce point.
Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !
« Hum ? Tu ne me comprends pas ? Tu as été séparé de ta famille ? Ça doit être dur pour un écureuil de vivre tout seul dehors. Laisse-moi te ramener dans la secte des Eaux Célestes, hein ? Là-bas, il y a… il y a tout plein d’écureuils femelles. Elles sont toutes très jolies, » a fait le cultivateur.
Cela m’a un peu intéressé. Il y a bien des écureuils femelles dans la Terre Interdite mais elles ne m’accordent même pas un regard. Il n’y a qu’un stupide serpent qui m’apprécie mais il est bien trop laid. Il ne vaut pas Fu Jiuyin.
Dans tous les cas, puisque je suis sorti m’amuser, peu importait où je vais J’ai autant aller voir cette secte des Eaux Célestes pour jeter un coup d’œil.
Pendant le voyage, je suis resté assis sur l’épaule de ce cultivateur. Il m’a dit qu’il s’appelle Jie Chen et qu’il est un disciple du pic Un Doigt de la secte des Eaux Célestes. Il a dix-huit ans cette année et il n’est pas encore marié. Sa famille le presse de vite se marier et débuter sa carrière, afin qu’il ne meurt pas vieux garçon.
Je l’ai entendu tellement parler de ça durant le trajet que j’en ai attrapé des cals aux oreilles, mais cela ne m’a pas dérangé. Après tout, Jie Chen est autant à plaindre que moi. Non, je suis encore plus à plaindre : après tout, j’ai déjà soixante-deux ans et je n’ai toujours pas fondé de famille.
Mmm…
Il y a quelqu’un encore plus à plaindre : Fu Jiuyin qui n’est pas marié depuis des milliers d’années et n’a aucune perspective en vue. Il est juste amoureux d’un portrait. Si j’étais lui, je m’étranglerais avec mes neuf queues Fu Jiuyin : … J’ai le cœur brisé… (2).
D’ordinaire, Jie Chen aime bien me peler des choses à manger : des graines de courge, des noix, du maïs et tout pleins d’autres choses délicieuses. Il pèle tout et me le donne à manger. Je me dis qu’il est si attentionné et prévenant envers les autres. Il va certainement pouvoir se trouver une épouse un jour.
Quand je lui ai dit ça, il en fut surpris un moment, puis eut un sourire ravi et me tapota la tête.
« Vraiment ? Alors je vais continuer à te peler des graines. »
Moi aussi, je suis ravi et ça ne me gêne plus que l’autre me tapote la tête.
Fu Jiuyin, ce vieux renard puant, il ne sait que me pousser à cultiver. Cet homme de l’extérieur est bien meilleur.
Une fois arrivés à la secte des Eaux Célestes, Jie Chen m’a emmené voir son maître qui n’a pas du tout l’air vieux. Quand l’homme m’a vu assis sur l’épaule de Jie Chen, il en est resté stupéfait un moment, puis a demandé à Jie Chen :
« C’est… Tu y as bien réfléchi ? »
Jie Chen a hoché la tête. Il m’a déposé à côté de lui et s’est prosterné devant son maître.
« J’ai pris ma décision et je ne reviendrai pas là-dessus. »
Son maître a poussé un soupir, puis a agité la main.
« Pars. Laisse-moi me calmer, me calmer un peu. »
Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !
Une fois dehors avec Jie Chen, je n’ai pas pu m’empêcher de lui demander :
« Jie Chen, pourquoi ton maître a besoin de se calmer ? »
Jie Chen a émis un oh, puis a fait :
« C’est peut-être son cœur qui le fait souffrir.
– Pourquoi ? »
Je ne comprenais pas.
Jie Chen m’a regardé avec un léger rire dans son regard.
« C’est parce que l’écureuil femelle qu’il élève depuis si longtemps va se faire enlever par quelqu’un. »
Je compris alors : il s’avérait que son maître croyait que j’allais enlever son écureuil femelle. Je ressentis subitement un peu de compassion pour l’autre homme.
« En réalité, je ne suis pas si pressé que ça de me marier. Et si tu rendais l’écureuil femelle à ton maître, hein ? »
Mais dès que j’ai dit cela, le rire dans les yeux de Jie Chen disparut aussitôt.
« Pas question. »
Non seulement il a refusé catégoriquement, mais il m’a même arraché la poire à demi mangée de mes pattes.
Note de Karura : Vous comprenez ce qui se passe dans cet extra ? Voyons voir qui pourra garder Shen Jue à la fin !
Notes du chapitre :
(1) Jie Chen : Je ne me sens pas du tout visé…
(2) Fu Jiuyin : … J’ai le cœur brisé…
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