Cent façons de tuer un prince charmant 218

Chapitre 218 : Le carnet de voyage d’un écureuil (2)


C’est…

C’est vraiment trop dégueulasse ! Quel genre de maître a bien pu enseigner à un apprenti pareil pour me piquer ma petite poire juste parce qu’il n’était pas d’accord avec moi ?!

J’avais à peine mangé la moitié, c’est vraiment abuser !

Jie Chen est parti avec ma poire. J’ai regardé autour. Ne voyant rien de dangereux, j’ai alors décidé de faire un tour dans la secte des Eaux Célestes. Jie Chen m’a raconté beaucoup de choses sur sa secte durant le trajet. En particulier, le Pavillon des Livres est l’un des meilleurs au monde et il contient tout plein de livres en tout genre. Mais il a dit que je ne pouvais pas encore y aller parce que les livres ne sont pas différenciés.


« Ça veut dire quoi, différenciés ? » lui ai-je demandé à l’époque.

C’était une question toute simple, pourtant il a rougi et s’est mordu les lèvres. Il a hésité un bon moment avant de me répondre enfin :

« Tu es trop petit, il y a certaines choses qu’il vaut mieux que tu ne voies pas. »

Petit ?

Il ne faut jamais dire à un mâle qu’il est petit, cet adjectif est tout bonnement une honte et une humiliation extraordinaires.

Je suis devenu si furieux que j’ai tendu la patte pour écraser son pied.

« C’est toi, le petit. »

Après ça, j’ai trouvé que cela ne suffisait pas, alors j’ai sorti une pomme de pin pour le frapper au visage.

Jie Chen a été stupéfait un moment, puis il a éclaté de rire.


Fu Jiuyin n’a pas complètement menti : les hommes cultivateurs à l’extérieur sont vraiment mauvais. Mais en terme de mauvais, Fu Jiuyin est encore pire. Au début, j’ai voulu courtiser une femelle écureuil de la Terre Interdite mais je n’arrivais pas à me décider sur un cadeau, alors j’ai demandé conseil à Fu Jiuyin.

« Mon oncle, à ton avis, qu’est-ce que je dois donner à Huihui pour qu’elle accepte d’être avec moi ? »

Huihui est la plus belle femelle écureuil de toute la Terre Interdite. Il n’y a pas un seul écureuil mâle qui pourrait résister à son charme. Avec ses oreilles pointues, sa longue queues et ses magnifiques petits yeux, elle est vraiment la rongeuse de mes rêves.


Mais quand Fu Jiuyin a entendu ma question, une ombre est passée sur son visage. Puis il m’a regardé de haut en bas et a écarté mes pattes arrière. Il a ensuite fait en ricanant :

« Ton engin n’est même pas aussi gros qu’un de mes ongles. Comment tu pourrais procurer du plaisir à Huihui ? Tu ferais mieux d’aller te laver et coucher. N’empêche pas Huihui d’avoir un bébé avec un autre. »

J’ai enduré, enduré, mais je n’ai pas pu me retenir.

C’est vraiment trop méchant. Je n’ai pas un oncle pareil, bouh ouh ouh.


En me voyant pleurer, Fu Jiuyin a été surpris un moment, puis il a paniqué et m’a soulevé rapidement.

« Pourquoi tu pleures ? D’accord, d’accord, j’ai eu tort, c’est ma faute. Tu n’es pas du tout petit, tu es gros, très gros, long et gros. Tu es le plus gros du monde. »

Pourquoi ça sonne un peu bizarre ? N’empêche, ça m’a rendu un peu plus heureux.

J’ai levé ma patte pour me ressuyer le visage, regardant Fu Jiuyin.

« Vraiment ?

– Vraiment. »

Les yeux du renard sont ouverts bien grands, comme s’il voulait exprimer sa sincérité.

Sans surprise, les yeux de Huihui sont bien plus jolis.

Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !

Après avoir réfléchi, j’ai tiré sur sa main.

« Montre-moi tes ongles. Je vais voir ce qui est le plus gros. »

Mais il a souri d’un air gêné et a caché ses mains dans son dos.

« Je viens juste de me couper les ongles ce matin, alors je n’ai plus d’ongle. »

Laissez tomber, les renards sont tous des menteurs. Plus ils ont de queues, plus ils trompent les gens, surtout un renard à neuf queues comme celui-là. Si vous me demandez comment je le sais, je vais vous le dire : c’est un stupide homme-serpent à deux visages qui me l’a dit.

Il m’a raconté qu’une fois, un renard à neuf queues lui a dit que s’il pouvait trouver tous les écureuils du coin, il lui exaucerait un souhait. Mais quand le serpent avait fini d’attraper tous les écureuils, le renard est revenu sur sa parole.


J’étais assis sur la tête de l’homme-serpent à mâchonner une pomme de pin. Je lui ai demandé vaguement :

« Tu lui avais demandé quoi ? »

Bien que cet incident datait de plusieurs décennies, cet idiot d’homme-serpent se sentait toujours malheureux.

« Je voulais qu’il me mange, mais il n’a pas voulu. Il a dit que j’étais trop moche et qu’il ne mangeait pas ce qui était moche. Suis-je vraiment moche ? Où ça, je suis moche ? Je suis le plus beau de ma famille. Mes parents, mon frère, ma sœur et tous les serpents qui me voient disent que je suis une fleur parmi les serpents de ma génération. Shen Jue, tu me trouves beau ? »


J’ai pointé ma tête pour l’examiner sérieusement.

« Tu n’es pas moche, ah. Tes yeux sont tous petits, c’est très beau. »

Le stupide serpent s’est mis alors à rire et j’ai failli tomber dans sa gueule.

Il n’est peut-être pas laid, mais il est vraiment stupide. Il a trois bouches et il n’ouvre sa vraie gueule que lorsqu’il rit. J’ai failli mourir plusieurs fois dans sa gueule.

Et c’est clairement un serpent mâle, alors pourquoi il se qualifie de fleur ? Il ne devrait pas plutôt dire qu’il est un brin d’herbe ?

Laisse tomber, ne te prends pas la tête pour un stupide serpent.


* * *


Je ne peux pas aller au Pavillon des Livres, mais je peux toujours aller ailleurs. En général, je reste assis sur l’épaule de Jie Chen pour me déplacer. Maintenant qu’il est parti, je dois me servir de mes pattes. En regardant cet escalier dont je n’arrive pas à voir le sommet, je change d’avis et utiliser en secret un sort pour voler.

Jie Chen a dit qu’on n’avait pas le droit de voler dans la secte des Eaux Célestes, mais je suis un simple écureuil, pas un cultivateur d’ici. Alors pourquoi devrais-je suivre leurs règles ? Comme s’ils pouvaient m’obliger à les suivre.


Mais j’ai à peine volé sur une courte distance que je me suis fait capturer. Je n’ai même pas vu clairement comment je me suis fait attraper. Quand j’ai repris mes esprits, j’étais enfermé dans une cage.

À l’extérieur, il y a un homme barbu au visage sévère. Ses yeux sont remplis de mécontentement.

« À qui appartiens-tu, bête démoniaque ? Ignores-tu que tu n’as pas le droit de voler dans l’enceinte de la secte ? »

Oups, je me suis fait choper. Que dois-je faire ? Mieux vaut jouer les ignorants, hein ?

J’ai donc fait comme si je ne comprenais pas ce que disait cet homme et je l’ai simplement regardé.


Quand l’homme a vu ça, son air sévère se renforça encore plus.

« Tu as déjà de mauvaises habitudes si jeune. C’est important de pratiquer les sorts, mais c’est tout aussi important de travailler son endurance physique. Sinon, si un jour tu n’arrives plus à lancer de sort durant un combat et que l’ennemi vient te tuer, tu ne pourras même pas t’enfuir en courant. Ton maître ne t’a donc rien dit de tout cela ? »

Je n’ai pas de maître.


Au moment où je voulais lui répliquer ça, une autre personne est arrivée en montant les escaliers.

Ce jeune homme portait la même tunique de disciple de Jie Chen et il salua l’homme :

« Maître Qing Shan.

– Jiang Yunji, tu tombes bien. Tu sais à quel disciple de la secte appartient cet écureuil ? »

Ce jeune homme du nom de Jiang Yunji m’a jeté un coup d’œil et a ensuite souri.

« Oncle martial Qing Shan, j’ai entendu dire que grand frère martial Jie a ramené un écureuil de la Terre Interdite. Je ne sais pas s’il s’agit de celui-ci. Vous voulez que j’aille au pic Un Doigt pour demander ?

– Jie Chen ? »

Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !

L’homme barbu a regardé le ciel.

« Oublie ça, il se fait tard et j’ai des choses à faire. Rends-moi service : va ramener cet écureuil à Jie Chen et dis-lui bien que si je surprends encore sa bête démoniaque à voler, il ira au Hall de la Discipline pour recevoir son châtiment. » »

L’homme barbu a ensuite tendu la cage à Jiang Yunji mais avant de partir, il a collé son visage contre la cage dans laquelle j’étais enfermé.

« La prochaine fois que je t’attrape en train de voler, je ne me contenterai pas de t’enfermer dans une cage. »

Il dit juste ça pour faire peur aux enfants, je ne le crois pas.

Fu Jiuyin dit toujours qu’un écureuil aussi adorable que moi sera apprécié où qu’il aille.


Le disciple du nom de Jiang Yunji s’est mis en route en portant la cage. Voyant qu’il ne faisait pas attention à moi, j’ai sorti mes griffes et essayé d’ouvrir la porte. Jie Chen m’a piqué ma petite poire, je n’ai pas encore envie de le revoir.

Mais j’ai à peine tiré deux fois sur la porte que la cage se souleva tout à coup.

Quand je fis face à un gros visage, j’ai eu tellement peur que je n’ai pas pu m’empêcher de reculer.

Le visage eut un léger rire, puis éloigna de nouveau la cage.

« Tu es vraiment trop vilain. Tu essaies d’ouvrir la porte de la cage pour t’échapper. Quand je verrai grand frère martial Jie, tu peux être sûr que je le lui dirai. »

Je suis juste un peu pressé, pourquoi tu comptes te plaindre de moi ?


« Non, ne dis rien. »

Fu Jiuyin a toujours dit que si je rencontrai un ennemi que je ne pouvais pas battre, je devais lui donner tout ce que j’avais sur moi. J’ai songé à la nourriture dans mon anneau de stockage et j’ai un peu hésité. Puis j’ai sorti une noisette.

« C’est pour toi. Laisse-moi partir, je te promets de ne plus voler ici. »

Jiang Yunji jeta un coup d’œil à la noisette mais ne dit rien.

Malgré ma détresse, j’ai dû en sortir une autre.

« Deux noisettes, pas une de plus ! Ce sera tout, terminé ! »

Le rire du jeune homme m’est parvenu de dessus la cage.

« Très bien, c’est d’accord. »


Quand la porte de la cage s’est ouverte, il m’a pris les deux noisettes des pattes.

« Puisque tu m’as donné des noisettes, je vais aussi te donner quelque chose. »

Il me donna un fruit.

« C’est un fruit spirituel et il est très bon. Goûte. »

J’ai regardé Jiang Yunji en serrant le fruit contre moi.

« Tu es vraiment très gentil, bien plus que Jie Chen. Ce type m’a piqué la moitié de ma poire. Humph, quel radin, que la malchance s’abatte sur lui ! »


Cela fit de nouveau rire Jiang Yunji.

« Je vais faire comme si je n’avais rien entendu. Sinon, tu essaieras encore d’acheter mon silence avec deux noisettes et comme je me sentirai désolé pour toi, je voudrai te donner en échange un fruit spirituel. Quoi que tu en penses… »

Son regard croisa soudain le mien.

« Tu seras perdant. »

Bien sûr que je suis perdant : deux fruits contre un, tu parles d’une grosse perte.


* * *


Après avoir dit au revoir à Jiang Yunji, je n’ai pas osé m’envoler de nouveau par peur de me faire encore capturer par cet homme barbu. Alors tout en mangeant mon fruit spirituel, j’ai marché un peu au hasard. Pendant que je me baladais, je suis tombé sur un type vêtu de manière très bariolée.

« Hé, en voilà, une souris pas banale. Depuis quand notre secte des Eaux Célestes a une nouvelle petite souris, ah ? »

L’homme s’est penché pour m’attraper. J’ai rapidement changé de direction et je me suis mis à courir, mais cet homme m’a couru derrière. J’ai eu si peur que j’ai couru en rasant le sol et j’ai même heurté quelqu’un.

J’avais bien trop d’élan et je n’ai pas pu m’arrêter. J’ai fait deux roulades en arrière mais juste après, une main m’a ramassé.

J’ai senti l’odeur léger de cette main, c’était l’odeur de Jie Chen.


À ce moment, je ne me suis plus soucié de notre dispute. J’ai rapidement grimpé le long de son bras pour aller sur son épaule. Comme j’avais très peur, j’ai serré fort son cou.

L’homme qui me courait derrière s’est arrêté en voyant Jie Chen.

« Voilà donc neveu martial Jie Chen. »

Il m’a regardé et a ajouté :

« C’est donc ton écureuil.

– En effet, répondit Jie Chen d’une voix profonde. Oncle martial Cheng Ji, je dois aller voir mon maître alors je ne vais pas vous importuner plus longtemps. »

Le visage de l’homme parut se crisper un peu, mais Jie Chen n’y a pas prêté attention et est parti avec moi sans plus attendre.

Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !

Nous avons marché un bon moment avant qu’il ne parle de nouveau :

« Où est-ce que tu as eu ce fruit spirituel que tu tiens ? »

Avant de m’enfuir en courant, j’ai eu peur de faire tomber ce fruit spirituel alors je l’avais fourré dans ma bouche. Et là, je pouvais enfin le manger. Je me montrai vigilent par rapport à Jie Chen.

« Tu n’as pas le droit de me prendre ce qui m’a été donné par quelque d’autre. »

Jie Chen s’est arrêté et m’a soulevé de son épaule.

« En effet. Mais dis-moi, qui t’a donné ça ? C’est cet homme à l’instant ?

– Non, c’est quelqu’un du nom de Jiang Yunji. Je crois que c’est ton petit frère martial. »


J’avais à peine fini de parler que le fruit spirituel se fit arracher de mes mains et je ne pus que le voir entrer dans la bouche de Jie Chen.

Moi : « !!! »

Jie Chen avala le fruit tout rond, puis me reposa sur son épaule.

« J’ai deux sacs de fruits spirituels, je te les donnerai en compensation. »

La colère étouffante dans mon torse disparut aussitôt.

« Vraiment ? »

Jie Chen hocha la tête.

« Mais tu ne dois plus manger comme ça ce que d’autres t’ont donné. Tous les hommes cultivateurs dans le monde dupent les bêtes démoniaques, surtout toi. »

Cela ressemble énormément à ce qu’a dit Fu Juyin.

Ces deux-là sont frères ou quoi ? Comment peuvent-ils avoir la même opinion ?


« Mais toi aussi, tu es un cultivateur mâle ? Ça veut dire que tu peux duper les bêtes démoniaques ? »

J’ai trouvé une contradiction dans ses paroles.

Mais quand Jie Chen a entendu ça, son regard s’est modifié. Ses yeux qui semblaient toujours sourire étaient tout à coup remplis de tristesse.

« Moi, ah, j’ai été dupé par une bête démoniaque autrefois. »

Il a levé les yeux et regardé au loin.

« Alors je vais aussi le duper. »


Note de Karura : On voit apparaître tout plein de personnages. Qui manque encore à l’appel, hein ?

Au fait, une autre chose n’a pas été dite clairement dans l’histoire principale mais je soupçonne Cheng Ji d’être une marionnette de Xue Wenchun. C’est comme ça qu’il a su pour Shen Jue.







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