Chapitre 224
Shen Jue ne dit rien pendant un moment, puis jeta un coup d’œil à l’ascenseur et fit à voix basse :
« Désolé, je crois que je me suis trompé dans les heures d’ouverture ici. »
L’autre homme arbora un sourire indifférent.
« Ce n’est rien. Mais vous feriez mieux de vite partir, ils ne vont pas tarder à fermer les portes. »
Après ça, il reprit son avancée et Shen Jue le vit entrer dans la pièce sans panneau à la porte.
Shen Jue attendit que l’autre homme referme la porte pour détourner le regard et prendre l’ascenseur pour descendre.
Une fois dans le hall d’entrée, il chercha un bon moment avant de trouver la photo de cet homme qui portait ce costume parmi toutes les photographies qui recouvraient le mur. Le nom marqué sur la photo était —
Si Yu.
Il s’avérait donc que ce n’était pas Shang Yanyu. Dire que Shen Jue avait cru que cet homme de tout à l’heure était Shang Yanyu. C’était sûrement parce qu’il voulait tellement le retrouver qu’il était prêt à croire que ce serait le premier venu.
Il rit de lui-même, puis se tourna pour partir.
Le lendemain, il revint dans ce Grand Théâtre pour regarder le spectacle, mais il ne vit pas Si Yu. Il eut beau assister à toutes les représentations de la journée, personne ne semblait être digne d’être le maître de ce monde. S’il devait y avoir quelqu’un, cela pourrait uniquement être ce Si Yu de la veille, mais étant donné que l’autre avait alors porté beaucoup de maquillage, Shen Jue n’avait pas pu voir à quoi il ressemblait vraiment.
Ensuite, Shen Jue se rendit dans plusieurs grandes villes voisines du pays M, mais le résultat fut partout le même. Il ne trouva personne qui pouvait correspondre au maître de ce monde. Essayer de trouver quelqu’un dans un pays en connaissant uniquement son nom, c’était comme chercher une aiguille dans une botte de foin. C’était inévitable qu’il revienne bredouille. Alors il ne put que se résoudre à prendre l’avion pour revenir en Chine le quatorzième jour du premier mois lunaire.
Pendant qu’il était à l’étranger, Shen Jue avait utilisé une carte SIM locale, alors sa carte de Chine avait été déconnectée. Dès qu’il descendit de l’avion et changea de carte SIM, il reçut un appel de Yao Zhan.
Il contempla un moment le nom affiché sur l’écran d’un air songeur, puis décrocha.
« Allô… » Qu’y a-t’il ?
Avant qu’il ne puisse dire ces mots, il se fit rudement interrompre par son interlocuteur.
« Shen Jue, tu es un gamin ou quoi ? Tu as eu envie de fuguer ? Tu ne peux pas te montrer plus raisonnable à ton âge ? Tu veux vraiment que je te cours derrière dans le monde entier ? »
Shen Jue n’avait encore jamais entendu Yao Zhan lui parler d’un ton si féroce, alors il se figea automatiquement. Quand il se ressaisit, il raccrocha.
Pénible.
Sans surprise, il n’aurait pas dû répondre à son coup de fil. Par conséquent, il bloqua aussi le numéro de Yao Zhan, puis débloqua celui de Shang Jiayu.
Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !
Une fois de retour chez lui, il appela le jeune homme.
Shang Jiayu ne répondit pas, alors il rappela de nouveau et cette fois, l’autre décrocha.
« Quoi ? »
Le ton du jeune homme était très agacé, comme s’il n’avait pas du tout envie de répondre à son appel.
« Shang Jiayu, il reste encore cinq jours avant la visite de routine des services sociaux. Si tu ne veux pas qu’ils découvrent que tu vis actuellement chez un Alpha qui n’est pas de ta famille, je te suggère de venir au petit matin dans cinq jours. »
Après avoir calmement dit ça, Shen Jue raccrocha.
Le jeune homme le rappela aussitôt derrière, mais Shen Jue ne répondit pas. Alors l’autre se mit à le bombarder de texto une fois encore :
Premier message :
[Une visite de routine, c’est juste une visite de routine. À ton avis, qui a le plus à perdre de se faire découvrir, toi ou moi, ah ? Attends un peu, tu vas retourner en prison, Shen Jue !]
Deuxième message :
[Hé, pourquoi tu ne réponds pas à mon message ? Tu es aveugle ? Ton portable est foutu ? Va en racheter un s’il est foutu, ah. Shen Jue, laisse-moi te dire que je ne rentrerai pas. Si je suis découvert, alors que je sois découvert, ah. Ils ne me puniront pas. Et frère Zhan qui a été assez gentil de m’héberger ne sera pas non plus puni.]
Troisième message :
[Tu crois vraiment que tu peux m’amadouer avec un simple coup de fil après m’avoir foutu à la porte ? Tu rêves, je te le dis.]
Quatrième message :
[Shen Jue, tu es mort ou quoi ? T’as pas vu mes messages?]
…
Dix-septième message :
[Je reviendrai dans cinq jours au matin. Grand frère, n’oublie pas de m’ouvrir la porte ~]
Le seizième jour du premier mois lunaire, Shen Jue retourna au travail après la fin de ses congés. Dans ce monde, il était le directeur général de la filiale d’une grande compagnie de mode. Son supérieur était le président qui avait déjà cinquante ans. Il passait plus de temps au QG et sur le terrain de golf que dans la filiale, alors Shen Jue et le directeur général adjoint étaient pratiquement en charge de toutes les affaires de la compagnie.
Et le directeur général adjoint était précisément Chu He, celui qui avait été le premier à appeler Shen Jue après son réveil.
Une fois que Chu He avait appris que Shen Jue avait rompu ses fiançailles avec Yao Zhan, il ne l’avait plus rappelé. On aurait dit qu’il avait peur de l’énerver, alors il l’avait juste appelé pour lui souhaiter la bonne année.
Quand Shen Jue entra dans la compagnie, il attira beaucoup d’attention. Plusieurs personnes repérèrent le tatouage sur son front, mais ils baissèrent rapidement la tête et saluèrent :
« Directeur général. »
Shen Jue entra dans son bureau, suivi aussitôt par son assistant. Ce dernier était efficace et lui parla rapidement de quelques affaires importantes qui étaient arrivées dans la compagnie durant ses vacances. En fait, il avait déjà envoyé tous les documents à Shen Jue deux jours auparavant.
« Bien, je vois. Tu peux y aller. »
Une fois que l’assistant fut parti, Shen Jue regarda le cadre sur son bureau. Il contenait une photo de Yao Zhan et lui : ils souriaient joyeusement, comme n’importe quel couple au monde. Shen Jue n’y jeta qu’un coup d’œil avant de jeter le cadre dans la poubelle.
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Ce fut à ce moment qu’on toqua à la porte.
« Entrez.
– Tu es enfin de retour, mon cher directeur général. »
La personne qui entra était Chu He. Une fois à l’intérieur, il s’approcha et prit Shen Jue dans ses bras.
« Tu n’as pas idée à quel point j’ai failli devenir fou à cause du boulot pendant ton absence. La fin de l’année est le moment le plus chargé mais toi, notre pilier, tu n’étais pas là. Et comme tu sais, notre président ne s’intéresse qu’au golf. »
Après avoir dit ça, Chu He écarta les bras avec impuissance.
Shen Jue le regarda s’asseoir sur son bureau, puis détourna le regard.
« Ça a dû être dur. Mais j’ai entendu dire que les ventes de fin d’année ont été très bonnes.
– Où ça, très bonnes ? Si tu avais été là, elles auraient forcément été excellentes. »
Chu He marqua alors une pause et son expression se modifia un peu.
« Tu… Tu as vraiment rompu avec Yao Zhan ? Il n’y a aucun espoir que tu lui pardonnes ?
– En effet, » répondit Shen Jue en hochant la tête.
Cela fit soupirer l’autre homme.
« Puisque vous êtes séparés pour de bon, je n’ai rien à dire. Plus tard… tu vas forcément finir par rencontrer quelqu’un de mieux plus tard. Tu es tellement bien, il doit y avoir des tas de gens qui te courent derrière. Au fait, pourquoi tu as subitement eu envie de te faire un tatouage, ah ? Et sur le visage, qui plus est. Quand est-ce que tu as fait ça ? C’est un peu voyant, mais très joli. »
En disant ça, il voulut toucher le tatouage mais sa main fut évitée.
Shen Jue leva les yeux, esquiva la main de l’autre homme et répondit d’un ton plat :
« Je suis allé me faire tatouer après que les points de suture aient été retirés. Je voulais me souvenir de ça, voilà pourquoi j’ai fait un tatouage. »
Après ça, Chu He ne put que sombrer dans le silence. Il comprenait ce que voulait dire Shen Jue et fit au bout d’un moment :
« Tu m’en veux ? Tu crois que je ne suis pas de ton côté ? »
Ce n’était pas une question de côté pour les adultes, c’était une question d’intérêt. Shen Jue ne l’avait pas remarqué durant ses vies précédentes mais là, il le voyait bien. Bien que Chu He semblait bien s’entendre avec lui, il avait en fait toujours visé sa position. Alors dès que Shen Jue avait eu des ennuis avec Yao Zhan, l’autre homme n’avait même pas eu besoin de réfléchir pour se mettre du côté de Yao Zhan et il lui racontait même la teneur de ses conversations avec Shen Jue.
Chu He espérait ainsi gagner les faveurs de Yao Zhan mais bien entendu, il y avait également le petit facteur Shang Jiayu dans tout ça.
« Je ne t’en veux pas. Je n’en veux à personne dans cette histoire. Yao Zhan et moi, nous nous sommes séparés en bons termes. Maintenant qu’il a quelqu’un qu’il aime vraiment, je suis content pour lui. »
En disant cela, Shen Jue ne songea pas du tout au numéro de téléphone qu’il avait bloqué et à la tasse de café qu’il avait jetée au visage de l’autre.
Chu He rit de nouveau en entendant ça.
« Tu fais bien de penser comme ça. »
Il parla ensuite de la compagnie mais très vite, il ramena de nouveau le sujet à Yao Zhan :
« La famille Yao a organisé une réception pour le huitième jour du mois lunaire et j’y suis allé. Yao Zhan avait l’air un peu morose, ah, il n’a pas dit grand-chose de toute la soirée. Jiayu n’était pas là, alors je me demande s’il n’était pas en train de penser à lui. »
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Shen Jue n’était guère intéressé par les affaires de Yao Zhan, alors il se contenta de hocher brièvement la tête. Chu He ne parut pas sentir son manque d’intérêt car il resta assis là à bavarder pendant une demi-heure. Après avoir épuisé le sujet Yao Zhan, il raconta ce qu’il avait fait pour le Nouvel An. C’était comme s’il essayait de réparer sa relation avec Shen Jue pendant cette demi-heure.
Finalement, alors que la réunion hebdomadaire allait débuter, Chu He quitta avec réticence le bureau de Shen Jue. Mais avant de partir, il lui offrit un cadeau.
« C’est ce que la famille Yao a offert à sa réception la dernière fois, des chocolats à la liqueur unique. Il paraît que la liqueur dedans est très chère. »
Shen Jue contempla la boîte de chocolats, hésita longuement, puis finit par la prendre.
Il se trouvait que le jour où Shang Jiayu revint à la maison était un samedi. Shen Jue avait travaillé très tard la veille au soir. Il dormait encore le matin quand il fut soudain réveillé par un bruit à la porte.
C’était un bruit très fort, comme si quelqu’un jouait du tambour juste contre son oreille. La douleur ressentie était comme si on frappait sur ses tempes avec un lourd marteau. Alors quand Shen Jue se leva, il tirait la tête. Quand il ouvrit la porte et vit Shang Jiayu, ce fut encore pire.
On n’était pas encore le printemps, pourtant le jeune homme portait des vêtements légers. Son visage était presque bleu à cause du froid mais sa langue n’avait pas perdu de sa virulence :
« Grand frère, tu es mort ou quoi ? Ça t’a pris si longtemps pour m’ouvrir. Imagine un peu si les personnes qui viennent faire la visite de routine étaient arrivées et avaient vu le pauvre moi complètement gelé à mort à ta porte ? »
Cela aurait été fantastique.
Shen Jue se tourna pour retourner dans la maison, bien trop paresseux pour s’occuper du jeune Oméga. Il se rendit faiblement dans la cuisine pour se faire du café. Bien qu’il avait travaillé très tard la veille, il n’avait pas fini son travail. Il avait encore pas mal de boulot accumulé suite à ses vacances.
Sauf qu’il venait à peine de faire infuser sa tasse de café qu’une main à côté de lui la piqua.
« Ça tombe bien, j’avais soif. »
Avec un regard innocent, Shang Jiayu prit une gorgée de café. Quand il eut vidé la tasse, il jeta un nouveau regard à Shen Jue, rempli de provocation évidente.
Shen Jue se pinça les lèvres, puis se tourna pour se faire une autre tasse. Cette fois, il n’ajouta ni sucre, ni lait, alors quand Shang Jiayu la lui piqua de nouveau, il faillit recracher le café.
« Beurk, c’est quoi ce café, ah ? Comment tu l’as préparé, ah ? C’est immonde à boire, » insulta-t’il Shen Jue tout en recrachant le café.
Shen Jue reposa la cafetière et se dirigea vers sa chambre, vidé de ses forces. Puisqu’il ne pouvait pas boire de café, il avait autant continuer à dormir. Mais Shang Jiayu semblait bien déterminé à lui faire payer. Il mit de la musique très fort dans le séjour, puis prit l’aspirateur et le laissa tourner jusqu’à ce que Shen Jue n’en puisse plus et sorte de son lit. Seulement quand il arriva dans le séjour, l’autre jeune homme arrêta son bruit.
« Grand frère tu es enfin réveillé, ah ? Le soleil est déjà bien haut dans le ciel, mais tu viens seulement de te réveiller, fainéant. »
Le ton de Shang Jiayu était rempli de sarcasme.
Shen Jue s’assit sur le canapé et ferma les yeux, puis il remit ses cheveux en arrière d’un air un peu las. Ce faisant, le tatouage sur son front fut exposé.
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Le regard de Shang Jiayu se modifia soudain et il se posta rapidement devant Shen Jue, examinant le tatouage sans cligner des yeux. Au bout d’un long moment, il renifla froidement.
« Sur quelqu’un d’aussi laid que mon grand frère, ce tatouage fait encore plus moche. Qui irait se faire tatouer le visage, ah ? Il n’y a que des gens moches ou grossiers pour faire un truc pareil. »
Shen Jue l’ignora. Étant donné qu’il n’avait pas assez dormi, il se fichait pas mal de Shang Jiayu, il attendait juste que les visiteurs se présentent pour le contrôle. Mais comme le jeune Oméga avait fait du bruit quand il était retourné se coucher, Shen Jue s’allongea tranquillement et posa la tête sur l’oreiller qui se trouvait sur le canapé. En voyant ça, Shang Jiayu se rapprocha du canapé et s’accroupit devant. Il murmura :
« Grand frère, tu dors, ah ? »
Personne ne lui répondit. Shen Jue avait déjà fermé les yeux et sa respiration était devenue régulière.
Il avait encore des cernes à cause de ces derniers jours où il avait fait des heures supplémentaires.
Shang Jiayu ricana, puis il tendit la main pour écarter les cheveux sur le front de l’autre homme, dévoilant de nouveau son tatouage. Il le fixa encore et encore, puis attrapa soudain l’oreille de Shen Jue et se mit à hurler :
« Grand frère ! »
Shen Jue sursauta à cause du cri. Avant même de rouvrir les yeux, il entendit le rire de Shang Jiayu.
Le jeune homme était tellement tordu de rire qu’il s’assit par terre, ses yeux en amande plissés en deux fentes.
« Tu as osé m’attacher et me jeter dehors. Je n’ai pas encore fini avec toi aujourd’hui, Shen Jue ! Je vais te pourrir ta journée et quand les contrôleurs à domicile vont venir, je vais… »
Avant qu’il n’ait pu finir sa phrase, son visage se fit violemment frapper par un oreiller. Il n’eut même pas le temps de se fâcher qu’il fut pressé sur le tapis.
« Shen Jue ! » hurla-t’il d’une voix stridente.
Shen Jue était assis sur lui d’un air inexpressif. Il reprit l’oreiller et asséna un autre coup violent au visage aussi délicat qu’une rose du jeune homme.
Note de Karura : Faut pas déranger Shen Jue quand il veut dormir 😁
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