Cent façons de tuer un prince charmant 229

Chapitre 229


La clim réversible dans la chambre d’ami n’était toujours pas réparée. La nuit, Shang Jiayu dut dormir dans le séjour, enroulé dans une couverture. Bien entendu, il faisait ça juste pour jouer les malheureux devant Shen Jue car il voulait que l’autre appelle un réparateur pour la clim au plus vite. D’ailleurs, dès que Shen Jue se retira dans sa chambre, Shang Jiayu prit son portable et se mit à jouer à des jeux. À une heure du matin, il se leva en silence, prit le double des clefs et se rendit en tâtonnant dans la chambre de Shen Jue.

Il ouvrit la porte et retira ses chaussons. Puis sur la pointe des pieds, il s’avança lentement vers le bord du lit, comme la petite sirène marchant sur un couteau effilé Référence au conte de Andersen quand la petite sirène a des jambes pour la première fois. (1). Ensuite, il s’allongea sur le lit, souleva un coin de la couverture et se faufila en-dessous.


Une fois sous la couverture, il se tourna inconsciemment, tâchant de trouver une position confortable pour dormir. En se roulant, il se rapprocha de Shen Jue. Ce dernier avait été blessé la veille et de son corps avait émané une forte odeur de médicaments. Il avait repris des médicaments aujourd’hui mais allez savoir si la dose était réduite ou pas, en tout cas son corps ne sentait plus le médicament aussi fort. Cependant, Shang Jiayu put sentir une autre odeur venant de lui.

C’était un parfum odorant, pas comme le gel douche dans la salle de bain.

Se pouvait-il que Shen Jue avait utilisé en cachette de la lotion pour le corps ?

Shang Jiayu plissa le nez et se rapprocha davantage. Ce faisant, l’odeur devint plus forte. Il comprit alors aussitôt de quoi il s’agissait : c’étaient les phéromones émanant du corps de Shen Jue.


Les phéromones de l’autre homme faisaient un peu penser à un mélange rose et de cèdre. Au début, c’était un parfum délicat mais plus on l’inhalait, plus l’odeur de phéromones s’accentuait, comme si on était entouré de fleurs. Cette fragrance vous enlevait toute envie de partir.

Le temps que Shang Jiayu se rende compte du problème, il était déjà allongé dans les bras de l’autre homme, le réveillant.

Shen Jue fut tout à coup tiré de son sommeil parce qu’il sentait quelque chose de lourd peser sur lui. La pièce était sombre, alors il lui fallut plusieurs secondes avant de comprendre que l’objet lourd qui le pressait était Shang Jiayu.

« Shang Jiayu ! »

Le ton de Shen Jue ne présageait rien de bon et il le repoussa à deux mains.

« Comment tu es entré ? Dégage ! »

Quand Shang Jiayu se fit repousser, il ne bougea pas tout de suite. En voyant ça, Shen Jue se mit assis et voulut le jeter hors du lit mais à ce moment, Shang Jiayu lui agrippa le bras. Sa voix trahit toute sa panique :

« Grand frère, c’est foutu. Je n’ai pas apporté d’inhibiteur. »


* * *


En tant qu’Oméga, Shang Jiayu prenait des inhibiteurs depuis l’âge de seize ans. Sa mère n’en avait pas pris tout de suite et au bout du compte, elle était accidentellement tombée enceinte de lui. Du coup, il était très prudent à ce sujet. Il ne voulait surtout pas tomber enceint aussi jeune.

Vers l’âge de dix-huit ans, son cycle de chaleurs était devenu très régulier, en général une fois par mois et toujours au milieu du mois. Il avait justement pris un inhibiteur dix jours plus tôt alors quand il était sorti s’amuser, il n’en avait pas du tout pris avec lui. Il n’aurait jamais pensé que le fait de sentir les phéromones de Shen Jue allait l’exciter et déclencher ses chaleurs plus tôt que prévu.

Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !

En cet instant, les narines de Shang Jiayu étaient remplies de l’odeur des phéromones de Shen Jue combinés aux siens. Il avait l’impression qu’il allait devenir fou. Les chaleurs s’étaient déclenchées si vite et si violemment qu’il ne pouvait presque plus bouger. Le pire était que Shen Jue étant un Bêta, il n’avait aucun besoin d’inhibiteurs donc il n’y en avait pas chez lui.

Shen Jue resta stupéfait un moment en entendant les paroles du jeune homme, puis il se rendit compte que la respiration de l’autre s’accélérait. La paume sur son bras était très chaude, presque brûlante.

« Tu… Tu es en chaleur ? »

Shen Jue ne put s’empêcher de rougir un peu en disant ça. Heureusement, la pièce était sombre alors l’autre ne put voir la rougeur envahir son visage.


Shang Jiayu avait plutôt envie de pleurer en cet instant. Où trouver des inhibiteurs au beau milieu de la nuit ?

« Grand frère, que dois-je faire ? » demanda-t’il en resserrant sa prise sur le bras de Shen Jue.

Ce dernier fronça les sourcils et après un moment, il retira son bras.

« Pourquoi je ne t’attacherai pas ? »

La voix de Shang Jiayu se transforma alors en sanglot et il secoua frénétiquement la tête.

« Non, je ne peux pas m’en empêcher. Je vais mourir. »

Comme Shen Jue était un Bêta, il ne pouvait pas sentir les phéromones et n’avait jamais connu de chaleur. Du coup, il ne savait pas à quel point c’était effrayant pour les Alphas et les Omégas d’être en chaleur. Surtout pour les Omégas, c’était difficile de passer cette période seul.


« Je vais aller dehors voir si je peux trouver des inhibiteurs, » proposa Shen Jue.

Il se leva du lit mais au moment où ses pieds se posèrent sur le sol, la personne derrière se rua soudain sur lui.

Shang Jiayu passa ses bras blancs et tendres autour de son cou et pressa son visage contre celui de Shen Jue. Son souffle était brûlant. Il était si inconfortable en ce moment que des larmes coulaient sur ses joues.

« Grand frère, tu peux me marquer temporairement ? »

Shang Jiayu ne s’était jamais senti aussi mal que depuis ses premières chaleurs. Cela s’était passé il y avait longtemps quand il se trouvait à la maison. Dès que sa mère s’était rendue compte de ce qui lui arrivait, elle lui avait aussitôt injecté un inhibiteur. Par la suite, dès qu’il avait senti que cela arrivait, il prenait aussitôt son inhibiteur et cela se calmait aussitôt. Du coup, ses autres chaleurs n’avaient pas été aussi pénibles.


Le meilleur âge pour qu’un Oméga tombe enceint était entre dix-huit et trente-cinq ans, alors leurs périodes de chaleurs étaient plus importantes et douloureuses dans cet intervalle. Toutefois, il y avait un consensus international sur le fait que ce serait bien trop risqué pour un Oméga de concevoir avant l’âge de vingt ans, alors une loi avait été promulguée et l’âge de majorité des Omégas avait été fixé à vingt ans contre dix-huit ans en temps normal. Cela faisait seulement vingt ans que cette loi existait.

Du coup, c’était très effrayant pour un Oméga de dix-huit ans de ressentir du désir physique. Plus il était jeune, plus c’était difficile à supporter.

Shen Jue se fit ainsi retenir par Shang Jiayu et il était sur le point de l’arracher de lui. Mais quand il entendit les mots ‘marquer temporairement’, son visage s’assombrit totalement.

« Tu te fiches de moi ? Je suis un Bêta. Tu devrais plutôt aller voir Yao Zhan. »


Shang Jiayu pleurait pour de bon cette fois, pleurant très fort.

« Non, les Bêta peuvent aussi marquer. Je te dirai où sont mes glandes. Grand frère, s’il te plaît, mords-moi, hein ? Bouh ouh ouh. »

Il fallait reconnaître que Shang Jiayu était stupide, voire même assez stupide jusqu’à un certain point. Mais cela ne voulait pas dire pour autant qu’il était totalement dénué d’intelligence : par exemple, il savait très bien qu’il ne devait absolument pas mentionner Yao Zhan dans un moment pareil.

Certes, Yao Zhan pouvait le marquer mais il se trouvait très loin. Comment aurait-il pu lui demander de revenir pour le marquer ? Le temps d’appeler Yao Zhan, il aurait largement le temps d’acheter des milliers de flacons d’inhibiteurs.

Alors il ne prononça pas le nom de Yao Zhan et continua à supplier Shen Jue en pleurant toutes les larmes de son corps. En cet instant, Shen Jue était son unique salut.

Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !

Shen Jue repoussa Shang Jiayu qui était toujours collé contre lui et fit d’un ton glacial :

« Shang Jiayu, va toute de suite prendre une douche froide. Je vais aller t’acheter des inhibiteurs. »

Le jeune homme pleura de plus belle et secoua la tête.

« Non, non, ne t’en va pas, grand frère. Mords-moi simplement pour me faire une marque temporaire ! »

Il savait que Shen Jue ne le portait pas dans son cœur, alors il avait très peur que l’autre ne l’abandonne. Il se dit que dans ce cas, il finirait par mourir dans cette maison. Ce serait tellement la honte si lui, Shang Jiayu, mourait à cause de ses chaleurs.


Voyant que Shen Jue comptait tout de même partir, le jeune homme ressuya ses larmes du dos de sa main. En même temps, il s’élança pour saisir le mollet de l’autre homme.

« Grand frère, ne t’en va pas. Mords-moi un coup, c’est tout. J’ai pris un bain et je me suis bien lavé. Je ne suis pas du tout sale. »

Shen Jue fut incapable de bouger à cause du jeune homme et son visage devint horrible à voir. Même s’il ne pouvait pas sentir les phéromones de l’autre, il pouvait vaguement deviner à quel point il n’allait pas bien car sa température continuait d’augmenter.

Shang Jiayu pleurait, mais n’en oubliait pas pour autant de serrer fermement la jambe de Shen Jue à deux mains, terrifié à l’idée que l’autre s’en aille. Il souffrait tellement en ce moment. Il y avait l’impression qu’un brasier l’avait engouffré de la tête aux pieds et qu’il allait brûler jusqu’à la mort.


Peut-être quelques secondes après, peut-être quelques minutes après, Shang Jiayu entendit un soupir au-dessus de sa tête.

« Va te laver le visage, » fit Shen Jue.

Shang Jiayu n’en crut pas ses oreilles un moment. Quand il se ressaisit, il se rua aussitôt dans la salle de bain attenante à la chambre principale. Il se lava le visage en vitesse, se moquant bien de mouiller son col. Après ça, il regarda de nouveau dans la chambre, redoutant que Shen Jue lui ait menti et que s’il lui avait demandé d’aller se laver le visage, c’était en fait pour s’en aller.

Mais Shen Jue était toujours là. Il avait allumé la lampe de chevet et pris son portable sur la table de nuit.

Il avait commencé par faire des recherches sur la marque temporaire, puis avait recherché où se trouvait les glandes des Omégas. Durant ses cours d’éducation sexuelle au lycée, le professeur s’était montré vague à ce sujet. Du coup, Shen Jue ne savait pas grand-chose sur ça.


Avant qu’il ne puisse trouver ce qu’il cherchait, quelqu’un s’accrocha à lui.

Le souffle de Shang Jiayu balaya la peau de sa nuque.

« Grand frère, j’ai fini de me laver. »

Sa voix était un peu tremblante, tout comme son corps.

Shang Jiayu ne pouvait plus sentir ses propres phéromones tant son nez était empli de l’odeur émanant du corps de Shen Jue. Cette odeur l’enveloppait et le faisait souffrir, comme s’il était une bête en cage.

Shen Jue marqua une pause avant de faire :

« Je n’ai rien trouvé sur la marque temporaire. Tu ne pourrais pas plutôt endurer ça ? »


Shang Jiayu eut de nouveau envie de pleurer mais il craignait qu’en faisant ça, Shen Jue serait écœuré et refuserait de le marquer. Alors il secoua la tête, les larmes aux yeux.

« Je ne peux pas tenir le coup. Grand frère, pas la peine de chercher, je t’expliquerai. »

En tant qu’Oméga, ses cours d’éducation sexuelle avaient été bien plus détaillés que ceux des Bêtas. Étant donné qu’ils allaient devoir subir pendant plusieurs longues années les cycles de chaleurs, ils devaient apprendre les nombreuses manières de gérer ça.

S’il n’y avait pas d’inhibiteur ou d’Alpha autour d’eux, ils pouvaient demander de l’aide à un Bêta. Bien que ce soit difficile pour un Bêta de trouver leurs glandes avec précision, cela valait toujours la peine d’essayer.

Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !

* * *


Ce ne fut pas facile pour Shen Jue de trouver les glandes sur le cou du jeune homme. Si Yao Zhan avait été là, cela ne lui aurait sans doute pris qu’une seconde pour les repérer avec précision. Pendant ce temps, Shang Jiayu se montra aussi docile qu’un chaton. Il avait passé les bras autour du cou de Shen Jue, les yeux débordants de larmes. Chaque fois que Shen Jue le mordait, il secouait la tête sans rien dire. Après plus d’une dizaine d’essais infructueux, Shen Jue s’assombrit et il voulut détacher Shang Jiayu de lui.

« Je ferais mieux d’aller t’acheter un inhibiteur. »

Shang Jiayu secoua la tête encore plus frénétiquement, l’air chagriné et malheureux.

« Ne pars pas, essaie encore. »

Voyant que Shen Jue voulait tout de même se lever, il pressa aussitôt son visage contre sa joue, une posture un peu trop intime.

« Grand frère, essayons encore, hein ? Ne t’en va pas. »


Shen Jue fut encore plus agacé par les actions du jeune homme. Il grinça des dents et l’écarta de lui.

« Ce sera la dernière fois. »

Cette fois, ce fut la bonne.

Au moment où Shang Jiayu fut marqué, il ne put s’empêcher d’entrouvrir les lèvres et son regard se fit un peu distrait. Bien qu’il connaissait les différentes manières de se faire marquer, il n’avait en fait jamais été marqué par qui que ce soit. Il eut l’impression que son corps en feu semblait redevenir de l’eau, coulant de haut en bas en partant de son crâne. Cette sensation le priva presque de la faculté de parler et il ne put que fixer le plafond d’un air hébété.

Il cligna des yeux, puis baissa lentement les yeux sur le visage de Shen Jue.


Ce dernier retira sa tête de son cou et ses longs cils étaient aussi longs que lorsqu’il les avait vus le matin même, comme un petit éventail ou bien comme les ailes d’un papillon. Quand ils étaient abaissés, cela lui donnait une touche de coquetterie mais dès qu’ils se relevaient, l’aura redevenait glaciale.

Shang Jiayu n’avait encore jamais estimé que Shen Jue était beau mais à présent qu’il avait l’occasion de le voir de plus près, il se dit que l’autre semblait en fait très séduisant avec des yeux splendides. Et ces lèvres qui venaient de le marquer étaient encore plus belles.

Shen Jue se rassit après le marquage et jeta un coup d’œil à Shang Jiayu qui était resté allongé.

« C’est bon ? »

Le jeune Oméga battit de nouveau des cils et ses yeux vacillèrent. Puis il gémit à nouveau :

« Grand frère, on dirait que ça n’a pas suffi. Tu dois encore me marquer. »


Note de Karura : Ah, le charme de Shen Jue.

Concernant le fait qu’un Bêta puisse émettre des phéromones, c’est juste dans cette histoire. Comme pour l’arc des vampires, l’auteur fait ses propres règles.


Notes du chapitre :
(1) Référence au conte de Andersen quand la petite sirène a des jambes pour la première fois.






Commentaires :


:

:

Pour insérer des émojis dans le message, appuyez sur la touche Windows et ; de votre clavier (pour Windows 10).

Derniers chapitres parus :
La Renaissance du Suprême Immortel 439 et 440
Lanterne 48
La Renaissance du Suprême Immortel 437 et 438

Planning des mises à jour :
Dimanche tous les quinze jours : Lanterne : le reflet d’une fleur de pêcher
La Renaissance du Suprême Immortel
Le Prince Solitaire