Chapitre 232
Le propriétaire de cette main marqua une pause visible. Après un moment, il leva les yeux et quand il croisa le regard de Shen Jue, ces yeux splendides comme des étoiles se plissèrent.
« Monsieur souhaite que je signe mon nom sur ce chocolat ? »
C’était la deuxième fois que Shen Jue pouvait le voir de près. Il examina son visage mais malheureusement, il ne pouvait pas voir à quoi l’autre ressemblait vraiment. Le maquillage était bien trop imposant, même autour des yeux.
C’était aussi parce qu’il s’était fait des idées : comment Shang Yanyu aurait-il pu être aussi facile à trouver ? Si Yu ne devait être qu’un simple chanteur d’opéra, pas le maître du monde comme il l’avait cru. En songeant à ça, Shen Jue secoua légèrement la tête.
« Non, c’est pour que vous le mangiez. Merci pour votre représentation de ce soir. »
Après ça, il se tourna et partit.
Le lendemain, Shen Jue retourna en Chine par avion. Chu He vint le récupérer à l’aéroport et durant le trajet en voiture, il parla soudain de Yao Zhan.
« Ah Jue, tu as eu des nouvelles de Yao Zhan récemment ?
– Non. »
Shen Jue était en train de consulter son planning pour la semaine à venir. Il allait être bien occupé, si occupé qu’il n’avait pas du tout l’intention de se soucier des autres, hormis Shang Yanyu.
Chu He lui jeta un regard en coin, l’hésitation visible dans ses yeux, mais après un moment, il se lança :
« J’ai entendu dire que Jiayu a fini par se disputer avec lui. La querelle a été assez féroce et Yan Zhan a même porté la main sur lui. C’est une grosse histoire, tout le monde est au courant. »
Les doigts de Shen Jue qui glissaient sur la tablette marquèrent une pause. Il leva les yeux pour regarder l’autre homme.
« Tu es sûr que c’est une grosse histoire ? »
De son point de vue, même si Yao Zhan avait bel et bien frappé Shang Jiayu, il ne lui aurait pas laissé une chance de répandre cette histoire partout. Qui était Yao Zhan après tout ? La famille qui le soutenait était parfaitement capable de faire disparaître Shang Jiayu de la surface de la Terre, comme ce qui lui était arrivé dans les autres vies.
Chu He toussota.
« Hé bien, laisse-moi te dire la vérité : c’est en fait Jiayu qui m’a appelé. Il a dit qu’il n’arrivait pas à te joindre et que Yao Zhan l’avait frappé, voilà pourquoi il m’a appelé. »
Shen Jue baissa de nouveau la tête.
« Oh. »
Chu He ne put s’empêcher de le regarder de nouveau.
« Tu es tout de même le tuteur légal de Jiayu, cette histoire ne t’inquiète donc pas ?
– Je lui ai déjà donné mon ex-fiancé, que dois-je faire d’autre ? Chu He, arrête de me regarder. Regarde devant, fais attention aux voitures. »
Les yeux de Shen Jue lui faisaient un peu mal, alors il rangea sa tablette et regarda les voitures devant lui.
« Si tu veux t’occuper de lui, vas-y. Par contre, Shang Jiayu n’a pas encore vingt ans, n’oublie pas ça. »
En tant que tuteur légal de Shang Jiayu, Shen Jue était obligé d’assurer la protection du jeune Oméga. Cela dit, il n’en avait pas du tout envie. Il ne pouvait qu’espérer que le jeune homme ne tombe pas enceint avant l’âge de vingt ans afin que les autorités ne viennent pas lui en faire le reproche.
Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !
Quand Chu He entendit ça, il prit un air très embarrassé.
« Qu’est-ce que tu racontes ? Je n’ai pas du tout ce genre de relation avec Jiayu. Il aime juste bien s’amuser, tu sais, hein ? En plus, si jamais j’osais le toucher, Yao Zhan ne me le pardonnerait jamais. »
Shen Jue n’avait pas la moindre envie d’entendre parler de ces deux-là, alors il prit l’initiative de ramener le sujet sur le travail. Chu He n’était pas stupide, alors il ne parla plus des deux autres quand il vit ça. Malgré tout, au moment où Shen Jue sortit de la voiture, il fit une remarque assez indiscrète :
« Ah Jue, Jiayu n’est pas dans une bonne situation actuellement. Tu ferais bien de t’y intéresser. »
Shen Jue hocha la tête avec indifférence, puis referma la porte du véhicule.
Il croyait qu’une fois sorti de la voiture de Chu He, il pourrait rester à l’écart de toute cette histoire entre Shang Jiayu et Yao Zhan. À son grand dam, dès qu’il sortit de l’ascenseur, il aperçut Yao Zhan.
L’autre homme se tenait à la fenêtre au bout du couloir devant son appartement, en train de fumer. Son splendide visage semblait contenir une tristesse indicible. C’était vrai que Yao Zhan avait une superbe apparence. Quand Shen Jue était encore avec lui avant, l’autre homme avait plein de prétendants autour de lui alors quand il s’était mis à séduire Shen Jue, ce dernier avait cru rêver.
Un bel homme qui fumait avait l’air beaucoup plus beau que quand c’était quelqu’un d’ordinaire qui le faisait. La fumée était si épaisse qu’on aurait dit une performance artistique de peinture.
Cependant, Shen Jue ne s’intéressait guère à cette performance artistique, il se sentait même un peu dégoûté. Au moment où il avait vu Yao Zhan, son regard s’était assombri. Ce dernier entendit des bruits de pas et releva lentement la tête. Dès qu’il vit qu’il s’agissait de Shen Jue, il jeta sa cigarette dans le gobelet en plastique à côté de lui et s’approcha.
« Tu es rentré. »
Shen Jue lui jeta un regard noir.
« Qu’est-ce que tu fais ici ? »
Yao Zhan se tut un moment, puis répondit :
« Il faut que je te parle. Tu as le temps ?
– Non, » répondit Shen Jue du tac au tac, sans laisser la moindre chance à Yao Zhan.
Ce dernier semblait avoir deviné sa réponse et il eut un léger rire d’auto-dérision.
« Alors je vais faire court : Xiao Yu s’est montré vraiment très désobéissant ces temps-ci et a fait des histoires à la maison. S’il revient te voir, montre-toi un peu plus tolérant. »
Yao Zhan partit après ça et deux heures après, la sonnette de l’appartement de Shen Jue retentit de nouveau.
Cette fois, c’était Shang Jiayu qui était venu.
Il toqua à la porte tout en sonnant.
« Grand frère, je suis là. Grand frère, ouvre-moi. »
Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !
Il répéta cette phrase une bonne dizaine de fois. Voyant que Shen Jue n’ouvrait pas la porte, il resta cinq minutes silencieux avant de sortir son atout :
« Grand frère, tu as oublié quel jour on est demain ? »
Le lendemain avait lieu une autre visite à domicile de routine. Shen Jue avait été tellement occupé ces temps-ci qu’il avait complètement oublié.
Après quelques minutes, la porte s’ouvrit de l’intérieur.
Dès que Shang Jiayu vit la porte s’ouvrir, il se précipita à l’intérieur… et termina par terre.
Shen Jue l’avait rapidement esquivé au moment où l’autre s’était jeté sur lui. Shang Jiayu se mit à pleurer dix secondes après être tombé.
Ces pleurs semblaient vraiment très pitoyables. Shen Jue fronça les sourcils et le poussa du pied.
« Shang Jiayu, debout. »
Mais la personne par terre l’ignora et continua à pleurer d’une voix étouffée, tout comme les petites filles que Shen Jue avait vues dans d’autres mondes. Shen Jue fronça encore plus les sourcils mais aida l’autre à se relever. Ce fut alors qu’il se rendit compte que Shang Jiayu avait la bouche en sang.
Il s’avérait qu’à cause de l’excitation du jeune homme, il s’était cogné les dents en tombant par terre et la douleur l’avait fait tout de suite pleurer.
En voyant ça, Shen Jue en resta un moment stupéfait, puis il regarda le bout de dent ensanglanté sur le sol. Il fit après un moment :
« Shang Jiayu, tu as perdu une dent. »
Le jeune Oméga était déjà en train de pleurer tristement. À ces mots, il se mit à avoir le hoquet tant il pleurait. Ses cris étouffés devinrent des hurlements à pleins poumons.
« Ouin aaaah, je ne suis plus joli. Ouin aaah. »
Quinze minutes plus tard, Shen Jue le conduisit chez le dentiste le plus proche.
C’était la dent de devant que Shang Jiayu s’était cassé. Comme la dent était brisée, il n’y avait pas d’autre choix que de faire un plombage. Assis dans la salle d’attente, Shen Jue put entendre les pleurs et les cris de Shang Jiayu. Ce gars était vraiment capable de pleurer : il avait pleuré pendant tout le trajet en voiture et même là, il pouvait encore pleurer.
Après une longue attente, Shen Jue vit le jeune homme sortir. L’autre avait cessé de pleurnicher mais ses yeux en amande étaient tous enflés, à tel point qu’on voyait à peine la forme d’origine de ses yeux. Il renifla. Le bout de son nez était également rouge et son visage était couvert de larmes séchées.
Le dentiste indiqua à Shen Jue toutes les précautions, puis lui demanda de raccompagner Shang Jiayu. Sur le chemin du retour, le jeune Oméga était plus calme que jamais, mais il ne quittait pas Shen Jue des yeux.
De retour à l’appartement, Shang Jiayu ne cessa de le suivre de près. Même quand Shen Jue voulut se rendre dans la salle de bain, l’autre le colla. Shen Jue ne put que s’arrêter et lui jeter un regard.
« Shang Jiayu, qu’est-ce que tu veux à la fin ? »
Le jeune Oméga avait l’air plus laid qu’en temps normal. Il secoua la tête à ces mots mais quand Shen Jue voulut refermer la porte, il tendit la main pour l’en empêcher.
Quand Shen Jue se mit à refermer la porte, il faillit coincer la main du jeune homme. Déjà que l’autre s’était cassé une dent, si Shen Jue lui coinçait la main en plus, il aurait bien du mal à justifier ça devant les contrôleurs à domicile le lendemain.
Mais un tel Shang Jiayu était bien trop agaçant. L’expression de Shen Jue devint très indifférente et il y eut même du dégoût dans ses yeux. Quand il vit le regard de Shen Jue, Shang Jiayu retira la main qui bloquait la porte. Après un moment, il ouvrit la bouche :
« Grand frère, je suis devenu moche. »
En parlant, il couvrit sa bouche d’une main comme s’il avait peur que Shen Jue voie sa dent avec plombage.
« Personne ne voudra m’épouser plus tard. »
Quand il dit ça, il se mit à pleurer à nouveau, cette fois sans bruit. Il versa des larmes en silences, de grosses larmes qui se mirent à couler. Shen Jue ne savait vraiment pas comment faisait l’autre pour pleurer autant.
Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !
Il pleura un bon moment, puis fit d’un ton rempli de chagrin :
« Ma maman me manque, elle me manque vraiment énormément. Grand frère, ton père te manque ?
– Non, » répondit Shen Jue avec indifférence.
Shang Jiayu : « … »
Il garda le silence un moment, puis fit comme s’il n’avait pas entendu la réponse de Shen Jue. Il continua à pleurer en disant :
« Grand frère, tu peux m’emmener voir maman ? J’ai vraiment très envie de la voir, c’est la seule qui m’a toujours aimé d’un amour inconditionnel. Je n’ai pas d’autre famille au monde. »
Une lueur défila dans le regard de Shen Jue quand il entendit ça.
« Il me semble que tu as un demi-frère, pas vrai ? »
En entendant ça de la part de Shen Jue, Shang Jiayu passa du chagrin à la colère. Il ressuya ses larmes des deux mains et serra les dents.
« Ne me parle pas de lui. Heureusement qu’il est mort jeune, sinon je l’aurais maudit tous les jours. Je l’aurais maudit à mort, ce connard ! »
Commentaires :