Chapitre 237
Shang Jiayu était toujours endormi sur le divan et n’avait pas du tout remarqué les agissements de Shen Jue. Ce dernier contempla un long moment le texto, puis pressa le bouton pour mettre le portable en veille. Il posa ensuite l’appareil à côté du jeune homme.
« Shang Jiayu, réveille-toi, » l’appela-t’il.
Les paupières du jeune homme ne frémirent même pas, il était complètement plongé dans le sommeil. Voyant ça, Shen Jue dut se pencher pour le secouer un peu.
« Shang Jiayu, ce n’est plus le moment de dormir. »
Shang Jiayu sursauta un peu, puis ouvrit des yeux embrumés de sommeil. En voyant que c’était Shen Jue devant lui, il lui prit la main de ses deux mains et la pressa même contre sa joue. D’une voix encore très endormie, il demanda :
« Grand frère, tu as fini de travailler ? »
Shen Jue fronça un peu les sourcils et retira sa main de force.
« J’ai terminé. On y va. »
Shang Jiayu ferma les yeux et respira plusieurs fois avant de se lever du divan. Dès qu’il fut debout, il inspira et se couvrit la nuque d’une main.
« C’est si raide. »
Shen Jue alla à son bureau pour remettre de l’ordre dans ses affaires. Il vit que Shang Jiayu continuait de se masser la nuque. Il réfléchit un moment, puis fit :
« Au fait, ton portable a failli tomber, je l’ai récupéré juste à temps. Tu as reçu un texto, tu devrais le lire.
– Oh. »
Shang Jiayu se pencha pour prendre le portable sur le divan. Après l’avoir déverrouillé, son visage se figea de manière flagrante. Shen Jue l’observa attentivement pendant deux bonnes minutes depuis le moment où il ramassé son portable. Shang Jiayu ne bougea pas du tout, regardant simplement l’écran de son portable. Quand l’écran devint noir, il tapota de nouveau dessus.
« Shang Jiayu ? » appela doucement Shen Jue.
Le jeune homme parut reprendre ses esprits. Il fourra le portable dans la poche de son pantalon et se tourna pour regarder Shen Jue.
« Grand frère, allons-y. »
Il ne dit pas un mot à propos de ce message.
Durant tout le trajet, le jeune homme fut visiblement plus abattu qu’à l’aller. Quand il arrivèrent à l’hôtel, Shen Jue prit sa douche, puis se rendit dans le salon pour prendre un verre d’eau. Il vit Shang Jiayu sur le balcon, fixant son portable.
Ce dernier n’avait pas allumé la lumière, alors la lumière provenant de l’écran de son portable illuminait son visage. Il avait l’air bien plus sérieux qu’avant.
Shen Jue resta un bon moment dans le salon à l’observer, mais Shang Jiayu ne remarqua rien du tout. Il se contenta de tenir son portable, sans avoir à quoi il pensait.
Ce texto était très étrange : il ne contenait qu’un point, pourtant Shang Jiayu passait très longtemps à le lire et le relire.
Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !
Shen Jue avait mémorisé le numéro inconnu. Une fois dans sa chambre, il prit le portable de son travail et composa ce numéro de téléphone. Ce n’était ni un numéro chinois, ni un numéro du pays M, mais cela venait du pays où avait grandi Shang Jiayu.
Sauf que dès que ça sonna, cela raccrocha aussitôt.
Shen Jue contempla un moment ce numéro. Il soupçonnait que c’était le numéro de Si Yu, autrement dit Shang Yanyu, et que c’était lui qui avait envoyé un tel texto à son demi-frère.
Mais que pouvait bien dire ce point ?
Le lendemain matin quand Shen Jue allait sortir pour travailler, Shang Jiayu sembla l’avoir entendu bouger. Il courut de sa chambre à toute vitesse, les yeux encore fermés, et se jeta sur Shen Jue. Ce dernier esquiva sur le côté mais voyant que le jeune Oméga allait se prendre la porte, il tendit la main pour le retenir.
« Tu viens à peine de te casser une dent, tu veux recommencer ? »
Quand Shang Jiayu se fit rattraper par l’autre homme, il cligna des yeux, puis changea de direction pour le prendre dans ses bras.
« Grand frère, tu vas travailler ? Je viendrai te rejoindre plus tard à ton bureau, ah. »
Shen Jue le repoussa, agacé.
« Non, tu peux sortir aller t’amuser tout seul. Fais ce que tu veux, va où tu veux, mais ne viens pas me voir.
– Pas question. »
Shang Jiayu sortait visiblement du lit. Il avait dû se coucher très tard la nuit précédente. Ses yeux étaient à présent rouges.
« Je veux garder un œil sur toi, sinon tu vas encore te faire marquer. »
En parlant de ça, il se mordit les lèvres de colère.
« Comment un Bêta peut-il se faire marquer ? Tu dois vraiment être facile à… »
Après avoir remarqué que le visage de Shen Jue avait changé de couleur, il n’acheva pas sa phrase.
Shen Jue le repoussa et partit sans un mot.
Vers 11 h du matin, Shang Jiayu se présenta à la compagnie comme il l’avait dit. Il était très beau et déjà hier quand il était venu avec Shen Jue, beaucoup de gens l’avaient remarqué. Quand il arriva aujourd’hui, il n’eut même pas besoin de se présenter : il fut directement autorisé à monter et conduit dans le bureau de Shen Jue.
Shen Jue était alors en réunion, il ne savait donc même pas que le jeune Oméga était venu. Quand la réunion fut terminée et qu’il retourna à son bureau, Shang Jiayu était allongé sur le divan et jouait sur son portable. Quand le jeune homme entendit le bruit, il ne leva même pas les yeux.
« Tu as acheté mon latte ? Je veux un grand gobelet.
– Quel latte ? »
Du portable de Shang Jiayu sortit alors une voix disant “Game Over”. Le jeune homme leva la tête et se rendit compte que c’était Shen Jue qui était entré. Il se leva aussitôt.
« Ce n’est rien, ton assistant m’a demandé tout à l’heure si je voulais boire quelque chose. J’ai répondu que peu importait mais il a insisté pour aller me chercher du latte, alors j’ai juste… accepté. »
Après ça, il se pinça les lèvres et sourit d’un air innocent.
Shen Jue détourna le regard. Il alla s’asseoir à son bureau.
« Si tu es venu pour jouer, tu as autant retourner à l’hôtel.
– J’arrête ! assura Shang Jiayu en rangeant son portable. Je vais travailler avec grand frère. »
Après ça, il resta pour manger à la cantine de la compagnie mais le repas ne parut pas lui convenir : il ne cessa de grimacer en mangeant. Dans l’après-midi, Shen Jue continua à travailler tandis que Shang Jiayu, qui ne pouvait plus jouer sur son portable, se contenta de regarder bêtement par la fenêtre.
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Après un tel jour, il persévéra jusqu’au lendemain après-midi où là, il ne pouvait vraiment plus continuer. Il était resté dans la compagnie avec Shen Jue pendant ces deux jours, le regardant travailler de 9 h du matin jusqu’à minuit. Il crut qu’il allait devenir fou et il ne comprenait pas comment faisait Shen Jue pour travailler aussi longtemps. Quand il apprit que Shen Jue allait encore devoir travailler jusqu’à minuit, il hésita puis quitta la compagnie. Mais avant de partir, il fit exprès le bébé avec Shen Jue.
« Grand frère, quand tu quitteras le travail, n’oublie de m’envoyer un message. Si tu pars plus tôt, appelle-moi bien pour que je vienne te chercher. »
Shen Jue ne leva pas les yeux et agita simplement la main vers lui, lui faisant signe de partir.
Ce soir-là, Shen Jue travailla encore plus tard que la veille : il quitta la compagnie à 1 h du matin. Il n’avait même pas encore mangé, alors il avait un peu faim. Voyant que la supérette ouverte 24 h / 24 en face de la compagnie était bien ouverte, il s’y rendit.
Il acheta un bol d’oden à réchauffer et s’assit dans le coin-repas du magasin. Avant qu’il n’ait pu commencer à manger, il entendit un “bienvenue” prononcé par le capteur automatique du magasin.
Quelqu’un venait d’entrer, mais Shen Jue ne leva pas les yeux avant d’avoir entendu une phrase :
« Combien ça fait ? »
C’était une voix très familière, on aurait dit la voix de Si Yu.
Shen Jue tourna la tête pour regarder mais malheureusement, son champ de vision était en grande partie bloqué par les rayons d’à côté. Il ne put voir que le sommet de la tête du client à la caisse.
Il le fixa jusqu’à ce que l’autre ait fini de payer et quitte la supérette.
C’était vraiment Si Yu.
L’autre homme était vêtu de noir avec une casquette noire sur la tête. Vu que même son profil était très avantageux, Shen Jue le reconnut au premier regard. Si Yu n’alla pas très loin une fois hors du magasin : il resta à la porte et ouvrit le paquet de cigarettes qu’il venait juste d’acheter. Il alluma une cigarette, prit une bouffée, puis regarda le bâtiment en face.
La lumière des néons du magasin l’éclairait, soulignant sa silhouette solitaire. Ses doigts étaient bien trop fins et la cigarette semblait trembler un peu entre ses doigts.
Shen Jue et lui étaient les seuls clients : l’un à l’entrée du magasin, l’autre assis à la vitrine de la boutique.
Même si Si Yu s’était allumé une cigarette, il ne prit qu’une bouffée avant de la laisser brûler entre ses doigts. La pointe écarlate de la cigarette ressemblait à un passant qui était encore dehors la nuit : seul et bien visible.
Au moment où il faillit se brûler les doigts, Si Yu se tourna pour chercher la poubelle. Une fois qu’il s’y rendit, il aperçut Shen Jue à travers la vitrine.
Il battit légèrement des cils, puis ses lèvres, aussi rouges qu’une rose, s’étirèrent vers le haut. Son sourire était vivant et odorant, presque hypnotique.
« Comment tu as su que je travaillais ici ? » demanda Shen Jue à l’homme qui s’était assis à côté de lui.
Si Yu répondit d’un ton un peu naturel :
« On peut te trouver rien qu’en tapant ton nom sur Internet, ta compagnie est assez réputée. »
Il tourna les yeux pour regarder Shen Jue et une lueur d’émotion inconnue défila fugitivement dans ses yeux splendides.
« Tu es encore fâché contre moi ? »
À cause de l’autre nuit.
Il n’avait pas besoin de dire ces mots-là, tous les deux en avaient clairement conscience.
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Shen Jue regarda par la vitrine. Il réfléchit un moment avant de répondre :
« Je ne suis pas fâché.
– Alors, et si… si je voulais te marquer à nouveau, que faire ? »
Si Yu posa son menton sur ses mains et vit que les yeux de Shen Jue s’étaient rétrécis.
« Cette petite nonne n’a que vingt-huit ans, au cœur de sa jeunesse. Ses cheveux ont été rasés par le maître. Elle a vu des enfants jouer aux portes de la montagne. Il nous a regardé, nous l’avons regardé, si inquiet l’un à propos de l’autre. Ennemi, comment pourrions-nous l’épouser ? Qu’il meurt devant le palais du roi des Enfers. Broyez-le, broyez-le, découpez-le, mettez-le à frire dans une poêle bien huilée, oh, qu’il meurt ! »
Quand il se mit à chanter ce passage de Si Fan, il baissa la voix car ils se trouvaient dans un magasin. Sa voix n’était pas aussi douce que sur scène, elle avait un timbre très différent.
Si la petite religieuse sur scène était une jeune fille innocente séduite par le monde, alors Si Yu en face de lui était plus comme le monde qui avait séduit la jeune fille.
On pouvait voir que cet homme était très complexe et on savait aussi que si on se rapprochait trop de lui, il y avait de fortes chances pour qu’on soit perdu à tout jamais. Mais quand cet homme vous regardait comme ça, vous ne pouviez que penser : “si je me perds, que je me perde. Oh, que je me perde !”
Ces yeux étaient vraiment splendides, et pas seulement dans le sens le plus simple du terme. Certaines personnes avaient de beaux yeux à cause de leurs formes, mais ce n’était pas tout chez Si Yu : la beauté de ses yeux venait aussi du fait que, sans doute parce qu’il était chanteur, quand ses yeux étincelaient, ils étaient remplis d’amour. Il pouvait séduire des gens pour les tenter à descendre dans le monde mortel avec lui.
« Pourquoi ? » demanda doucement Shen Jue.
Si Yu baissa les yeux.
« Sans doute parce que ce chocolat était délicieux. Je veux continuer à en manger.
– Je n’en ai plus.
– Ce n’est pas grave, j’en ai acheté. »
Si Yu sortit un chocolat de sa poche et le tendit à Shen Jue, ses yeux remplis d’amusement.
« À ton tour d’en manger maintenant. »
Quand ils quittèrent de nouveau la supérette, Si Yu prit une boîte de préservatifs du rayon sous les yeux de Shen Jue. Avant de passer à la caisse, il lui jeta un regard, ses yeux indiquant que si Shen Jue s’y opposait, il ne les achèterait pas.
Shen Jue fixa les préservatifs sur le comptoir, puis détourna lentement les yeux. Le rire cristallin de Si Yu parvint à ses oreilles.
Une fois hors du magasin, Si Yu regarda autour. Il était presque 2 h du matin, alors il n’y avait pratiquement pas de voitures dans la rue, excepté de temps en temps une voiture privée ou bien un taxi déjà occupé.
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« Tu travailles si tard, tu habites loin ? » demanda Si Yu en se tournant vers Shen Jue.
Ce dernier regarda devant lui.
« Ce n’est pas bien loin, juste à quelques minutes à pied.
– Dans ce cas… »
Les lèvres de Si Yu s’étirèrent vers le haut.
« On va chez toi ? »
Shang Jiayu était à l’hôtel mais vu l’heure, il devait déjà dormir. Shen Jue avait reçu à minuit un message de sa part lui souhaitant bonne nuit.
Il entrouvrit ses lèvres pincées et regarda l’autre homme.
« Okay. »
Note de l’auteur : Concernant le fait que les Bêtas puissent avoir des phéromones ou puissent se faire marquer, j’estime qu’il n’y pas à discuter de ça. Une seule personne a le dernier mot dans tout ça, c’est-à-dire moi.
Note de Karura : Si Fan semble être un vrai opéra chinois, mais je n’ai pas trouvé de traduction alors comme d’habitude, j’ai dû massacrer un peu le texte. 😅
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