Chapitre 239
La nuit toucha à sa fin et le ciel devint de plus en plus lumineux.
Les rayons du soleil du matin passèrent à travers les rideaux blancs légers et illuminèrent le jeune homme aux cheveux noirs assis au bord du lit. Ce dernier boutonnait sa chemise de ses doigts fins, dissimulant les marques sur sa nuque. Après ça, il se tourna et contempla l’autre homme encore allongé.
« M. Chocolat. »
Le jeune homme se pencha et passa une main légère sur le front de l’autre. Il déposa un baiser là où il y avait le tatouage.
« J’ai une répétition ce matin, je dois y aller. »
Shen Jue était si épuisé en ce moment qu’il ne put même pas ouvrir les yeux au son de cette voix. Il se contenta de lâcher un En presque sans souffle.
Ce En fit rire l’autre homme.
Shen Jue sentit quelque chose sur ses joues, puis se déposer sur ses lèvres avant de se retirer aussitôt.
« Fais de beaux rêves. »
Ce furent les derniers mots que Shen Jue entendit avant de s’endormir de nouveau.
Quand Si Yu sortit de la chambre, il croisa un regard. Il ne fut pas surpris outre-mesure. Il se contenta de fermer gentiment la porte, puis se tourna pour partir.
« Ne t’en va pas ! »
Shang Jiayu n’avait pas pu fermer l’œil de la nuit. L’esprit en feu, il n’avait pas pu dormir. Et il savait aussi que cet homme n’avait pas dormi non plus. Ils… Ils avaient fait… ce genre de choses dans la chambre d’hôtel pendant très longtemps.
En songeant à ça, Shang Jiayu faillit étouffer. C’était comme s’il était revenu dans son enfance.
À l’époque, il se tenait à la porte de sa chambre, observant ses camarades de classe s’agglutiner à la fenêtre pour épier Shang Yanyu. Ils avaient pourtant le même visage, alors pourquoi tout le monde préférait Shang Yanyu ?
Shang Jiayu s’avança vers son demi-frère, les yeux injectés de sang.
« Pourquoi tu n’arrêtes pas de me hanter ? » fit-il en détachant chaque mot, ses mâchoires tremblant presque.
Shang Yanyu était le cauchemar de son existence. Ce n’était pas seulement parce qu’il avait volé l’attention de tout le monde : le pire était que leur père ne s’était rappelé que de lui à sa mort. L’appelant Xiao Yu avec les yeux rouges, leur père l’avait supplié de lui pardonner, disant qu’il était désolé pour Shang Yanyu et sa mère.
Il raconta qu’il avait été ivre cette nuit-là et qu’il avait commis une erreur avec la mauvaise personne, puis qu’il avait enchaîné les erreurs. Ensuite, la mère de Shang Jiayu était tombée enceinte et il ne pouvait plus revenir en arrière. Cependant, il le regrettait, ah, disant qu’il avait bien trop honte pour faire face à la mère de Shang Yanyu une fois mort.
Pourtant, la mère de Shang Jiayu avait dit :
« Je l’ai connu plus tôt que ma grande sœur, alors pourquoi c’est moi qui suis devenue la maîtresse ? Cela aurait dû pourtant être ma grande sœur ! »
Le regard de Shang Yanyu resta calme.
« Dégage. »
Ce mot d’un être si indifférent qu’il ne pouvait pas être plus indifférent rappela à Sang Jiayu toutes les fois où il avait naïvement voulu jouer avec son grand frère, alors que ce dernier ne le voyait que comme le rejeton d’une salope.
Cet homme en face lui avait volé son père, volé ses oncles et tantes, volé ses camarades et à présent, il venait lui piquer Shen Jue. Quelque chose se brisa dans le cœur de Shang Jiayu et il grinça des dents. Il leva la main pour gifler l’autre homme.
Vlan —
Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !
Si Yu attrapa la main du jeune Oméga et le gifla à son tour. Il était bien plus fort que Shang Jiayu, alors ce coup fit tomber l’autre par terre.
Il l’agrippa par les cheveux et l’obligea à le regarder. Du sang coulait du coin des lèvres de l’autre et sa joue virait rapidement au rouge, enflant même un peu.
« Petit bâtard, ce n’est que le commencement. »
La voix de Si Yu était très douce.
« Au fait, il vient juste de s’endormir, alors ne le réveille pas.
– Que moi, je le réveille ? »
Shang Jiayu se mit à rire de colère. Il trouvait ça complètement absurde et rit jusqu’à ce que des larmes coulent de ses yeux.
« Tu dois être si heureux, grand frère. Ma mère a volé ton père et maintenant, tu es là pour me voler mon mec. »
Les yeux de Si Yu étaient teintés de haine. Il le lâcha, puis prit un mouchoir de sa poche pour ressuyer soigneusement la main qui avait touché Shang Jiayu.
« Ne m’appelle pas grand frère, ça me dégoûte. »
Il jeta le mouchoir au visage du jeune Oméga et le contourna pour partir.
Les longs cils de Shang Jiayu tremblèrent un peu et sa main par terre se serra en un poing. Au moment où la porte s’ouvrit, il fit :
« Alors on va bien voir. »
Il regarda le dos de Si Yu et arbora un sourire. Il serra ses dents blanches avant de les desserrer.
« Au début, ma mère et ma tante se sont aussi battues. C’est au final ma mère qui a pu rester au côté de notre père. Voyons à présent lequel de nous deux sera le meilleur. »
Quand le jeune homme qui se trouvait déjà à la porte entendit ça, il sortit et referma la porte sans même marquer de pause.
En voyant l’autre partir, les yeux de Shang Jiayu s’assombrirent. Il ressuya de la paume le sang au coin de ses lèvres. La douleur le fit inspirer brusquement, mais il ne s’arrêta pas. Comme fou, il continua à se frotter le coin des lèvres comme si en nettoyant tout ce sang, ce qui s’était passé la nuit dernière jusqu’à maintenant n’était jamais arrivé, cela n’aurait été qu’un mauvais rêve.
Au bout d’un temps indéfini, il finit par se relever. Il ouvrit la porte de la chambre de Shen Jue et entra en silence. L’autre homme dormait toujours. La brise entrant par la fenêtre agitait un peu les rideaux, provoquant un léger jeu d’ombres et de lumières.
Shang Jiayu s’approcha du lit pour regarder le dormeur.
Shen Jue s’était endormi suite à une immense fatigue et il ne remarqua même pas que quelqu’un venait d’entrer. Il y avait des marques bien visibles sur sa nuque exposée. Les lèvres de Shang Jiayu tremblèrent un peu et au bout d’un moment, il monta sur le lit et s’allongea à côté de l’autre homme. Il pressa gentiment son visage contre l’épaule de l’autre, clignant de ses yeux injectés de sang avec lassitude
Quand son père était tombé malade, il était resté à son chevet à l’hôpital presque en permanence, lui tenant la main. Mais son père ne l’avait jamais appelé par son nom, il l’avait juste appelé Xiao Yu.
Bien que les prénoms des deux demi-frères contenaient la syllabe ‘Yu’, son père ne l’avait jamais appelé Xiao Yu. Il allait donc sans dire à qui il pensait alors qu’il était gravement malade.
Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !
Certes, Shang Jiayu était méprisable et sans gêne, mais il avait voulu à la base bien s’entendre avec son demi-frère. Il avait fait tant d’efforts pour être traité justement, mais il serait toujours considéré comme un bâtard. Même son père trouvait que son existence était une honte.
Shang Jiayu n’avait rien fait de mal au départ, c’était le simple fait qu’il soit né qui avait été une erreur.
Il s’était imaginé bien des fois comme ce serait bien si Shang Yanyu et lui n’avaient formé qu’un seul être. Comme sa mère avec sa tante, il comprit enfin pourquoi sa mère s’était toujours disputée devant la photo de sa sœur quand il était petit.
Ils avaient clairement le même visage, alors pourquoi tout le monde préférait l’autre au lieu de lui ?
À cette pensée, Shang Jiayu leva légèrement les yeux pour regarder l’autre homme. Shen Jue était vraiment dans un sommeil profond : il n’avait même pas remarqué que quelqu’un se pressait contre lui.
C’était lui qui avait rencontré Shen Jue en premier, pourtant Shen Jue se montrait si froid avec lui, tandis qu’il était si chaleureux envers Shang Yanyu. Cela faisait combien de jours qu’ils se connaissaient au juste ? Suffisamment pour coucher ensemble ?
La nuit dernière, il s’était tenu à la porte de la salle de bain, écoutant les sons à l’intérieur. Il se sentait ridicule et désespéré. Il aurait voulu se ruer à l’intérieur pour séparer les deux, mais n’avait pas osé. Il avait peur que s’il entrait, Shen Jue le mettrait à la porte et continuerait ensuite avec Shang Yanyu. Mieux valait alors faire comme s’il n’avait rien découvert et rien entendu.
Mais comme c’était difficile, ah !
Pour Shang Jiayu, Shen Jue était comme une jolie poupée placée tout en haut de l’étagère dans la vitrine d’un magasin. Il avait réfléchi et employé toutes sortes de méthodes pour s’emparer de cette poupée, mais au moment de mettre la main dessus, il avait vu cette poupée sauter de son propre chef dans les bras de quelqu’un derrière lui.
C’était pourtant lui qui avait vu cette poupée en premier.
Shen Jue était si indifférent avec lui, comment pouvait-il accepter quelqu’un qui lui ressemblait ? Il avait aussi fait venir Shang Yanyu ici pour coucher avec lui, tout en sachant parfaitement qu’il était là.
Shang Jiayu tourna la tête sur le côté. Il ouvrit la bouche et mordit l’épaule de Shen Jue. Il n’exerça qu’une légère pression au départ, puis ses yeux s’embuèrent et il appliqua plus de force.
Mais il eut beau mordre de toute ses forces, l’autre personne se contenta de froncer les sourcils et ne se réveilla pas du tout.
C’était vrai, ah, Shen Jue était bien trop épuisé. Après que Shang Yanyu lui ait fait l’amour toute la nuit presque sans s’arrêter, comment aurait-il pu ne pas avoir sommeil ?
Shang Jiayu arrêta de mordre et eut un léger sourire. Il releva la tête et caressa gentiment du bout des doigts les sourcils froncés de l’autre homme. Il s’arrêta sur le tatouage du front.
Il le contempla un long moment, puis déposa un baiser dessus.
La parole à l’auteur : Je ne suis absolument pas responsable du mini-théâtre suivant.
Auteur immoral (sans la moindre responsabilité) : Grand Yu et petit Yu, vous avez fait un baiser indirect !!!
Yao Zhan : C’est aussi mon avis.
Auteur immoral : Qu’est-ce que tu fiches ici ? Où sont mes deux Yu ?
Note de Karura : L’auteur utilise ici le mot 鱼 (Yu) = poisson, pour faire un jeu de mots. J’ai préféré le simplifier.
Commentaires :