Chapitre 249
Shen Jue dormit jusqu’aux premières lueurs du matin. Quand il se réveilla, en plus d’un mal de tête, il avait encore la tête dans le brouillard. Quand il reprit ses esprits, il regarda tout autour de lui.
Il se trouvait dans la chambre d’hôtel de Si Yu. Apparemment, l’homme qu’il avait vu hier soir était bel et bien Si Yu, mais comment l’autre avait-il pu savoir où il se trouvait ?
Il aurait bien aimé poser à la question à l’intéressé mais quand il se leva du lit, il s’aperçut que Si Yu n’était pas dans la suite et qu’il n’y avait même pas de petit-déjeuner sur la table, ce qui était anormal. Cela faisait un mois que Shen Jue vivait ici et il n’y avait pas eu une seule journée sans que Si Yu ne lui prépare son petit-déjeuner.
Il disait toujours à Shen Jue que ce qu’il cuisinait était plus propre et plus délicieux qu’ailleurs. Alors à chaque fois, Shen Jue devait terminer tout le repas que Si Yu lui avait préparé avant que ce dernier ne le laisse sortir.
Shen Je ne put trouver Si Yu dans la suite et il ne trouva même pas son portable. Il était à présent neuf heures. Shen Jue n’eut pas d’autre choix que de se doucher rapidement, se changer et se rendre au bureau sans son téléphone. La veille au soir, Shen Jue s’était douté qu’il allait se retrouver à boire, alors il n’avait pas pris sa voiture pour aller au restaurant.
Il était déjà dix heures passées quand il arriva dans sa compagnie.
Il entra dans le bâtiment et se dirigea vers la salle de réunion. Son assistant le repéra et lui courut derrière.
« Directeur général, M. Li, le correspondant du groupe You, est là. Il a déjà négocié le contrat avec le directeur adjoint Chu dans la salle de réunion. »
Shen Jue répondit par un En et continua. Il avait bien trop bu la veille au soir, sinon il aurait appelé Chu He pour lui indiquer ce dont il avait discuté la veille avec le correspondant. Il toqua deux fois à la porte de la salle de réunion, puis entra.
Dès qu’il entra, il vit l’expression du visage de Chu He changer de manière radicale.
En voyant sa réaction, Shen Jue fronça légèrement les sourcils, mais Chu He se ressaisit vite et le salua en souriant.
« M. Li m’a dit que tu as pas mal bu hier soir. Pourquoi tu es venu si tôt ?
– Comparé à M. Li, je n’ai pratiquement rien bu. »
Shen Jue s’assit à côté de Chu He et regarda le contrat posé sur la table.
« Vous avez déjà signé ? C’est quelle version du contrat ? »
Après la signature, Chu He raccompagna le correspondant du groupe You. Quand il revint à son bureau, il vit Shen Jue assis dans son fauteuil et son expression se modifia de nouveau.
« Chu He, ta mère n’est pas malade ? Tu ne devrais pas plutôt être à l’hôpital pour t’occuper de lui ? »
Quand Shen Jue le vit revenir, il arrêta de faire tourner son stylo autour de ses doigts. Il croisa les mains sur le bureau, un air sérieux sur le visage.
La mère de Chu He était un Oméga mâle.
« Mon père… est allé s’occuper de lui. M. Li m’a appelé ce matin et m’a proposé de signer le contrat à dix heures. Je… Je craignais que tu ne sois pas en état de te lever, hein ? Comme tu ne répondais pas au téléphone, je suis venu ici. »
Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !
C’était rare que Chu He parle avec autant d’hésitations. Cela renforça davantage les soupçons de Shen Jue.
Son regard s’assombrit.
« Est-ce que tu me caches quelque chose ? »
Chu He secoua aussitôt la tête mais quand il croisa le regard de Shen Jue, il finit par dire d’un air embarrassé :
« Ah Jue, je… je ne te le cacherai pas : tu devrais aller tout de suite au commissariat. La police nous a appelés ce matin et a dit que… tu devais venir pour témoigner pour une enquête. »
Shen Jue se rendit ainsi au commissariat indiqué par Chu He à onze heures. Dès qu’il donna son nom, un agent de police le conduisit devant une salle d’interrogatoire. Il vit Si Yu à l’intérieur. L’autre était menotté sur une chaise. Il semblait ne pas avoir dormi de la nuit et son visage était un peu pâle, mais il restait calme.
« Vous connaissez cet homme ? » demanda le policier à côté de lui.
Shen Jue hocha la tête, puis entendit l’autre poursuivre :
« Il est accusé d’avoir blessé un Oméga qui se fait soigner en ce moment à l’hôpital. Vous devez également connaître cet Oméga, puisque vous êtes son tuteur légal. »
Cela surprit énormément Shen Jue. Il se tourna vers le policer et fit :
« Vous dites que cet homme à frappé Shang Jiayu jusqu’à l’envoyer à l’hôpital ?
– Voilà les résultats de l’enquête préliminaire : nous avons consulté les vidéos de surveillance de l’hôtel M. On y voit le suspect entrer et sortir de la chambre, mais il reste encore des zones d’ombre. Nous avons trouvé des morceaux de verre dans la salle de bain, ce qui doit être l’arme qui a blessé le visage de la victime, mais il n’y a que les empreintes de la victime dessus. »
Le policier marqua une pause et changea soudain de sujet :
« Vous étiez au courant que le suspect et la victime sont demi-frères ? »
…
Shen Jue fut emmené dans une autre salle. Après plus d’une heure d’interrogatoire, le policier cessa ses questions et sortit. Au bout d’un long moment, l’inspecteur en charge de l’enquête entra à son tour.
« La victime a repris connaissance, mais il est encore en état de choc. Il demande avec virulence que le suspect soit condamné, mais cette affaire est un peu compliquée. Non seulement le suspect et la victime sont demi-frères, mais nous n’éliminons pas la possibilité que la victime se soit lui-même infligé ces blessures hier soir. Vous, en tant que tuteur légal, avez manqué à vos responsabilités. À notre connaissance, vous ne vous êtes pas occupé de la victime depuis un bon moment, mais vous avez vécu avec le suspect. Si cette affaire venait à être portée en justice, vous devriez assumer les conséquences en partie. Nous vous suggérons donc de trouver un accord avec la victime pour qu’il retire sa plainte. Sinon, en vertu des lois internationales, le suspect encourt de trois à cinq ans de prison. »
Les lois internationale protégeaient en particulier les Omégas qui portaient la lourde tâche d’assurer la reproduction. Alors dès qu’un Oméga était agressé, ce crime était en général sévèrement puni, surtout que Si Yu était un Alpha.
Aux yeux de beaucoup, c’était impardonnable qu’un Alpha fort batte un faible Oméga.
Quand Shen Jue se rendit à l’hôpital, il dut attendre un moment avant de pouvoir voir Shang Jiayu.
Quand il entra dans la chambre, le jeune Oméga était assis au bord du lit, portant la tenue d’hôpital qui semblait un peu trop grande. Il flottait dedans.
« Shang Jiayu, » fit Shen Jue.
Le jeune homme assis au bord du lit ne le regarda pas.
« Qu’est-ce que tu fais ici ? demanda-t’il.
– Tu sais très bien pourquoi je suis là. C’est plutôt à moi de te demander quelles sont tes intentions. »
Shen Jue avait vu la vidéo de surveillance au commissariat et il avait vu que c’était Shang Jiayu qui l’avait emmené dans l’hôtel M la veille au soir. Si Yu n’était arrivé que plus tard.
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À ces mots, Shang Jiayu tourna lentement la tête vers lui. Une lueur de surprise parcourut le regard de Shen Jue quand il vit son visage.
Il y avait une cicatrice de quatre centimètres de long sur le front de Shang Jiayu qui semblait avoir juste reçu des points de suture. On aurait dit un ver de terre qui rampait sur son front, ruinant totalement la beauté de ce visage. Quand Shang Jiayu vit la tête que faisait Shen Jue, il pencha la tête sur le côté.
« Tu trouves ça laid ? »
Avant que Shen Jue ne puisse répondre, il poursuivit :
« Moi aussi, mais j’aime ça. »
Shen Jue pouvait à présent clairement voir que Shang Jiayu avait changé et qu’il était bien différent de celui d’origine. Il se pouvait que Shang Jiayu avait joué la comédie avant ça. Après tout, il était très doué pour jouer la comédie dans les autres vies : il avait pu pleurer toutes les larmes de son corps devant Shen Jue, puis retourner ensuite sa veste et le vendre.
Il se pouvait qu’à présent, Shang Jiayu n’avait simplement plus envie de faire semblant.
« Je suis venu te parler au sujet de Si Yu… »
Shen Jue se fit interrompre avant d’avoir pu finir de parler :
« Si Yu ? C’est qui, ce Si Yu ? Tu veux parler de mon demi-frère, Shang Yanyu ? »
Shang Jiayu eut un sourire des plus horribles.
« Tu veux plaider en sa faveur ? »
Shen Jue se tut un moment, puis répondit :
« Oui. »
Shang Jiayu partit d’un léger rire, comme s’il s’y était attendu. Il se tut ensuite un long moment avant de faire :
« Tu étais au courant de tout ? Tu savais qu’il était mon demi-frère, pas vrai ? Deux visages identiques, comment tu aurais pu l’ignorer ? Chu He l’avait déjà deviné, lui, et tu n’es pas stupide, juste sans cœur. »
Il cracha très durement les deux derniers mots.
Il regarda Shen Jue et cette fois, il étira les lèvres en un léger sourire.
« Est-ce que Shang Yanyu t’a parlé de nous deux ?
– Non, répondit Shen Jue.
– Alors laisse-moi te raconter. »
Dans la version de Shang Jiayu, l’histoire du beau et riche senior et des jumelles n’était plus la même. La grande sœur travaillait à temps partiel dans une pâtisserie après les cours afin de gagner de l’argent. Une fois, comme elle était malade, elle avait demandé à sa cadette de la remplacer pour une journée. Ce jour-là, la plus jeune des sœurs avait rencontré le senior pour la première fois.
Quand le jeune homme était entré, il avait vu la jeune sœur se tenir au comptoir. Pendant qu’il faisait son choix, il regardait les gâteaux, puis la jeune sœur. Il acheta finalement vite une part de gâteau quand il la vit rouler des yeux d’agacement. Mais il ne partit pas après son achat, il resta toute la soirée dans la pâtisserie.
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Au moment de la fermeture, quand la jeune sœur s’approcha de lui pour lui dire qu’ils allaient fermer, le senior rougit et lui demanda son numéro de portable.
À ce moment-là, la jeune sœur n’éprouvait rien de particulier pour lui, alors elle répondit :
« Si tu viens tous les jours acheter du gâteau, je te donnerai mon numéro. »
Par la suite, le senior vint réellement tous les jours acheter des gâteaux. Bien entendu, c’était le numéro de la jeune fille qu’il voulait vraiment.
La première fois que le senior vit les deux sœurs ensemble, il sortait déjà avec l’aînée. Il fut naturellement très surpris ce jour-là et ne pouvait pas distinguer les deux sœurs. Non seulement elles se ressemblaient énormément, mais même leurs phéromones étaient très similaires.
Après les avoir fréquentées un moment, il se rendit finalement compte que l’aînée était la plus douce et que la cadette était la plus animée.
Quand le senior obtint son diplôme, il but beaucoup et ce fut la grande sœur qui l’aida à rentrer chez lui. Bien qu’ivre, il refusa. La plus jeune sœur ne pouvait pas les voir derrière, alors l’aînée ne put s’empêcher de lui dire quelque chose. Mais le senior sourit, tourna la tête et fit :
« La première fois que je t’ai rencontrée, tu étais si féroce mais par la suite, tu es devenue si douce. Ça m’a fait bizarre… »
Telles furent les paroles d’un homme ivre, mais les deux sœurs n’étaient pas ivres, elles.
La cadette regarda aussitôt sa sœur pour voir sa réaction, mais l’autre femme ne dit rien et continua à soutenir le senior.
Plus tard, la grande sœur épousa le senior et devint une riche épouse à plein temps, tandis que la cadette se trouva du travail après la fin de ses études. À cause de sa beauté, elle se faisait toujours harceler par certains collègues. Elle n’aimait pas ces gens-là et ripostait toujours férocement, mais elle ne pouvait pas réchapper à leur vengeance : soit ils lui faisaient des histoires, ou bien ils lui faisaient délibérément porter le chapeau quand il y avait un problème, ou encore ils lui volaient son mérite.
Elle fut contrainte d’appeler sa grande sœur, sachant que la famille du senior dirigeait une compagnie.
« Grande sœur, tu ne pourrais pas demander à ton époux de me trouver un travail dans sa société ? »
Elle se disait que si elle travaillait chez son beau-frère, personne n’oserait la harceler là-bas.
Pourtant, l’aînée refusa :
« Je ne peux pas demander une chose pareille à mon époux. »
Son ton était aussi aimable que d’habitude.
« Si tu trouves que c’est trop compliqué de travailler, ne le fais pas. Je te paierai tous les mois pour te soutenir. »
Cette remarque mit la jeune sœur en colère. Elle n’avait jamais ressenti la moindre différence avec son aînée, elle voulait juste un métier où elle pourrait vraiment démontrer toutes ses capacités. Mais quand sa grande sœur parlait comme ça, elle devenait une sangsue.
Par la suite, la sœur cadette se trouva toute seule un autre poste. Comme elle était vraiment très belle, elle se fit rapidement repérer par le directeur de sa nouvelle compagnie. Elle le trouva convenable, alors elle se mit à sortir avec lui. Mais après six mois de relation, elle se fit frapper par une femme au bureau.
Il s’avérait que cette femme était l’épouse du directeur. Elle tira la jeune sœur par les cheveux et la mit à terre, la traitant maîtresse éhontée. L’affaire fit un tel scandale que même la grande sœur et son époux furent au courant.
La jeune sœur termina à l’hôpital. Ce ne fut qu’une fois là qu’elle se rendit compte qu’elle était enceinte, mais elle avait perdu le bébé.
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Furieuse, elle voulut poursuivre en justice la femme de son patron, mais sa grande sœur l’en dissuada :
« C’est ta faute pour commencer. Même si tu es triste d’avoir perdu cet enfant, il n’aurait jamais dû venir au monde. Si cet enfant été né, il serait illégitime, quelle horreur. Petite sœur, oublie ça. Si tu veux la poursuivre en justice, cela ne fera qu’aggraver les choses. Et comment tu feras plus tard ? Tout le monde sera au courant de ce que tu as fait.
– De ce que moi, j’ai fait ? Qu’est-ce que j’ai fait ? fit la cadette en riant de colère. Tu crois que je savais que j’étais sa maîtresse, hein ? Tu trouves que je suis si méprisable que ça ? »
La grande sœur nia aussitôt :
« Bien sûr que non. C’est juste que mon époux a dit que si cette histoire venait à se savoir, tu ne sais pas comment cela se terminerait. Et puis, toute la ville serait au courant de ta plainte, ce qui te nuirait aussi. Mon époux a un moyen de régler cette histoire honteuse discrètement. »
La jeune sœur regarda son aînée et fit après un long silence :
« Tu ne penses vraiment pas que je suis une maîtresse ?
– Bien sûr que non. Je suis ta sœur, après tout, » fit l’aînée d’un ton sérieux et sincère.
Mais quand la plus jeune se rendit dans la salle de bain une autre fois, sa sœur et son époux entrèrent dans la chambre à ce moment. Comme ils ne la virent pas, ils crurent qu’elle était partie se promener, alors ils parlèrent sans se retenir.
« Ai, ta sœur a aussi sa part de responsabilité dans toute cette histoire. Elle a perdu la tête ou quoi, ah ? Comment a-t’elle pu ne pas se rendre compte que l’autre homme était marié alors qu’elle sortait avec lui ? En plus, elle s’est fait frapper en public, c’est vraiment une humiliation. »
En entendant ça, la jeune sœur voulut aussitôt sortir pour dire ses quatre vérités à son beau-frère mais avant ça, elle entendit sa grande sœur répondre :
« Laisse tomber, elle a déjà beaucoup souffert. C’est ma faute : la dernière fois, elle m’avait demandé de lui trouver un travail dans ta compagnie et je n’ai pas accepté. Elle a dû avoir une vie très dure toute seule, alors elle a suivi le mauvais chemin et s’est faite avoir… De toute manière, elle va bien finir par se reprendre, alors nous devons l’aider. »
Plus tard, la cadette séduisit son beau-frère et conçut un enfant : Shang Jiayu.
Quand Shang Jiayu raconta cette histoire, il fut très calme, comme s’il ne s’agissait pas de l’histoire de ses parents. Il prit même l’initiative de raconter comment il avait piégé son grand frère pour qu’il quitte la maison et soit envoyé dans un hôpital psychiatrique.
« Quand j’étais petit, je voulais vraiment jouer avec Shang Yanyu. Je l’appelais grand frère, je le suivais partout et je lui fabriquais même ses cadeaux d’anniversaire de mes propres mains. Mais il n’a jamais fait attention à moi. Et puis un jour, je l’ai entendu m’appeler un petit bâtard dans mon dos. Tu sais, il est bien comme ça mère, hein ? Il ne sait que dire du mal des gens dans leur dos. »
Les yeux en amande du jeune Oméga se plissèrent jusqu’à devenir une fente.
« Ma tante a plaidé en faveur de la femme qui a provoqué la fausse-couche de ma mère à l’époque et maintenant, tu viens plaider pour Shang Yanyu. À ton avis, je vais te répondre quoi ? »
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Certes, il se pouvait que les paroles de Shang Jiayu étaient plus clémentes envers sa mère et lui, mais Shen Jue commençait à tout cas à avoir une meilleure compréhension de l’histoire de la génération précédente. On pouvait dire que dans ce monde, il n’y avait pas d’amour sans raison et il n’y avait pas non plus de haine sans raison.
Shen Jue pouvait même vaguement deviner pourquoi Shang Jiayu l’avait autant haï durant les vies précédentes.
Le jeune Oméga l’avait toujours appelé grand frère. Même si au début, Shen Jue lui avait dit d’utiliser plutôt son nom, Shang Jiayu avait insisté pour continuer à l’appeler comme ça. À son arrivée, il n’avait pas tout de suite révélé sa véritable nature. Par la suite, comme il s’était rendu compte que les limites de Shen Jue reculaient peu à peu, il avait fait des petites erreurs. Ce ne fut que lorsque Shen Jue commença à tolérer ses erreurs qu’il se mit à séduire délibérément Yao Zhan.
Il se pouvait que les dix-huit premières années de sa vie avaient déformé la psychologie du jeune homme. Il avait été profondément affecté par les disputes de ses parents, son enfance et ses expériences de jeunesse. Il considérait Shen Jue comme un substitut pour Shang Yanyu, voire même pour sa tante gentille. Après tout, Shen Jue s’était aussi montré très gentil avec lui.
Chaque phrase avec le mot grand frère que prononçait Shang Jiayu n’était sans doute pas destinée à Shen Jue. Le jeune Oméga était en fait en train de se venger de son demi-frère. Il se vengeait pour lui-même et pour sa mère.
Au bout du compte, son grand frère lui avait demandé de porter un enfant à sa place. Comme Shang Jiayu ne faisait pas le poids contre lui, il était allé trouver Shen Jue.
Dans son idée, tout était la faute de son grand frère, alors il allait demander à son autre grand frère de payer pour ça.
Ce ne fut qu’une fois que Shen Jue activa le miroir à souvenirs, retrouva la mémoire et ne se montra plus gentil et tolérant avec Shang Jiayu que ce dernier ce rendit compte que ce grand frère n’était pas son grand frère. Ses sentiments s’étaient ainsi peu à peu modifiés.
« Il est aussi une victime dans tout ça, Shang Jiayu, » fit doucement Shen Jue.
Le sourire sur le visage du jeune homme disparut.
« Mais c’est lui qui m’a fait du mal dans ma vie. Si tu veux vraiment plaider en sa faveur, d’accord. Approche-toi. »
Shen Jue le regarda un moment avant de s’avancer lentement.
Dès qu’il fut assez près, il fut tiré vers le bas et Shang Jiayu se pencha à son oreille pour murmurer :
« Marque-moi, Shen Jue. Je veux que tu me marques une bonne fois pour toutes. »
La parole à l’auteur : J’aimerais demander au petit Yu qui n’a plus personne sur qui compter ; laquelle des deux options suivantes tu choisis ?
A. Laisser l’autre être le 1
B. Persévérer pour être le 1
Le petit Yu se ronge les ongles, ses doigts s’agitent, puis il presse finalement le B.
Note de Karura : Dans une relation gay, le 1 désigne le dominant et le 0 désigne celui qui est en-dessous. Essayez d’imaginer pourquoi ce sont ces nombres ~
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