Chapitre 248
Ces mots semblaient avoir été écrits avec du rouge à lèvres et les lettres pourpres étaient notées sur le miroir, ce qui était un peu flippant.
Même si Shen Jue avait demandé à la femme de ménage de venir régulièrement, il ne la laissait pas entrer dans sa chambre pour nettoyer. Voilà pourquoi ce message sur le miroir était resté jusqu’à maintenant. Allez savoir depuis combien de jours il était là.
Il resta un moment devant le miroir et se rappela soudain de quelque chose.
Il devait y avoir normalement une visite à domicile ce mois-ci, mais il avait oublié de venir. Pourtant, personne de l’agence ne l’avait appelé.
Shen Jue prit son portable et appela Shang Jiayu mais comme il s’y attendait, l’autre ne répondit pas. Il se rendit alors dans son bureau qui heureusement, n’avait pas été vidé. Il prit quelques affaires avant de quitter l’appartement.
En cours de route, Chu He l’appela et parla d’un ton anxieux :
« Ah Jue, je comptais inviter notre correspondant du groupe You à dîner ce soir, mais ma mère a dû être hospitalisée en urgence pour une crise d’appendicite aiguë. Tu serais libre pour me remplacer et t’occuper de lui ? »
Ces temps-ci, leur compagnie souhaitait coopérer avec une marque de parfum du groupe You, afin de proposer une série de produits sur le thème d’affaires et parfum. C’était Chu He qui était responsable de cette opération et Shen Jue ne s’y était pas trop intéressé.
« Okay, envoie-moi d’abord les informations. »
La majeure partie de la raison pour laquelle Shen Jue accepta, c’était à cause de leur succursale dans le pays M. Depuis que Si Yu était venu en Chine, Shen Jue avait confié à Chu He le soin de se rendre dans la succursale durant le dernier mois. L’autre avait accepté sans rechigner.
Quand il entendit Shen Jue accepter, Chu He le remercia plusieurs fois. Après avoir raccroché, il envoya à Shen Jue toutes les informations de ce partenariat sur la boîte mail de Shen Jue.
Shen Jue avait à la base l’intention de retourner dans l’hôtel où logeait Si Yu mais à présent, il devait se rendre au bureau pour lire les informations. Il était aux alentours de dix-sept heures quand il quitta le bureau pour se doucher, enfiler un costume et se rendre dans le restaurant où Chu He avait réservé. Il était précisément 18 : 30 quand il arriva.
Le rendez-vous étant à dix-neuf heures, il lui restait encore une demi-heure.
Il passa ce temps à relire les informations.
Le partenariat était presque conclu, mais le correspondant du groupe You avait insisté sur certains détails : leur compagnie voulait que le parfum soit mis en avant, ce que Chu He avait naturellement refusé. Voilà le pourquoi de ce dîner.
À 18 : 50, le correspondant du groupe You arriva. C’était un Alpha d’âge moyen qui semblait calme et poli. Mais quand le sujet arriva sur le tapis, il ne se mouilla pas et refusa de reculer d’un pas.
Alors que le dîner touchait à sa fin, Chu He envoya un message pour demander comment ça se passait.
Shen Jue ne put que lui dire la vérité. Un peu inquiet, Chu He lui envoya une autre adresse, celle d’une boîte de nuit cette fois.
[Ah Jue, emmène-le là bas. Je vais demander à ce qu’il soit bien accueilli et qu’on le remplisse de vin. Nous devons aboutir ce soir. Nous ne pouvons pas tarder davantage. Le nouveau produit sera bientôt sur le marché.]
Comme Chu He disait ça, Shen Jue n’eut pas d’autre choix que d’emmener l’autre homme dans le club.
Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !
Le correspondant vit quelques belles Betas et fut aussitôt intéressé. Il se mit à parler plus facilement avec Shen Jue, mais il buvait beaucoup. Shen Jue n’eut pas d’autre choix que de l’accompagner. Les hôtesses qui buvaient et fricotaient avec lui devinrent pâles à force de boire.
Shen Jue n’aimait vraiment accompagner quelqu’un qui buvait, mais plutôt que de voir des femmes plus faibles jouer ce rôle, il préféra s’en charger. Il but avec le correspondant et laissa les hôtesses chanter sur le côté.
Après trois tournées, Shen Jue avait tellement bu qu’il était devenu pâle à son tour. Malgré tout, il parvint enfin à convaincre l’autre homme. Ce dernier était tellement ivre qu’il avait décidé de faire un compromis. Il prit rendez-vous avec Shen Jue le lendemain matin à dix heures pour signer le contrat.
Cet homme avait fait appel à un chauffeur aujourd’hui alors quand il eut son compte, le chauffeur vint le récupérer. Shen Jue s’était rendu aux toilettes pour se passer de l’eau sur le visage. À son retour, le box était déjà vide. Il s’assit sur le divan et voulut prendre son portable pour passer un coup de fil, mais il y avait des taches lumineuses devant les yeux. Il n’arrivait pas à voir clairement.
Il tenta vaillamment de garder les yeux ouverts et de voir clairement les mots écrits sur l’écran, mais il n’y arrivait tout bonnement pas. Déjà à l’instant, il n’avait pu sortir et revenir qu’en titubant. Il avait à présent du mal même à passer un simple coup de fil.
Shen Jue cligna des yeux d’un air fatigué et avant de s’en rendre compte, le téléphone glissa de ses mains pour tomber par terre.
Au bout d’un certain moment, le portable fut ramassé par une main. Le propriétaire de cette main éteignit le portable et le posa sur la table basse à côté. Puis il se pencha et tapota le visage de l’homme qui dormait déjà.
Shen Jue n’était pas encore complètement endormi, alors quand il sentit qu’on touchait son visage, il ouvrit lentement les yeux.
C’était Si Yu.
Shen Jue posa gentiment la main sur celle de l’autre qui caressait son visage et fit faiblement :
« Comment… tu savais… que j’étais… ici ? »
L’autre homme ne dit rien et se contenta de l’aider à se relever. Shen Jue était presque à présent comme une crevette qui avait mariné dans de l’alcool. Il ne pouvait que prendre appui sur l’autre homme et le laisser l’aider. Quand il arriva dans l’ascenseur, il avait totalement perdu la capacité de penser et ne pouvait même plus parler.
Il sentit qu’on l’allongeait au lit et que des mains le déshabillaient, mais il ne pouvait même plus ouvrir les yeux.
La nuit avança.
Quand la porte s’ouvrit, Shang Jiayu ne fut guère surpris. Il était simplement assis sur le divan près de la fenêtre et il plissa les yeux en regardant le nouveau venu.
Il vit l’autre homme s’approcher de lui avant de le frapper de nouveau au visage.
Shang Jiayu fut frappé sur le côté et le goût de sang envahit rapidement sa bouche. Mais il se mit à rire, le corps tout entier agité par l’hilarité. Il étira le bout de sa langue pour lécher le sang sur sa lèvre inférieure, puis il tourna la tête pour regarder le visage devant lui qui était presque le même que le sien.
« Grand frère, tu es fâché ? Pourquoi tu es fâché ? »
Tout en parlant, il jeta un regard à la porte fermée de la chambre.
« Ne fais pas trop de bruit, ce ne serait pas bien si tu le réveillais. Il est très fatigué ce soir. Il n’arrêtait pas de dire le nom de mon grand frère. »
Cette phrase fit visiblement enrager l’autre homme. Shang Jiayu n’aurait su dire combien de coups il reçut. Il ne put que se rouler en boule de douleur, tâchant de son mieux de protéger sa tête.
Il avait autrefois très peur de la douleur et avait envie de pleurer dès qu’il avait un tout petit mal. Mais désormais, il s’était aperçu qu’il n’aimait pas pleurer.
L’autre homme cessa enfin de le frapper et se tourna pour entrer dans la chambre. Shang Jiayu ne put se relever tout de suite. Le visage pressé contre le sol, il regarda l’homme qui avait le même visage que lui porter l’autre homme hors de l’appartement.
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Il fut agité d’un rire plusieurs fois, mais sa bouche était pleine de sang. Quand il sourit, sa dent de devant tomba.
C’était celle qu’il s’était cassée autrefois.
À l’époque, Shen Jue l’avait accompagné chez le dentiste. Pendant que Shang Jiayu avait pleuré dans le cabinet, Shen Jue était resté assis à l’attendre.
Le jeune Oméga tendit lentement la main et saisit la dent ensanglantée. Il se releva. Il retira son peignoir et se rendit lentement dans la salle de bain.
Il y avait un miroir de plein pied sur le mur et il se regarda dedans, d’un air vide. Son visage avait été bien préservé : hormis la meurtrissure au coin de ses lèvres, il n’y avait aucune autre blessure.
Sous les sourcils délicats se trouvaient une paire d’yeux en amande légèrement étirés au coin avec de longs cils épais, un nez bien droit et des lèvres rouges comme du cinabre. Autrefois, il aimait énormément son visage mais à présent, il ne le supportait plus.
Parce que les gens qu’il aimait se trompaient toujours de personne : son père l’avait appelé Shang Yanyu, tout comme Shen Jue.
Shang Jiayu savait très bien qu’il n’était pas quelqu’un de bien : il avait tout manigance ce soir-là. Il s’était servi de lui-même pour négocier avec Chu He.
Il avait dit qu’après l’affaire de ce soir, il coucherait avec Chu He gratuitement.
Bien que l’autre homme avait été grandement tenté, il avait hésité et avait demandé ce qu’il devrait faire si Shen Jue se réveillait et appelait la police, ou bien viendrait lui chercher des ennuis. Shang Jiayu avait reniflé intérieurement de mépris mais en surface, il avait dit d’un ton coquet :
« Inutile. Si grand frère couche avec moi, ce sera difficile pour lui d’en parler. Comment pourrait-il te chercher des ennuis ? Et même s’il appelle la police, c’est lui qu’ils arrêteront. Tu ne risques donc absolument rien. Et même s’il s’en prend à toi, je serai là, pas vrai ? Je peux l’accuser de viol sur un Oméga mineur car je n’ai pas encore dix-neuf ans. »
Voilà la raison de ce qui s’était passé cette nuit. Mais quand Shang Jiayu avait voulu le faire avec Shen Jue, il avait entendu l’autre prononcer le nom de Shang Yanyu.
Le jeune Oméga s’était alors figé de tout son corps, puis s’était relevé. Il avait enfilé un peignoir et s’était assis sur le divan du séjour jusqu’à l’arrivée brusque de Shang Yanyu.
Le clair de lune était si brillant cette nuit qu’il éclipsait même les étoiles.
C’était sûrement parce que la lune était trop brillante qu’il n’arrivait pas à distinguer les étoiles, tout comme ces gens ne voyaient que Shang Yanyu, pas lui. Il suffisait que l’autre homme apparaisse pour que Shang Jiayu devienne une étoile cachée.
Petite, humble et misérable.
Le regard de Shang Jiayu se posa sur le verre qui se trouvait sur l’évier, les yeux fixés dessus. Puis il tendit la main.
Crac —
Le verre s’écrasa par terre en mille morceaux.
Shang Jiayu se baissa pour ramasser un bout de verre et s’en servit pour faire une entaille au même endroit où se trouvait le tatouage de Shen Jue. Des traînées de sang écarlate coulèrent le long du verre, tachant ses mains de rouge.
Ce que Shen Jue lui devait, il allait le lui faire payer.
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Shang Jiayu jeta le bout de verre, alors que le sang continuait de couler de la plaie. Il se regarda dans le miroir et se pinça les lèvres en un sourire. À ce moment-là, les larmes se mirent à couler.
Du sang et des larmes mêlés ensemble, cela aurait donné envie de vomir.
Il sortit de la salle de bain en marchant sur les bouts de verre par terre. Quand il arriva à son portable sur la table basse, il n’arrivait plus à tenir debout et dut se mettre à genoux. Il ne put que bouger la main et passer un coup de fil :
« Allô, la police ? Je voudrais porter plainte… »
Note de Karura : Ce sale gosse ! 🤬
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