Cent façons de tuer un prince charmant 281

Chapitre 281


Shen Jue ne comprenait pas de quoi parlait l’autre. Quand il vit Xie Zhi le regarder d’un air bizarre, il se sentit agacé et referma simplement les yeux. Les dommages que lui avaient causés ces talismans étaient au-delà de ce qu’il avait pu imaginer. Il craignait donc de ne pas pouvoir récupérer avant un bon moment. Xie Zhi n’était pas comme Lin Chuyan, il avait un tempérament cruel et féroce. En plus, on était dans le Temple des Mille Bouddhas. Si Xie Zhi voulait détruire son âme, ce serait très facile.

Shen Jue ne devait donc pas rester avec lui, mais il ne pouvait rien faire contre ça pour le moment.


Quand Shen Jue ferma les yeux, Xie Zhi mordit dans le pain vapeur qu’il tenait. Tout en mâchant, il examina le fantôme. À la moitié de son examen, il s’assit au bord du lit et tira sur les longs cheveux de Shen Jue pour l’obliger à relever la tête.

« C’est quoi le problème avec la blessure sur ta joue ? »

Sans l’illusion, la plaie était de nouveau visible. Xie Zhi se souvenait que l’autre avait déjà cette blessure sur son visage il y avait un mois et qu’il avait appliqué de l’onguent dessus à l’époque. Xie Zhi se figea en repensant à l’onguent. Il en avait aussi appliqué à un autre endroit.

Qui aurait cru qu’un jour, Xie Zhi coucherait avec un fantôme, et pas qu’une fois ? En songeant à cela, son visage devint bien sombre. Si ce fantôme était bien celui qui s’était transformé en Lin Chuyan et avait couché avec lui les autres fois, alors pourquoi s’était-il montré si docile et volontaire les premières fois, puis qu’il s’était débattu désespérément et l’avait mordu la dernière fois ?


Shen Jue se renfrogna et voulut repousser la main de Xie Zhi qui tenait ses cheveux. Non seulement il échoua, mais sa main se fit attraper.

« Parle ! » fit Xie Zhi d’un ton dur.

Shen Jue était à sa merci, alors il ne pouvait que lui obéir pour le moment.

« Ma joue a été égratignée par un morceau de tasse brisée, » murmura-t’il.

Il ne voulait plus regarder l’autre homme car cela ne faisait qu’augmenter son humiliation.

Mais quand Xie Zhi le vit détourner le regard, il prit un air un peu fâché. Il lâcha les longs cheveux noirs et saisit plutôt le menton de Shen Jue pour l’obliger à relever la tête.

« Regarde-moi quand tu me parles ! Tu t’es donc blessé à cause d’un débris de porcelaine, mais comment est-ce possible alors que tu es un fantôme ? En plus, cette blessure est là depuis un moment. »

Il examina la joue de Shen Jue de plus près. Bien que cette entaille n’était pas particulièrement visible, quand on regardait de près, on avait l’impression que cette blessure était toute récente. Ce qui était bizarre, c’était qu’on pouvait voir la chair dans la coupure, mais cela ne saignait pas.


Shen Jue entendit sa question mais ne répondit pas. Dans les vies précédentes, quand Xie Zhi avait appris qu’il était un fantôme à la peau peinte, il l’avait trouvé dégoûtant. Et alors même que Shen Jue avait accepté de prendre la place de Lin Chuyan pour lui sauver la vie, Xie Zhi avait voulu détruire son âme.

La main qui tenait fermement son menton resserra sa prise et Shen Jue put pratiquement entendre ses os se briser.

« Si tu continues à jouer les ahuris, je vais te fourrer ce talisman dans la bouche, » fit froidement Xie Zhi.

Shen Jue grinça des dents et n’eut pas d’autre choix que de répondre :

« Je suis un fantôme à la peau peinte. Je peins ma peau. Une fois qu’elle est blessée, peu importe que ce soit une petite égratignure, elle ne peut pas être réparée. »

Cela expliquait aussi pourquoi il avait pu prendre l’apparence de Lin Chuyan.


Quand Xie Zhi apprit que Shen Jue était un fantôme à la peau peinte, il retira aussitôt sa main et ses yeux prirent un air encore plus écœuré.

« Un fantôme à la peau peinte ? Alors à qui tu as volé cette peau ? Et ce visage ?

– C’est ma propre peau et mon propre visage ! »

Après avoir dit ça, Shen Jue se détourna, ne voulant plus regarder l’autre homme. Il savait que Xie Zhi le trouvait répugnant, alors si l’autre n’aimait pas ça, qu’il en soit ainsi.

Xie Zhi ne dit plus rien avant un long moment. Quand il lui posa une autre question, Shen Jue refusa de répondre, même quand Xie Zhi récupéra le talisman sur la porte et le lui apporta, menaçant de le fourrer dans la bouche. Il écarta même de force les mâchoires de Shen Jue.

Malgré ça, le fantôme ne dit plus un mot, ses yeux glaciaux remplis de haine envers Xie Zhi.

Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !

Xie Zhi lut les sentiments dans le regard de Shen Jue et ne put s’empêcher de se remémorer que la première fois qu’il avait couché avec lui, celui qu’il pensait être Lin Chuyan n’était pas Lin Chuyan, mais ce fantôme à la peau peinte qui le haïssait en cet instant. À l’époque, il ne savait pas si l’autre avait fait semblant ou pas, mais il ne faisait que le regarder d’un air confus, incapable même de lui rendre son baiser. Si Xie Zhi l’embrassait trop longtemps, l’autre ne pouvait qu’essayer d’esquiver timidement, n’osant même pas le repousser trop fort.

Mais à présent, il le regardait comme s’il voulait lui arracher la peau et dévorer sa chair.


Xie Zhi retira sa main. Dès qu’il eut fait ça, il vit Shen Jue se cacher dans un coin du lit, le fixant avec vigilance. Xie Zhi ressentit soudain de l’ennui et il arrêta de parler à Shen Jue. Il retira le bracelet de perles autour de son poignet, s’assit au pied du lit et se mit à psalmodier des sutras.

Sa voix était grave et basse, et il récitait les mots sacrés à un rythme modéré. Non seulement sa récitation n’exorcisa pas le fantôme présent, mais elle eut un effet soporifique mystérieux. Shen Jue fixa un moment le dos de Xie Zhi, puis il finit par s’endormir à cause de la fatigue.


* * *


Quand il se réveilla de nouveau, il faisait nuit à l’extérieur.

Il y avait des bougies dans la chambre, mais pas de trace de Xie Zhi. En voyant qu’il était seul, Shen Jue se leva du lit d’un bond. La chaîne était assez longue, mais pas assez pour qu’il puisse atteindre la porte. Shen Jue fit le tour de la pièce et trouva une armoire dont il s’approcha. Au moment où il l’ouvrit, la porte de la chambre s’ouvrit.

Xie Zhi entra. Il regarda Shen Jue qui se tenait devant son armoire. Il haussa un long sourcil, mais ne dit rien. Il referma la porte derrière lui. Quand Shen Jue vit qu’il était revenu, il ferma l’armoire mais avant qu’il ne puisse retourner au lit, il se fit bloquer par Xie Zhi.

« Qu’est-ce que tu cherches ? » fit l’homme en se postant devant lui.


En voyant que Shen Jue ne répondait pas et allait marcher dans une autre direction, il leva la main et la pressa simplement contre le meuble.

« Tu joues encore les muets ? »

Shen Jue lui jeta un regard, puis détourna la tête.

Il n’avait vraiment pas envie de parler à Xie Zhi, mais comment allait-il faire pour partir ? Si Lin Chuyan revenait et se rendait compte de son absence, Shen Jue se demandait comment il allait réagir.

Devait-il implorer Xie Zhi de le laisser partir ? Cela n’avait que très peu de chances de se produire. Ce serait déjà un miracle que Xie Zhi ne le tue pas.

Alors tuer Xie Zhi ?

Quand cette idée naquit dans son esprit, Shen Jue ne put s’empêcher de le regarder de nouveau. L’autre homme remarqua son regard et releva ses longs cils. Ses yeux de phénix étaient naturellement pétillants sans même qu’il ne sourit.


Il fallait reconnaître que le visage de Xie Zhi était bien trop exquis, avec cependant une touche un peu sinistre. Ce côté exquis couplé à l’air mauvais sur son visage ne pouvait que faire penser à un moine démon capable du pire.

Xie Zhi ne s’était jamais rasé le crâne dans les vies précédentes. Malgré le fait qu’il soit entré dans les ordres dans cette vie, Shen Jue trouvait qu’il ne ressemblait pas du tout à un moine. En plus, Xie Zhi ne cessait d’appeler les moines des “crânes d’œuf”.

Tuer un moine était un péché très grave, ce serait consigné dans ses mérites. Les gardes fantômes viendraient forcément le chercher, mais pouvait-on vraiment considérer Xie Zhi comme un moine ? Après tout, Shen Jue l’avait vu se masturber la veille.

Les moines n’étaient-ils pas censés s’abstenir de tout désir ?

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Pendant que Shen Jue pesait le pour et le contre concernant le fait de tuer Xie Zhi, ce dernier perdit patience en voyant que l’autre ne cessait de le regarder, puis de tourner la tête, de le regarder de nouveau pour détourner encore la tête. Il fit un pas en avant, réduisant à présent grandement la distance entre l’homme et le fantôme.

« Bordel, qu’est-ce que tu fabriques ? » demanda Xie Zhi d’un ton mauvais.

Shen Jue garda le silence un moment, avant de répondre :

« Je voudrais me changer. »

À ces mots, Xie Zhi marqua une pause, puis poussa vigoureusement le fantôme de l’armoire. Il fouilla dedans et finit par lui donner une soutane qu’il n’avait encore jamais portée.

« Mets ça. Je n’ai que des tenues de moine ici. Celle-ci, je ne l’ai encore jamais mise. »


Shen Jue prit les vêtements et regarda autour, se demandant où il allait se changer. Quand Xie Zhi le vit prendre la tenue sans même dire merci, il fronça les sourcils et lui parla d’un ton encore plus mauvais :

« Tu ne voulais pas te changer ? Alors vas-y, ah. Si tu ne te changes pas, je penserai alors que tu voulais jeter un sort sur l’armoire pour me tuer !

– Dans ce cas, tu pourrais sortir une minute ? » demanda Shen Jue dans un murmure.

Les lèvres rouges de Xie Zhi s’étirèrent vers le haut et son sourire était à la fois charmant et séduisant. Pourtant, sa réponse n’eut rien d’agréable :

« Pas question. »


Shen Jue ne pouvait pas se rendre invisible pour le moment. Quand il entendit la réponse de l’autre homme, il se fâcha un peu. Il l’ignora et se rendit directement au lit pour commencer à se changer. De toute manière, Xie Zhi le trouvait dégoûtant.

Il tourna le dos à Xie Zhi, sans se soucier si l’autre le regardait ou pas. Mais après avoir fini de se changer, il entendit la voix de Xie Zhi par derrière :

« Tu t’es juste changé sans te laver, c’est sale. »

Shen Jue se figea alors qu’il nouait sa ceinture. En fait, les fantômes n’étaient pas souillés par l’air turbide du monde mortel. Même s’ils transpiraient, cela disparaissait aussitôt. C’était juste que Shen Jue avait toujours aimé la propreté, alors il se lavait tous les jours. À présent qu’il se faisait moquer par Xie Zhi, il se fâcha encore plus. Il se tourna vers lui et demanda :

« Alors prépare-moi de l’eau pour un bain. »


* * *


Après un bâton d’encens, Shen Jue se retrouva vraiment dans une bassine remplie d’eau. Il n’y avait pas de paravent dans la chambre et la nouvelle tenue était posée sur un tabouret à côté de la bassine. Après qu’il ait fini de se laver, il jeta un coup d’œil à Xie Zhi qui se trouvait à table, avant de se lever et de s’habiller.

L’homme lui tournait le dos et semblait lire un livre.

Voyant que Xie Zhi ne le regardait pas, Shen Jue se tourna et s’habilla en vitesse. Après ça, Xie Zhi continua sa lecture en lui tournant le dos. Shen Jue réfléchit un moment, puis retourna au lit. À cause de la chaîne, la clochette tintait un peu plus fort à chaque pas qu’il faisait.

Il y avait des talismans collés à la porte de la chambre, et pas qu’un seul. Xie Zhi avait utilisé tous les talismans qu’il possédait. Quand Shen Jue vit tous ces papiers, il sut qu’il ne vivrait plus très longtemps avec eux. Du coup, il devait d’abord raisonner Xie Zhi, puis soigner ses blessures au plus vite.


Il n’y avait qu’un seul lit dans la pièce. Quand Shen Jue vit que Xie Zhi ne faisait pas mine d’aller se coucher, il ne voulut naturellement pas se priver. En plus, sa peau était effectivement délicate, alors il s’allongea sur le lit et commença à se reposer pour guérir.

Le temps s’écoula lentement. Shen Jue n’aurait su dire combien de temps avait passé quand il entendit des bruits de pas sortir. Après un moment, les bruits de pas revinrent dans la pièce. Quand ils s’arrêtèrent au lit, il dut ouvrir les yeux et ce fut alors qu’il aperçut Xie Zhi qui se tenait à côté du lit.

On était au début de l’automne, pourtant un certain froid émanait de Xie Zhi, comme s’il venait de prendre une douche glacée. Il fixa Shen Jue, les yeux baissés et ses lèvres rouges frémissantes.

« Tu comptes dormir ici ? »

Pour toute réponse, Shen Jue agita son pied gauche. Ce faisant, la chaîne attachée au pied du lit cliqueta à son tour.

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Xie Zhi vit cela, mais ne dit rien. Il retira sa soutane et s’allongea sur le lit. Shen Jue resta un moment stupéfait en le voyant s’allonger, puis il se recroquevilla rapidement à l’intérieur du lit. Heureusement, Xie Zhi ne dormit qu’au bord du lit et il y avait un large espace entre eux deux. Malgré ça, Shen Jue n’avait pas du tout envie de partager le même lit que Xie Zhi. Il hésita avant de se décider à quitter le lit. Mais quand il se mit assis, Xie Zhi leva une jambe pour lui barrer le chemin.

« Ne bouge pas. »

Xie Zhi ouvrit lentement des yeux mécontents.

« Dors ici. Je veux te garder à l’œil pour t’empêcher de t’échapper et de retourner voir Chuyan pour lui prendre son Yang. »

Il refusait de laisser Shen Jue sortir du lit.


En entendant ça, Shen Jue se mit en colère, mais il était impuissant. Au bout du compte, il se roula en boule dans un coin du lit, le plus loin possible de l’autre homme. En temps normal, Shen Jue ne dormait pas la nuit sauf que là, il était blessé. Il finit par s’endormir en position assise, mais il ne put pas dormir très longtemps avant de se faire subitement réveiller.

Et celui qui l’avait réveillé n’était autre que Xie Zhi.

Le visage de l’autre homme se trouvait juste sous ses yeux. Même si ce type avait les yeux fermés, ses mains purent saisir les siennes avec précision.

« Xie Zhi ! »


Les mains de Shen Jue s’étaient subitement faites prendre, alors il cria le nom de l’autre homme d’un ton apeuré tout en luttant désespérément. Il ne put se libérer et ses bras se retrouvèrent tordus dans son dos. De sa main libre, Xie Zhi souleva son menton avec également une très grande précision.

« Chuyan… »

Alors que le visage de Xie Zhi se rapprochait du sien, Shen Jue put entendre ce murmure entre ses lèvres.


La parole à l’auteur :

Lin Chuyan : Le vert qu’on porte sur la tête n’est vraiment pas ce genre de vert.


Note de Karura : Porter du vert sur la tête, cela veut dire être cocu !

Bon, Xie Zhi a l’air d’avoir bien du mal à se retenir avec Shen Jue ~







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