Cent façons de tuer un prince charmant 282

Chapitre 282


Shen Jue fit de son mieux pour réchapper au visage de Xie Zhi qui se rapprochait du sien. Il parvint à sauver ses lèvres, mais pas sa joue. Au moment du contact, Shen Jue se sentit si malade qu’il eut envie de vomir. Ses mains étaient toujours coincées dans son dos et il ne pouvait pas du tout bouger. Quand il sentit le souffle chaud sur son oreille, il n’y tint plus et cria le plus fort possible afin de réveiller l’autre :

« Xie Zhi ! Xie Zhi ! Réveille-toi ! Je ne suis pas Lin Miao ! »

Mais ses cris ne suffirent pas à sortir Xie Zhi du sommeil. Incapable de s’échapper ou d’esquiver, Shen Jue n’eut pas d’autre choix que de serrer les dents et de heurter le front de Xie Zhi avec le sien. Cela réveilla enfin l’autre homme, mais la vue de Shen Jue s’assombrit à cause de la douleur. En plus, il dut subir les accusations de Xie Zhi contre lui.


« Espèce de débauché, quelle sorte de magie séductrice tu as employé sur moi ?! »

Xie Zhi prit note de leur position et se mit aussitôt à jurer à voix basse. Bien entendu, sa remontrance aurait eu plus d’impact s’il avait pu retirer son bras autour de la taille de Shen Jue.

Ce dernier se renfrogna et il lui fallut un bon moment pour se ressaisir. Aussitôt, il fit d’un ton glacial :

« Lâche-moi ! »

Xie Zhi se figea un moment avant de retirer ses grosses papattes. Après ça, il frotta inconsciemment le bout de ses doigts l’un contre l’autre.

C’était si tendre, comme du tofu liquide.

Il ne put s’empêcher de regarder ce fantôme en face de lui. Shen Jue portait une soutane qui était un peu trop grande pour lui. Il avait l’air faible et fragile, sa taille aussi souple qu’un saule dans le vent. La soutane était une tenue de moine censée donner aux gens un air respectable, pourtant ce fantôme la portait de manière indécente.


Si Xie Zhi faisait penser à moine démon, Shen Jue n’avait absolument rien à voir avec un moine. Comme il était un fantôme et qu’il avait été de nouveau blessé, le Qi fantomatique dans son corps était un peu plus dense. Cette densité renforçait également le Qi Yin et si ce Qi Yin était plus dominant, alors l’apparence de Shen Jue devenait plus féminine et délicate. Cependant, il avait un air glacial sur le visage et ses yeux étaient polaires, désireux de repousser les gens à des milliers de li. Quand ces deux tempéraments bien différents étaient mélangés, cela suscitait chez les gens un sentiment mystérieux.

C’était comme une fleur splendide qui ne pouvait qu’attirer toutes les attentions, mais qui était entourée d’épines et de feuilles qui avaient poussé partout. Ces épines et feuilles encerclaient la fleur, empêchant les gens de s’approcher ou de la regarder. Pourtant quand un passant s’arrêtait, il ne pouvait s’empêcher d’écarter ces épines et feuilles.


Shen Jue ne pouvait pas savoir ce à quoi était en train de penser Xie Zhi. Dès qu’il fut libre, il voulut aussitôt sortir du lit en contournant l’autre homme. Mais dès qu’il fut arrivé au bord, il se fit attraper par la cheville.

« Où est-ce que tu vas ? »

Cette brute de Xie Zhi tira de force Shen Jue pour le ramener au lit.

Shen Jue le fixa avec un regard qui aurait pu tuer. C’était la première fois qu’il se faisait si facilement provoquer par quelqu’un, au point d’en devenir furieux. Après s’en être rendu compte, il ferma les yeux pour se calmer. Quand il les rouvrit, il détourna le regard pour ne plus voir Xie Zhi. De toute manière, il était bien incapable de le battre en l’état actuel des choses. Si l’autre homme s’abstenait de le tuer un certain temps, il pourrait d’abord soigner ses blessures, puis guetter une occasion de s’en aller.


Quand Xie Zhi vit Shen Jue tourner la tête sur le côté, ses longs sourcils se haussèrent un peu. Il regarda la cheville de l’autre et la pressa deux fois avant de la lâcher. Mais aussitôt après, il se pencha de nouveau et se rapprocha du visage de Shen Jue.

« Qu’est-ce que Chuyan aime chez toi ? »

Il ne comprenait vraiment pas comment, alors que Lin Chuyan et lui avaient grandi ensemble, leur relation avait pu être détruite au final par un simple fantôme. Cela faisait à peine plus d’un an que Lin Chuyan connaissait ce fantôme. Même s’il savait que l’autre n’était pas humain, il était capable de rester avec lui et même d’aller aussi loin que rompre avec Xie Zhi, tout ça pour ce fantôme.

Xie Zhi n’arrivait pas à comprendre ça, alors il voulait en connaître la raison.

Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !

Ce fantôme en face de lui n’avait absolument rien de remarquable, hormis son apparence. Et encore, c’était une apparence que le fantôme avait peinte lui-même. Qui pouvait dire à qui appartenait vraiment ce visage ? Si ça se trouvait, ce fantôme l’avait sûrement volé aussi.

À moins qu’il y avait quelque chose de remarquable dans un autre endroit…

Les yeux de Xie Zhi s’assombrirent brusquement et il examina Shen Jue de la tête aux pieds sans bouger. Shen Jue ne remarqua pas son petit manège car il refusait toujours de le regarder. Finalement, son menton se fit saisir rudement et il fut forcé de tourner la tête afin de croiser le regard de l’autre homme.

« Tu as dit qu’une fois que ta peau était blessée, c’était impossible de la réparer. Si tu ne me réponds pas honnêtement… »

La main de Xie Zhi qui tenait le menton de Shen Jue remonta un peu.

« … alors je détruirai ton visage petit à petit. »


Xie Zhi réservait toute sa patience et son amour à Lin Chuyan, alors il s’était toujours montré rude avec Shen Jue. Ce dernier regarda froidement cet homme et fit lentement :

« Il m’aime parce que je le laisse me prendre. »

Shen Jue disait ça exprès pour provoquer l’autre homme.

Quand Xie Zhi entendit ça, il en resta un moment interloqué, puis son regard fut vite envahi par la colère. Cette fois, il attrapa Shen Jue par la nuque, si fort qu’il faillit la briser.

« Tu dis ça exprès. »

Shen Jue eut si mal en se faisant saisir le cou que sa main sur le côté s’enfonça dans le matelas. C’était peut-être de l’entêtement mais en cet instant, il refusait de montrer la moindre faiblesse. Il rit volontairement et fit lentement :

« Pourquoi je dirais ça exprès ? Chuyan aime me… »

Pour la suite de sa phrase, il saisit Xie Zhi par le col et l’attira vers lui, lui murmurant chaque mot à l’oreille.


Quand Xie Zhi entendit ça, il le fixa avec haine et colère. Cependant, Shen Jue lui renvoya un regard moqueur et même le sourire sur ses lèvres s’élargit. Malgré la douleur dans son corps, il continua à provoquer l’autre homme :

« Si le jeune maître Xie ne me croit pas, rien ne l’empêche de se présenter comme chauffe-lit. Je trouve que le visage du jeune maître Xie est très beau, alors ce serait dommage de ne pas s’en servir. Je peux aussi apprendre certaines choses au jeune maître Xie, ce que préfère Chuyan… »

Cette fois, avant qu’il n’ait pu terminer sa phrase, sa bouche se fit recouvrir.

Xie Zhi lui recouvrit la bouche de sa main, refusant de le laisser dire le moindre mot de plus. Mais même s’il avait bloqué la bouche de Shen Jue, il y avait toujours son regard et son air moqueur. Irrité, Xie Zhi finit par déchirer une longue bande de la tenture de lit pour bâillonner Shen Jue. Il le retourna ensuite afin de ne plus voir son visage.


« Petite pute, jura-t’il entre ses dents serrées. Tu n’es qu’une sale petite pute ! »

Bien que Shen Jue ne pouvait plus parler, Xie Zhi put sentir son torse vibrer.

Ce gars continuait à rire de lui !

Xie Zhi fronça les sourcils et retira les perles de son poignet. Il tenta de réciter les sutras mais après à peine quelques mots, il ne put continuer. Il s’arrêta et jeta rudement le rosaire par terre.

Les perles roulèrent dans tous les sens. La plus éloignée continua de rouler, comme pour passer sous la porte. Shen Jue entendit le bruit et releva la tête, voulant voir cette perle. Mais avant de voir jusqu’où elle allait, il se fit retourner de nouveau.


Cette paire d’yeux de phénix était extrêmement brillantes. Elle semblait contenir des flammes en elle capables de tout ravager.

« Tu aimes ce genre de choses, pas vrai ? Très bien, je vais te satisfaire ! »

Xie Zhi se pencha vers lui, ses lèvres rouges s’agitant :

« Je veux que Chuyan se rende compte que tu n’es qu’une traînée, une pute qui peut baiser avec n’importe qui, une salope qui vit en collectant le Qi Yang des hommes. Tu es vraiment un fantôme des plus méprisables, tu me répugnes ! »

Le dernier mot fut prononcé directement à l’oreille de Shen Jue.

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* * *


Xie Zhi rata l’office du matin. Comme il était à présent entré dans les ordres, il avait un grand frère martial qui le guidait dans sa pratique spirituelle. Jue Zhen, ce grand frère martial, vit que Xie Zhi n’arrivait pas alors que le soleil était déjà haut dans le ciel. Il se rendit donc dans la cour de l’autre homme. Il toqua un moment moment avant que la porte ne s’ouvre.

Jue Zhen ne put que prendre un air réprobateur en voyant l’apparence de l’autre.

« Petit frère martial, tu dois être habillé correctement, même dans ta chambre. Tu ne dois pas être aussi débraillé. »

Un air de dédain s’afficha fugitivement sur le splendide visage de Xie Zhi. Il referma correctement sa tunique, puis sortit de sa chambre en refermant doucement la porte derrière lui. Il fit à voix basse :

« Qu’est-ce que tu viens faire ici ? »


En voyant ça, Jue Zhen secoua la tête avec impuissance.

Selon lui, ce jeune maître Xie n’était vraiment pas fait pour devenir moine. Il ne ressemblait pas du tout à un homme saint. Mais le maître du temple avait dit que Xie Zhi devait se convertir au bouddhisme. Xie Zhi n’était pas d’accord au départ mais bizarrement, il avait accepté le mois dernier.

Cela avait marqué le début d’un vrai cauchemar. Tous les jours au Temple des Mille Bouddhas, il y avait des pèlerins qui gravissaient la montagne pour faire brûler de l’encens. Après avoir vu Xie Zhi, tous ces pèlerins lui avaient demandé de leur interpréter les textes sacrés. Cependant, cela faisait à peine moins d’un mois que cet homme s’était converti, comment aurait-il pu savoir interpréter un texte ? Malgré ça, les pèlerins insistaient pour que ce soit Xie Zhi qui le fasse. Au final, Jue Zhen alla trouver Xie Zhi pour le convaincre.


Ce dernier avait fini par accepter, mais seulement pour cinq personnes par jour. À cause de ce nombre de places limitées, les pèlerins venaient à présent de plus en plus tôt sur la montagne, certains se présentant même avant l’aube. Après l’office du matin, c’était l’heure où Xie Zhi allait en général interpréter les textes pour eux. S’il ne se présentait pas, qui savait combien de temps les pèlerins resteraient à attendre ?

« Petit frère martial, pourquoi tu n’es pas venu à l’office ce matin ? Le maître a dit que… »

Avant que Jue Zhen n’ait pu finir sa phrase, il se fit interrompre par Xie Zhi.

Les lèvres de ce dernier s’étirèrent vers le bas et fit d’un ton agacé :

« Si c’est tout ce que tu es venu me dire, alors je retourne me coucher.

– Attends ! »

Jue Zhi prit un air troublé.


« Petit frère martial, tu sais que beaucoup de pèlerins qui viennent au Temple des Mille Bouddhas sont là parce qu’ils admirent ta profonde interprétation des textes sacrés. Si petit frère martial ne vient pas aujourd’hui, j’ai bien peur que ces gens refusent de s’en aller. »

Quand Xie Zhi entendit ça, il fronça les sourcils et fit au bout d’un moment :

« Je sais. Je vais venir.

– Petit frère martial, dépêche-toi. »

Dès que Jue Zhen eut fini de parler, la porte se referma devant lui. Cependant à sa grande surprise, ce fut bien la première fois qu’il voyait Xie Zhi fermer une porte si doucement.

En temps normal, il avait toujours peur que l’autre homme ne casse la porte.

Comme c’était étrange.

Jue Zhen tourna les talons et ne put s’empêcher de se demander : était-ce le fait d’avoir récité des sutras pendant un mois qui avait changé le comportement de Xie Zhi ?


* * *


Dans la chambre, Xie Zhi se dirigea vers son armoire pour enfiler une soutane propre. Après ça, il resta planté là un moment avant de se diriger vers le lit.

La couverture était un peu tassée et ne recouvrait pas totalement l’autre personne au lit. Un pied, qui était d’un blanc presque aveuglant sous la lueur du matin, était dévoilé. Il y avait une clochette noire ornée de motifs complexes autour de la cheville, ainsi qu’une chaîne dorée attachée au-dessus de la clochette noire. Et cette fine chaîne reliait la personne allongée au lit.

Xie Zhi regarda cette chaîne un bon moment mais au final, il ne dit rien. Il tourna les talons et partit. Cependant quand il sortit, il n’oublia pas de coller le talisman sur la porte.

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Quand il revint, il était déjà midi.

Il entra avec une boîte repas. Cette fois en arrivant, il regarda tout de suite en direction du lit et vit que la personne allongée n’avait pas bougé depuis le matin. Il ne put s’empêcher de froncer les sourcils. Il posa la boîte sur la table et s’approcha du lit sur la pointe des pieds. Après un moment d’hésitation, il revint s’asseoir à table.

Il mangea la nourriture végétarienne en silence.

En général, Xie Zhi avait un gros appétit et pouvait facilement manger tout ce qu’il ramenait. Mais cette fois, après une heure pleine, il n’avait mangé que la moitié du repas.

Il reposa soudain ses baguettes et se dit que s’il avait perdu l’appétit aujourd’hui, c’était parce que ce n’était plus la même personne dans les cuisines. Il n’avait pas vraiment besoin de manger, alors il but lentement de l’eau. Après avoir vidé quelques verres, il se leva et s’approcha du lit.


Xie Zhi s’arrêta à côté. Son ton était neutre mais ses paroles furent moqueuses :

« Tu dors encore ? Ça fait des heures que tu roupilles, tu es vraiment un fantôme ? J’ai plutôt cru que j’avais un loir au lit ! »

Ses mots résonnèrent dans la pièce, mais n’obtinrent aucune réaction.

Il se dit que c’était parce que Shen Jue ne voulait pas lui répondre. Après tout, il refusait de lui parler en temps normal. Du coup, Xie Zhi choisit de soulever carrément la couverture et de forcer l’autre à répondre. Mais dès qu’il eut fait ça, son expression se modifia.

Il se pencha aussitôt et tapota vigoureusement les joues de Shen Jue :

« Hé, réveille-toi ! »


Shen Jue ne réagit pas, même quand Xie Zhi le gifla. Son visage était très pâle, mais ses lèvres étaient d’un rouge anormal, comme le cadavre de quelqu’un qui venait tout juste de mourir. Quand Xie Zhi toucha son visage, il s’aperçut que Shen Jue était brûlant, aussi brûlant qu’un humain qui avait de la fièvre.

Son regard se fit plus compliqué. Après avoir tenté en vain de réveiller Shen Jue, il marmonna pour lui-même :

« Mais il ne se nourrit pas en absorbant le Qi Yang ? Alors comment ça se fait… »


Note de Karura : Xie Zhi ne pourra jamais être un vrai moine !







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