Chapitre 317
Quand Yi Zhen croisa le regard de Shen Jue, il ne put que se recroqueviller davantage. Il avait vu ce que cet homme venait de faire et il savait ce qu’il comptait faire ensuite. Il était amoureux de Shen Jue, mais ce dernier ne l’avait jamais aimé. Shen Jue le haïssait, mais que pouvait-il y faire ? Il avait même osé plaider en sa faveur auprès de son père pour qu’il l’épargne.
Le prix à payer fut qu’il fut incapable de quitter le lit pendant des jours. Mais comme Shen Jue était toujours prisonnier du monde des réincarnations, Yi Zhen s’était alors donné beaucoup de mal pour découvrir l’existence du Miroir à souvenirs. Il avait même réussi à s’en emparer pour le confier au maître immortel en charge du destin et lui avait demandé de le remettre au Vénérable Chi Yan.
Malgré tout ça, Shen Jue le haïssait encore.
Mais lui ne voulait pas mourir.
« Shen Jue, je… Je ne veux pas mourir alors je t’en prie, laisse-moi partir. »
Yi Zhen ressuya le sang de son visage et fit de son mieux pour arborer un sourire flatteur.
« Tu me hais parce que je t’ai drogué, pas vrai ? Mais je n’ai abouti à rien cette fois-là, ah, alors… et si tu me faisais subir la même chose pour te venger ? »
L’homme se rapprochait de plus en plus. Sans les gouttes de sang sur le visage de Shen Jue, Yi Zhen aurait pu se croire plus de mille ans plus tôt, quand il l’avait vu pour la première fois durant l'Assemblée de la Pêche d'Immortalité.
Tout le monde lui disait que le souverain céleste était le plus bel homme au Ciel, mais Yi Zhen avait vu le portrait de son grand-oncle et l’avait même rencontré en personne plus tard, pourtant il trouvait que Shen Jue était bien plus beau que lui.
Ce jour-là, Shen Jue était clairement venu assister à un banquet, pourtant il s’était vêtu de blanc et ne portait même pas un guan pour attacher ses cheveux. Il s’était simplement servi d’un ruban pour nouer ses longs cheveux d’un noir d’encre.
Durant tout le banquet, Yi Zhen n’avait rien entendu et rien vu d’autre, toute son attention focalisée sur Shen Jue. Il n’avait cessé de se demander comment il pouvait exister quelqu’un d’aussi splendide dans ce monde.
Ce n’était pas une beauté vulgaire, plutôt une sorte de beauté pure, raffinée et nette, qui ne se laisserait jamais souiller par la vulgarité de ce monde.
Ce n’était donc pas étonnant que cet homme ne porte que du blanc. Les autres couleurs étaient bien trop vulgaires et indignes de lui.
Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !
Vers la moitié du banquet, Yi Zhen eut enfin l’occasion de lui parler, mais Shen Jue l’ignora totalement : il ne lui jeta qu’un regard indifférent avant de s’éloigner. Mais rien qu’avec ce regard, Yi Zhen sentit ses os se ramollir.
Cet homme était différent de toutes les autres divinités du Ciel. Shen Jue savait parfaitement que Yi Zhen était le fils cadet chéri de l’Empereur de Jade, pourtant il refusait de lui prêter attention. Bien entendu, Shen Jue ne prêtait attention à personne, sauf son maître et son grand frère martial.
Yi Zhen le désirait tellement. Il voulait attraper ce nuage qui n’appartenait à personne pour qu’il vienne vivre dans son palais, devenant son plus bel ornement. C’était la raison pour laquelle il l’avait drogué, ce qui avait provoqué tout cela.
Avant la drogue, il était le fils favori de son père. Après avoir employé la drogue, son père avait couché avec lui et lui avait révélé en plus qu’il n’était pas son fils.
Yi Zhen vit l’autre homme brandir son épée. Des larmes de terreur apparurent rapidement dans ses yeux.
« Shen Jue, ne me tue pas. C’est moi qui t’ai fait sortir ! C’est moi qui ai trouvé le Miroir à souvenirs ! J’ai dû coucher tellement de fois avec ce rampant, tout ça pour toi ! »
Shen Jue regarda d’un air inexpressif cet homme qui ne cessait de reculer. Ses lèvres rouges s’entrouvrirent légèrement :
« Alors si je te tue, cela réglera cette histoire entre nous une bonne fois pour toutes. »
Sa main souleva son épée.
Yi Zhen baissa la tête et regarda l’épée dont la pointe touchait son torse, ses lèvres tremblantes. Il releva lentement les yeux pour fixer l’homme en face de lui. Il aurait bien aimé dire quelque chose mais au bout du compte, rien ne sortit.
Le jeune homme couvert de sang se laissa retomber en arrière. Au bout d’un moment, un vêtement en brocart un peu abîmé tomba sur lui.
Shen Jue sortit de la grotte sans son manteau et même sans son épée. L’arme était souillée, alors il l’avait laissée là-bas. Il n’utilisa pas de pouvoir spirituel et marcha simplement lentement, pas à pas. À mi-chemin, il se mit à neiger.
Des flocons aussi gros que des plumes d’oie tombèrent du ciel et rapidement, Shen Jue en fut recouvert. Ses épaules et ses longs cheveux étaient recouverts de neige, et même ses longs cils avaient des flocons accrochés. Shen Jue leva une main pour retirer la neige de son visage mais quand il la baissa, il n’y avait pas que de la neige dessus : il y avait aussi du sang étincelant.
Il contempla la neige tachée de sang dans sa main et ses longs cils tremblèrent. Il versa même une larme qui coula le long de sa joue, tomba sur son col et disparut.
Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !
Shen Jue leva les yeux pour contempler le ciel. La neige tombait à gros flocons et tout était recouvert de blanc. C’était un monde pur. Il regarda tout ça d’un air rêveur jusqu’à ce que ses pieds soient enfouis sous la neige. Il ne se remit en route que lorsqu’il fut pratiquement devenu un bonhomme de neige.
Il retira ses jambes de la neige et reprit son avancée. Il n’aurait su dire combien de temps il marcha. Il eut l’impression que du crépuscule à l’aube, puis de l’aube au crépuscule, la neige tomba sans discontinuer. Shen Jue marchait sans but. Il ne voulait pas retourner sur la montagne du Nuage Liquide Sacré. Ce n’était plus sa destination. Quelqu’un comme lui n’était pas digne de retourner là-bas.
Finalement, il en eut assez de marcher.
Il vit une rivière non gelée, ainsi qu’un petit bateau plat attaché sur la rive.
Shen Jue retira la neige de son corps et monta sur le bateau. Il s’allongea dessus, contempla le vaste ciel, puis ferma lentement les yeux. Le courant était rapide et il ignorait où le bateau allait naviguer. Il ne voulait pas le savoir.
Il y avait tant d’âmes solitaires en ce monde, une de plus ne ferait pas trop la différence.
Dans le vaste monde, un bateau voguait seul sur la rivière.
Il n’y avait personne sur le bateau, mais il y avait une personne sous l’eau qui connaissait enfin le repos.
La parole à l’auteur : Les chers lecteurs qui refusent de voir le couple se former peuvent arrêter là leur lecture. Personnellement, je préfère offrir une fin heureuse à mon petit Jue, mais je sais que certains lecteurs ne veulent pas le voir tomber dans le piège de l’amour, alors inutile de lire la suite. On se reverra dans mon prochain roman.
Note de Karura : Effectivement, ceux qui préfèrent voir Shen Jue se suicider plutôt que de céder à l’amour, vous pouvez arrêter ici.
Pour les autres, vous allez voir comment cette fois, c’est le gong qui va courir derrière Shen Jue, ne reculant devant rien pour le séduire.
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