Partie Quatre : Remplacements

L'an de grâce 1460
Château arga, Roumanie

D'une façon ou d'une autre, Vlad était parvenu à se retenir durant le reste des divertissements de la soirée. Ce ne fut pas simple. La chaleur et l'odeur du jeune homme près de lui étaient une source constante de tentation. De part leur dévouement à la voie des guerriers, les Dracul avaient conservé leur sang primitif de même que leurs instincts. Le premier instinct de Vlad avait tout simplement été de revendiquer le jeune homme, le culbuter sur ses épaules et l'emmener dans un endroit privé où il pourrait le séduire. Seule sa maîtrise le maintint assis à la table du banquet alors que tout ce qu'il voulait, c'était céder à cette soif de conquête qui enflammait son sang de guerrier.

En tant qu'invité d'honneur, le protocole exigeait que les autres invités ne se retirent pas avant lui. Il était réticent à l'idée de mettre un terme à la soirée et de quitter sa nouvelle amourette, mais quand il remarqua que le jeune homme vacillait légèrement et cachait ses bâillements qui le rendaient si jeune et innocent, il se leva et prit congé.

Il avait combattu ses impulsions charnelles, mais pas sans en payer le prix. Il était content d'avoir choisi de porter sa cape à la mode. Quand il se leva pour partir, il put se recouvrir avec et masquer ainsi l'érection massive qui pulsait contre le tissu de ses braies étroites. Bien que cela risquerait fort de plaire au seigneur Varga, car il penserait que j'ai envie de son insipide de fille, et c'est ce qu'il veut par-dessus tout en ce moment.

Dans ses appartements, Simion aida le prince à se déshabiller. Il fut un peu surpris lorsque Draculea le poussa contre le mur et pressa son long corps contre le sien. Il était bien sûr impossible de se tromper sur la dureté de fer contre sa jambe mais cela faisait un moment que son seigneur n'avait pas gratifié Simion de ses avances.

Vlad se frotta rudement contre son serviteur, stimulant encore plus son érection. Sans qu'on ait besoin de le lui ordonner, Simion écarta ses jambes pour permettre à Vlad de se rapprocher, réunissant leurs sexes. Le prince attrapa les épaules de son aide et s'arc-bouta contre lui. Simion sentit son propre sexe se réveiller en retour, conséquence du désir urgent de son maître. Il avait le choix parmi les valets et les autres serviteurs du château mais il avait toujours trouvé que son seigneur et maître était son partenaire sexuel préféré. Simion savait que Vlad était séduisant et qu'au lit, il savait non seulement trouver son plaisir mais aussi satisfaire son partenaire. À cause de son statut, il n'avait jamais senti qu'il devait initier ces rencontres. C'était avec beaucoup d'envie qu'il attendait des moments comme celui-ci, lorsque Draculea décidait de lui accorder ses faveurs. Vlad poursuivit ses poussées brûlantes, rendant Simion faible des genoux. Son maître grogna de frustration et se retira, tirant impatiemment sur ses vêtements.

Simion recommença aussitôt à dévêtir le noble.

« Mon seigneur est rempli de désir ce soir. »

Vlad eut un rire amer.

« Oui Simion. Aussi dur qu'à ma première érection. Le jeune homme... »

Il étrécit les yeux et il regarda la porte de la chambre, comme s'il souhaitait que l'objet de ses désirs apparaisse.

« Oui, Maria Ta, le jeune homme. Dois-je vous l'amener ? Il viendra. Il me semble être un garçon obéissant. »

Vlad soupira.

« Oui, il viendrait. Et je pourrais le prendre mais... Je ne pense pas qu'il soit prêt, Simion. Je pense qu'il n'a pas encore connu les plaisirs de la chair. Je ne voudrais pas l'effrayer, si je peux l'éviter. »

Simion baissa la tête pour cacher son sourire. Alors, Vlad Draculea, Vlad, le Fils du Dragon. Vous avez finalement trouvé quelqu'un qui peut vous faire penser avec votre cœur comme avec votre pénis, n'est-ce pas ? Je vous souhaite bonne chance avec celui-là, maître. Je pense que vous trouverez les murs de sa vertu à la fois hauts et solides, bien que je ne doute pas un seul instant que votre siège de sa vertu ne soit victorieux.

À voix haute, il fit :

« Mon maître est très bon de s'inquiéter pour l'enfant. Mais en attendant... »

Il avait fini de déshabiller Vlad, et ses doigts effleurèrent doucement la longueur brûlante du sexe érigé de son maître.

« Comment Simion peut-il vous servir ce soir ? »

Vlad se libéra de la prise de Simion pour s'asseoir sur une chaise, s'affalant toujours nu, et il indiqua le bâton rigide entre ses cuisses.

« Tu peux me démontrer tes talents de cavalier en chevauchant cet étalon, Simion. Chevauche-le jusqu'à ce qu'il écume. »

Simion enleva rapidement ses propres vêtements, sachant que son seigneur le voudrait nu. Draculea adorait la sensation de la peau contre la peau, et bien que le corps légèrement duveteux de Simion ne soit pas celui qu'il voulait, cela lui ferait largement l'affaire pour le moment.

Simion trouva le petit bol d'huile douce qui avait était placé à côté du lit un peu plus tôt dans la journée, en prévision du jeune homme que sa seigneurie avait aperçu dans la cour. Il allait se préparer lorsque Vlad tendit la main.

« Laisse, Simion. Je veux faire ça ce soir. »

Simion fut à nouveau surpris. Auparavant, il s'était toujours préparé lui-même pour recevoir le sexe de sa seigneurie. Il savait qu'après une paire de fois avec un nouvel amant, Vlad se lassait facilement des petites intimités d'une nouvelle relation et qu'il préféré plutôt être servi. Et qui lui aurait refusé une culbute rapide sur le lit et du sexe précipité quand il se fatiguait des formalités ?

Suivant les ordres de son seigneur, Simion plaça le bol sur une table à hauteur de coude de Vlad. Puis il s'abaissa contre les fortes cuisses de son maître, tête baissée, et il écarta les jambes.

Vlad trempa ses doigts dans le liquide froid et gras, les humectant bien. Avec sa grande main, il écarta les fesses de l'homme allongé sur ses genoux et caressa la fissure profonde. Simion frisonna légèrement alors que son maître reprit de l'huile, massant la tendre peau. Il se mit à trembler quand son maître découvrit l'anneau plissé de son anus et commença à en caresser le contour, malaxant la chair rigide. Sous les soins de Vlad, les muscles contractés commencèrent à se détendre.

« Cela faisait longtemps, » murmura Vlad en glissant le premier doigt à l'intérieur de son serviteur.

Simion haleta.

« Oui, m'seigneur. M'seigneur sait qu'il n'a qu'à ordonner, non, seulement indiquer son désir et je suis à lui joyeusement.

– Un sentiment admirable, Simion. »

Vlad recula puis poussa son doigt à l'intérieur, prenant son serviteur avec ses doigts, faisant frissonner de plaisir l'autre homme. Il inséra un autre doigt en plus du premier, écoutant avec satisfaction les gémissements de plaisir et de peine que son vassal émettait.

« Bon sang, tu es presque aussi serré que la première fois que je t'ai pris. Tu étais presque vierge alors, pas vrai ?

– Avec les hommes, seigneur. J'ai été avec plein de femmes mais vous étiez seulement mon deuxième homme.

– Hum. »

Un troisième doigt rejoignit rapidement les deux autres. Simion grimaça un peu à cause de l'extension abrupte. Vlad était en effet impatient ce soir. Mais il y avait un certain charme à son urgence.

« Tu m'as semblé assez surpris lorsque je t'ai jeté sur le lit.

– Je n'aurais jamais rêvé qu'un homme tel que vous aurait pu désirer quelqu'un d'aussi humble que moi, seigneur. Ce fut... un choc. Mais un choc bienvenu. »

Il se concentra sur la sensation des doigts de Draculea bougeant en lui, cherchant et se tordant. Cela allait être très rapide ce soir, mais il n'y avait pas de raison pour qu'il ne l'apprécie pas non plus. Surtout dans la position que le seigneur semblait vouloir. Simion aurait un certain contrôle sur l'angle et la profondeur de sa pénétration. Il pourrait amener le membre de Vlad en contact avec cet endroit magique dans ses propres intestins qui donnait tant de plaisir.

Vlad libéra ses doigts de l'étreinte du corps de son serviteur. Puis, d'humeur un peu badine, il donna une légère tape sur l'une des fesses musclées. Simion sursauta légèrement, poussant un cri, mais Vlad sentit le sexe de l'homme se crisper contre l'intérieur de ses cuisses. Il offrit à la seconde fesse pâle un semblant de coup, observant la montée de rouge presque imperceptible et sentant le filet chaud d'humidité contre ses jambes, là où le membre enflé de Simion avait commencé à émettre le liquide clair qui accompagnait l'érection.

Il poussa l'homme râblé de ses genoux et écarta encore plus ses jambes, s'affaissant encore plus le long du dossier de la chaise. Son sexe jutait de manière alléchante, long et solide. Lui aussi crachait le sirop luisant du désir. Simion le vit, léchant ses lèvres inconsciemment. Il aurait adoré goûter Draculea mais ce n'était pas ce que son maître voulait maintenant.

Simion indiqua d'un geste le petit bol.

« Maître, puis-je ? »

Vlad grogna.

« Dépêche-toi. »

Simion se servit une part généreuse de l'huile froide et l'étala sur le sexe vibrant de Draculea. Il travailla rapidement, s'assurant d'oindre copieusement le gland rose, large et mat. Cela devait glisser en lui et il voulait faciliter le passage autant que possible. Quand il remarqua que les doigts de Vlad avaient commencé à tapoter le bras de la chaise, il comprit l'avertissement.

Se détournant de son maître, il se positionna pour prendre en lui le large membre, luisant d'huile et émettant du liquide pré-éjaculatoire. Il se pencha, tendit les mains en arrière pour saisir le bâton de chair épais prêt à glisser dans son corps. Il sentit Draculea écarter ses fesses à nouveau et l'aider à guider le nœud humide de passion contre l'anneau lâche de son anus. Puis Simion prit une grande inspiration, ferma les yeux et commença à s'enfoncer contre la chair solide.

Il serra les dents alors qu'il était lentement empalé sur le membre de Vlad, la chair gorgée le remplissant au maximum. Quand le gland passa sur cet endroit spécial dans ses intestins, il pencha la tête en arrière, gémissant de plaisir, et il entendit son maître rire, un grondement profond et caverneux. Finalement, ses fesses arrivèrent contre l'aine de son maître. Vlad leva alors les genoux, afin que son amant empalé par sa chair soit serré fort contre son aine, adossé lourdement contre son torse.

Vlad lui accorda un moment pour s'ajuster, ses mains courant sur le dos de Simion de haut en bas, contournant pour jouer avec le sexe ruisselant de l'autre homme. Simion trembla sous la sensation, le souffle coupé. Il avait oublié à quel point il se sentait rempli lorsque Draculea était en lui. En dépit de l'intensité des sensations qu'il expérimentait, un fantôme de sourire orna son visage. Il y avait un surnom que son maître avait obtenu, d'après sa méthode favorite pour traiter les ennemis... le fait de percer analement les malheureux avec des pieux aiguisés et de les laisser suspendus jusqu'à la mort dans une agonie interminable. Vlad l'empaleur. Il faillit rire. Oh, ils ne savent pas à quel point ce nom est approprié — "Vlad l'empaleur".

Simion sentit qu'on tirait avec insistance sur ses parties génitales et il sut qu'il était temps de commencer. Il posa ses pieds bien à plat, contracta les muscles de ses jambes et posa ses mains sur les genoux écartés de Vlad comme support. Puis il se leva lentement de quelques pouces. Il se mordit la lèvre lorsque le membre en lui passa à nouveau sur la petite bosse qui pouvait donner tant de plaisir, mais il garda un rythme lent. Il continua à glisser vers le haut jusqu'à ce que seul le gland de son maître soit encore prisonnier dans son corps, puis il descendit à nouveau.

Vlad grogna alors que le corps de son vassal s'installait à nouveau autour de lui, enfonçant profondément sa chair chaude de désir dans le corps de son serviteur. Simion avait beau ne pas être le pinacle de son imaginaire, il était un coup solide et fiable. Il donnerait à Vlad ce dont il avait besoin pour dormir cette nuit.

Vlad ferma les yeux et laissa l'autre homme bouger son corps de haut en bas sur son sexe tendu. Ses mains bougèrent sur sa propre poitrine, taquinant les boutons durs de ses tétons tandis qu'il imaginait que c'était un autre qui le touchait. Dans son esprit, un corps fin et gracieux le montait, prenant volontiers son sexe dans ses profondeurs sucrées. Des doigts longs d'artiste flânaient sur lui, des yeux noirs et légèrement étirés aux coins brillaient en sa direction, une large bouche magnifique était béante de plaisir.

S'élevant et s'abaissant régulièrement, Simion jeta un coup d'œil en arrière pour voir comment son seigneur se portait. La tête de Draculea était penchée en arrière et ses yeux étaient fermés. Étrange. Simion savait qu'une partie du plaisir de son maître venait en général du fait de voir son propre membre harponner le corps de son amant choisi, voyant la façon dont il étirait la chair soumise. Les lèvres de Vlad bougèrent en silence, formant un seul mot encore et encore, et Simion hocha la tête. Bien sûr. Même si c'était en réalité dans le corps de Simion que Vlad verserait sa semence, dans sa tête, il baisait le jeune bibliothécaire.

Bien, mon seigneur. Alors je veillerai à ce que votre petit amant ne vous déçoive pas, au moins pour cette première fois. Il se mit à bouger plus rapidement, tordant légèrement ses hanches pour augmenter la friction.

Draculea grogna à cause de l'augmentation des sensations, caressant rudement sa propre chair. Il allait rapidement vers son orgasme. Simion commença à craindre de ne pas avoir le temps d'apaiser son propre sexe avant que son maître ne jouisse.

Soudain Vlad ne put plus rester tranquille plus longtemps. De fortes mains saisirent les hanches de Simion, l'immobilisant, et Vlad commença à s'enfoncer dans ses entrailles. Simion ne pouvait pas bouger. Il pouvait juste rester accroupi là et accepter le membre dur qui envahissait son derrière avec force et assurance, encore et encore. Cela ne le gênait pas. Le membre de Vlad frottait à chaque fois sa prostate, le noyant sous une déferlente de plaisir. Il fit bon usage de ses mains libres pour se masturber rapidement. Il était reconnaissant de ne pas avoir à retarder sa propre jouissance pour assurer le plaisir de son maître.

En fait, il jouit avant Vlad. Son sperme jaillit vigoureusement du bout de son sexe, éclaboussant ses mains et ses cuisses. Il grogna, ses muscles fessiers se refermèrent sur le bâton solide qui lui avait donné tant de plaisir, le serrant. Cela entraîna l'orgasme de Vlad. Avec un cri guttural, il poussa Simion sur son sexe rigide presque vicieusement, le forçant si loin que l'homme expérimenté grimaça de peine alors même que son orgasme le submergeait encore. Et Vlad le tint là, haletant, alors que son membre pulsait, jetant son sperme chaud de désir dans le derrière de son serviteur.

Ils restèrent ainsi une minute ou deux, tous les deux haletant de fatigue. Vlad tapota oisivement le dos couvert de sueur de Simion, l'applaudissant silencieusement. Simion baissa la tête en un signe de reconnaissance et de remerciement tout aussi silencieux. Puis Vlad frappa à nouveau ses fesses et Simion se leva. Il grimaça à nouveau lorsque le sexe de son maître à présent ramolli glissa hors de lui.

Un peu tremblant, il se rendit à la table et versa de l'eau dans une vasque. Il la ramena là où Draculea était toujours étalé, s'agenouilla entre ses jambes et le nettoya doucement avec un linge, enlevant le sperme et les traces de merde et de sang. Il se nettoierait lui-même une fois que son seigneur serait confortablement au lit. Lorsque les parties génitales de Vlad furent propres et sèches, Simion osa presser un léger baiser sur la tête rose pâle et plus petite à présent qui nichait au cœur des boucles sombres de l'aine de son maître. Il sentit une main fourrager dans ses cheveux avec presque de l'affection et il posa sa tête un moment contre la forte cuisse de l'homme qu'il servait et aimait.

Il avait su dès la première fois où Vlad l'avait pris qu'il ne serait jamais l'amant de cet homme magnifique. Le mieux qu'il pouvait espérer, c'était d'être son serviteur, son partenaire de lit occasionnel et, avec de la chance, son ami, même si leurs rangs étaient si éloignés. Il était prêt à se contenter de ça et il serait satisfait de son sort aussi longtemps qu'il servirait l'homme qu'il aimait. Il consacrerait sa vie à tenter de faciliter le bonheur de Draculea. S'il fallait ce garçon pour s'en assurer, alors Simion était prêt à tout faire tout ce qui était en son pouvoir pour pousser le garçon dans les bras de Draculea.

Toujours nu, il se leva et rempli la bassinoire de charbons ardents retirés du feu qui était à présent bas dans le foyer. Il la posa rapidement entre les draps, enlevant tout froid qui pourrait subsister, puis regarda son maître se glisser dans le lit, s'installant pour la nuit. Des longues années de proximité lui donnèrent l'audace de parler sans qu'on l'y ait autorisé.

« Pourrez-vous dormir ce soir ?

– Je pense que oui, Simion. »

Vlad tendit la main. Elle caressa oisivement la hanche de l'autre homme.

« Merci pour tes attentions. »

Il bailla.

« Tu n'as pas ton pareil pour atténuer mon désir. Bonne nuit. »

Simion s'inclina bien bas.

« Dormez bien, Maria Ta Vlad. »

Draculea eut un léger sourire devant le mélange de respect et de familiarité, son titre avec son prénom, puis il se retourna, enfouissant la tête dans son oreiller.

Simion le regarda encore un moment puis se lava rapidement, remit ses vêtements et se glissa hors de la chambre. Alors qu'il faisait route vers le lit solitaire qu'on lui avait assigné, son corps douloureux mais repu, il songea qu'il était fou d'aimer un tel homme alors qu'il n'aurait jamais rien de plus que ça en retour. Mais tant que j'ai ça, ça me suffit. Il se coucha dans son lit, regardant le plafond pendant un moment puis finalement succomba au sommeil avec cette pensée, Mon garçon, je ne peux qu'espérer que tu l'apprécies.

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