Child of the Night 53

Remarque : Sinn est un peu condescendant ici. Après tout, il croit que Rill est un peu plus jeune que lui.


Partie Cinquante-trois : Soupçons



L'an de grâce 1713
Une semaine plus tard
Versailles, France
Le château de Versailles




« Ce n'est pas juste ! gronda Rock. Nous sommes au beau milieu d'un troupeau d'humains et je dois me nourrir de bêtes à quatre pattes. »

Simion, qui cousait une autre série de dentelle sur la manche d'une veste de Rill, ne leva même pas les yeux.

« Tu sais pourquoi. Il n'y a pas de victimes adéquates ici. Si tu avais appris à maîtriser tes impulsions comme ton frère, tu aurais le droit de souper des gentilshommes et des dames. Mais non, tu ne peux pas boire un peu. »

Il coupa le fil avec ses dents et examina son travail.

« Il faut que tu t'empiffres à chaque fois. »

Il lança un regard désapprobateur sur le jeune homme morne.

« Je pensait que la correction que notre seigneur t'avait donnée après que tu aies vidé ce pauvre garçon d'écurie t'aurait suffi. Mais non, ça t'a pris une semaine pour récupérer et tu as à nouveau vidé un innocent à tel point qu'il en est mort en une semaine. »


Il avait fallu presque une saison complète pour que Rock récupère de la correction qui avait suivi sa seconde transgression. Il savait qu'il serait mort de faim si Rill ne lui avait pas attrapé des rats. Au début, son frère avait dû ouvrir les bêtes et les porter à ses lèvres en laissant le sang couler sur ses lèvres desséchées. Cela aurait pris plus de temps, songea Rock, si Rill ne s'était pas ouvert le poignet quand Simion ne regardait pas et s'il n'avait pas nourri Rock avec son propre sang.

Cela n'arriva qu'une fois. La blessure que Rill s'était lui-même infligée avait rapidement guéri mais pas avant que Simion ne l'ait vue et n'ait surpris le garçon.

« Il est puni, Rill, tu le sais. Tu sais que ce qu'il a fait était mal et il doit apprendre. »

Rill s'était excusé mais 'il avait si faim, Simion'. L'expression de Simion s'était adoucie et il avait accepté de ne pas le dire au prince du moment que Rill ne recommençait pas. Rock avait guéri beaucoup plus vite après ça. Quelque part, il détestait encore plus Rill pour ça.


Simion pendit la veste au dos d'une chaise en passant lentement ses mains sur les épaulières, comme si le garçon la portait.

« Tu devrais dormir plus. Tu sais comme c'est fatiguant pour toi d'être debout pendant le jour. Plus tu es faible, plus la soif te tourmentera. »

Ils étaient dans la chambre que Rill et Rock partageait et qui était reliée à celle occupée par Draculea et Simion. Pour la Cour, Rock était un valet et le compagnon du fils du prince. Il y avait une paillasse pour lui et les draps des deux lits étaient froissés tous les jours. Rill dormait pour l'instant dans le grand lit, la tête enfoncée dans un oreiller. Si Simion n'était pas dans la pièce cependant, il dormait dans une large boîte qui était la réplique de celle de Draculea.


Rock regarda son frère qui dormait paisiblement. Tandis que Rock regardait, son frère qui dormait nu s'étira et se tourna sur le ventre. Les draps glissèrent et le creux de ses fesses apparut. Rock dut réprimer un grognement. Il n'avait plus eu le droit de toucher Rill depuis la dernière fois avant que Simion ne l'emmène auprès de Draculea. Alors que Rock se rebellait sur d'autres points, il croyait Draculea quand il disait que s'il molestait son frère à nouveau, le prince trouverait un moyen de le tuer. Le seul sexe que Rock avait, c'était avec Draculea et il était toujours en-dessous. Ça le rendait fou.

Simion était toujours occupé par la garde-robe de Rill. Le jeune vampire se lèverait bientôt et il voulait que cela soit prêt pour lui. Les yeux plissés, Rock observa les déplacements de Simion dans la pièce. Il préférait d'ordinaire quelqu'un de plus jeune et de plus vulnérable mais Simion était un homme séduisant et il savait que Draculea prenait parfois son plaisir avec lui. Mais Simion n'était pas du genre à se faire prendre sans son consentement. Rock l'avait déjà vu se battre.


Une nuit en Allemagne, les deux jeunes vampires, Simion et les tziganes roulaient entre deux villes, Draculea étant parti devant. Ils furent attaqués par des bandits — au moins une douzaine. Les brigands de grands chemins avaient cru qu'ils seraient des proies faciles. Comme ils avaient eu tort.

Ils perdirent au début l'un des tziganes à cause d'une plaie par balle. (Ce fut assez ennuyeux — il fallut des semaines pour qu'un remplaçant arrive de Valachie.) Après ça, ce fut un combat rapproché avec les poings et les couteaux. Si le groupe n'avait été constitué que d'hommes ordinaires, ils auraient sans doute été massacrés mais les vilains ne s'étaient pas attendus à deux vampires et un homme fortifié par le sang du Nosferatu.


Cela avait été rapide et sanglant. Rock avait massacré quatre hommes en les déchirant avec ses canines et ses ongles. Il avait sauté sur l'occasion pour boire la dernière victime. Durant le combat, il avait vu Simion trancher la gorge de deux hommes et le ventre de deux autres. Son couteau était coincé dans le corps d'un dernier lorsqu'un bandit avait bondi sur lui par derrière et le gentil Rill avait tué pour la première fois. Il avait attrapé son agresseur et brisé sa nuque en un coup. Puis il avait pleuré.

Cela avait été l'un des rares repas satisfaisants que Rock avait connu depuis sa métamorphose mais il se souvenait de l'accident plus à cause de ce que cela avait révélé sur Simion. Cet homme pouvait se comporter comme un serviteur mais c'était un soldat. Avec sa force augmentée par son lien de sang avec Draculea, il faisait un terrible adversaire et Rock préférait chercher une proie facile. Pourtant...


Quand Simion passa à nouveau près de Rock, le jeune homme tendit la main et fit courir sa main sur son bras. Simion s'arrêta en regardant Rock. Leurs regards se croisèrent et Rock laissa ses doigts masser le muscle ferme du bras de Simion. Simion lui lança un petit sourire froid.

« Tu plaisantes. »

Rock se renfrogna en resserrant son étreinte.

« Il ne l'a pas interdit.

– En effet. Mais je suis libre de choisir mes propres compagnons, Rock, et tu n'es pas à mon goût. Tu ne le seras jamais. »

Rock le lâcha en le poussant un peu. Seulement un peu, il n'osait pas plus.

« Tu ne m'auras pas. Tu as des vues sur Rill. »

Simion le regarda mais ne répondit rien. Rock hocha la tête en souriant.

« C'est la façon dont tu le regardes. Tu ne lui as encore rien fait, pas vrai ? Tu n'oses pas. C'est le petit chien de Draculea et il te ferait du mal s'il te surprenait à le renifler, pas vrai ? »


Simion secoua la tête.

« Tu es encore plus stupide que je ne le pensais, Rock. Tu ne peux voir les choses que de ton point de vue. Draculea aime Rill et il veut le voir heureux. Il n'interdirait pas au garçon d'aller avec quelqu'un qu'il aime vraiment. »

Rock fronça les sourcils.

« Mais tu ne l'as pas encore pris, j'en suis sûr. Pourquoi ?

– Ta stupidité n'a donc pas de fin ? siffla Simion. Je ne lui ferai aucune avance. Seigneur, ce garçon a été utilisé sa vie entière. Il se donnerait à moi parce que j'ai été bon avec lui mais ce n'est pas ce que je veux. S'il venait un jour à moi, ce serait différent. Mais je ne demanderai pas. »

Il y eut un petit bruit provenant du lit derrière lui et Simion lança un regard d'avertissement à Rock avant de se tourner vers un Rill qui baillait.

« Bonjour, jeune homme.

– Bonjour, Simion. »


Rill se leva en rejetant les couvertures et en balançant ses jambes au bord du lit, totalement inconscient de sa nudité.

« Bonjour, Rock. »

Rock grogna et Simion tendit à Rill une culotte.

« Habille-toi, mon enfant. Ton ami Barbee est déjà venu deux fois pour te chercher. »

Rill mit les sous-vêtements, les chaussettes et le pantalon que Simion avait déposés au pied du lit. Alors qu'il mettait sa chemise en feutrine un tissu en coton léger ou en lin très riche. (1), il fit :

« Simion, tu as eu l'occasion de... ? »

Simion lui sourit en lui montrant la veste.

« Tiens. »

Ravi, Rill toucha du doigt la dentelle neigeuse.

« Oh, Simion, c'est magnifique ! C'est tout à fait comme celle que Sinn portait hier. »


Simion sentit un pincement au cœur. Rill passait beaucoup de temps avec le jeune vicomte. C'est normal, je présume. Après tout, Barbee est charmant et attentif. Le garçon n'a pas beaucoup connu ça durant sa vie avant nous et nous... Oui, le maître est si souvent mélancolique en songeant à Nicolae. Et moi... je ne suis pas courtisan.

« Oui, Rill. Tu auras fière allure avec lui. »

Rill prit une boucle sombre entre ses doigts.

« Tu crois que le prince me laisserait poudrer les cheveux ? »

Rock roula des yeux mais Simion répondit gentiment.

« Tu peux toujours le lui demander, si tu veux. Mais Rill, tes propres cheveux sont si magnifiques, pourquoi voudrais-tu les cacher sous cette poussière blanche ? »

Il réfléchit.

« Je pourrais mettre une perruque.

– Il faudrait alors que tu te rases les cheveux ou bien que tu les coupes très court pour qu'elle tienne. »


Simion mit la veste de côté et prit la main de Rill.

« Je vais te dire quelque chose qu'il ne faudra pas raconter au prince, puis je te demanderai un service, Rill. Fais attention. »

Rill acquiesça, les yeux ronds. Il savait qu'il pouvait parfois être tête en l'air mais s'il faisait vraiment attention, il pouvait se souvenir comme tout le monde.

« Tu as déjà entendu Draculea parler de son amour perdu ? »

Rill acquiesça à nouveau et son expression se radoucit.

« Nicu. Je lui ressemble un peu, pas vrai, Simion ? »


Surpris, Simion fit :

« Oui, un peu. Comment le sais-tu, Rill ? Tu n'as jamais vu le portrait au château Draculea.

– C'est la façon dont il me regarde — comme s'il essayait de voir plus loin que mon visage. Comme si ça lui faisait mal parfois.

– C'est justement ce que je veux dire, Rill. Tu vois, quand ils se sont rencontrés pour la première fois, les cheveux de Nicolae étaient coupés très courts. Si tu fais de même, j'ai peur que cette image ne brise le cœur de notre maître, bien qu'il ne l'admettra jamais. S'il te plaît, n'adopte pas ce style. De plus... »

Il ébouriffa affectueusement les cheveux de Rill.

« Pourquoi voudrais-tu imiter tous ces dandies de la cour quand tu peux les surpasser juste en étant toi-même ? »


On toqua à la porte et Rock l'ouvrit. Il trouva Sinn Barbee en train d'attendre dans le hall. Le jeune noble était vêtu de ce qui était considéré comme des vêtements détendus à la cour — un pantalon au lieu de la culotte à hauteur de genoux et une chemise simple avec juste une touche de dentelle au col et aux manches. Au lieu des chaussures à boucles habituelles (Rock avait remarqué avec amusement qu'il suivait la mode de porter des chaussures à talons pour augmenter sa taille — Sinn Barbee n'était pas très grand), il portait des bottes hautes. Les bottes auraient normalement dû briller mais elles montraient la preuve olfactive qu'il avait été voir les chevaux.


Sinn lança un regard rapide au serviteur morne qui ouvrit la porte puis l'ignora. Rock, c'était son nom. Il était intéressant en lui-même — la couleur douce et brillante de ses cheveux contrastant avec la beauté dure de ses traits. Il était indéniablement commun mais les gens du commun étaient très bons pour satisfaire les appétits plus crus. Il avait l'intention de faire plus ample connaissance avec ce serviteur plus tard mais il ne devait pas négliger son principal intérêt. Les choses allaient plutôt bien avec Rill.

Il dépassa Rock et entra dans la chambre en souriant à Rill.

« Rill, je suis surpris de ne pas t'avoir vu aux écuries ce soir. »

Pour éviter les rumeurs, les vampires se montraient de temps en temps avant le coucher du soleil mais ils restaient à l'intérieur autant que possible en conservant leurs capes les rares fois où ils allaient dehors avant la nuit tombée. Mais il pleuvait hier, sans un seul rayon de soleil en vue, et Rill s'était un peu plus aventuré dehors.

« Les chatons ne t'intéressent plus ? »


Rill s'anima encore plus.

« Oh, Simion, j'ai oublié de te dire ! Sinn m'a montré l'endroit où une chatte a caché ses petits ! Ils sont parfaits et minuscules — tous aussi noirs que la nuit. »

Il rit.

« Ils ont à peine les yeux ouverts et ils n'ont pas de dents mais ils ont sifflé lorsque je les ai soulevés. »

Intéressé, Rock se rapprocha.

« Où sont ces chatons ? »

Rill parut alarmé.

« Non, Rock ! »

Le serviteur lança un regard mauvais.

Rill regarda Simion d'un air apeuré. Simion fit d'un ton définitif :

« Non. »


Sinn observa l'échange, son intérêt grandissant. Rill ne réagissait pas avec Rock et Simion comme un jeune maître avec ses serviteurs. Il y a un lien plus intime entre ces trois-là, je crois, mais je ne sais pas quoi. Il vaudrait mieux ne pas trop me montrer impérieux avec eux jusqu'à ce que j'en sache plus. Sinn s'adressa à Rill.

« Oh, je suis sûr qu'il ne ferait pas de mal aux chatons. »

Rill parut douteux et Rock dégoûté.

« Pas alors qu'il sait que tu les aimes autant. »

Mmm, encore plus douteux. Ce qu'il y a entre vous deux n'est pas très plaisant, hein ?

« Je suis venu pour parler au prince de tes progrès. »

Sinn sourit à Simion en sachant que ce qu'il savait, Draculea le savait.

« Il s'en sort très bien. Il a déjà un bon vocabulaire mais la grammaire lui échappe encore un peu. Il sera bientôt capable de se faire très bien comprendre. »

Simion hocha la tête.

« C'est bon à savoir. Il est très utile de connaître plusieurs langues, surtout que le prince voyage beaucoup.

– À ce propos... »


Sinn s'assit sur le lit près de Rill. Le jeune homme était fasciné par les boutons noirs de la veste que Simion tenait et il jouait avec.

« Quand le prince est arrivé, j'ai d'abord cru qu'il venait directement des montagnes valaques et il a dit que Rill avait mené une vie simple, pourtant, en parlant avec vous, j'ai l'impression qu'ils avaient voyagé dans le monde ces dernières années.

– Je suis désolé si je vous ai induit en erreur, mon seigneur. Ce n'était pas mon intention. »

Et c'est la seule explication que j'aurai, songea Sinn. Très bien. Il est temps de commencer à pécher des informations chez mon simple ami.

Rill montra la veste à Sinn.

« Regarde ce que Simion a fait pour moi. »

Il toucha la dentelle.

« Oui, Rill, c'est très élégant.

– Juste comme la veste jaune que tu as mis il y a deux nuits. Tu la mettras à nouveau ce soir ? » demanda-t-il avec empressement. Nous serions pareils.


Sinn sourit.

« Pas ce soir *chéri*. Je ne vais pas porter la même veste si tôt — les rumeurs seraient vicieuses. En plus, je ne serai pas à la cour ce soir. J'ai une course ailleurs. »

Rill parut déçu puis il se ragaillardit.

« Je peux venir ? Je t'aiderai avec ta course.

– Pas cette fois, *mon petit*. »

Il lui lança un regard évaluateur. Madame Tisane l'aimerait. Cette vieille sorcière avait toujours besoin d'innocent et le fait de lui offrir un beau et fort jeune homme qui était assez docile lui plairait grandement. Cela pourrait même la mener à de plus grands efforts pour atteindre le but particulier de Sinn.


Sinn Barbee n'avait que vingt-cinq ans mais il avait cherché le secret de la jeunesse éternelle depuis des années. Il était obsédé par la préservation de sa propre beauté physique et il était prêt à aller très loin pour éviter les ravages du temps.

Il avait d'abord tenté la médecine conventionnelle en lisant intensivement et en cherchant tous les médecins et charlatans possibles. Il avait essayé le magnétisme, l'hypnose et les saignées. Il avait suivi avec intérêt la folie des nobles pour les nombreux (et de plus en plus bizarres) régimes de lavement. Il était parvenu à la conclusion que les traitements médicaux conventionnels, voire même farfelus, étaient inutiles.

Puis il était allé consulté les alchimistes pour recherches les effets des poudres, pilules, infusions et onguents contenant des ingrédients à la fois mystérieux et dégoûtants. Il avait gardé un œil sur les gens qui tenaient tout type de décoctions. Aucun d'entre eux ne s'était amélioré, il n'y avait aucune preuve que les mixtures aient même ralenti les effets de l'âge et certains d'entre eux... oui, ils étaient carrément morts.


Sinn avait finalement eu recours au mysticisme. L'Église catholique était inutile puisqu'elle exhortait ses fidèles à accepter leur mortalité. Il avait jugé que l'hindouisme était plus acceptable avec son lot de réincarnations, mais même eux pensaient qu'on devait mourir pour redevenir jeune à sa prochaine réincarnation. Sinn voulait rester dans son corps actuel. Alors il s'était finalement tourné vers le satanisme.

Ce n'était pas vraiment qu'il y croyait — Sinn croyait en peu de choses, mis à part lui-même. Mais cela semblait la meilleure solution et il était parfaitement d'accord de tenter le coup. Il n'y avait pas eu de grandes améliorations visibles jusqu'à présent mais ce n'était pas plus cher que toutes les autres méthodes qu'il avait tentées, et il voulait vraiment essayer. Il espérait juste qu'on ne lui demanderait rien de trop horrible. Jusque là, il avait dû juste payer la vieille et lui faire l'amour de temps en temps. C'était assez nauséeux mais il y était parvenu en songeant à la jeunesse éternelle. Il espérait juste qu'il n'aurait pas à se recouvrir de sang ou de fumier comme il l'avait déjà entendu dire, ou à lui fournir un enfant non baptisé.


Non, je ne lui amènerai pas Rill. Son absence serait remarqué, j'en suis sûr, et je ne crois pas que le prince Draculea serait facilement mis à l'écart.

« Où est le prince ?

– Je crois qu'il est dans sa chambre, proposa Simion.

– Vraiment ? J'ai frappé mais on ne m'a pas répondu.

– Le maître dort parfois profondément.

– Et parfois il ignore tout simplement un appel. »

La porte de la chambre de Draculea s'était ouverte et Draculea entra.

« Bonsoir, Barbee. »

Sinn se leva rapidement.

« Bonsoir, mon prince. Je suis désolé d'être venu si tôt. Je voulais juste vous dire que je ne serai pas capable de divertir Rill ce soir. J'ai des affaires qui m'attendent. »

Draculea acquiesça.

« Très bien. Nous vous sommes reconnaissants de vos aimables intentions mais bien sûr, vous ne devez pas négliger votre vie personnelle. »

Sinn s'inclina.

« Je vais y aller, alors. »


Il hésita. Du coin de l'œil, il pouvait voir le serviteur blond sur le côté. Rock était en train de le regarder, son regard bien trop brûlant pour être respectueux.

« Il y a quelques petites choses que j'aimerais te donner, Rill. Juste un jeu de boucles qui iront bien avec la veste et quelques boutons de manchette quand tu mettras une veste simple.

– Merci ! »

Rill attrapa la main de Sinn en la serrant d'un air extatique.

Sinn grimaça sous la pression. Seigneur ! Il est plus fort qu'il n'en a l'air. L'étreinte se resserra et la sensation passa de la gêne à une douleur réelle. En peu de temps, ce fut l'agonie. C'était comme si ses os allaient se briser.

« Rill, haleta-t-il, ma main !

– Oh ! »

Effaré, Rill le lâcha et tapota le membre abusé.

« Je suis désolé. »


Il fallut un moment à Sinn pour décrisper ses doigts. Il les secoua en songeant : que je sois damné si je n'ai pas de bleus ! Il regarda plus soigneusement Rill. Ce n'est pas normal. Il remarqua les regards de Draculea et Simion, et se força à prendre un air détaché.

« Pas de dégâts, Rill. Tu m'as juste surpris. »

Il se dirigea vers la porte en faisant :

« Suis-moi. »

Rock se glissa derrière lui en souriant.

Simion et Draculea échangèrent un regard. Draculea fit :

« J'ai peut-être commis une erreur en encourageant le jeune Sinn à passer autant de temps avec nous. Il se révèle être plus observateur que la plupart. »

Simion lança un regard éloquent vers Rill.

« Simion, viens dans ma chambre et aide-moi à finir de m'habiller. Rill, ne pars pas sans nous. »

Le garçon hocha la tête docilement et les deux autres hommes se rendirent dans la chambre voisine.


Une fois la porte fermée, Simion fit :

« Vous pensez qu'il pourrait découvrir la vérité ?

– Je ne sais pas. C'est possible. Il a passé beaucoup de temps avec Rill. Le garçon ne nous révélerait jamais intentionnellement mais bon... »

Il haussa les épaules. Rill savait que leur secret devait être gardé mais son caractère enfantin le rendait vulnérable.

« En plus, Sinn n'était pas aussi généreux et attentionné qu'il en a l'air. Il a cherché à nous connaître pour des raisons personnelles. Je ne sais pas ce qu'il espère gagner mais il espère vraiment en retirer un profit, sois-en sûr.

– Faut-il l'éliminer, mon seigneur ? Ce serait assez simple. Cet endroit est immense, il y a tant de gens que quelqu'un qui ne fait pas partie des intimes du roi pourrait bien disparaître sans provoquer d'émois. »


Draculea y réfléchit.

« Pas encore. Cela deviendra sans doute nécessaire mais Rill l'aime bien. »

Draculea secoua la tête.

« Je n'ai pas encore trouvé le bon moment pour me débarrasser de sa vermine de frère et je n'ai pas le cœur à lui retirer un compagnon tant que ce n'est pas nécessaire. Nous allons attendre de voir.

– Très bien, mon seigneur, » acquiesça Simion.

Mais je vais le surveiller. J'ai l'impression que Barbee va soit provoquer sa propre mort, soit nous forcer à quitter brusquement Versailles.



Notes du chapitre :
(1) un tissu en coton léger ou en lin très riche.






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