Child of the Night 80

Partie Quatre-vingt : Degrés de folie


L'an de grâce 1892
Banlieue de Londres, Angleterre



L'asile Seward

D'après le journal du Dr. Jack Seward



10/10/92

Dieu merci pour le temps plus froid. Cela nous coûte plus cher en fuel et en couvertures que nous ne pouvons nous permettre mais les pensionnaires sont beaucoup moins revêches que durant les chauds mois d'été. Cela fait une semaine que je n'ai plus été forcé de soumettre un pensionnaire au jet d'eau et j'en suis heureux. Je sais que des actions vigoureuses sont parfois nécessaires mais cela me peine d'être rude avec certaines de ces pauvres créatures — surtout celles qui sont conscientes de leur état.

Le calme relatif des pensionnaires est une chance puisque je manque actuellement de main-d'œuvre. J'ai dû laisser partir deux des gardiens. Je les ai surpris en train de tourmenter l'un des pensionnaires et ce n'était pas leur première offense. C'est dur de trouver des employés décents. Parfois, il me semble que seules les brutes les plus épaisses sont attirées par ce genre de métier. J'essaie d'être prudent mais je ne peux pas tout faire.

Je pense que j'ai bien fait de me débarrasser de ces deux-là. Ils adoraient toujours railler les lunatiques et les traiter plus durement que le strict nécessaire. Je suppose que j'aurais dû faire quelque chose plus tôt mais comme je l'ai dit, la main-d'œuvre fait défaut. Ils étaient trop lâches pour provoquer les plus forts et ils laissaient les femmes tranquilles car ils savaient que ce ne serait pas toléré. Non, ils adoraient harceler les patients mâles plus faibles et j'ai bien peur qu'ils aient trouvé la victime parfaite en la personne de l'un des nouveaux patients.

Robert Renfield est arrivé à l'asile il y a quelques semaines. C'est un homme de classe moyenne approchant de la trentaine. Je n'ai pas vraiment d'informations précises car il n'a pas de famille et ses employés et connaissances semblent n'avoir eu aucun intérêt pour lui. Il a de rares moments de lucidité et j'ai averti mon personnel de me prévenir immédiatement quand il semblerait être lucide, mais je n'ai pas eu un grand aperçu de sa vie ou de sa psyché. À chaque fois que je crois que nous faisons des progrès, il régresse dans un état encore plus incohérent.

Je dois admettre que je trouve son cas fascinant. Comment un simple commis juridique a-t-il pu sombrer aussi rapidement dans la folie, voilà un puzzle qui pique mon intérêt. D'après ce que j'ai pu apprendre, c'était un jeune homme tout à fait ordinaire, pour ne pas dire ennuyeux : peut-être plus réservé et isolé que la moyenne, mais ne montrant aucun signe anormal. Le catalyseur semble avoir été un voyage d'affaire en Transylvanie.

Les comptes-rendus de ce qui s'est passé là-bas sont si superficiels qu'ils pourraient tout aussi bien ne pas exister. Tout ce que ses employeurs, qui ont arrangé son voyage, ont pu me dire, c'est qu'il devait présenter des propriétés à un petit noble roumain. Apparemment, le domicile du client se trouve dans une zone particulièrement isolée et presque sauvage. Ils supposent que les rigueurs du voyage ainsi que le stress des nouvelles responsabilités ont contribué à son effondrement. Je suis sûr que ce sont des facteurs importants mais je ne peux pas croire que ce sont les seuls coupables d'une crise aussi dramatique.

Alors que Renfield n'est pas violent ou extravagant dans sa folie, certains aspects uniques ont attiré mon attention. Il a développé cette croyance obsessionnelle qu'il peut se fortifier et peut-être même prolonger sa vie en 'mangeant de la vie'. Cela signifie qu'il croit qu'en mangeant des petites créatures vivantes (telles que des mouches, d'autres cafards et même des souris lorsqu'il peut en capturer), il absorbe leur énergie vitale — en même temps que leur sang. J'ai assisté plusieurs fois à cela et bien que ce soit extrêmement dégoûtant, la croyance intense et absolue de cet homme est étrangement irrésistible.


Les lettres étaient devenues plus pâles et le flot d'encre avait à présent cessé, laissant la pointe de son stylo gratter futilement la page. Le docteur Jack Seward soupira d'irritation puis prit un moment pour se rasseoir. Il poussa ses lunettes sur son front et frotta l'arc de son nez d'un air fatigué. Damnation. Ne font-ils pas des lunettes qui s'adaptent au visage mais qui ne pincent pas ? Il connaissait la réponse — ils en faisaient à condition que l'on puisse payer assez cher et que l'on attende la fabrication. Le temps et l'argent lui manquaient tous les deux et il préférait les dépenser pour autres choses, mais cela ne l'empêchait pas d'être irritable à propos des stries qu'elles faisaient sur sa chair.


Il s'étira dans sa chaise en sentant des tendons craquer. Depuis combien de temps je suis là ? Il regarda le papier taché de gras qui contenait quelques miettes de pain et de fromage. Il n'avait pas eu de rendez-vous pour dîner aussi avait-il à nouveau mangé à son bureau pendant qu'il travaillait sur ses notes. Il tapota oisivement une miette puis sortit sa montre et la consulta, clignant des yeux en voyant l'heure. Seigneur, presque minuit. Je devais faire ma ronde il y a des heures. Je ne pourrai pas beaucoup aider les pauvres âmes à ma charge si je me sens faible. Mais je voulais en savoir un peu plus sur Renfield. Peut-être juste un petit remontant ?


Il ouvrit le tiroir du fond de son bureau en regardant à l'intérieur. Parmi d'autres objets, il y avait une bouteille brune sans étiquette et une petite mallette plate en cuir. La mallette contenait un kit d'injection — seringue et tube en caoutchouc. La bouteille contenait une légère solution de cocaïne. Très légère — faible, vraiment, se dit-il. Un doigt alla caresser le bouton de liège qui scellait la bouteille. Il soupira en refermant le tiroir. Non. Si je fais ça, je ne pourrai jamais dormir ce soir. Je serai si vidé à la fin du travail que je somnolerai au moment où on m'attend chez Lucy. J'aurai alors besoin d'une autre injection juste pour garder les yeux ouverts et la dernière fois que j'ai fait ça, j'ai gâché l'une de ses robes avec du thé — et je me suis complètement ridiculisé à ses yeux.

Il referma le tiroir avec réticence puis se changea les idées en remplissant le stylo. Alors qu'il ressuyait la plume sur un buvard pour s'assurer que l'encre coulerait régulièrement, il songea : Encore juste un peu, puis j'irai dormir.


Un autre aspect intéressant de la psychose de Renfield est sa tendance à humaniser les concepts et les objets inanimés. Dans ses marmonnements, j'ai entendu des références à un roc qui était cruel et diabolique et à un ruisseau qui était doux et gentil. Cela semble étrangement logique d'associer à une pierre des attributs rudes et un aspect plus bénéfique à un gentil cours d'eau.

Le plus intéressant dans tout ça, c'est son attitude envers le péché. Il prétend que le péché l'a corrompu, que le péché l'a séduit et l'a forcé à commettre des actes qu'il n'aurait jamais fait de lui-même, que le péché est à la fois beau et malsain. Oui, c'est une croyance commune parmi les masses mais il pense que c'est l'abstraction du péché qui ruine leurs vies. Renfield s'est déjà référé au péché en parlant de . 'cet homme' Pour comprendre les délires de Renfield, il faut savoir qu'en anglais : Rock signifie roc, pierre ; Rill signifie ruisseau ; Sinn est à rapprocher de sin qui signifie péché, faute. (1)

Il prétend aussi avoir rencontré le diable mais c'est bien moins intéressant puisque c'est une illusion commune. Sa description du diabolique est cependant assez différente pour que je la note ici. Plutôt que de le voir avec des cornes, des sabots fendus et une queue fourchue ou simplement un homme sombre, il l'envisage comme un vieil homme. Le diable, dit-il, a de longs cheveux blancs et des yeux bleus, et bien que ses mains soient noueuses, il pourrait aisément briser un homme en deux. Une autre particularité : lorsque je lui ai parlé de cette manifestation en utilisant l'un des noms du Malin (Lucifer), il a répondu : "Non, non. Lucifer était son cheval. Rill me l'a montré."


Sa mains se crispa et une tache épaisse d'encre jaillit. En jurant, Jack y posa soigneusement du papier buvard puis soupira. S'il gâchait ses notes, il était temps qu'il aille au lit. Il referma son journal et se rassit en regardant dans le vide un moment. Il était fatigué — très, très fatigué — mais il n'avait pas sommeil. La pensée de passer une autre nuit seul à regarder le plafond le répugnait. Il se leva, se rendit à la petite commode près du lit et l'ouvrit en prenant la bouteille de laudanum.

Le manoir Westenra


Sa chemise de nuit en soie blanche couverte par un négligé de satin couleur perle, Lucy était assise devant sa psyché alors que sa servante lui brossait les cheveux pour la nuit. Ses cheveux tombaient sur ses épaules et dans son dos en des vagues douces et dorées qui ne pouvaient jamais être complètement lissées. La servante comptait lentement :

« Deux cents, deux cent un, deux cent deux, deux cent trois... »

La jeune maîtresse de maison poussa un lourd soupir.

« Oh, ça suffit, Jenkins.

- Mais miss, vous demandez toujours quatre cents coups de brosse, réguliers comme une horloge. »

Lucy regarda vivement le reflet devant elle en capturant le regard de sa servante.

« Vous êtes ma mère maintenant, Jenkins ? »

La femme rougit et balbutia :

« Non, miss, bien sûr que non. Je suis désolée... »

Sûre que cette vieille femme était suffisamment intimidée, Lucy lui lança un sourire rayonnant et magnanime.

« Ne vous en faites pas. C'est juste que je n'ai pas la patience suffisante ce soir. Allez vous coucher.

- Oui, miss. »


Elle fit un pas de côté en posant la brosse au dos argenté sur la psyché.

« Miss Harker voudra-t-elle du chocolat demain matin ? J'ai bien peur qu'elle se soit retirée avant que je ne puisse le lui demander et je n'aimerais pas la déranger.

- Non, Mina penserait que du chocolat chaud au lit serait horriblement décadent. Elle prendra du thé au petit-déjeuner et probablement très tôt. »

Lucy s'était à moitié tourné pour regarder sa servante dans les yeux.

« Alors ne vous faufilez pas dans sa chambre demain matin.

- Elle n'aura pas besoin de moi pour mettre sa robe ? »

Lucy eut un rire strident.

« Mina ? Oh non, elle est assez indépendante. Quand elle a terminé l'école, elle a cessé de s'acheter des robes qui ne se boutonnaient pas par devant parce qu'elle n'avait plus de copine pour l'aider, et elle n'était pas assez frivole pour acheter quelque chose qui demanderait l'aide d'une servante.

- Hum. C'est amusant. »


Les yeux de Lucy se plissèrent. Elle était bien consciente que certains domestiques étaient encore plus snobs que les nobles. Beaucoup d'entre eux voyaient une fille de classe moyenne telle que Mina comme inférieure non seulement à ceux qu'ils servaient mais à eux-mêmes. Après tout, ils étaient liés aux riches et aux titrés, du moins dans leur propre esprit. Les serviteur d'un duc avait un plus haut rang que ceux d'un chevalier par exemple, et les serviteurs employés par les 'gens du commun' avait le rang le plus bas parmi les domestiques. Mina, sans titre, plutôt pauvre et volontaire même empressée, de travailler, était regardée de travers. Le personnel murmurait souvent entre eux en se demandant pourquoi une dame comme Miss Westenra avait choisi une telle fille pour amie. Certains pensaient que son père avait fait une erreur en l'envoyant dans cette école londonienne pour apprendre l'histoire ou la littérature, plutôt que de l'envoyer dans une école suisse ou française, comme la plupart de ses contemporaines, là où elle aurait pu apprendre les arts plus doux de la couture, la musique, la danse et la conversation... toutes les choses qui lui permettrait d'être une épouse convenable pour un homme de sa propre sphère sociale.


Lucy fit froidement :

« Elle est très indépendante. C'est une qualité que j'admire beaucoup. »

La servante remarqua le ton désapprobateur et marmonna rapidement son accord avant de se ruer hors de la chambre. Lucy décida de garder un œil sur Jenkins. Il était peut-être temps de se débarrasser d'elle et d'engager une servante française, comme son père l'avait suggéré.

Lucy passa un moment de plus à arranger son apparence. Elle ouvrit sa robe et glissa les manches de son négligé en-dessous, puis mit de la poudre de riz sur ses épaules en s'examinant dans le miroir pour être sûre d'être parfaite, la couleur laiteuse et pâle ayant été atteinte avant qu'elle ne réarrange ses vêtements. Après un moment de réflexion, elle noua ses cheveux avec un ruban rouge, observa l'effet, puis le changea pour un ruban blanc. Finalement satisfaite de son apparence, elle se rendit à la porte et regarda dans le couloir. Si un valet ou une servante passait, elle avait déjà une tâche toute prête. Si c'était une servante, elle demanderait de l'eau fraîche pour son broc. Si c'était un valet et qu'il était assez beau, elle lui demanderait de venir ouvrir une fenêtre. Elle aimait bien faire ça. Les plus jeunes rougissaient tellement, inquiets de l'inconvenance mais excités à l'idée d'être près de la jeune dame de la maison alors qu'elle était vêtue aussi simplement.


Le couloir était vide. Lucy sortit en refermant doucement sa porte et marcha les quelques yards qui la séparaient de la chambre qui avait été assignée à Mina. La gouvernante, si cela n'avait tenu qu'à elle, aurait installé Mina dans une autre aile, dans une chambre moins désirable, mais elle était trop intelligente pour montrer moins qu'un complet respect à la petite camarade de Miss Lucy. Lucy était d'ordinaire rayonnante et douce mais elle pouvait être une diablesse quand elle ne pouvait pas avoir ce qu'elle voulait aussi vite avec ses cajoleries.

Elle tapa une fois à la porte puis entra sans attendre de réponse. Mina était assise au petit bureau de la chambre. Elle portait une simple robe bleue en coton et ses longs cheveux bruns tombaient sur une épaule en une tresse épaisse. Elle était en train d'écrire et elle leva les yeux vers Lucy, puis retira ses lunette carrées et sans monture.

« Eh bien, je te trouve bien cavalière d'entrer sans attendre d'invitation. »

Son ton joueur contrastait avec ses mots.


Lucy sourit, sachant que cela ferait ressortir ses fossettes.

« Pourquoi protestes-tu, Mina ? »

Elle marcha jusqu'au lit, souleva la couverture et regarda en-dessous d'un air suspicieux.

« Tu as l'un des valets cachés en-dessous ? »

Mina rit.

« Oh non, bien sûr que non. Tu es bien trop fidèle envers Jonathan. Je sais ! »

Elle battit des mains.

« Il est revenu ! Il ne pouvait pas supporter de rester plus longtemps loin de toi alors il a volé à tes côtés. Pris d'une fièvre de passion folle, il a négligé la porte d'entrée et a escaladé le lierre pour se glisser par ta fenêtre. »

Elle regarda à nouveau sous le lit.

« Jonathan Harker, espèce de coquin ! Sortez de là. »


Elle regarda son amie et remarqua que le sourire de Mina avait disparu.

« Oh, ma chère. »

Elle s'approcha de son amie et posa une main sur son épaule.

« Pauvre, chère Mina. Il te manque, n'est-ce pas ? »

Mina acquiesça en tapotant la main de Lucy puis referma sa bouteille d'encre.

« Je ne m'y attendais pas mais c'est vrai. Je me suis tellement habituée à lui, Lucy. C'est une présence très rassurante. »

Lucy fronça le nez et Mina sourit à nouveau.

« Oui, je sais — il est un peu ennuyeux mais il est si gentil. Et je l'aime plutôt bien. »


Elle retourna à son bureau pour rassembler les feuilles de papier répandues devant elle et Lucy se pencha pour poser son menton sur l'épaule de l'autre fille.

« Oh, c'est une adorable fondation sur laquelle baser ton mariage — l'affection.

- C'est plus que ce que beaucoup ont. Sur quoi vas-tu baser ton mariage ?

- La position, fit promptement Lucy. Je vais avoir un titre et des tonnes et des tonnes d'argent. Oh, et il doit être beau et diaboliquement séduisant aussi. »

Amusée, Mina fit :

« Quoi d'autre ?

- Eh bien, il devra être dans le bon parti politique et la bonne église. Oh, et il ne devra pas me battre.

- Des attentes élevées. Et s'il est infidèle ? »

Lucy haussa les épaules.

« Tant qu'il est discret et prudent. S'il m'apporte une sorte d'horrible maladie, j'empoisonnerai son thé. »


Lucy désigna les papiers.

« Mina, c'est quoi ?

- J'écris une lettre à Jonathan. Je ne peux pas le laisser croire que je ne pense pas à lui.

- Non pas que ça ne se fait pas. Mais je croyais que tu adorais utiliser cette machine à écrire si horriblement compliquée.

- C'est vrai mais tu sais le boucan que ça fait. Je les retranscrirai demain et je les enverrai avec le courrier de l'après-midi. »

Elle remua un peu.

« Lucy, tu crois qu'il est possible que j'aie un tampon de Londres dessus ?

- Pourquoi donc... ? Oh. Il ne sait pas que tu as quitté ton travail. »

Mina rougit.

« Il va être si déçu. Je n'avais vraiment pas de bonnes raisons, Lucy, mais cela semblait si logique lorsque nous en avons discuté.

- Et c'est le cas, Mina. »


Elle prit les mains de son amie et la mit debout.

« Vraiment, quelle idée de te laisser toute la journée enfermée dans cette petite pièce poussiéreuse... »

Elle caressa la joue de Mina.

« ... à ruiner tes magnifiques yeux en déchiffrant ces petits nombres. »

Elle leva l'une des mains de Mina en embrassant le bout de ses doigts.

« ... attraper des taches d'encre sur tes mains. C'était trop te demander, Mina, vraiment. Et c'est un travail légitime. Tu vas m'aider avec ma correspondance. »

Elle sourit.

« ... Pour m'aider à garder la trace de tous mes compagnons et mes fiancés. »

Mina fit un geste d'impuissance.

« Jonathan appelle ça faire l'empressée. Il dit qu'un compagnon payé est une créature perdue — ni poisson ni volaille, ni petite noblesse ni serviteur.

- Tu es sûre qu'il n'est pas socialiste ? »

Quand Mina sourit, Lucy la prit dans ses bras.

« Ne t'en fais pas pour ça maintenant. Allons au lit. Il faudra que je me lève tôt pour retourner dans ma propre chambre avant que les serviteurs ne se réveillent. »


Mina baissa la lumière à gaz pendant que Lucy tira les couvertures puis quitta son négligé et ses chaussons.

« Je regrette presque nos années d'étude. Personne ne nous critiquait parce qu'on partageait le même lit.

- Non, parce que c'est ce que des copines d'école font, » acquiesça Lucy en se glissant sous les draps.

Mina retira sa robe de chambre en la jetant au pied du lit.

« Nous n'avons quitté l'école que depuis quelques années. Pourquoi les choses ont-elles tellement changé ?

- Elles ont changé, c'est tout. »

Lucy observa son amie se glisser de l'autre côté du lit puis elle se dirigea vers elle en passant un bras autour de la taille fine de Mina.

« Nous sommes supposées avoir de meilleures choses à faire que de rester au lit ensemble à murmurer et cancaner.

- Oh, nous avons des meilleures choses à faire. »


Mina prit le bout du ruban et tira lentement pour le dénouer. Elle passa ses doigts dans la soie brillante, se pencha sur Lucy et déposa un doux baiser sur les lèvres de l'autre fille. On lui répondit par un petit coup de langue humide. Quand Mina releva la tête, Lucy lui souriait d'un air malicieux. Mina commença à déboutonner la chemise de nuit de son amie en dénudant ses seins.

« De bien meilleures choses. »


Notes du chapitre :
(1) Pour comprendre les délires de Renfield, il faut savoir qu'en anglais : Rock signifie roc, pierre ; Rill signifie ruisseau ; Sinn est à rapprocher de sin qui signifie péché, faute.






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