Child of the Night 106

Partie Cent six : Secours temporaire



L'an de grâce 1892
Asile Seward


Bamford savait qu'il ferait mieux d'oublier Robert Renfield. Cependant Bamford n'avait jamais aimé ce qu'il devait faire. Il observait le petit homme constamment. Plus tôt dans la journée, l'un des détenus avait profité de son inattention. Il s'était approché furtivement du gardien et avait enfoncé ses dents dans la main de Bamford. Bamford avait répliqué en allongeant l'homme d'un coup de poing. Il n'aurait pas eu de problème pour ça — les gardiens devaient se protéger contre les patients les plus agressifs. Non, ce fut le coup de pied dans les côtes alors que le patient était inconscient qui le mit à l'essai. Puis il avait dû se faire piquer par le docteur Seward pour empêcher le tétanos et maintenant, il avait des points de suture dans la main. Elle pulsait douloureusement à chaque battement de cœur. Bamford étant Bamford, il reprochait à Renfield sa distraction.


Pourtant cet homme n'était pas complètement stupide lorsqu'il s'agissait de ne pas s'attirer d'ennui. Il savait qu'après ce petit incident dans la cellule de Renfield, Prosser le tenait à l'œil. Bamford prenait soin d'être correct et distant quand Prosser travaillait aussi, mais il ne s'inquiétait pas pour le reste du personnel. Il était plus grand et plus méchant qu'eux et ils ne le dénonceraient pas à moins qu'il ne blesse sévèrement un détenu. Bamford attendait le bon moment. Les postes tournaient occasionnellement et il ne travaillerait pas TOUJOURS avec Prosser.

Il n'eut pas besoin d'attendre une rotation. Cette nuit, un autre gardien — Hoskins — était venu à la place de Prosser. Il semblait que Prosser avait dû se faire enlever une mauvaise dent et que le dentiste avait utilisé un peu trop de laudanum. Prosser allait être trop dans les nuages jusqu'au lendemain pour être utile.


Bamford avait eu du mal à compatir proprement lorsque Hoskins le lui expliqua. Alors qu'ils attachaient les cages sur leur tête, il exerça son ancienneté en disant à Hoskins qu'il devait s'occuper du niveau supérieur pendant que lui-même s'occuperait du niveau inférieur.

« Et une fois qu'on les a mis au lit, j'veux pas qu'tu montes et descendes les escaliers dès qu'l'un d'eux éternue. Ne descends pas tant que je ne hurle pas à l'aide ou que ce fichu endroit prenne feu. »

Hoskins acquiesça avec enthousiasme. Il ne travaillait pas depuis longtemps à l'asile et il n'aurait jamais pensé que Bamford pouvait préparer quelque chose de désagréable pour l'un de leurs patients. Bamford passa les heures entre son arrivée et le coucher des internés avec un sentiment de satisfaction jubilatoire en regardant Renfield.


Quand il fut temps de mettre les patients au lit, il avait atteint un état d'anticipation nerveuse et avait prévu un plan qui, s'il était pris, lui donnerait au moins une sorte d'excuse. Quand tous les autres internés furent enfermés et que Hoskins était tranquillement installé sur une chaise en haut, bien hors de vue du niveau principal, Bamford mit son plan en action. Il alla chercher une bassine d'eau, prit un morceau de savon grossier et l'une des serviettes rêches fournies aux internés, puis se dirigea vers la chambre de Renfield.

Une fois en dehors de l'Abbaye, Rill devait décider comment il se rendrait à l'asile Seward. Il y avait les chevaux mais un animal si grand attirerait l'attention. Il n'était pas aussi doué que Dracula pour se rendre immatériel mais il était devenu assez expert pour les autres façons de se transformer.

Il se concentra et sentit le changement commencer. Il y parvint plus vite que Dracula, compactant et tordant son corps jusqu'à ce qu'il prenne la forme d'un loup. Il voyagea dans la nuit en restant dans les buissons, loin des routes. Quand il parvint à l'hôpital, il tourna en rond lentement en tentant de décider ce qui était le mieux à faire. Il ne pouvait pas reprendre forme humaine et toquer à la porte d'entrée. En fait, ce ne serait pas non plus une bonne idée d'être vu sous sa forme de loup. Alors qu'un loup aurait été à sa place dans les montagnes de Transylvanie, il aurait tranché en Angleterre si près de Londres.


Il réfléchit un moment puis se rendit compte qu'il y avait un animal qui, s'il était vu, pourrait causer un peu de remue-ménage mais qui serait difficilement remarquable. C'était très pratique qu'il s'était entraîné de nombreuses, nombreuses fois à devenir cet animal.

Rill se concentra et commença sa transformation.

Habillé en chemise de nuit, Robert Renfield était assis sur le bord de son lit. Il regardait fixement devant lui, ayant l'air d'un homme plongé dans ses pensées. Il était complètement immobile sauf pour son index droit — qui tapotait rapidement. Il semblait que cet homme était rempli d'énergie hurlante mais n'avait qu'un moyen pour la dépenser, ce petit mouvement.

Depuis la visite de Dracula, Renfield était passé par plusieurs émotions. Il était passé l'assurance placide à l'excitation et l'impatience. Il savait qu'il devait attendre, que Dracula avait besoin de temps pour courtiser et gagner le cœur de Jonathan — du temps sans la distraction d'un voisinage alarmé. Mais il reviendra peut-être me voir. C'est possible. Et peut-être qu'il me donnera plus de sang. Je regrette d'avoir laissé partir cette souris. Ce serait justement le genre de remontant qu'il me faudrait.


Renfield entendit un grattement et leva les yeux d'un air alerte. C'était un son qu'il connaissait très bien. Il cessa même le frétillement de sa main. Tout ce qui bougeait, c'étaient ses yeux qui balayaient rapidement la pièce à la recherche de la source du bruit. Les internés n'avaient bien sûr pas droit à des flammes donc les bougies, les lampes et la lumière à gaz étaient interdites aussi il ne pouvait pas voir grand-chose. Il détermina que les sons faibles provenaient de l'extérieur — pas sa cellule ou la pièce principale. Il fixa les yeux sur la fenêtre. La lune était visible, les barreaux formant des entailles sombres sur le visage argenté.


Alors qu'il observait, quelque chose rampa sur le bord puis s'accroupit sur le rebord de la fenêtre. Renfield regarda avec un ravissement naissant. C'était un rat brun et gros.

« Oh, ma foi, fit-il dans un souffle. Tu es un gros garçon, pas vrai ? »

Le rat s'assit sur ses pattes arrière comme pour avoir une meilleure vue de l'humain dans la pièce en-dessous.

« Fort et vif, aussi. Tu donneras plein de vie. »

Il tendit un doigt vers l'animal.

« Descends. »

Il sourit et c'était acéré mais définitivement déséquilibré.

« Viens manger. »

Les moustaches du rat frémirent comme s'il réfléchissait presque à cette invitation. Renfield fronça les sourcils. Les yeux du rat semblaient rouges. Renfield savait que les yeux d'un animal pouvait refléter du rouge mais il n'y avait aucune lumière dans la cellule qui pourrait se refléter, alors pourquoi... ?


La porte de sa chambre s'ouvrit et Renfield se retourna rapidement. Son anticipation agréable retomba lorsqu'il vit Bamford entrer dans sa cellule.

« Que voulez-VOUS ? »

Bamford lui sourit mais ne répondit pas à la question.

« À qui tu parlais, zinzin ? »

Le regard de Renfield revint à la fenêtre. Le rat n'y était plus.

« Ça ALLAIT être mon dîner, fit-il d'un ton irrité, mais vous lui avez fait peur. »

Il lança un regard noir à Bamford.

« Ça ne me surprend pas. Je parie que vous faites peur aux bébés quand vous êtes en congés. »

Bamford secoua la tête.

« Et tu es censé avoir été un commis de loi ? Je pensais qu'ils devaient être doux et accommodant quand ils parlaient aux gens.

- Avec les clients seulement. Bien que je sois sûr que vous ayez eu besoin d'aide avec la loi avant, ma firme ne s'occupe pas de ce genre de choses. Bon, que voulez-vous ? Si vous partez vite... »

Il regarda à nouveau la fenêtre.

« ... peut-être qu'il reviendra. »


Bamford posa la bassine d'eau sur la chaise de Renfield puis jeta le savon et la serviette sur le lit à côté de lui.

« Fais-en bon usage. »

Renfield regarda ces objets puis leva les yeux vers Bamford en se renfrognant.

« Je me suis lavé ce matin.

- Ben tu vas recommencer. Allez, zinzin — la propreté est proche de la sainteté, à ce qu'ils disent.

- J'ai horreur d'avoir à vous dire ça, fit Renfield d'un ton mordant, mais je ne crois pas que l'un de nous a à voir avec la sainteté — bien que ce soit récent pour moi. Vous — je suppose que le diable vous a eu avant que votre pauvre mère ne vous engendre.

- C'est pas bien d'essayer de m'énerver. J'ai travaillé ici et avant ça, je bossais sur les quais. On m'a donné des noms que t'as jamais entendu, garçon de la ville. Maintenant, lève ton cul de ce lit, déshabille-toi et lave-toi — ou bien faut-il que je le fasse pour toi ? »


Renfield se figea, les yeux écarquillés, alors qu'il comprit soudain la situation dans laquelle il se trouvait. Prosser n'était pas venu ce soir — son meilleur protecteur parmi le personnel n'était pas là mais son pire tourmenteur ÉTAIT là.

« Sortez et je le ferai. »

Bamford secoua la tête.

« Et voilà encore ta modestie peu pratique. J'ai l'intention de veiller à ce que tu fasses ça bien, que tu laves tous les coins et recoins. J'ai baigné des hommes plus gros que toi, Renfield, alors tu ferais bien de choisir la voie de la facilité... »

Il eut un sourire mauvais.

« ... et peut-être que c'est TOUT ce que je ferai. »

Il tendit la main vers Renfield.


Il y eut un cri strident et léger, et quelque chose de lourd en fourrure atterrit sur le sommet de la tête de Bamford. Avant qu'il ne puisse réagir, des petites griffes acérées tâtonnaient en ratissant des sillons sanglants sur son front, manquant de justesse ses yeux. Il cria alors qu'une touffe de cheveux fut arrachée à la racine. Criant à nouveau, il saisit la créature qui l'attaquait, sa main se refermant sur un corps musclé et duveteux. Il retira l'animal et le regarda. C'était le plus gros rat qu'il avait jamais vu — et comme il l'avait dit à Renfield, il avait travaillé sur les quais. L'animal émit à nouveau un son qui était plus un cri qu'un couinement et il enfonça des dents en forme de ciseaux dans sa main déjà blessée.


Ce fut une agonie brûlante. Cette fois, Bamford ne cria pas — il hurla. Il jeta le rat contre le mur puis tenta de l'écraser, déterminer à lui briser l'échine. Mais le rat s'enfuit précipitamment en passant sous la porte de la cellule. Il ne s'arrêta pas pour se demander comment c'était possible (l'espace n'aurait pas dû permettre à quelque chose d'aussi large de passer) mais il le suivit en ouvrant la porte si fortement qu'elle cogna contre le mur. Il courut dans la pièce principale en regardant férocement autour pour chercher son attaquant.

« Bamford ! Besoin d'aide ? »

Hoskins penchait la tête par-dessus le passage, son expression plus curieuse qu'inquiète.

« Renfield te fait des misères ? Tu saignes. »

Bamford jura et suça la plaie.

« Tu devrais pas faire ça. T'vas attraper...

- Ferme-la, idiot. C'est un gros rat — un monstre. »

Il ne pouvait plus retourner dans la cellule de Renfield à présent — pas alors que Hoskins l'avait vu en sortir. Avec réticence, il referma la porte et alla se trouver quelque chose pour bander sa main. Et si le bon docteur n'a pas fermé à clef la porte de son appartement, je pourrai peut-être me prendre un peu de sa drogue. J'en ai salement plus besoin que lui maintenant.

Robert s'assit sur son lit, hébété. À un moment, il était sûr de se faire violer et l'instant d'après, il avait été sauvé par un animal qu'il avait eu l'intention de manger. Il écouta Bamford parler à Hoskins et il souhaita croire que l'autre gardien puisse le protéger s'il dénonçait Bamford. Il n'y croyait pas. Si Hoskins croyait que cet incident s'était produit et n'était pas le produit de l'imagination de Renfield, il se contenterait de hausser les épaules. Il s'en moquerait.

Il entendit un bruit et regarda à temps pour voir le rat qui avait attaqué Bamford se glisser à nouveau sous la porte.

« C'était très courageux de ta part d'attaquer quelqu'un de si gros et vicieux. Merci. »

L'animal se rapprocha.

« Je suis désolé d'avoir pensé à te manger. Tu n'as pas à avoir peur de moi. »


Le rat s'approcha de son pied puis s'assit sur ses hanches pour le regarder avec des petits yeux rouges brillants. Renfield hésita puis tendit la main pour caresser délicatement le rat du bout du doigt en frottant juste entre ses oreilles.

« Et tu es amical aussi. J'aurais bien besoin d'un ami en ce moment. »

Sa voix était triste.

« Même le docteur Seward n'est pas mon ami — pas vraiment. Il trouve que je suis... »

La bouche de Robert se tordit et sa voix se fit dédaigneuse.

« ... INTÉRESSANT. Et il aime ce que je lui fais mais il ne m'apprécie pas VRAIMENT. Personne ne m'aime. »


Le rat poussa un cri aigu en tombant à quatre pattes — puis il commença à se transformer. Renfield observa en silence alors qu'il grandit, ses membres s'étirant, la fourrure reculant, prenant la forme d'un homme aux cheveux noirs. Il observa sans horreur ou panique — seulement un sentiment de curiosité. Enfin, l'homme accroupi par terre leva les yeux sur lui et il poussa un cri de joie.

« Rill ! »


Rill rit alors que Renfield se jeta dans ses bras, les faisant tomber tous les deux. Il prit son ami dans ses bras.

« Oui, Robert ! Je suis venu. Tu savais que j'allais venir, pas vrai ? »

La tête enfouie contre le torse de Rill, Renfield acquiesça.

« Oui. Je le savais avant même que Draculea ne vienne me parler. »

Il saisit Rill par les épaules pour le regarder anxieusement.

« Il a dit que je pourrai revenir avec vous et vivre avec vous pour toujours. C'est vrai ? Vous... Vous voulez bien de moi ? »

Rill déposa un baiser doux et gentil sur sa joue.

« Oui, vraiment. Tu vas venir vivre au château avec moi, Simion, Sinn et le prince... Non, c'est maintenant un comte. »

Renfield se redressa un peu.

« Draculea a dit que tu as tué... cet autre. Celui qui m'a fait mal. »


Rill acquiesça. Son expression fut triste seulement un moment puis elle se durcit en une sombre satisfaction.

« Il le fallait. Il m'avait fait du mal, à toi aussi et à beaucoup d'autres, et il allait blesser Jonathan. Jonathan est mon ami et ce n'est pas quelqu'un de mauvais. Je ne pouvais pas laisser Rock le faire.

- Et tu m'as sauvé de Bamford. J'ai eu peur qu'il t'ait tué. »

Rill haussa les épaules.

« J'ai un peu mal. Je pense qu'il m'a peut-être brisé le dos. »

Il dit cela d'un ton négligeant comme s'il parlait d'un orteil écrasé.

« Oh ! fit Renfield. Je peux aider. »


Il tira sur le col de sa chemise en tournant la tête pour présenter sa nuque. Quand Rill n'accepta pas tout de suite l'invitation, il le pressa :

« Vas-y, ça ne me gêne pas. »

Il lança à Rill un regard en coin.

« J'aime ça. »

Rill caressa sa gorge.

« Ça FAIT du bien, pas vrai ? Je peux encore me souvenir quand le prince a bu de moi. Mais je ne devrais pas. Je ne peux pas te sortir d'ici ce soir et tu as besoin de rester fort tant que tu es près de ce méchant homme.

- S'il te plaît ? »

Rill hésita puis fit presque timidement :

« Seulement si tu promets d'accepter mon sang ensuite. Alors je saurai que tu seras fort. Le prince dit que mon sang n'est peut-être pas aussi puissant que le sien puisque je suis beaucoup plus jeune, mais il devrait quand même aider un mortel à rester jeune et en bonne santé. »


Renfield acquiesça avec empressement. Rill pressa son visage contre la gorge nue de l'autre homme en la léchant. Il goûta l'amertume de la peur sur la peau de Robert tandis qu'il cherchait le pouls et il décida qu'il ALLAIT tuer Bamford avant de quitter l'Angleterre.

Renfield soupira de bonheur voluptueux en sentant la piqûre des canines. Il saisit les épaules de Rill, ses doigts fourrageant comme les griffes d'un chat ronronnant. Après un moment et seulement quelques gorgées, Rill se rassit. Alors que son visiteur sortit un mouchoir et le pressa contre le cou de Renfield, le lunatique fit d'un ton mélancolique :

« C'est tout ? Tu es sûr que tu n'en veux pas un peu plus ?

- Non, merci. J'ai bien mangé de l'ancienne nourriture. J'ai mangé quelque chose qui s'appelle banane. Tu y as déjà goûté ?

- Oui. Elles sont très bonnes tant qu'elles ne sont pas trop vieilles ou trop molles. »


Son sourire était fripon et il bouscula Rill avec son épaule.

« Plutôt comme les hommes. »

Rill lui lança un regard blanc puis se mit soudain à glousser.

« Tu es vilain ! Maintenant, c'est à ton tour. »

Il enfonça ses canines dans sa propre paume, attendit que le sang coule et l'offrit à Renfield. Puis il observa curieusement Renfield sucer le sang. Le sang d'une plaie de Nosferatu ne coulait jamais très longtemps et bientôt Renfield léchait les dernières gouttes.

Renfield soupira de regret mitigé alors qu'il caressait la paume de Rill.

« Je crois que ça se referme déjà.

- Nous guérissons vite. Toi aussi — maintenant que tu prends du sang. »


Ils étaient assis par terre ensemble et Rill passa ses bras autour du cou de Renfield de façon amicale.

« Ça va aussi te rendre plus fort. Si cet homme essaie encore quelque chose, frappe-le juste... juste... entre les jambes. Simion dit que si on fait ça, il ne pensera à rien d'autre qu'à sa douleur pendant un moment.

- Ça me semble être une bonne idée. Je crois que je vais faire ça plutôt que de dire au docteur Seward ce que Bamford a fait.

- Mais le docteur est censé prendre soin de toi. »

Renfield soupira.

« Oui, mais les gens qui s'occupent des autres ne remplissent pas toujours leurs devoirs — même s'ils se disent le contraire. »


Pendant un moment, les yeux de Rill furent distants alors qu'il se souvenait de son ancienne vie avec Rock. Il avait peu à peu compris l'étendue de l'exploitation de Rock. C'était tout aussi bien — cela apaisa son esprit après avoir tué son frère.

« Non, c'est vrai. Mais j'ai rencontré le docteur Seward au manoir Westenra. Il semble gentil. »

Rill fronça les sourcils.

« Je crois qu'il veut être avec Lucy mais elle veut être avec lord Holmwood. »

Il lança un regard dégoûté à Renfield.

« Elle taquine tout le monde. Parfois, c'est bien de taquiner mais pas comme elle le fait.

- Ça ne me surprend pas. Elle l'a taquiné, pas vrai ? »

Rill acquiesça. Renfield plia ses genoux et passa ses bras autour d'eux en se balançant lentement.

« Alors il va sûrement me rendre visite ce soir.

- Mais il est très tard pour une visite de... »


Robert lui lança un regard rusé et Rill comprit.

« Oh ! Faut-il que je reste et que je le...

- Non, non, Rill. Ce ne sera pas nécessaire. Tu vois, ça ne me gêne pas s'IL me rend visite. Il n'est peut-être pas aussi attentif envers ses patients... »

Renfield serra plus fort ses genoux en augmentant la vitesse de ses balancements.

« ... mais pour certaines choses, il est en effet très gentil.

- Je ferais mieux d'y aller alors. »

Rill se leva.

« Tu veux que je dise quelque chose à Dracula ?

- Il sait déjà que je ne sers que lui. Tu peux lui assurer que je suis patient. Je lui fais confiance pour tenir ses promesses.

- Je lui dirai. »


Rill ferma les yeux en commençant la transformation. Il sembla s'effondrer sur lui-même en se réduisant rapidement. En un instant, le rat était à nouveau accroupi sur le sol, sa queue grise enroulée autour de son corps. Il s'approcha de Renfield et se leva en posant ses pattes avant sur sa jambe et en tendant le cou vers lui. Renfield se pencha et déposa un léger baiser sur son nez rose en riant lorsque les moustaches frémissantes le chatouillèrent. Puis il observa le rat grimper aisément le mur de briques rudes pour passer par la fenêtre.

Le bout de sa queue venait juste de disparaître quand il entendit la porte s'ouvrir derrière lui. Il se tendit mais seulement une seconde. Il pouvait dire d'après le son des pas que son visiteur portait de légères chaussures de soirée et non des bottes lourdes.

« Bonsoir, docteur Seward, fit-il sans se retourner. Entrez. Je vous attendais. »







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