Chapitre 30 : Une peur bleue
« Li Xuanzhi, qu'est-ce que tu fais ? » ne put s'empêcher de demander Duan Yuyang.
Lin Xuanzhi se concentra pour prendre de la poudre médicinale et l'appliquer sur la blessure de son frère. Ce ne fut qu'une fois la blessure instantanément guérie et ayant désenflée suite à l'élixir qu'il posa le regard sur l'autre jeune homme qui était resté consciencieusement à ses côtés.
« Je remercie le jeune maître Duan pour avoir raccompagné mon petit-frère en dépit de l'heure tardive, » fit-il.
Avec un point d'interrogation au-dessus de la tête, Duan Yuyang fronça les sourcils, perplexe. Il dévisagea Lin Xuanzhi.
« Bordel, qu'est-ce que tu fais ?
– Que crois-tu que je fasse ? » répliqua Lin Xuanzhi.
Duan Yuyang s'étouffa puis fit sans aucune retenue :
« Tu veux attendre que ce jeune maître s'en aille pour t'en prendre ensuite à Tianhen, c'est ça ? Ce jeune maître t'avertit, j'ai vu clair dans ton petit jeu depuis longtemps alors aujourd'hui je reste coûte que coûte et je refuse de m'en aller ! »
Yan Tianhen eut peur que son frère se fâche alors il fit rapidement :
« Frère Yuyang, merci de m'avoir raccompagné aujourd'hui. Tu devrais vite rentrer sinon ton père va s'inquiéter.
– Sale gosse... »
Duan Yuyang ressentit une irritation impuissante envers Yan Tianhen. Il l'avait gentiment aidé à surmonter les difficultés mais il n'aurait jamais cru que ce garnement aiderait pour de bon Lin Xuanzhi à le faire partir.
Duan Yuyang avait le tempérament d'un jeune maître alors il n'allait pas continuer à coller son visage chaud contre des fesses froides Une expression qui veut dire que l'on se montre enthousiaste et chaleureux mais que l'autre personne vous rejette froidement. (1). Il renifla de dérision et fit :
« Soit, je m'en vais. Quand tu te feras battre, vendre et maltraiter plus tard, ne compte plus sur ce jeune maître pour te sauver. »
À ces mots, le jeune homme tourna les talons et sortit de la cour.
« Jeune maître Duan, retentit la voix froide de Lin Xuanzhi derrière lui.
– Qu'est-ce que tu veux ? Tu veux te battre ? »
Duan Yuyang s'arrêta, tourna la tête et roula des yeux en voyant Lin Xuanzhi. Il reprit d'un ton arrogant :
« Ce jeune maître ne s'en prend jamais aux faibles comme toi. Un bon à rien comme toi au second rang du Raffinage du Qi, ce jeune maître n'a aucunement l'intention de lever la main sur toi. Mais si tu insistes pour te battre comme dans cette salle martiale, cela ne dérange pas ce jeune maître de te détendre les os et les muscles. »
Yan Tianhen se mit un peu en colère, le visage sombre. Il allait dire quelques mots en faveur de son frère quand il entendit ce dernier dire avec un ton de gratitude :
« Le jeune maître Duan a plusieurs fois aidé mon petit-frère, Huarong Huarong Épée Immortelle est le surnom de cultivateur de Lin Xuanzhi. Cela sera expliqué plus tard. (2) lui en est reconnaissant. S'il a le moindre besoin plus tard, j'avancerai dans le feu et l'eau bouillante sans hésiter. »
Après cela, il s'inclina même devant Duan Yuyang.
Ce dernier eut si peur que son âme faillit s'envoler. Il fit un bond en arrière et fit d'un ton choqué :
« Tu, tu, tu — tu es devenu cinglé ? »
Il avait simplement donné un coup de main à Yan Tianhen, ce n'était rien pour lui, et pourtant il avait eu droit à Lin Xuanzhi qui s'inclinait devant lui ainsi que des paroles qui ressemblaient fort à un serment !
Il fallait savoir qu'on parlait de Lin Xuanzhi, là !
Bien que Duan Yuyang et Lin Xuanzhi ne s'étaient pas vraiment fréquentés par le passé, n'importe quel habitant de la cité de Qing avait entendu toutes sortes de choses flatteuses sur Lin Xuanzhi.
Son caractère fier et droit, un homme au tempérament de jade Un gentilhomme aussi doux et beau que le jade. (3), un exemple parmi ses pairs...
Bref, Lin Xuanzhi était tout sauf du genre à s'incliner facilement pour remercier les gens et à agir de manière si solennelle.
Duan Yuyang eut vraiment une peur bleue.
Yan Tianhen eut également une peur bleue. Il resta perdu derrière Lin Xuanzhi, sa mâchoire se décrochant presque jusqu'au sol.
Son grand-frère, il n'avait pas toujours méprisé Duan Yuyang ?
Duan Yuyang l'avait déjà raccompagné à la maison plusieurs fois et il avait été surpris par Lin Xuanzhi. Ce dernier avait alors un air glacial, ricané et dit :
« Tu traînes avec ce genre d'ordures ? »
Mais à peine quelques jours plus tard, Lin Xuanzhi se montrait actuellement courtois envers le jeune homme. C'était complètement fou !
Inconscient du choc qu'il avait provoqué chez les deux personnes, Lin Xuanzhi se redressa et redevint un homme fier et droit comme un pin.
Il fit :
« Il se fait tard alors je ne te propose pas de rester pour du thé.
– Qui veut de ton thé ? Qu'est-ce qui ne va pas chez toi ? Tu as failli faire mourir de peur ce jeune maître ! »
Du Yuyang craignait sérieusement que Li Xuanzhi soit possédé ou que son cerveau était détraqué. Il lui lança un regard méfiant et suspicieux pendant un moment, puis adressa à Yen Tianhen un regard qui disait "débrouille-toi tout seul, bonne chance" avant de filer en douce.
Notes du chapitre :
(1) Une expression qui veut dire que l'on se montre enthousiaste et chaleureux mais que l'autre personne vous rejette froidement.
(2) Huarong Épée Immortelle est le surnom de cultivateur de Lin Xuanzhi. Cela sera expliqué plus tard.
(3) Un gentilhomme aussi doux et beau que le jade.
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