Chapitre 38 : Les manches remplies de mauvais tours
Yan Tianhen aurait bien voulu voir où en étaient les deux autres mais il se faisait du souci pour Lin Xuanzhi alors il abandonna l'idée d'assister au spectacle.
Au moment il allait partir, il entendit soudain une voix familière derrière lui et qui contenait une pointe d'amusement —
« Comment se fait-il que je ne me sois jamais rendu compte que Ah Hen était un vilain avec les manches remplies de mauvais tour ? »
Yan Tianhen sursauta, comme électrocuté, et se retourna.
Ses yeux s'illuminèrent en voyant le jeune homme qui lui souriait. Il s'écria :
« Grand-frère, que fais-tu ici ? »
Lin Xuanzhi s'avança et désigna le front du garçon perlé de sueur.
« Quand je suis rentré, j'ai vu que Ah Hen n'était pas là alors je me suis dit qu'il avait dû partir travailler. J'ai décidé de venir jeter un coup d'œil... »
Il changea alors de sujet et fit en riant à demi :
« À ma grande surprise, je dois dire que j'ai pu assister à une scène intéressante. »
Yan Tianhen se gratta la tête, un peu honteux, puis il tira la langue et fit :
« Ne te méprends pas à mon sujet, grand-frère. Je suis fondamentalement un garçon simplet et au cœur pur. Mais ces deux enfoirés ont abusé et ils m'ont martyrisé tous les jours. Si je ne les bousculais pas un peu, ils me grimperaient sur le dos et la tête pour monter droit au ciel. »
Même si Yan Tianhen estimait qu'il n'avait rien fait de mal, son frère était quelqu'un de décent. Il avait toujours été juste et honorable et méprisait plus que tout ce genre de procédés malhonnêtes et calculateurs.
Yan Tianhen se moquait bien de ce que les autres pensaient de lui mais il ne voulait pas que Lin Xuanzhi s'éloigne de lui à cause de ça — il faut dire qu'il était enfin arrivé à grimper dans le lit de Lin Xuanzhi !
Comment Lin Xuanzhi aurait-il pu en vouloir à Yan Tianhen ? Quand le garçon s'était fait martyriser par les deux autres aujourd'hui, il observait déjà la scène de loin. S'il ne s'était pas montré, c'était pour voir comment Yan Tianhen se débouillait en général avec ce genre de brutes.
Lin Xuanzhi avait pensé : Si Yan Tianhen arrache vraiment les mauvaises herbes jusqu'à minuit comme un gentil petit garçon, je le ramènerai de force chez nous pour lui faire la morale puis je ferai un peu souffrir les deux autres.
Yan Tianhen n'eut même pas besoin de se salir les mains : il fit circuler un faux message pour que les deux adolescents se battent entre eux. Lin Xuanzhi fut agréablement surpris en voyant le combat débuter.
Ah Hen est vraiment un garçon intelligent.
Lin Xuanzhi étira les lèvres en un sourire et fit :
« Bien joué, Ah Hen. Mais il y a une chose : le garçon que tu as utilisé sait vraiment garder la bouche fermée ? Tu as déjà réfléchi à ce que tu ferais s'il venait à révéler à d'autres ce que tu as fait ? »
Yan Tianhen y songea un moment puis assura :
« J'y ai pensé : même s'il en parle à quelqu'un, ce n'est pas trop grave. Les deux idiots ne se sont pas retenus dans leur combat, je pense qu'il leur faudra dix à quinze jours pour s'en remettre. Même s'ils me soupçonnent d'avoir tout arrangé, ils ne viendront pas me voir tout de suite. En plus, vu leur intelligence, je doute qu'ils réfléchiront aussi loin. »
Satisfait, Lin Xuanzhi hocha la tête avant d'ajouter :
« Autre chose. Si le garçon parle vraiment, tu n'as qu'à nier.
– Nier ? s'écria Yan Tianhen qui tombait des nues.
– Tu ne le connais pas, tu ne l'as jamais vu et tu ne lui as jamais donné d'argent. »
Lin Xuanzhi tapota le bout du nez du garçon.
« Petit idiot, tu ne sais pas faire porter le chapeau ? »
Yan Tianhen comprit soudain et il lança un regard légèrement surpris à son frère.
« Grand-frère, tu n'es pas vraiment en train de m'apprendre à faire porter le chapeau ? J'ai eu recours à une méthode sournoise pour les punir et toi, tu n'es pas fâché ? »
Était-ce bien toujours son grand-frère ?
Il s'était vraiment préparé à se faire réprimander.
« Ton grand-frère n'a rien à te reprocher, je souhaite seulement que tu sois capable de te protéger. »
Lin Xuanzhi et Yan Tianhen se dirigèrent vers la clôture où était attaché le cheval. Le jeune homme poursuivit :
« Une méthode reste une méthode, peu importe qu'elle soit noble ou sournoise. Je suis très content de ce que tu as fait aujourd'hui, Ah Hen. Si quelqu'un s'en prend à toi désormais, n'hésite pas à riposter ainsi. Si ton adversaire est plus fort que toi, trouve par tous les moyens possibles quelqu'un de plus fort et de plus terrifiant pour les opprimer. »
Yan Tianhen se réjouit aussitôt et bondit de joie, puis voulut bondir une deuxième fois. Son grand-frère le félicitait, hé !
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