Chapitre 212 : Le Royaume Secret de la Frontière d’Alchimie
Duan Yuyang prit un mouchoir pour Yan Tianhen et le trempa dans de l’eau avant de le poser sur ses yeux. Il avait peur que le lendemain, quand ils se rendraient dans le Royaume Secret de la Frontière d’Alchimie, Yan Tianhen ait encore deux petits pains aux haricots enflés pour yeux.
Il le tira par le bras pour qu’il s’assoit sur un divan et fit :
« Ah Hen, mon chéri, raconte à ton frère la manière dont Lin Xuanzhi t’a martyrisé. »
Ayant enfin trouvé une oreille attentive, Yan Tianhen ne put s’empêcher de tout raconter : comment Zhongli Shen lui avait exprimé son appréciation, comment il avait donné son avis à Lin Xuanzhi et comment finalement il avait rendu son grand frère furieux au point de se faire éjecter de l’auberge.
« Dis voir, il n’a pas un peu abusé en me disant de dégager ? demanda l’adolescent en faisant la moue.
– Une minute. »
Duan Yuyang déglutit avec un peu de mal. Il jeta ensuite un regard admiratif envers Yan Tianhen.
« Tu es sûr de lui avoir vraiment dit des trucs du genre qu’il se fiche de toi, qu’il te méprise et qu’il te traite comme un esclave ?
– Oh que oui. »
Yan baissa la tête et les oreilles en hochant la tête.
« J’ai bien dit ça. »
Tout en admirant secrètement le courage de l’adolescent, Duan Yuyang demanda en plissant le front :
« Ah Hen, dis-moi la vérité : ces paroles reflètent vraiment tes pensées ?
– Bien sûr que non ! »
Ah Hen refoula ses larmes et secoua vigoureusement la tête. Il tenta de s’expliquer :
« J’étais vraiment furieux à cause du comportement tyrannique de mon grand frère et je me suis rappelé de toutes les choses importantes qu’il m’avait cachées. Alors j’ai dit n’importe quoi, tout ça pour le faire culpabiliser. Mais au fond de mon cœur, c’est mon grand frère que j’aime le plus au monde. »
Duan Yuyang posa une main sur l’épaule de Yan Tianhen et fit d’un ton plutôt compliqué :
« C’est bien que ce ne soient pas tes vraies pensées mais Ah Hen, tu savais pertinemment que tes paroles allaient forcément rendre ton grand frère triste. Chacune de tes mots a dû poignarder son cœur, ah. »
Yan Tianhen en resta confus un moment, puis fixa stupidement son ami.
« Mon cher Ah Hen, ah ah, réfléchis un peu. Si c’était ton grand frère qui t’avait dit ça, qu’est-ce que tu aurais ressenti ? »
Bien que Duan Yuyang pouvait dire qu’il était bien plus proche de Yan Tianhen que de Lin Xuanzhi, cela ne l’empêchait pas de lui dire franchement les choses.
Il était vrai que Lin Xuanzhi s’était montré bien trop tyrannique dans cette histoire et que cela pouvait aisément provoquer des malentendus. Mais on pouvait supposer qu’il avait ses raisons et des étrangers ne pouvaient clairement pas les deviner par eux-mêmes. Ces temps-ci, il y avait bien des tas de gens qui disaient que Lin Xuanzhi et Yan Tianhen jouaient les frères en apparence mais qu’en réalité, ils étaient jaloux l’un de l’autre et qu’ils jouaient complètement la comédie.
Quand Duan Yuyang avait entendu ce genre de ragots pour la première fois, il avait failli bondir et jurer. Personne ne savait mieux que lui à quel point Lin Xuanzhi traitait bien son petit frère.
Même si au début, l’attitude de Lin Xuanzhi n’était pas très claire et qu’il semblait avoir eu l’esprit confus, depuis qu’il avait éveillé son feu spirituel d’Artisan, Duan Yuyang avait tout vu de la manière dont il traitait Yan Tianhen.
Du coup, il voulait bien venir en aide à Lin Xuanzhi en plaçant quelques mots en sa faveur.
En silence, Yan Tianhen se mit également à envisager les choses d’un autre point de vue.
S’il était Lin Xuanzhi et que son petit frère lui avait dit de telles choses…
Yan Tianhen eut soudain l’impression d’avoir été frappé par la foudre. Son corps tout entier se raidit. Il… Il aurait voulu se pincer les lèvres et pleurer de nouveau !
Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !
En voyant ça, Duan Yuyang fit rapidement :
« C’est pour ça que ton grand frère s’est aussi senti triste. Bien qu’il semble immunisé contre les lames et les poisons, son cœur n’est-il pas fait de chair après tout ? »
Secoué et perdu, Yan Tianhen gigota sur le divan. Il fit :
« Mais que dois-je faire alors ? Mon grand frère n’a quand même pas cru tout ce que j’ai dit, hein ?
– Qui sait ? soupira Duan Yuyang avec impuissance. Je ne suis pas lui. Mais même s’il ne t’a pas pris au sérieux, il sera quand même triste. »
Yan Tianhen songea alors à retourner voir son grand frère pour éclaircir les choses. Rien qu’en songeant que Lin Xuanzhi pouvait être triste à cause de ses paroles vicieuses, il en avait le cœur brisé.
Toutefois, dès qu’il souleva un peu ses fesses du divan, il se rappela le moment où Lin Xuanzhi lui avait dit de dégager d’un air glacial et impitoyable.
Ses fesses se reposèrent sur le divan.
« Je ne veux pas retourner là-bas, fit-il en faisant la moue. Il y a certaines choses que je n’aurais vraiment pas dû dire, mais il n’a pas voulu me mettre au courant qu’il allait épouser quelqu’un et aller dans une autre secte. Il prend toutes les décisions pour moi et refuse d’écouter mon avis. Ça, c’est bien vrai.
– Certes, mais…
– Je reste ici ce soir. »
Yan Tianhen était clairement encore fâché. Il jeta un regard brûlant d’espoir à son ami :
« Frère Yuyang, laisse-moi rester juste pour la nuit, tu veux ? »
Naturellement, Duan Yuyang n’allait pas insister pour que l’adolescent s’en aille. En plus, il se disait que les deux frères s’étaient vraiment montrés trop impulsifs aujourd’hui et que ça leur ferait du bien de rester un peu séparés. Cela leur permettrait de se calmer. Et quand ils se reverraient le lendemain, il y avait fort à parier qu’ils se réconcilieraient sur-le-champ.
Du coup, Duan Yuyang ne tenta pas de dissuader Yan Tianhen et l’aida à s’installer pour la nuit. Il se leva ensuite et quitta la pièce. Il prit la Cloche Transmet Voix et l’agita plusieurs fois afin d’envoyer un message à Lin Xuanzhi.
« Tu as trouvé Ah Hen ? »
La voix de Lin Xuanzhi était claire, mais un peu rauque.
Duan Yuyang s’était douté que l’état d’esprit du jeune homme n’était guère mieux que celui de Yan Tianhen. Il fit brièvement :
« Il vient juste d’arriver pour me voir, tu avais vu juste. »
Lin Xuanzhi poussa un soupir de soulagement.
« Tu es le seul en qui il a confiance. »
Cela réjouit Duan Yuyang intérieurement. Il fit :
« Ah Hen va rester chez moi ce soir. Je te le renverrai demain. Il a dû pleurer un bon moment parce qu’il avait les yeux tous enflés. Au fait, il ne pensait pas tout ce qu’il t’a dit, alors n’en veux pas trop à ce petit. »
Lin Xuanzhi garda le silence un moment, avant de faire d’un ton léger :
« Il ne pensait pas tout ce qu’il a dit, mais cela veut dire qu’il en pensait une partie. Ce n’est pas moi qui veux lui en vouloir, c’est plutôt lui qui m’en veut. »
Duan Yuyang lui conseilla alors de bonne foi :
« Bien que Ah Hen a l’air plutôt joyeux et naïf, tu as déjà dû t’apercevoir qu’il souffre d’un complexe d’infériorité et qu’il est très sensible. Si tu as de la peine pour lui, alors montre-toi un peu plus tolérant, non ?
– Je sais, concéda Lin Xuanzhi d’un ton léger. Mais il faut parfois souffrir un peu pour réussir. »
Duan Yuyang hocha la tête, songeant à son propre petit frère et comment il avait fini en étant gâté pourri.
Lin Xuanzhi poursuivit :
« Quand nous entrerons demain dans le Royaume Secret de la Frontière d’Alchimie, laisse-le venir avec toi d’abord. Il a un passe. »
Stupéfait, les sourcils de Duan Yuyang s’envolèrent.
« Tu ne vas vraiment pas t’occuper de lui ?
– Je vous suivrai tous les deux de loin. Je veux d’abord voir la situation. »
Duan Yuyang hésita un moment avant de faire :
« Il est aussi très bouleversé. Alors même si tu veux le faire souffrir un peu, ne le laisse pas mariner trop longtemps.
– Ne t’en fais pas, fit Lin Xuanzhi en lâchant un rire amer. Je suis toujours plus rapide à m’attendrir que lui. »
Duan Yuyang voulut ajouter quelque chose mais de son côté, Lin Xuanzhi avait déjà rangé la Cloche Transmet Voix.
Duan Yuyang ne put s’empêcher de claquer sa langue, vivement impressionné. C’était incroyable à quel point ces deux frères pouvaient être si proches. Si cela avait été Duan Yuhao et lui, ils se seraient franchement battus et tapés dessus jusqu’à ce que ce soit réglé. Jamais l’un d’eux n’aurait éprouvé de la tristesse ou de l’impuissance.
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Au moment où le jeune homme allait regagner sa maison, sa Cloche Transmet Voix s’agita plusieurs fois.
« Autre chose, fit Lin Xuanzhi d’un ton grave, ne fais pas dormir Ah Hen par terre ce soir. Donne-lui un autre lit.
– Je ne suis pas du genre à martyriser les enfants, se défendit Duan Yuyang. Ne t’en fais pas, mon lit est assez large et bien chaud.
– Ce que je veux dire, c’est que vous ne devez pas dormir dans le même lit.
– … »
Putain, c’était quoi le problème s’il partageait son lit avec son Henhen chéri ? Ce Lin Xuanzhi était bien trop autoritaire et possessif, pas vrai ?
Peu importe, par amour pour son Ah Hen qui était si gentil et adorable, le jeune maître Duan n’allait pas se battre avec Lin Xuanzhi pour le moment.
Tôt le lendemain matin, les disciples du Tournoi des Cent Familles qui avaient été qualifiés pour la dernière manche de la compétition se rassemblèrent de bonne heure devant les portes de la secte du Pic Céleste.
C’était un alchimiste de cette secte qui avait laissé derrière lui le Royaume Secret de la Frontière d’Alchimie. Il pouvait s’écouler plusieurs dizaines d’années entre chaque ouverture, voire plusieurs centaines d’années. Le portail de téléportation se trouvait à l’entrée de la secte du Pic Céleste. C’était un devin de la secte qui calculait à chaque fois la date de l’ouverture du portail.
Avant
l’ouverture du royaume secret,
de nombreux disciples étaient déjà en train de
chuchoter discrètement. Ils se frottaient tous les mains et
serraient les poings, prêts à se ruer sur-le-champ afin
de montrer de quoi ils étaient capables.
Lin Xuanzhi conduisit tous les disciples Lin devant les portes dans la montagne.
Dès qu’il apparut, beaucoup de gens se regroupèrent autour de lui pour prendre contact avec lui et lui lécher les bottes.
« Artisan Lin, j’ai entendu dire qu’il y a tout plein de mécanismes dans le Royaume Secret de la Frontière d’Alchimie. Et si tu venais avec nous ? Nous te protégerons quand il le faudra. »
Lin Xuanzhi lui répondit d’un ton léger :
« Inutile de se donner cette peine. Nos entrées sont différentes, je ne sais pas si nous pourrons nous croiser à l’intérieur. »
Une autre personne fit :
« Artisan Lin, il paraît que ce royaume secret va rester ouvert un mois entier. Est-ce que tu comptes forger un outil à l’intérieur ?
– Cela dépend naturellement de la situation à l’intérieur, répondit Lin Xuanzhi. Si l’environnement le permet, alors oui.
– Ya, puis-je discuter un peu avec l’Artisan Lin ? fit un jeune maître d’une noble famille dont les yeux brillaient. Il y a un outil magique que j’aimerais faire forger au plus vite. Si tu avais le temps… »
Lin Xuanzhi sourit sans rien dire. Ses yeux ne cessaient de dériver du côté de la famille Duan.
Yan Tianhen ne semblait pas aussi malheureux que l’avait dit Duan Yuyang. En tout cas, il suivait son ami en parlant, riant et sautant tout autour.
« Xuanzhi, comment se fait-il que ton petit frère ne te suive pas aujourd’hui ? »
Cette simple question tira Lin Xuanzhi de ses pensées.
Ji Yunwei tenait une des pattes du renard spirituel à neuf queues et l’agitait en direction de Lin Xuanzhi.
Ce dernier détourna les yeux pour les poser sur son ami.
« Tu vas aussi entrer dans ce royaume secret ?
– Non, répondit Ji Yunwei en secouant la tête. Je suis juste venu accompagner les disciples de ma famille qui vont participer. Ce Royaume Secret de la Frontière d’Alchimie ne m’intéresse pas du tout et en plus, un mois c’est trop long. Je préfère traîner dehors. »
Derrière Ji Yunwei se trouvaient plusieurs disciples de la famille Ji. Le style de cette famille était très particulier : chaque disciple était accompagné d’une ou plusieurs bêtes démoniaques, et pas de bas niveau.
Lin Xuanzhi s’enquit :
« Tu t’entends bien avec ce renard spirituel ? »
Le jeune homme eut un léger rire, visiblement très satisfait.
« On s’entend bien, bien sûr qu’on s’entend bien. Après avoir dressé tant de bêtes démoniaques féroces, c’est un sacré changement que de tomber sur une petite bête démoniaque bien élevée, intelligente, sensible et qui sait faire le mignon. »
Bien entendu, le renard spirituel ne montrait pas ses neuf queues. Il n’avait à présent plus qu’une seule queue touffue. C’était un sort instinctif de protection du clan des renards à neuf queues — un renard démoniaque avec une seule queue attirait bien moins l’attention et la convoitise des humains qu’un renard spirituel à neuf queues.
Lin Xuanzhi sourit sans commenter.
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Plusieurs membres de la famille Baili arrivèrent à leur tour. Baili Yunshan tira son second grand frère par la manche. Dès qu’il vit Lin Xuanzhi, il se dirigea vers lui et demanda d’un ton excité :
« Frère Lin, tu veux venir avec nous, ah ? »
Hormis ce petit jeune maître, tous les autres membres de la famille Baili étaient des cultivateurs des éléments. Lin Xuanzhi vit au premier regard que la mission de ces cultivateurs des éléments était de protéger leur jeune maître.
Il eut un léger sourire et répondit :
« J’en serai ravi. »
Baili Yunshan eut un rire joyeux.
Ji Yunwei ne voulait pas encombrer son ami Lin Xuanzhi de gens qui pourraient le retarder, mais il conservait son sens des responsabilités en tant que jeune maître de la famille Ji. Il fit donc :
« Si ça ne te gêne pas, tu pourrais aussi prendre avec toi ces gens de ma famille ? »
Plusieurs jeunes de la famille Ji jetèrent des regards empressés à Lin Xuanzhi.
Ce dernier sourit et assura :
« Pas de problème. »
Ji Yunwei asséna alors une lourde tape sur l’épaule d’un des jeunes disciples à côté de lui et fit :
« Suivez bien le jeune maître Lin et comportez-vous bien !
– En en ! »
La famille Duan se trouvait non loin de la famille Lin, mais tous les gens autour d’eux venaient uniquement de familles d’élite
Duan Yuhao repéra Yan Tianhen. Il fronça les sourcils et fit d’un ton de dégoût :
« Qu’est-ce qu’il fout dans notre famille Duan ? »
Duan Yuyang lui jeta un regard en coin.
« C’est ce jeune maître qui l’a invité à venir. Tu as une opinion à ce sujet ? »
Cependant, au moment où Duan Yuhao allait partager son opinion, Duan Yuyang lui coupa l’herbe sous le pied :
« Garde-la pour toi et tais-toi. Je ne t’écouterai pas de toute manière. »
Duan Yuaho : « … »
Putain, ce Duan Yuyang l’énervait vraiment.
Note de Karura : Le dernier pan du Tournoi des Cent Familles va débuter. Il va se passer tout plein de choses dans ce royaume secret et certains couples vont progresser dans leur relation ~
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