La Renaissance du Suprême Immortel 293

Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !

Chapitre 293 : Ah Gu verse une larme


Après avoir quitté le pavillon de la Lune Flottante, Yan Tianhen prit la main de Lin Xuanzhi et demanda :

« Grand frère, qu’est-ce qu’on fait maintenant ?

– Cela fait longtemps que tu n’as pas vu Ah Gu, pas vrai ? »

L’adolescent hocha la tête.

« Où est-il logé, ah ?

– J’ai demandé à Qing Zhu de l’aider à se trouver un logement. Il s’agit d’une maison privée qui est très proche d’une montagne déserte. »

Yan Tianhen devint aussitôt impatient.

« Grand frère, allons voir Ah Gu ! »


Dès que les membres de la famille Lin étaient arrivés dans la cité Mystérieuse, Lin Xuanzhi avait demandé à Qing Zhu de chercher discrètement un endroit convenable pour que Ling Chigu puisse se cacher et y loger. Qing Zhu se montra très efficace : il trouva rapidement une maison au pied d’une montagne déserte. Comme des gens étaient morts dans cette maison, elle contenait pas mal de Qi Yin, donc les cultivateurs ne pouvaient pas y demeurer trop longtemps.

Cela faisait longtemps que le propriétaire souhaitait se débarrasser de cette ‘maison hantée’, alors il la céda à Qing Zhu à un prix très bas.

Qing Zhu fut naturellement ravi d’avoir déniché cette bonne affaire. Comme il n’avait pas du tout peur de Ling Chigu et que c’était plus pratique pour ses déplacements, il emménagea avec le cadavre dans cette habitation de trois bâtiments. Lin Xuanzhi avait également prévu d’utiliser cette maison comme sa ‘résidence’ dans la cité Mystérieuse.


Lin Xuanzhi arriva en tenant la main de son petit frère. Ils s’approchèrent de la porte, mais il semblait que Qing Zhu n’était pas là pour le moment.

La personne qui leur ouvrit fut Ling Chigu. Il portait du noir de la tête aux pieds. En plein jour quand il apparut à la porte, il apporta soudain l’impression que le soleil était plus terne. Il y avait un contrat entre Ling Chigu et Yan Tianhen, voilà pourquoi il leur avait ouvert. Si cela avait été quelqu’un d’autre, Ling Chigu n’aurait pas fait le moindre bruit et aurait fait comme s’il n’y avait personne à la maison.

Ah Bai et Hu Po avaient encore un peu peur de lui, alors ils n’osèrent entrer qu’en suivant soigneusement Yan Tianhen. Au contraire, Feng Jingyu fut très excité en voyant Ling Chigu, alors il s’envola vers lui et le frappa au visage d’un coup d’aile.

Ling Chigu resta immobile. Une paire d’yeux noirs se posa sur le phénix avec un regard mort qui n’appartenait qu’au cadavre.


Yan Tianhen se renfrogna et regarda Feng Jingyu qui volait partout avec excitation, comme s’il avait avalé de la drogue après avoir frappé Ling Chigu.

« Pluplume, pourquoi tu as frappé mon Ah Gu ? »

Le phénix pépia deux fois, puis il replia ses ailes et atterrit sur la tête du cadavre. Les deux plumes au sommet de son crâne s’agitèrent un peu, l’oiseau semblant très fier de lui.

« Tu ne peux pas comprendre. Si c’était avant, comment ce roi aurait-il une chance de frapper ce visage fermé comme un cercueil ? À présent que cette chance s’offre à moi, j’ai autant la saisir, ah ? »

Le coin des lèvres de l’adolescent frémit.

« Tu es vraiment un gamin. »


Feng Jingyu roula au milieu des cheveux épais de Ling Chigu, exprimant le mot “déchaîné” à son comble. Sa voix juvénile fit d’un ton enfantin :

« Je suis encore un bébé phénix, j’ai le droit d’être un gamin ! Si tu n’es pas content, tu n’as qu’à me mordre, mords-moi, ah ! La la la ! »

Yan Tianhen roula des yeux, puis il gonfla les jours et fit :

« Ah Gu, mords-le ! »

Feng Jingyu était encore en train de rouler sur la tête de Ling Chigu quand tout à coup, son petit corps rondelet se fit attraper par une grosse main gelée.

Feng Jingyu : « !!! »


Ling Chigu retira l’oiseau de sa tête et le tint à hauteur de ses yeux pour l’observer.

Feng Jingyu avait si peur qu’il n’osait pas bouger. Il craignait que cette main qui enserrait son corps ne se referme soudain avec force et ne l’écrase pour faire de lui un phénix mort.

Naturellement, il n’allait sûrement en mourir mais même sans ça, ça faisait mal, ah !

Feng Jingyu pépia faiblement deux fois, tentant de jouer les misérables pour attendrir le cœur de Ling Chigu.

Ce dernier toutefois resta incroyablement menaçant… Non, il le regardait dans un silence de mort, mais sa main ne bougea pas du tout. Tout parut figé un moment.


Le cœur de Feng Jingyu se mit à battre plus vite sous un tel regard et il s’affola un peu. Puis il rassembla son courage et pépia faiblement deux fois avant de faire :

« Tu n’as pas vraiment l’intention de me mordre, hein ? Je n’ai pas beaucoup de viande sur moi, ça ne suffira pas à te nourrir. Et si tu attendais que je grandisse un peu et que je prenne du poids avant de songer à me manger ? »

Lui, le grand Phénix Empereur de l’Ouest, avait toujours été un grand héros capable de s’incliner et de se soumettre, ou bien de se tenir droit !


Ling Chigu resta immobile, comme un pantin sans la moindre conscience — bien qu’il n’avait effectivement aucune conscience en tant que personne.

Yan Tianhen se sentit à son tour un peu paniqué. Il craignait que le cadavre ne presse vraiment le poing et n’écrase Feng Jingyu, alors il se racla la gorge et fit :

« Au fait, je plaisantais tout à l’heure, alors ne t’énerve pas trop. Ah Gu, ah, et si tu relâchais Pluplume pour qu’il s’excuse, d’accord ? »

Ling Chigu baissa les yeux pour regarder Feng Jingyu, qui n’osait plus bouger dans cette situation effrayante. Il regrettait de s’être montré trop présomptueux tout à l’heure et d’avoir oublié que Ling Chigu n’était plus celui qu’il était avant. Ce fut à ce moment que le cadavre agit.


Il souleva le petit oiseau dans sa main et le plaça juste sous ses yeux. Puis ses yeux noirs se remplirent soudain d’une tristesse indescriptible, comme un chagrin de dix mille ans.

Feng Jingyu en resta stupéfait, puis il reçut sur la tête une grosse goutte d’eau.

Cela stupéfia aussi Yan Tianhen qui ne put s’empêcher de crier ensuite :

« Grand frère, Ah Gu a versé une larme ! »

Lin Xuanzhi regarda attentivement les yeux du cadavre et son regard s’assombrit un peu.

« J’ai vu. »

Le phénix paniqua :

« Je, je n’ai rien à voir dans tout ça, ah. Je ne l’ai pas martyrisé, ce n’est pas de ma faute, ah ! »


Ling Chigu ouvrit soudain la main et le phénix se retrouva tout à coup libéré. Il tomba d’abord, mais réagit vite. Il battit des ailes pour défier la gravité et s’envola sur la tête de Yan Tianhen en un clin d’œil. Sous le choc, il se tapota le torse de son aile et se plaignit :

« Bon sang, ce roi a eu la trouille de sa vie. J’ai bien cru que ma petite vie allait s’arrêter là ! »

Ling Chigu n’avait versé qu’une seule et unique larme, puis était resté dans son silence habituel, sans bouger et sans dire un mot. Il ne pouvait même pas bouger sans instructions.

Yan Tianhen demanda d’un ton médusé :

« Grand frère, pourquoi est-ce que Ah Gu a pleuré, ah ? »

Lin Xuanzhi jeta un regard significatif au phénix.


Ce dernier explosa :

« C’est quoi ce regard que tu me lances ? C’est ce roi qui devrait pleurer, non ?! Qui sait si en voyant à quel point ce roi est beau, il ne s’est pas senti inférieur et s’est mis à pleurer ? Ah là là. »

Lin Xuanzhi répliqua d’un ton moqueur :

« Faut-il qu’il soit aveugle pour vouloir faire un concours de beauté contre toi, un oiseau ? »

Feng Jingyu s’étouffa un moment, puis bomba le torse et se défendit :

« Même si je suis un oiseau, je suis le plus splendide des oiseaux ! »

Lin Xuanzhi lui jeta un regard soupçonneux.

« Tu ne connais vraiment pas Ling Chigu d’avant ? »

Le phénix prit un air perplexe.

« Il vient du nord et moi du sud. Une distance incommensurable nous sépare, alors comment pourrait-on se connaître ? Je l’ai peut-être croisé une ou deux fois tout au plus. Par contre, j’ai entendu beaucoup parler de ses exploits. »


À peine eut-il prononcé ces mots que Feng Jingyu fut soudain frappé par l’illumination. Il s’écria :

« Je sais ! »

Les yeux de Yan Tianhen s’illuminèrent.

« Qu’y a-t’il ?

– Ce type devait avoir le béguin pour moi de son vivant, fit joyeusement le phénix, mais il ne pouvait pas me déclarer sa flamme. Alors même après sa mort, il ne m’a jamais oublié. Et quand il m’a vu, il s’est souvenu de son passé tragique et n’a pas pu s’empêcher de pleurer… Ai, que voulez-vous ? Telle est la puissance du charme de ce roi. »

Yan Tianhen : « … »

Lin Xuanzhi : « … »

L’ignorant Ling Chigu resta inexpressif.

Le fait qu’il venait de pleurer restait un mystère. Techniquement, il n’avait pas pleuré mais juste versé une larme. En tout cas, personne ne pouvait expliquer pourquoi il s’était subitement mis à verser une larme et personne ne savait si c’était dû à un brin de conscience restant ou bien si c’était une réaction purement physiologique.


* * *


Qing Zhu, qui était sorti régler une affaire, revint juste à ce moment. Dès qu’il entra, il eut un grand sourire.

« J’ai entendu vos voix à l’instant, alors je me disais bien que c’était vous.

– Frère Zhuzi Le ‘Zi’ ajouté à la fin d’un prénom dénote de la familiarité et de l’affection. (1) ! l’appela Yan Tianhen avec affection.

– Tu devrais l’appeler oncle, » rectifia Lin Xuanzhi.

Yan Tianhen fit la moue.

« Mais je l’ai toujours appelé frère Zhuzi depuis tout petit, ah. »

Cela fit rire Lin Xuanzhi.

« Je l’appelle oncle mais toi, tu l’appelles frère. Ça voudrait dire que tous les deux, nous n’appartenons pas à la même génération, non ? »


Yan Tianhen réfléchit un moment, puis se tapa le front.

« Tu as raison ah. Si c’était le cas, tu devrais aussi m’appeler ‘oncle’. »

Au moment où Lin Xuanzhi allait hocher la tête, il entendit son petit frère ajouter :

« Grand frère, et si tu m’appelais oncle ? »

Lin Xuanzhi : « … »

Comment se faisait-il qu’il avait l’impression que Ah Hen avait mal tourné durant ces quelques jours où ils ne s’étaient pas vus ?


Cela fit longuement rire Qing Zhu, puis il demanda :

« Comment ça se passe pour vous deux dans la secte ? Personne ne vous embête ?

– Mes condisciples sont des gens avec qui on peut facilement s’entendre et tous mes grands frères et sœur martiaux prennent bien soin de moi, » répondit Lin Xuanzhi.

De son côté, Yan Tianhen poussa un gros soupir.

« Mon maître est vraiment puissant et il veut bien m’apprendre, mais sa personnalité… c’est une toute autre histoire. »


Qing Zhu avait vu cet adolescent grandir alors quand il entendit ça, il demanda aussitôt avec inquiétude :

« Est-ce que l’Honorable Huai Yu t’a fait quelque chose ? »

Yan Tianhen hocha tristement la tête et fit d’un ton abattu :

« C’est normal qu’il me demande de m’occuper des poulets, de nourrir les canards et de lui faire à manger, bon. C’est aussi raisonnable qu’il demande une compensation à mon grand frère pour les plantes spirituelles que j’ai détruites. Mais il veut encore complètement vider mon grand frère à sec, c’en est vraiment trop ! »

En apprenant ça, Qing Zhu plissa le front.

« Je n’ai jamais entendu dire que Huai Yu était si méchant et rude, et qu’il aimait profiter des gens, ah. »


Pour être honnête, quand Lin Xuanzhi avait vu la liste de l’autre homme, il avait été abasourdi par la quantité de demandes. Mais quand ils avaient descendu la montagne et qu’il avait entendu son petit frère lui parler du Livre Obscur des Poisons, il s’était dit que dans ce cas, l’Honorable Huai Yu n’était pas si exigeant que ça.

Après tout, tout ce qu’il demandait pouvait s’acheter avec de l’argent. C’était juste une question d’avoir les moyens. Par contre, ce qu’il enseignait à Yan Tianhen, c’était véritablement quelque chose qu’on pouvait découvrir mais pas rechercher, une opportunité énorme que tout l’or du monde ne permettrait pas de s’offrir.

On voyait tout de suite que ça en valait la peine.


Bien que Lin Xuanzhi ne parvenait pas à se rappeler sur le coup de quel rang était ce Livre Obscur des Poisons ou bien entre les mains de qui était apparu autrefois ce manuel secret, il était sûr et certain qu’il s’agissait clairement d’un manuel de niveau élevé qui ferait sensation même dans les Neuf Royaumes.

Plus important encore, l’attribut de feu Yin dans le corps de Yan Tianhen était complètement compatible avec cette méthode. Il allait donc pouvoir progresser plus rapidement dans sa cultivation et réduire le danger de faire exploser le fourneau, chose qui l’inquiétait énormément auparavant. Ce danger pourrait même être totalement éliminé.

Quant à La Méthode d’Alchimie du Grand Ciel, Yan Tianhen pouvait naturellement la pratiquer mais pour ça, il devait d’abord augmenter son niveau de cultivation. Ce n’était qu’à cette condition qu’il pourrait pratiquer de nouveau l’alchimie avec un meilleur contrôle.

Une méthode pour raffiner des poisons et une méthode pour raffiner des remèdes. Il était sûr que Yan Tianhen pourrait cultiver des pilules de poison et médicinales à l’avenir.


En songeant à ça, Lin Xuanzhi sourit et fit d’un ton léger :

« Puisqu’il a accepté l’Honorable Huai Yu comme son maître, cette piété filiale est indispensable. Peut-être que s’il a demandé toutes ces choses, c’est pour une raison importante. »

Qing Zhu était férocement protecteur envers son petit Ah Hen. Encore un peu mécontent, il fit :

« Comment un maître peut-il profiter ainsi de son disciple ? Ah Hen, si tu veux, nous irons demain ensemble sur la montagne pour dire deux mots à cet Honorable Huai Yu. J’aimerais bien voir de mes propres yeux quel genre de personne il est. »


Yan Tianhen ne faisait que se plaindre pour jouer les enfants gâtés. Jamais il n’aurait pensé que Qing Zhu allait autant s’énerver. Il s’empressa de faire :

« Ce n’est pas la peine ! Mon maître est très strict, mais il me traite assez bien. Il me laisse utiliser son champ de plantes spirituelles pour m’entraîner et me signale même mes erreurs !

– N’est-ce pas ce qu’un maître doit faire ? » répliqua Qing Zhu d’un air sombre.

L’adolescent tira la langue et réfléchit un moment avant de faire :

« Mon maître se lève au beau milieu de la nuit pour remettre la couverture sur moi, comme le faisait papa. »


Qing Zhu et Lin Xuanzhi furent tous les deux un peu surpris. Les yeux de Lin Xuanzhi s’assombrirent.

« Il remet la couverture sur toi au beau milieu de la nuit ? Il n’a rien fait d’autre à part ça, hein ? »

Par exemple, des gestes déplacés.


Note de Karura :

Huai Yu : Ouin, je suis injustement accusé de pédophilie !

Lan Yue : Je t’avais dit que tu ferais mieux de révéler ton identité !


Notes du chapitre :
(1) Le ‘Zi’ ajouté à la fin d’un prénom dénote de la familiarité et de l’affection.






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