La Renaissance du Suprême Immortel 332

Chapitre 332 : Autant pour moi


Afin d’éviter d’entendre ce qu’il ne devait pas ou ne voulait pas entendre, Huai Yu stoppa rapidement l’élan de Yan Tianhen qui aurait bien aimé continuer à parler. Il fit :

« Puisque nous avons à présent un fourneau d’alchimie convenable, il est temps de s’y mettre. Ton maître va t’apprendre à raffiner des pilules. »

Yan Tianhen hocha la tête avec enthousiasme.

« Oui, ah ! Je veux apprendre très vite. Comme ça, je pourrai les vendre et aider mon grand frère à éponger ses dettes au plus vite ! »

Huai Yu prit une grande inspiration et tâcha d’ignorer le plus possible l’existence de Lin Xuanzhi. Il se lança :

« Raffiner des pilules de poison est en fait très simple. Je te ferai une démonstration tout à l’heure, tu pourras regarder. Au fait, tu arrives à pratiquer les sceaux de main les plus simples du Livre Obscur des Poisons ? »


Yan Tianhen hocha la tête.

« Le mois dernier, je les ai pratiqués des centaines de fois par jour. C’est devenu si naturel pour moi que je pourrais même le faire la tête en bas ! »

Huai Yu éprouva enfin un peu de satisfaction.

« Voilà ce que je veux entendre. »

Si quelqu’un entendait cette conversation entre un maître et son disciple, sa mâchoire se décrocherait certainement. Le Dao de l’alchimie était particulièrement difficile. Même si le maître montrait pas à pas les différentes étapes à son disciple, il faudrait en général à ce dernier de trois à cinq mois pour être en mesure de se lancer. Pourtant, Huai Yu venait de dire que Yan Tianhen pouvait apprendre rien qu’en le regardant faire une fois et en plus, Yan Tianhen ne voyait aucun problème là-dedans…


Huai Yu se tourna et se dirigea vers l’arrière-montagne en disant

« Il y a là-bas une chambre secrète qui sert exclusivement aux retraites spirituelles. On peut également s’en servir pour pratiquer l’alchimie. Comparé aux autres endroits, le Qi spirituel y est bien plus riche et plus paisible, ce qui convient tout à fait à l’alchimie. »

Yan Tianhen hocha la tête et s’enquit :

« Maître, si j’ai besoin de plantes spirituelles, je pourrais les prendre directement de vos champs ?

– C’est quoi, cette question stupide ? Ne me dis pas que tu comptais descendre de la montagne pour aller les acheter, ah ? »

Yan Tianhen se gratta le nez et ressentit une certaine joie.

« Mais les plantes spirituelles d’ici appartiennent à la secte. J’ai juste peur que ça fasse mauvais genre et que certains se disent que je me sers gratuitement. »


Huai Yu occupait un si vaste pic. Bien sûr, ce n’était pas gratuit. Il devait cultiver les plantes spirituelles pour la secte du Ciel Mystérieux.

Il faisait comme si ces plantes lui appartenaient, sauf que ce n’était pas le cas. Après tout, chaque pic envoyait des disciples récolter des plantes spirituelles tous les mois et ce n’était clairement pas en petites quantités. Si l’Honorable Huai Yu ne pouvait pas les fournir au moment voulu, ce serait inexcusable. Étant donné la longue expérience de Yan Tianhen avec les explosions de fourneaux autrefois, il était très inquiet de ses propres capacités. Il ne savait pas combien de plantes spirituelles il allait gâcher cette fois.

Malgré ça, Huai Yu agita négligemment la main.

« Tu es déjà mon disciple, pourquoi tu as peur de te servir gratuitement ? J’entretiens ces plantes spirituelles pour mon propre plaisir quand je suis content. Si je suis de mauvaise humeur et que je me mets carrément à les brûler, personne ne viendra me chercher des ennuis. Ce ne sont que quelques plantes spirituelles après tout. Tu crois que je leur envoie tellement de pilules tous les mois sans rien avoir en retour ? »


Yan Tianhen en resta éberlué.

« Maître, vous les fournissez aussi en pilules, ah ? »

Il ne l’avait jamais vu faire jusque là.

Huai Yu fit d’un ton vexé :

« Bien sûr. Tu crois que je faisais quoi dans ma maison tous les jours ? »

Yan Tianhen se sentit aussitôt honteux. Il avait toujours cru que son maître était du genre à passer ses journées à ne rien faire, comme un fainéant. Contre toute attente, il l’avait mal jugé.

Autant pour moi, autant pour moi.

Il demanda avec curiosité :

« Maître, combien de pilules par mois vous devez leur raffiner ? »

Après un moment de réflexion, l’autre homme répondit :

« Une dizaine.

– Ah ? Si peu ? »

Yan Tianhen était surpris.

Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !

« Ne t’arrête pas à la quantité, ah. Ces pilules que je raffine sont incomparables par rapport à la merde que tu trouves sur le marché, fit Huai Yu en roulant des yeux. La plupart des pilules que je prépare sont de niveau Mystérieux. Leur usage dépend des besoins du moment de la secte. »

Yan Tianhen inspira brusquement et murmura :

« Des pilules de niveau Mystérieux, ah. Maître, vous êtes vraiment trop fort. Si vous les vendiez, vous pourriez au moins vous faire cent mille pièces d’or par pilule, ah ! »

Huai Yu : « … »

Comment se fait-il que mon Ah Hen est si obsédé par l’argent ?

Il doit tenir ça de cet enfoiré de Yan Zhonghua !


Huai Yu se plaignit intérieurement jusqu’à avoir eu son content. Puis il fit :

« Les pilules de niveau Mystérieux ne sont rien. Ton maître peut carrément raffiner des pilules de niveau Terrestre ! »

Cela laissa Yan Tianhen éberlué.

« Ne dit-on pas que seul l’alchimiste Zhongli de la secte du Pic Céleste peut raffiner des pilules de niveau Terrestre ?

– Quoi, lui ? Il est loin derrière moi, répliqua Huai Yu d’un ton de dédain. Il n’y a même pas une seule vraie pilule de niveau Terrestre sur tous les Cinq Continents, sauf si on la ramène de l’extérieur. Quand une telle pilule est raffinée, elle dégage au moins l’énergie d’un cultivateur de niveau Terrestre qui réussit l’Ascension. Voilà pourquoi c’est impossible d’en fabriquer une sur les Cinq Continents. »


Perplexe, Yan Tianhen objecta :

« Mais la pilule que Pluplume a avalée était de niveau Terrestre et c’est maître Zhongli qui l’a fabriquée, ah.

– Pluplume ? »

Huai Yu lui jeta un regard en coin.

« Tu veux parler de cet oiseau que tu élèves ? »

L’adolescent hocha la tête.

« C’est sûrement une fausse pilule Terrestre qu’il a avalée. »

Peu convaincu, Yan Tianhen insista :

« Pourtant, Pluplume est resté dans le coma plusieurs mois. »

Huai Yu fit d’un ton sûr de lui et légitime :

« C’est précisément parce que cette pilule n’était pas une vraie pilule Terrestre et qu’elle avait donc tout plein d’effets secondaires merdiques. Plus une pilule est de haut niveau, plus forts sont ses effets. Si tu ingérais maintenant une pilule Terrestre, tu exploserais et tu mourrais sur le coup. Il n’y a aucune chance que tu tombes simplement dans le coma. »


Yan Tianhen n’était toujours pas convaincu. C’était parce que son Pluplume n’était pas quelqu’un d’ordinaire, mais un phénix. Après tout, un seul souffle de sa part pouvait aisément brûler des prairies entières !

L’expression de l’adolescent devait sûrement trahir ses pensées, car Huai Yu lui jeta un regard et demanda :

« Tu veux dire que ton oiseau est différent ? »

Yan Tianhen hocha la tête.

« Pluplume est bien plus puissant que n’importe quel oiseau !

– Allons, tempéra Huai Yu. Même le plus puissant des oiseaux de ce monde ne peut se comparer au phénix. Et même si un phénix ingérait une pilule Terrestre, il ne dormirait jamais pendant des mois ! »

Yan Tianhen : « … »

Justement, Pluplume est un phénix, ah.

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Il refusa d’accepter ça et persista :

« Si un phénix ne dort pas des mois après avoir avalé une pilule Terrestre, comment il réagit alors ?

– J’imagine qu’il s’énerverait et cracherait du feu partout. »

Huai Yu parut songer à quelque chose et se frotta le menton.

« Ce type est un oiseau de feu immortel à la base. Après avoir avalé une si puissante pilule, il deviendrait encore plus enragé et finirait même par se cramer lui-même. »

Yan Tianhen : « … »

Quelle pensée horrible.

Cependant, après tout ce que venait de dire son maître, Yan Tianhen commença vraiment à douter du fait que la pilule fabriquée par Zhongli Shen avait été une vraie pilule Terrestre.


« Maître, reprit-il en regardant Huai Yu et en poussant un soupir. Alors comme ça, vous êtes vraiment déjà allé dans les Neuf Royaumes. »

Huai Yu : « … »

Merde, je me suis trahi par accident.

Son mensonge dévoilé, il fit une grimace.

« Bon, je suis allé dans les Neuf Royaumes, et alors ? Ne va pas t’imaginer que rien parce que tu as un maître qui a déjà été dans les Neuf Royaumes, tu vas pouvoir te la péter et le crier sur tous les toits — cela dit, il y a effectivement de quoi se la péter, hein ? »

Yan Tianhen : « … »

Pourquoi avait-il fallu qu’il dévoile le mensonge de son maître ? Pourquoi avait-il cru que l’autre se sentirait coupable et honteux de lui avoir menti ?

Comment avait-il pu oublier après tout ce temps à quel point son maître était sans gêne ?

Autant pour moi, autant pour moi !


* * *


Avant de faire entrer Yan Tianhen dans la chambre secrète dans l’arrière-montagne, Huai Yu s’arrêta et lui jeta un regard songeur.

« Tu es bien sûr de vouloir cultiver pendant huit shichen par jour et pratiquer l’alchimie huit autres shichen par jour ?

– Oh que oui ! »

Yan Tianhen hocha la tête et ajouta d’un ton triste :

« Je dois rentabiliser au maximum mes journées.

– L’idée est bonne, mais… »

Huai Yu plissa les yeux et demanda d’un ton dubitatif :

« Il n’y a que douze shichen dans une journée. Où est-ce que tu vas trouver les quatre autres ? »

Yan Tianhen : « … »

Ah, c’était effectivement exact !

L’adolescent sentit un souffle de vent le balayer. Un problème aussi important, pourquoi il n’y avait pas plus réfléchi avant ?! QAQ


Peu importait le nombre de shichen dans une journée, Huai Yu se réjouissait du changement d’attitude de son disciple. Bien sûr, si cela n’avait rien eu à voir avec Lin Xuanzhi, cela aurait été parfait pour lui. Enfin, le Ciel n’exauçait pas toujours les vœux des gens, ah. Il franchit la porte et la referma derrière eux.

Cette salle secrète n’était pas bien grande mais comme l’avait dit Huai Yu, le Qi spirituel était très riche. Cela convenait donc tout à fait pour le raffinage de pilules. Les murs étaient incrustés de perles lumineuses alors même sans lanterne, l’endroit était très bien éclairé.

Huai Yu s’assit en tailleur et sortit plusieurs plantes spirituelles d’alchimie de son anneau de stockage.

L’alchimie ne nécessitait pas que des plantes spirituelles, il fallait aussi parfois des matériaux spéciaux tels que les Cinq Venimeux, des parties de monstres et de bêtes démoniaques, et même des noyaux de bêtes démoniaques. Cependant, la méthode la plus basique restait de fabriquer une pilule avec des plantes spirituelles.

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Huai Yu demanda :

« Tu reconnais ces plantes ? »

Yan Tianhen hocha la tête.

« Je les reconnais. »

Il s’empressa ensuite de lui réciter le nom de ces plantes spirituelles et détailla leurs divers usages et propriétés selon Le Livre Obscur des Poisons.

Après avoir entendu ça, Huai Yu hocha la tête.

« C’est convenable. Ah Hen, sache que toutes les plantes spirituelles peuvent être raffinés en pilules médicinales ou bien en pilules de poison. Tout dépend de ce que fait l’alchimiste. »

Il regarda son disciple et ajouta :

« Est-ce que tu sais pourquoi les gens disent que les alchimistes sont les pires personnes à provoquer ? »


Yan Tianhen réfléchit un moment, puis proposa :

« C’est parce que tout ce qui est rare est précieux, et il n’y a que peu d’alchimistes.

– C’est complètement faux, le détrompa son maître. Quelle importance si les alchimistes sont si peu nombreux ? Pour les gens vraiment très puissants, les choses les plus rares ne sont qu’ordinaires à leurs yeux. Non, la raison principale pour laquelle personne n’ose offenser un alchimiste, c’est parce que si l’alchimiste ajoute par inadvertance un petit extra à sa pilule quand il la raffine, ce sera impossible à déceler. Et si quelqu’un avale cette pilule, cela pourra provoquer un désastre. »

Yan Tianhen comprit subitement.

« C’est donc ça ! »

Huai Yu étira les lèvres en un sourire moqueur.

« Bien sûr que c’est ça. Ce n’est pas pour une question de rareté que toute grande famille entraîne ses propres alchimistes. Ils préfèrent dépenser plein d’argent pour faire venir un alchimiste comme invité de marque, plutôt que de se mettre en danger pour économiser un peu. »


Yan Tianhen le fixa d’un air d’envie. S’il pouvait devenir un puissant et célèbre alchimiste, il serait alors en mesure d’aider son grand frère à gagner les faveurs des grandes familles !

Cependant, une pensée le frappa soudain —

« Mais maître, vous n’aviez pas dit que je ne pouvais devenir qu’un Maître des Poisons et que ce ne serait pas facile pour moi de devenir un alchimiste ? »

On pouvait sentir sa déception dans ses paroles.

Huai Yu eut un sourire en coin énigmatique :

« Les Maîtres des Poisons sont bien plus recherchés que les simples alchimistes. Pour une grand famille, c’est plus important d’avoir un Maître des Poisons que dix alchimistes, car il pourra juger rien qu’avec son nez et ses mains si une pilule achetée à l’extérieur représente un danger ou pas. De toutes les personnes qu’une famille peut inviter dans ses rangs, le Maître des Poisons est la personne la plus précieuse, capable de faire tout ce qu’il veut dans les Neuf Royaumes. »

Yan Tianhen sentit soudain son cœur faire un bond, comme s’il avait déjà atteint le summum de son existence.


« Bien, je vais commencer à raffiner la pilule maintenant. Observe bien. »

Huai Yu commença à pratiquer les sceaux de main.

Yan Tianhen s’écria soudain :

« Attendez ! »

Huai Yu lui jeta un regarda mauvais et fit d’un ton lourd de menaces :

« Si tu oses ouvrir de nouveau la bouche comme ça pendant que je pratique l’alchimie, je ne donne pas cher de ta peau. »

Yan Tianhen se recroquevilla, apeuré, mais fit tout de même :

« Maître, vous avez oublié de prendre un fourneau. Vous voulez que je vous prête Rouroule ? »

Huai Yu : « … C’est quoi ça, Rouroule ? »

Yan Tianhen sortit son fourneau d’alchimie et expliqua :

« C’est lui. Regardez le sumac enroulé autour, voilà pourquoi je l’ai appelé Rouroule ! »

Huai Yu : « … »

Heureusement que Yan Tianhen n’avait pas eu à choisir son propre nom à l’époque !


Note de Karura : Après Pluplume, voici Rouroule !

Eh oui, notre Ah Hen a un talent fou pour nommer les choses. Et ce n’est pas fini !







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