Lanterne 10

Chapitre 10 : La femme renarde fit d’un ton coquet : “Je ne suis que la prétendue maîtresse”


Le second jeune maître Zhang était bien digne d’être le parangon des gamins qui se battaient à coup de briques, traînaient en bande et insultaient les autres avec la morve au nez. Si Li Hu ne s’était pas interposée au péril de sa vie, il se serait clairement battu contre Zhou Hui en cet instant.

« Comment mon grand frère peut être ami avec un type pareil ?! s’écria Zhang Shun en pointant du doigt ce “directeur Zhou du ministère de la Sécurité”. Ce gars n’est pas foutu de dire un seul mot sérieux. Il vient juste de voir des cadavres et c’est comme ça qu’il réagit. Comment peut-il s’entendre avec mon frère ?! »

Li Hu se lamenta avec impuissance :

« Boss Zhou, ton image de grand sage puissant est à présent complètement ruinée dans le cœur de ce garçon… Tu n’aurais pas pu faire attention ? »

Zhou Hui s’étonna :

« Depuis quand j’ai une image de grand sage puissant ?! »


Tout le monde en resta sans voix un moment, puis ils le virent sourire lentement de nouveau. Ce sourire leur donna envie de retirer leurs chaussures pour le frapper avec au visage.

« Cependant… Même si je suis un idiot, vous êtes obligés de m’obéir. C’est ça, le pouvoir de ce grand-père ! »

Un grand silence régna longuement sur les lieux, personne n’arrivait à parler.

Tout le monde avait un air indéchiffrable sur le visage.

« Ne venez pas vous plaindre que je ne vous apprends jamais rien. »

Zhou Hui semblait très fier de lui. Il s’alluma une autre cigarette et désigna les cercueils.

« J’ai déjà vu ça avant, ça s’appelle les Sept Cercueils Souriants. C’est très maléfique. Pour exécuter les Sept Cercueils Souriants, il faut tuer sept hommes adultes nés à des moments précis et le faire de manière très cruelle. Puis une technique spéciale est utilisée pour faire sourire les cadavres. On scelle ensuite les corps dans des cercueils enduits de cinabre, de soufre, de plomb, de mercure et d’autres composés alchimiques. On les enterre dans un lieu déficient en Yin. Ainsi, le ressentiment des cadavres est extrêmement intense et ils vont pouvoir être dévorés par la chose sous terre… »


Le capitaine eut un rire nerveux et fit :

« Directeur Zhou, je n’aurais jamais pensé que vous autres, les haut gradés de Beijing, pourriez être aussi superstitieux. La chose sous terre ? Qu’est-ce qui pourrait bien se trouver sous terre ? »

De son côté, le maire Huang prit peur en entendant ça. Il fila une claque à l’arrière de la tête du capitaine et le réprimanda :

« Vieux Wang, malheureux ! C’est comme ça que tu parles à un supérieur ?! »

Zhou Hui sourit mais il ne les tint pas en haleine. C’était peut-être parce qu’il trouvait que ça n’en valait pas la peine ou bien parce qu’il était vraiment pressé.

« Ce terrain est déficient en Yin, expliqua-t’il. Depuis les temps anciens, ce genre d’endroit n’a jamais convenu pour que des gens y vivent, mais il engendre bien des choses étranges. Le plus commun est le Taisui Une divinité qui vit sous terre et se déplace selon le mouvement de la planète Jupiter (qui portait autrefois le nom Taisui en chinois). (1). Autrefois, la légende disait qu’on pouvait devenir immortel en consommant la chair de Taisui, mais ce ne sont que des mensonges. En réalité, le Taisui et les Sept Cercueils Souriants sont tous les deux de la nourriture pour la chose sous terre. La seule différence, c’est que le Taisui est généré naturellement, tandis que les Sept Cercueils Souriants sont créés de la main de l’homme. »


Zhou Hui continua d’expliquer :

« Parfois, le Taisui a peur de se faire manger, alors il se déplace lentement sous terre. Après des dizaines ou des centaines d’années, il va ‘ramper’ d’un endroit à l’autre. Il se peut alors qu’il se rapproche de la surface et qu’il se fasse déterrer par des gens. Au contraire, les Sept Cercueils Souriants ne bougent pas. Bien que ce soit de la nourriture non organique avec des additifs, ça procure à la chose sous terre une source de nourriture qui est bien plus stable et facile à manger.. »

Zhou Hui se tenait au centre de la fosse concave. Il regarda la terre sous ses pieds et ajouta avec un sourire :

« Il y a un fœtus né de la terre là-dessous et les cadavres des Sept Cercueils Souriants sont là pour se faire manger. »

Tout le monde trouva ça absurde, mais le second jeune maître Zhang fut celui qui put le moins contrôler sa bouche. À ces mots, il demanda d’un air de doute :

« Manger ? Mais je n’ai pas l’impression qu’il manque une partie à ces dépouilles, ah.

– Beau-frère, le mot ‘manger’ peut avoir plusieurs significations. Par exemple, quand je mange ton grand frère… »

Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !

Li Hu intervint d’un ton désemparé :

« Boss Zhou !

– Okay, okay. »

Zhou Hui leva les mains et renonça.

« Je ne veux pas dire qu’il les mange directement. Ce fœtus né de la terre est l’opposé total du fœtus né du ciel. Ce dernier est un embryon de bête spirituelle engendré par l’union entre les résidents du Royaume du Ciel, comme les Quatre Animaux Sacrés Le tigre blanc, le dragon vert, la tortue noire et le phœnix rouge. (2), les Quatre Bêtes Féroces Le taotie, le hundun, le qiongqi et le zouwu. (3)… Ne me regarde pas comme ça, Li Hu, les renards ne comptent pas vraiment. Quant au fœtus né de la terre, il est engendré naturellement par les montagnes, les rivières ou les terres quand le Feng Shui de l’endroit est extrêmement Yin ou Yang. Il prend en général la forme d’un embryon en position fœtale. Les rares qui ont vraiment la forme d’un bébé sont considérés comme de haute qualité et les quelques rares qui ont la forme d’enfant géant sont pratiquement…

– Des trésors célestes ? » ne put s’empêcher d’interrompre le maire Huang.


Zhou Huit répliqua en riant :

« Qu’est-ce que tu racontes, vieux Huang ? Ce sont des présages de grand malheur, le pire mal pouvant exister sur terre et qui doit être éliminé par le Châtiment Céleste. Dans les années 70 dans les forêts vierges du Nord-Est de la Chine, il y avait un immense fœtus né de la terre en forme de bébé qui faisait trente mètres de haut et quinze de large, recroquevillé dans une caverne reculée et le corps recouvert d’épines. Le Châtiment Céleste qu’il a attiré a complètement brûlé la région. En conséquence en 1976 Je suppose que cela fait référence à un énorme séisme près de la cité de Tangshan dans la région. (4)… »

Zhou Hui s’arrêta sans terminer sa phrase. Quand il se tourna, il vit le maire Huang, le capitaine Wang et tous les autres reculer d’un pas, tâchant de s’éloigner le plus possible de cette fosse.


Indifférente, Li Hu resta dans la fosse et fit en se frottant le menton :

« Je me demande à quel point ce fœtus de la cité de H a grandi. Quel est le but de le nourrir avec les Sept Cercueils Souriants ?

– Il est écrit dans Les Contes étranges de la mer Orientale que les Sept Cercueils Souriants peuvent provoquer des mouvements de la part du fœtus né de la terre. À cause de ça, les lignes telluriques s’effondrent, ce qui attire les gens qui vont ensuite déterrer le fœtus, expliqua Zhou Hui. Vous savez, comme quand un bébé fait son rot après avoir trop mangé ? C’est le même principe pour le fœtus né de la terre. Mon fils aîné avait l’habitude de régurgiter son lait quand il était bébé, surtout sur moi. Ça me rendait dingue, j’avais vraiment envie de le pendre par les pieds et de lui donner une bonne correction ! Comme si c’était facile d’acheter leur lait en poudre de nos jours… »

Il s’accroupit et tapota la terre sous ses pieds. Puis il fit d’un air nostalgique :

« Ah, ça me manque de me faire vomir dessus. »

Tout le monde : « … »


Li Hu pencha la tête sur le côté et expliqua à voix basse :

« À ses débuts, il a vu bien trop d’affaires sanglantes dans son travail, alors il est un peu dérangé du cerveau. Ne faites pas attention à lui…

– Pour résumer, notre criminel est extrêmement rusé, brutal, superstitieux et sans doute avec un problème au cerveau, » conclut Zhou Hui en tapant dans ses mains.

Il sortit de la fosse sans se soucier de tous les regards braqués sur lui.

« Vieux Huang, demande à la police locale de boucler la scène, de transporter les corps à la morgue pour les autopsier et aussi d’interroger toutes les personnes dans un rayon de quinze kilomètres qui correspondent à la description que je viens de faire et qui ont des antécédents criminels… »

Le capitaine Wang marmonna dans sa barbe :

« Inutile de chercher, je pense que le directeur Zhou correspond parfaitement à la description. »

Le maire Huang lui écrasa le pied afin de le faire taire.

Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !

Zhou Hui consulta sa montre.

« … Tous ceux qui ont l’occasion d’entrer en contact avec des cercueils ou qui ont étudié l’ébénisterie sont des suspects sérieux. Si vous trouvez quelqu’un qui a récemment acheté une grosse quantité de remèdes traditionnels, c’est sûrement lui. Ne perdez pas de temps et partez vite enquêter. Vous ne devez pas laisser le septième corps apparaître, sinon…

– Que se passera-t’il sinon ? demanda le maire Huang, aussitôt effrayé par la pause lourde de sens de Zhou Hui.

– Vous n’aurez plus qu’à délocaliser la cité, » fit l’homme avec un sourire.

Il était impossible de savoir si c’était un sourire taquin ou pas, mais la belette sentit son cœur trembler. Un grand froid infini parut envahir peu à peu son corps.

« J’ai des choses à faire. Si vous avez la moindre question, ne venez pas me voir, adressez-vous à Li Hu. »


Zhou Hui agita la main et sortit de la tente sans un regard en arrière. Le capitaine Wang le poursuivit avec anxiété, mais il n’avait pas fait deux pas et n’avait encore rien pu dire qu’il entendit Li Hu soupirer derrière lui :

« Inutile de lui courir derrière, il est vraiment pressé… »

C’était la première fois que le capitaine Wang devait gérer une affaire aussi importante et il avait l’air totalement dépassé.

« Alors… Que devons-nous faire maintenant ? Dois-je envoyer une voiture de police pour escorter le directeur Zhou et qu’il puisse régler ses affaires au plus vite ? »

Li Hu arbora un sourire étrange et pointa du menton la direction dans laquelle Zhou Hui était parti à pieds.

Le capitaine Wang suivit son regard et pendant un moment, il crut qu’il avait un problème aux yeux — En à peine quelques secondes, le ‘directeur Zhou’ était tellement loin qu’il ne pouvait même plus voir sa silhouette.


* * *


On entendit des bruits de pas qui s’approchaient dans l’obscurité. Le splendide visage de Zhou Hui émergea des ténèbres tel un démon.

Chu He était allongé par terre, ses mains retenues par des chaînes qui provenaient des ténèbres. Les poignets tachés de sang dans les menottes en fer semblaient particulièrement fins et pâles. En fait, les chaînes étaient entièrement inutiles : Chu He s’était déjà complètement effondré mentalement. Son corps était si excité qu’il ne pouvait que gémir en vain, ses doigts s’agrippant au sol de manière spasmodique. Il y avait un parfum doux et fascinant dans l’air, avec un léger relent de poisson.

C’était l’odeur de la luxure.

La pomme d’Adam de Zhou Hui remonta vivement. Bien qu’il s’était complètement préparé à ça à l’avance, l’instinct de bête en lui l’empêchait de bien se maîtriser.

« Tu as trente secondes, » fit-il d’une voix rauque en caressant le cou de Chu He.

La peau était encore plus douce et chaude à cause de la sensation de vide que ressentait l’autre homme.

« Soit tu me racontes tout honnêtement, soit je t’injecte la dernière dose. »


* * *


Au même moment sur le chantier, Li Hu recula de quelques pas et observa le bâtiment en construction. Elle murmura pour elle-même :

« … C’est bizarre. »

Zhang Shun la suivait de près, bien décidé à comprendre ce qui s’était passé la veille au soir. Quand il entendit ça, il demanda par réflexe :

« Qu’est-ce qui est bizarre ? »

La femme l’ignora pour se tourner vers le maire Huang et lui demander :

« Quelle compagnie est en charge de la construction de ce bâtiment résidentiel ? Comment se fait-il qu’avec un tel incident, il n’y a que le directeur du site qui soit venu se renseigner ?

– C’est un promoteur immobilier d’une autre province, les Constructions Tianqi, répondit le maire Huang qui venait juste de terminer un appel. Mais ça, c’était il y a dix minutes.

– Quoi ?

– Les gens du Consortium Aida veulent en profiter pour acheter ce terrain et le fusionner avec le terrain sur lequel ils voulaient investir à l’origine. Comme ça, ils pourront construire un plus gros hôtel ainsi qu’un centre de loisirs. Les Constructions Tianqi ont sûrement pris peur à cause des cercueils qu’on a exhumés. Ils ont accepté de vendre tout le terrain à un prix dérisoire. »

Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !

Le maire Huang baissa ensuite la voix pour demander discrètement :

« Ma jolie, ça a un rapport avec ces Japonais ? Je trouvais ça bizarre que notre ville puisse soudain attirer un investisseur étranger… »

Li Hu demanda avec un rire :

« Ça fait combien d’années que tu as pris forme humaine, la belette ? »

Les pupilles du maire Huang se dilatèrent soudain et il perdit l’usage de la parole. Il ne put que la regarder, le visage livide.

« Ne t’en fais pas, je demandais juste ça comme ça, reprit gentiment Li Hu. Au fait, nous faisons tous les deux partie des Cinq Grands Immortels Des déités animales : le renard, la belette, le hérisson, le serpent et le corbeau (ou le rat selon les versions). (5). Il y a cinq cents ans… plutôt cinq mille ans, on arrivait à peine à se considérer comme de la même famille. Je ne vais pas raviver notre vieille querelle contre vous, les belettes, qui voliez souvent nos poulets et ne nous laissiez que des plumes et des os. »


En parlant, elle dénuda ses dents en un sourire, révélant ses crocs aussi brillants et acérés que la pointe d’un poignard.

« Cependant, si cette affaire a vraiment un lien avec les Japonais, je te conseille de coopérer sincèrement avec notre enquête. Autrement, j’ai mille manières de t’entailler le visage à tel point que même Chu He ne pourra pas te sauver. »

Le maire Huang en resta sans voix, des gouttes de sueur froide coulant sur son visage rond.

« Grand-grand-grande… Ô grande immortelle, cette humble, humble, humble belette a beau avoir des yeux, elle a manqué de reconnaître le mont Tai ! Comment désirez-vous que je coopère ? »


Li Hu passa affectueusement son bras autour du bras potelé du maire et l’emmena sur le côté. Elle menaça à voix basse :

« Tu vas bien pouvoir me trouver des informations sur les Constructions Tianqi, n’est-ce pas ?

– Ah ?

– Je veux la liste des personnes importantes de cette compagnie, les plans précis du bâtiment, ainsi que tous les dossiers d’approbation et les transferts de fonds. Je les veux pour aujourd’hui. Si tu n’y arrives pas ou que tu touches un mot de tout ça à Zhou Hui, tu es mort. »

D’un air féroce, elle ajouta :

« Je te promets que même si tu te réincarnes dix-huit fois, tu seras incapable de faire repousser tes dents pour manger du poulet.

– … »

Le visage pâle, le maire Huang fit aussitôt :

« Je-je-je-je-je-je vais m’y mettre toute de suite ! »


Satisfaite, Li Hu le lâcha. Elle regarda autour et constata que les policiers étaient tous occupés à leurs propres affaires. Elle se dirigea lentement vers le site de construction et entra dans le bâtiment.

Zhang Shun l’avait suivie mais avant qu’il ne puisse dire un mot, Li Hu s’était déjà retournée. Elle se pressa contre lui et fit chaleureusement :

« Second jeune maître Zhang ! »

Zhang Shun faillit se faire heurter par le bonnet D, alors il recula précipitamment d’un pas et demanda :

« Quoi ? Je veux juste savoir où est mon frère, ce qui est arrivé à ce démon féroce de l’autre nuit et c’est quoi ce sceau de Bouddha sur ma paume…

– Cela montre que tu es né avec des liens profonds avec le Bouddhisme, second jeune maître Zhang ! »

Li Hu l’attira avec elle pour se faufiler dans le bâtiment pas encore achevé.


Elle fit :

« Il y a un doute que j’aimerais éclaircir. Puisque tu peux repousser le mal, viens avec moi pour ajouter une protection supplémentaire.

– Vous voulez faire quoi ? Je vous ai déjà dit que je ne suis plus vierge. Ce Zhou a dû se tourner vers le maire Huang tout à l’heure, ah !

Aiya, mais je n’ai pas besoin de sang de vierge, il me faut juste… »

Li Hu grimpa sur l’échafaudage en talons aiguilles. Elle fit signe aux policiers à l’extérieur de s’éloigner, puis sauta sur une portion de terre jaunie au centre du premier étage du bâtiment.

« Je veux voir à quoi ressemble ce fœtus né de la terre, fit-elle d’un ton songeur. Comment peut-il y avoir un endroit déficient en Yin au beau milieu de la cité de H ? Et pourquoi Feng Si est venu se cacher ici au lieu de n’importe quel autre endroit au monde ? Tu ne trouves pas tout ça bizarre ? »

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Zhang Shun explosa aussitôt :

« C’est vous qui êtes bizarres, okay ?! Ma maison est devenue hantée dès que vous vous êtes pointés ! Même mon grand frère s’est transformé comme une putain de Sailor Moon ! Alors qu’est-ce que vous voulez encore ?! »

Li Hu s’empressa de le calmer.

« Chut — tu es la réincarnation de l’Os de Bouddha, alors tu dois rester plus serein… En parlant de Sailor Moon, tu ne trouves pas que je ferais une super guerrière de la lune ? J’ai toujours été une renarde splendide ! »

Zhang Shun sentit le vertige le gagner. Il ne savait pas si cela venait de la colère ou bien du bonnet D qui n’arrêtait pas de s’agiter sous ses yeux.

« Allez, second jeune maître Zhang, prête-moi le sceau de Bouddha au cas où le fœtus né de la terre rampe soudain hors du sol… Oh, fais aussi attention : je suis basiquement un démon, alors le sceau de Bouddha risque de me blesser. »


Li Hu posa soigneusement sa paume contre celle du jeune homme. Ses ongles au vernis rouge embellissaient sa main. Ce contact paume contre paume était en fait très ambigu. En un autre lieu et à un autre moment, Zhang Shun aurait pu avoir le cœur à l’apprécier mais là, tout était gâché par l’empressement de la femme.

Zhang Shun sentit seulement un peu de chaleur se faire ‘aspirer’ par leurs mains jointes. Au bout de quelques secondes, une légère lueur apparut. Li Hu lâcha sa main et un vague svastika doré flotta au-dessus de sa paume tendre et blanche.

« Putain, ça, c’est de la bonne… » murmura la femme.

Elle se mordit ensuite le bout de la langue et cracha un peu de sang par terre. Puis elle fit retourner sa main et imposa au sol le sceau de Bouddha qu’elle venait de copier.

« — Révèle-toi comme un reflet dans un miroir, qu’aucun mal ne transgresse ! »


Zhang Shun entendit seulement un bzzz à ses oreilles, comme si d’innombrables gongs sonnaient en même temps dans sa tête. Cela le fit reculer de plusieurs pas.

Li Hu l’ignora et resta concentrée sur le sol où des petites bulles jaillissaient sous sa main, comme de l’eau qui bouillonnait. Puis cela se transforma en reflet, clignotant alors qu’il se déplaçait dans les lignes telluriques qui s’étendaient dans toutes les directions. Après un long moment de recherche, une ombre noire floue apparut soudain.

« Pourquoi… marmonna Li Hu en fronçant les sourcils. Pourquoi c’est si petit… ? »

Les fœtus né de la terre étaient en général immenses. Certains naissaient dans le cœur des montagnes, leur matrice pouvant remplir toute la montagne. Mais ce fœtus sous leurs pieds avait à peu près taille humaine et il était déjà sorti de sa matrice. Tout son corps était… fin et ressemblait énormément à celui d’un adulte.


Le cœur de Li Hu manqua un battement. Elle se demanda si ce fœtus était déjà adulte.

Mais ce n’était pas possible. Le plus ancien fœtus né de la terre de toute l’Histoire connue se trouvait dans les monts Kunlun. Après dix mille ans, il n’avait atteint que la taille d’un enfant de cinq ou six ans.

Le miroir continua de refléter. Li Hu plissa les yeux et parvint enfin à distinguer nettement les traits du fœtus.

Son visage pâlit aussitôt.

Le second jeune maître Zhang s’était enfin relevé en grimaçant. Il se frotta les oreilles et ressentit le fort besoin de jurer. Il s’approcha de Li Hu et jeta un coup d’œil comme ça. Il en resta stupéfait un moment. Il vit le vague reflet d’une personne suspendue par les bras, ses longs cheveux tombant autour d’elle et au genre indéterminable — Mais même avec la vision floue, rien que le contour de son visage donnait aux gens une impression de beauté ahurissante.


Par contre, le corps de cette personne était couvert de sang et sur ses vêtements se trouvaient des incantations densément serrées et écrites avec du sang. L’écriture était si compacte qu’un regard prolongé suffisait à donner des frissons.

Li Hu recula de quelques pas et se laissa tomber par terre avec un poum.

« Ma jolie, tu vas bien ? »

Le second jeune maître Zhang se tourna aussitôt pour l’aider, mais il vit ses yeux écarquillés et figés, son air horrifié et ses lèvres qui semblaient trembler un peu.

« Oh non, fit-elle d’une voix tremblante, il s’avère que c’est… que c’est une vieille connaissance ! »


* * *


« Les Six Royaumes, cela se réfèrent à tous les êtres conscients des six royaumes. Le Royaume du Ciel et le Royaume des Humains sont appelés ensemble le Dao du Bien, tandis que les Royaumes des Ashura, des Enfers, des Fantômes et des Bêtes son appelés les quatre Dao du Mal. Le gros macho démoniaque que tu as vu hier est le représentant actuel des quatre Dao du Mal. »

Sur le chemin du retour, le second jeune maître Zhang n’avait cessé d’interroger Li Hu sur le fœtus né de la terre, mais la femme refusait de lui en parler. À force d’insistance, il obtint qu’elle lui parle de ce qui s’était passé l’autre nuit.

« Zhou Hui et moi appartenons à une unité directement sous les ordres du ministère de la Sécurité de l’État. Notre unité n’a pas de nom, seulement un numéro : 547. Notre rôle est d’enquêter et de régler toutes les affaires surnaturelles et mystérieuses de Chine. Par exemple, un endroit s’effondre sans raison apparente et un trou de cent mètres de profondeur apparaît, des ovnis sont aperçus par plusieurs personnes partout dans le pays, un immense lac est asséché et on y découvre une créature préhistorique inconnue aux pouvoirs destructeurs, etc. Quelque d’aussi trivial que ta maison hantée peut bien faire la une des journaux mais nous, on ne s’en souciera pas. »

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Zhang Shun était assis dans la voiture, le coin de ses lèvres frémissant un peu.

« Alors vous êtes un peu comme des agents secrets ? Même un cinglé comme ce Zhou peut faire ça ?

– Ne sous-estime pas Zhou Hui, le réprimanda Li Hu. Nous ne sommes que six à être les chefs de chaque équipe. Chacun d’entre nous protège une région de Chine. Zhou Hui est responsable pour la région de Beijing. Tu as une idée du nombre de dangers qui menacent la capitale à tout moment ? Pourquoi est-ce que tout le monde l’appellerait Boss Zhou sinon ? »

L’esprit de Zhang Shun était en proie à la plus grande confusion et il garda le silence un bon moment.

« Et alors… Quel est le rapport avec mon grand frère ? Ne me dis pas que c’est aussi un de vos agents secrets ? »


Li Hu contempla ce jeune homme dont la vision du monde entier venait de prendre un sacré coup et elle éprouva un peu de compassion. Malgré ça, elle lui dit la vérité :

« Ton frère était le chef de notre quatrième équipe, protégeant le nord-est, mais il nous a trahis. »

Zhang Shun : « … »

Le coup était venu si vite que le second jeune maître Zhang en resta confondu.

« Mon frère… pourquoi il aurait trahi ? Il travaille à présent pour un autre pays ? Vous êtes venus l’arrêter ? »

Le jeune maître Zhang était la seconde génération d’un nouveau riche. Il avait l’habitude de dépenser son argent pour draguer les filles et il avait toujours mené une vie paisible. En le voyant projeté si cruellement dans la dure réalité, Li Hu ne put qu’éprouver de la pitié pour lui.


« S’allier à un pays étranger n’est qu’une minuscule trahison pour des gens comme nous. Bien que nous servons la société humaine, notre loyauté est limitée. Si ton frère voulait vraiment nous trahir et se mettre au service des USA ou du Japon, le pire qu’il pourrait faire, ce serait faire venir quelques onmyōji pour enterrer des graines de malédiction au nord-est ou bien lancer des sorts de mutations à grande échelle dans la mer de Chine orientale, mais tout ça serait absorbé par la nature d’ici trois à cinq décennies, alors ça n’a aucune importance.

– Alors qu’est-ce qu’il a fait, bon sang ?! »

Li Hu soupira et déclara d’un ton grave :

« Il a… changé de camp pour rejoindre les quatre Dao du Mal. »

À en juger par la tête que fit le second jeune maître Zhang, c’était comme si Li Hu venait de lui annoncer :

« Ton grand frère a rejoint le clan de la Lune Noire alors moi, Sailor Moon, au nom de la lune, je vais le punir ! »


« Il y a un peu plus de dix ans, reprit Li Hu, Zhou Hui avait organisé une attaque planifiée contre le Seigneur Démon — le démon féroce qui a failli te tuer — afin de sceller temporairement les quatre Dao du Mal. Pour cela, il avait fait venir l’élite de nos six équipes et après plusieurs longues années d’enquête et d’opérations, nous avons enfin pu affronter le Seigneur Démon dans son vrai corps lors d’une ultime bataille féroce. Tu ne peux pas imaginer à quel point ce combat fut rude et impitoyable. Afin d’éviter des sacrifices inutiles, nous les six chefs d’équipe, nous n’avions pris personne d’autre avec nous et sommes allés personnellement au front. Malheureusement, quatre d’entre nous ont été gravement blessés en cours de route. Au bout du compte, seuls Zhou Hui et ton frère ont réussi à atteindre le Seigneur Démon.

– … »

Zhang Shun battit de cils et songea : C’est le commentaire d’un RPG ou quoi ?! On dirait le narratif de Brave the Dungeon !


« Avec Zhou Hui et le Seigneur Démon tous les deux en pleine possession de leurs forces, il est impossible de dire lequel des deux pourrait l’emporter sur l’autre. Alors à l’époque, ton frère était crucial pour remporter la victoire. Mais malheureusement, cet élément crucial nous a trahis au moment le plus critique. D’après ce que Zhou Hui a dit ensuite, non seulement ton frère ne lui a pas du tout prêté main-forte, mais il a profité du chaos pour poignarder Zhou Hui dans le dos plusieurs fois… »

Zhang Shun se dit que cela ne ressemblait pas du tout à son grand frère et que la crédibilité de ce Zhou était bien trop faible.

« Zhou Hui a raconté qu’ensuite, en dépit de la douleur mentale d’avoir été trahi par ton frère et de la douleur physique des coups dans le dos, il était resté héroïque et intrépide, suant sang et eau. Il était parvenu à vaincre le Seigneur Démon avec son esprit inflexible et tenace — je crois qu’en fait, c’était tout le contraire ! commenta Li Hu. Mais il y a une chose qui est sûre : ton grand frère a subitement attaqué Zhou Hui alors que le Seigneur Démon était à moitié scellé, puis il l’a assommé et s’est enfui avec le Seigneur Démon. Depuis, nous n’avons plus eu la moindre nouvelle de lui. »


Zhang Shun se rappela du Seigneur Démon qu’il avait pris pour un fantôme la nuit où il avait dormi avec son frère. Il songea : Cet homme a toujours été dans ma maison… Mais pourquoi mon frère aurait fait une chose pareille ?

Il posa la question à Li Hu qui écarta les bras et répondit :

« Qui suis-je pour le savoir ? Les dieux seuls savent ce qui se passe dans la tête de ton frère. Et après que la nouvelle de cet incident se soit répandue, tout le monde a cru qu’en réalité, ton grand frère avait combattu seul le Seigneur Démon de toutes ses forces, pendant que Zhou Hui restait tranquillement en retrait, ce qui avait provoqué la mort de ton frère. C’est alors que Zhou Hui avait paniqué et s’était empressé de tuer le Seigneur Démon afin de le faire taire. Il était ensuite revenu avec ses mensonges pour cacher sa responsabilité… Tu ne crois pas que ça collerait plus avec le tempérament de Zhou Hui ?

– … »

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Plusieurs lignes noires apparurent sur le visage compliqué de Zhang Shun.

« Mais… Mon grand frère a toujours vécu dans ma famille, ah. Il… Il n’est jamais parti depuis qu’il a dix ans. Tu veux dire qu’il travaillait déjà comme agent à l’âge de huit ans ?! »

Li Hu étira les lèvres en un sourire. Ses lèvres rouges étaient splendides et sexy mais bizarrement, cela rappela à Zhang Shun le sourire de Zhou Hui.

Sauf que contrairement à ce dernier, elle ne cacha pas bien le sentiment de supériorité d’un adulte face à un enfant. Cela se montra un peu dans le ton de pitié quand elle lui parla :

« Tu… Tu peux te souvenir de la première fois où tu as rencontré ton grand frère ? »

La première réaction de Zhang Shun fut qu’il se rappelait forcément de ça. À l’époque, il n’avait que cinq ou six ans et il revenait à peine de l’étranger. Il avait appris que la seconde épouse de son père venait de mourir et ce fut alors qu’il avait rencontré son frère dans le manoir, non ?


Il se rappelait encore qu’il faisait sombre ce jour-là. Dès son retour, il était allongé dans le lit, très malade… Une minute, pourquoi avait-il été si malade ?

Et à quoi ressemblait son grand frère à dix ans ? L’image d’une personne très belle et douce, vêtue de blanc et avec de longs cheveux noirs attachés, apparut vaguement dans son esprit, mais qui était-ce ? Son grand frère devait n’avoir que dix ans à l’époque, ah.

Non, non, ses souvenirs étaient tout embrouillés. Ce devait être parce qu’il n’avait jamais pris le temps de s’en souvenir et de faire le tri durant toutes ces années. Mais attendez, pourquoi n’avait-il jamais repensé à sa première rencontre avec son frère ? Même le dernier des imbéciles se rappelait parfois de son enfance, pas vrai ?

Zhang Shun se radossa contre le dossier de la large et confortable banquette en cuir, son visage alternant entre le blanc et le vert. Il venait de réaliser que Chu He semblait être apparu spontanément du jour au lendemain dans ses souvenirs d’enfance. Il était incapable de dire quand il était arrivé et à quoi il ressemblait à ce moment. Chu He était juste apparu simplement et tranquillement dans ses souvenirs, les envahissant lentement.


« Un sort de confusion, fit Li Hu, toujours avec ce sourire qui hérissait Zhang Shun. Tu es né avec des liens profonds avec le Bouddhisme, ce qui soulage la douleur de ton grand frère qui se fait lentement ronger par l’énergie du Seigneur Démon. Alors il a tout fait pour rester à tes côtés. Cela dit, il n’a pas dû avoir la vie facile ces dernières années : son Esprit Fondamental a disparu, son sang de cœur est pratiquement épuisé et même son véritable corps a été scellé. Et là, avec Zhou Hui qui l’a capturé… »

Quand ils étaient montés en voiture, Li Hu avait demandé à son chauffeur personnel qui était venu du Yunnan de reconduire le second jeune maître Zhang à son hôtel. La Mulsanne noire stylée s’approchait déjà de sa destination, mais Zhang Shun n’avait rien remarqué du tout. Il restait figé sur la banquette arrière, le visage blême.

« Ton frère est en grand danger, fit Li Hu d’un air rempli de pitié. Si j’en crois le tempérament de Zhou Hui, il va probablement le suspendre et le battre à mort. Mais tu n’as pas à te sentir triste pour cet homme : vous n’avez aucun lien de parenté, il est resté avec toi uniquement pour profiter de toi… »


Le second jeune maître Zhang était déjà dans un état de confusion extrêmement. Alors quand il entendit ça, il s’écria aussitôt :

« Ce n’est pas vrai !

– Oh ?

– Mon frère n’est pas comme ça ! »

Après ça, il hésita, comme s’il ne trouvait rien à dire pour étayer son affirmation. Il secoua simplement la tête d’un air catégorique :

« Mon grand frère n’est pas comme ça, il… Tu ne peux pas comprendre, il m’a déjà protégé bien des fois… Où est-il maintenant ? Qu’est-ce que Zhou Hui va lui faire ? »

Li Hu le fixa un moment avec intérêt, puis elle se tourna pour regarder par la fenêtre.

« Je n’en sais rien, mais d’après notre protocole, Zhou Hui va clairement trouver un endroit sûr pour le suspendre par les bras et l’interroger longuement pour commencer… »

Son ton était très suggestif.

Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !

Zhang Shun songea aussitôt au fœtus suspendu par les bras qu’il avait vu tout à l’heure, ainsi qu’aux mots ‘vieille connaissance’ que Li Hu avait lâchés en le voyant.

La projection dharmique de ton frère est réputée pour être une des dix plus belles du Ciel et c’est extrêmement rare…

Zhou Hui va clairement trouver un endroit sûr pour le suspendre par les bras…

« Ce… ce fœtus né de la terre est le véritable corps de mon frère ? »

Zhang Shun fut comme frappé par l’illumination et sa voix se mit à trembler :

« C’est pour ça que tu étais si choquée en le voyant tout à l’heure ?! »

Li Hu ne répondit pas.

Elle était face à la fenêtre et Zhang Shun ne voyait que la moitié de son visage reflété dans la vitre. Cette moitié était indéchiffrable.

« Il est enterré sous terre ? Comment je peux le déterrer ?! continua Zhang Shun, complètement perdu. Ce Zhou va le tuer, n’est-ce pas ? J’imagine que ce Zhou est parfaitement capable de le faire, hein ?! Chauffeur ! Chauffeur, ramenez-moi là-bas ! Retournez au site de construction en périphérie, tout de suite ! »


Le chauffeur arbora un air impuissant et ne bougea pas. Li Hu se tourna aussitôt vers Zhang Shun et pesta :

« C’est totalement impossible, ce n’est pas ton frère. Alors arrête de raconter n’importe quoi !

– Mais tu…

– Comment Zhou Hui aurait pu faire une chose pareille ? Tu ne crois pas qu’il serait puni par nos supérieurs ? Ah, les jeunes, vous adorez vous imaginer un tas de choses. »

À ce moment, la voiture s’arrêta devant les portes de l’hôtel. Li Hu agita aussitôt les mains pour le faire partir.

« Descends, descends, retourne dans ta chambre et va dormir. Ton grand frère reviendra bientôt. J’ai passé trop de temps à discuter avec toi aujourd’hui, j’ai besoin de me trouver quelques beaux mecs pour compenser. Ne retarde pas ma magnifique vie nocturne ! »


Plus elle agissait avec nonchalance, plus elle devenait suspecte. Zhang Shun s’agrippa à la poignée de la porte, totalement perdu, et insista :

« Allez, dis-moi où se trouve ce fœtus né de la terre…

– File, j’ai une bonne vie, alors pourquoi faut-il toujours que je me crée des problèmes ? »

Li Hu le poussa avec ses mains et le bouscula de sa poitrine. Le bonnet D généreux força le second jeune maître Zhang à sortir du véhicule.

« File, file, file. Il se fait déjà tard, tu essaies de te faire inviter à dîner gratos ? Dans tes rêves ! »

Ce fut ainsi que le second jeune maître Zhang se fit éjecter de la voiture. Avant qu’il ne puisse poser d’autres questions, la portière se referma sous son nez et le véhicule fit demi-tour pour filer sans demander son reste.

Zhang Shun courut derrière la voiture un bon moment, puis finit par regarder avec impuissance la Bentley noire s’enfoncer dans le torrent de voitures dans la rue.


* * *


Dans le rétroviseur du véhicule, on pouvait voir le jeune homme rester planté dans la rue, l’image même du désespoir. Le chauffeur jeta un coup d’œil par-dessus son épaule et soupira avec impuissance.

« Sixième chef…

– Mm-mmh ?

– Vous croyez vraiment que c’est une bonne idée ? »

Li Hu sortit un flacon de vernis rouge de son sac à main et repassa lentement sur l’ongle de son petit doigt où il y avait un trou. Elle ne releva même pas la tête à ces mots.

« Ne t’en fais pas. Peu importe qui meurt, cela restera acceptable. »

Elle leva sa main et admira ses ongles parfaits contre la lumière du jour, son visage inexpressif.

« Après tout, c’est l’Os de Bouddha… »


* * *


Les agents du ministère de la Sécurité de l’État logeaient dans un hôtel quatre étoiles réservé par la mairie de la cité de H. Afin de préserver la confidentialité de leurs opérations, tout un étage avait été loué. Il faisait déjà nuit quand Li Hu rentra. Elle marchait le long du couloir dont le sol était couvert d’une épaisse moquette. En dépit de ses talons aiguilles, elle ne faisait pas de bruit, comme un chat qui se déplaçait.

En passant devant la porte de la chambre de Zhou Hui, elle s’arrêta soudain et prit un air interloqué. Puis elle sortit son double de la carte et ouvrit la porte.

— Zhou Hui se tenait à côté du lit. Il se penchait et s’apprêtait à injecter quelque chose dans la nuque de Chu He.

« Bordel ! Arrête ! »

Li Hu entra aussitôt en deux temps, trois mouvements.

« Si tu lui en donnes de trop, ça va le tuer ! »

Zhou Hui enfonça la seringue dans la veine de l’autre homme et se moqua sans relever la tête :

« À quoi tu penses encore ? »

Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !

Ce ne fut qu’à ce moment que Li Hu se rendit compte que le liquide dans la seringue était rouge sang. Chu He était assis en tailleur sur le lit, ses cheveux légèrement humides et ses yeux bien fermés. Zhou Hui se concentra alors qu’il injectait la dernière goutte de liquide, puis il retira la seringue et grommela pour lui-même :

« Ce grand-père n’est pas un oiseau immortel, cette injection contenait au moins un quart de mon sang de cœur… Où pourrait-on trouver un si merveilleux mari comme moi ?

– … »

Li Hu souffla alors par ses narines.

« Hé hé ! »

Les cils tombants de Chu He frémirent légèrement. Cela aurait été difficile de décrire avec des mots son allure chaleureuse et indolente après avoir assouvi ses désirs et pris un bain. C’était comme s’il rayonnait doucement de l’intérieur. Li Hu se laissa tomber sur le lit comme un invertébré. Elle posa délicatement la tête sur les genoux de Chu He, regarda Zhou Hui et demanda avec un sourire :

« Et alors ? Lequel de vous a gagné au bout du compte ? »


Tout en jetant la seringue usagée, Zhou Hui demanda :

« Tu connais l’histoire de Zhang San qui joue aux échecs ?

– Non, c’est quoi ?

– Il était une fois un homme du nom de Zhang San qui adorait jouer aux échecs. Bien qu’il perdait à chaque fois, il ne désespérait pas et continuer à se battre. Un jour où il revenait chez lui après avoir joué, sa femme lui demanda : “Et alors, tu as gagné ou perdu aujourd’hui, ah ?” Zhang San lui répondit : “Je n’ai pas gagné la première partie, mon adversaire n’a pas perdu la seconde. Je voulais faire un pat pour la troisième, mais il ne m’a pas laissé faire.” — Quelle est la morale de cette histoire ?

– Que Zhang San craignait vraiment aux échecs ?

– Non, la contredit Zhou Hui. La morale, c’est que son épouse qui veut toujours tout savoir est vraiment pénible. À la place de Zhang San, j’aurais déjà divorcé.

– Ha ha ha, pas de chance ! »


Li Hu éclata de rire en tapant dans ses mains.

« Heureusement, je ne suis pas ton épouse. Je ne suis que ta prétendue maîtresse ! »

Le visage de Zhou Hui s’assombrit et il jeta un regard féroce à Chu He et Li Hu.

Malheureusement, ce regard noir fut perdu car Chu He avait tranquillement les yeux fermés, tandis que Li Hu était écroulée de rire, ses longs cheveux châtains et bouclés s’étalant sur le lit. Quand elle se calma, elle se redressa et posa le menton sur le genou de Chu He. Elle demanda d’un ton coquet :

« Hé, vous deux, vous réagiriez comment si j’avais peut-être fait quelque chose qui mettrait votre beau couple dans la merde ? »

Zhou Hui répliqua :

« Ce n’est pas ce que tu fais toujours ?

– J’ai dit, peut-être ! »

Avant que Zhou Hui ne réponde, Chu He répondit sans bouger, les yeux toujours fermés :

« Alors je te tuerai. »

Li Hu éclata de nouveau de rire. Elle lui fit un clin d’œil, posa son menton sur les mains et ne dit plus rien.


Note de Karura : Nous allons avoir droit à un petit flash-back au début du prochain chapitre.

Sinon, j’aime bien la référence à Sailor Moon dans ce chapitre. Ça me rappelle mon adolescence 😁



Notes du chapitre :
(1) Une divinité qui vit sous terre et se déplace selon le mouvement de la planète Jupiter (qui portait autrefois le nom Taisui en chinois).
(2) Le tigre blanc, le dragon vert, la tortue noire et le phœnix rouge.
(3) Le taotie, le hundun, le qiongqi et le zouwu.
(4) Je suppose que cela fait référence à un énorme séisme près de la cité de Tangshan dans la région.
(5) Des déités animales : le renard, la belette, le hérisson, le serpent et le corbeau (ou le rat selon les versions).






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