Lanterne 14

Chapitre 14 : Ceux qui se moquent de toi en se croyant meilleurs, ils sont à peine dignes de lever la tête et de t’admirer


Beijing, l’Assemblée Nationale.

La lumière indiquant le quatrième sous-sol s’alluma au-dessus des portes de l’ascenseur et un homme grand et jeune, au visage aimable, portant une chemise Dolce Gabbana avec un pantalon de la même marque, ainsi qu’une paire de lunettes à monture dorée, en sortit les mains dans les poches.

Il parcourut le couloir avec nonchalance et se dirigea vers la porte d’un bureau au bout. Un homme vêtu d’un costume noir et armé d’un pistolet montait la garde près de la porte. Quand cet homme vit l’autre arriver, il lui sourit aussitôt et le salua :

« Chef Situ, vous êtes venu voir notre boss, ah ?

– Oui. Il est toujours là-dedans ?

– Ça fait une semaine qu’il protège la formation. Vous êtes pressé ? »

Situ Yingzhi agita la main pour indiquer qu’il n’y avait rien d’urgent. Il ouvrit la porte et fit :

« J’entre juste pour chercher quelque chose et je ressors tout de suite. »


Bien que l’emplacement du bureau de Zhou Hui était un peu bizarre, il ne se différenciait en rien des bureaux des fonctionnaires ordinaires. Un bureau en acajou trônait au centre, tandis que des tableaux de paysages ornaient les murs. Un épais tapis gris recouvrait le sol. Ce qui était anormal, c’étaient les nombreux fils suspendus dans le bureau, tendus au plafond et s’entrecroisant. Sur chaque fil se trouvait une Dzi Une agate en provenance du Tibet. Longue et gravée, elle est considérée comme magique. (1) rouge étincelante pas plus grande que l’ongle d’un petit doigt qui glissait toute seule le long du fil. Bien que les fils étaient densément croisés comme une toile d’araignée, les centaines de perles rouges n’entraient pas en collision, telles les orbites des étoiles dans l’univers.

Zhou Hui avait le dos tourné et était assis immobile au milieu du réseau de perles.


« Yo, pourquoi y a pas de bruit ici ? Le vieux Deux a dit que tu te planquais dans ton bureau pour boire de la bière, manger du poulet et regarder le foot à la télé ! »

Situ Yingzhi se pencha pour passer sous le réseau de fils. Il tapota doucement l’épaule de l’homme assis et fit :

« Boss, faut que tu m’écrives vite des talismans de protection. Je dois retourner à Guangdong Une province au sud-est de la Chine. (2) cet après-midi. Il y a des vieux idiots pétés de fric à Hong Kong qui ont supplié grand-père et pleuré grand-mère Une expression pour dire : supplier désespérément quelqu’un. (3) pour que je leur en vende un… Hé, ça ne va pas ?! »

La tête de Zhou Hui était faiblement penchée sur un côté. Situ Yingzhi put voir que sur le bras posé sur les genoux s’était subitement ouverte une blessure si profonde qu’on pouvait voir l’os. Le sang coula sur les poignets et une petite flaque se forma par terre.


« Putain ! Boss ! Tu t’es tailladé les veines ou quoi ?! »

Il releva la tête et vit soudain plusieurs aiguilles en argent pas plus grandes qu’un demi-pouce enfoncée dans la tête de Zhou Hui. Alors qu’il bougeait, une des aiguilles insérées dans la temple glissa et tomba lentement.

« … »

Le coin des lèvres de Situ Yingzhi frémit. Il ramassa la fine aiguille et l’examina attentivement. Puis il appela avec circonspection :

« Boss ? Boss Zhou ? »

Pas de réponse.

« Chef Zhou ? Boss Zhou ? Crétin de Zhou ? »

Toujours pas de réponse.

« … C’est à cause de ça. »

Situ Yingzhi était sûr de ça et il fixa l’aiguille en argent qu’il tenait. Après un long moment de contorsion faciale, il décida de réinsérer l’aiguille à sa place — mais la marque de l’aiguille était déjà extrêmement petite à la base et en plus, Situ Yingzhi n’était pas très doué en couture. Après un bon moment passé à chercher, il était incapable de retrouver la position d’origine.

Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !

Tout à coup, alors qu’il tenait l’aiguille et essayait de trouver, la pointe de l’aiguille fut tout à coup attirée par la chair et le sang. Elle se glissa naturellement dans la peau de la tempe.

Situ Yingzhi poussa un soupir de soulagement. Il recula de deux pas avec satisfaction et allait appeler des gens pour l’aider quand tout à coup, Zhou Hui ouvrit la bouche.

« Pu ! »

Il cracha plein de sang !

Situ Yingzhi : « … »

Il se mit à hurler avec hystérie :

« Qu’est-ce qui se passe, ah ?! »

Il sortit son portable de la poche, ouvrit le groupe WeChat et tapa frénétiquement :

[Notre boss a voulu se suicider en s’ouvrant les veines. J’ai remis l’aiguille Apaise Âme dans sa tempe, mais il m’a vomi du sang comme si ce grand-père a voulu l’empoisonner. Que faire ? Urgent, j’attends en ligne !]


* * *


Sous la cité de H, dans la grotte.

Zhou Hui cracha du sang. Le sabre tomba par terre avec un clang et l’homme recula de quelque pas en s’affaissant.

Tout à coup, un son de clochette se fit entendre d’un portable. Le renard tendit une patte pour récupérer son portable de l’une de ses grosses queues poilues. Il cliqua sur WeChat et péta aussitôt un câble.

« T’aurais pas dû la remettre, abruti ! hurla le renard à pleins poumons. Vieux Trois, tu sais t’en servir ou quoi ? Quand on n’est pas foutu d’enfoncer son machin, on ne le fais pas ! Tu n’as pas honte de ne toujours pas savoir enfoncer ton machin Le sous-entendu sexuel est fait exprès. (4) à ton âge ?!

Comment j’aurais pu savoir qu’elle allait se renfoncer aussi facilement ?! C’est ma faute si elle s’est réinsérée d’un coup ?! Que dois-je faire, je dois l’emmener à l’hôpital ?! »


Le renard répliqua d’un ton furieux :

« Le boss s’est divisé en deux et il est actuellement dans la cité de H ! Leur gros poussin est à deux doigts de tuer son père ! Tu es foutu, attends un peu que Feng Si revienne te faire la peau !

– … »

Il y eut un long silence gêné l’autre côté du fil, puis Situ Yingzhi fit soudain d’un ton poli :

« Je suis de Guangdong par ma mère, alors moi pas comprendre mandarin. 88, yo ! »

[Hou Ou Denglong, un animal mythologique qui ressemble à un chien à corne. Souvent en statue devant les temples pour les protéger. (5) 3 a quitté le groupe.]

Le renard jeta son portable par terre, furieux.

« Pourquoi tu fais semblant d’être Cantonnais, hein ? Depuis quand tu es humain ?! »


De son côté, Zhou Hui tomba à terre. Sa visions s’assombrit et il perdit même un moment toute sensation dans son corps. L’esprit brouillé, il vit Mahā serrer les dents et porter une main à son cœur d’où coulait du sang, puis s’approcher avec son épée en main. L’instant d’après, il se fit soulever par la poigne forte de Chu He, puis projeter directement vers le renard à neuf queues.

Le renard bondit dans les airs pour saisir Zhou Hui par le col entre ses dents. Il atterrit de manière stable et cria :

« Feng Si, attention ! »

Mahā n’en avait rien à faire de la présence de Chu He. Il bondit directement par-dessus lui et voulut se ruer sur Zhou Hui. Cependant au moment où il fut à portée de Chu He, ce dernier pressa sa paume contre le cœur de Mahā, ce qui le fit aussitôt trembler de douleur et reculer — On put voir alors une marque de brûlure noire sur son torse. Du sang argenté continuait de couler de la blessure.

Mahā baissa les yeux sur la plaie. Il serra les dents et haleta :

« Le Feu Sacré du Roi de Clarté ? »


Chu He secoua la tête et ne dit rien. Il ramassa le sabre que Zhou Hui avait fait tomber, puis le brandit. Subitement, les flammes s’allongèrent jusqu’à déborder du sabre de plus de trois pieds. Il déclara :

« Tu ne peux pas sortir, pas maintenant en tout cas.

– Parce que je vais provoquer la foudre divine si je sors ?

– Il y a également une autre raison, mais je ne peux pas t’en parler tout de suite, l’informa Chu He. Si tu sors, tu connaîtras cette raison mais il sera alors trop tard. »

Mahā inspira profondément. Sa prise se resserra sur l’épée, puis il se dressa bien droit, fixant Chu He.

Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !

C’était en fait une scène assez étrange. Si on faisait abstraction du Qi maléfique puissant émanant du visage de Mahā, le fait de le voir se tenir en brandissant son épée faisait penser au phénix d’antan. Cependant, Chu He se tenait en face de lui et bien que son expression soit neutre et que son visage ordinaire, sa posture calme et sereine faisait bien plus penser au Roi de Clarté Phénix qui se dressait alors au-dessus du Trente-troisième Ciel.

« Maman, fit Mahā d’un ton glacial, on ne t’a jamais que ta sale manie de tout savoir mais de ne rien dire est vraiment détestable ? »

Chu He haussa un sourcil et l’instant d’après, Mahā s’élança dans les airs et abattit sa lame devant lui comme pour fendre le monde !

« Fais sortir Zhou Hui ! Scelle l’entrée de la grotte ! s’écria Chu He d’une voix forte tandis que son épée s’entrechoquait bruyamment avec celle de son adversaire. Fais remonter les gens à la surface ! »


Le renard à neuf queues n’hésita pas un seul instant. Il incita la belette et les autres à sortir en courant. Zhang Shun voulait rester malgré tout mais quand le renard passa à côté de lui, il le bouscula d’un coup de patte et s’écria :

« Ne traîne pas, petit ! Grimpe vite sur mon dos !

– Je n’y comprends rien ! s’écria le jeune homme d’un ton furieux. Qu’est-ce qui se passe ?! »

Le renard rugit à son oreille :

« La vie est déjà bien assez compliquée comme ça ! Ne cherche pas à comprendre ce que tu ne comprends pas ! »

Le tunnel hors de la grotte était en fait une fissure provoquée par les tremblements de terre récents. Il était très boueux et glissant à cause de l’intrusion des eaux souterraines. Le groupe ne pouvait pas avancer côte à côte, alors le renard et la belette n’eurent pas d’autre choix que de se mettre à la fin.


Zhou Hui grinça des dents — Cet homme était vraiment très résistant. Il n’avait pas arrêté de se faire brûler par le Feu Doré du Paon et s’était fait poignarder dans le dos par un crétin de collègue à distance. Un mélange de sueur et de sang coulait sur son visage. Malgré tout ça, il était encore capable d’ouvrir la voie au groupe tout en écrivant rapidement la Grande Incantation de Scellé avec son propre sang sur les parois en pierre des deux côtés — Vu qu’il ne s’agissait que d’un clone contrôlé à distance, c’était vraiment balèze.

Le renard demanda tout en courant :

« Dis, Boss — ! C’est toi qui a gravé ces 90 millions d’incantations dans la grotte ?

– Évidemment, répondit Zhou Hui à bout de souffle. Ce serait toi, sinon ?

– Dis, Boss — ! Ça a pris combien de temps ?

– Plus de cent ans !

– Boss — ! Tu éprouves vraiment de l’amour paternel pour ton gros poussin, ah, ou bien tu veux le tuer, ah ? »

Zhou Hui tendit la main derrière lui et saisit le renard par la peau du cou. Il lui cria :

« Je n’en sais rien moi-même ! — Et si tu prenais la tête pour libérer la voie puisque tu as le temps de discuter ?! »

Le renard s’empressa de retourner à l’arrière.


À ce moment, un gros boum ! se fit entendre dans la grotte derrière eux. Aussitôt après, Chu He fila sur le côté au milieu des débris et gravats qui s’écroulaient !

Mahā le suivait de près sauf qu’au moment où il sortit de la grotte, son corps tout entier se recouvrit d’un immense filet rouge lumineux. Si on regardait de plus près, on pouvait voir que ce filet était composé des innombrables incantations de scellé en Sanskrit. Durant le bref moment où il fut retenu par ce filet, Chu He se retourna dans les airs, prit appui sur la paroi rocheuse et revint vers lui précipitamment comme s’il rebondissait sur les murs. Il enfonça le sabre dans le torse de son fils !

Du sang jaillit et l’espace entre les dents de Mahā se remplit de sang. Cependant l’instant d’après, sa main franchit la toile d’incantations et il saisit le poignet de Chu He.

Ses ongles acérés percèrent aussitôt l’artère du poignet de Chu He comme une lame tranchante. Avec la rupture de la veine, le sang surgit et se vaporisa instantanément à cause de la chaleur intenable autour d’eux — Aussitôt après, comme lorsque le sang du Phénix avait fait fondre de l’acier, le réseau d’incantations fut brûlé en profondeur en un clin d’œil !

Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !

Les pupilles de Chu He se contractèrent et il voulut retirer sa main, mais il était déjà trop tard.

La fissure dans le réseau d’incantations s’élargit rapidement. La seconde d’après, Mahā put se libérer, se ruant parmi le chaos provoqué par les 90 millions de Grandes Incantations de Scellé qui explosaient l’une après l’autre !

Chu He s’écria d’un ton vif :

« Zhou Hui — »

Dans une parfaite coordination d’un millième de seconde, Zhou Hui bondit du sol et tournoya dans les airs. Il invoqua sa projection dharmique et frappa Mahā de sa patte dans les airs avec un puissant rugissement !

La pierre se fissura complètement sous l’impact, mais Mahā ne parut pas sentir la douleur déchirante. Sans même marquer une pause, il rebondit et fila tel un boulet de canon.

Si on y regardait de plus près, son corps volant dans le ciel répandait du sang comme de la pluie mais en cet instant, personne ne pouvait rivaliser avec la rapidité du véritable corps du Roi de Clarté Paon. Il dépassa Zhou Hui tel un ouragan et en un instant, il était devant le reste du groupe.


Le renard à neuf queues hurla d’une voix stridente :

« Baissez-vous — »

— Si le temps s’arrêtait là, ce serait une une scène aussi chaotique que de la boue en ébullition.

Le visage de Mahā était glacial, son épée brandie devant lui. Sa tunique et ses longs cheveux étaient emmêlés comme un immense oiseau blanc en plein vol. Son visage et son corps étaient couverts de traînées de sang qui s’entrecroisaient. De son côté, les immenses queues blanches comme la neige de Li Hu étaient étirées horizontalement à l’extrême et son corps était pressé contre terre, protégeant résolument tous ceux qui se trouvaient sous lui.

Chu He, qui était empêtré dans le filet d’incantations en Sanskrit, attrapa un rosaire de perles azur dans le vide au dernier moment et le jeta à Zhou Hui de toutes ses forces. Ce dernier le rattrapa sans même tourner la tête et au moment où il le toucha, le rosaire se transforma en un long arc turquoise. Il encocha une flèche et visa le dos de son fils.

L’accident se produisit précisément à cet instant.


— Au moment où Mahā volait au-dessus d’eux, la belette releva soudain la tête et tendit ses griffes, saisissant les manches de la tunique flottante de toutes ses forces.

Pour quelqu’un d’aussi puissant que Mahā, ce genre de traction n’était sans doute rien du tout et en temps normal, il ne l’aurait même pas sentie. Mais là, il était à bout de forces, alors ce fut difficile de conserver son équilibre avec cette attaque. Il chancela et dans la précipitation, il dévoila son dos sans défense.

Mahā fit soudain claquer ses manches et il projeta violemment la belette dans les airs.

— L’instant d’après, une longue flèche enveloppée de lumière siffla dans les airs et Mahā se fit clouer dans la paroi de pierre !

Le renard se retourna vivement et sa voix vira dans les aigus :

« Hé ! Le gros ! »

Personne ne put réagir à temps. Chu He serra les dents et déchiqueta le filet d’incantations enroulé autour de son poignet. Il se précipita vers son ami.


La belette s’était écrasée dans le gravier pointu par terre. Son gros corps était agité de convulsions et une large flaque de sang s’était déjà formée derrière son crâne.

Il haletait violemment et sa respiration était laborieuse. Le sang envahissait ses poumons, ce qui provoquait un bruit rauque et désagréable, comme un soufflet déchiré. Chu He le ramassa de ses mains tremblantes et le déposa sur ses genoux. Il ressuya vigoureusement la traînée de sang qui coulait de la gueule de l’animal. Pourtant, l’écume de sang continuait d’apparaître au coin de la gueule, dans le museau et même les oreilles.

« Di-directeur Chu, demanda la belette avec du mal, j’en… j’en ai assez fait ? … »

Pendant un moment, Chu He fut ramené à ce jour récent où la grosse belette s’était cachée de honte après avoir été ridiculisée par les Japonais. Il s’était assis devant le site en construction qui était désert et avait demandé d’un ton triste :

« Ne suis-je pas encore suffisant ? »

Tu es déjà très bien.

« Alors pourquoi tout le monde ne me traite pas comme un être humain ? »

Peut-être que tu n’en as pas encore assez fait.

Encore… encore un peu plus et alors tu y seras presque.

Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !

Chu He ferma les yeux et inspira brusquement. Malgré ça, les larmes coulèrent sur ses joues.

« Tu as déjà très bien fait. »

Sa voix tremblait violemment et avait un timbre très rauque et bizarre.

« Ces gens qui se sont moqués de toi… Ils se croient supérieurs mais en fait, ils sont très, très… très, très inférieurs à toi. Ils sont tout juste bons à lever la tête vers toi et t’admirer de très, très bas… »

Cette belette, qui avait été prudente et craintive toute sa vie, voulut employer ses dernières forces pour sourire, mais finit par échouer. Son visage se figea dans une expression un peu ridicule. C’était comme s’il voulait ouvrir la gueule, mais son visage était couvert de sang et de larmes, souillé par tellement de poussière et de saletés. Il avait l’air assez comique et pitoyable.

Chu He se pencha et déposa gentiment la belette par terre.


Ses épaules et même son corps se mirent à trembler alors qu’il haletait violemment. Les tremblements ne firent que s’intensifier, s’aggravant en quelques secondes. Les veines de sa main posée sur la paroi en pierre ressortirent et ses cinq doigts virèrent aussitôt d’une pâleur excessive à un rouge sang terrifiant.

« Ma… hā… » fit-il en détachant chaque syllabe.

Sa voix semblait surgir d’entre ses dents. Ce n’était pas sa voix habituelle, elle était bizarrement glaciale et sombre.

Quelque chose paraissait ramper sous ses vêtements, puis un tatouage de phénix rouge doré surgit de son col, se répandant de ses bras à ses épaules, puis au bas de son visage, comme s’il était vivant.

L’instant d’après, la projection dharmique du Roi de Clarté Phénix apparut dans un lotus de feu dont les pétales se déplièrent, brûlant les rochers tout autour !

Le renard à neuf queues remarqua alors quelque chose d’anormal. Au moment où il voulut avancer, il se fit aussitôt ramener en arrière par Zhou Hui —

Ce n’était pas l’apparence normale du Phénix.

Il s’agissait en fait l’apparence de Vajrapani qui ne s’était encore jamais manifestée depuis l’Antiquité, autrement dit la forme extrêmement maléfique du Phénix !


Note de Karura : Faut pas toucher au maire Huang !

Petit point de mythologie : Vajrapani est la forme courroucée du Bouddha. Sa fonction est de maintenir les démons à distance.

Sinon, je ne rêve pas : enfin un chapitre de moins de dix pages !



Notes du chapitre :
(1) Une agate en provenance du Tibet. Longue et gravée, elle est considérée comme magique.
(2) Une province au sud-est de la Chine.
(3) Une expression pour dire : supplier désespérément quelqu’un.
(4) Le sous-entendu sexuel est fait exprès.
(5) Ou Denglong, un animal mythologique qui ressemble à un chien à corne. Souvent en statue devant les temples pour les protéger.







Commentaires :


:

:

Pour insérer des émojis dans le message, appuyez sur la touche Windows et ; de votre clavier (pour Windows 10).

Derniers chapitres parus :
La Renaissance du Suprême Immortel 447 et 448
Lanterne 52
La Renaissance du Suprême Immortel 445 et 446

Planning des mises à jour :
Dimanche tous les quinze jours : Lanterne : le reflet d’une fleur de pêcher
La Renaissance du Suprême Immortel
Le Prince Solitaire