Chapitre 13 : Le gros maire Huang pique la vedette grâce à sa puissance
C’était un véritable déluge qui s’abattait sur la cité de H, sans parler des vents violents et de l’orage immense dans le ciel. L’observatoire météorologique décréta trois alertes rouges pour tempête l’une derrière l’autre. Dans les rues, les radios et écrans ne cessaient de répéter :
« Il est recommandé de rester chez soi et de ne pas sortir. Évitez à tout prix d’être à découvert. Nous répétons : il est recommandé de rester chez soi et de ne pas sortir… »
Les habitants paniquaient et le secrétariat de la mairie appela plus d’une dizaine de fois, suppliant presque à genoux le maire Huang, qui était en première ligne, de revenir à la mairie.
Mais ce dernier repoussa avec humeur sa secrétaire qui voulait qu’il enfile un imperméable.
« Je veux descendre aussi ! »
Une main sur le bord de la fosse boueuse, Chu He mit un pied dans la fissure. En entendant ça, chose rare, il se mit en colère :
« Et qu’est-ce que tu vas faire en bas ? Tu te rends compte à quel point c’est dangereux ?! »
À cet instant précis, un éclair assourdissant s’abattit du ciel et frappa un arbre dans la nature à plusieurs dizaines de mètres de là ! L’arbre immense fut fendu en deux dans un bruit déchirant. Les flammes furent aussitôt éteintes par la pluie battante et une épaisse fumée tourbillonna.
Tout le monde fut réduit au silence. Plusieurs policiers n’y tinrent plus et commencèrent à reculer.
Le maire Huang rugit furieusement :
« C’est ma ville ! Même si je ne suis pas très fort, je peux toujours aider les gens coincés sous terre ! »
Après ça, il se tourna et cria à l’intention du capitaine Wang :
« Que tout le monde reste en position, ne vous retirez pas ! Si vous voyez quelque chose sortir de ce trou, tirez dessus sans sommation ! Si ce sont les Japonais qui remontent, arrêtez-les sur-le-champ ! »
Son visage potelé ruisselait d’eau à cause de la pluie et sa voix était particulièrement autoritaire. Tout le monde en resta choqué un moment, puis acquiesça à l’unisson.
Chu He voulait l’arrêter, mais il s’en fit empêcher par Zhou Hui :
« Laisse-le descendre. Ce Huang est un yaoguai. Ce serait le comble qu’il reste et se fasse frapper par la foudre céleste. En plus, il pourra peut-être se rendre utile. »
Chu He le fixa d’un air inexpressif, puis il le dépassa et sauta dans la crevasse.
Zhou Hui eut un sourire indifférent. Il agita la main pour refuser l’offre du capitaine Wang de nouer une corde autour de sa taille pour plus de sécurité et il sauta à son tour dans la crevasse. Aussitôt après, Li Hu descendit à son tour en le suivant. Elle atterrit sur un gros rocher à cinq ou six mètres du sol. Quand elle arriva en bas, elle reprit aussitôt sa véritable forme — un renard blanc comme la neige à neuf queues.
« Je vois que tu te soucies encore de ton enfant, fit le renard d’un ton moqueur en agitant ses queues. Tu te donnes tellement de mal pour améliorer son régime alimentaire en lui envoyant quelques douceurs…
– Ces Japonais n’avaient pas de bonnes intentions pour commencer, je ne fais que profiter de la situation.
– Alors comment ça a pu attirer le Châtiment Céleste ? Ton Mahā n’a vraiment pas peur de manger quoi que ce soit. Hormis la dernière fois, je n’avais jamais vu la foudre si déchaînée, ah. »
Zhou Hui lui jeta un regard et le renard à neuf queues sentit soudain un grand froid l’envahir.
« C’est à cause de l’Os de Bouddha, fit Zhou Hui. L’Os de Bouddha s’est retrouvé sous terre inexplicablement et du coup, Mahā a versé du sang devant le Bouddha, ce qui a entraîné le Châtiment Céleste. »
Il marqua une pause et toisa le renard d’un air suspicieux.
« Au fait, qu’est-ce que tu voulais dire tout à l’heure quand tu as dit que tu avais fait quelque chose ?
– … »
Le renard recula discrètement d’un pas.
À sa grande surprise, Zhou Hui ne lui fit rien, pas même lui marcher dessus pour défouler sa colère. L’homme se contenta de lever la tête, puis il eut un sourire étrange et s’éloigna.
… Il me laisse m’en tirer comme ça ? Pas possible, hein ?
Anxieux, le renard à neuf queues débattit intérieurement un bref moment, puis il leva automatiquement la tête.
L’instant d’après, il sut pourquoi Zhou Hui était parti sans rien faire —
Un homme obèse de plus de cent cinquante kilogrammes avait glissé et était en train de tomber du ciel. Le renard à neuf queues fut aussitôt écrabouillé en boulettes de renard à cause de la pression aussi imposante que le mont Tai.
Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !
À quarante mètres sous terre, dans la grotte.
Aida Tadaishi hurla à pleins poumons :
« Sortons vite d’ici ! Il ne peut pas quitter cette grotte ! Courez ! »
Les feux d’artifice froids étaient éteints depuis longtemps et les lampes-torches étaient tombées par terre. Plusieurs avaient été touchées par des balles perdues et ne fonctionnaient plus. Les deux ou trois restantes ne pouvaient que vaguement illuminer une petite surface. Dans la panique, les gens n’arrivaient plus à voir où se trouvait l’entrée, surtout qu’il fallait s’abaisser et qu’une seule personne à la fois pouvait passer. Ils ne voyaient que le sol couvert de sang, ainsi que les parties de corps déchiquetées qui recouvraient les gravures denses.
Le monstre saisit sans problème la lame qui s’abattait sur sa nuque et il attrapa ensuite le Japonais qui maniait l’arme. De ses ongles, il l’ouvrit de haut en bas et les organes internes de l’homme tombèrent aussitôt par terre. Le monstre ne fit pas le difficile : il ramassa les organes et sirota un peu de sang. Il fit d’une voix rauque :
« C’est tellement délicieux… »
Les quelques Japonais survivants étaient si terrorisés qu’ils s’étaient précipités vers la paroi de pierre et faisaient de leur mieux pour retrouver l’entrée à tâtons, en se basant sur leurs souvenirs. Cependant, l’entrée était déjà étroite à la base et la visibilité était très mauvaise. Comment auraient-ils pu la retrouver dans le chaos actuel ?
Aida Tadaishi toucha enfin le bord d’une roche acérée. Il tendit la main et s’écria d’un ton extatique :
« C’est ici ! Venez vite retirer ces pierres — »
Avant qu’il n’ait pu finir sa phrase, une main glaciale le saisit par derrière, puis un visage étrangement ensorcelant apparut devant lui.
« Aaaaaah, dégage ! Dégage ! » hurla Aida, mort de peur.
Alors qu’il se débattait, sa main attrapa la personne la plus proche de lui, un de ses propres subordonnés. Soudain, il tira sur l’autre homme avec force et le jeta par terre juste devant le fœtus né de la terre.
Ce dernier ne s’attendait pas à ce que sa nourriture lui tombe dans les bras. Il ne fit pas de manière et ramassa l’homme pour arracher un morceau de chair sanglante de son abdomen. Il la mâcha et l’avala avec délectation pendant que sa nourriture hurlait et pleurait. Aida en profita pour se libérer et ramper vers l’entrée de la grotte. Il serra les dents et se mit à déplacer les rochers acérés qui bloquaient la sortie, sans se soucier du reste.
Tout à coup, quelqu’un sur le côté lui fila un coup de poing au visage. Aida tomba avec un poum. Il se redressa et rugit :
« Yan Lanyu ! »
Le jeune onmyōji respirait en haletant et son corps était couvert de sang — Après avoir été attrapé par le fœtus né de la terre, non seulement il n’avait pas été dévoré, curieusement, mais il avait même été aussitôt jeté par terre. Ses blessures avaient été provoquées par ses roulades sur le sol couvert d’os brisés et de cailloux.
« Yan Lanyu ! Je savais que tu allais essayer de tous nous faire tuer ici ! »
Aida Tadaishi s’empressa de lui tirer dessus mais dans la précipitation, il visa mal : avec un sifflement, la balle ne fit qu’effleurer la joue de l’adolescent. Yan Lanyu ne sourcilla même pas. En serrant les dents, il plaqua Aida au sol, puis se tourna vers Zhang Shun pour lui crier :
« Pars vite d’ici ! »
Zhang Shun rugit en réponse :
« La ferme ! Pas question que je t’abandonne ! »
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En disant ça, il se mit à soulever frénétiquement les rochers qui bloquaient l’entrée de la grotte. Les pierres étaient si tranchantes qu’on aurait presque dit des couteaux. Non seulement les dix doigts du jeune homme se mirent bientôt à saigner, mais il s’était même retourné plusieurs ongles. Cependant, il ne sentit rien du tout à cause de l’adrénaline. Il fut même capable de soulever un rocher qu’il n’aurait pas pu porter en temps normal pour le jeter à côté.
De l’autre côté, la férocité d’Aida avait également été décuplée. Il se retourna et plaqua Yan Lanyu par terre à son tour, puis il saisit le pendentif autour de son cou. Il le serra ensuite si fort que le visage de l’adolescent devint enflé et qu’il commença à suffoquer. Malgré tout, il serra les dents et refusa de lâcher Aida. Durant leur lutte, il repoussa Aida, qui était pourtant plus grand et plus fort, et le projeta au sol. Il arracha son pendentif et le jeta à Zhang Shun.
« Prends ça ! Va-t’en ! »
Zhang Shun reçut le pendentif en pleine tête, ce qui laissa une marque. Il l’attrapa rapidement et employa toutes ses forces pour retirer le dernier rocher. Il avait enfin réussi à dégager un passage assez large pour une personne un peu en hauteur. Aussitôt, il se tourna pour venir en aide à Yan Lanyu. Malheureusement pendant ce temps, le fœtus avait terminé de dévorer l’homme qu’Aida lui avait lancé pour sauver sa peau. Il laissa tomber le corps sans vie à ses pieds et s’approcha d’Aida Tadaishi et de Yan Lanyu qui roulaient ensemble au sol.
En temps normal, le second jeune maître Zhang aurait été si terrifié qu’il aurait fait demi-tour pour ramper aussitôt vers la sortie. Mais en cet instant, un pouvoir désespéré et infini parut surgir dans son cœur. Il en oublia carrément sa peur et rugit :
« C’est ce grand-père que tu vas affronter ! »
Puis il se précipita pour pousser le fœtus !
Yan Lanyu lui cria :
« Qu’est-ce que tu fais encore ici ? Laisse-moi et pars !
– Change de disque, putain ! répliqua Zhang Shun d’un ton furieux. Comment ce grand-père, un homme adulte, pourrait laisser un enfant le protéger ?! Bordel, on va mourir ensemble aujourd’hui ! »
Il se rua pour repousser Aida sur le côté, puis il saisit Yan Lanyu par la main pour se diriger vers la sortie dégagée — mais ce fut le dernier sursaut d’une bête piégée. Le fœtus né de la terre n’était pas loin, presque dans leurs dos, et il n’avait qu’à tendre la main pour les intercepter.
Cependant alors qu’ils s’éloignaient du fœtus, ils ne se firent pas attraper. Quand Yan Lanyu jeta un regard par-dessus son épaule, il vit que le fœtus reculait d’un pas en chancelant. Il fixait d’un air légèrement incrédule son bras et son épaule que Zhang Shun venait de toucher pour le repousser.
— Il y avait des blessures.
Ces deux endroits semblaient avoir été brûlés par du feu. La peau et la chair avaient été fendues et du sang argenté en coulait.
« … Bizarre, » murmura le fœtus.
Yan Lanyu n’eut pas plus le temps d’y réfléchir et il poussa Zhang Shun vers le trou — mais l’instant d’après, une force irrésistible s’empara de sa nuque. Ils furent tous les deux attrapés et repoussés en arrière.
Avec un splash, ils tombèrent sur le sol visqueux couvert de chair et de sang. Au moment où ils allaient se relever, ils virent le fœtus se pencher sur eux. Il leva une main et repoussa une longue mèche couverte de sang derrière son oreille. Ses yeux étaient fixés sur Zhang Shun et le coin de ses lèvres s’étira vers le haut.
« C’est donc toi. Je me demandais comment tu avais pu me blesser à ce point… Hormis le Feu Sacré de ma mère, il ne peut y avoir que toi. »
Il rétrécit les yeux et pencha la tête sur le côté pour sourire. Si on faisait abstraction des dents couvertes de sang, c’était un très joli sourire malicieux.
Malgré ça, Zhang Shun ne ressentit que de la terreur à l’état pur. Il bondit, attrapa Yan Lanyu par le bras et courut. Dans la précipitation, il faillit glisser sur la chair et le sang qui couvraient le sol. Curieusement, le fœtus né de la terre ne chercha pas à les retenir. Il se contenta de les regarder s’éloigner en courant, puis ses yeux dérivèrent sur le côté — Aida Taidaishi inspira brusquement, puis se précipita vers l’entrée de la grotte pour y arriver avant eux.
« Allez crever en Enfer ! »
Quand Aida les vit, ses yeux s’enflammèrent presque. Il sortit son pistolet de sa poche et tira sur Zhang Shun !
Heureusement, on n’entendit que deux clics en provenance du barillet. Il était à court de balles.
Zhang Shun n’eut guère le temps de se réjouir d’avoir échappé à la mort. Il se jeta sur Aida pour le frapper — hélas, il avait visiblement surestimé sa capacité à se battre contre des humains. Même avec l’adrénaline qui décuplait ses forces, il ne faisait pas le poids contre un combattant expérimenté comme Aida. Dès que les deux furent en contact, Aida saisit la crosse de son revolver et le frappa fort à la tête. Zhang Shun dut reculer, du sang coulant sur son visage.
Aida posa une main sur la paroi et s’apprêta à grimper pour emprunter la sortie, mais comment Yan Lanyu aurait-il pu le laisser s’en aller ? Il le saisit carrément par les épaules pour le tirer en arrière. Puis il attrapa Zhang Shun et le poussa dans le passage étroit. Bien qu’il avait l’air frêle, il était clairement musclé. La force qu’il déploya lui permit de soulever un adulte comme le second jeune maître Zhang pour le pousser à moitié hors de la grotte.
« Dépêche-toi, tu ne peux rien faire ici ! Si tu traînes encore, tu ne pourras plus t’échapper ! »
Zhang Shun rampa rapidement hors du passage et se retourna pour aider Yan Lanyu, mais ce dernier avait déjà reculé en secouant la tête.
Zhang Shun vit soudain rouge.
« Espèce de putain —
– J’ai trahi la secte Mizong. Même si je m’échappe d’ici, je ne pourrai pas rester en vie bien longtemps, » fit Yan Lanyu d’un ton grave.
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Une lampe-torche éclairait encore non loin. Cela permit à Zhang Shun de voir des larmes couler sur le visage de l’adolescent qui lui cria :
« Cours ! Ne te retourne pas, va-t’en ! »
Zhang Shun jura à voix haute et se pencha désespérément dans le passage pour attirer Yan Lanyu. Mais à ce moment, Aida Tadaishi, qui était tombé par terre, se releva d’un bond, l’air complètement fou. Il attrapa Yan Lanyu par une épaule, le fit tomber par terre et se mit à califourchon sur lui pour l’étrangler.
Yan Lanyu était également prêt à tout. De son coude, il frappa l’autre homme au nez et on entendit un craquement d’os. Aida hurla de douleur et roula par terre, le sang coulant de ses narines comme une fontaine.
Le fœtus s’approcha d’eux, mais Yan Lanyu ne chercha pas à s’enfuir. Il resta simplement là debout. Il inspira profondément, puis jeta un regard à Aida.
« Celui que j’attends ne viendra pas, haleta-t’il, la voix remplie à la fois de calme et de désespoir. Alors aujourd’hui, c’est toi qui vas m’accompagner dans la mort. »
Zhang Shun hurla un “Non !” et voulut retourner dans la grotte pour le récupérer. Mais Yan Lanyu se tourna vers lui et lui adressa un sourire. Il sortit du fourreau de sa dague à sa ceinture un objet long et fin comme un pinceau. Il l’alluma avec un briquet, puis le jeta en direction du passage.
Les pupilles de Zhang Shun se contractèrent.
— C’était un bâton de dynamite !
Il allait faire exploser l’entrée !
Zhang Shun poussa un cri rauque. En cet instant, le sang de tout son corps remonta à son cerveau. Ses yeux s’injectèrent de sang et un liquide chaud coula de ses yeux.
L’adolescent lui fit :
« Adieu, inconnu. »
— L’instant d’après, Zhang Shun sentit une poigne irrésistible le pousser en arrière. Puis quelqu’un se glissa dans l’ouverture tel un fantôme et atterrit légèrement, écrasant du pied la mèche de l’explosif.
Quand Zhang Shun vit clairement le nouveau venu, il en fut si choqué que son esprit connut un moment de blanc :
« … Zhou Hui ?! »
Zhou Hui posa une main sur l’épaule de Yan Lanyu et fit avec un sourire :
« Petite beauté, la vie est si précieuse, alors ne sois pas trop pressé de rencontrer la mort… En plus, le directeur adjoint Yu nous a ordonné de te ramener à Beijing. »
Yan Lanyu le fixa stupidement, incapable de dire le moindre mot.
Si Zhou Hui avait eu le temps, il l’aurait clairement taquiné mais là, il se contenta de lui tapoter l’épaule et le poussa légèrement en arrière. Yan Lanyu se fit rattraper par Chu He qui était entré après Zhou Hui.
Mahā tourna la tête pour regarder Zhou Hui, puis Chu He. Quand ses yeux se posèrent sur le premier, il ne changea pas d’expression. Par contre en voyant le second, une lueur défila dans son regard. Puis il détourna la tête et sourit avec ses dents acérées et couvertes de sang :
« Yo, il y en a du monde aujourd’hui. »
Zhou Hui fit d’un ton doux :
« Fiston, écoute gentiment ton papa. Remonte là-haut pour te raccrocher tout seul. Quand papa se rappellera de toi d’ici huit à dix ans, il t’enverra des gens à manger, mon brave petit ! »
Haletant, le maire Huang se faisait tirer dans le passage étroit par le renard à neuf queues. Il entendit ces mots au moment où il sautait dans la grotte. Ses pieds glissèrent et il faillit perdre l’équilibre. Il se rattrapa rapidement à Chu He et demanda à voix basse :
« Ce monstre est vraiment le fils de ce Zhou, ah ? »
Chu He : « … »
« J’ai toujours dit que ce Zhou n’était pas normal. Le fils qu’il a engendré est aussi un malade. Regarde-moi cette viande crue par terre… Bordel de merde ! C’est-c’est-c’est en fait de la chair humaine, ah ! »
Le maire Huang eut soudain si peur qu’il faillit se faire dessus.
« Ça-ça-ça mange des humains ! Cette chose mange des humains ! Quel genre de monstre c’est ?! »
Mahā fit avec un rire rauque :
« Père, est-ce que tu as emmené mère avec toi pour te servir de bouclier car tu sais très bien que tu ne peux pas m’empêcher tout seul de sortir d’ici ? »
Le maire Huang cligna de ses petits yeux et il suivit le regard de ce monstre vers eux — il espérait vraiment que lorsque Mahā mentionnait sa mère, c’était le renard à neuf queues qu’il regardait. Mais après avoir suivi trois fois le regard, il fut désespéré de découvrir que l’autre regardait bel et bien Chu He.
Père…
Mère…
Alors la mère de… de ce monstre cannibale…
Les jambes potelées du maire faiblirent. Le renard à neuf queues qui titubait derrière lui se précipita d’un bond pour se coller contre lui. Il lui fit d’un ton sévère :
« Ne tombe pas de nouveau, le gros ! Si tu m’écrases encore, je te casserai toutes tes dents, tu m’entends ?! »
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Chu He ferma les yeux, comme s’il ne voulait pas voir les membres et la chair ensanglantés par terre. Mais même s’il refusait de regarder ou d’y penser, l’odeur forte et dégoûtante ne pouvait que lui rappeler ce qui s’était passé ici.
Il fit un signe de main à Zhou Hui et Mahā pour leur dire de ne pas l’impliquer dans leur querelle.
Mais Mahā garda les yeux fixés sur sa mère, un air de défi sur le visage. Au moment où il allait dire quelque chose, il se fit devancer par Zhou Hui :
« Une minute — Tu as dit que tu allais sortir où, fiston ? »
Mahā répondit d’un ton glacial :
« Tu m’as scellé ici pendant trop d’années et je suis fatigué du monde des humains. Que dirais-tu si j’allais voir la Mer de Sang ? »
La Mer de Sang se trouvait dans le Royaume des Enfers et elle était également connue sous le nom de l’Étang du Lotus de Sang, profond de plus de vingt mille mètres. Elle était remplie de monstres de bas niveau mais extrêmement vicieux. On disait que les gens qui avaient commis des crimes très graves étaient jetés dans la Mer de Sang après leur mort. Durant le jour, ils se faisaient dévorer par les monstres et la nuit, leurs membres et leur chair se recollaient à leur corps pour que le jour suivant, ils endurent de nouveau la douleur de se faire dévorer par les monstres. Et cela durait encore et encore, sans jamais finir.
Zhou Hui éclata de rire en entendant ça et il fit d’un ton sincère :
« Mon fils, si tu crois que tu vas pouvoir te nourrir dans la Mer de Sang, tu fais une lourde erreur. Crois-moi, c’est rempli uniquement de viande pourrie et c’est encore plus mauvais que les légumes sautés à la sauce soja que ton papa te préparait… Et si on en discutait, hein ? Pourquoi tu ne retournerais pas pour le moment te raccrocher là-haut ? Si tu te montres bien sage, papa ne te frappera pas devant ta mère, hein ? »
Mahā rétrécit soudain les yeux en fixant Zhou Hui.
— Son intention initiale avait été de saisir Chu He pour le provoquer et il ne comptait pas se battre contre son père. Mais après avoir entendu ça, son expression changea lentement. S’il avait eu au départ une attitude nonchalante et moqueuse alors qu’il dévorait les gens, il arborait à présent une expression glaciale et féroce.
« … Père, fit-il, même si je dois passer sur ton corps pour sortir d’ici aujourd’hui, tu ne pourras pas m’arrêter. »
Avant même d’avoir fini de parler, sa silhouette couverte de sang se volatilisa tout à coup. L’instant d’après, il réapparut derrière Zhou Hui et le frappa en diagonale de la paume de sa main !
En un éclair, Zhou Hui se retourna en levant les bras. Avec un ping, deux sabres courts et luisants surgirent de ses manches, allant à la rencontre de la main de son fils — Si Mahā ne reculait pas, ce coup pourrait lui trancher carrément la main. Mais l’instant d’après, Mahā s’arrêta soudain. Il forma un sceau de main devant lui et ouvrit la bouche pour cracher une bouffée de flammes dorées au visage de son Zhou Hui !
« Le Feu Doré du Paon… fit le renard à neuf queues en fronçant les sourcils. Feng Si, ton gros poussin semble vraiment déterminé à tuer son père. »
Chu He ferma les yeux et ne dit rien.
Comme l’avait escompté Mahā, Zhou Hui ne chercha pas à résister. Au moment où le feu doré fut lancé, il recula brusquement sauf que Mahā le poursuivit comme une flèche. Les flammes qui sortaient de sa bouche formaient presque un dragon de feu spectaculaire. Il embrasa toute la grotte dans des crépitements. Plusieurs piliers de pierre se brisèrent et tombèrent au sol dans un bruit assourdissant.
« Fiston, après être resté accroché pendant des années, tu n’as pas perdu tes capacités ! cria Zhou Hui alors qu’il reculait. Avant, quand papa te frappait parce que tu refusais de t’entraîner, ta mère intervenait toujours pour m’arrêter. Mais maintenant, tu vois les avantages de mes encouragements, pas vrai ? »
Mahā ne répondit pas mais subitement, il s’élança pour plonger dans le feu doré. Quand il en ressortit, il tenait un long sabre à a main. Bondissant dans le ciel et fendant l’air, il abattit son arme vers Zhou Hui !
Il allait si vite que même si on additionnait les capacités de toutes les autres personnes présentes, elles ne seraient pas capables de suivre. Zhou Hui leva aussitôt sa main pour bloquer l’attaque et une entaille sanglante jusqu’à l’os apparut du tranchant de sa main à son avant-bras.
Zhou Hui fut à la fois surpris et admiratif :
« Yo ! »
Le visage incroyablement splendide de Mahā était rempli d’une malveillance glaciale. À la vitesse de l’éclair, il cracha une autre bouffée de flammes dorées. Puis il disparut complètement et réapparut juste à l’endroit où Zhou Hui devait passer pour éviter le feu. Avec son sabre, il fendit l’air pour le décapiter !
— En une fraction de seconde, Chu He apparut derrière lui pour retenir le sabre.
Quand Mahā tourna la tête et vit qu’il s’agissait de sa mère, il retira son sabre sans même réfléchir, mais il était déjà trop tard. La main de Chu He tenait fermement la lame et du sang coula rapidement de sa paume. À cause du feu doré, le sang de cœur s’évapora et se transforma bizarrement en nuage de sang.
Le nuage recouvrit la lame qui se mit à fondre. De l’acier liquide coula aussitôt par terre.
Le visage de Mahā changea légèrement d’expression et il demanda :
« Même toi, tu veux m’arrêter, mère ?
– Tu ne peux pas sortir, répliqua Chu He d’un air indifférent. Si Zhou Hui t’a scellé ici, c’est pour une bonne raison. Dès que tu mettras un pied dehors, tu attireras la foudre céleste. Et même si tu as la chance de survivre à ça, partout où tu iras, cela ne sera plus que de la terre brûlée. En plus… »
Mahā l’interrompit avec virulence :
« Tu as une idée de ce que ça fait de rester emprisonné ici ? Tu peux comprendre à quel point je veux sortir ?! »
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Chu He ne dit rien pendant un moment, puis il caressa la joue de son fils aîné.
« Tu ne peux pas sortir, répéta-t’il. J’ai mes raisons. »
Mahā lâcha un hurlement strident. L’instant d’après, il dépassa Chu He en le frappant de la paume sur le front — Chu He avait beau être sur ses gardes, il n’en restait pas moins un humain. Il ne put éviter le coup. Serrant les dents et encaissant le choc, il fut aussitôt projeté en arrière !
Pendant ce temps, Mahā s’était déjà précipité vers la sortie. Cependant, une lumière blanche fila dans les airs juste devant ses yeux avec un fsshhhh — c’était le renard à neuf queues. Dès que Mahā avait attaqué Chu He, il avait bondi dans les airs pour intercepter Mahā au moment critique.
Aussitôt, le renard reprit forme humaine et sans la moindre hésitation, il se servit d’une de ses neuf queues comme d’un fouet pour viser Mahā à la tête, le faisant reculer de plusieurs pas !
Mahā redressa la tête pour éviter de justesse la pointe du fouet, puis il la rabaissa et cracha un splendide dragon de feu doré qui enveloppa aussitôt le renard — Le feu était si ardent que sans ses trois mille ans de cultivation, Hu Qing ne serait plus que cendres à présent. Heureusement, le maire Huang reprit en un éclair sa forme véritable avec un rugissement. La belette obèse bondit dans les airs et saisit le renard par la nuque. Puis avec son poids massif, il retomba par terre avec un pouf, évitant justement les flammes dorées.
C’était une action spectaculaire et s’il y avait eu un public, ils auraient scandé “Bien joué !”. Toutefois, la belette ne s’en tint pas là. Sans un bruit, ce type plaça une attaque foudroyante : dès que ses quatre pattes touchèrent terre, il bondit de nouveau comme une flèche. Il se précipita droit vers Mahā et lâcha tout à coup un prout bruyant.
Mahā : « … »
Le pet s’accompagna d’un gaz verdâtre qui ne laissait présager rien de bon et l’odeur fut abominable. Mahā recula inconsciemment de plus de dix mètres. Quand il réagit, il se trouvait très loin de l’entrée de la grotte.
Il s’était fait repousser à tour de rôle, même par un monstre de bas-niveau comme cette belette. Énervé, il rétrécit les yeux. Ses cils longs et épais faisaient penser à des ailes de corbeaux, projetant à côté de son nez deux rangées d’ombres en forme d’éventail.
Son visage était d’une pâleur extrême et ses longs cheveux noirs étaient couverts de sang. Avec le sort écrit densément avec du sang sur sa tunique, il suscitait chez les gens une impression de beauté et de monstruosité entremêlées.
Il leva le menton pour estimer la distance entre l’entrée de la grotte et lui. Puis il leva une main et saisit un autre sabre long dans les airs. C’était exactement le même que celui qui avait fondu — sauf qu’il le tenait dans la main gauche au lieu de la droite. D’une torsion du poignet, une lueur glaciale se refléta sur la lame.
Haletant, la belette s’était cachée derrière un rocher. Elle demanda au renard à voix basse :
« Comment ça se fait que ce monstre est si puissant qu’on n’arrive pas à le tuer ?! »
Un sourire tordu apparut sur les lèvres du renard.
« Tu as déjà entendu parlé du Roi de Clarté Paon ? »
Maire Huang : « … Quoi ?!
– Ce paon est le petit du phénix et il a reçu le titre de Roi de Clarté dès la naissance. Son véritable corps est celui d’un dieu. Dès que tu le vois, tu devrais normalement t’agenouiller et te prosterner face contre terre… Oh putain, putain, putain, il a bouffé la moitié des gens et les a jetés par terre ! » hurla soudain le renard à neuf queues.
Il bondit pour s’éloigner de plusieurs mètres, ses queues enflammées se dressant dans son dos. Il se couvrit le nez d’un air écœuré et fit :
« Cet idiot de Boss Zhou a laissé son vrai corps dans la capitale sans rien dire à personne. Il croit vraiment qu’il peut tuer son fils avec un double ? Tu vas voir, c’est foutu pour lui cette fois ! »
La voix de la belette semblait contenir des sanglots :
« Et alors… alors, que se passera-t’il si on le laisse quitter cet endroit ?
– Des milliers d’éclairs s’abattront du ciel, le poursuivant jusqu’à ce qu’il meure ou qu’il parvienne à leur réchapper.
– Et que deviendra la ville de H ? » demanda désespérément la belette.
Le renard à neuf queues lui tapota l’épaule d’un air compatissant.
« Tu pourras toujours devenir le maire d’une autre ville. »
De son côté, Mahā n’avait que faire des angoisses du maire — Il se précipita de nouveau vers la sortie, silencieux comme un fantôme, mais l’instant d’après, il sentit un grand froid au niveau du torse. Quand il baissa la tête, il vit la pointe d’un sabre dépasser de son corps.
Mahā ne renonça pas pour autant. Il se dégagea et se tourna, répandant du sang autour de lui. Des cinq doigts de ses mains se dégagea un feu doré extrêmement ardent. Il rugit :
« Zhou Hui — Zhou Hui ! »
L’interpelé prit un air très blessé :
« Pourquoi tu ne m’appelles pas père ?! »
Après ça, il cessa de se montrer gentil avec ce petit effronté. Il invoqua sa projection dharmique et bloqua le dragon de feu en croisant ses lames devant lui. Puis il se rua avec un ffffshhh et frappa son fils en plein plexus avec un coup de pied !
Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !
Mahā tomba lourdement par terre. Avant qu’il ne puisse se relever, Zhou Hui était déjà en train d’abattre un de ses sabres sur lui. Mahā roula sur le côté, évitant le coup de justesse. Malheureusement, Zhou Hui avait bien plus d’expérience que lui, qu’il s’agissait d’un combat singulier ou bien de mener toute une armée au front. Aussitôt, la pointe du sabre enfoncée dans le sol creusa un sillon, transperçant Mahā sur le côté en un éclair, le tranchant sur toute la hauteur.
Si Mahā ne s’était pas éloigné rapidement, il aurait été coupé en deux à l’heure qu’il était. Il roula sur le côté et se redressa, prêt à riposter, quand il aperçut soudain de la brume noire qui s’échappait de la projection dharmique de Zhou Hui et qui se répandait partout devant lui.
Mahā se renfrogna — Il savait à quel point cette brume était menaçante et il savait aussi que ce serait difficile de lutter contre la projection dharmique de son père, alors il s’enfuit aussitôt.
Mais dès qu’il recula, son dos se retrouvé exposé à Chu He.
— Chu He était également assez puissant pour l’éliminer s’il le fallait, mais Mahā savait que le phénix ne lèverait jamais la mains sur un de ses petits.
En un instant, Zhou Hui comprit ce que son fils manigançait et il fut aussitôt envahi par la rage et la haine. Il pointa son fils du doigt et fit d’un ton furieux :
« Tu sais aussi tout ce que Feng Si a fait pour toi et c’est comme ça que tu le remercies, hein ?! »
Le mouvement de retraite de Mahā fut légèrement ralenti.
— Ce n’était vraiment qu’une toute petite pause d’un millième de seconde, totalement imperceptible à l’œil nu. Même avec une caméra pour analyser le mouvement image par image, on ne verrait rien. Cependant, Zhou Hui profita de cette milliseconde pour saisir son fils par le col et son sabre, dont la pointe exsudait de la brume noire sans fin, fut placé sans un bruit devant le cœur de Mahā !
« Chaque fois que je veux te tuer, Feng Si m’en empêche et me dit de raisonner plutôt avec toi… »
Dans l’air turbulent, le visage de Zhou Hui était très glacial. Il ressemblait vraiment énormément à Mahā avec cette expression.
— Il était indéniable qu’il avait transmis à moitié à Mahā son sang démoniaque, ainsi qu’une tendance à la folie et la cruauté.
« Si j’avais agi plus tôt, on n’en serait pas là aujourd’hui, ajouta Zhou Hui d’un ton glacial. J’espère qu’il n’est pas trop tard pour te tuer. »
Il enfonça son sabre. Mahā haleta et saisit la lame. Il baissa la tête et vit une grosse quantité de sang jaillir du côté gauche de son torse, au niveau du cœur !
« … Ça fait longtemps que tu rêvais de me tuer. »
Il souriait toujours, mais ce sourire était rempli de malveillance.
« Depuis que tu sais que je suis né pour prendre ta place… »
Zhou Hui voulut lui lancer une remarque acerbe, mais rien ne sortit de sa bouche et il se figea soudain complètement.
— Il lâcha sa prise sur son autre sabre qui tomba au sol avec un cliquètement, puis il porta ses mains à ses tempes.
L’instant d’après, il jura sur un ton douloureux :
« Situ Yingzhi, sale enfoiré ! »
Après ça, il cracha un gros caillot de sang !
Note de Karura : Une belle réunion de famille ! 😅
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