Chapitre 17 : “Yan Lanyu est mourant. Le directeur adjoint Yu a dit que tu pouvais venir le voir une dernière fois.”
Zhang Shun savait que la chose la plus importante en cet instant était l’assurance. Il se récita mentalement “assurance, assurance”, puis jeta à Li Hu un regard presque capable de transpercer ses orbite pour pénétrer profondément dans son cerveau qui tournait à plein régime.
Mais Li Hu n’était pas non plus du genre à se laisser faire. Après un bref moment de panique, elle se reprit rapidement et demanda d’un air innocent :
« Je ne comprends pas ce que tu veux dire.
– Tu savais pertinemment que la personne dans la grotte était Mahā, mais tu m’as délibérément fait croire qu’il s’agissait de Chu He et que tu as même sous-entendu que je devais aller le sauver seul. Si je n’avais pas rencontré ce groupe de Japonais en chemin, je me serais fait dévorer par ton Roi de Clarté Paon, fit Zhang Shun. Ne va pas croire que je ne vais pas te frapper juste parce que tu te fais passer pour une femme Eh ouaip, Li Hu est un homme. J’emploierai désormais le pronom masculin. (1). Tu veux vraiment continuer à jouer les femmes innocentes ? Si tu n’es pas un renard mâle, alors je suis prêt à prendre ton nom !
– … »
Li Hu recula d’un pas sous l’effet de la confusion, puis il se mit aussitôt à hurler :
« — On a déjà rompu, alors c’est fini entre nous ! Pourquoi tu viens encore me harceler ?! »
Zhang Shun se figea.
Tous les regards dans le couloir se braquèrent sur eux et la foule de spectateurs arborait des airs diverses et variés. Li Hu secoua la tête avec agitation et recula d’un pas.
« Tu oses dire que tu es un homme ? Tu m’as invité à dîner une paire de fois et maintenant, tu viens exiger que je te rembourse ?! Je te transférerai l’argent quand je serai rentrée. Je n’ai vraiment pris d’argent sur moi aujourd’hui ! Je n’ai pas d’argent sur moi, ah ! Alors laisse-moi tranquille ! »
Après ça, Li Hu partit en courant.
Zhang Shun voulut inconsciemment lui courir après, mais il se fit tirer en arrière dès qu’il fit deux pas. Quand il regarda par-dessus son épaule, il fit plusieurs jeunes médecins qui le fixaient d’un air menaçant. L’homme en tête lui fit d’un ton furieux :
« Mon gars, tu n’es vraiment pas raisonnable. Putain, tu oses encore te considérer comme un homme ?! »
Zhang Shun : « … »
« Combien elle te doit ? Je vais payer pour elle ! »
Le médecin lui jeta une liasse de billets et ajouta d’un ton méprisant :
« Putain, tu devrais avoir honte de toi ! »
Zhang Shun : « … »
Il employa la même agilité que pour échapper de la gueule du Roi de Clarté Paon afin de se libérer en un éclair de la foule de spectateurs. Tout en pourchassant Li Hu, il s’écria d’un ton passionné :
« Mon amour, je t’aime toujours ! Je t’en supplie, ne me quitte pas pour aller avec ce type ! C’est parce qu’il est plus riche que moi ? Mais n’oublie pas que tu es enceinte de mon enfant — ! »
Li Hu tomba dans les escaliers avec un bruit sourd.
Une demi-heure plus tard, Li Hu était assis dans le café au rez-de-chaussée de l’hôpital avec un pansement sur le front. Il fit d’un ton démuni :
« Second jeune maître Zhang, tu n’as vraiment aucune pitié pour la gente féminine… »
Il portait une courte robe rouge et ses longs cheveux ondulés tombaient de manière charmante sur son profond décolleté. N’importe quel passant ne pourrait pas s’empêcher de le regarder à deux fois. Autrefois, Zhang Shun aurait également senti son cœur s’emballer en étant assis en face d’une si belle femme, mais il ne ressentait plus du tout ça. Il fit d’un ton neutre :
« Au fait, il y a quelque chose que j’ai oublié de te dire.
– … ?
– Quand je me trouvais dans le tunnel, j’ai vu ta paire de boules. »
Li Hu : « … »
Une veine palpita sur le front de Li Hu, puis il baissa la tête et prit une gorgée d’eau pour se maîtriser avec du mal.
Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !
« Dis-moi, reprit Zhang Shun d’un ton glacial, c’est quoi cette histoire d’Os de Bouddha ? Pourquoi vous avez voulu tous les deux tuer ce grand-père ? Ne me dis pas que c’est parce que tu es un démon et moi le Bouddha, que tu es le Serpent Blanc et moi Fahai Une légende chinoise souvent adaptée au cinéma. Fahai est le moine bouddhiste qui cherche à capturer le Serpent Blanc (une femme). Vous pouvez lire un résumé ici : https://blog.lespetitsmandarins.fr/article/la-legende-du-serpent-blanc (2), alors tu dois m’éliminer d’abord pour pouvoir ensuite t’emparer du monde ? Tu es déjà un fonctionnaire de l’état, bordel de merde, alors tu ne crois sans plus doutes à ces conneries de la Pagode du Pic du Tonnerre, hein ? »
Li Hu ne savait pas s’il devait en rire ou en pleurer. Il soupira et avoua :
« Tu as mal compris, ce n’est pas toi que j’ai essayé de tuer… c’est Mahā. »
Zhang Shun haussa un sourcil, n’y croyant clairement pas.
« Tu te trompes sur un point, reprit Li Hu. Tu es l’Os de Bouddha, ce qui n’est pas pareil que le vrai Bouddha. Si tu étais vraiment Bouddha, ces démons et fantômes n’oseraient même pas venir t’importuner. Malgré tout, ça te donne assez de puissance pour éliminer Mahā. Si tu n’étais pas tombé sur ces Japonais, ton premier réflexe en voyant Mahā dans la grotte aurait été de le décrocher. Et quand tu l’aurais tripoté pour ce faire, ça aurait suffi à le brûler. »
Li Hu reprit une autre gorgée d’eau et Zhang Shun continua de le fixer d’un air incrédule :
« … Je croyais que toi et ce Zhou étiez dans le même camp, alors pourquoi tu voudrais tuer son fils ? Et puis, ne dis pas que je l’aurais tripoté, tu rends vraiment les choses dégoûtantes, okay ?! »
Il se trouva qu’un serveur passait justement à ce moment. Li Hu changea aussitôt d’expression et pressa ses deux mains sur son ventre. Il fit d’un ton sec :
« Je porte ton enfant, alors comment peux-tu te montrer aussi violent envers moi ?! »
En un instant, tous les regards se posèrent sur Zhang Shun, remplis d’indignation et d’accusations.
Le coin des lèvres du second jeune maître Zhang frémit. Il dut se tourner vers les autres clients pour expliquer :
« Je ne lui ai fait aucun mal, c’est juste que les femmes enceintes sont vraiment d’humeur susceptibles. Je ne l’ai pas touchée, vraiment… »
Li Hu lui fit une grimace moqueuse et agita son verre d’un air triomphant. En voyant son comportement, Zhang Shun songea avec colère qu’il se faisait toujours tourner en bourrique par cette femme. Si ça continuait comme ça, il finirait pas être écœuré à vie des femmes Mon petit gars, laisse tomber, tu es déjà complètement embarqué sur la voie gay. Accepte ton destin ! (3).
« Boss Zhou sait que je veux tuer son fils. »
Li Hu trouvait certainement que le visage morose du second jeune maître Zhang était très agréable à voir, car il eut un léger rire. Il ajouta :
« Il y a plein de gens qui veulent tuer Mahā, une personne de plus ou de moins ne fait pas tellement de différence. Franchement, tu n’y connais vraiment rien en mythologie ? Le Paon est né avec un appétit féroce et il peut dévorer les gens à vingt kilomètres à la ronde. C’est le réglage d’usine pour le Roi de Clarté Paon : il mange des gens comme on mange des chips.
– Mais j’ai entendu ce Paon appeler mon frère ‘mère’…
– C’est parce que ton grand frère est sa mère, ah, fit Li Hu d’un ton d’évidence. C’est donc normal que le Paon né de ton grand frère et de Zhou Hui l’appelle ‘mère’. »
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Zhang Shun sentit que sa conception du monde, qui n’avait déjà cessé de se remettre à jour encore et encore dans les tunnels, prit de nouveau un sacré coup. Sous le choc, il songea vaguement que sa vision du monde était comme une jeune fille incapable de se défendre face à ces gens ; désemparée, comme des gouttes de pluie sur une fleur de poirier, elle n’avait pas d’autre choix que de se coucher et de se faire retourner dans tous les sens.
« L’histoire de Zhou Hui et de ton grand frère, c’est pratiquement le classique “un looser se rebiffe et gravit les échelons jusqu’à arriver au sommet. Il use toutes sortes de stratagèmes pour épouser une beauté parfaite, puis ils vivent comme une famille heureuse pendant trois ans avec leurs deux enfants. Mais le looser sait qu’il n’est qu’un inculte et un ignare, alors il paye très cher pour envoyer son fils aîné dans un internat d’une école prestigieuse pour nobles. Sauf que cette école ne fait pas son boulot et le fils devient un sociopathe d’ici la fin de ses études,” raconta Li Hu en souriant. Quant à ton rôle dans toute cette histoire, c’est très compliqué. Je ne peux pas te l’expliquer clairement en quelques mots et ce n’est pas à quelqu’un de mon statut de te le dire… Tu ferais mieux de demander à ton grand frère. »
Zhang Shun le fixa d’un air stupéfait, puis il s’écria furieusement :
« Sauf que mon grand frère a disparu, ah ! »
Li Hu fit une tête signifiant qu’il ne ferait pas de commentaire à ce sujet.
« Ce n’est pas vous qui l’avez kidnappé des fois ? J’ai toujours su que vous étiez prêts à faire pression sur lui…
– Parce que tu crois qu’on peut faire pression sur quelqu’un comme Feng Si ? Ton grand frère peut faire pression sur les autres mais lui, c’est quelqu’un d’impitoyable. Ah, je me souviens encore quand j’ai pris des photos de nu de lui et que j’ai voulu m’en servir pour l’obliger à coucher avec moi. Il a répondu en me frappant violemment et même encore maintenant, il me manque un petit bout de ma sixième queue… »
Zhang Shun regarda la poitrine généreuse qui donnait l’impression de bondir du décolleté à tout moment. Dans son esprit résonnèrent des milliers de coups de tonnerre. Jamais il n’avait ressenti de manière si violente le fait que son grand frère était un homme, un vrai.
« En parlant de ça, je n’ai pas vu Feng Si depuis un moment mais la dernière fois, j’ai entendu dire qu’il comptait te laisser la compagnie. »
Li Hu battit des cils comme s’il badinait, mais il se moquait en fait de lui.
« Dorénavant, M. Zhang va être vraiment très riche, en plus d’être jeune et beau. Même si tu vends la société, ça te fera une montagne d’or sur laquelle tu pourras vivre jusqu’à ta prochaine vie ! Si j’étais toi, je me trouverais simplement une petite île dans les Maldives ou bien une montagne enneigée à Hokkaido, au Japon. Tu pourrais y mener une vie si confortable, ah. Pourquoi tu irais t’embêter à fouiner partout pour savoir ce qui est arrivé au Paon et à toute sa famille ? »
Zhang Shun garda le silence un bon moment, contemplant les glaçons qui flottaient dans le verre posé devant lui. Li Hu se dit qu’il n’avait plus de question, alors il fit signe au serveur de venir apporter l’addition.
Tout à coup, il entendit Zhang Shun murmurer :
« Mais… C’est mon grand frère, je ne peux pas l’ignorer. »
Li Hu lui jeta un regard surpris et demanda :
« Ton grand frère, est-ce qu’il est au moins ton frère biologique ? Vous avez la même mère ? — Peu importe que deux enfants aient le même père de nos jours, ce ne sont que ceux qui sortent du même utérus qui sont vraiment proches. »
Il se tourna vers le serveur et fit :
« On paie séparément, j’ai pris ce gâteau. »
Il précisa aussi de garder la monnaie comme pourboire.
Le serveur regarda alors le second jeune maître Zhang d’un air méprisant.
« … »
Zhang Shun se reprit :
« Je me rends compte que tu m’en veux vraiment, putain… Mais ce ne sont pas tes oignons si je veux rester sur une montagne d’or à attendre de crever ou bien si je continue à enquêter sur mon frère et toute sa famille et qu’on me fasse disparaître au final. Dis-moi simplement où peut être Chu He et je le trouverai moi-même. »
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Li Hu sourit mais ne dit rien. Il prit son petit sac et se prépara à partir. Zhang Shun remarqua que le sac était d’une marque très cher et qu’en plus, ça semblait être une édition limitée. Étant donné que c’était un renard mâle qui possédait ce genre de sac de femme qui ne pouvait pas servir couramment, cela montrait qu’il devait être très riche.
En parlant de ça, Zhou Hui était également très riche et son grand frère avait fait d’excellents profits financiers en dirigeant la famille Zhang. Ces chefs d’équipe semblaient avoir plusieurs manières de gagner de l’argent et pouvaient vivre avec aisance dans la société humaine.
« Ton grand frère est à Beijing, fit Li Hu en se levant avec un sourire. Mais tu ne peux pas aller là-bas. Crois-moi, si Zhou Hui ne veut pas que tu viennes, le ministère de la Sécurité de l’État aura bien des manières de t’obliger à rester dans la cité de H. »
Elle se tourna pour se diriger vers la porte du café.
À cet instant, une notification de message se fit entendre de son portable. Li Hu ouvrit WeChat et fixa l’écran, un air d’incrédulité totale sur le visage.
« … »
Il fit demi-tour et revint à la table. Il fixa Zhang Shun de haut et déclara :
« Tu dois venir à Beijing avec moi cet après-midi. Va faire tes bagages, dépêche-toi. »
Zhang Shun le regarda d’un air encore plus incrédule. Au bout d’un moment, il demanda d’un ton confus :
« … Comment vous autres pouvez exiger qu’on vous suive avec autant d’assurance, même si ça revient à vous filer vous-mêmes une gifle en pleine face, ah ? »
Cependant, Li Hu ne rit pas et ne se mit pas en colère. Il se contenta de soupirer.
« Yan Lanyu est mourant. Le directeur adjoint Yu a dit que tu pouvais venir le voir une dernière fois. »
Ce fut ainsi que dans l’après-midi, Zhang Shun monta à bord d’un jet privé et vola directement de la cité de H à Beijing. Il était déjà à l’aéroport international de Beijing à l’heure du dîner.
Pendant le vol, il n’avait cessé d’éprouver une impression de surréalisme. Comment se faisait-il que Yan Lanyu était subitement mourant ?
Pour dire clairement les choses, Yan Lanyu et lui ne s’étaient rencontrés qu’une fois et cela n’avait duré que quelques heures. Pourtant, ils avaient vécu des épreuves terribles ensemble et leur amitié s’était vraiment bâtie à la lueur d’une lame. Si Yan Lanyu ne l’avait pas protégé, Zhang Shun serait mort. S’il n’avait pas désespérément retenu Yan Lanyu, le bâton de dynamite aurait explosé avant que Zhou Hui n’arrive.
Combien de gens se connaissaient depuis des années sans jamais courir de danger mortel ensemble ? Eux, dès leur première rencontre, ils avaient fait plusieurs allers-retours avec les Sources Jaunes.
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Sans doute affecté par ses émotions, Zhang Shun ne parla pas beaucoup durant le vol. Li Hu chattait sur WeChat sans lui prêter attention. Une fois arrivés à l’aéroport, ils virent une Mulsanne noire garée au bord du trottoir dès qu’ils sortirent. Une telle voiture de luxe portait étonnamment des plaques militaires, ce qui était d’une arrogance extrême.
La vitre côté conducteur s’abaissa et le beau visage bronzé de Zhou Hui en sortit, portant une paire de lunettes de soleil de chez Cartier.
« Yo, beau-frère ! »
L’humeur émotive de Zhang Shun fut aussitôt brisée.
« Qui est-ce que tu appelles ‘beau-frère’ ?! »
Zhou Hui eut un léger rire. Il leur ouvrit la portière passager et fit d’un ton gracieux :
« Belle dame, beau gosse, je vous en prie, welcome to Beijing En anglais dans le texte d’origine. Cela veut dire : Bienvenus à Beijing. (4). »
Zhang Shun s’attendait à voir son grand frère dans la voiture, mais il fut déçu. Il n’y avait que Zhou Hui au volant. Sur la banquette arrière se trouvaient une veste de costume, une cravate, un ordinateur portable et d’autres objets incongrus, comme une pile de papier jaune paille de la taille d’une paume, recouverts de symboles brouillons tracés à l’encre que personne ne pouvait déchiffrer.
Li Hu demanda :
« On va d’abord dîner ou bien à l’hôpital ?
– Tu veux encore aller dans un hôpital ? Ça te plaît tant que ça ? »
Zhou Hui démarra la voiture et fit sans regarder en arrière.
« Je vais d’abord déposer mon beau-frère à l’hôpital, puis nous irons au bureau pour une réunion. Vieux Trois nous attend déjà là-bas. »
Li Hu fit la moue et continua à chatter sur son portable.
De son côté, Zhang Shun regarda par la fenêtre les buildings et les rues qui défilaient. Il ne put s’empêcher de demander :
« Mon grand frère est avec vous autres en ce moment ? Et aussi, comment ça se fait que Yan Lanyu soit mourant ?
– Beau-frère, tu es encore un enfant ou quoi pour réclamer tes parents en pleurnichant dès que tu débarques dans un lieu inconnu ? Tes neveux ne faisaient plus ça depuis l’âge de cinq ans ! »
Zhou Hui tenait le volant d’une main. Il s’alluma une cigarette de l’autre et reprit :
« Beijing n’est-elle pas une grande ville avec tous pleins de lieux intéressants à voir ? Quand ton frère Je rappelle que c’est comme ça que Zhou Hui se désigne quand il parle à Zhang Shun. (5) aura le temps demain soir, il t’emmènera un peu goûter au Paradis sur Terre. Ton frère te trouvera deux jolis petits frères ou sœurs, pas la peine de me remercier. »
Le coin des lèvres du second jeune maître Zhang tressaillit un peu. Il tourna la tête et l’ignora, faisant mine de s’intéresser vivement à la pile de papiers jaunes à côté de lui.
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« Ai, n’y touche pas, intervint aussitôt Zhou Hui comme s’il avait des yeux derrière la tête. Ça vaut un paquet de fric. Si tu les vendais, tu aurais assez d’argent pour la dot du mariage de ton grand frère… Ça coûte de plus en plus cher de se marier à Beijing de nos jours. Entre les cadeaux, ah, les banquets, ah, le cortège, ah, la chambre nuptiale, ah, qu’est-ce qui ne coûte pas un bras ? »
Tout en disant ça, il se tourna pour jeter un regard modeste au second jeune maître Zhang.
Ce dernier en fut indigné :
« Tu pourrais économiser du fric en allant moins goûter au Paradis sur Terre ! »
Dès qu’il eut prononcé ces mots, il se rendit compte que quelque chose n’allait pas. Il était clair à présent que la relation entre son grand frère et ce malade était comme une fleur fraîche plantée dans une bouse de vache Une métaphore pour décrire une femme belle et talentueuse affligée d’un époux moche et médiocre. Je vous laisse deviner qui est qui dans l’esprit de Zhang Shun 😁 (6). Mais à présent que Zhou Hui parlait de soirées avec des hôtesses, pourquoi Zhang Shun se mettait-il en colère comme s’il était le petit frère de la mariée ?!
Yan Lanyu était hospitalisé dans une clinique privée en périphérie de la capitale. Il fallut presque deux heures pour y arriver depuis l’aéroport. D’après Zhou Hui, cet endroit était affilié à leur département spécial. Beaucoup de membres d’équipe y étaient envoyés après avoir subi des blessures indescriptibles et même étranges pendant qu’ils accomplissaient leurs missions particulières. Rien qu’en terme de chirurgie, cet endroit était le top du top.
Il y avait deux équipes d’hommes en tenue civile qui montaient la garde au rez-de-chaussée de la clinique. On voyait clairement que leur posture était celle de militaires. Une fois à l’intérieur, hormis le fait qu’il n’y avait pas grand monde, cela ne se distinguait en rien d’un hôpital militaire ordinaire. Il y avait des urgences et une file d’attente.
Zhou Hui conduisit Zhang Shun à l’ascenseur. Il pressa le bouton du dixième étage et lui fit en attendant :
« J’ai quelque chose d’urgent qui m’attend, alors je ne viens pas avec. Au bout du couloir du dixième étage, tu trouveras l’unité des soins intensifs. La petite beauté y est. Tu devrais aussi voir le directeur adjoint Yu. »
Zhang Shun demanda de nouveau :
« Qu’est-il vraiment arrivé à Yan Lanyu ? Il n’allait pas si mal que ça quand il a quitté la cité de H, alors comment son état a pu se détériorer à ce point en à peine quelques jours… ?
– La naissance, la vieillesse, la maladie et la mort sont le lot commun à tous les mortels. Amitabha, que ce bienfaiteur se fasse une raison Zhou Hui parle comme un moine bouddhiste là. (7). »
Avec un ding, les portes de l’ascenseur s’ouvrirent et Zhou Hui lui tapota l’épaule.
« Vas-y, beau-frère. On se verra au Paradis sur Terre demain soir. »
Zhang Shun avait déjà fait deux pas dans la cabine. Il se retourna vivement et s’écria :
« Tu invites ton beau-frère à une soirée dans un club d’hôtesses, tu as un problème au cerveau ou quoi — ?! »
Zhui Hui s’empressa d’appuyer sur le bouton des portes. Elles se refermèrent juste avant que Zhang Shun ne se précipite sur lui pour le frapper.
Zhang Shun était si furieux qu’il lâcha un rire sec. Il se dit que peu importait le nombre d’enfants qu’avaient ces deux-là, dès qu’il verrait son grand frère, il trouverait assurément un moyen de les faire rompre. Ce qui se disait sur Internet était bien vrai : quand un mari était beau et riche, il se vautrait forcément dans la luxure. Zhang Shun ne voulait pas de ce genre de type pour son grand frère.
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La clinique n’était pas aussi grande qu’un hôpital public, mais l’environnement et les installations étaient de bonne qualité. Il arpenta le couloir sinueux et trouva effectivement plusieurs chambres de soins intensifs au bout. Sur l’une d’elles, il y avait le nom ‘Yan’ écrit à côté du numéro de chambre.
Zhang Shun toqua et entendit quelqu’un lui répondre de l’intérieur :
« Entrez. »
Il ouvrit la porte et vit un adolescent extrêmement pâle et émacié allongé sur le lit. Il avait les yeux fermés et un respirateur recouvrait la moitié de son visage. Ses cheveux d’un noir d’encre étaient étalés sur l’oreiller blanc, semblant particulièrement brillants.
Bien que Zhang Shun ne pouvait pas bien voir à cause de l’angle de vue et du drap, il put tout de même reconnaître Yan Lanyu, quoique ce dernier était si émacié qu’il en était méconnaissable.
— Il s’était affaibli à ce point alors que ça ne faisait que quelques semaines qu’ils ne s’étaient pas vus !
En venant ici, Zhang Shun avait eu des doutes quant au fait que Li Hu exagérait ou pas. Il était à présent sûr et certain dès qu’il avait posé les yeux sur Yan Lanyu — cet adolescent vivait effectivement ces derniers instants. Il aurait fallu être aveugle pour ne pas voir que sa vie ne tenait plus qu’à un fil, que ce n’était plus qu’une bougie dont la flamme tremblait et vacillait sous le vent.
Il y avait un homme assis à côté du lit qui tournait le dos à la porte. Quand le second jeune maître Zhang entra, cet homme se tourna vers lui et se leva.
« Zhang Shun ?
– Vous êtes — ? » demanda automatiquement le jeune homme.
Cet homme n’était pas très âgé, en tout cas il ne correspondait pas aux images stéréotypées que Zhang Shun se faisait des fonctionnaires mûrs et expérimentés de quarante ou cinquante ans. Il semblait avoir la trentaine tout au plus, avec l’apparence typique d’un homme du nord. Il faisait plus d’1m80, de corpulence moyenne mais il semblait extraordinairement puissant.
Il vint serrer la main de Zhang Shun. Ça ne se voyait pas quand cet homme était assis mais une fois debout, on pouvait voir son agilité et son acuité qui provenaient d’un entraînement et qui étaient impossibles à dissimuler.
« Mon nom est Yu, Yu Jingzhong, fit-il. Tu peux m’appeler directeur adjoint Yu. »
Note de Karura : Qu’est-il arrivé à Yan Lanyu ?
Et où est Chu He ?
Ceci achève la première partie. Dans la seconde, nous allons continuer à explorer le Ministère de la Sécurité de l’État et faire la connaissance d’une bonne partie de l’équipe !
Notes du chapitre :
(1) Eh ouaip, Li Hu est un homme. J’emploierai désormais le pronom masculin.
(2) Une légende chinoise souvent adaptée au cinéma. Fahai est le moine bouddhiste qui cherche à capturer le Serpent Blanc (une femme). Vous pouvez lire un résumé ici : https://blog.lespetitsmandarins.fr/article/la-legende-du-serpent-blanc
(3) Mon petit gars, laisse tomber, tu es déjà complètement embarqué sur la voie gay. Accepte ton destin !
(4) En anglais dans le texte d’origine. Cela veut dire : Bienvenus à Beijing.
(5) Je rappelle que c’est comme ça que Zhou Hui se désigne quand il parle à Zhang Shun.
(6) Une métaphore pour décrire une femme belle et talentueuse affligée d’un époux moche et médiocre. Je vous laisse deviner qui est qui dans l’esprit de Zhang Shun 😁
(7) Zhou Hui parle comme un moine bouddhiste là.
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