Livre 2 : Troubles au sein du Ministère de la Sécurité de l’État
Chapitre 18 : Tant que les montagnes et les rivières de ta mère patrie ne seront pas couvertes de sang, tu ne pourras pas comprendre pourquoi les fleurs sont si rouges.
Zhang Shun fut soudain frappé par la foudre. Il songea : Enfin je rencontre cet homme qui a osé faire pleurer la petite beauté dans le vent, lui brisant le cœur en le faisant attendre pendant plus de deux ans !
Dans son cœur, il rugit, se précipita sur le directeur adjoint Yu et le frappa plusieurs fois. En réalité, il lui serra poliment la main et fit :
« Bonjour, bonjour, enchanté de faire votre connaissance. »
Yu Jingzhong arbora un triste sourire et désigna le lit d’hôpital du menton.
« Nous n’avons pu nous voir qu’un instant après son retour à Beijing. Il s’est évanoui avant de pouvoir dire quoi que ce soit et ne s’est plus réveillé depuis. Mes supérieurs ont envoyé quelqu’un de qualifié pour l’ausculter et il a dit que ses trois âmes immortelles et ses sept âmes corporelles sont gravement atteintes. Il est possible que lorsqu’il se trouvait dans la secte Mizong au Japon, ses âmes aient servi à raffiner des outils magiques, ce qui a causé des dommages irréversibles. Il a pu tenir le coup jusque là, mais ce n’est plus désormais qu’une question de temps. »
Yan Lanyu était allongé sur le lit. Du point de vue de Zhang Shun, seul son profil était visible. Il avait l’air extrêmement amaigri et inconscient.
« J’ai appris qu’il avait risqué sa vie pour te sauver dans la cité de H, alors je me suis dit que tu aimerais peut-être le voir une dernière fois. Il ne connaît sans doute personne d’autre en Chine et je ne voulais pas qu’il soit totalement seul pour ses derniers instants, » soupira Yu Jingzhong.
Zhang Shun hocha la tête pour montrer qu’il comprenait.
« C’est bon, je tenais aussi à venir le voir. »
Il s’approcha du lit et regarda l’adolescent qui avait les yeux fermés et portait un respirateur. Cette scène lui rappela subitement lorsque son père était mort d’une grave maladie : il était aussi resté dans le coma pendant plusieurs jours, pour finalement lâcher prise et mourir. Zhang Shun sentit une lourde amertume dans son cœur, comme si on y pressait du citron acide. C’était très désagréable.
« Il m’a dit qu’il vous a attendu pendant qu’il se trouvait au Japon… »
Yu Jingzhong ne s’attendait visiblement pas à ce que Zhang Shun soit au courant de ça. Il se figea avec un ah, puis fit :
« Vraiment ? … Je voulais aller le récupérer mais hélas, on ne fait pas toujours ce qu’on veut dans la vie. »
Il s’approcha pour caresser les cheveux de Yan Lanyu.
Bizarrement, Zhang Shun éprouva soudain un malaise inexplicable. Alors qu’il regardait le visage de l’adolescent, il eut l’impression que pendant un moment, son expression changea de manière très légère.
— Mais c’était si rapide et subtil que c’était difficile à décrire.
Zhang Shun en resta figé et ne put dire pendant un moment s’il avait rêvé ou pas. Quand il regarda de nouveau attentivement, il n’y avait plus rien. Yan Lanyu était toujours là, inconscient.
Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !
Yu Jingzhong se baissa pour déposer un baiser sur le front de l’adolescent, puis il se couvrit les yeux, comme s’il avait du mal à contrôler ses émotions. Il poussa un lourd soupir.
« Désolé, je ne sais vraiment pas ce que je vais faire une fois qu’il nous aura quitté. Il est encore si jeune… Quand on s’est rencontré pour la première fois, il était encore plus jeune que ça. Je ne suis jamais retourné le chercher, pensant que nous avions tout le temps et que le futur était long… »
L’intuition de Zhang Shun lui soufflait que quelque chose n’était pas normal, mais il ne pouvait pas mettre le doigt dessus. Il ne put que demander doucement :
« Excusez-moi, mais tous les deux, vous êtes — ? »
Yu Jingzhong hocha la tête.
Zhang Shun songea intérieurement : La différence d’âges entre vous est bien trop énorme et comment toi, un pauvre petit fonctionnaire, pourrait être digne de cette petite beauté, ah ? Les buffles ne devraient pas toucher à l’herbe tendre, okay, ah, vieux pervers ?
Mais en y repensant, si Yan Lanyu l’aimait, alors Zhang Shun n’avait rien à y redire. L’adolescent avait pratiquement donné sa vie pour se rendre en Chine et il se pouvait qu’il soit venu juste pour cet homme.
Zhang Shun trouvait ça très triste quand il y pensait.
Après tout, le second jeune maître Zhang était encore bien jeune. Il ne put s’empêcher de ressentir une certaine chaleur. Il se demandait si le pouvoir de l’amour était vraiment si fort que ça. Comment cet adolescent pouvait-il renoncer si facilement à sa vie qui commençait à peine ? Il repensa ensuite au fait que son frère et Zhou Hui avaient deux enfants. Comment se faisaient-ils qu’ils n’avaient jamais montré de sentiments aussi affectueux entre eux ?
En y repensant, Yan Lanyu n’avait pas non plus manifesté de profonds sentiments quand ils se trouvaient dans les tunnels sous la cité de H. À part lui dire que son pendentif devait être remis à quelqu’un du nom de Yu, il n’avait même pas dit : “Dis-lui que je l’aime.” Ah.
À force d’y penser et repenser, Zhang Shun sentait de plus en plus un malaise profond l’envahir. Il remarqua subitement que la chaîne autour du cou de Yan Lanyu avait disparu, alors il demanda nonchalamment :
« Il vous a donné le pendentif ?
– Oui, nous l’avons pris, » répondit le directeur adjoint.
Zhang Shun hocha la tête et ne dit plus rien. Yu Jingzhong toussota soudain et fit :
« Mon garçon.
– Oui ?
– J’aurais besoin de ton aide pour quelque chose. Ça concerne Yan Lanyu. »
Zhang Shun prit aussitôt un air grave.
« Demandez-moi ce que vous voulez, je suis prêt à vous aider si je peux. »
Le coin des lèvres de Yu Jingzhong s’étira vers le haut, mais on ne pouvait pas vraiment appeler ça un sourire.
« En fait, Zhou Hui m’a dit que tu es l’Os de Bouddha… C’est-à-dire une personne qui est né avec des liens profonds avec le bouddhisme. Des gens comme ça ont en général des pouvoirs miraculeux. Par exemple, certains moines supérieurs peuvent bénir quelqu’un rien qu’en lui touchant la tête. D’autres peuvent faire disparaître les maladies bénignes en soufflant sur la personne. Il y a aussi des récits disant que le cinquième Panchen-lama La deuxième figure spirituelle du Tibet après le Dalaï-lama. Comme lui, c’est la réincarnation du Panchen-lama qui est nommée après avoir été reconnu par le Dailaï-lama. À noter que le Panchen-lama actuel a été enlevé par le gouvernement chinois à l’âge de 6 ans et retenu prisonnier depuis avec sa famille. Cela fait 29 ans qu’il n’y a plus de nouvelle de lui… (1) avait utilisé ses larmes pour guérir un fidèle qui était atteint d’une maladie très grave et mortelle. Par la suite, ce fidèle aurait vécu plus de cent ans… »
Zhang Shun fut soudain frappé par une idée : Se peut-il que ce cinquième Panchen-lama était en fait mon grand frère ?
Oh putain ! Grand frère, tu as vraiment été moine !
Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !
« … Je pense que tu peux avoir des… capacités magiques similaires. »
Yu Jingzhong vit que le jeune homme faisait une drôle de tête et il se dit que c’était parce qu’il n’y croyait pas. Il s’empressa d’ajouter :
« Je ne place pas tous mes espoirs en toi, c’est juste que j’ai déjà essayé toutes les méthodes que je pouvais tenter alors maintenant, je suis prêt à me tourner vers l’impossible. Je peux voir ta main ? »
Zhang Shun ouvrit sa paume et Yu Jingzhong contempla le svastika doré. Il fit d’un ton d’émerveillement :
« On raconte que le cinquième chef d’équipe est un Bouddha vivant, mais même lui ne possède pas le sceau de Bouddha. C’est vraiment incroyable. »
Le coin des lèvres de Zhang Shun frémit et il ne put s’empêcher de demander :
« Vous voulez que je baigne Yan Lanyu de mes larmes ? Mais je ne crois pas que je pourrai pleurer autant, ah !
– Pourquoi tu voudrais le baigner de tes larmes ? »
Zhang Shun : « … »
Les deux se regardèrent un moment, puis Yu Jingzhong toussota et reprit :
« Tu as mal compris, je veux juste te prendre un peu de sang. »
Zhang Shun trouvait que toute cette histoire était louche du début à la fin mais pour dire les choses franchement, Yan Lanyu avait risqué sa vie pour le sauver et l’avait également ému par son amour. Il s’agissait seulement de donner un peu de sang, pas sa vie en retour, alors c’était impossible de refuser ça.
Il se répéta longuement que sauver une vie était encore mieux que de bâtir une pagode à sept étages Pour dire que cela vous vaut une place au Ciel. (2), alors il n’y avait pas à hésiter. Il suivit donc le directeur adjoint pour donner son sang. Allez savoir si le médecin en charge avait été prévenu à l’avance ou pas, mais il ne dit pas un mot de plus et lui prit 200 cc de sang — bizarrement, le sceau de Bouddha était particulièrement brillant sur sa paume quand il donna son sang. Même s’il serrait les poings, il pouvait voir la lumière filtrer entre ses doigts.
Après le prélèvement, les jambes de Zhang Shun étaient un peu faibles. Yu Jingzhong lui tapota l’épaule et lui fit d’un ton reconnaissant :
« Merci infiniment, mon garçon. Si ça agit, je te préviendrai tout de suite ! »
Zhang Shun s’empressa de lui assurer que ce n’était rien et qu’il n’avait fait que son devoir.
Ils sortirent de la salle de prise de sang et attendirent devant l’ascenseur. Yu Jingzhong lui demanda s’il voulait qu’il lui appelle un taxi. Mais comme Zhou Hui lui avait déjà dit qu’il lui enverrait quelqu’un pour le raccompagner, Zhang Shun répondit que ce n’était pas la peine. Il se dit que Yu Jingzhong était sûrement pressé de retourner dans la chambre de Yan Lanyu pour veiller sur lui — D’un autre côté, un employé de ce niveau n’était pas quelqu’un qu’il pouvait rencontrer en personne et il ne savait pas s’il le verrait une autre fois. Alors après quelques hésitations, il décida de tenter le coup :
« Hum… Excusez-moi… »
Yu Jingzhong se tourna à moitié vers lui.
« Qu’y a-t’il ? »
Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !
Le jeune homme réfléchit un moment à ce qu’il allait dire, puis fit en hésitant :
« Vous… vous devez connaître un homme du nom de Feng Si, pas vrai ? C’est mon grand frère et à ce qu’il paraît, il a commis une faute très grave il y a longtemps… Je ne cherche pas à en savoir plus, c’est juste qu’il m’a laissé tout son argent et qu’il est parti subitement seul à Beijing. Je m’inquiète un peu et j’aimerais être sûr qu’il est encore en vie. »
Cela fit rire le directeur adjoint qui fit :
« Tu crois que notre organisation lui a donné une capsule de cyanure ? »
Zhang Shun ne comprit certainement pas la blague et le fixa d’un air vide.
« — Je veux dire que ce qu’a fait Feng Si n’était pas si grave que ça. Ça fait longtemps que notre unité n’est plus à sa poursuite pour ça. »
Yu Jingzhong sourit et reprit :
« Il s’est effectivement présenté à Beijing en personne il y a quelques semaines, mais il est vite reparti. Les chefs d’équipe sont assez indépendants, personne ne peut contrôler leurs allers et venues, alors je ne sais pas exactement où il est allé. J’ai seulement entendu Zhou Hui dire qu’ils se sont disputés, puis que Feng Si est parti seul dans le ‘Royaume des Enfers’ pour chercher un homme du nom de Fan Luo. »
— Il était parti chercher le Seigneur Démon ?
Le cœur de Zhang Shun manqua un battement. Il ne put s’empêcher de demander :
« Pourquoi Zhou Hui et mon grand frère se sont disputés ? »
L’autre homme parut sur le point de répondre, puis il se ravisa.
Le sang de Zhang Shun se mit aussitôt à bouillir dans ses veines et des milliers de spéculations sombres surgirent dans son esprit comme du pop-corn. Il saisit le bras du directeur adjoint et se mit à l’interroger sans relâche. Jugeant probablement d’après sa détermination que Zhang Shun ne partirait pas avant d’avoir obtenu ses réponses, Yu Jingzhong n’eut pas d’autre choix que de le tirer sur le côté pour lui murmurer :
« N’en parle surtout pas à Zhou Hui… À l’époque, tout le monde au bureau savait qu’il avait une aventure avec le renard à neuf queues qui dirige la sixième équipe. Feng Si les a surpris en plein acte et il est parti, fou de rage. »
Les pupilles de Zhang Shun se dilatèrent subitement.
« Je ne voulais pas t’en parler au départ, mais il y a eu pas mal de changements dans notre département récemment et la lutte interne entre les chefs d’équipe est devenue assez féroce. Beaucoup de gens à qui on pouvait faire confiance autrefois ne sont plus fiables à présent. »
Yu Jingzhong lui tapota l’épaule et fit :
« S’il te plaît, ne dis rien aux autres à propos de la prise de sang d’aujourd’hui. Sinon, ceux qui convoitent l’Os de Bouddha pourraient tenter quelque chose et ce serait difficile à gérer — Tu ferais mieux de rentrer à l’hôtel, hein ? »
L’esprit de Zhang Shun était rempli de mille et une pensées. Il ne sut comment il dit au revoir à Yu Jingzhong, puis il suivit les gens pour quitter l’hôpital, l’esprit confus.
Il marchait dans la rue. Les lampadaires étaient allumés au vu de l’heure et il faisait encore très chaud. De jeunes couples passaient en petits groupes en tenant du macha latte ou de la glace. Leurs voix badines étaient portées par la brise et le second jeune maître Zhang eut presque envie de se boucher les oreilles en les entendant.
Est-ce que Zhou Hui et son grand frère s’étaient également baladés dans les rues de Beijing, main dans la main ?
Pas étonnant que son grand frère avait voulu quitter Zhou Hui. Pas étonnant qu’il ne lui avait jamais parlé de cet homme quand ils étaient dans la ville de H !
Dire que Zhang Shun avait fait confiance à Zhou Hui et Li Hu comme à des amis, il avait vraiment envie de remonter le temps pour se filer une bonne claque.
Les oreilles bourdonnantes, il errait simplement à pas rapides. Il ne remarqua même pas une Lexus argentée qui le suivait lentement. Ce ne fut que lorsque le véhicule klaxonna plusieurs fois qu’il se tourna brusquement et vit un jeune chauffeur sortir la tête par la vitre.
Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !
« Second jeune maître Zhang ? À quoi vous pensez comme ça ? Le Boss Zhou m’a demandé de venir vous chercher ! »
Cet homme avait environ la vingtaine, portant une chemise noire et un jeans. Il semblait très compétent. Zhang Shun le reconnut comme étant Xiao Liu, le chauffeur de la Bentley de Zhou Hui dans le ville de H. Mais à présent, il se sentait écœuré en voyant quelqu’un envoyé par ce Zhou. Il secoua la tête et fit :
« Pas la peine, dis-moi simplement où se trouve mon hôtel. Je peux prendre un taxi pour m’y rendre.
– Aiyo, ça ne va pas être possible. Vous êtes un invité de notre département, comment pourrait-on vous laisser errer dans les rues ? »
Xiao Liu lui fit soudain un clin d’œil mystérieux et ajouta :
« En plus, notre Boss n’a pas réservé une chambre d’hôtel pour vous. il m’a demandé de vous emmener dans un endroit encore mieux que ça. Venez et vous verrez ! »
Zhang Shun ne voulait pas créer des problèmes à l’autre homme, alors il ouvrit la portière et demanda :
« Où est-ce qu’on va ? »
Vingt minutes après, il se tenait à la porte d’un box privé du Paradis sur Terre et les veines de son front pulsaient dangereusement.
— Putain, il est vraiment venu ici, ah !
L’hôtesse voluptueuse toqua à la porte pour lui et annonça d’une voix suave :
« Le second jeune maître Zhang est là ! »
Après ça, elle s’éloigna un peu de la porte et fit exprès de frôler le bras de Zhang Shun, un léger parfum se dégageant d’elle.
À la base, Zhang Shun appréciait énormément ce genre de soirées avec de l’alcool et des jolies filles mais là, il avait seulement l’impression qu’un feu maléfique enflammait son Qi et son sang. Il rugit dans son cœur : Toi du nom de Zhou ! Comment oses-tu venir dans un endroit pareil alors qu’il y a mon grand frère ?! Tant que les montagnes et les rivières de ta mère patrie ne seront pas couvertes de sang, tu ne pourras jamais comprendre pourquoi les fleurs sont si rouges !
Il ouvrit la porte et vit que le box était très sombre, avec une boule à facettes colorée au plafond qui projetait des taches de lumière dans la pièce. Des odeurs d’alcool, de cigarette et plusieurs autres odeurs inconnues lui sautèrent au visage. Il y avait déjà un groupe assis sur le divan et Zhou Hui se trouvait au milieu. Il avait clairement bien bu, tenant une cigarette dans une main et agitant un livret doré de l’autre.
« — Ce grand-père est venu il y a deux jours pour réserver votre Xiao Xi et quand j’arrive, vous me dites qu’elle n’est pas dispo, putain ? Comment vous espérez gérer votre boutique sans personne ? Vous êtes tellement fameux que personne n’est dispo ce soir ?!! Filez ! Allez me chercher votre responsable ! »
Plusieurs jeunes princesses vêtues comme des lycéennes tremblaient de peur sur le divan.
Une femme dans la trentaine qui était toujours aussi attirante, sûrement la chef d’équipe, se tint devant Zhou Hui et lui adressa un sourire d’excuse :
« Je suis désolée, sincèrement désolée mais ce soir, un invité de marque est venu et a commandé expressément Xiao Xi. Mais nous avons encore plusieurs grands noms ici et je vais toutes les faire venir pour vous tout de suite. Ah Ming et Xiao V sont également très populaires et elles ne sont pas moins douées que Xiao Xi…
– Un invité de marque, et ta sœur ! Quel invité de marque a osé passer devant ce grand-père ?! »
L’hôtesse n’avait pas le droit de révéler ce genre d’informations. Pendant qu’elle était bien embêtée, un homme ivre du box voisin éclata de rire et fit :
« Le vieux Zhou a toujours un tempérament aussi explosif — Je sais qui est l’imbécile aveugle qui t’a provoqué ce soir : c’est le petit-fils de la famille Tan de la CMC Commission militaire centrale (3). Depuis qu’il est revenu de ses études à l’étranger, il a appris toutes sortes de choses avec ces ABC American Born Chinese : des Chinois nés aux USA. C’est un terme assez péjoratif. (4). Il s’est déjà fait pas mal d’ennemis… »
Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !
Allez savoir si Zhou Hui avait vraiment trop bu ou bien s’il se servait de l’alcool comme un prétexte pour se défouler. En tout cas, il se leva, prêt à aller en découdre avec ce petit-fils Tan. Cependant, un groupe de princesses et de jeunes maîtres C’est comme ça qu’on désigne les hôtesses et les hôtes dans un club. (5) se précipitèrent et firent de leur mieux pour l’arrêter.
« — Frère Zhou, pourquoi tu n’as d’yeux que pour Xiao Xi ? Nous ne sommes pas assez bien, nous autres ? »
Il y avait sûrement des consignes dans cet établissement comme quoi ils devait tout faire afin d’empêcher un client de faire des histoires. Plusieurs jeunes femmes portant un uniforme de lycéenne tremblèrent et saisirent Zhou Hui par le bras. L’un d’elles se mit à pleurer :
« Je ne suis pas assez jolie pour toi ? Dire que je pensais que frère Zhou était si gentil et se soucie de nous… »
Ce groupe était vraiment très fort, employant toutes les armes à leur disposition. Ils pleuraient tellement, les larmes ruinant leurs splendides visages. Si cela avait été le second jeune maître Zhang, il se serait déjà rendu depuis longtemps.
Malheureusement, Zhou Hui n’était pas le second jeune maître Zhang. Ses tendres sentiments de protection pour la gente féminine n’étaient que de la prétention. Il fila un coup de pied à un jeune homme qui s’agrippait à sa cuisse sur le divan et fit d’un ton furieux :
« Pourquoi tu chiales comme à un enterrement, tu veux me porter la poisse, ah ? La poisse, ah ?! Je veux juste voir mon pote Tan pour boire un coup avec lui. Tu crois que je suis mort et et que tu suis mon cortège ?! »
Le jeune homme eut si peur que son visage devint pâle. Il s’inclina plusieurs fois pour s’excuser. Plusieurs hôtesses se précipitèrent pour plaider avec lui. Quand d’autres clients virent que l’affaire était grave, ils virent s’en mêler pour calmer Zhou Hui et l’affaire devint un moment très animée.
Voyant que la situation commençait à dégénérer, l’hôtesse en chef se cacha aussitôt dans un coin et utilisa un interphone pour contacter la réception. Au bout d’un moment, on toqua à la porte et une jeune femme lourdement maquillée entra et fit nerveusement à l’hôtesse en chef :
« Le client Tan va venir avec sœur Xiao Xi. Dois-je d’abord appeler deux agents de sécurité ? »
Ils craignaient que les deux clients ne se battent — Ils étaient soit riches, soit de très bonne famille. S’ils se battaient, cela allait forcément faire un scandale. Et si jamais l’un d’eux venaient à finir blessé, ce seraient les employés qui en paieraient le prix.
Bien que l’hôtesse en chef faisait ce métier depuis longtemps, elle avait si peur qu’elle en gardait les yeux écarquillés. Au moment où elle allait dire quelque chose, quelqu’un derrière la porte poussa soudain la jeune femme sur le côté. Aussitôt, plusieurs hommes entrèrent en parlant fort et se pressèrent dans le box, tirant avec eux une jeune femme en robe blanche.
Le chef du groupe, un homme portant une chemise hawaïenne, avait une bouteille de vin en main. Il s’avança pour saluer Zhou Hui.
Zhang Shun se fit pousser sur le côté pour regarder le spectacle. Il se demandait si ensuite, le type à chemise hawaïenne n’allait pas balancer la bouteille pour la fracasser sur le visage de Zhou Hui. Ce fut alors qu’il le vit se tenir devant Zhou Hui, un grand sourire aux lèvres, puis s’écrier comme s’il voyait son oncle :
« — Frère Zhou ! »
Zhang Shun songea : Putain de merde, c’est quoi ce revirement ?!
« Toutes mes excuses, frère Zhou, je ne savais pas que vous aviez commandé cette fille ce soir. C’est à cause de ces employés qui sont vraiment incompétents ! »
Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !
Sans rien dire de plus, l’homme du nom de Tan prit un verre encore intact sur la table et ouvrit avec agilité le bouchon de la bouteille qu’il tenait. Il remplit à moitié le verre de vin blanc et fit :
« Allez, frère Zhou, ne vous fâchez avec moi juste pour un malentendu. Buvons ensemble ! »
Zhang Shun jura mentalement : Un rebondissement, tu parles d’un rebondissement !
« Le vieux Tan semble très attaché ces derniers temps, fit Zhou Hui en le regardant du coin de l’œil. Grand frère n’est pas du genre déraisonnable, mais j’ai réservé cette fille il y a deux jours. Sauf que quand je viens ce soir, on me dit que quelqu’un m’est passé sous le nez. Dire que tu as été jusque là juste pour draguer une fille… »
Les autres clients de marque autour se mirent à rire.
Le visage du jeune Tan oscilla entre le bleu et le rouge, puis il rit pour faire comme les autres. Il se tourna et réprimanda des subalternes à côté de lui :
« Frère Zhou aime cette fille, alors qu’est-ce que vous faites tous encore plantés là ?! »
Les hommes allèrent aussitôt chercher la jeune femme en robe blanche.
Zhang Shun la fixa avec intérêt, se sentant à nouveau comme le petit frère de la mariée. Les femmes qui travaillaient dans ce genre de club haut de gamme ne dévoilaient pas leurs corps pour attirer l’attention. Au contraire, cette femme semblait avoir un certain tempérament. Elle portait une robe blanche et avait de longs cheveux noirs, une apparence jolie, pure et délicate. Elle semblait assez soignée et un peu délicate. Elle ressemblait vraiment à une jolie fille de famille humble avec un charme désuet. Si on donnait un dix à une star de cinéma, cette femme aurait au moins huit ou neuf.
Zhang Shun n’avait jamais vu le vrai visage de son grand frère, mais il avait vu Mahā. Bien que ce dernier était un monstre cannibale prêt à tuer père et mère, il avait en tout cas hérité de l’apparence de sa mère. Cette femme pouvait se comparer à un dixième… un vingtième tout au plus de la beauté de Mahā.
En cet instant, il se dit que si Zhou Hui était capable de briser des verres dans un club de nuit pour une fille comme ça, c’est qu’il était — vraiment un salaud…
Il ne vit pas qu’à ce moment, le coin des lèvres de Zhou Hui frémit légèrement et qu’il prit un air démuni et un peu abattu. Puis il se couvrit la bouche et toussota.
« Vieux Tan, tu n’es vraiment pas croyable. Pourquoi tu as emmené cette fille si c’est pour lui faire si peur ? »
Tan s’installa aussitôt pour boire et rire avec lui. Il y eut aussi personnes qui se joignirent à eux autour. Tous félicitèrent Zhou Hui pour savoir comment protéger une faible femme. Certains avaient bien trop bu. Ils fourrèrent une bouteille de vin dans les mains de la femme et lui demandèrent d’aller servir Zhou Hui.
Cette femme était bien digne de travailler dans le milieu des clubs. Bien que son visage exprimait encore de la peur, elle remplit aussitôt un verre avec un sourire flatteur et le tendit à Zhou Hui à deux mains.
« Frère Zhou est vraiment très en colère ce soir. Et si vous buviez ce verre pour vous calmer ? »
Zhou Hui fit preuve de savoir-vivre et il vida le verre cul-sec. Il y eut une salve d’applaudissements tout autour.
Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !
La plupart des hommes s’étaient déjà installés pour boire par petits groupes et certains avaient aussi pris des hôtes et hôtesses avec eux dans les box pour s’amuser. Zhou Hui demanda à la femme du nom de Xiao Xi de s’asseoir à côté de lui, puis il se tourna vers Tan.
« Comment va la vie en ce moment ? C’est ton grand-père qui t’a invité ici ? »
Tan eut un sourire amer et répondit
« Non, non, j’ai fait la connaissance d’une certaine personne pour des affaires, alors je suis simplement venu ici pour qu’on discute…
– Yo, qui ça ? » demanda Zhou Hui avec un rire.
Puis il fit d’un ton nonchalant :
« Quelqu’un qui mérite que tu te déplaces en personne ? »
Au moment où Tan allait dire quelque chose, on toqua deux fois à la porte du box privé.
Plusieurs personnes tournèrent la tête, puis entendirent Tan émettre un Yo, puis faire :
« Directeur Chu ! — Désolé pour le retard, j’invitais quelques amis à boire. Vous voulez que je vous fasse apporter du vin ici ? »
Zhang Shun se tourna inconsciemment et en resta stupéfait.
— Chu He se tenait à la porte, portant un costume noir et une chemise blanche. Il n’avait pas de cravate et son col était ouvert, ce qui lui donnait un genre très pur et informel.
Il ne regarda pas Tan, mais ses yeux se posèrent sur Zhou Hui. Le coin de ses lèvres s’étira légèrement vers le haut.
« — C’est lui que je viens voir. »
Note de Karura : L’auteuse a le chic pour nous mettre dans la peau de Zhang Shun, ce qui fait qu’on est complètement largué. Les explications viendront, patience.
Ah, le prochain chapitre contient une scène de sexe ! Il est d’ailleurs verrouillé sur le site officiel, signifiant que personne n’y a accès. Ah, la censure chinoise…
Notes du chapitre :
(1) La deuxième figure spirituelle du Tibet après le Dalaï-lama. Comme lui, c’est la réincarnation du Panchen-lama qui est nommée après avoir été reconnu par le Dailaï-lama. À noter que le Panchen-lama actuel a été enlevé par le gouvernement chinois à l’âge de 6 ans et retenu prisonnier depuis avec sa famille. Cela fait 29 ans qu’il n’y a plus de nouvelle de lui…
(2) Pour dire que cela vous vaut une place au Ciel.
(3) Commission militaire centrale
(4) American Born Chinese : des Chinois nés aux USA. C’est un terme assez péjoratif.
(5) C’est comme ça qu’on désigne les hôtesses et les hôtes dans un club.
Commentaires :