Lanterne 33

Chapitre 33 : Ce couple avide d’argent, l’un prépare la scène, l’autre joue la comédie, demande un prix exorbitant et n’envisage pas du tout de rendre l’argent


En temps normal quand il y avait un problème à Beijing, c’était Zhou Hui qu’on allait voir et quand il y avait un problème au Nord-Est, c’était Chu He. De plus, ces deux hommes avaient un statut très spécial, alors on ne pouvait pas faire appel à eux sauf si c’était vraiment très grave — La zone de protection de la capitale avait un statut assez particulier et une atmosphère délicate. Souvent, le vieux Zhou devait intervenir pour apaiser les tensions en cas de problème. Au contraire, le Roi de Clarté Phénix était pratiquement considéré comme un porte-bonheur légendaire : on ne faisait appel à lui qu’en cas de tremblement de terre de magnitude huit ou plus.

Bien entendu, le Roi de Clarté Phénix offrait occasionnellement des conseils spirituels aux gros bonnets de la CMC ou du gouvernement. Plus spécifiquement, la porte de son bureau était ouverte pour que les gens viennent s’agenouiller et brûler trois bâtons d’encens devant lui, puis ils se mettaient à pleurer toutes les larmes de leur corps en confessant leurs péchés, qui allaient de politiques publiques mal formulées (selon la version officielle) pouvant causer des désastres pendant les cent ans à venir à la mauvaise gestion de sa famille et du fait d’avoir négligé ses enfants et petits-enfants, et n’oublions pas que la huitième maîtresse du quatrième fils du sixième petit-fils de la n-ième maîtresse était de nouveau enceinte.


De temps en temps, quand le chef d’équipe Feng Si faisait ce travail, il glissait quelques mots comme :

« Si nous voulons éviter les tremblements de terre, ne pourrait-on pas simplement demander à la Commission Nationale pour le Développement et la Réforme de retarder l’ajustement du prix du pétrole ?

« Rien de mal ne peut arriver à l’industrie de l’aviation. Laissons la Commission Nationale pour le Développement et la Réforme retarder l’ajustement du prix du pétrole. »

Et aussi :

« Si elle est enceinte, autant qu’elle accouche. Que pouvez-vous faire d’autre ? Rappelez-vous juste de bien contribuer à l’équilibre des sexes des nouveaux-nés dans notre pays, ah. »

Ce que ces gros bonnets ignoraient, c’était que Feng Si avait (unilatéralement) rompu tout lien avec le Royaume du Ciel, alors les conseils du Roi de Clarté Phénix étaient en général perçus comme les plus hautes instructions en provenance directe du Bouddha. On ne comptait plus le nombre de fois où l’augmentation du prix du pétrole avait été ralentie.


Tout cela pour dire que lorsque quelqu’un mourait à Beijing, ça n’aurait rien dû à voir avec Chu He et le dossier aurait dû encore moins finir sur le bureau de Yu Jingzhong. Si le dirigeant de la CMC n’avait pas appelé en personne pour dire qu’il s’agissait de quelque chose de très grave, le directeur-adjoint Yu aurait simplement confié l’affaire à une équipe et cette histoire aurait été terminée.

Par conséquent, le directeur-adjoint Yu prit sur lui et emmena Chu He sur les lieux du crime. La situation était en fait complètement différente de ce qu’il avait compris.

Premièrement, le corps n’avait pas été retrouvé dans une propriété de la CMC, mais dans la résidence secondaire de l’aîné des petit-fils d’un haut-fonctionnaire senior — une villa dans le district de Chaoyang. Deuxièmement, le défunt n’était pas un membre de la famille du haut-fonctionnaire, mais un hôte d’un bar avec qui le petit-fils avait eu une aventure la nuit dernière.

Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !

La réalité était bien affreuse et cruelle : quand ce genre d’hôte disparaissait, ils pouvaient demander à des partenaires de monter un dossier et de prétendre que la cause du décès était une crise cardiaque afin de dissimuler le scandale. Pas plus de cinq personnes connaîtraient la vérité à ce sujet.

Mais le problème était que le grand-père avait soudain été pris de l’envie de voir son petit-fils aujourd’hui, de très bonne humeur — Il paraissait que ce respectable vieil homme s’était engagé dans l’armée comme éclaireur et venait d’un certain milieu. Il avait dépassé les soixante-dix ans et refusait de rester tranquillement chez lui. Il n’avait pas non plus oublié ses compétences d’éclaireur en repérage chez l’ennemi de quand il était jeune. Du coup quand il avait fait irruption sans prévenir chez son petit-fils, il avait découvert un macchabée dans le lit.

Le vieil homme avait été si choqué qu’il avait failli s’évanouir sur place. Il y avait à présent plus d’une dizaine de membres directs de sa famille qui s’étaient rassemblés au rez-de-chaussée de la villa. L’aîné des petits-fils avait l’air aussi effrayé, faisant les cent pas inlassablement dans son coin.


Après avoir entendu toute l’histoire, Yu Jingzhong demanda d’un ton contrarié :

« Pour une histoire aussi triviale, vous m’avez demandé de faire venir les chefs de la première et de la quatrième équipes ? »

L’aîné des petits-enfants avait pour nom de famille Liao. Son père était le puissant assistant ministériel d’un certain ministère. Quand il apparaissait à la télévision, il avait l’air en général aimable et élégant mais là, son visage était rouge d’anxiété.

« Non, non, non, mon père voulait juste à la base demander au chef d’équipe Zhou de venir voir. Après tout, la mort est assez étrange… »

L’assistant ministériel Liao songea en lui-même : C’est toi qui as personnellement amené ici le quatrième chef d’équipe. Qui voudrait provoquer un tel démon aussi compliqué à gérer et qui s’est fait tromper par son ex-femme, ah ? Il peut être un homme exceptionnellement splendide et désireux de délivrer tous les êtres vivants de la souffrance et l’instant d’après, il prend son couteau de boucher et devient un véritable démon !


De l’avis de Yu Jingzhong, ce jeune issu de la troisième génération de l’Armée Rouge avait plus que probablement tué quelqu’un au lit et, allez savoir ce qui lui était passé par la tête, il avait décidé d’employer les services du Département Spécial pour nettoyer son bordel. Le directeur-adjoint Yu était particulièrement fatigué de ce genre d’affaires et ne voulait plus écouter tout ce baratin. Il se détourna et lança :

« Débarrassez-vous du cadavre s’il le faut, appelez la police s’il le faut, mais ne gaspillez pas les ressources du Département Spécial pour rien. J’enverrai plus tard un membre de notre équipe pour du soutien psychologique. »

Chu He avait toujours été du genre conciliant dans son travail. À ces mots, il suivit Yu Jingzhong sans protester mais après à peine deux pas, ils se firent interpeler par l’assistant ministériel Liao :

« Attendez, attendez ! Nous ne sommes vraiment pas responsables de la mort de cet homme ! Le problème, c’est qu’on ne peut pas appeler la police parce-parce que le cadavre est encore — »

Yu Jingzhong était déjà bien énervé aujourd’hui et il était à deux doigts de perdre sa maîtrise de soi. Ce fut alors qu’il vit que le visage de l’assistant ministériel était couvert de sueur. L’homme avoua enfin la vérité :

« — Le cadavre est encore en train de bondir ! »


Yu Jingzhong en resta médusé. Il se tourna vers Chu He et le vit lever les yeux.

Boum ! Boum ! Boum !

Un étrange tapement continuel provenait du plafond au-dessus de leurs têtes.

« Un cadavre bondissant, je m’étais attendu à autre chose. »

À cette voix, tout le monde regarda vers la porte et vit Zhou Hui qui entrait d’un pas nonchalant.

Ce type avait vraiment l’habitude de toujours faire étalage de sa beauté, c’était comme s’il ne pouvait pas vivre sans. Le même costume noir porté par Chu He aurait l’air terne, ascétique, rigoureux et net. Mais quand c’était Zhou Hui qui le mettait, ça donnait une explosion et un déchaînement d’hormones. S’il était une fleur, il déchiquetterait probablement à mort toutes les autres fleurs du monde, puis il attraperait de force l’abeille du nom de Chu He pour la déguster avec voracité.

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« Un cadavre bondissant est une affaire triviale. Allez à l’unité 547 pour le signaler et faire la queue. Dans environ deux semaines, quelqu’un sera affecté pour régler le problème, fit Zhou Hui d’un ton nonchalant. En attendant, tout le voisinage doit être bouclé. Aucune personne vivante ou animal ne doit entrer. Envoyez simplement une escouade de police armée pour surveiller les lieux — Viens, mon ex-femme, c’est dangereux là-bas. Ne reste pas là, viens ici que je te prenne dans mes bras. »

Zhou Hui tendit la main, mais Chu He ne bougea pas.

L’assistant ministériel Liao parut avoir vu son sauveur. Il se précipita avec un air malheureux et voulut serrer la cuisse de Zhou Hui.

« Chef d’équipe Zhou ! Nous n’avons vraiment pas le temps de faire la queue au Département Spécial ! Si cet incident venait à se savoir, ce serait la fin pour notre famille ! Vous n’avez pas envie que la CMC soit ébranlée de nouveau, n’est-ce pas ? Déjà que votre Ministère de la Sécurité de l’État vient juste de sortir d’un trouble… »


Zhou Hui l’ignora pour continuer à tendre la main vers Chu He, souriant et hochant la tête.

Ses yeux étaient vraiment très profonds, ses sourcils hauts, son nez bien droit et ses traits de visage bien marqués. Quand un visage était aussi sublime, il prenait un air un peu démoniaque, surtout avec un sourire. Ça donnait une impression extrêmement forte et un sentiment glacial d’oppression.

« Viens, répéta-t’il, ne reste pas là. »

Chu He resta immobile un moment, puis il s’approcha enfin et Zhou Hui lui prit le poignet.

Il sentit le pouls de l’autre homme et fit un Mmm. C’était difficile de savoir s’il était content ou pas. Puis il enserra le poignet de Chu Hu et se tourna vers l’assistant ministériel Liao avec un sourire indolent.

« Ça demande un certain temps de faire les choses correctement. Nous ne pouvons rien y faire quand nous sommes ainsi débordés de travail — Après tout, nous sommes tellement démunis que nous dépendons des ressources financières de l’état, ah. »


Au-dessus de leurs têtes, le tapement devint plus intense. Même le lustre se mit à trembler, répandant de la fine poussière.

Au rez-de-chaussée, les fils et petits-fils filiaux étaient tous paniqués. Ils s’empressèrent de porter le grand-père en sécurité. Quelques-uns des plus timides tremblaient carrément de terreur.

« Très bien, très bien. »

L’assistant ministériel Liao prouva qu’il était bel et bien un fonctionnaire expérimenté qui pouvait décrypter une situation dans un tel cas d’urgence. Il fit aussitôt :

« Nous pouvons zapper les formalités et engager directement les chefs des première et quatrième équipes afin de résoudre ce problème de manière privée. J’aimerais également demander au directeur-adjoint Yu de fournir des conseils avisés. Naturellement, je vous enverrai un témoignage de ma gratitude après… »

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Zhou Hui se pinça le nez et fit :

« Ne plaisantez pas, mon ex-femme n’a que faire de l’argent. Vous devriez plutôt vous mettre à genoux devant son bureau et brûler de l’encens pendant trois mois. »

L’autre homme refusa aussitôt :

« Comment pourrais-je revenir sur ce que j’ai dit ? Puisque le quatrième chef d’équipe n’apprécie pas, cela revient au même si je le donne au Boss Zhou ! Que dites-vous de ce chiffre ? »

Il montra cinq doigts Je pense que c’est pour dire cinq cent mille yuan (environ soixante mille euros). (1).

Le coin des lèvres de Yu Jingzhong frémit un peu, mais Zhou Hui resta calme.

« Non, non, non, ça ne revient pas au même, pas au même. Vous feriez mieux d’aller d’abord faire brûler de l’encens. »

Son interlocuteur passa aussitôt à sept doigts.

« Désolé, j’étais un peu trop rapide à l’instant. Et maintenant…

– Achetez de l’encens au bois de santal de très bonne qualité, conseilla gentiment Zhou Hui. L’encens bon marché donne mal au crâne, mais l’encens au vieux bois de santal est bien. »

Le directeur-adjoint Yu se cacha les yeux, n’en pouvant plus de voir ça.


L’assistant ministériel Liao grinça des dents, sûrement à cause des bruits de sauts à l’étage qui se faisaient de plus en plus fréquents. Il se mit à paniquer pour de bon et leva un doigt anxieusement.

« Ce nombre ! Le double une fois l’affaire réglée ! Du moment que ça peut s’arranger sans faire de vagues ! »

Zhou Hui parut enfin un peu tenté et il se tourna affectueusement vers Chu He :

« Ex-femme, tu penses que… cette somme suffit pour la dot du mariage ? »

Comme Chu He ne répondit pas, il s’empressa d’ajouter :

« Je parle juste de la dot, le cadeau de mariage, c’est une autre affaire. »

Tout le monde regarda Chu He avec empressement, leurs yeux aussi brûlants que le soleil en pleine canicule. S’il y avait eu un œuf par terre, il aurait déjà été grillé.

Face à tous ces regards, Chu He garda le silence, puis fit finalement :

«  Deux millions Environ deux cent cinquante mille euros. (2). »

Sans attendre la réponse de l’assistant ministériel, il précisa lentement :

« Deux millions par personne… y compris le directeur-adjoint Yu. »


* * *


Conduits par l’assistant ministériel et son fils, le groupe monta à l’étage. Le directeur-adjoint Yu se tourna vers Zhou Hui et lui siffla :

« Tu es vraiment très doué. Dis-moi, combien tu t’es déjà fait avec cette combine ?! Six millions pour un cadavre bondissant, c’est carrément de l’extorsion ! »

Zhou Hui se défendit aussitôt :

« Ce n’est pas ce que j’ai demandé ! Moi, je leur ai proposé d’offrir de l’encens en tribut à sa majesté le Roi de Clarté ! »

Puis il se tourna et murmura à Chu He :

« Mon cœur, tu comprends enfin l’importance du marché économique, mais où est passé ton tempérament noble et indifférent ? Je me rappelle qu’avant, tu me faisais un câlin afin d’avoir de l’argent pour t’acheter une glace, ah.

– … Il n’est jamais trop tard pour changer, » répliqua l’autre homme.

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Le groupe arriva à l’étage et vit que la porte de la chambre était en acajou massif. Comme elle était assez solide, elle ne s’était pas encore brisée, mais ça n’allait visiblement plus tarder : la partie de la porte reliée au mur avait de larges craquelures. Elle trembla quand le cadavre sauta de nouveau et le plâtre du mur ne cessait de tomber en poussière fine.

« Nous y sommes, » annonça l’assistant ministériel Liao.

Il resta au bout du couloir sans oser s’approcher, le visage très pâle.

« Tout est la faute au manque de discipline de mon fils. Il n’a cessé de ramener plusieurs de ces personnes sans scrupule à la maison et a fini par causer autant de problèmes… Liao Liang ! Reviens ! »

Liao Liang, l’aîné des petits-enfants, avait sûrement passé une nuit extrêmement euphorique : il y avait encore des traces de cosmétiques sur sa chemise, mais il arborait un air clairement troublé et angoissé.

« Je vais leur ouvrir la porte… fit-il.

– Reviens ! »

L’assistant ministériel aimait tellement son fils qu’il le tira en arrière en rugissant.


Pendant ce temps, Zhou Hui éduquait encore son ex-femme :

« Les ressources financières d’un homme sont très importantes, c’est également vrai dans la nature. Seul le plus puissant mâle est digne de gagner le cœur d’une femelle et ce n’est que lorsqu’il fournit assez de nourriture et un nid sûr que la femelle porte ses petits… Je me suis donc mis à investir dans l’industrie et l’immobilier dans le monde des humains depuis ces dernières années. Fan Luo a beau posséder nominalement tous les quatre Dao du Mal, mes fonds fluides ne sont pas inférieurs aux siens… »

Chu He prit un air un peu abattu.

« Tu t’en fais pour rien. Je ne sais vraiment pas combien d’argent possède le Seigneur Démon.

– Sous l’influence de la réforme des marchés financiers, le développement économique du monde des humains ne sera certainement pas plus lent que celui du monde des démons. Bien que les ressources minérales des démons sont plus riches que dans le monde céleste, les marchés financiers des humains sont bien plus actifs et manœuvrables que ceux des démons… »


Chu He l’interrompit avec impuissance :

« Je n’en sais vraiment rien. Et si on demandait à Mahā ? Il devrait se trouver aux Enfers, alors demande-lui de revenir nous voir en apportant quelques objets précieux du palais du Seigneur Démon. »

Zhou Hui réfléchit vraiment à cette idée un long moment, évaluant mentalement les biens qui pouvaient se trouver dans le palais du Seigneur Démon contre les nombreuses pertes que pourrait causer le retour en famille de leur fils aîné.

« Oublie ça, se décida-t’il finalement. La carrière de notre grand poussin se développe bien, alors inutile de le rappeler pour rien. »


Le bruit de saut augmenta en intensité et en fréquence. Peut-être stimulé par l’odeur d’étrangers dans le couloir, on entendit même un léger grondement provenant de la chambre.

Tremblant, l’assistant ministériel Liao traîna son fils vers les escaliers, comme prêt à s’enfuir au cas où la porte se briserait.

« C’est ça, chef d’équipe Zhou, le cadavre bon-bon-bon-bon-bondissant… »

Zhou Hui lui fit un signe de main nonchalant.

« Vous pouvez y aller. Allez dire à tous les gens de quitter la villa. Nous allons rester ici tous les deux — Ah, le directeur-adjoint Yu va également rester pour nous guider. Vous pourrez revenir une fois l’affaire réglée. »

L’homme semblait prêt à déguerpir, mais Liao Liang ne bougea pas.

« Attendez, je ne veux pas partir.

– Qu’est-ce que tu racontes, tu n’as pas entendu ce que vient de dire le chef d’équipe Zhou ?! le réprimanda aussitôt son père. Tu devais être un recouvreur de créances dans ta vie antérieure — »

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Liao Liang répliqua d’un ton catégorique :

« C’est moi qui ai provoqué ça, je ne peux pas partir tant que ce ne sera pas réglé. En plus, si je me fais tuer par un cadavre bondissant sous les yeux du chef d’équipe Zhou, ça voudra dire qu’il ne mérite pas ses six millions, tu ne crois pas ? »

Zhou Hui parut trouver ça un peu ridicule.

« Mon garçon, tu essaies de me provoquer ?

– Ce n’est pas du tout mon intention. Je veux seulement prendre la responsabilité de mes actes, » répondit le jeune homme d’un ton sincère.

Il était grand et semblait gentil et fiable. Bien que son visage trahissait sa nervosité, il n’était pas aussi effrayé que son père.

« Je m’en veux déjà terriblement d’avoir impliqué mon grand-père. Je veux aider à résoudre ce problème et contribuer comme je peux. »

Le père était si angoissé qu’il était sur le point de lui passer un savon mais à ce moment, Chu He intervint soudain :

« S’il veut rester, qu’il reste. Ce n’est pas si grave que ça. »


L’assistant ministériel Liao en resta estomaqué, mais Chu He n’en dit pas plus. Après ça, il se retourna et fit un léger signe de tête à Zhou Hui.

Ces deux-là se connaissaient si bien qu’ils étaient capables de communiquer rien que par le regard. Zhou Hui comprit donc ce que voulait dire Chu He juste en regardant ses yeux et il releva le menton pour signaler qu’il avait reçu le message.

« Alors reste avec nous, mais ne nous gêne pas, fit-il d’un ton négligent en se retournant. Que ceux qui doivent s’en aller fassent vite. Si le cadavre bondissant démolit la porte pour sortir, ne m’en veuillez pas si je pars le premier en prenant mon pognon. »

L’assistant ministériel Liao n’eut pas d’autre choix que de partir, mais il se retourna tous les deux ou trois pas. Il conduisit toute sa famille hors de la villa sans perdre de temps. Quelques minutes plus tard, il ne resta plus que quatre personnes dans le couloir. Zhou Hui fit signe à Liao Liang de reculer, puis il retint Chu He d’une main et enfonça la porte d’un coup de pied.

La porte heurta le mur dans la chambre avec un gros bang, puis rebondit, mais Zhou Hui la bloqua du pied.


Cependant, il n’y avait rien dans la chambre et bizarrement, même le bruit de saut avait disparu.

Il n’y avait qu’un grand lit défait et le sol était jonché d’objets et affaires en tout genre. Quatre paires d’yeux parcoururent la pièce en même temps, mais ils ne virent pas un chat.

« C’est… C’était là, ah, fit Liao Liang, un peu confus. Il y avait ce bruit de saut encore à l’instant, vous l’avez bien tous entendu, ah ! »

Zhou Hui s’avança vers le lit et se frotta le menton avec un tsss. On pouvait voir de la lingerie féminine sexy et des outils de bondage éparpillés sur le lit. Il y avait également au moins sept ou huit fouets divers accrochés près du lit, ainsi que des bougies à basse température, des endoscopes en métal, des godes et d’autres sextoys. Certains avaient une marque anglaise, ils étaient clairement importés de l’étranger.

« Mon garçon, fit Zhou Hui d’un ton sincère, si tu as vraiment tué ce jeune homme au lit, nous ne sommes pas responsables pour nettoyer derrière toi. Va à gauche après le commissariat et prends le bus 11 pour descendre dans deux arrêts. Sois gentil. »

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Liao Liang serra les dents et leva deux doigts au ciel pour jurer :

« Ce n’est vraiment pas moi ! Ces objets de la nuit dernière n’ont pratiquement pas servi ! Si vous ne me croyez pas, vous n’avez qu’à regarder : ils sont propres ! »

Chu He se mit vraiment à observer attentivement les sextoys d’un air de chercheur scientifique, mais Zhou Hui le tira rapidement en arrière et fit d’un ton péremptoire :

« Vieux Yu, va regarder.

– … »

Le pauvre Yu Jingzhong, qui n’avait pas encore récupéré du choc de la nuit dernière, se retrouvait obligé d’aller examiner ces choses diaboliques. Il était si bouleversé qu’il resta longtemps près du lit avant de demander d’un ton frustré :

« Je vais vraiment toucher deux millions ?

– Pourquoi je t’arnaquerais ? répliqua Zhou Hui d’un ton vexé. Je te demande juste d’y jeter un coup d’œil, pas de t’en servir sur toi ! Et même si tu veux les utiliser, il faut déjà voir si la petite beauté sera d’accord ou pas ! »


Yu Jingzhong fit la tête de quelqu’un qui se rendait à l’échafaud. Il serra les dents et fit :

« Alors n’oublie pas de donner mes deux millions à Yan Lanyu. »

Puis d’un air crispé, il prit un vibromasseur du bout des doigts et l’examina une paire de fois. Il recommença avec plusieurs sextoys qui semblaient capables de faire assez mal. Après un moment d’examen, il hocha la tête et annonça :

« Ils sont neufs.

– Je n’ai jamais utilisé toutes ces choses avant. J’ai juste utilisé des menottes pour rendre les choses un peu plus excitantes cette nuit, je vous jure ! »

Liao Liang était si abattu qu’il allait devenir fou.

« Si les menottes peuvent tuer, alors je n’ai rien de plus à dire ! Putain, qu’a-t’il bien pu se passer ?! »


Yu Jingzhong se ressuya les mains sur son pantalon et demanda :

« Comment ce garçon vivant a-t’il pu devenir un cadavre bondissant ?

– Je jure sur le Ciel que je n’en sais rien ! Je l’ai rencontré dans un bar près du Stade des Ouvriers et on a un peu trop bu. Je l’ai ramené chez moi, on a couché ensemble, puis on s’est endormi. Ce matin, mon grand-père débarque subitement et toque à la porte de ma chambre. C’est alors que je me suis réveillé et que j’ai vu ce jeune homme debout près du lit, me fixant. Bon sang, son visage n’avait plus rien à voir avec quelqu’un de vivant. Il a commencé à sauter vers moi dès que j’ai bougé —

– Tu as pu t’échapper de la chambre et enfermer le corps bondissant à l’intérieur ? s’enquit Zhou Hui.

– Oui, ah ! J’ai senti qu’il y avait quelque chose de pas normal et j’ai pensé qu’il s’était drogué ! Puis je me suis dit que même drogué, il n’aurait pas fait une crise le lendemain ! »

Agité, Liao Liang remonta ses manches et désigna les marques de griffures dessus.

« Heureusement, j’ai pu rapidement m’enfuir, sinon —

– Attention ! » cria soudain Chu He.


Stupéfait, Liao Liang le vit se précipiter vers lui pour le saisir par le bras et le pousser sur le côté. Puis une ombre noire se laissa tomber du plafond dans un souffle de vent puissant et ses griffes acérées rasèrent les oreilles de Liao Liang, laissant quatre sillons profonds dans le mur contre lequel le jeune homme était adossé il y avait un instant !

« Le-le cadavre bondissant ! » s’écria-t’il en laissant échapper un cri.

L’ombre noire atterrit au sol. C’était un jeune homme nu. Cependant, son visage était pâle, ses yeux saignaient et sa bouche restait ouverte, de la salive tombant de ses dents pointues. Il n’avait plus rien à voir avec un être humain.

Les ongles de ses mains et de ses pieds étaient extrêmement longs, certains même recourbés, mais ils étaient aussi tranchants et féroces qu’une lame. Quand Chu He avait esquivé son attaque tout à l’heure, il s’était certainement fait griffer par les ongles : la pointe avait effleuré son annulaire, laissant une longue et fine entaille sanglante.

« Ssss — »

Les yeux fixes du cadavre se posèrent aussitôt sur la main de Chu He. La soif de sang dessina un sourire terrifiant sur son visage pâle.

« Ssss — Ssss — »

Chu He recouvrit sa main et recula d’un demi-pas. L’instant d’après, le cadavre bondissant sauta devant lui tel l’éclair !

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Bang !

Le bruit assourdissant fit trembler violemment toute la chambre. Zhou Hui reposa tranquillement son pied et le cadavre bondissant fila de l’autre côté de la pièce tel un boulet de canon. Il s’encastra dans le mur et ne bougea plus.

« Putain ! » jura froidement Zhou Hui.

Il prit la main de Chu He pour l’examiner.

Les doigts de Chu He avaient des jointures bien dessinées, des ongles nets et ils étaient assez fins — c’était le genre de mains qui avaient l’air très élégantes au premier regard, même simplement posées sur des accoudoirs. De telles mains étaient très agréables à regarder quand elles jouaient du piano ou même quand elles ne faisaient rien. Et quand on imaginait sa paume contre la sienne et leurs doigts entrelacés au lit, la stimulation et l’excitation suffisaient à faire circuler tout le sang vers le bas du corps.

Chu He ne se souciait guère de cette égratignure et il plaisanta :

« Un coup de pied à six millions.

– Va te laver les mains, répliqua Zhou Hui d’un ton autoritaire. Il ne faudrait pas que ça s’infecte. »


* * *


Chu He se rendit donc dans la salle de bain pour nettoyer la plaie. Zhou Hui et Yu Jingzhong se chargèrent d’extirper le cadavre du mur. Ils le ligotèrent avec l’un des fouets et trouvèrent des menottes pour l’attacher au pied du lit. Le cadavre reprit connaissance après un certain temps et il se mit aussitôt à s’agiter et à se tortiller. Les menottes provoquèrent un bruit de friction métallique à faire grincer des dents — Mais heureusement, il s’agissait de vraies menottes, pas d’un gadget. Le cadavre eut beau se débattre, il ne parvint pas à se libérer.

« Que faisons-nous maintenant ? » demanda Liao Liang.

Il n’avait pas récupéré d’avoir frôlé la mort il y avait tout juste quelques instants. Son visage était encore un peu pâle.

« Je vais dans la salle de bain, puis nous allons ramener ce cadavre dans l’unité spéciale afin de l’examiner, déclara Zhou Hui d’un ton satisfait et en battant des mains. N’oublie pas de nous transférer l’argent. Il y a un supplément de 2 % si tu règles par carte. »

Liao Liang assura aussitôt qu’il n’y aurait aucun problème et il courut voir Yu Jingzhong pour récupérer un RIB.


Zhou Hui ne se soucia guère d’encaisser l’argent. Il s’épousseta les mains, puis alla directement dans la salle de bain. Il vit Chu He de profil en train de se laver les mains à l’évier.

Il avait les cils baissés et sous cet angle de vue, ses épaules frêles et ses omoplates étaient très visibles. Malgré tout, sa silhouette était extrêmement droite et fière.

Zhou Hui se posta derrière lui et posa une main sur son épaule. De l’autre, il lui prit la main et examina la blessure sous le filet d’eau. Il demanda d’un ton nonchalant :

« Qu’est-ce que tu en penses ?

– C’est bizarre.

– Oh — Qu’est-ce que tu veux dire ?

– Pour réussir à réchapper à un cadavre bondissant avec juste quelques égratignures, il faut être au moins aussi rapide qu’un pratiquant des arts martiaux. Et le cadavre bondissant est crée quand le Qi Yang d’un être humain est rapidement aspiré pour ne laisser que le Qi Yin. Ça transforme la personne directement en cadavre sans passer par la mort. Je ne crois pas que ce Liao aurait pu… »

Il marqua une pause avant de murmurer :

« … atteindre un tel stade en si peu de temps. »

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Zhou Hui sourit. Tel un gentilhomme, il leva la main couverte d’eau et suça le doigt blessé. Le contact de sa langue chaude et humide fit frisonner Chu He comme s’il était électrocuté. Il s’appuya contre l’évier.

« Chaque fois que je te vois blessé, ça me fait très mal, fit Zhou Hui avec un sourire qui semblait contenir une pointe de froideur. Je ne peux pas supporter de te voir blessé, mais tu as failli perdre la vie pour de bon en voulant sauver Mahā. Tu m’en veux même encore aujourd’hui de t’avoir arrêté. »

Il lécha et mordilla la jointure du doigt de Chu He. Ses canines un peu acérées suscitèrent une légère douleur inhabituellement stimulante.

Chu He voulut aussitôt retirer sa main par réflexe, mais Zhou Hui la tenait comme dans un étau. Chu He fut obligé de mordre ses lèvres très fort, étouffant à peine les gémissements qui venaient du plus profond de sa gorge. Son autre main serra le bord de l’évier en marbre et ses ongles blanchirent à cause de sa prise excessive.

Il ne pouvait pas voir la tête qu’il faisait actuellement et sa vue était aussi trouble que si elle était recouverte par du brouillard. Il ignorait que c’était à cause des larmes perlant à ses yeux. Il regardait Zhou Hui d’un air pur et cristallin, comme en transe. Ce genre d’expression ne pouvait que donner envie de le transformer en flaque débordante de désir et de le presser à terre.


« Tu sais à quoi je pense à l’instant ? Je me disais que ces menottes en métal sans fourrure te conviendraient très bien…. murmura Zhou Hui à son oreille en se penchant vers lui, sa voix remplie d’un sifflement de serpent. J’ai été bien trop gentil pendant des centaines d’années, voilà pourquoi tu n’as cessé de vouloir t’enfuir. C’est vraiment un défi pour ma tolérance. »

Chu He ne pouvait pas se libérer. Il baissa les yeux et vit les épaules et les bras puissants de l’autre homme. Il ne put retenir un halètement :

« Toi…

– Si tu essaies encore de me repousser, j’aurais une bonne raison de le faire, fit Zhou Hui d’une voix contenant un peu de regret. Mais si tu te mets à gémir avant ça, je ne saurai pas quoi faire. »

Le visage de Chu He prit subitement un air très embarrassé :

« — Zhou Hui ! »

L’autre homme retira enfin la main sa main de l’arrière du pantalon de Chu He et il ressuya la nuque douce, laissant une marque humide ambiguë.

« — Je plaisante, fit-il d’un ton intime. Comment pourrais-je te laisser gémir, mon cœur ? Je te garantis que tu ne seras même plus en état de gémir. »

C’était difficile de savoir si Chu He était furieux ou autre chose. Il se passa rapidement de l’eau froide sur le visage et se précipita hors de la salle de bain, l’eau coulant encore sur ses joues. Zhou Hui éclata d’un rire très fier de lui. Il le rejoignit et lui prit la main de force, puis passa un bras autour de son épaule et partit avec lui.



Notes du chapitre :
(1) Je pense que c’est pour dire cinq cent mille yuan (environ soixante mille euros).
(2) Environ deux cent cinquante mille euros.






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