Le Prince Solitaire Alternative 5.2 partie 2

Partie 2


Kurojū, troisième mois de l'année 2453


En 2453 eut lieu le Tournoi Impérial. Maître Midarō entraîna plus durement ses élèves, tout particulièrement ses deux favoris : Seiryū et Haruni. Pour tous, il était évident qu'ils seraient les gagnants de leur catégorie respective.

« Ça ne vaut même pas le coup de parier, fit Shitaro d'un ton déçu.

Des gens de toutes les provinces vont participer, répondit Hamoto. Alors qui sait, il y aura peut-être un talent caché parmi eux ? »

Leurs regards se posèrent sur Haruni et Seiryū qui étaient engagés dans un duel éblouissant, bien qu'il ne s'agissait que d'un entraînement. À l'âge de trente-sept ans, le Second Prince avait grandi et s'était épaissi, quittant son air maladif. Son visage commençait à montrer l'adulte qu'il serait et il promettait d'être magnifique. Sans aucun doute, il aurait beaucoup de succès une fois en âge d'être courtisé.

« Aucun talent caché ne pourrait les vaincre, » soupira Shitaro.


De son côté, Kenshirō plissait les yeux en fixant les deux adversaires échanger des passes sur le terrain d'entraînement. Cela faisait des mois que Seiryū ne parlait que du tournoi et qu'il passait tout son temps libre à s'exercer… avec Haruni. Il semblait avoir converti le Second Prince au culte du sabre ! Kenshirō regrettait pour la première fois de n'avoir aucun talent dans ce domaine. Du coup, il ne voyait son amoureux que peu de temps par jour et cela le désolait. Le duel s'acheva avec la victoire de Seiryū sous les applaudissements des autres élèves du maître d'armes. Bon perdant, Haruni écouta ensuite ses conseils pour progresser. Kenshirō nota la lueur affectueuse dans les yeux émeraude et il serra les poings. C'était ridicule de se sentir jaloux d'un enfant, et pourtant…


La façon dont Seiryū se comportait avec Haruni et même la manière dont il parlait de lui, tout indiquait une profonde affection qui risquait de se transformer en autre chose dans les années à venir.

« Seiryū s'est déjà enamouré d'un Vite, se dit-il sombrement, alors pourquoi pas d'un gamin Hikari ? »

Même si pour l'instant, Seiryū et lui étaient en cours depuis cinq ans, tout pouvait changer.

« J'ai attendu Seiryū pendant des années, songea-t'il, je ne laisserai pas un gamin me le voler ! »

Cependant, les circonstances actuelles n'étaient pas favorables. Après le tournoi, Kenshirō pourrait de nouveau monopoliser le temps de son amant. Il n'allait pas renoncer à lui aussi facilement !


~*~


Haruni avait une autre raison d'attendre le tournoi avec impatience : Mitsuhide allait venir car Tetsuō et le général Shimada participeraient au tournoi. Bien entendu, Yatsu les accompagnerait, avec Teshime et la petite Jika. Mitsuhide semblait avoir enfin surmonté son blocage psychologique de revenir à Kurojū. Kaname s'empressa de lui faire préparer les appartements des invités, heureuse de le revoir.

« Chiharu, fit-elle à son fils au petit-déjeuner, tu dois être content de revoir Tetsuō et Yatsu.

Oui, mère ! acquiesça-t'il vivement. On s'est échangé des lettres, mais c'est beaucoup mieux de se voir en vrai.

Haruni, tu les connais aussi depuis que tu as été à Madare.

Je n'ai guère eu l'occasion de discuter avec eux, votre Majesté, » répondit l'adolescent.

Œuvre originale écrite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé mon histoire !

Kaname soupira intérieurement : Haruni refusait toujours de l'appeler 'mère' et elle n'osait pas trop insister. Elle en était venue à apprécier le garçon, bien qu'il se montrait parfois étrange, et elle aurait aimé renforcer leurs liens. Même si Haruni se montrait amical à son égard, il ne semblait pas désireux de franchir cette barrière. On ne pouvait pas forcer ces choses-là, alors Kaname ne pouvait qu'attendre et espérer qu'un jour, le garçon se sente suffisamment proche d'elle pour l'appeler 'mère'. Ce serait formidable.


~*~


Les quatre jours du Tournoi Impérial passèrent très vite. Sans surprise, Haruni remporta la finale de la première catégorie, tandis que Tetsuō s'était classé dixième — un très bon rang qui ravit Mitsuhide. Seiryū fut aussi le grand gagnant de sa catégorie. Du coup, Haruni et lui s'affrontèrent dans un duel supplémentaire. Avant de monter sur le terrain, Seiryū murmura au Second Prince :

« Si je gagne, j'aurai droit à un gage. Qu'en dis-tu ?

Quel gage ? préféra demander l'adolescent.

Le même que la dernière fois ! » répondit Seiryū avec un sourire malicieux.

La dernière fois ? Haruni réfléchit un peu, puis se souvint de ce dont il parlait : en tant que Yama, il avait appris à Seiryū l'enchaînement secret de Harutō. Seiryū avait cependant eu du mal à le maîtriser et il avait demandé à Yama un baiser en gage s'il réussissait à enchaîner la botte secrète.

« Seiryū, soupira Haruni.

Si c'est toi qui gagnes, tu pourras aussi me demander ce que tu veux ! »

Haruni secoua la tête en souriant. Le Firal garderait toujours un côté enfantin.


Leur duel dura trente minutes et s'acheva par la victoire de Seiryū, quoique Haruni n'avait pas démérité. Ils rejoignirent les tribunes sous les applaudissements et reçurent les félicitations de leurs parents respectifs.

« Haruni, je suis très fier de toi, fit Tegami. Tu fais vraiment honneur à tes Ancêtres.

Merci, Père. »

Chiharu et Kaname le félicitèrent aussi. Mitsuhide était assis près de l'Empereur, une marque d'honneur. Il fit également :

« Votre Altesse, ce fut un splendide spectacle.

Je vous remercie, seigneur Mitsuhide.

Votre style de sabre… m'a étrangement rappelé celui de Yama. »

Évidemment, Mitsuhide avait l'œil. Haruni ne sut que répondre, car il refusait de mentir à son ancien ami. Ce fut Seiryū qui vola à son secours, un sourire aux lèvres :

« Ce n'est pas étonnant, seigneur Mitsuhide. Haruni s'entraîne avec moi depuis des années. Je lui ai appris tout ce que Yama m'a enseigné. »

Le seigneur de Madare accepta l'explication sans peine.


Profitant ensuite du fait que tous étaient concentrés sur le duel entre Kenryū et Shimada, Seiryū prit la main de Haruni et l'entraîna à l'écart.

« Mais je veux voir ce combat ! protesta l'adolescent.

Bah, le vainqueur est tout désigné d'avance ! » répliqua Seiryū, les yeux brillants.

Dès qu'ils furent à l'abri des regards, il se pencha sur le Second Prince, posa ses mains sur ses joues et l'embrassa. Cela faisait sept ans qu'il attendait et il se sentait prêt à exploser. Haruni coopéra en entrouvrant la bouche et en passant ses bras autour de son dos. Le temps cessa d'exister autour d'eux. Seiryū retrouva le goût de son premier baiser et bien plus encore : leur étreinte lui parut naturelle, comme si là était sa place en ce monde. Cela n'avait rien à voir avec ses autres prétendants ni avec un banal désir physique. Seiryū pouvait sentir son cœur et son âme s'harmoniser avec ceux de Haruni.


Il se sépara de lui à regret.

« Encore huit ans, murmura-t'il un peu tristement.

De quoi ? s'enquit Haruni.

Dans huit ans, fit-il en lui caressant tendrement la joue d'un doigt, tu seras en âge d'être courtisé. »

Haruni recula un peu.

« Seiryū, bien des choses ont changé depuis.

Mais pas mes sentiments ! argua-t'il.

Tu es en cour avec Kenshirō depuis des années.

Et j'ai eu d'autres cours avant, ce qui me permet de comprendre clairement ce que je ressens. »

Haruni voulut répliquer, mais des cris s'élevèrent à ce moment des tribunes, marquant la fin du duel. Il tenta d'entendre le nom du vainqueur, mais ne capta rien. Tant pis, il demanderait à Chiharu plus tard.

Œuvre originale écrite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé mon histoire !

Il se reconcentra sur Seiryū qui le fixait avec détermination, le même regard franc et limpide qu'il lui avait toujours adressé. Pour le coup, il n'eut pas le cœur à briser ses espoirs.

« Nous verrons dans huit ans, » temporisa-t'il.

Cela semblait convenir au Firal qui lui adressa un sourire rayonnant. Haruni pensait que cela allait régler l'affaire pour le moment mais quelques jours plus tard, alors que leurs amis pressaient Seiryū de réciter ses poèmes inspirés par le tournoi, il y en eut un qui attira l'attention, et pas que celle de Haruni.

« Deux êtres réunis en un tendre baiser. Après tout ce temps, je t'ai enfin retrouvé. »

Haruni se retint de lever les yeux aux ciel. Content de lui, Seiryū sourit. Kenshirō nota cet échange et sa mine s'assombrit.


~*~


Avec l'approche de sa majorité, Chiharu commença à assister régulièrement aux réunions du Conseil afin de se préparer aux futures fonctions d'Empereur. Seiryū accompagnait son père depuis plusieurs années déjà. De coup, ce fut tout naturellement que Haruni les suivit, même si cela surprit une partie des conseillers.

« Ce n'est encore qu'un enfant, argua Hatochi. Sa place n'est pas au Conseil.

Il ne sera là que pour écouter, répliqua Kenryū. En plus, cet enfant a d'excellents résultats dans ses leçons de stratégie, d'histoire et de politique. Ses précepteurs ne tarissent pas d'éloges à son égard. Il ne pourra donc que bénéficier de la sagesse et de l'expérience des conseillers. »

Hatochi ne dit rien de plus. Kenryū avait toujours favorisé le Second Prince depuis son arrivée au palais et en plus, son fils était un ami très proche de l'adolescent. Il était donc impossible de discuter avec lui.


Le sujet brûlant du Conseil était la révolte de Dekita. Le seigneur Tadeoru voulait couper les liens avec l'Empire de l'Aube, sans doute pour se proclamer lui-même empereur. Cela durait depuis des années et le Conseil rechignait à déclarer la guerre en premier. Il y avait donc eu des provocations graduelles des deux côtés, chacun attendant que l'autre cède. Haruni suivait attentivement la situation et était prêt à apporter ses idées. Cependant, comme le Conseil n'allait guère écouter un enfant, il se servit de Gugonjū pour exprimer ses opinions, ce que le prêtre fit avec grand plaisir. Plus les idées étaient novatrices et choquantes, plus il prenait un malin plaisir à les exposer, se cachant ensuite derrière le fait qu'il n'était qu'un humble prêtre n'ayant pas reçu une éducation militaire conventionnelle. Beaucoup de ces idées finirent par être acceptées, mais la guerre restait inévitable.


À sa majorité, Chiharu, nommé à présent Tomuki, reçut un funeste cadeau de la part de Tadeoru : les têtes du seigneur Chōkafu de Jūka, ainsi que de son fils, assassinés par les soldats de Dekita. Ce geste menaçant déclencha la guerre. Tomuki exigea d'accompagner les soldats, soutenu par Kenryū, et l'Empereur fut contraint de lui céder, bien qu'inquiet pour son aîné. Mais lorsque Gugonjū annonça que le Second Prince devait également partir pour le front, il refusa net.

« Ce n'est encore qu'un enfant, je ne l'enverrai pas au combat ! décréta-t'il.

Votre Majesté, il s'agit là de la volonté des Dieux, » expliqua le prêtre en s'inclinant.

Furieux, Tegami s'adressa à ses Ancêtres, mais il ne put avoir le dernier mot avec eux : Haruni accompagnerait bel et bien l'armée.


~*~


Les deux princes, ainsi que Seiryū, suivirent le général Bakkushō au nord de la frontière avec Dekita. La bataille aurait lieu dans la plaine de Mara. Cependant la veille de la bataille, Haruni entendit les Dieux lui annoncer une attaque surprise dans la nuit.

« Vraiment ? fit-il d'un ton de doute, seul dans sa tente.

N'en doute pas, Nous pouvons voir tous les futurs possibles. Les événements de ce soir sont inévitables ! »

Les sentiments de l'adolescent pour les Dieux restaient mitigés : il était mort par Leur faute, mais Ils avaient sauvé la vie de Yatsu. Il se dit néanmoins qu'Ils ne mettraient jamais la vie de Tomuki en danger, lui qui était Leur héritier. Aussi lors de la réunion stratégique du soir, il déclara ouvertement :

« Nous allons être attaqués par surprise cette nuit. Ce sont les Dieux qui me l'ont dit. »

Depuis l'épidémie de Madare, la rumeur courait que le Second Prince était le favori des Dieux.

Œuvre originale écrite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé mon histoire !

Le général Bakkushō fut clairement incrédule, mais il ne pouvait s'opposer ouvertement à lui. Il tenta cependant de biaiser :

« Votre Altesse, le campement est bien gardé. Même si des ennemis nous attaquent, nous ne risquons rien.

Tout dépend quelles sont leurs intentions, général Bakkushō, répliqua Haruni. Dans tous les cas, cela ne coûte rien d'envoyer des soldats les intercepter. Les Dieux m'ont dit que l'ennemi ne serait que dans les cents ou deux cents. »

Bakkushō serra discrètement les poings et dut s'incliner.

« Entendu, je vais envoyer une escouade du premier régiment.

Je les accompagnerai pour leur montrer l'endroit. »

Le général protesta, mais Seiryū s'allia à l'adolescent :

« Je viens avec, on n'est jamais trop prudent. Les deux princes seraient des prisonniers de choix pour Tadeoru.

Comme il vous plaira, » céda finalement le général.


~*~


Haruni avait des soupçons au sujet de Bakkushō, soupçons qui se confirmèrent lorsque les soldats de son régiment se retournèrent contre eux avant même que l'ennemi ne se montre.

« Haruni ! » s'écria Seiryū en dégainant son sabre et en le rejoignant pour le protéger.

Les deux jeunes gens étaient sans conteste les plus fines lames de l'Empire de l'Aube. Ils parvinrent à bout des cinquante soldats, non sans mal. Seiryū était en sueur et haletant, le corps couvert de nombreuses blessures, mais il tenait encore debout. Haruni était lui aussi à bout de forces et en piteux état. Le pire, c'était que le véritable ennemi n'allait pas tarder à se montrer !

« Pourquoi nous ont-ils attaqués ? s'ébahit Seiryū en contemplant la clairière jonchée de cadavres.

Je pense que Bakkushō est un traître, grommela l'adolescent. Je m'occuperai de lui à notre retour. »

Seiryū ne douta pas un seul instant de lui.


« Tomuki ne risque rien avec lui ? » s'inquiéta-t'il à juste titre.

Haruni plissa les yeux.

« Bakkushō n'osera pas agir avec la garde impériale au campement. Je crois qu'il comptait sur cette attaque surprise pour semer la confusion et nous capturer, mon frère et moi, afin de nous livrer à Tadeoru.

Je n'en reviens pas que Bakkushō soit un traître ! s'écria Seiryū. Dire que mon père a de l'estime pour lui ! »

Le Second Prince n'eut rien à dire pour le réconforter. Les trahisons étaient toujours douloureuses.

« Cachons les corps avant que l'ennemi n'arrive, » suggéra-t'il.

Dans leur état, ce fut difficile de traîner les corps sur le côté. Heureusement qu'il faisait nuit, cela leur évitait de se donner trop de mal pour les dissimuler.


Peu après qu'ils eurent fini, un hennissement se fit entendre de l'autre côté de la rivière.

« Des éclaireurs ! » murmura Seiryū.

Les deux jeunes gens se cachèrent dans les buissons. Trois éclaireurs franchirent le pont, puis sifflèrent en arrière. Le reste du groupe arriva et se mit à traverser le pont, deux par deux en menant les chevaux à la bride. Les éclaireurs reprirent leur avancée. Haruni se mordit les lèvres. À eux deux, comment arrêter cette attaque ? Le plus sage aurait été de retourner au campement pour donner l'alerte. Pendant que Haruni hésitait, son regard se posa sur un jeune homme dans les premiers rangs dont les cheveux orange se distinguaient nettement dans la nuit. Les Dieux S'agitèrent tout à coup :

« Lui, il est important. Tu dois le capturer !

– Avec quels hommes ? » songea Haruni avec ironie.

Confus, les Dieux Se turent.

Œuvre originale écrite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé mon histoire !

Le Second Prince soupira et commença à chercher la meilleure façon d'agir. À côté de lui, Seiryū attendait ses ordres, quels qu'ils soient. Même épuisé et blessé, il ne le quitterait pas. Haruni se sentit touché par cette confiance inconditionnelle. Il lui saisit le poignet.

« Seiryū, nous allons encore devoir nous battre. Ça ira pour toi ?

Bien sûr, Haruni. Tu peux compter sur moi ! »

Un sourire se dessina sur les lèvres de l'adolescent.

« Je sais. »

Haruni saisit son arc, imité par Seiryū, et attendit le bon moment. Quand Cheveux Orange eut traversé le pont, ils tirèrent plusieurs flèches d'affilée. Certaines se fichèrent dans les soldats et chevaux qui traversaient le pont, ou bien dans le pont lui-même. Haruni fit ensuite appel à son pouvoir pour les enflammer d'un seul coup. La panique se créa.


Ignorant le regard perçant de Seiryū, Haruni attisa les flammes de sa volonté et le pont prit totalement feu, séparant efficacement la troupe ennemie. Le Second Prince constata avec satisfaction qu'il n'y avait qu'une vingtaine d'hommes de leur côté de la rive. Son plan avait réussi !

« Haruni, murmura soudain Seiryū. Ces flammes… La dernière fois aussi… »

L'adolescent se releva et son regard doré se posa sur le Firal.

« Avec moi, » fit-il en dégainant son sabre.

Seiryū rejeta aussitôt tous ses doutes et l'imita.

« Toujours, » répondit-il d'un ton vibrant.

Ils se lancèrent dans un nouveau combat. Bien qu'épuisés et blessés, les deux jeunes gens tuèrent leurs adversaires, à l'exception d'un que Seiryū assomma sur les ordres de Haruni. Ce fut alors que les ennemis restés de l'autre côté de la rivière se mirent à leur tirer dessus.

« Rentrons au campement ! » ordonna Haruni.

Ils récupérèrent leurs montures, placèrent le prisonnier sur le cheval de Seiryū et repartirent au galop.


~*~


De retour au campement, Tomuki les accueillit avec angoisse. Il les avait attendus pendant des heures ainsi. Il fit une drôle de tête en les voyant revenir non seulement blessés, mais surtout seuls.

« Que s'est-il passé ? s'écria-t'il. Où sont les soldats qui vous accompagnaient ? »

Haruni ne répondit pas tout de suite. Il aperçut Bakkushō qui sortait de sa tente pour se diriger vers eux, le visage blême.

« Ils sont morts là-bas, répondit-il d'une voix forte en regardant bien le général dans les yeux. Avant même que l'ennemi n'arrive, ils se sont retournés contre nous. »

Cela créa la consternation autour de lui. Bakkushō trembla et parut tituber un moment, pendant que Tomuki n'en revenait pas.

« Mais ce sont nos soldats ! protesta-t'il d'un ton confus. Pourquoi ils t'auraient attaqué ? »


Haruni ne dit rien et attendit que Bakkushō fournisse une explication. Le général serra les dents et répliqua d'une voix qui trahissait son indignation profonde :

« C'étaient des traîtres à la solde de Dekita ! Quel déshonneur pour leur famille ! Je vous jure sur mon nom, votre Altesse, que j'enquêterai personnellement pour connaître toute la vérité sur ce qui s'est passé ! »

Haruni haussa un sourcil. Cet homme n'était vraiment pas croyable : il ne reculait devant rien pour se protéger, même accuser des morts ! Mais dans le but de le démasquer, il ne protesta pas. Seiryū suivit son exemple, même si ça le démangeait de confondre en public celui qui avait osé mettre Haruni en danger.


Ce fut alors que Bakkushō aperçut l'homme inconscient sur le cheval de Seiryū.

« Ce… Cet homme… Vous savez qui c'est ?

C'est mon prisonnier, déclara Haruni en guettant soigneusement sa réaction. Je n'ai pas eu l'occasion de lui demander son nom.

Mes hommes vont s'en occuper, proposa Bakkushō avec un soulagement mal dissimulé.

Ne les dérangez pas pour ça, la garde impériale va s'en charger. Je l'interrogerai personnellement dès son réveil. »

Bakkushō voulut protester, mais il n'avait aucune autorité sur la garde impériale. Il s'inclina et rejoignit sa tente. Haruni échangea un regard avec Seiryū. Les choses n'allaient sûrement pas en rester là.

Œuvre originale écrite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé mon histoire !

Tomuki insista pour que Haruni voit le médecin, mais ce dernier refusa : il n'avait que des blessures sans gravité.

« Retourne te reposer, grand frère, fit-il avec un sourire rassurant. Demain, c'est le grand jour !

D'accord, mais tu te reposes toi aussi, petit frère, » céda Tomuki.

Le regard doré le suivit jusqu'à sa tente, avant de se poser sur un soldat tout proche.

« Toi, suis-moi, » ordonna-t'il.

Le soldat prit un air confus, avant de s'incliner et d'obéir. Intrigué, Seiryū leur emboîta le pas. Une fois sous sa tente, l'adolescent se tourna vers le soldat et demanda directement :

« Combien d'Ombres êtes-vous dans le campement ? »

Le soldat prit un air interdit.

« V-votre Altesse… ? Je ne…

Ne me fais pas perdre de temps, le coupa rudement Haruni. Combien ? »


Malgré tout, le soldat continuait de feindre l'ignorance. Haruni roula des yeux.

« Il y a deux ans, je t'ai vu parmi les servants à Kurojū et maintenant, tu es soldat. Allons, réponds à ma question et ne t'en fais pas pour le général Kafūze : il comprendra. »

Cela stupéfia le soldat, mais le nom du général de l'Armée de l'Ombre prouvait que le Second Prince savait de quoi il parlait. Avec un peu de réticence, il avoua :

« Nous sommes une centaine. »

Seiryū retint une exclamation de surprise. Il avait entendu une fois son père parler de l'Armée de l'Ombre. Il n'aurait jamais cru avoir un jour ouvertement affaire à eux.

« Fais passer le mot très vite : le général Bakkushō est un traître. Il va tenter quelque chose cette nuit. »


L'Ombre ne répondit rien et Haruni le fixa attentivement. Il comprit :

« Vous étiez déjà au courant.

Nous n'avions que des soupçons jusqu'à ce soir, se défendit l'homme.

Et le fait d'avoir vu ses hommes s'en prendre à nous a confirmé vos soupçons. »

Le soldat hocha la tête. Furieux, Seiryū s'écria :

« Vous étiez là et vous n'êtes pas intervenus pour nous aider ? Vous attendiez qu'on se fasse tuer ou quoi ?!

Du calme, Seiryū, fit Haruni en le retenant par le bras. Ils sont intervenus, quoique discrètement.

Comment ça ? s'étonna le jeune homme.

Tu n'as pas remarqué que certains de nos adversaires sont tombés très vite ? Ils avaient des poignards enfoncés dans le dos. Et nous n'avons plus jamais croisé les trois sentinelles ennemies sur le chemin du retour. »

Seiryū et l'Ombre le fixèrent avec stupeur et admiration. Qui d'autre aurait pu noter ces détails dans le feu de l'action ?


L'Ombre s'inclina et quitta la tente pour prévenir les autres. Seiryū rejoignit sa propre tente pour retirer son armure et se rafraîchir. Il examina ses blessures et nota qu'elles n'étaient pas trop graves. Son armure avait par contre grand besoin d'être nettoyée, mais puisque Haruni soupçonnait une traîtrise de la part de Bakkushō, cela attendrait. Ayant revêtu une tunique propre, Seiryū demanda à un des gardes de lui apporter de l'eau chaude pour du thé. Il prit ensuite le plateau pour rejoindre la tente du Second Prince. Sans surprise, Haruni n'avait même pas retiré son armure. Pour lui, le danger n'était pas encore passé.

« Je t'ai ramené du thé, Haruni, fit le Firal en souriant.

Merci, Seiryū. »

Les deux jeunes gens burent en silence.

Œuvre originale écrite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé mon histoire !

« Tu n'as rien à me demander ? fit ensuite Haruni d'un ton grave.

À quel sujet ? s'étonna Seiryū.

Sur ce qui s'est passé là-bas, avec le pont. »

Seiryū avait forcément vu les flammes. Ce n'était pas la première fois que Haruni avait utilisé son pouvoir devant lui : quand Gugonjū et les prêtres les avaient attaqués à Kurojū, Yama avait dressé un mur de feu.

« Je n'ai rien à te demander, répondit le Firal après un moment de silence. Mais si tu veux m'en parler, je suis prêt à t'écouter. »

Jamais il ne jugerait Haruni pour ses origines, surtout parce qu'il savait que l'adolescent en avait énormément souffert et continuait de porter ce fardeau.

« C'est comme tu l'as vu : je peux contrôler le feu et aussi les ombres, » révéla Haruni.

Seiryū hocha la tête sans manifester plus de réaction.

« Cela ne change rien pour moi, affirma-t'il en lui prenant doucement la main.

Je sais, » répondit Haruni en souriant.


~*~


Seiryū resta un peu, le temps qu'ils discutent de ce que pourraient être les intentions de Bakkushō, sans arriver à une réponse définitive. Puis le Firal partit se coucher, épuisé comme jamais. Haruni était également frappé par la fatigue et il se coucha plus tôt que d'ordinaire. Cependant au milieu de la nuit, il fut réveillé par les Dieux qui lui signalèrent un danger grave.

« Quoi, encore ? » marmonna-t'il en se levant.

L'odeur de fumée et les cris achevèrent de le réveiller. Il avait dormi en armure, donc il sortit aussitôt de sa tente et constata qu'un incendie ravageait leur partie du campement. Ce n'était pas accidentel car il y avait plusieurs foyers de départ. De plus, il y avait une odeur d'huile dans l'air. Voilà comment le feu s'était propagé en quelques instants.

« Bakkushō ! » songea aussitôt Haruni.

Mais la priorité était de mettre son frère à l'abri. Néanmoins, le feu s'était déjà bien propagé et il ne pouvait pas rejoindre la tente de Tomuki, bien qu'elle ne se trouvait pas très loin.


Haruni fixa les flammes et tenta de les éteindre comme il l'avait fait autrefois à Misato en contenant une explosion. Il n'y parvint malheureusement pas : son contrôle du feu était moins puissant depuis qu'il avait récupéré son corps, il l'avait déjà remarqué. Selon lui, c'était parce qu'il ressentait plus d'émotions et n'arrivait plus à atteindre ce détachement suprême comme auparavant. C'était à la fois une bonne et une mauvaise chose. Au-delà des flammes, il vit des soldats qui s'activaient à jeter des seaux d'eau pour éteindre les incendies. Le campement était naturellement établi près d'un cours d'eau.

« Oublie ça et mets-toi à l'abri, lui conseillèrent les Dieux.

Pas question. Et Tomuki ?

– … Tant que l'un de vous deux est en vie… »


Outré, Haruni ne les laissa pas finir. Il courut vers la rivière, franchissant les flammes sur son passage qui ne lui firent aucun mal. Les soldats qui le virent en restèrent stupéfaits… puis reprirent bien vite leur combat contre le feu, bien que cela semblait perdu d'avance. Haruni contempla le campement en proie aux incendies, puis il se tourna vers la rivière. Il s'agenouilla au bord et enfonça son bras gauche dans l'eau.

« Arrête, tentèrent de nouveau les Dieux. Tu ne peux pas…

Fermez-la ! » s'écria-t'il.

Il canalisa sa colère contre Eux, contre Gugonjū qui l'avait tué et contre Bakkushō qui les avait trahi et mettait ainsi son frère en danger. Il sentit l'eau réagir à ses vives émotions. Serrant les dents, il façonna l'eau en forme de colonne au-dessus de sa tête, puis il se releva et de son autre main, il la dirigea vers le campement.


Voyant ce prodige, les soldats en lâchèrent leurs seaux. La colonne d'eau se rua vers la zone où se trouvait Tomuki avant d'exploser et de se déverser telle une pluie diluvienne. Haruni songea vaguement que Marius aurait été fier de lui… avant de ressentir une douleur à nulle autre pareille. Il tomba à genoux, les yeux écarquillés, incapable de respirer ou de crier. Tout son bras gauche irradiait de douleur comme s'il avait explosé. Avec difficulté, Haruni tourna lentement la tête, certain de ne plus avoir de bras, mais il vit son membre le long de son corps. Il le tâta de son autre main et un bruit spongieux se fit entendre, comme si le bras était mouillé… sauf que même à la lueur de la lune, il vit que c'était du sang.

Œuvre originale écrite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé mon histoire !

Il resta un long moment hébété, jusqu'à ce qu'il entende :

« Haruni ! »

C'était Tomuki qui courait vers lui, suivi de Seiryū. Les deux étaient sains et saufs. Tomuki serra son frère dans ses bras.

« Tu n'as rien, les Dieux soient loués ! »

Haruni se mordit les lèvres pour ne pas crier de douleur en sentant son bras compressé. Se rendant compte de quelque chose, Tomuki le lâcha.

« Qu'est-ce que…

Rassemble la garde impériale, se reprit l'adolescent. Et qu'on me trouve le général Bakkushō ! »

Seiryū prit des soldats pour rechercher le général, pendant que le reste de l'incendie finit par être maîtrisé Les soldats qui avaient assisté au tour de force du Second Prince le fixaient avec révérence, mais pas ouvertement. Haruni s'en moquait bien : la douleur dans son bras était si intense qu'il était à deux doigts de s'évanouir. Ce n'était guère le moment !


Trente minutes plus tard, Seiryū revint avec une mauvaise nouvelle : non seulement le général Bakkushō était introuvable, mais le premier régiment avait également disparu.

« Les hommes qu'il nous avait accordés pour aller au pont venaient aussi du premier régiment, se rappela Haruni.

Alors il a pris avec lui ceux qui lui sont fidèles. Mais pourquoi se dévoiler maintenant ? C'est parce qu'il se doute que nous l'avons démasqué ?

Non, il y a autre chose. Cet incendie, c'était une diversion pour s'enfuir, mais pas que… Le prisonnier ! » comprit soudain Haruni.

Il envoya des soldats chercher le jeune homme aux cheveux orange qu'il avait capturé durant l'attaque surprise, mais ce dernier avait également disparu.

« Bakkushō aurait fait tout ça pour le libérer ?! » hasarda Seiryū d'un ton rempli de doute.


Haruni ne voulut plus perdre son temps en conjectures. Sans se soucier des soldats qui pouvaient l'entendre, il s'adressa aux Dieux :

« Qui est-il ?

Nous ne pouvons pas dévoiler… commencèrent les ombres en s'agitant un peu.

Ne vous foutez pas de moi ! Qui est-il ?

– … Le fils de Tadeoru.

Le fils de Tadeoru ? Et c'est maintenant que vous me le dites ?! »

Énervé, Haruni lâcha une série de jurons. Les soldats présents, qui avaient d'abord été frappés par la révérence en voyant les ombres s'agiter, furent ensuite figés par la consternation en entendant un langage si ordurier sortir de la bouche d'un prince. Seiryū eut un rire gêné. Tomuki, qui était revenu entre-temps, fixa son frère avec stupéfaction et fascination : il ne connaissait pas les trois quarts des mots employés.


« Petit frère, que se passe-t'il ? demanda-t'il entre deux insultes.

Bakkushō est parti avec le fils de Tadeoru ! On doit le rattraper ! »

Seiryū voulut le retenir par le bras gauche, mais Haruni l'évita. Le Firal en fut un peu surpris, puis eut un doute.

« Haruni, attends, on ne sait même pas dans quelle direction ils sont partis, ni même…

Votre Altesse, intervint l'Ombre de la veille qui était parmi les soldats, le général est en route pour la frontière. »

Cela lui valut un regard scrutateur de la part de Haruni.

« Tes gens ont pu infiltrer le premier régiment ? » comprit-il.

L'Ombre acquiesça.

« Parfait ! Alors nous partons à sa poursuite ! »


À ce moment, Seiryū remarqua quelque chose :

« Tomuki, pourquoi il y a du sang sur ta tunique ? »

Le Premier Prince ne portait pas son armure, puisqu'il dormait au moment de l'incendie. On pouvait voir une zone rouge sombre sur le tissu clair au niveau de son torse droit et sur son bras. Il fixa sa tunique avec stupeur.

« Je ne suis pas blessé, se défendit-il, alors comment… »

Il se rappela alors qu'il avait serré son frère dans ses bras peu de temps avant. Ses yeux bleu azur s'écarquillèrent.

« Haruni ? » fit-il en se tournant vers le concerné.

L'adolescent tiqua, puis soupira et ne chercha pas à nier.

« Ce n'est rien… de trop grave, répondit-il. De toute façon, il y a bien plus important pour le moment ! On doit partir à la poursuite de Bakkushō sans perdre un seul instant ! »

Œuvre originale écrite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé mon histoire !

Tomuki et Seiryū échangèrent un regard entendu. Puisque Haruni s'entêtait à ne pas vouloir prendre soin de lui, c'était à eux de s'en charger.

« Je pars à la poursuite du général, déclara Seiryū. Toi, tu vas voir le médecin.

Mais je…

Fais-moi confiance, d'accord ? Je te promets que je te ramènerai le fils de Tadeoru. »

Le Second Prince se tut. Ce n'était pas une histoire de confiance, c'était qu'il voulait être présent au cas où les choses tourneraient mal. Cependant, son frère ne lui laissa pas le choix et fit appeler le docteur. Seiryū partit avec deux cents hommes, guidé par l'Ombre, et Haruni connut un moment d'impuissance. Il n'aimait pas du tout ce sentiment.


~*~


Le médecin Meidō avait rarement eu affaire à un patient aussi difficile que le Second Prince. Il était là pour le soigner, par les Dieux, alors pourquoi ce manque de coopération et de gratitude ?! S'il n'y avait pas eu le Premier Prince avec eux, Meidō était sûr que l'adolescent l'aurait chassé de sa tente sans même le laisser l'examiner. Pachū, son assistant, se chargea de déshabiller le Second Prince qui arborait de nombreuses coupures, dont une plus profonde à la cuisse. Mais ce n'était pas le pire. L'assistant fit une drôle de tête en finissant de retirer le haut de la tunique, sentant le tissu gorgé de sang. Le médecin plissa les yeux. Lorsque le bras gauche de Haruni fut visible, il jura dans un souffle. Tomuki poussa un cri horrifié. Du haut de la main jusqu'à l'épaule, le bras n'était plus qu'un amas de sang.


Meidō ordonna à son assistant d'aller chercher des compresses et des bandages dans le campement. En effet, l'infirmerie avait brûlé comme de nombreuses autres tentes. Les tentes qui restaient étaient réservées aux blessés et aux gradés, comme les deux princes. Le médecin prit ensuite de l'eau tiède dans laquelle avait infusé du karu aux propriétés désinfectantes et lava le bras de l'adolescent avec un soin extrême. Tomuki fixait son frère, les larmes aux yeux.

« Haruni, comment tu t'es fait ça ? Ça fait mal ? »

L'adolescent ne pouvait répondre car il se mordait les lèvres, des gouttes de sueur inondant son visage. Le médecin examina la plaie du mieux qu'il put, entre les lambeaux de chair et le sang.

« C'était de la poudre explosive ? hasarda-t'il. Je ne vois pas que ça.

Pas de poudre explosive, répondit Haruni dans un souffle.

Votre Altesse, je dois savoir ce qui a provoqué cette blessure afin de vous soigner au mieux. »


Haruni lui lança un regard perçant avant de se dire que de toute façon, une bonne partie des soldats avaient assisté à sa démonstration. Quant à ceux qui n'étaient pas présents, ils n'allaient pas tarder à en entendre parler, si ce n'était déjà fait.

« J'ai utilisé la magie pour manipuler l'eau, révéla-t'il, mais ça ne s'est pas bien passé. »

Le médecin cligna des yeux, confus. En voyant le regard clair de l'adolescent, il se ressaisit.

« Hum, de la magie donc. Bon, cela veut dire au moins que la plaie est propre. »

Pachū revint avec le nécessaire et Meidō appliqua de l'onguent sur tout le bras, vidant deux pots pour cela. Il posa des compresses et maintint le tout en place avec des bandages.

Œuvre originale écrite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé mon histoire !

Tomuki finit par retrouver sa langue.

« Sa blessure est grave ? s'inquiéta-t'il.

Tout dépend si les muscles et les nerfs ont été touchés. Pour le moment, gardons cette plaie à l'abri de toute infection. »

Il fixa le Second Prince et prodigua ses conseils :

« Votre Altesse, vous devez rester au repos et ne pas utiliser votre bras. Votre état risquerait de s'aggraver sinon. »

Haruni partit d'un rire ironique.

« Docteur, je ne risque pas de pouvoir me reposer pour l'instant.

Il est hors de question que vous participiez à la bataille, comprit le médecin.

Je prends note de votre avis. »

Le visage du docteur exprima sa colère, mais il se reprit en se souvenant à qui il s'adressait. Il changea de tactique et se tourna vers le Premier Prince.

« Votre Altesse, je vous implore de faire entendre raison à votre frère. Il pourrait perdre son bras ! »

Cela fit pâlir Tomuki.

« Merci, docteur, je m'en occupe. »

Satisfait, le médecin s'inclina devant les deux princes et quitta la tente, son assistant ayant débarrassé les compresses souillées et vidé l'eau du bassin à l'extérieur.


Haruni soupira au départ du médecin. Le fait que son bras avait été manipulé avait réveillé la douleur qui pulsait.

« Petit frère, déclara Tomuki d'un ton grave, tu ne bougeras plus de ce lit tant que tu ne seras pas guéri ! »

L'adolescent lui jeta un regard scrutateur. Tomuki avait pris le ton du grand frère en croyant que cela aurait de l'effet sur lui. C'était mal le connaître !

« Tomuki, l'heure est trop grave pour que je reste au lit. La bataille aura lieu dans quelques heures, Seiryū est à la poursuite de Bakkushō, alors il faut bien que quelqu'un mène les troupes au combat.

Mais…

Je ne dois pas bouger mon bras, c'est tout. Mais je peux monter à cheval et donner des ordres, non ? »


Tomuki eut tout à coup l'impression de voir son frère pour la première fois. Dans son esprit, Haruni restait ce petit garçon chétif aux grands yeux dorés, apeuré de se retrouver dans un grand palais. Quand était-il devenu un jeune homme courageux et déterminé ? Tomuki se sentit fier et perdu à la fois.

« D'accord, mais je t'aiderai, » céda-t'il.

Haruni hocha la tête comme s'il n'en doutait pas

« Appelle un garde, j'ai des messages à envoyer. Tu écriras pour moi.

Oui ! »


Note de Karura : Les Dieux avaient bien dit que quoi qu'il arrive, la blessure de Haruni au bras était inévitable.

Sinon, vous vous demandez sûrement quand est-ce que la relation entre Haruni et Seiryū sera aussi harmonieuse dans l'histoire principale ? Hum, ce n'est pas encore gagné 😅







Commentaires :


:

:

Pour insérer des émojis dans le message, appuyez sur la touche Windows et ; de votre clavier (pour Windows 10).

Derniers chapitres parus :
Lanterne 5
Comment élever un sacrifice 7.01 et 7.02
Le Prince Solitaire 7 05
La Renaissance du Suprême Immortel 359 et 360

Planning des mises à jour :
Samedi : Lanterne : le reflet d’une fleur de pêcher
Comment élever un sacrifice
Dimanche : La Renaissance du Suprême Immortel
Le Prince Solitaire

Nouvelles recommandations en manga :
Aoao waiting to be eaten
Dawn of the Dragon
De Profundis
Ennead
From Hate to Fate
I have to be a great villain
Uncanny Charm