Le Prince Solitaire 6 11

Chapitre Onze : Captivité


Caserne de Tomako (Dekita), sixième mois de l'année 2454


Trois jours s'écoulèrent sans autre visite du commandant Gorō. À part les gardes qui leur apportaient un repas le soir, ils ne virent personne. Seiryū tenta plusieurs fois d'entamer la conversation avec Haruni — faute d'une meilleure compagnie — mais cela ne durait jamais bien longtemps : soit le Second Prince le laissait parler dans le vide en l'ignorant totalement, soit il se fâchait très vite et lui ordonnait de se taire. Seiryū s'occupa alors en faisant la liste des gens qu'il préférerait avoir avec lui plutôt que cet adolescent asocial — et cette liste était très longue !


Quant à Haruni, son bras lui faisait horriblement mal nuit et jour. N'ayant aucun moyen de changer ses bandages, il les gardait, mais il se doutait que la plaie s'était infectée. Il remonta une fois sa manche à l'abri des regards et vit que les linges blancs étaient tachés de sang et de pus. L'odeur était désagréable. Cela dit, elle se confondait avec la puanteur de son corps, vu qu'il ne s'était pas lavé depuis des jours et qu'il avait bien sué. Il ne fallait pas oublier l'odeur d'urine et d'excrément dans l'air car ils n'avaient aucune commodité dans leurs cellules, à part choisir le coin le plus reculé. Au bout d'un moment, on se faisait à l'odeur.


Le cinquième jour de leur captivité, les gardes vinrent chercher Seiryū.

« Le commandant veut te voir, » fut la seule explication.

Inquiet, le Firal ne pouvait pas refuser. Il lança un regard à Haruni qui le fixait d'un air indéchiffrable, puis les soldats le conduisirent hors des cachots. Il se retrouva dans une pièce d'eau où un bain chaud l'attendait. Il y avait même des vêtements propres — un uniforme militaire aux couleurs de Dekita, vert foncé et ocre, certes, mais le jeune homme n'était plus regardant à ce niveau. Il se plongea dans l'eau avec délice, frottant pour enlever la crasse et l'odeur écœurante de son corps. Il serait volontiers resté des heures, mais il ne voulait pas non plus qu'on vienne le tirer du bain. Il s'habilla et se coiffa sommairement, ses longs cheveux d'automne encore humides.

« Le commandant Gorō a enfin compris qu'il devait nous traiter conformément à notre rang, » songea-t'il avec soulagement.

Pourtant, il avait été le seul appelé.


Quoi qu'il en soit, il quitta la salle d'eau en se sentant bien mieux. Les gardes le menèrent ensuite dans la salle de repas du commandant. Ce dernier était déjà à table, des plats appétissants devant lui. L'estomac de Seiryū manifesta son intérêt, lui qui avait dû se contenter de riz depuis des jours.

« Firal Seiryū, prenez place, je vous prie, » l'invita le commandant d'un ton affable.

Le jeune homme le fixa un moment, l'image de la brute sauvage se superposant à celui de l'hôte attentionné. C'était déconcertant. Toutefois, mieux valait se soumettre aux lubies de cet homme.

« Merci, commandant Gorō, » fit-il poliment en prenant place à une table basse individuelle.


Le sourire du commandant s'élargit et il fit signe à un soldat de servir son invité.

« Allez-y, mangez de bon cœur. Je me doute que vous devez être affamé. »

Il était bien placé pour le savoir, puisque c'était lui qui le nourrissait uniquement de riz ! Seiryū retint son commentaire et tâcha de ne pas se jeter sur les plats savoureux. Il mangea d'un air digne et composé, bien que la sensation de la nourriture chaude dans la bouche lui fit monter les larmes aux yeux.

« Vous ressemblez vraiment à votre père, commenta soudain Gorō qui ne l'avait pas quitté des yeux. Vous gardez la même dignité, y compris dans les circonstances les plus défavorables.

Vous connaissez personnellement mon père ? » s'étonna Seiryū.

Il n'avait jamais entendu son père parler du commandant Gorō comme d'une connaissance, il lui avait simplement rapporté les diverses rumeurs peu flatteuses sur lui.

Œuvre originale écrite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé mon histoire !

« Pas personnellement, non, à mon plus grand regret, répondit Gorō. Mais j'ai eu l'honneur de servir sous ses ordres il y a dix-sept ans, lors de la guerre contre Madare.

Oh. »

Il était vrai qu'à cette époque, Dekita servait encore fidèlement l'Empire.

« Même si je n'ai pas eu la chance de l'approcher, votre père m'a fait forte impression, poursuivit Gorō en se remémorant les souvenirs, les yeux dans le vague. Ses brillantes stratégies, sa maîtrise incontestable du sabre, sans parler de sa beauté incomparable ! »

Seiryū manqua de s'étrangler sur une bouchée de poisson, frappé par une idée subite : se pouvait-il que Gorō soit amoureux de son père et espérait gagner ses faveurs en passant par son fils ? Cela expliquerait le bon traitement soudain. Le Firal en frémit de dégoût. Ce n'était pas par rapport au fait que son père attirait d'autres hommes — à cent vingt ans passés, Kenryū n'avait rien perdu de sa superbe — mais par rapport au fait que le commandant Gorō pouvait s'imaginer le courtiser. Si Kenryū l'apprenait, il s'étoufferait d'indignation.


« Par respect pour votre père, reprit Gorō, vous aurez dorénavant droit à un logement plus décent jusqu'à ce que je négocie les termes de votre libération avec lui. »

Cela attira l'attention du Firal.

« Vous avez prévenu mon père de ma capture ?

Le messager est parti dès le premier soir. N'ayez pas honte, ce sont des choses qui arrivent en temps de guerre. »

Ce n'était pas du tout la honte qui envahissait Seiryū en ce moment, mais le soulagement : son père était en vie et libre !

« Que demandez-vous contre ma libération ? » s'enquit-il par pure curiosité.

D'habitude, les rançons étaient sous forme d'argent ou de biens.

« Ne vous occupez pas de ça. Profitez simplement de votre séjour dans ma caserne. »


Seiryū commença par hocher la tête, puis demanda soudain :

« Qu'en est-il du Second Prince ? »

Le visage de Gorō perdit alors de son amabilité.

« Le bâtard restera là où il est, cela lui convient à merveille !

Vous ne pouvez pas faire ça ! » s'indigna Seiryū.

Cela lui valut un regard spéculateur de la part du militaire.

« Aux dernières nouvelles, votre père et vous n'avez que faire du bâtard Hikari. Je suis sûr que s'il venait à mourir dans ma prison, beaucoup de gens se réjouiraient. »

Seiryū ne pouvait pas le contredire. Par contre, si cela se produisait alors qu'il était chargé de la sécurité de l'adolescent, il se sentirait inévitablement coupable.

« C'est un otage important, tenta-t'il d'arguer, encore plus que moi.

Le Premier Prince aurait été un otage important, rétorqua Gorō avec un reniflement de mépris.

Ce n'est pas le point de vue de l'Empereur. Vous pourrez négocier avec lui, croyez-moi. »

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Gorō l'examina un moment avant de lui sourire.

« Firal Seiryū, vous souhaiteriez changer de camp ?

Quoi ? Non ! » s'écria-t'il, confus.

Il voulait seulement parler en faveur de Haruni ! Pourquoi est-ce que Gorō déformait ainsi ses propos ?

« Quoi qu'il en soit, reprit-il plus calmement, vous ne pouvez pas laisser le Second Prince en cellule.

Ah ? Et pourquoi ? »

Gorō était le genre d'homme qui n'appréciait guère qu'on lui dise ce qu'il devait faire. Cependant, il se montrait relativement patient avec le Firal, peut-être par égard pour son père ?


« Il est grièvement blessé au bras, révéla Seiryū, et nécessite des soins urgents.

Blessé ? Pourquoi ne me l'avez-vous pas dit plus tôt ? » fit Gorō en tapant du plat de la main sur la table.

Il se leva et héla les soldats à la porte.

« Toi, va chercher le médecin et vous deux, escortez le Second Prince ici. »

Seiryū poussa un soupir de soulagement pendant que les gardes allaient exécuter les ordres. Le commandant se montrait enfin sensé. Tout irait pour le mieux à présent.

« Je vais me racheter auprès de son Altesse, » lui assurant Gorō.

Seiryū acquiesça avec empressement, manquant le sourire tordu sur le visage de l'autre homme.


~*~


Haruni avait savouré sa paix relative depuis le départ de Seiryū. Bien sûr, il s'inquiétait du sort que pouvait réserver le commandant Gorō au Firal, mais ce n'était pas comme s'il était en mesure d'intervenir. Alors du coup, il profitait du silence et de l'isolement pour faire le tri dans ses pensées et réfléchir à ses options. Une évasion était à exclure à cause du grand nombre de soldats dans la caserne. Seul, il aurait peut-être tenté le coup mais avec Seiryū, c'était hors de question car c'était bien trop dangereux. Il ne souhaitait pas avoir à expliquer à Kenryū que son fils était mort en couvrant sa fuite. Un père ne devait jamais connaître la douleur de perdre son enfant.


Les ombres s'agitèrent soudain autour de lui.

« Viens, » firent simplement les Dieux.

Haruni ferma les yeux pour gagner le monde des esprits. Outre ses ancêtres, il perçut la présence de son père, ombre floue parmi les ombres.

« Haruni ! s'écria ce dernier. Loués soient les Dieux, nous pouvons communiquer ! Dis-moi comment tu vas. Tu es blessé ? On te traite dignement ? »

L'adolescent endura le flot de questions anxieuses. Il en avait lui aussi.

« Ça peut aller, Père. Je suis à la caserne de Tomako avec le Firal Seiryū.

Oui, Kenryū et moi avons reçu les demandes de rançon. Si Tomako était plus près de la frontière, je te garantis que nous aurions déjà lancé une attaque sur cette caserne ! »

Haruni savait que son père en serait capable, sans parler de Kenryū.


Il reprit :

« Tomuki est en sécurité. Il est en route pour Kurojū.

Les Dieux me l'ont déjà dit et une troupe est partie pour le rejoindre et l'escorter. C'est pour toi que je m'inquiétais. Jusqu'ici, je n'arrivais pas à rester suffisamment longtemps ici pour te contacter. »

Tegami avait toujours été réticent à l’idée d’entrer dans le monde des esprits, car il ne l'avait pas fait durant des décennies à cause de l'influence des Hikari, bien que cela avait été son devoir. Depuis, sa force spirituelle, déjà faible à la base, s'était peu à peu renforcée par la pratique régulière mais cela restait insuffisant. Voilà pourquoi il n'arrivait même pas à prendre forme, au contraire de son fils cadet. D'ailleurs, Haruni pouvait déjà le sentir disparaître.


Il lança donc son message le plus urgent :

« Père, quoi qu'on vous demande en échange de ma libération, vous ne devez pas accepter !

Mais…

À aucun prix ! Si vous cédez à Tadeoru, qui sait ce qu'il vous demandera ensuite ? Ne vous en faites pas pour moi, je trouverai un moyen de m'enfuir.

Haruni, non ! Ne fais… »

L'ombre s'estompa totalement, les paroles s'envolant dans l'air lourd.

« Nous réessaierons dans quelques jours, promirent les Dieux.

Ne le laissez pas accepter les conditions de Tadeoru, insista-t'il. Je compte sur Vous. »

Il quitta le monde des esprits à son tour.

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Il rouvrit les yeux juste à temps pour voir deux soldats devant sa cellule.

« Le commandant veut te voir, » fit l'un d'eux d'un ton insultant.

Gorō s'intéressait subitement à ses deux prisonniers ? Voilà qui ne promettait rien de bon. N'ayant pas le choix, Haruni se leva de la paillasse avec un peu de mal, ne pouvant s'appuyer sur son bras gauche qui le faisait souffrir en permanence. Il sortit de la cellule et suivit les deux hommes. Il en profita pour regarder discrètement autour de lui, cherchant des moyens d'évasion. Mais la caserne était aussi bien gardée qu'il le pensait, alors cela allait être extrêmement difficile. Preuve en était que les soldats ne lui avaient même pas attaché les mains, ne craignant pas du tout qu'il s'enfuie.


Le Second Prince se retrouva dans une salle de repas. Son regard tomba sur Seiryū, lavé et vêtu de frais, et il haussa un sourcil. Puis la voix de Gorō attira son attention.

« Votre Altesse, l'accueillit-il affablement. Veuillez prendre place avec nous. »

Haruni fronça les sourcils devant le sourire faux de cet homme. Cela ne présageait rien de bon. Voyant qu'il ne bougeait pas, Seiryū s'empressa d'intervenir :

« Votre Altesse, c'est bon. Le commandant Gorō a promis de bien nous traiter dorénavant.

Vous êtes trop naïf, » renifla l'adolescent.

Seiryū prit un air offusqué tandis que Gorō éclatait de rire.


Sur un signe de sa part, les deux soldats forcèrent Haruni à s'asseoir. À ce moment, un homme entra.

« Ah, docteur, vous voilà. »

Haruni se figea : pourquoi faire venir un médecin ? Ce n'était quand même pas pour…

« Votre Altesse, reprit Gorō, mon jeune ami Seiryū m'a appris que vous étiez blessé. Vraiment, vous auriez dû m'en parler plus tôt. Que diraient les gens s'ils savaient que j'ai laissé un noble invité sans soin ?

Vous osez parler de “noble invité” ? » rétorqua Haruni en lançant un regard noir à Seiryū.

Gorō rit de nouveau.

« Docteur, examinez ses bras. »

Se débattre aurait été futile. Haruni permit au médecin de lui retirer ses tenues pour le mettre torse nu.


L'homme plissa d'abord le nez devant l'odeur repoussante de l'adolescent. Quand il découvrit l'état de son bras gauche en retirant les bandages souillés, il recula et blêmit.

« Par les Dieux ! »

Il ne fut pas le seul à réagir violemment et il y avait une excellente raison à cela : la blessure, déjà horrible à la base, s'était à présent infectée. Du pus se mêlait à la chair à vif et une odeur nauséabonde émanait des plaies multiples. Le médecin n'avait pas pu retirer toutes les compresses car plusieurs avaient séché et collé à la chair, mais ce qui était visible suffisait à donner envie de vomir au plus aguerri des soldats. Seiryū, pour sa part, écarquilla les yeux et retint un cri. Heureusement que Haruni allait enfin recevoir les soins nécessaires.


« Intéressant, » fut le commentaire du commandant.

Loin d'être dégoûté, il s'était approché pour mieux voir, fasciné par l'état purulent.

« Comment peut-on se faire pareille blessure ? » songea-t'il à voix haute.

Pensant que la question lui était adressée, le docteur déglutit et répondit :

« Je ne vois que de la poudre explosive, mais il n'y a aucune trace de brûlure.

Nous allons bien voir. Retirez le reste des compresses.

Ah, il faut les mouiller et procéder avec précaution pour…

Inutile, » le coupa Gorō.


D'un geste rapide, il saisit l'une des compresses en-dessous de l'épaule et tira dessus d'un coup sec. Un horrible bruit de déchirure se fit entendre dans le silence abasourdi. Haruni se raidit et se mordit les lèvres pour ne pas crier de douleur. Du sang frais et du pus coulèrent des chairs martyrisées. Gorō laissa tomber négligemment la compresse à laquelle adhéraient une croûte de pus et ce qui semblait être un lambeau de peau.

« Ah, désolé. Ça fait mal ? » s'enquit le commandant avec une fausse sollicitude.

Haletant, Haruni ne dit rien mais le fixa droit dans les yeux. Cela fit rire Gorō de plus belle.

« Allez-y, docteur, ordonna-t'il sans quitter l'adolescent des yeux. Enlevez-tout.

Mais, commandant, protesta le médecin.

Enlevez tout, » répéta Gorō d'un ton sec.

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Clairement réticent, le médecin savait ce qui l'attendait s'il n'obéissait pas. Il marmonna donc :

« Pardonnez-moi, votre Altesse. »

Puis il s'attaqua aux compresses. À part Gorō, tous les gens présents dans la salle ne purent s'empêcher de grimacer et tressaillir pour chaque carré de tissu retiré de manière aussi sauvage. Même si le médecin essayait d'y aller en douceur, il devait bien tirer dessus à un moment ou à un autre. Seiryū était tellement choqué qu'il ne pouvait réagir, la bouche ouverte. Le commandant gardait les yeux fixés sur Haruni, se délectant de sa douleur visible. L'adolescent avait d'abord tenté de retenir ses cris afin de ne pas lui faire ce plaisir, mais la douleur était bien trop violente. Il voulut même se lever, mais le commandant Gorō le retint par l'autre épaule, un sourire féroce aux lèvres.

« Allons, votre Altesse, laissez-vous soigner. »

Le ton mielleux était clairement moqueur.


« Ah, au feu ! Au feu ! » s'écria soudain un des soldats en découvrant des tentures qui avaient commencé à brûler de manière inexplicable.

Les hommes réagirent vite en arrachant les tissus et en les piétinant par terre. Le début d'incendie fut rapidement maîtrisé. Le commandant Gorō eut un rire bref et ramena son regard sur le prisonnier.

« Ah, mes hommes avaient dit vrai : tu peux faire de la magie. Dans ce cas, pourquoi tu ne t'en es pas déjà servi pour t'échapper ? »

Haruni aurait préféré garder cet atout secret pour le moment, mais la douleur était si forte qu'il avait perdu le contrôle de son pouvoir. En tout cas, il n'allait certainement pas répondre au commandant.

« Aucune importance, fit ce dernier. Nous aurons tout le temps d'en discuter plus tard. Docteur, poursuivez ! »


Au bout d'une éternité, la dernière compresse fut arrachée. Le médecin haletait comme si c'était lui qui avait souffert. Haruni avait la gorge sèche après ces cris et du sang coulait du coin de la bouche, car il s'était mordu les lèvres dans l'espoir de se distraire de la douleur. Des gouttes de sang coulaient de son bras pour former une flaque au sol, entre les compresses souillées et le pus. Gorō examina encore son prisonnier un moment, puis parut se désintéresser du spectacle.

« Gardes, ramenez-le dans sa cellule. »

Deux personnes objectèrent en même temps :

« Commandant Gorō, vous ne pouvez pas ! s'écria Seiryū.

Commandant, je dois encore nettoyer les plaies, bander le bras et préparer un médicament pour empêcher l'infection ! » fit le médecin.


Gorō ignora Seiryū et fixa le docteur avant de sourire lentement.

« Ma chère mère disait toujours que la meilleure façon de soigner une plaie, c'était de la laisser à l'air libre.

Mais…

Oseriez-vous contredire ma mère, docteur ? »

En voyant l'étincelle mauvaise dans les yeux noisette du militaire, le médecin frémit.

« Non, commandant.

Bien ! »

À son signal, les deux mêmes soldats qu'à l'aller s'approchèrent du Second Prince, mais n'osèrent pas le toucher. Cependant, comme l'adolescent ne se levait pas de lui-même et par crainte du commandant, ils durent s'y résoudre tout en évitant le bras infecté. Néanmoins, leurs gestes étaient moins rudes qu'à l'aller.

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Quand ils passèrent près de Seiryū, ce dernier tendit la main vers Haruni avant de la rabaisser. Il ne savait que dire. La situation était devenue cauchemardesque. Hébété, le Firal fixa le tas de compresses sales par terre, à côté de la flaque de sang et de pus. Il pouvait encore entendre le Second Prince hurler de douleur. Des larmes d'indignation et d'impuissance lui montèrent aux yeux.

« Firal Seiryū, l'appela le commandant Gorō, vous pouvez regagner votre chambre. Nous aurons de nouveau l'occasion de discuter plus tard pour le dîner. »

Seiryū se tourna vers lui, incrédule. Gorō se comportait comme si tout allait bien, comme s'il ne venait pas de torturer horriblement un adolescent et de lui refuser des soins vitaux. Une sueur froide coula le long de son dos. Son père avait eu bien raison en décrivant cet homme.


« Remettez-moi plutôt en cellule, demanda-t'il sèchement.

Qu'est-ce que vous racontez encore ?

Je veux rester avec le Second Prince. »

Le commandant perdit alors tout son amabilité, ce qui fit trembler le jeune homme. Il sentait que Gorō pouvait le frapper ou le tuer à tout moment, sans même éprouver le moindre remords. Voilà le genre de personne qu'il était.

« Vous ferez ce que je dis ! » répliqua froidement Gorō.

Apeuré malgré lui, Seiryū baissa la tête. Il tremblait de rage, mais obéit.


~*~


Lorsque Haruni rouvrit les yeux, il était allongé sur la paillasse de sa cellule. Bien que torse nu — Gorō ne l'avait pas laissé récupérer sa tunique — il n'avait pas froid. Au contraire, il brûlait.

« Ai-je perdu le contrôle de ma température corporelle ? » se demanda-t'il distraitement.

Son pouvoir du feu lui permettait de n'avoir jamais chaud ou froid. Cependant, après la torture qu'il avait subie, il se pouvait que son contrôle se soit relâché mais pour le moment, il n'éprouvait pas le besoin d'essayer de le rétablir. Sa tête était comme embrumée et il se sentait léthargique. Il tourna la tête sur le côté et grimaça aussitôt en sentant une odeur répugnante : cela venait de son bras. Maintenant qu'il n'y avait plus les bandages, l'odeur était plus perceptible. L'adolescent contempla sa blessure d'un air inexpressif. Il savait que c'était grave, mais ce n'était pas comme s'il pouvait y faire quelque chose dans l'immédiat. La douleur était redevenue lancinante. Cela dit, il s'y était habitué depuis des jours.


Il se redressa et sentit un vertige le gagner. Entre ça et la chaleur anormale de son corps…

« Tu as de la fièvre, lui apprirent les Dieux.

Aah, c'est donc ça. »

Il n'avait jamais attrapé les maladies ordinaires, comme des rhumes ou autres. Même durant l'épidémie de Madare, les Dieux l'avaient protégé de la maladie. Son seul état de faiblesse avait été au tout début quand il avait réintégré ce corps. Il ne risquait donc pas de reconnaître les symptômes d'une banale fièvre.

« C'est à cause de l'infection de ta blessure.

Bon, je ne peux rien faire pour ça. »

Les Dieux s'agitèrent aussitôt :

« Tu ne te rends pas compte à quel point c'est grave ! Tu pourrais perdre ton bras ! »


Haruni était bien moins inquiet qu'Eux.

« Il m'en restera toujours un. Heureusement, je suis droitier.

Ce n'est pas drôle ! Les mutilés sont des parias dans l'Empire ! »

Haruni fronça les sourcils. Il s'était rendu compte depuis longtemps que les nobles étaient extrêmement soucieux de leur apparence. La moindre cicatrice ou imperfection n'était pas tolérée, à tel point que les médecins s'étaient appliqués à inventer un onguent qui permettait de guérir les plaies légères et moyennes sans laisser la moindre trace ! C'était une question de dignité. Et quand un médecin auscultait un patient blessé, son premier commentaire, au lieu de parler de rétablissement, c'était de rassurer le patient en disant que cela ne laisserait pas de cicatrice ! Haruni soupçonnait quand même les guerriers d'avoir quelques marques, mais tant que c'était caché par les vêtements, personne n'irait vérifier. Alors dans une société aussi obnubilée par la perfection physique, quelle serait la place d'un manchot, même de très haut rang ?

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« J'imagine que Kenryū sera content de pouvoir enfin m'exiler, commenta-t'il avec un léger sourire.

Ce serait pire que ça…

Oh ? »

Cela titilla la curiosité de l'adolescent. Après tout, ce n'était pas comme s'il avait grand-chose à faire pour le moment, alors tout était bon pour se distraire !

« Nous te l'avons déjà dit : Nous pouvons voir tous les futurs possibles. Ce sont les Alternatives. Il en existe des milliards et des milliards. Chaque décision ferme une infinité d'Alternatives pour en rouvrir une infinité d'autres.

Mmm, ce doit être difficile de toutes les suivre.

Nous ne regardons que le plus important et Nous Nous intéressons aux événements qui se répètent dans la majorité des Alternatives. Ta blessure au bras… était inévitable. Ce qui va se passer ensuite peut varier, par contre.

Montrez-moi. »


Il perçut de la réticence chez les Dieux.

« Ce ne serait pas sage, firent-Ils. Connaître son avenir n'est pas une bonne chose.

Ce ne serait pas mon avenir, mais un avenir possible, si j'ai bien compris.

Il se peut qu'en connaissant ton avenir et en cherchant à l'éviter, tu le provoques justement.

Vous m'avez bien prévenu de l'attaque surprise, argua Haruni, tout en sachant que cela conduirait à ma blessure.

– …

Vous avez regardé les Alternatives où Vous ne m'avertissez pas de l'attaque ? Que se passe-t'il alors ?

– … Ce qui se passe est pire.

Donc Vous avez choisi d'influencer le cours des événements pour que je sois blessé au bras. Quelque part, Vous êtes responsables. »

Les Dieux se turent. Même fiévreux, ce gamin était capable de raisonner et avait réussi à Les faire culpabiliser.

« Bon, juste un peu, alors, » cédèrent-Ils.

Haruni ferma les yeux.


~*~


Flottant tel un esprit désincarné, Haruni se retrouva dans le bureau de l'Empereur à Kurojū. Rien n'avait changé, si ce n'était que l'homme installé au bureau était Tomuki, nettement plus âgé et avec les yeux noirs caractéristiques de l'Empereur. Assis en face de lui se trouvait Seiryū, plus vieux lui aussi. Il finissait un rapport sur des troubles entre les provinces de Murōki et Awasu. Haruni estima que cette scène devait se dérouler trente à quarante ans plus tard.

« … Il serait bon d'intervenir au plus vite avant que les civils n'en souffrent, » conclut le Firal.

Ah non, il devait être général à présent. Tomuki prit un air soucieux.

« Tu as raison, Seiryū. Le Conseil se réunira cet après-midi pour réfléchir à des mesures.

Je m'en remets à vous, votre Majesté. »


L'Empereur soupira en regardant son plus fidèle général quitter les lieux, les épaules lourdes comme s'il portait un fardeau inimaginable.

« Qu'on me laisse seul, » ordonna-t'il aux servants et aux gardes.

La salle se vida sans protestation. Tomuki fit soudain :

« J'imagine que tu as tout entendu, petit frère. »

Haruni en fut stupéfait et crut que d'une façon ou d'une autre, son frère avait senti sa présence immatérielle. Mais ce n'était pas le cas.

« Évidemment, Tomuki, » répondit une voix identique à la sienne, jaillie de nulle part.

Les ombres rampèrent des coins de la pièce pour s'amasser au centre puis, avec un léger bruit comme une bulle qui éclatait, un Haruni adulte apparut. Il portait une tunique militaire grise, était coiffé simplement et avait deux sabres à la ceinture. La manche gauche de sa tunique pendait dans le vide.

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« Je vais envoyer mes Ombres régler cette affaire, sois tranquille, assura Haruni.

Merci. »

Alors que son frère s'apprêtait à disparaître à nouveau, Tomuki l'appela :

« Attends, reste un peu ! Ce n'est pas si urgent que ça. »

Haruni se retourna en lui lançant un regard compliqué, mais il obéit. Tomuki lui fit signe de s'asseoir en face de lui. Haruni faisait une demi-tête de plus que son aîné. Alors que Tomuki avait une silhouette douce, il était plus sec et musclé.

« Yakuchi a demandé des histoires sur son oncle, fit Tomuki avec un sourire.

Ton fils est un garçon adorable, tout comme son petit frère. Ils ont de qui tenir.

Arrête… »

Tomuki ne pouvait cependant pas cacher sa fierté en parlant de ses enfants.


« J'aimerais qu'ils te connaissent autrement que par mes histoires, » fit-il d'un ton plus grave.

Le sourire de Haruni retomba. C'était encore et toujours le même contentieux entre eux.

« Tomuki, je suis officiellement mort. On ne peut pas revenir là-dessus.

Bien sûr que si ! Il suffirait de…

Tu veux révéler à la Cour que je dirige l'Armée de l'Ombre depuis des années ? Tu veux que je me montre au grand jour avec un bras en moins ? »

Tomuki prit un air malheureux.

« Je veux juste mon frère à mes côtés. »

Haruni le fixa avec compassion.

« Je suis à tes côtés.

Tu sais très bien ce que je veux dire ! »

En effet.


Haruni soupira lourdement.

« Je ne peux que rester dans l'ombre, fit-il. Nous en avons déjà discuté à l'époque. Père et Mère l'avaient bien compris, eux.

Ils n'ont pas plus compris que moi ! répliqua vivement Tomuki. Tu nous as imposé ta décision, comme à ton habitude !

Il vaut mieux qu'on me croie mort. »

L'Empereur rétrécit ses yeux noirs comme la nuit.

« Et Yatsu ? Lui aussi te croit mort ? »

Haruni se figea un moment, avant de répondre :

« Il sait et il saura se taire. C'est une autre histoire.

Tu refuses de te montrer à tes neveux, mais pas à lui ?! s'indigna l'autre homme.

Tomuki… »

Depuis tout jeune, Tomuki avait toujours paru éprouver une certaine jalousie envers Yatsu. Cela n'avait fait qu'empirer avec les années.

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« Et je ne te parle même pas de Seiryū ! poursuivit-il. Tu sais qu'il se sent responsable de ta mort ? Il croit que c'est à cause de l'infection de ton bras !

Il a raison de se sentir coupable, » rétorqua Haruni d'un ton sec.

Tomuki parut sur le point de répliquer, mais il se tut. Il inspira plusieurs fois, puis détourna la tête. Haruni put apercevoir quelques larmes au coin de ses yeux. Il ouvrit la bouche pour dire quelque chose, mais ne savait pas quoi dire. Quand il avait pris cette décision à l'époque, il pensait que c'était ce qu'il y avait de mieux pour l'Empire de l'Aube, et cela avait été le cas. Par contre, il en avait oublié son frère et ce qu'il allait ressentir. Il avait affirmé à l'époque qu'il ne regretterait jamais sa décision, mais force lui était de constater qu'il s'en voulait un peu à cause de la peine qu'il causait à Tomuki. Il était toutefois trop tard pour changer les choses.

« Vous pouvez disposer, général des Ombres, » le congédia soudain Tomuki, brisant le lourd silence.

L'expression de Haruni se teinta de résignation, puis il s'inclina et disparut dans une bulle d'ombre.


~*~


« Tu vois ce qui pourrait arriver si tu perdais ton bras ! firent les Dieux tandis que la vision disparaissait.

Cela ne m'a pas paru si terrible, fut le verdict de l'adolescent. Mmm, alors plus tard, je pourrai apparaître et disparaître grâce aux ombres ?

– … »

Les Dieux lâchèrent un lourd soupir. C'était tout ce qu'il avait retenu de cette Alternative ?! Ce fichu garnement…

« Vous avez d'autres Alternatives à me montrer ?

NON ! Vu les leçons que tu en tires, hors de question ! répliquèrent-Ils catégoriquement.

Allez, je n'ai pas grand-chose à faire pour le moment. Distrayez-moi. »

Les Dieux se consultèrent entre Eux avant d'arriver à un consensus.

« Entendu. Cette Alternative que tu vas voir n'a plus aucune chance de se produire, mais Nous la gardons précieusement car elle est chère à Notre cœur. »

Haruni sentit la vision le gagner et en bruit de fond, il entendit quelques ricanements de la part des Dieux.


~*~


Cette fois, il reconnut les jardins de Kurojū en une belle journée ensoleillée. Tomuki apparut, entouré de ses amis. Il avait l'air plus jeune qu'actuellement, il devait encore être mineur.

« Grand frère ! » fit une voix derrière le groupe.

Tomuki — non, il devait encore s'appeler Chiharu — se retourna et eut un grand sourire en écartant les bras. Un Haruni plus jeune courut se jeter dedans. Chiharu rit et posa une main sur son épaule.

« Petit frère, voyons, tu sais que tu ne dois pas courir, le gronda-t'il mais sur un ton évident d'affection. Mère ne serait pas contente. »

Haruni leva la tête et tira la langue.

« Je sais, mais j'étais si pressé de voir mon grand frère. Je suis sûr que Mère comprendrait !

On s'est pourtant vus ce matin au petit-déjeuner.

Justement, ça fait des heures ! » répliqua l'adolescent en ouvrant ses grands yeux dorés.

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Incapable de lui résister, Chiharu lui ébouriffa ses cheveux soigneusement coiffés. Haruni eut un rire joyeux et gigota.

« Arrête, tu vas me décoiffer ! »

Cette version de Haruni était richement vêtue et coiffée impeccablement, comme il seyait au Second Prince.

« Chiharu, intervint Hamoto, tu n'as pas honte de martyriser un garçon aussi adorable ?

C'est mon petit frère, répliqua Chiharu avec un grand sourire. Je peux faire ce que je veux avec lui. »

Haruni était d'un autre avis, car il se libéra de l'étreinte pour courir se cacher derrière Hamoto.

« Hamoto, protège-moi ! Grand frère est méchant avec moi ! »

Cela fit rire les jeunes gens.


Ce ne fut qu'une fois que Chiharu promit d'arrêter que Haruni consentit à revenir près de lui.

« Dépêchons-nous, lança Shitaro. Maître Midarō nous attend !

Kikuchi, appela Haruni en se tournant un peu timidement vers le Firal, tu voudrais bien vérifier mes postures ? J'ai encore du mal avec la onzième.

Avec plaisir, Haruni, répondit le jeune homme avec un sourire. Et que dirais-tu d'un duel amical après l'entraînement ?

Oh oui ! Ce serait formidable ! » s'écria Haruni, des étoiles dans les yeux.

Chiharu feignit de se lamenter.

« Mon précieux petit frère est aussi passionné de sabre que Kikuchi. Je suis sûr qu'il voudrait que Kikuchi soit son grand frère, plutôt que moi !

Non ! s'écria aussitôt Haruni très spontanément. Je ne veux pas qu'il soit mon grand frère ! »


Tandis que Chiharu poussait un soupir exagéré de soulagement, Kikuchi se joignit à la taquinerie en faisant :

« Ah bon ? »

Son ton triste alerta tout de suite Haruni, qui s'en voulut. Il baissa la tête et marmonna, ses mains triturant nerveusement sa tunique :

« C'est que… Si Kikuchi était de ma famille… je ne pourrais pas… enfin… plus tard… »

Il rougit violemment et ne trouva plus ses mots. Le prenant en pitié, Kikuchi lui tapota la tête. Dès que Haruni sentit sa main, il rougit encore plus et s'écria soudain :

« Ah ! Je ne dois pas arriver en retard au cours de maître Midarō ! »

Il se remit à courir, ignorant les appels réprobateurs de son grand frère.


Kikuchi eut un sourire attendri. À ses côtés, Kenshirō bouda.

« Ce garçon à l'audace de convoiter mon compagnon sous mes yeux ! Chiharu, ton frère devrait vraiment apprendre les bonnes manières !

Arrête, mon cœur, le taquina le Firal en riant. C'est normal à son âge d'admirer quelqu'un. Et puis, c'est très flatteur pour moi !

Mmph ! » répliqua Kenshirō en lui filant un coup de coude.

Cela fit rire les autres, habitués à ces scènes de jalousie.


~*~

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Haruni rouvrit les yeux et se redressa d'un coup sur la paillasse, abasourdi.

« C'était quoi, ça ?! s'écria-t'il.

La meilleure des Alternatives, selon Nous, répondirent les Dieux avec un rire dans Leur voix.

Non, non, non, jamais de la vie je ne pourrai ressembler à ce… cette chose ! »

Son comportement dans la vision était tout bonnement aberrant. Cela lui avait fait penser à Yatsu, sauf que même Yatsu n'était pas aussi naïf !

« Si Tomuki voyait ça, il serait aux anges, se dit-il en se calmant. Voilà le genre de frère qu'il aurait voulu que je sois. »

ll frémit rien qu'en y repensant.

« Voilà ce qui se serait passé si tu avais regagné ton corps plus tôt, expliquèrent les Dieux. Tu aurais été tellement plus heureux !

Le bonheur, c'est relatif, » marmonna-t'il.

Pas vexés pour un sou, les Dieux suggérèrent avec malice :

« Souhaites-tu voir une autre Alternative ?

NON ! C'est bon, gardez-les pour Vous ! Je ne veux plus JAMAIS en entendre parler ! »

Satisfaits de Leur petite manœuvre, les Dieux se retirèrent.


Note de Karura : Tadam ! J'ai réussi à caser les Alternatives dans le récit principal !

La deuxième Alternative présentée correspond à l'Alternative 1.1 : Destin inéluctable.

Quant à la première Alternative présentée, je ne l'ai pas développée (pour le moment, mais qui sait par la suite ? 😁).


Sur une note moins joyeuse, le calvaire de Haruni n'est pas encore terminé…






Commentaires :


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Novel_roman a écrit le dimanche 15 octobre 2023 à 13:15
Merci pour ce chapitre ❤️ haruni mon bébé souffre tellement 🤧 j'ai peur de la suite mais j'ai trop hâte quand même ( PS:la deuxième Alternative de ce chapitre m'a fais peur honnêtement. Le haruni actuelle est meilleur j'adore son caractère bien trempé ) 💕

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