Chapitre 15
Le fait d’être laissé seul rendit Nigel incroyablement nerveux. Cependant, il eut beau tambouriner contre la porte, elle était déjà fermée et ne se rouvrirait plus. Finalement, Nigel n’eut pas d’autre choix que de se tourner vers l’intérieur.
La pièce n’était pas trop grande comparée à la porte immense. Le plafond était aussi haut qu’un bâtiment de trois ou quatre étages, mais la surface au sol était comme dans la chambre de Nigel. En plus, la pièce déjà pas très grande à la base était remplie de mécanismes inconnus, alors il y avait encore moins de place pour bouger. Il y avait quelque chose de noir derrière tous ces objets… De loin, on aurait dit un cercueil.
Il se pouvait qu’Etna soit à l’intérieur.
Nigel pressa ses mains ensemble pour calmer ses doigts tremblants.
Il avait envie de s’enfuir en courant. Il était venu pour vérifier où était son grand frère, mais il n’avait absolument pas le courage de le faire. Rien que la peur de cet endroit était considérable. En plus, son corps, qui avait été soumis à rude épreuve lors de ce voyage de plusieurs jours au rythme forcé, protestait douloureusement à cause de la fatigue. Tout en lui était proche de ses limites.
D’habitude, c’était Inas qui le calmait dans des moments pareils… Nigel avait eu le culot de s’enfuir, pourtant Inas lui manquait. Cependant, vu qu’Inas voulait lui cacher Etna, Nigel n’aurait sans doute pas eu l’occasion de revoir son grand frère si le chevalier avait été présent. Il aurait sans doute été vraiment furieux contre Nigel pour commencer.
Même sans Inas à ses côtés, les tremblements s’arrêtèrent peu à peu alors que Nigel se rappelait calmement de la réalité des choses. Il ferma les yeux très fort et se tapa les joues des deux mains. Puis il s’avança et se tint devant le cercueil.
Le couvercle du cercueil noir était grand ouvert, comme pour ne pas laisser à Nigel l’occasion d’hésiter. Le jeune homme marqua une pause, puis examina lentement l’intérieur du cercueil.
À l’intérieur reposait paisiblement Etna.
Comme sur les portraits dans le manoir, il ne ressemblait pas tellement à Nigel. Mais si on regardait de plus près, on pouvait voir que le visage d’Etna ressemblait un peu à celui de son petit frère, avec une constitution physique robuste en tant qu’épéiste qui avait été autrefois reconnu comme un génie. Il ressemblait exactement à celui qu’il était de son vivant. Seul son teint était exsangue et d’une pâleur anormale.
Nigel recula d’un pas inconsciemment.
Dès qu’il avait vu le visage de son frère, la chair-de-poule avait recouvert son corps de la tête aux pieds. C’était clairement son grand frère, un grand frère qu’il avait tellement aimé, mais il se sentait tout bizarre. C’était comme s’il voyait quelque chose qui n’aurait pas dû être là. Était-ce parce qu’Etna était mort ?
« Etna… »
Ne pouvant y croire, Nigel appela inconsciemment l’autre homme.
Et comme en réponse à son appel, Etna ouvrit lentement les yeux.
« … »
La couleur de ses yeux était très étrange. Contrairement à son vivant, ils avaient une couleur rouge sang foncé. Une lueur terne rappelant la mort s’illumina dans les yeux remplis de ténèbres, puis ce regard se dirigea lentement sur Nigel. Les yeux s’arrondirent de surprise, puis reprirent leur forme normale.
« Nigel ? » l’appela Etna avec un sourire brillant.
Nigel recula de nouveau sans s’en rendre compte. Quelque chose n’allait pas. L’Etna qui se trouvait devant lui… son frère, sa précieuse famille, n’aurait jamais dû être comme ça.
« Grand frère… c’est bien toi ?
– Oui. Nigel, c’est bien ton grand frère, » répondit Etna, toujours avec son sourire radieux.
Les lèvres tremblantes de Nigel s’ouvrirent, puis se refermèrent.
Une aura menaçante parcourait le corps d’Etna. Les ombres vacillaient étrangement sous ses pieds et ses yeux étincelaient tel du soufre dans l’obscurité, comme s’il n’était pas humain.
Tout était dérangeant.
« Mon adorable petit frère. Bien sûr que tu es confus. C’est normal que tu te méfies de moi… »
Mais en même temps, sa voix douce rassurait Nigel. C’était comme si ça peinait Etna de voir son petit frère avoir peur de lui.
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Les yeux de Nigel ne voyaient presque que l’aura inquiétante, mais… Plus il le regardait, plus il en était convaincu. La créature en face de lui était plus sinistre que n’importe quoi au monde mais en même temps, il était sûr qu’il s’agissait bien de son frère Etna.
« Grand frère… » murmura Nigel tout en lisant la fenêtre d’informations qui était apparue à côté d’Etna.
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La fenêtre d’informations ne mentait pas. Même Inas, qui semblait n’avoir aucun rival en ce monde, avait toutes ses informations dévoilées par cette fenêtre.
Ce que disait la fenêtre d’informations était bien réel. La créature en face de lui était sans aucun doute Etna Rod Montstein. C’était sans aucun doute le grand frère de Nigel, même s’il était à présent un chevalier fantôme.
Etna, sa seule famille en ce monde.
« Grand frère ! »
En un instant, un sentiment fort se rua et frappa Nigel. C’était comme s’il avait attendu ce moment depuis des milliers d’années. Tout son corps fut envahi à la fois par de la joie et de la tristesse.
Mon frère… mon grand frère, le grand frère qui me manquait tellement et que je voulais tant voir. Même le fait que tu me manques m’a manqué dans ce long passage du temps… Mon précieux grand frère.
Fou de joie, Nigel serra fort Etna dans ses bras. Ce dernier fut un peu pris par surprise quand son petit frère qui avait bien grandi se jeta dans ses bras, mais il sourit vite largement et lui rendit son étreinte.
« Mon Nigel, tu as bien grandi. Tu es devenu lourd à présent.
– Grand frère, je…
– Oui, ça a été dur, hein ?
– Oui, » répondit Nigel en pressant son visage dans les bras d’Etna, comme quand il était petit.
Loin d’être chaleureuse, c’était une étreinte des plus glaciales mais pour Nigel, elle apportait plus de joie que n’importe quelle autre température.
« Tout ira bien à présent, fit Etna.
– Mmm…
– Ton grand frère va t’aider. Tu n’as plus à t’inquiéter, Nigel. »
La voix de son grand frère ne contenait que de la gentillesse, de la douceur et de l’affection pour lui. Nigel se rendit compte à quel point il avait espéré ça et il serra son grand frère encore plus fort. La chaleur était agréable. Cependant, au moment où il se pressa complètement contre Etna…
« Nigel, attention ! » s’écria l’autre homme en le saisissant par les épaules et en échangeant leurs positions.
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Pendant un bref moment dont Nigel n’eut pas conscience, Etna le protégea de son corps. Puis Nigel se fit pousser par terre.
« … Ah ! »
Ce ne fut qu’à ce moment qu’il reprit conscience de la situation. Quand il leva les yeux d’un air perdu, il ne comprenait pas pourquoi il était tombé.
En un clin d’œil, Etna se retrouvait avec un gros trou dans le corps.
Le trou était si large qu’on pouvait voir à travers. Bizarrement, ce n’était pas de la chair et du sang qu’on pouvait voir dans la partie perforée, mais quelque chose qui ressemblait à de la fumée noire. Cela n’avait rien d’humain. Naturellement, Etna était un chevalier fantôme, pas un humain. Son apparence horrible ne pouvait que provoquer le dégoût chez les vivants, pourtant…
« Nigel, cours… »
Il avait beau avoir une apparence horrible, il n’en restait pas moins le grand frère de Nigel qui s’inquiétait pour lui jusqu’à la dernière minute.
Les HP dans la fenêtre d’informations qui flottait à côté d’Etna tombèrent à zéro d’un coup. Avant que Nigel n’ait pu répondre à son grand frère, le corps d’Etna se mit à s’effondrer comme du sable.
« Grand frère… ! »
Etna ouvrit la bouche comme pour dire quelque chose, mais sa voix ne sortit pas. Sans même pouvoir parler une dernière fois à son petit frère, le corps d’Etna disparut sans laisser la moindre trace.
Nigel resta assis par terre à fixer l’endroit où Etna s’était tenu. Il trembla, puis jeta un regard noir à celui qui avait attaqué son grand frère.
Il n’avait pas besoin de confirmer de qui il s’agissait car il n’y avait qu’une seule personne au monde avec suffisamment de pouvoir d’attaque pour tuer d’un coup son grand frère qui avait plus de quinze mille HP.
« Inas… »
C’était bel et bien Inas, qui n’avait pourtant pas montré le bout de son nez depuis des jours.
Inas avait l’air très calme, comme s’il ne venait pas juste de tuer le grand frère de Nigel, comme s’il venait juste de le croiser au manoir en un jour ordinaire. Cependant, sa tenue n’avait rien à voir avec un jour ordinaire.
L’uniforme noir d’Inas était gorgé de sang. À chaque pas qu’il faisait, le sang qui gouttait du vêtement laissait une traînée par terre.
À qui appartenait ce sang ?
Nigel ne voulait pas y penser, mais il ne pouvait que le savoir. Il ne restait plus que deux personnes vivantes à présent dans ce temple : Inas et Nigel.
Bien entendu, savoir et accepter étaient deux choses très différentes. Alors que Nigel arrivait de moins en moins à respirer à cause du choc, Inas s’approcha en plissant le front.
« Nigel, respirez…
– Tout est de ta faute ! » hurla Nigel qui ne put s’en empêcher.
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Les larmes qui s’étaient arrêtées de couler un moment suite à la stupéfaction repartirent de plus belle. Elles mouillèrent des joues déjà bien humides et continuèrent de tomber sous le poids du désespoir.
Cependant, le meurtrier impudent pencha la tête sur le côté, l’air perplexe.
« Que se passe-t’il, Nigel ?
– Tu, comme ça… sans la moindre hésitation… tu as tué mon frère…
– Tué ? »
La voix d’Inas était clairement teintée d’ironie. Il tendit la main pour la poser sur la joue de Nigel. À cause de cette main qui ne bougeait pas, Nigel se força à regarder Inas. Les yeux brûlants de l’autre homme étaient si féroces qu’ils menaçaient de dévorer Nigel à tout moment.
« Ce n’est rien d’autre qu’un cadavre qui était déjà mort depuis bien longtemps, Nigel.
– C’était quand même mon frère !
– Cela ne change rien de dire que c’était votre frère, » murmura Inas en le prenant dans ses bras.
Comme une marionnette impuissante, le corps de Nigel se soumit aux gestes d’Inas. Il tenta tardivement de repousser Inas, mais ne put résister à la force brute de l’autre homme.
Le corps d’Inas était bien chaud, suffisamment pour réchauffer le corps épuisé et malade de Nigel. Mais contrairement avec l’étreinte glaciale et pourtant affectueuse de son grand frère, Nigel ne ressentit qu’un terrible frisson.
« Ce n’était rien, de toute manière, fit Inas. Juste un cadavre ambulant. Au bout d’un certain temps, il redevient un cadavre. Quand vous ne le réveillez pas, à chaque fois, chaque fois, il reste simplement un macchabée froid…
– Alors tu dis que c’est un faux Etna ? »
Pendant un moment, Inas fut incapable de répondre à la question féroce de Nigel.
« … Il représente une menace pour vous.
– Je t’ai demandé si ce n’était pas Etna. »
Inas garda la bouche fermée.
Il avait promis de ne pas mentir à Nigel et là, il se taisait sans répondre. Alors cela voulait dire que c’était peut-être un chevalier fantôme qu’il venait d’éliminer à l’instant, mais cela avait quand même été Etna, le grand frère de Nigel.
Inas tapota le corps de Nigel qui était figé par le choc et la colère.
« Ne vous occupez pas de cette chose.
– Inas…
– Je suis le seul qui existe dans votre réalité, vous comprenez ? »
Nigel ne pouvait rien dire. Il n’avait ni la force ni de raison pour répondre. Il aurait aimé trouvé un argument plausible à opposer à ça, mais Inas avait simplement énoncé les faits sans avoir d’autres efforts à faire.
Inas souleva dans ses bras un Nigel qui ressemblait toujours à une marionnette dont on avait coupé les fils, puis il le déposa sur le cercueil. Nigel commençait à en avoir assez de l’indifférence de l’autre homme qui le faisait s’asseoir sur le cercueil où son grand frère avait reposé encore quelques minutes plus tôt.
« Nigel. »
Inas s’agenouilla avec courtoisie devant le jeune homme, puis il lui tendit l’épée qu’il avait tenue tout du long.
C’était une épée noire et uniquement noire. Une aura maléfique s’élevait de la lame sombre comme de la fumée et un joyau étrange qui ressemblait à un œil était inséré entre la lame et la poignée qui semblaient faites d’une seule pièce. Nigel voyait clairement cette épée pour la première fois, pourtant elle lui semblait quelque peu familière. Alors que Nigel la contemplait, Inas sourit.
« C’est ce que vous vouliez, non ? »
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Ce ne fut qu’à ce moment que Nigel prêta vraiment attention à cette épée. Quand il se concentra mentalement, la fenêtre d’informations apparut :
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« C’est un cadeau, » précisa Inas.
Comme possédé, Nigel accepta l’épée. Il avait d’abord cru qu’elle était noire comme si elle avait absorbé toute lumière mais en fait, elle était couverte de sang. C’était probablement le sang de Schumach. Et sans doute celui de Kei. Peut-être même qu’elle contenait un peu du sang d’Etna qu’Inas venait de tuer.
Je n’arrive pas à croire que tu viens m’apporter cette épée en cadeau comme ça, maintenant.
Sa vue se brouilla sous l’effet de la colère. Peu importait que le temps allait revenir en arrière, Inas lui avait offert l’épée dont il s’était servi pour tuer son propre frère.
La nausée lui retourna l’estomac devant le visage rempli de joie d’un Inas complètement sans gêne. Nigel serra les dents et saisit fermement la poignée de l’épée. La lame gorgée du sang de nombreuses personnes se mit à luire vicieusement.
« Nigel. »
Inas était un grand épéiste, même sans parler de son niveau élevé. Il pouvait déceler au premier regard les mouvements maladroits d’un novice. Il se pouvait qu’en instant, Inas savait ce que Nigel avait l’intention de faire. Pourtant, il ne fit rien et resta immobile.
Nigel empoigna l’épée démoniaque et l’enfonça dans le torse d’Inas.
« … »
Malgré la misérable force de Nigel, l’épée imprégnée du pouvoir divin transperça la chair humaine et les os très facilement. La sensation de la lame qui pénétrait dans la chair d’Inas fut bien trop réelle. Le corps de Nigel trembla de terreur après cette attaque, claquant des dents.
Toutefois, Inas resta aussi calme qu’avant de se faire transpercer. Nigel aurait pu croire que l’épée était fausse s’il n’y avait pas eu les sourcils qui se fronçaient légèrement, ainsi qu’un filet de sang qui coula de la bouche de l’autre homme.
Il y avait aussi le fait que la barre de HP avait clairement diminué. 1. C’était un nombre qui engendrait un certain sentiment de crise tant il était minime.
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« Vous voulez me tuer ? » murmura Inas d’un ton pitoyable, comme s’il demandait pourquoi il devait endurer tout ça.
Nigel serra les dents face à ce qui ressemblait à une réprimande.
« Tu m’as déjà tué, toi aussi.
– Alors comme je vous ai tué, vous trouvez que c’est normal de me faire la même chose ? »
Malgré le murmure de colère de Nigel, Inas continua de lui poser calmement des questions en retour avec un air d’incompréhension. La main de Nigel tenant l’épée qui venait de transpercer Inas trembla un peu. Il n’appréciait guère la réaction de l’autre.
« C’est tout à fait ça, répliqua-t’il. Tu trouves que c’est injuste ?
– Non.
– Alors tu n’as pas envie de mourir ?
– Non, ce n’est pas ça du tout, Nigel… »
La voix d’Inas était aussi douce que s’il tentait d’amadouer un Nigel qui faisait la tête. Ce dernier n’avait plus envie d’avoir affaire à lui. Il serra les dents et retira l’épée.
Avec ses 90 millions de HP, Inas, qui avait semblé être une créature surhumaine le toisant de très haut dans le ciel, flancha sous la douleur.
Inas avait raison. D’un certain point de vue, Etna n’avait été rien d’autre qu’un cadavre. Même si Nigel l’avait sauvé ici, il serait simplement redevenu un macchabée dans la session suivante. En plus, comme il était supposé être dangereux pour le monde, il y avait peu de chances que de bonnes choses découlent du fait de l’avoir sauvé.
Malgré tout ça, Nigel ne pouvait pas supporter qu’Inas l’avait tué comme un déchet. Pour le moment en tout cas, cette session resterait à jamais celle où son grand frère avait péri des mains d’Inas.
Mais il n’était pas mort pour de bon car il allait revenir à la vie ensuite. Tout comme Inas avait aussi tué Nigel bien des fois.
Nigel avait donc toutes les raisons du monde de vouloir tuer Inas.
« Alors meurs. »
Nigel enfonça de nouveau l’épée dans le corps d’Inas.
Très facilement, il put assister à la mort d’Inas. Au-delà de la fenêtre affichant ces chiffres édifiants, le visage d’Inas était rempli de chaleur et de tendre affection, même au moment de son meurtre. Nigel s’arrêta et lâcha l’épée.
« I-Inas… »
Le chevalier ouvrit la bouche et la referma, mais on n’entendit que le bruit de l’air qui s’en échappait, comme si Nigel avait transpercé ses poumons. Le corps d’Inas s’effondra par terre. La scène se joua au ralenti devant les yeux de Nigel.
Des sentiments des plus contradictoires disparurent enfin…
Puis le monde devint de nouveau tout sombre.
« Ughn… »
Nigel se réveilla en ressentant une horrible douleur. On aurait pu penser qu’il se réveillait simplement mais en fait, il savait parfaitement à présent qu’il était revenu dans le passé.
Il aurait préféré revenir sans le moindre souvenir.
Nigel soupira et repoussa nerveusement une longue mèche de cheveux. Ce serait tellement bien si tout cela n’était qu’un rêve, mais c’était bel et bien la réalité. Ce qu’il voyait, c’était la scène familière de sa chambre.
« … »
Non, ce n’est pas familier.
Un Nigel paniqué tenta de se lever, mais un vertige le fit chanceler et il retomba sur le lit moelleux. Les yeux de Nigel regardèrent partout désespérément, même avec sa vue trouble et confuse à cause de son anémie subite.
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Pour être exact, ce qu’il voyait était la chambre qu’il avait connue autrefois, mais plus à présent.
« … »
Après avoir contemplé les alentours, Nigel examina sa main. Deux douces petites mains sortaient des manches de la chambre de nuit en dentelles qu’il avait cessé de porter une fois qu’il avait grandi.
Nigel trembla et se leva pour se diriger vers le miroir.
Un petit garçon se refléta dans le miroir. Son visage était pâle, comme si on lui avait retiré toute couleur, et ses cheveux étaient d’un blond teinté de rouge. Il avait un corps tout frêle qui menaçait de s’effondrer à tout moment.
Ce qu’il voyait était clairement le Nigel de douze ans.
Note de Karura : Tadam !
Nigel a fini par tuer Inas (il faut dire qu’avec toutes les révélations de Kei, ça bouillonnait depuis un moment 😅) et il se retrouve dans un lointain passé.
Qu’en pensez-vous ? Le vrai Inas sera-t’il là lui aussi ?
C’est la fin de la seconde partie (que j’ai encore traduite d’un trait !).
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