Comment élever un sacrifice 5 12

Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !

Chapitre 12


Nigel eut bien du mal à s’adapter aux mouvements d’Inas. Le baiser des plus intimes lui coupa le souffle, tandis que les mains baladeuses le chatouillaient et le mettaient mal à l’aise. Alors qu’il ne savait pas quoi faire, Inas fronça soudain les sourcils.

« J’ai l’impression que tu as tellement bu que tu n’es plus en état ce soir. En plus, tu as dit des choses bizarres tout à l’heure. Combien de verres tu as pris au juste ?

– J’ai bu deux bouteilles, répondit docilement Nigel.

– De soju ?

– Oui…

– Même si c’est du soju, c’est la quantité que tu es capable de boire. Comment tu as pu finir si bourré ? »


Nigel aurait bien aimé être ivre, sauf qu’il était très lucide. Mais s’il disait qu’il n’était pas saoul, Inas l’embrasserait de nouveau, alors il choisit sagement de garder le silence.

La faible quantité d’alcool qu’il avait ingurgitée enflammait un peu l’esprit de Nigel, mais il tâcha de rester calme. Même si ce n’était qu’une illusion et qu’il ne s’agissait pas du vrai Inas, cela lui aurait tout de même paru bizarre de coucher avec lui. Il aurait l’impression de tromper le vrai Inas.

Cet Inas soupira quand Nigel tituba, feignant d’être plus ivre qu’en réalité.

« Dire que ton frère se faisait une joie quand tu as dit que tu passerais la nuit ici. »

Tout en grommelant, Inas embrassa légèrement l’autre jeune homme et reprit ses caresses. Un peu mal à l’aise, Nigel recula et Inas le lâcha en riant légèrement.

« Pour ce soir, tu vas simplement prendre une douche et te coucher. Demain matin, je te ferai une soupe pour dessaouler.

– Okay… » répondit faiblement Nigel.


Inas le souleva alors qu’il faisait mine de vaciller et le porta dans la salle de bain. Puis il fit asseoir Nigel au bord de la baignoire et l’aida à se brosser les dents. Il le poussa ensuite dans la cabine de douche. Nigel protesta en disant que c’était inutile d’aller jusque là, mais Inas ne se laissa pas convaincre.

« Et si tu glissais sous la douche à cause de ton état d’ivresse ? Ne joue pas les timides, j’ai déjà tout vu de toute façon. Ne bouge pas. »

C’était surprenant de voir à quel point ils étaient intimes dans ce monde… Le visage de Nigel devint rouge d’embarras. Effectivement, Inas lava le moindre recoin de son corps.

Bien que ce soin extrême était gênant, Nigel ne put s’empêcher de laisser ses yeux parcourir le corps d’Inas. Contrairement à son monde d’origine où on ne se dénudait pas facilement, Inas avait retiré ses vêtements en un geste naturel, disant qu’il allait se mouiller de toute manière.


Ce n’était pas non plus comme s’il n’avait jamais vu Inas nu avant. Il l’avait vu de ses propres yeux à plusieurs occasions et aussi dans pas mal de ses souvenirs du SAVE DATA, même s’ils étaient coupés au beau milieu. Mais c’était la première fois depuis longtemps qu’il le voyait ainsi.

On était proche de la perfection, non, c’était vraiment un corps parfait. Des muscles solides attachés à un squelette épais qui avait naturellement de larges épaules et une carrure imposante. En-dessous du torse aux muscles proéminents se trouvaient les abdominaux clairement dessinés et délimités. Et encore en-dessous…

« … »

Nigel se morigéna à cause du fait que ses yeux ne cessaient de dériver vers des endroits où ils n’auraient pas dû.


L’Œil de l’Abîme était censé montrer l’abîme d’une personne. Est-ce que cette illusion éhontée était son propre abîme ? Se faire choyer par Inas, qui semblait être son amant au vu de l’ambiance, sans même lever le petit doigt et pouvoir même mater son corps ? C’était le genre d’abîme où on avait envie de rester jusqu’à la mort si on se faisait emprisonner dedans.

Inas repéra le regard de Nigel et eut un léger rire.

« Arrête de me regarder comme ça, je vais bander encore plus, » fit Inas, lavant Nigel avec plus de force.

Effectivement… ça devenait de plus en plus dur.

En silence, Nigel détourna les yeux sur le côté et regarda plutôt le carrelage au sol. Inas le fixa avec un air plutôt sombre sur son visage souriant, puis il termina de laver Nigel.


Nigel était un peu inquiet quand il fut porté de la salle de bain au lit par Inas. Est-ce que le vrai Inas avait pu s’en sortir ? Quel genre d’illusion pouvait-il bien voir en ce moment ?

Nigel ne s’en était pas soucié quand il s’était trouvé avec son ami plus tôt mais dès qu’il avait vu cet Inas, qui semblait bien différent de la réalité, toutes sortes de pensées avaient surgi dans sa tête.

Cependant, Inas, la source de tous ses soucis, était tranquillement allongé à côté de lui.

« Endors-toi vite, il est déjà une heure du matin passée. »

Inas serra Nigel dans ses bras et lui tapota le dos. Nigel ferma les yeux sans rien dire, se demandant s’il allait vraiment pouvoir dormir.


* * *


Était-il possible de dormir dans une illusion ? Malgré ses doutes, Nigel s’endormit rapidement et à son réveil, il était encore dans ce monde fictif.

Regardant le lustre au plafond qui avait une forme étrange, Nigel se demanda quand est-ce que cette illusion allait prendre fin. Aucune des fenêtres qu’il voulut consulter par habitude n’apparut, alors il ne pouvait pas facilement trouver des informations utiles.

Ses efforts pour réfléchir sérieusement s’effondrèrent à cause de la faim. Son dernier repas avait été les snacks de la veille. Au final, Nigel posa une main sur son estomac affamé et ouvrit la porte de la chambre pour sortir.

Dès qu’il ouvrit la porte, une légère odeur de nourriture devint plus forte. Inconsciemment, Nigel renifla un grand coup. Jamais il n’avait autant apprécié l’odeur de la nourriture.


« Bien dormi ? » l’accueillit Inas depuis la cuisine.

Il portait un T-shirt blanc et un pantalon de survêtement. Il se tenait devant une marmite de soupe, une louche à la main.

« Ça tombe bien, j’allais justement venir te réveiller. Je t’ai fait de la soupe de lieu jaune. Viens manger. »

Incroyable mais vrai, il semblait qu’Inas avait fait la cuisine. Dans les souvenirs de Nigel, l’une des compétences qu’Inas avait le moins travaillé, c’était la cuisine. Pour commencer, l’autre homme n’avait aucun talent ou intérêt à faire à manger. Il était donc impossible que cet Inas, un homme ordinaire dans la vingtaine, sache bien faire à manger.

Par conséquent, Nigel fixa avec méfiance ce plat qu’il voyait pour la première fois de sa vie. Cette soupe qu’il ne connaissait pas lui semblait un peu bizarre. Les ingrédients qui flottaient au-dessus du bouillon jaune clair étaient aussi louches. Cependant, Nigel ne pouvait pas continuer à examiner le plat. Il se décida à prendre une cuillerée.


« Délicieux… »

Contre toute attente, la soupe était légère et savoureuse. Nigel avait pensé que c’était la première fois qu’il en mangeait mais bizarrement, il se sentit un peu nostalgique. Comme s’il avait déjà goûté ce plat avant…

Tandis que Nigel continuait de manger la soupe cuillerée par cuillerée, Inas le regarda avec satisfaction, comme un parent qui regardait son enfant se nourrir.

« Je suis content que la soupe te plaise. J’ai pris soin de bien l’assaisonner. Ça te fait du bien ? »

Nigel hocha la tête. Quand il prit les baguettes posées devant lui, sa main bougea avec dextérité, alors même qu’il n’avait aucune idée de comment tenir des baguettes. Sur la table, des œufs au plat qui venaient tout juste d’être préparés, du bulgogi de bœuf qui avait été préparé la veille et du kimchi de chou étaient proprement présentés sur une assiette.


Nigel s’impressionna de se rappeler des noms de tous ces plats. De plus, même si la nourriture qu’il avala était différente ce qu’il avait pu manger jusque là, il se régala. Inas n’était peut-être pas un cordon-bleu, mais c’était si délicieux que Nigel faillit poser la tête sur la table tant il était absorbé par le repas.

« Tu avais faim aujourd’hui, hein ? »

Au commentaire d’Inas, Nigel regarda les plats qui avaient clairement diminué. Pourtant, il mangeait autant que d’habitude.

« Je mange de trop ?

– Non, pas du tout. C’est bien que tu aies de l’appétit. Tu veux un autre bol de riz ?

– Oui.

– Okay, mange, mange. »


Après lui avoir rapporté un autre bol de riz, Inas le laissa terminer et se rendit dans sa chambre. Bien que c’était un peu gênant de manger autant tout seul, Nigel fut de nouveau absorbé par la nourriture. Tout ce qu’Inas avait servi généreusement dans son assiette disparut.

Aussi loin que remontaient ses souvenirs, c’était la première fois que Nigel mangeait autant. Il ne pouvait vraiment plus avaler le moindre morceau. Il se rappela de mettre les plats dans le lave-vaisselle, mais ce fut à ce moment qu’Inas sortit de la chambre.

L’autre homme était impeccablement vêtu d’un costume. Nigel regarda avec fascination les vêtements noirs dans lesquels cela semblait plus difficile de bouger comparé à ce que lui-même portait. Le costume enveloppait complètement le corps d’Inas. Le sentiment d’abstinence qu’on ne pouvait pas sentir chez un Inas nu était à la fois élégant et provocateur.

Inas eut un léger sourire en voyant que Nigel ne parvenait pas à détacher son regard de lui.

« Arrête de me regarder comme ça. Sinon je n’aurais plus envie d’aller au boulot, je préférerais rester te dévorer.

– Au boulot ?

– Tu ne fais plus attention à quel jour on est parce que tu as fini ton semestre, hein ? On est lundi aujourd’hui. Je dois aller au bureau.

– Ah… »

Le Inas de ce monde semblait avoir un travail. Bon, dans la société moderne, tout le monde travaillait… Nigel fut un peu déçu car il croyait qu’ils allaient rester tout le temps ensemble.

« Va t’habiller, je te ramène chez toi. »

Chez lui.

C’était une notion à la fois effrayante et bouleversante. Nigel aurait voulu refuser, étant donné qu’il avait besoin de temps pour se préparer mentalement, mais il hocha la tête quand il se rendit compte qu’il ne savait pas comment aller chez lui.


* * *


L’appartement où vivait Nigel n’était pas bien loin de l’officetel d’Inas. Ce dernier entra dans la résidence et gara la voiture devant l’immeuble. Nigel hésita et se tourna vers Inas avant de sortir de la voiture.

« Grand frère, tu connais le numéro du bâtiment et de l’appartement où je vis ?

– C’est l’appartement 1701 au numéro 101. C’est quoi, une sorte de test ?

– C’est juste que je ne m’en rappelais pas. »

Devant l’aveu honnête de Nigel, Inas fronça les sourcils. Il était clair qu’il allait trouver ça bizarre, mais ce n’était qu’une illusion de toute manière.

En fait, Nigel avait aussi posé plusieurs questions bizarres à son ami ■■■ la veille. Même si ce dernier s’était moqué de lui, il ne l’avait pas pris au sérieux.


« Tu n’as pas encore fini de cuver ? »

Comme prévu, cet Inas prit aussi à la légère une situation qui serait normalement sérieuse. Si l’alcool pouvait lui faire perdre la mémoire, Inas ne devrait-il pas s’inquiéter que Nigel soit alcoolique ? Gardant ses pensées pour lui, Nigel hocha la tête.

« Ça doit être ça. Mon appartement a un code d’accès comme chez toi ?

– Bien sûr. C’est le 2580963. Tu presses toutes les touches du milieu de haut en bas, puis celles de la rangée de droite de bas en haut. Puisqu’on en parle, merci de choisir un code d’accès un peu plus difficile.

– Mmm.

– Alors rentre bien. J’y vais. »

Après ce conseil, Inas lui sourit et partit. Nigel regarda la voiture qui s’éloignait, puis soupira.


Même s’il se comportait de manière étrange, cette illusion ne semblait pas trop dévier de sa vie quotidienne. Dans ce cas, Nigel devrait-il agir avec un peu plus d’audace à l’avenir ? Jusqu’à quel point cette illusion tolérerait-elle son comportement ? Il voulait seulement sortir de là le plus vite possible…

Après être resté un moment à regarder dans le vague, Nigel se mit en route, chaque pas semblant peser des tonnes. Il avait peur d’aller chez lui. Cela dit, il ne pouvait pas non plus rester planté là.

Il marcha le plus lentement possible. Malheureusement, cette civilisation avait inventé les ascenseurs, alors il arriva bien trop vite à l’appartement 1701 du bâtiment 101.

Tandis qu’il rentrait lentement le code qu’Inas lui avait donné, un logement inconnu apparut devant ses yeux.


Dès qu’il entra, il aperçut une photo encadrée posée sur le meuble à chaussures de l’entrée. Il y avait quatre personnes sur cette photo, mais leurs visages étaient tout flous et impossibles à distinguer. C’était sûrement ses parents, sa grande sœur et lui-même. Nigel contempla un moment cette photo étrange, puis il retira naturellement ses chaussures et ouvrit la porte qui menait au reste de l’appartement.

La première pièce qu’il vit, ce fut le séjour. Bien qu’on était encore tôt dans la matinée, la pièce lumineuse baignait sous une lumière brillante. À côté du meuble télé se trouvait la plante dont sa grande sœur s’occupait. C’était une plante vert foncé au nom inconnu qui était grande et qui étirait ses feuilles vers la fenêtre. Un coussin qui avait déjà bien vécu était posé sur le canapé trois places. Un tableau choisi par sa sœur était suspendu au-dessus : cela représentait une mer bleue visible depuis une chambre toute blanche et impressionnante.


C’était un endroit dont Nigel ne se rappelait pas il y avait encore quelques minutes. Cela n’avait été pour lui qu’un appartement étrange et inconnu, mais il s’y était fait. Et dès qu’il l’avait vu, il fut envahi par la nostalgie.

Cela fait plus de dix ans qu’il habitait là. Depuis que ses parents étaient encore en vie jusqu’à maintenant. Sans cesse…

« Tu es déjà de retour ? »

Ce fut alors qu’il entendit la voix enjouée d’une jeune femme.

Nigel tourna la tête.

La femme qui ouvrit la porte d’une pièce se présenta devant Nigel, puis se rendit à table pour se servir une tasse d’eau. Nigel la fixa bêtement.


Des cheveux brun clair ondulés. Un peu plus petite que Nigel. Son visage était flou, comme vu par une fenêtre couverte de buée, mais c’était déjà plus distinct que le visage de ■■■ que Nigel avait vu la veille. Puisqu’on était lundi matin, elle arborait son air habituel un peu mécontent du début de la semaine.

Ce fut seulement une fois face à ce visage qu’il avait oublié que Nigel sentit que tout cela était réel. Même si c’était une illusion, c’était là que ■■■, et non Nigel, devait revenir.


Note de Karura : Petite incursion dans le monde moderne.

L’auteur semble vouloir garder le suspens sur les noms des personnages !







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