Le méchant est outrageusement beau 79

Chapitre 79 :

L’intention d’un ivrogne

Citation de Ouyang Xiu : ‘L’intention d’un ivrogne n’est pas de boire, mais d’apprécier le paysage des montagnes et des rivières.’ Cela signifie cacher ses intentions.
(1)


Durant le printemps de la quatrième année de la dynastie Tianding, le froid mettait du temps à se dissiper. Ce serait bientôt le second jour du second mois, le jour où le dragon relevait la tête, mais il était encore empêtré dans la glace. Il lui faudrait donc beaucoup de persévérance pour se lever tôt.

Voyant qu’il était encore tôt le matin, Xu Xingzhi était encore allongé sur le lit moelleux de l’auberge et il s’ennuyait profondément. Il leva donc sa main gauche, qui était gelée à force d’être restée au-dessus de la couverture. Il la posa sur la nuque du petit chiot collé à lui et marmonnant qui venait à peine de se réveiller et qui n’avait pas encore ouvert les yeux. Il pressa la nuque avec affection.

Meng Chongguang poussa un cri, puis se jeta en riant dans les bras de Xu Xingzhi. Il tint la main fautive contre son torse et descendit le long du corps de Xu Xingzhi en déposant des baisers affectueux, comme un poisson dans l’eau, touchant à ce qu’il ne devait pas toucher.


L’odeur de l’orchidée et du musc ne s’était pas encore dissipée dans la chambre depuis la nuit dernière que Xu Xingzhi se faisait déjà de nouveau retourner par la taille.

« Meng Chongguang, putain, pourquoi tu ne mets pas de pantalon… Aaah… »

Les deux hommes passèrent un bon moment assez bruyant et mouvementé. Puis ils se rallongèrent dans les bras l’un de l’autre, bien décidés à faire l’expérience de dormir profondément jusqu’à l’heure du déjeuner. Cependant, ils avaient à peine fermé les yeux tous les deux qu’ils les rouvrirent soudain et se regardèrent. Sans le moindre mot superflu, ils roulèrent pour sortir du lit et s’habiller précipitamment.


Peu de temps après, la porte en bois de la porte de la chambre d’auberge fut détruite par une épée.

Quand Guang Fu passa l’encadrement de la porte, il vit que le lit était encore chaud et défait mais que les deux occupants de la chambre n’étaient nulle part en vue. Par contre, la fenêtre était grande ouverte et le vent glacial faisait tinter le carillon de cuivre accroché à la fenêtre.

Furieux, il souleva la couverture du sol de la pointe de son épée et la taillada. Dans un nuage de plumes d’oie, il s’écria vivement :

« Xu Xingzhi !!! »

Au contraire de lui, les disciples de la Montagne de la Tombe du Vent qui l’accompagnaient soupirèrent de soulagement en voyant la pièce vide.

Yuan Ruzhou arrêta le patron qui arrivait à cause du bruit. Elle lui donna une belle somme d’argent en dédommagement pour la porte et s’excusa longuement d’un ton chaleureux.

Dès que le patron avait vu le visage de la jeune femme, son cœur s’était déjà adouci. Avec les pièces d’or en plus, il n’avait plus lieu de se plaindre et partit joyeusement.


Un disciple demanda :

« Oncle martial, on continue à les poursuivre ? »

Guang Fu serra les dents et fit :

« Bien sûr qu’on les poursuit ! Le lit est encore chaud, ils n’ont pas pu aller bien loin ! »

Les disciples se tournèrent vers Yuan Ruzhou, demandant son aide.

La jeune femme comprit et s’avança. Elle fit d’un ton circonspect :

« Maître, si nous voulons capturer grand frère martial… »

Les yeux de Guang Fu se rétrécirent.

Yuan Ruzhou changea aussitôt ses paroles :

« Si nous voulons capturer Xu Xingzhi, il vaut mieux les prendre par surprise, à un moment où ils ne seront pas prêts. Sinon, nous n’aurons aucune chance de gagner contre lui et petit frère… Meng Chongguang. »

Mais Guang Fu ne l’écouta absolument pas :

« Pourchassez-les ! »


Yuan Ruzhou et la poignée de disciples se lancèrent des regards impuissants. Les disciples ne purent que faire demi-tour et descendre l’escalier. Ils s’éparpillèrent dans toutes les directions à la poursuite des deux jeunes hommes.

Yuan Ruzhou fut la dernière à quitter la chambre.

Elle balaya les lieux du regard et trouva un mouchoir blanc par terre. Cela ressemblait à un mouchoir d’homme. Après réflexion, elle se pencha pour le ramasser. Elle entendit alors un sifflement à son oreille. Aussitôt sur ses gardes, elle bondit sur le côté avec souplesse et saisit à l’aide du mouchoir l’objet qui volait vers elle.

Elle l’examina de plus près mais vit qu’il s’agissait d’une épingle à cheveux en jade ornée d’un papillon doré. C’était simple et élégant, cela avait l’air très ancien.

Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !

Autour de l’épingle, il y avait un petit rouleau de papier avec un message écrit à la main. L’écriture était un peu penchée vers la gauche et irrégulière, mais il s’en dégageait une certaine insouciance et effronterie :

Chère petite sœur martiale, je me baladais dans la rue il y a quelques jours. Dès que j’ai vu cette épingle, j’ai su qu’elle t’irait à merveille, alors je l’ai achetée. Ça te plaît ?

Les yeux de la jeune femme rougirent un peu. Elle se précipita vers la fenêtre en quelques pas et regarda dehors. Mais elle ne vit qu’une forêt de cyprès verts foncés qui restait verdoyante toute l’année et n’entendit que le vent dans les feuillages. Il n’y avait pas l’ombre de cette personne.

Yuan Ruzhou serra l’épingle de jade dans sa main et une tendresse infinie envahit son cœur. Elle murmura :

« Merci beaucoup, grand frère martial. Peu importe ce que m’offre grand frère martial, ça me plaît énormément. »


Après le départ de la jeune femme, Xu Xingzhi, qui était assis au bord du toit de l’auberge, tendit le bout des pieds pour toucher de ses orteils le bout vert d’une branche de cyprès toute proche. Il sourit et répondit :

« … Tant mieux si ça te plaît. »

Assis à côté de lui, Meng Chongguang fit d’un ton rempli de sous-entendu :

« Grand frère martial est vraiment généreux.

– Exactement, je suis généreux, pas vrai ? »

Xu Xingzhi prit sa main et embrassa le bout de ses doigts. Il le cajola doucement :

« Je suis si généreux que je me suis offert à toi. »


Aussitôt calmé et ravi, Meng Chongguang l’embrassa confortablement. Il se frotta ensuite paresseusement contre Xu Xingzhi. Ce dernier gratta soigneusement le menton de la petite chose dans ses bras. La chair tendre, chaleureuse et molle était très facile à pincer à cet endroit. Meng Chongguang se fit donc malaxer dans tous les sens. Il était si à l’aise qu’on aurait dit un chat au pelage blanc.

Quand on les regardait tous les deux comme ça, baignant au soleil, en quoi avaient-ils l’air d’être en cavale ?


* * *


Peut-être à cause de la dernière fois où ils s’étaient rendus près de l’Île du Fleuve Céleste, une mouche semblait avoir piqué Guang Fu. Peu de temps après leur départ, il remonta leur piste et les traqua jusqu’à la petite ville où ils avaient élu résidence.

Durant les six derniers mois, les deux amoureux n’avaient cessé de fuir et Guang Fu n’avait cessé de les poursuivre, comme si rien ne lui ferait renoncer à son immense envie de tuer Xu Xingzhi.

Adieu les vignes, adieu le chien qu’ils prévoyaient d’adopter. Mais Meng Chongguang et Xu Xingzhi ne s’attardèrent pas là-dessus.

Quoique, comparé au fait d’être pourchassés sans merci, Meng Chongguang regrettait énormément ces vignes.

Il marmonna :

« J’avais l’intention de le faire au milieu des vignes avec grand frère martial quand le raisin serait mûr en été… »


Avant qu’il ne puisse finir sa phrase, Xu Xingzhi le pinça à la taille. Il rit et le disputa en lui disant d’arrêter de lire des romans louches.

Sans la moindre gêne, Meng Chongguang se colla à lui, pas du tout honteux :

« J’aime grand frère martial, alors je veux lui donner énormément de plaisir afin que grand frère martial ne se lasse jamais de Chongguang…

– … Une personne ordinaire ne pourrait pas supporter le plaisir que tu donnes.

– Où est-ce que grand frère martial est une personne ordinaire ? »

Meng Chongguang était confortablement allongé sur les genoux de Xu Xingzhi. Il passa les bras autour de sa taille fine et l’embrassa encore et encore. Il fit d’un ton doux :

« Comment quelqu’un d’ordinaire pourrait autant choyer ainsi Chongguang ? »

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Xu Xingzhi en fut à la fois amusé et démuni. Il se pencha simplement à son oreille et joua avec le lobe entre ses lèvres. Sa voix se fit rauque :

« Qui a fait de toi mon petit morveux ? »

Meng Chongguang profita grandement de sa position et saisit la main gauche de Xu Xingzhi à l’aveugle.

Aussitôt, le jeune homme sentit un objet très dur dans sa main.

Il baissa les yeux et vit qu’il s’agissait de l’anneau de stockage qu’il avait lui-même passé à la main de son maître.

Le jade bleu qui ornait l’anneau avait été remplacé par un jade de Dushan, mais Xu Xingzhi reconnaissait parfaitement la moindre marque d’usure sur l’anneau en cuivre.

Xu Xingzhi resta en transe un bon moment. Il caressa l’anneau du bout des doigts et le coin de ses lèvres s’étira en un sourire, pourtant un certain froid se dégagea de son corps.

« Comment tu l’as récupéré ? » demanda-t’il.


À la base, Meng Chongguang ne savait pas du tout comment cet anneau avait fini dans le palais de Qing Jing. En observant l’expression de son grand frère martial, il devina vaguement que quelque chose clochait, alors il choisit ces mots avec soin :

« Quand j’ai récupéré le Pinceau Libre, l’anneau était attaché avec. Au départ, j’avais peur que grand frère martial pense à sa main et soit triste en voyant cet anneau, alors je l’ai caché sans rien dire. J’ai ensuite trouvé un beau morceau de jade de Dushan il y a quelque jours, alors j’ai eu l’idée de changer le style de cet anneau avant de l’offrir à grand frère martial. Comme ça, ce sera plus facile et pratique si grand frère martial veut prendre quelque chose… »

Tout en parlant, il garda un œil sur la tête que faisait Xu Xingzhi et son cœur s’alourdit.

Cet anneau… on dirait que je n’aurais pas dû le lui donner.


La profonde blessure dans le cœur de Xu Xingzhi causée par la mort de Qing Jing était toujours là. Il s’était écoulé presque un an depuis, mais elle ne faisait toujours pas mine de guérir.

Meng Chongguang avait une fois encore sous-estimé les sentiments de Xu Xingzhi pour son maître.

Alors qu’il ne savait plus quoi faire, Xu Xingzhi releva rapidement la tête. Il referma sa main sur l’anneau et désigna la main de Meng Chongguang.

« Donne. »

Meng Chongguang était à la base très bouleversé de ne pas avoir réussi à faire plaisir à son grand frère martial. Pire encore, il l’avait rendu triste. Voyant que son grand frère martial voulait bien encore lui parler, il tendit naturellement sa paume docilement, comme s’il recevait un bienfait aussi grand que le Ciel.

Xu Xingzhi lui passa l’anneau au doigt.

Meng Chongguang en fut à la fois ravi et un peu nerveux :

« Grand frère martial, ça ne te plaît pas ? »


Xu Xingzhi eut un sourire.

« Ça me plaît beaucoup. C’est juste que ce n’est pas très pratique à utiliser avec une main maintenant. Je préfère te le confier. »

Après ça, il goûta tendrement aux lèvres de Meng Chongguang.

« En plus, je suis déjà tout à toi. Alors pourquoi faire la distinction entre nous ? »

Pourtant, Meng Chongguang savait que si son grand frère martial se comportait ainsi, c’était parce que son cœur était uniquement envahi par la tristesse mais qu’il ne voulait pas que les autres soient tristes avec lui.

Il savait aussi que si son grand frère martial avait complètement abandonné toute retenue avec lui cette année, ce n’était pas seulement parce qu’il l’aimait, mais aussi pour réprimer sa douleur.

Alors il avait tout fait pour doubler le plaisir de son grand frère martial, tout ça pour le combler.


* * *


Xu Xingzhi fut rapidement dépouillé de son manteau et jeté sur la branche voisine de cyprès.

Cet arbre avait cent ans et était très solide et souple. Quand le corps de Xu Xingzhi tomba dessus, il ne trembla que deux fois.

Xu Xingzhi aurait préféré faire ça sur le toit. Qui aurait aimé se faire jeter sur une branche ? Les muscles de tout son corps se contractèrent aussitôt et il ouvrit la bouche, le visage pâle, pour jurer :

« Meng Chongguang ! Putain, il y a des fourmis ici ! »

L’autre jeune homme atterrit légèrement sur la branche. Quand ses pieds se posèrent sur la branche, elle ne frémit même pas.

Il prit Xu Xingzhi dans ses bras et activa son pouvoir spirituel. Puis il le réconforta doucement :

« Tout va bien, grand frère martial, je suis là, ah. »

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Xu Xingzhi savait que Meng Chongguang avait une constitution particulière. Il n’y avait que très peu de créatures mortelles qui ne redoutaient pas sa présence. Les serpents, vers, rats et fourmis étaient les plus peureux. Alors tant que Meng Chongguang était à ses côtés, il n’avait pas à redouter ces petites créatures.

Il se fit ainsi amadouer par lui un petit moment. Bien qu’un peu honteux, Xu Xingzhi devint heureusement moins tendu.

Il saisit le col de son partenaire et l’avertit :

« Meng Chongguang, on est en plein jour. Oncle martial et les autres ne sont pas très loin alors je t’en prie, retiens ta voix, ah. »

Après une année en couple, les deux jeunes hommes étaient déjà en parfaite harmonie : il suffisait de quelques caresses et baisers pour attiser le feu en eux.

Les branches et les feuilles du cyprès émirent une douce musique en rythme avec eux. À cause de ce printemps glacial, la rosée sur les branches était presque gelée et tomba goutte à goutte. Les rebords des fenêtres de l’auberge non loin en furent trempés.


* * *


Le matin arriva à son tour à la Vallée de la Pure Fraîcheur, le même matin que Xu Xingzhi et Meng Chongguang étaient en train de vivre. Cependant, Wen Xuechen s’était levé tôt et se focalisait sur les diverses tâches de la secte dans son bureau.

Sous peu, un disciple à son service se présenta. Il toqua à la porte et s’inclina pour le saluer. Après avoir respecté toutes les procédures de l’étiquette, il fit :

« Grand frère martial Wen, le royaume des Démoniaques a envoyé une personne..

– Le royaume des Démoniaques ? fit le jeune homme en fronçant les sourcils. Qu’est-il venu faire ici ?

– En réponse à grand frère martial Wen, il a dit qu’il apportait un cadeau, répondit le disciple, pour l’anniversaire de grand frère martial Wen. »


Le jeune homme haussa les sourcils, ce qui fit que le cœur du disciple faillit cesser de battre. Le disciple baissa alors la tête et n’osa plus dire un mot.

Wen Xuechen n’était pas fâché du fait de la visite imprévue des cultivateurs démoniaques, c’était juste qu’il ne s’était pas attendu à les voir si tôt.

En effet, son anniversaire était pour bientôt.

Durant l’année qui avait suivi l’incident de Xu Xingzhi, Jiu Zhideng leur offrait des cadeaux à chaque Nouvel An, comme s’il était Xu Xingzhi, et chaque présent était rempli d’attention. Pour les anniversaires de Qu Chi et Zhou Beinan, il leur avait offert quelque chose qui n’était pas particulièrement précieux, mais assez pour exprimer son attention. Ce n’étaient pas non plus des cadeaux trop tape-à-l’œil ou des présents pour lesquels ils pourraient trouver une excuse pour ne pas les accepter.

… Somme toute, ce garçon se débrouillait très bien.

Une fois, Wen Xuechen avait conseillé aux deux autres de soigneusement faire inspecter les cadeaux, de crainte qu’il n’y ait quelque chose de louche caché dedans. Mais chaque inspection n’avait rien donné d’anormal.

Zhou Beinan s’était alors moqué de lui pour se faire trop d’idées. Il avait dit que si Wen Xuechen continuait comme ça, non seulement ses cheveux allaient devenir tous blancs mais en plus, il commencerait à les perdre.

… C’était vraiment absurde.


En songeant à tout ça, Wen Xuechen posa son pinceau et s’enquit :

« Où est le porteur du présent ?

– Dans le pavillon de réception sud-ouest, » répondit le disciple.

Wen Xuechen fronça de nouveau les sourcils.

Si la personne était venu lui apporter un cadeau en privé, il aurait demandé à un disciple de s’en charger. Malheureusement, ce disciple démoniaque était déjà dans la grande salle. Si Wen Xuechen ne venait pas le recevoir, ce serait impoli et cela ternirait la réputation de toute la Vallée de la Pure Fraîcheur.

Alors après un moment, il reprit la parole pour ordonner :

« Dis-lui de m’attendre un peu. Je le recevrai après m’être changé. »

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Après que le disciple se soit retiré respectueusement, Wen Xuechen fit reculer son fauteuil roulant du bureau puis se dirigea vers sa chambre. Il entendit alors le tintement vif d’une clochette hors du bureau.

La propriétaire de cette clochette apparut très vite.

« Frère Chen. »

Dès qu’il vit Zhou Xian, toute la neige sur le visage du jeune homme fondit aussitôt. Il s’avança de deux pas prudents et posa la main sur le ventre bien rond de son épouse.

« Tu as dépassé le sixième mois. Comment peux-tu encore marcher sans prendre de précaution ? »

Cela fit rire la jeune femme.

« Je marche un peu tous les jours, cela facilitera l’accouchement. N’est-ce pas ce que tu m’as dit, frère Chen ? »


Il répondit d’un ton sérieux :

« Je t’emmènerai marcher tous les après-midi.

– Mais j’ai des servantes…

– Je me montrerai naturellement bien plus soigneux qu’elles. »

Le fœtus dans le ventre de Zhou Xian grandissait de plus en plus, alors elle ne pouvait plus se pencher. Du coup, elle s’accroupit un peu pour déposer un baiser sur le sommet du crâne de son époux, les joues un peu rouges.

« Entendu. J’écoute mon frère Chen. »

Wen Xuechen avait toujours été du genre droit et correct. Bien que personne n’était là pour voir ce baiser, cela le fit rougir un peu.

« N’importe quoi. »

La jeune femme le contempla de ses deux yeux brillants.

« … Frère Chen. »

Démuni, Wen Xuechen prit son bras et l’aida à se relever.

« Fais attention. »

Après ça, il porta son autre main à ses propres lèvres pâles et douces, puis la posa contre la joue de son épouse de manière intentionnelle.

« Allez, retourne dans tes quartiers. Quand j’aurais fini de recevoir ce visiteur, je viendrai te trouver. »


* * *


À cause de ça, Wen Xuechen fut un peu retardé. Le temps qu’il arrive, le porteur du présent avait déjà bu la moitié d’une théière.

Le disciple envoyé cette fois était un peu bizarre et ne se comportait pas du tout comme les autres.

Il se présenta :

« Ce disciple se nomme Wu Xiang Cinq rivières. (2), fils du seigneur de la Forteresse des Eaux Noires. »

La Forteresse des Eaux Noires ?

Wen Xuechen se rappela qu’environ un an plus tôt, cette branche de la cultivation démoniaque avait lancé une rébellion. Moins d’un mois plus tard, elle avait été sévèrement réprimée par Jiu Zhideng.

Il suffisait de voir le fils du seigneur qui avait réduit à porter des messages et des cadeaux pour comprendre que même si Jiu Zhideng ne s’était pas montré cruel envers ces rebelles, il ne leur avait pas aisément pardonné pour autant.


Puisque l’autre homme était poli et respectueux, Wen Xuechen ne pouvait pas perdre tout tact.

Après l’avoir simplement salué en retour, il demanda :

« Mon anniversaire n’est pas avant deux semaines. Comment se fait-il que ce cadeau soit envoyé si tôt ? »

Wu Xiang fit comme s’il récitait par cœur :

« Le Vénérable seigneur Démoniaque a expliqué que vous n’appréciez pas du tout les gens de notre Dao. Alors s’il vous offrait un cadeau le jour même de notre anniversaire, cela serait forcément désagréable pour vous. Du coup, il a préféré vous envoyer le cadeau à l’avance, en se disant que cela vous permettrait de vous sentir plus apaisé. »

Ces paroles étaient directes, mais pas blessantes. Il faisait bien la distinction entre le quatrième tronc céleste Aussi appelé tige céleste. C’est un ancien système de numérotation et de datation. (3) et le quatrième rameau terrestre Aussi appelé branche terrestre. C’est également un ancien système de numérotation qui sert pour les shichen. (4). C’était effectivement tout à fait le style de Jiu Zhideng.

Wen Xuechen ne posa pas plus de question. Il accepta le cadeau puis demanda aimablement au disciple de s’en aller.


* * *


Après avoir quitté la Vallée de la Pure Fraîcheur, Wu Xiang jura d’un ton furieux :

« Pei, comment ce Wen a-t’il osé me prendre de haut ?! »

Deux autres disciples avaient fait le voyage avec lui mais avaient dû attendre longtemps hors de la vallée avant qu’il ne revienne.

En voyant sa mine sombre, l’un des disciples le consola d’un ton chaleureux :

« Jeune maître Wu, ne vous mettez pas en colère. Le cadeau a été livré alors cette histoire est terminée. À quoi bon continuer de ressasser ? »

Après ça, il lui rendit l’outre de liqueur bon marché que Wu Xiang avait déjà ouverte avant d’entrer dans la vallée.

Le jeune homme la prit sans ménagement.


Tout à l’heure, juste pour respecter les convenances, il avait dû se comporter humblement en présence de Wen Xuechen, s’aplatissant comme s’il était son petit-fils. À présent qu’il avait quitté les lieux, il éprouvait l’envie de l’insulter et il estimait qu’il en avait tout à fait le droit.

Il rouvrit l’outre de liqueur et but une grande gorgée. Il se ressuya le coin de la bouche et fit comme pour lui-même :

« Pour qui se prend ce Jiu Zhideng ?! Il a grandi dans la Montagne de la Tombe du Vent, alors son cœur penchera toujours du côté de ces soi-disant quatre grandes sectes ! Pour le Nouvel An ou les autres fêtes, il envoie à flots des cadeaux aux quatre sectes. C’est comme un petit-fils qui honore ses grands-parents ! Est-ce qu’il se souvient encore qu’il est un Démoniaque ? Ah ? »

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Il finit par avoir la bouche sèche à force de râler, alors il prit une autre gorgée de liqueur.

« … Et Père est aussi un lâche et un poltron ! Jiu Zhideng a à peine tué les deux généraux qu’il a envoyé en avant-garde, et il s’est empressé de baisser les armes ! Comme si ce Jiu Zhideng aurait vraiment l’audace de tuer le seigneur de la Forteresse des Eaux Noires ?! »

Il monta sur son épée pour s’envoler et continua à râler et jurer sans arrêt. Après un moment, il toussa soudain.

Il n’y prêta pas plus attention que ça. Cependant, de plus en plus d’écume d’un blanc brillant sortit de sa bouche. Il ressentit une vive douleur à la poitrine et sa toux s’accentua. En se ressuyant la bouche, il ressuya l’écume remplie de sang à la forte odeur cuivrée qui était également mélangée à des morceaux de poumon.

Il vacilla deux fois, puis tomba de son épée et chuta dans la vallée profonde.


L’un des disciples provenait à la base de la Forteresse des Eaux Noires. En voyant ça, il fut complètement surpris et choqué. Après avoir hurlé un “Jeune maître !”, il plongea directement sans plus se soucier de l’autre disciple démoniaque qui était étrangement docile et qui venait de la capitale.

Ce disciple vit les deux disparaître dans la montagne et sourit sans dire un mot.

Aussitôt, son visage se modifia. Jiu Zhideng baissa les yeux et mit les mains dans le dos, comme se tenant bien droit sur un nuage. Il répondit doucement à la dernière question de Wu Xiang :

« … En effet, je ne vais pas tuer ton père. J’ai besoin qu’il reste en vie pour exiger une explication de la Vallée de la Pure Fraîcheur au sujet de la mort de son fils unique. »


La parole à l’auteuse : — Veuillez choisir un animal pour décrire celui qui est le plus proche de vous.

Beinan : Un lapin, bah. Il a de longues oreilles et c’est facile à porter.

Xiao Lu : … Un renard du Tibet.

Beinan : C’est quoi, ça ?

Xiao Lu : C’est un animal très féroce, tout comme toi.

Beinan : Oh, alors ça va.


- - -


Qu Chi, très sérieux : Mmm… un agneau.

Tao Xian, rougissant : … Un grand mouton.


- - -


Sœur Jiu : Grand frère martial est grand frère martial, ce n’est pas un animal.


- - -


Sœur Guang : Grand frère me fait penser à tout plein d’animaux. Quand il me caresse, c’est un gentil chien. Quand il charge et perce les lignes ennemis, il est comme un loup. Et quand il se colle parfois à moi, c’est un…

Grand frère martial : Oh, un ours en peluche.

Sœur Guang : …


Note de Karura : Plaisanteries mises à part, Jiu Zhideng met son plan en marche et il commence par la Vallée de la Pure Fraîcheur. Vous pouvez vous baser sur la grossesse de Zhou Xian pour estimer le temps qu’il reste : elle a accouché quelques jours après avoir été exilée dans les Terres Sauvages.


Notes du chapitre :
(1) Citation de Ouyang Xiu : ‘L’intention d’un ivrogne n’est pas de boire, mais d’apprécier le paysage des montagnes et des rivières.’ Cela signifie cacher ses intentions.
(2) Cinq rivières.
(3) Aussi appelé tige céleste. C’est un ancien système de numérotation et de datation.
(4) Aussi appelé branche terrestre. C’est également un ancien système de numérotation qui sert pour les shichen.






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