Chapitre 24
Quelques flocons de neige furent entraînés dans la pièce par le vent. La personne se déplaça très vite et entra aussitôt dans la chambre en passant le paravent à six faces.
Ce fut Murong Xiu qui apparut vêtu d'un manteau noir. Une fine couche de neige s'était déposée sur ses épaules.
Le régent se redressa aussitôt, tout d'abord surpris de voir Murong Xiu avant de se ressaisir. Il fit d'un ton glacial :
« Serviteurs, que faites-vous ? N'importe qui peut donc entrer ? »
On entendit des gens qui s'agenouillaient dans le couloir.
« Votre Excellence, veuillez nous pardonner. Ces esclaves sont inutiles et n'ont pas pu empêcher sa Majesté d'entrer. »
Le régent renifla de mépris.
« Dans ce cas, vous êtes tous punis. Rendez-vous tout de suite dans la salle des tortures, chacun recevra trente coups de fouet. »
Personne dehors n'aurait osé désobéir : ils partirent immédiatement pour recevoir leur châtiment.
Une fois que le régent eut fini de s'occuper des gens dehors, il se tourna de nouveau vers Murong Xiu et fit calmement :
« Que faites-vous ici ? »
Murong Xiu gardait les yeux fixés sur Shen Jue étendu sur le lit. Il remarqua le long coup de fouet de l'arcade sourcilière à sa joue. Murong Xiu grinça des dents et lança un regard noir au régent.
« Je crains fort que si j'étais venu plus tard, je n'aurais eu que son cadavre à récupérer. »
À ces mots, le régent leva la main pour ressuyer le sang qui coulait de son oreille. Il fit d'un ton nonchalant :
« Effectivement, si votre Majesté était venu un peu plus tard, vous n'auriez plus revu la moindre miette de ce chien d'esclave. Mais c'est tout aussi bien que votre Majesté se soit dépêché.
– Ni Xinyan, que veux-tu dire ? fit Murong Xiu en lui lançant un regard surpris. Que comptes-tu faire d'autre ? »
Le régent étira ses lèvres en un mince sourire.
« Je vais le tuer sous vos yeux. »
Il vit les pupilles de l'Empereur se contracter et sa haine pour Shen Jue n'en fut que plus profonde.
« Mais j'ai changé d'avis à présent. Je veux que ce soit vous qui le fassiez, votre Majesté. Tuez-le, sinon il faudra changer de dirigeant aujourd'hui.
– C'est une menace ? » rétorqua Murong Xiu d'un ton furieux.
Le sourire du régent s'élargit.
« Oui, c'est une menace pour toi. Le trône ou sa vie, à toi de choisir. C'est moi qui t'ai fait monter sur le trône alors naturellement je peux t'en chasser. »
Sur ce, le régent sortit une dague de sa manche et la jeta par terre. Il fit à Murong Xiu d'un ton impérieux :
« Ramasse-la et tue-le. »
Les yeux de Murong Xiu se posèrent sur la dague par terre. Il serra les poings et ses dents s'entrechoquèrent légèrement :
« Ni Xinyan, c'est vraiment ce que tu veux ?
– Bien sûr, j'en ai assez de tout ça. J'en ai assez de voir ce sale hérisson rester à tes côtés, j'en ai assez de ton affection spéciale pour lui. Murong Xiu, réfléchis un peu, dans quel but t'ai-je aidé à atteindre le sommet ? Tu crois vraiment que tu peux être un monarque vertueux ? Qu'un simple Shi Jianan pourrait me faire tomber ? »
Le régent se mit à rire fort.
« Ce monde est à moi. Il me suffit d'un mot pour que le clan Murong disparaisse de ce monde. »
Le régent se leva et s'avança vers Murong Xiu, ses yeux affichant du sarcasme profond.
« Tu ne peux pas jouer les putes et ensuite exiger un monument en l'honneur de ta chasteté. Avant que je ne tue le second prince, ton frère, n'est-ce pas toi qui m'a séduit le premier ? Et alors ? Tu veux maintenant te débarrasser de moi ? Comment cela pourrait-il être aussi simple ? »
Jamais il n'avait parlé de façon aussi vulgaire à Murong Xiu. À présent qu'il disait tout cela, le visage de l'Empereur pâlit et son corps se mit à trembler légèrement.
« Je n'ai pas fait ça, » protesta-t'il entre ses dents.
Le régent partit à nouveau d'un rire moqueur.
« Ah, vraiment ? Tu as accepté mon soutien et pourtant tu veux à présent te séparer de moi et même me tuer. Dans ce monde, on n'a rien sans rien. Murong Xiu, laisse-moi te dire clairement les choses aujourd'hui : si tu le tues, tu as ma parole que tu pourras rester sur le trône jusqu'à tes vieux jours. Sinon, attends-toi à ce que la Cavalerie d'Acier Une cavalerie d'élite où les chevaux portaient une armure, d'où le nom. (1) enfonce les portes de ton palais.
« Ramasse cette dague tout de suite, » ajouta le régent d'un ton tranchant.
Murong Xiu se pinça les lèvres. Le régent dut le presser encore une fois avant qu'il ne se baisse pour ramasser l'arme. Murong Xiu tint doucement la dague dans ses mains, ses yeux s'assombrirent peu à peu et le régent nota que la main sur la dague tremblait encore. Il ricana puis lança d'un ton railleur :
« Tu es vraiment un bon à rien. »
Murong Xiu se redressa en tenant la dague et adressa soudain un sourire au régent.
« En effet, je suis un bon à rien mais je ne tolérerai plus que tu me manipules, plus maintenant. »
Il dégaina subitement la dague et poignarda le régent avec. Toutefois l'autre homme s'y attendait et il frappa directement l'Empereur de sa paume.
Toujours sur le lit, Shen Jue vit cela et cria avec angoisse :
« Votre Majesté ! »
Murong Xiu heurta le paravent et cracha un caillot de sang. Son corps glissa peu à peu vers le bas.
Le régent eut un sourire méprisant. Il s'avança, se pencha puis souleva l'autre jeune homme par le col.
« Bon à rien, tu n'es même pas capable de tuer qui que ce soit. »
La bouche de Murong Xiu était remplie de sang. Il parvint à former un sourire pour le régent, ses dents d'un blanc pur étaient à présent tachées de sang.
« Si tu me tues, cela m'évitera d'avoir à le tuer. Au moins je pourrai mourir avec lui. »
Le visage du régent se tordit d'une grimace. Il resserra sa prise sur le col de Murong Xiu et lança d'un ton furieux :
« Murong Xiu, tu prétends être un saint de l'amour ? Tu es prêt à mourir avec ce sale hérisson mais tu lui as au moins demandé ? Tu sais pourquoi il est venu chez moi ce soir ? »
Le régent eut un rire.
« Il cherchait cet autre eunuque. Il s'est empressé d'accourir dès qu'il a vu un objet personnel de l'autre eunuque. Tu crois que nous sommes différents tous les deux ? Il n'y a aucune différence. Tu ne m'aimes pas et il ne t'aime pas. Nous sommes tous les deux condamnés à ne pas avoir celui que nous aimons. »
Ces deux hommes qui auraient dû tomber amoureux s'adressaient en ce moment des paroles cruelles, surtout le régent. Ses mots étaient comme une lame qui transperçait le cœur de Murong Xiu et cette lame était faite de son propre sang et de ses larmes.
En entendant ça, Murong Xiu chercha soudain Shen Jue des yeux mais le régent bloqua sa vue. Il se débattit avant de se rendre compte que c'était inutile alors il renonça et murmura :
« Je m'en moque, je m'en moque ! »
Il répéta deux fois ces mots comme pour s'en convaincre et s'hypnotiser.
En voyant Murong Xiu dans cet état, le régent fut soudain envahi par l'impuissance. Il secoua la tête et le lâcha.
« Dire que je t'admirais tant mais en fait tu es pitoyable. »
Il décida alors de tuer Shen Jue de ses propres mains.
Tant que cette personne resterait en vie, ce serait un véritable fléau. Même lui avait presque été incapable de lever la main sur lui tout à l'heure.
Le régent se tourna donc, prêt à tuer Shen Jue, mais aussitôt qu'il bougea, son cœur lui fit mal puis tout son corps perdit sa force et il s'affala directement par terre. En voyant ça, Murong Xiu se releva rapidement et reprit la dague au sol. Shen Jue lui avait appris depuis longtemps déjà comment préparer ce poison inodore et incolore, tout comme la préparation de l'antidote. Avant de venir ici, Murong Xiu avait délibérément bu l'antidote avant de répandre le poison sur ses vêtements.
Murong Xiu s'approcha lentement du régent. Il ressuya le sang au coin de ses lèvres et contempla la personne à terre d'un air froid.
« Qui aurait cru que le puissant régent serait vaincu par un simple poison ? »
Les yeux du régent faillirent lui sortir de la tête. Il fixa Murong Xiu avec stupeur et colère.
« Tu oses ? »
Il tourna la tête et cria :
« Gardes ! Gardes ! »
Malheureusement tous ceux qui avaient gardé la porte étaient allés dans la salle des tortures pour y recevoir leur punition, alors personne ne put l'entendre.
Constatant que personne ne viendrait, le régent ne put que se tourner de nouveau vers Murong Xiu. Il sentait que ses membres se raidissaient et que son cœur lui faisait de plus en plus mal. Il ne put s'empêcher de lancer à l'Empereur :
« Si tu me tues, mes hommes ne te laisseront pas t'en tirer comme ça. Murong Xiu, donne-moi l'antidote. Je ne chercherai plus à tuer Shen Jue. Tu m'entends ? Je ne chercherai plus jamais à tuer Shen Jue. »
Il cria presque ces derniers mots.
Murong Xiu s'agenouilla et brandit la dague bien haut. Ses splendides lèvres s'étirèrent vers le haut et il prononça deux mots :
« Trop tard. »
La dague s'abattit.
Les yeux de Murong Xiu furent couverts de sang.
Il retira la dague pour l'enfoncer de nouveau dans le torse de l'homme à terre.
Après un long moment, Murong Xiu jeta de nouveau la dague au loin. Il baissa la tête et se mit à rire. Ses yeux se mirent à rougir et son visage exprima son soulagement.
Il s'était enfin débarrassé du régent, de l'homme qui l'avait menacé en permanence.
Le régent était son cauchemar et désormais il avait tué son cauchemar de ses propres mains.
Allongé sur le lit, Shen Jue observa cette scène sans un mot. Son visage n'exprimait ni surprise ni joie.
Le régent était mort.
Murong Xiu s'assit par terre. Il haleta puis se releva dès qu'il eut reprit son souffle. Il retira rapidement son manteau et se rua vers le lit. Il adressa un sourire forcé à Shen Jue qui y était allongé.
« N'aie pas peur, il est mort. »
Shen Jue n'avait toujours pas dit un mot. Murong Xiu commença à défaire les liens de l'eunuque. Shen Jue ne savait pas combien de temps il avait été attaché mais il y avait des meurtrissures bleues à l'endroit où ses pieds et ses mains avaient été attachés. Quand Murong Xiu l'eut libéré, il ne put s'empêcher de regarder le visage blessé de Shen Jue ainsi que son abdomen. Ces deux blessures étaient vraiment hideuses et Murong Xiu ne savait pas s'il devait aider Shen Jue à se lever.
« Votre Majesté, cet esclave va bien. »
Shen Jue sourit à l'Empereur. Il jeta un regard au régent mort tragiquement près du lit et une lueur d'inquiétude passa dans ses yeux.
« Votre Majesté, partez. Les hommes du régent ne vont pas tarder à revenir. Ils ne doivent pas découvrir que c'est votre Majesté qui l'a tué. »
Quand il eut fini de parler, il se leva avec du mal. Il quitta le lit, les jambes faibles, et prit dans ses mains molles l'arme dont s'était servi Murong Xiu pour tuer le régent et qui était encore couverte du sang du régent. Shen Jue souleva la dague et toucha le sang du bout des doigts. C'était chaud et poisseux.
Quand Murong Xiu vit l'eunuque prendre la dague, il s'avança aussitôt vers lui et fit d'un ton sec :
« Non, tu ne peux pas rester ici. Tu dois venir avec moi. »
Shen Jue leva la tête et sourit à l'autre homme. Même si son visage faisait peur à voir à cause de la blessure, ses yeux étaient très rafraîchissants comme la brise de printemps en Mars. Ce vent avait un léger parfum de fleurs, on se sentait très apaisé en le respirant comme si tous les soucis du monde n'étaient rien.
« Votre Majesté, cet esclave est prêt à mourir pour vous, fit doucement Shen Jue. De toute façon cet esclave n'en a plus pour longtemps à vivre avec son corps brisé. C'est juste dommage que je ne pourrai jamais assister au mariage de votre Majesté. »
Murong Xiu s'accroupit et posa la main sur l'épaule de l'adolescent.
« Je ne me marierai pas, je ne veux que toi, Shen Jue, tu entends ? Je veux que tu vives. Le médecin impérial Xu va te soigner. Vraiment, tout n'est pas perdu. »
Il marqua une pause.
« Il y a des hommes de Shi Jianan dehors. Viens avec moi maintenant, nous rentrerons au palais en carrosse. »
Shen Jue regarda la main de Murong Xiu posée sur son épaule. Il se pinça les lèvres puis sourit légèrement, dévoilant un sourire timide.
« Votre Majesté est bien trop bon de faire ainsi plaisir à cet esclave, mais votre Majesté doit vite s'en aller. Si cet esclave reste ici, il pourra gagner du temps pour Votre Majesté mais... »
Il leva les yeux vers le visage scarifié de Murong Xiu et leva lentement la main dans les airs.
« Cet esclave a toujours rêvé de dire cela à votre Majesté mais je craignais que vous ne vous fâchiez. Mais à présent cet esclave n'a plus peur parce que votre Majesté est si bon envers moi. En vérité, la seule personne que cet esclave aime est votre Majesté. »
En vérité, la seule personne que cet esclave aime est votre Majesté.
Les fins cils de Murong Xiu frémirent légèrement. Il regarda Shen Jue qui souriait timidement et se sentit seulement triste. Il cligna rapidement des yeux pour chasser ses larmes avant de saisir la main tendue de l'eunuque ;
« En vérité, je t'aime, Shen Jue. »
Il n'utilisait plus le ton impérial.
Le sourire sur les lèvres de Shen Jue s'élargit et ses yeux se plissèrent presque en une ligne.
« C'est formidable, cet esclave n'aurait jamais cru que sa Majesté lui ferait ainsi plaisir avant sa mort. Comme ça, cet esclave est encore plus prêt à mourir. Tant que votre Majesté se souvient de cet esclave, je ne demande rien d'autre. J'espère juste que votre Majesté pourra songer un peu à moi de temps en temps. »
Murong Xiu secoua rapidement la tête.
« Non, je ne dis pas ça pour te faire plaisir, Shen Jue. Ce que j'ai dit est vrai. Aucun de nous deux ne va mourir. Lève-toi et partons d'ici d'abord. »
Sur ce, il voulut soulever Shen Jue.
Shen Jue se leva en tenant la main de Murong Xiu puis, toujours avec son aide, il quitta les lieux. Sans surprise, il neigeait énormément à l'extérieur. En à peine quelques heures, un épais tapis de neige s'était formé sur le sol. Murong Xiu aida Shen Jue à avancer à pas léger vers le lieu de rencontre dehors, laissant une série d'empreintes de pas dans la neige immaculée. Shen Jue leva légèrement la tête et regarda le ciel. La neige tombait encore comme pour recouvrir toutes les impuretés de ce monde.
« Votre Majesté, appela-t'il doucement. C'est déjà la Nouvelle Année.
– En, » acquiesça Murong Xiu.
Shen Jue tourna légèrement la tête pour le regarder, ses yeux concentrés sur lui. Murong Xiu n'y prêta pas attention au départ mais au bout d'un long moment, il n'y tint plus et lui rendit son regard. Quand il vit les yeux bien trop sérieux de l'adolescent, il fut pris par surprise.
« Qu'y a-t'il ? »
Shen Jue cligna des yeux avec lassitude.
« Je suis fatigué alors finissons-en ici. »
Avant que Murong Xiu ne puisse répondre, une vive douleur éclata soudain dans son abdomen. Il frémit, baissa la tête et vit avec incrédulité la dague insérée dans son ventre.
C'était la dague qui venait juste de tuer le régent, et maintenant elle transperçait son corps.
Murong Xiu leva lentement la tête pour regarder Shen Jue. Dans ses yeux les émotions étaient vraiment complexes : suspicion, colère, confusion et une pointe de tristesse.
« Shen Jue, pourquoi... ? »
Pour la première fois, il eut du mal à parler et il bafouillait. L'autre jeune homme venait tout juste de lui dire qu'il l'aimait alors comment pouvait-il ensuite lui enfoncer la dague dans le corps ?
Shen Jue libéra sa main et sa voix n'était ni triste ni joyeuse.
« Il n'y a pas de raison particulière. »
C'était Murong Xiu qui soutenait Shen Jue à la base mais à présent, il saisit fermement la main de l'autre jeune homme. Il s'entêta à le regarder dans les yeux et à lui demander :
« Pourquoi ? Pourquoi donc ? »
Il se tourna vers l'endroit qu'ils venaient de quitter.
« Tu as peur que les gens du régent te tuent ? Alors tu veux me tuer pour survivre ? »
– Non. »
Shen Jue ne semblait pas ressentir la douleur bien que Murong Xiu soit presque en train de broyer son poignet. Il continua à parler sur son ton indifférent :
« Le fait que je vous tue n'a rien à voir avec lui.
– Alors pour qui ? fit Murong Xiu avec agitation avant de penser à quelqu'un. Ce serait pour Feng Qingbao ? Tout ce que tu viens de me dire, c'était juste pour m'amadouer ? Shen Jue ! »
Ses yeux étaient rouges comme s'il était devenu vraiment fou. Il s'agrippa fermement à Shen Jue et exigea une réponse.
Les flocons de neige tournoyèrent autour d'eux, tombant sur les cheveux et les épaules des deux jeunes gens. Du sang coulait de la blessure au ventre de Murong Xiu et la neige fut tachée de plusieurs gouttes comme des prunes d'un rouge éclatant. Au fur et à mesure que les prunes se multipliaient, le visage de Murong Xiu pâlit. Il n'avait plus la force de se tenir à Shen Jue alors il se laissa tomber à genoux par terre, impuissant. Même alors, il continua à marmonner pour lui-même :
« Pourquoi ? Pourquoi ? »
Shen Jue regarda Murong Xiu dans un tel état et lui lança un regard de pitié. Puis il leva la tête pour contempler le ciel d'encre. Des flocons tombèrent sur son visage. Shen Jue eut un léger sourire en voyant la scène sous ses yeux disparaître progressivement.
Le maître de ce monde venait de mourir alors naturellement ce monde était en train de disparaître.
Shen Jue tendit une main pour attraper un flocon. Il vit ses doigts devenir peu à peu transparents avant de finalement disparaître.
Il ferma lentement les yeux et apprécia la paix de cet instant, de ce vaste monde comme s'il n'y avait plus que lui. Il put souffler un moment sans prétendre être qui que ce soit d'autre, juste lui-même.
Finalement, avant que Shen Jue ne perde connaissance, il ne put s'empêcher de se demander dans quel monde il allait se retrouver ensuite, quand il récupérerait ses souvenirs mais ces pensées ne durèrent qu'un bref instant avant qu'il ne perde totalement connaissance.
Shen Jue sentit l'eau envahir sa bouche et son nez. L'impression qu'il allait mourir lui donna la force de se débattre mais il semblait que quelqu'un le pressait fermement au-dessus, l'empêchant de bouger.
Ses poumons furent sur le point d'exploser et tout son corps se raidit dans l'attente de la mort. Après s'être agitées au début, ses mains flottaient à présent mollement dans l'eau. Au moment où Shen Jue songea que sa dernière heure était arrivée, la main qui tenait sa tête le lâcha soudain et il fut brusquement tiré hors de l'eau. Cependant quand il vit la personne en face de lui, il en resta ébahi.
La personne en face de lui était un jeune Murong Xiu.
L'adolescent Murong Xiu était bien plus androgyne que lorsqu'il eut l'âge de porter le guan, il ressemblait plus à une très jolie fille. Shen Jue vit ces magnifiques yeux de phénix le regarder froidement avec une forte envie de meurtre.
Shen Jue contempla Murong Xiu avec stupéfaction.
Comment était-ce possible ?
Il avait clairement quitté le monde de Murong Xiu, comment se faisait-il qu'il était de retour ?
La parole à l'auteur :
Auteur méprisable : Surprise, surprise, surprise !
Shen Jue : …
Note de Karura :
Voilà le premier twist dont je parlais ! Ce monde n'est pas encore terminé, comment cela se fait-il ?
Sinon, j'imagine que pas mal de lecteurs se sont tout à coup mis à plaindre ce pauvre Murong Xiu alors qu'au départ, c'était un enfoiré de première. Me croiriez-vous si je vous disais que vous allez également plaindre le régent ? Mmm ? Vous allez voir !
Notes du chapitre :
(1) Une cavalerie d'élite où les chevaux portaient une armure, d'où le nom.
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