Chapitre 6 : Personne n'ose les arrêter
Ces paroles résonnèrent en boucle à l'oreille de Lin Zhantian. L'arrogance et le persiflage qu'elles contenaient étaient telles que même Lin Zhantian, pourtant pas concerné, avait bien du mal à tolérer cela.
Son visage se figea et ses yeux se plissèrent dangereusement. Un serviteur avait osé proféré des paroles aussi insultantes, évidemment qu'il avait déjà commis une faute impardonnable. Dans ce cas Lin Xuanzhi avait eu raisonnablement le droit de le tuer.
La famille Lin ne tolérerait pas un serviteur aussi vil.
C'était tout aussi bien que ce fauteur de trouble soit mort, cela lui évitait d'avoir à régler le problème lui-même.
Du côté de Lin Xuanzhi, on n'entendait plus rien. Tout était calme et silencieux.
Yan Tianhen serra les poings, grinça des dents et fit :
« Il a osé insulter mon grand frère de la sorte alors ne méritait-il pas la mort ?
– Je vais conserver cette preuve et je vais aussi m'occuper de cet autre homme. »
Lin Zhantian lança un regard à Yan Tianhen puis rangea le Miroir Enregistreur. Il n'accorda même pas un regard à l'autre portier qui était paralysé de terreur au sol. Il fit :
« La prochaine fois que vous voudrez punir quelqu'un, ne le faites pas à l'entrée principale.
– Merci beaucoup, » répondit Lin Xuanzhi.
Bien que Lin Zhantian et lui aient à peu près le même âge, ils ne s'étaient guère croisés auparavant. Cependant cet homme était quelqu'un de principe. Que ce soit dans cette vie ou la précédente, Lin Zhantian n'avait pas jeté de pierres sur lui tandis qu'il était au plus bas. Étonnamment, c'était donc quelqu'un qui ferait un ami loyal.
Après que Lin Zhantian soit parti avec le second portier, Yan Tianhen clopina jusqu'au cadavre, récupéra par terre le marteau qui semblait propre puis retourna au carrosse.
« Grand frère, ton marteau. »
Yan Tianhen le ressuya de sa manche et ajouta :
« Il n'est pas sale mais je préfère le laver d'abord avant de te le rendre.
– Très bien, merci de t'en occuper, Ah Hen, » répondit Lin Xuanzhi.
Ce Marteau Fracasseur ne pouvait pas être sali par quoi que ce soit. Cependant puisque Yan Tianhen se proposait, Lin Xuanzhi n'allait bien entendu pas refuser.
Il aimait que Yan Tianhen s'occupe lui-même de ses affaires.
Le cœur de Lin Xuanzhi se gonfla de chaleur et de tendresse. Que ce soit dans ses paroles ou ses actes, Yan Tianhen était toujours aussi attentionné envers lui. Le marteau aurait dû revenir automatiquement dans ses mains mais quand Lin Xuanzhi l'avait lancé, il avait épuisé le peu de Qi et de force qui restaient dans son corps alors il était incapable de rappeler le marteau.
Yan Tianhen se montra étonnamment hésitant.
Il regarda par-dessus son épaule et demanda :
« Grand frère, si on entre maintenant, est-ce que quelqu'un va nous arrêter ?
– Non, répondit Lin Xuanzhi, sauf s'ils veulent goûter au pouvoir du Marteau Fracasseur que tu tiens. Ah Hen, si quelqu'un ose t'insulter ou t'offenser, n'hésite pas à lui lancer ce marteau pour qu'il en tâte. »
Les deux portiers à l'entrée de la demeure des Lin n'étaient plus là, cependant il y avait encore des gardes. Ces derniers furent choqués en entendant les paroles nonchalantes de Lin Xuanzhi.
Bien que Lin Xuanzhi ait chuté du ciel au fond de la vallée et était devenu un bon à rien, les armes magiques en sa possession restaient d'un niveau bien supérieur à ce qu'ils pouvaient affronter.
« D'accord, alors on peut entrer maintenant ! »
Yian Tianhen agita avec enthousiasme le fouet qu'il tenait. Il conduisit l'attelage et cria à voix haute :
« Hue, hue, hue !
Sa voix ne ressemblait pas du tout à celle d'un enfant ; elle était plutôt rauque et pas vraiment agréable à l'oreille.
Le Lin Xuanzhi d'avant avait été si agacé d'entendre Yan Tianhen parler qu'il avait lancé un sort de Prohibition de Parole sur lui. Désormais Lin Xuanzhi trouvait que sa voix était encore plus émouvante que le cri d'un phénix —
C'était sans conteste la plus belle voix au monde, ainsi que la personne la plus adorable.
Le cœur de Lin Xuanzhi se remplit de tendresse. Il s'allongea dans le carrosse et ferma les yeux pour se reposer.
Cette fois, personne n'osa arrêter de nouveau le carrosse.
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