Chapitre 136 : Sans la moindre honte

Le Troisième Aîné serra les poings en cachette. Un jour ou l’autre, il deviendrait le patriarche de la famille Lin et la ramènerait au sommet des Cinq Continents !

Cependant, d’ici là, il lui faudrait certainement trahir la personne actuellement à côté de lui.

Juste au moment où Feng Jianian perdait patience et allait les chercher en personne, Lin Xuanzhi et Yan Tianhen apparurent aux portes de la résidence Lin.

À l’intérieur de la résidence.

Dès que Feng Jianian vit Lin Xuanzhi, ses pupilles se contractèrent brusquement et ses paupières battirent plusieurs fois.

Il fixa le jeune homme un bon moment, jusqu’à ce que Lin Xuanzhi arrive devant lui. Ce ne fut que là que Feng Jianian reprit ses esprits et inspira profondément.

Résistant à l’envie de contempler de nouveau le visage du jeune homme, il fit d’un ton froid :

« C’est toi, Lin Xuanzhi ? »

Lin Xuanzhi s’arrêta à quelques pas de lui et répondit :

« En effet. Et qui es-tu ? »

Feng Jianian manqua de s’étrangler.

Ce gamin ne manquait vraiment pas d’air, il ne savait même pas qui il était !

Il examina le visage de Lin Xuanzhi et songea : Même si la plupart des rumeurs étaient fausses, Lin Xuanzhi est d’une beauté à couper le souffle et ça, c’est bien vrai.

Bien qu’il avait l’habitude de voir toutes sortes de beautés, il ne put s’empêcher d’être ébahi en voyant Lin Xuanzhi pour la première fois.

« Je m’appelle Feng Jianian, se présenta-t’il, de la Secte du Pic Céleste. »

Lin Xuanzhi afficha sa surprise et hocha la tête. Avec un léger sourire aux lèvres, il fit :

« Cela fait longtemps que je voulais te rencontrer et le fait de te voir de mes propres yeux vaut bien mieux que d’entendre parler cent fois de toi. Un descendant direct de la famille Feng est assurément extraordinaire, et ton allure est impressionnante. L’ami daoïste Feng s’avère être plus jeune et plus beau que le disent les rumeurs. »

Feng Jianian : « ... »

Non, non, non, ce n’était pas du tout comme ça qu’il avait envisagé la scène. Lin Xuanzhi s’était mis à le flatter dès qu’il avait ouvert la bouche. Comment pourrait-il encore avoir l’audace de tabasser ?

Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !

Lin Yan écarquilla les yeux puis lança un regard admiratif à Lin Xuanzhi.

Ce Lin Xuanzhi était vraiment trop fort : il utilisait la douceur pour conquérir la force. Il pouvait même complimenter ainsi sans la moindre gêne quelqu’un de furieux qui était venu lui chercher des ennuis. C’était vraiment… hé hé hé, sans la moindre gêne.

À sa place, si Lin Yan apprenait que quelqu’un venait lui chercher des ennuis, il aurait plutôt fait le plein d’armes en cachette et aurait attaqué l’autre immédiatement, sans même prononcer le moindre mot. Qui aurait l’idée d’encenser l’autre personne ?

Feng Jianian ne sut quelle expression arborer pour le moment, alors il fit d’un air figé :

« Tu es aussi légèrement différent de ce que disent les rumeurs. »

Lin Xuanzhi hocha la tête.

« Les rumeurs ne font toujours que nous vilipender, alors inutile d’en parler. »

Feng Jianian : « ... »

Il n’avait jamais rencontré quelqu’un d’aussi éhonté !

Yan Tianhen vit les deux jeunes hommes qui se faisaient face debout. Il cligna des yeux et éleva la voix pour dire au Cinquième Aîné :

« Cinquième Papy, vous n’avez même pas proposé à cet invité de s’asseoir dans une salle. N’est-ce pas un peu trop impoli ? »

Les lèvres du Cinquième Aîné frémirent. Dès que cet homme était arrivé, il avait commencé à retrousser ses manches et à frapper les gens. Il avait également insister pour entrer de force. Le Cinquième Aîné aurait-il dû l’accueillir avec un sourire et lui tendre l’autre joue si cet homme l’avait giflé ?

Cependant, quelqu’un d’aussi intelligent que Lin Runru n’allait pas faire empirer les choses quand on était déjà en crise.

Alors il choisit de garder son calme et fit tranquillement :

« Cet honorable invité qui est venu de loin a insisté pour attendre que Xuanzhi et toi soyez revenus avant d’entrer dans notre Pavillon de Réunion. À présent que vous êtes là, vous pouvez m’aider en lui tenant compagnie, n’est-ce pas ? »

Yan Tianhen sourit et accepta :

« D’accord, ah. »

Feng Jianian n’avait vraiment jamais vu des gens aussi éhontés. Il ne sut comment réagir un long moment et regarda simplement le Cinquième Aîné faire signe à un groupe de gens de la famille Lin venus le combattre, et les gens disparurent aussitôt.

Feng Jianian : « ... »

Cette famille Lin, avait-elle toujours été aussi excentrique ?

Le visage de Lin Yangzhi oscilla entre le bleu et le noir. Il lança un regard glacial et morose à Lin Xuanzhi, tout ça pour ne recevoir qu’un regard indifférent de la part de l’autre.

Lin Xuanzhi s’adressa à Feng Jianian :

« Puisque cet ami daoïste est venu de très loin et a même pris la peine d’attendre Xuanzhi en plein air, je vais naturellement faire de mon mieux pour lui tenir compagnie. Si tu veux bien me suivre. »

Feng Jianian avait en fait préparé une belle démonstration de force, mais tout cela fut étouffé dans l’œuf. De toute façon, Lin Xuanzhi était si poli, si abordable et avait un visage d’une beauté saisissante qui rendait les gens heureux et leur faisait oublier les vicissitudes de l’existence. S’il se remettait à insulter et à en venir aux mains, cela ne ferait-il pas de lui quelqu’un de disgracieux et qui venait exprès causer des ennuis ?

Par conséquent, le jeune maître Feng se calma un peu. Il hocha la tête et fit :

« Merci et pardon pour le dérangement. »

En chemin pour le Pavillon de Réunion, Lin Yangzhi était un demi-pas en retrait de Feng Jianian par respect, tandis que Lin Xuanzhi marchait côte à côte avec le cultivateur. Yan Tianhen avait l’habitude d’être tout le temps à côté de son frère, alors naturellement il le suivit.

Lin Yangzhi contempla les trois personnes devant lui et sentit que son estomac allait exploser de fureur.

Quant à Lin Yan, qui marchait à côté Lin Yangzhi avec les mains derrière la tête, un brin d’herbe dans la bouche et un sourire très content, en voyant tout ça, il était de très bonne humeur et arbora un sourire moqueur.

« Ami daoïste Feng, puisque tu as voyagé jusqu’ici, dirais-tu qu’il y a beaucoup de différences entre la cité de Qing et le Continent Central ? » s’enquit Lin Xuanzhi.

Feng Jianian : « ... »

Dès qu’il était arrivé dans cette cité, il avait filé droit à la résidence des Lin pour faire des histoires. Où diable aurait-il eu le temps d’aller visiter d’autres endroits de la cité de Qing ?

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Cependant, il ne désirait pas faire mauvaise impression à Lin Xuanzhi, alors il fit sans sourciller :

« Bien que la cité de Qing soit quelque peu inférieure au Continent Central, il y tout plein de bonnes chose dans les rues, alors j’ai plutôt une bonne impression de cette cité. »

Les lèvres de Lin Yangzhi frémirent, mais il ne voulut pas réfuter les paroles de son grand frère martial.

Lin Xuanzhi sourit.

« Ami daoïste Feng, pour être franc, la cité de Qing est très inférieure dans tous les domaines à la capitale du Continent Central, où se trouve la Secte du Pic Céleste. Cependant, il y a un point où elle est de loin supérieure à la capitale du Continent Central. »

La curiosité de Feng Jianian fut aussitôt piquée.

« J’aurais pensé que la capitale du Continent Central surpasserait toutes les autres cités des Cinq Continents dans tous les domaines, mais tu dis qu’il y a un domaine dans lequel la cité de Qing est bien meilleure par rapport à la capitale du Continent Central ? Quel est donc ce domaine ?

– La sécurité ici est bien plus forte que dans le Continent Central. »

Feng Jianian en resta aussitôt sans voix.

Plus il y avait de cultivateurs dans une zone, plus il risquait de se produire des bains de sang. Il y avait également partout des gens prêts à tuer pour s’emparer des trésors des autres ou bien pour assouvir une vengeance.

Lin Xuanzhi lui lança un regard significatif et poursuivit :

« Après tout, il y a tellement de mortels dans la cité de Qing. Nos trois familles principales ont naturellement édicté de nombreuses règles afin de préserver l’équilibre entre les mortels et les cultivateurs. Au fil du temps, les cultivateurs de notre cité ont perdu leur agressivité et prônent au contraire la paix. »

Feng Jianian fut soudain frappé de révérence et il regarda Lin Xuanzhi avec un air compliqué.

« Je n’aurais jamais pensé que vous autres, cultivateurs de la cité de Qing, éprouveriez une telle fraternité. »

Lin Xuanzhi eut un léger sourire.

« Je peux en dire autant de toi, ami daoïste Feng. Tu n’as pas perturbé la paix de la famille Lin sans distinguer le bien du mal, et tu n’as pas oublié tes manières pour te montrer impoli. On dirait que la famille Feng est vraiment soucieuse des convenances et fournit une éducation très sûre. »

Feng Jianian sentit son visage brûler fortement. Son comportement, ne devrait-il pas compter comme très impoli ?

Il avait clairement fait irruption chez les Lin, furieux, et avait commencé à frapper des gens sans le moindre mot, tout ça pour faire une démonstration de force.

Malgré ça, Lin Xuanzhi le flattait tellement et le portait aux nues, si bien qu’il ne savait plus où il en était. D’un côté, Feng Jianian se morigénait intérieurement de son impulsivité qui avait failli ruiner sa réputation et celle de la famille Feng. De l’autre, il était bien content de ne pas avoir commencé à se battre sans réfléchir quand il avait vu Lin Xuanzhi.

Un peu crispé, il hocha la tête.

« C’est tout à fait normal. Étant donné que ma famille Feng est une famille d’élite sur les Cinq Continents, l’éducation qu’elle procure à ses membres doit être ainsi. »

Lin Yangzhi avait un air vraiment abattu. Il ne put en supporter davantage et s’avança pour dire :

« Grand frère martial Feng, je reviens juste de la Falaise de la Contemplation et je me sens encore un peu faible. Je ferais donc mieux de rentrer me reposer. Si tu veux bien m’excuser. »

Feng Jianian agita la main.

« Vas-y, et passe le bonjour à Yaer de ma part. »

Le regard de Lin Yangzhi se modifia imperceptiblement alors qu’il eut une idée subite :

« Grand frère martial, tu as beaucoup manqué à Yaer depuis tout ce temps. Elle devrait être rentrée à présent, alors si tu venais lui rendre visite ? »

Feng Jianian était manifestement intéressé par Lin Yaer mais pour une raison inconnue, la jeune fille avait toujours gardé une certaine distance avec lui, ni trop proche et ni trop loin.

D’un côté, il y avait la jeune fille qu’il appréciait tandis que de l’autre, c’était un jeune homme qu’il venait à peine de rencontrer. Feng Jianian hésita un moment mais choisit la première.

Il fit donc à Lin Xuanzhi :

« Le but essentiel de ma venue dans la famille Lin est de rendre visite à mon petit frère martial et ma petite sœur martiale. Nous prendrons le temps de discuter plus tard. »

Lin Xuanzhi hocha la tête.

« Dans ce cas, je te laisse. »

Feng Jianian acquiesça avec un peu de gêne, puis se tourna pour partir avec Lin Yangzhi.

Après que les deux aient complètement disparu de leur vue, Yan Tianhen se gratta le menton et fit :

« Grand frère, il est clairement venu chercher des histoires et soutenir Lin Yangzhi, alors pourquoi a-t’il changé d’avis après juste quelques mots avec toi ?

– Je l’ai simplement entortillé et rendu confus, répondit calmement le jeune homme. Il était furieux et voulait se venger pour Lin Yangzhi, mais j’ai laissé son poing taper dans du coton. En plus, Feng Jianian est quelqu’un d’assez simple, il peut facilement se faire influencer par les autres. »

Lin Yan se rapprocha et se frotta le menton d’un air pensif.

« Je n’aurais jamais pensé que le génie de la famille Feng soit quelqu’un d’aussi rafraîchissant et distingué.

– Il a un esprit pur et bon, il n’a aucune mauvaise intention. »

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Voilà pourquoi dans sa vie précédente, ses condisciples, aînés comme juniors, avaient uni leurs forces pour le blesser et faire de lui un second Lin Xuanzhi. Incapable de supporter cette humiliation, il avait mis fin à ses jours.

Lin Xuanzhi connaissait bien Feng Jianian. Il était l’une des Sept Lumières de la Secte du Pic Céleste. Il n’aimait pas tuer mais préférait la paix. Il était férocement loyal envers ses amis et attachait une grande importance à l’amitié, au point d’être prêt à se sacrifier pour ça.

Cependant, dans ce monde, ce genre de personne connaissait rarement une bonne fin.

La vie et la mort étaient gouvernées par le destin, tout comme la richesse. Lin Xuanzhi n’avait pas l’intention de changer le destin de tout le monde. La voie du Ciel était bonne pour la réincarnation, tout le monde était pardonné par le ciel. La connaissance de son propre karma pourrait nuire à son cycle de réincarnations.

Lin Yan fit :

« Lin Yangzhi est parti avec Feng Jianian. Je parie qu’il va dire des tas de vilaines choses sur toi. »

Cela ne parut guère inquiéter Lin Xuanzhi.

« Je ne peux vraiment rien y faire, mais Feng Jianian n’est pas non plus stupide : il saura juger par lui-même. »

Lin Yan réfléchit un moment puis acquiesça. Il restait cependant un peu inquiet :

« Ce Feng Jianian est quand même un peu naïf. Dire que la famille Feng l’a tranquillement envoyé dans un endroit comme la Secte du Pic Céleste du Continent Central, qui est rempli de tigres et de loups.

– Pourquoi tu penses que la famille Feng, une famille d’élite, n’aurait envoyé qu’une seule personne au Continent Central ? »

Lin Yan : « ... »

Il avait encore une fois manqué de recul.

Un endroit comme la Secte du Pic Céleste était comme le lieu de rassemblement de plusieurs familles prestigieuses. Les branches annexes comme la lignée principale étaient connectés comme des branches avec le même Qi et le même sang, alors naturellement, ils devaient lutter ensemble contre les autres familles pour obtenir le plus de ressources dans la secte. Du coup, les grandes familles envoyaient le plus grand nombre possible de disciples.

Lin Yan fit claquer sa langue, un air d’envie sur le visage.

« Cependant, si celui qui était venu n’était pas comme Feng Jianian, aussi facile à berner avec des paroles, mais un méchant comme Lin Yangzhi, grand frère aurait été en danger, » ne put s’empêcher de s’inquiéter Yan Tianhen en renfrognant son petit visage.

Lin Xuanzhi ne parut pas prendre ça au sérieux.

« Pour qu'un bateau passe sous un pont, il suffit de le laisser suivre naturellement le courant Certains problèmes se résolvent d’eux-mêmes. (1). On bloque des soldats avec nos bras et de l’eau avec un barrage Chaque situation nécessite sa propre action pour la contrer. (2). Si une telle personne se présentait, tu crois vraiment que le patriarche resterait assis les bras croisés et qu’il est un végétarien ? »

Même si la famille Lin devait baisser la tête devant la Secte du Ciel Céleste, ce n’étaient pas non plus des agneaux que n’importe qui pouvait martyriser et massacrer.

Si la famille Lin ne réagissait pas tandis que quelqu’un faisait irruption pour massacrer des gens, alors elle n’aurait plus jamais le moindre prestige sur tous les Cinq Continents.

Par conséquent, le Cinquième Aîné et les autres n’étaient juste là pour faire de la figuration.

Toutefois, la famille Lin s’était déjà désintégrée à ce point. Y avait-il encore un espoir pour qu’elle reprenne de l’essor plus tard ?

Lin Xuanzhi rétrécit légèrement les yeux, dissimulant la lueur d’acier à l’intérieur.

Si la famille Lin voulait se sortir de ce bourbier et redevenir une famille de première classe, il serait nécessaire d’éliminer les impuretés et d’arracher les tumeurs malignes.

Bien entendu, ce serait à faire plus tard.

Note de Karura :

Feng Jianian : Baston, baston, baston !

Lin Xuanzhi arrive, tout sourire.

Feng Jianian : Bast… Oooh, trop beau ! (❤´艸｀❤)

Lin Yangzhi : … Pourquoi j’ai fait appel à lui ?!

Notes du chapitre :
(1) Certains problèmes se résolvent d’eux-mêmes.
(2) Chaque situation nécessite sa propre action pour la contrer.

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