Chapitre 227 : Le petit Dragon d’Os Changeant
Yan Tianhen ne s’était pas encore remis de sa frayeur. Quand il regarda de nouveau Lin Xuanzhi, le ressentiment dans ses yeux avait disparu, remplacé par de l’inquiétude.
« Pourquoi a-t’elle tenté de nous tuer ? demanda-t’il.
– C’est sans doute parce qu’elle ne veut pas partager les bienfaits de ce Royaume Secret de la Frontière d’Alchimie avec trop de gens, répondit Lin Xuanzhi.
– C’est trop horrible, s’écria Duan Yuyang d’un ton furieux. Cette femme vicieuse, ce jeune maître veut vraiment la tuer !
– Si tu la tues maintenant, aucun d’entre nous ne pourra obtenir ces bénéfices, » objecta Lin Xuanzhi.
Duan Yuyang roula des yeux et fit :
« Bon, ce jeune maître disait juste ça comme ça. »
Yuan Tianwen préféra demander :
« Quels sont ces fameux bénéfices ?
– Il y en a beaucoup. En ce qui me concerne, je n’ai besoin que de la pilule Céleste et du Feu Sacré aux Sept Brillances, » répondit Lin Xuanzhi.
Yuan Tianwen et Duan Yuyang inspirèrent brusquement en même temps. C’était plutôt normal qu’une pilule Céleste se trouvait ici, mais ce royaume secret contenait également un Feu Sacré aux Sept Brillances qui était classé numéro neuf dans le monde des alchimistes ?
Les yeux de Yan Tianhen se mirent à briller.
« J’ai déjà entendu Papa parler de ce genre de feu. C’est un feu céleste que tout alchimiste rêverait de posséder. Celui qui peut le raffiner deviendra le meilleur des alchimistes ! »
Duan Yuyang rétrécit ses yeux. Il regarda Yan Tianhen d’un air complexe, puis posa finalement les yeux sur Lin Xuanzhi.
Il lui fit d’un ton lourd de sens :
« Dans les quelques livres que m’a laissés ma mère, il est également fait mention de ce genre de Feu Sacré aux Sept Brillances. »
Lin Xuanzhi croisa directement son regard et demanda d’un ton léger :
« Et qu’y a-t’il d’écrit dans ces quelques livres ?
– L’usage principal de ce Feu Sacré aux Sept Brillances n’est pas de faire de l’alchimie, mais de suppléer à l’âme. »
Visiblement, Yan Tianhen n’avait jamais entendu parler de cet usage, alors il demanda avec curiosité :
« Qu’est-ce que ça veut dire, suppléer à l’âme ?
– Les gens ont eu des vies passées en plus de leur existence actuelle. Si une partie de leur âme manque dans une vie passée, ce sera également le cas dans leur vie actuelle. Alors si cette personne veut redevenir complète, il lui faut ses trois âmes supérieures et ses sept âmes inférieures Plus de renseignements sur ce site : https://www.rouchie-sylvain.com/bibliotheque/philosophie-taoiste/l-ame-chinoise-selon-les-taoistes (1). Le Feu Sacré aux Sept Brillances peut justement remplacer une de ces âmes. Et si la personne finit par retrouver l’âme manquante, elle peut ensuite récupérer le Feu Sacré aux Sept Brillances et le raffiner. »
Lin Xuanzhi regarda le jeune homme en lui indiquant que cette histoire importante devait être tenue secrète.
« Cela rejoint ce que je sais. »
Yuan Tianwen secoua la tête et commenta :
« C’est vraiment incroyable. Je n’en avais jamais entendu parler.
– Et donc, à qui il manque une âme ? » demanda stupidement Yan Tianhen.
Duan Yuyang lui fit une chiquenaude sur le front.
« Tu es bête ou quoi ? Qui d’autre ça pourrait être à part toi ? »
Yan Tianhen prit un air ébahi, ce qui lui donna un air adorable. Bouche bée, il pointa son doigt sur son nez et fit :
« Moi ? »
Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !
Dans la vie précédente, juste avant sa mort, Yan Tianhen avait dit à Lin Xuanzhi :
« C’est trop dur de vivre. Grand frère, je ne veux plus avoir d’autre vie. Après cette vie… ne nous voyons plus. »
Après ça, il s’était servi d’une technique démoniaque pour briser ses trois âmes supérieures et sept âmes inférieures afin de ne plus pouvoir se réincarner. Cependant, Lin Xuanzhi s’était rendu compte de ses intentions à temps et il avait épuisé tout son Qi interne pour s’opposer au destin que le jeune homme s’était choisi.
Malgré tout, il n’était parvenu qu’à sauver deux âmes supérieures et six âmes inférieures.
Les deux autres âmes avaient été anéanties et s’étaient dissipées dans le néant.
Aussi dans cette vie, il manquait à Yan Tianhen une âme supérieure et une âme inférieure.
Voilà pourquoi l’attribut glacial de son corps était encore plus prononcé sur son corps que dans sa vie précédente. Pour la même raison, son sang de Démon Céleste qui ne s’était pas réveillé avant la fin de sa vie passée montrait déjà des signes d’éveil dans cette vie.
Avec une âme supérieure et une âme inférieure en moins, son âme était incomplète et il serait toujours hanté par des souvenirs de sa vie passée dans ses rêves.
Bien que pour le moment, cela ne causait pas de trop graves problèmes à son état de santé, les conséquences de l’absence de ces deux âmes apparaîtraient bientôt au fur et à mesure de la progression de l’adolescent dans sa cultivation.
Dans la vie passée, Lin Xuanzhi avait cherché à obtenir le Feu Sacré aux Sept Brillances, mais c’était finalement Shen Changgeng qui l’avait pris.
Mais dans cette vie, quoi qu’il ait à donner en échanger, il n’y renoncerait pas.
Duan Yuyan resta bouleversé par la triste nouvelle que le pauvre Yan Tianhen n’avait pas une âme complète. Cependant, au moment où il lui jeta un regard en coin, il se rendit compte que le concerné avait déjà repris sa tâche d’appliquer de l’onguent sur le corps de Lin Xuanzhi.
Duan Yuyang : « … »
Il fut pris de l’envie de faire tomber l’onguent d’un revers de la main. Il s’écria :
« Tu as une âme incomplète. C’est une énorme nouvelle, alors comment peux-tu te montrer aussi indifférent ? »
L’adolescent releva la tête. De ses yeux brillants et purs, il regarda son ami.
« Même si je m’inquiète, ce n’est pas comme si je peux y faire quoi que ce soit. En plus, mon grand frère s’inquiète déjà de cette affaire pour moi, alors à quoi bon m’en préoccuper ? La santé de grand frère est bien plus importante pour le moment. »
Aussitôt exaspéré, Duan Yuyang fit :
« Tu es vraiment un petit frère modèle. Tu as oublié qu’il t’a mis en colère il y a encore peu de temps ? »
Yan Tianhen battit des cils et répliqua :
« Se battre est une marque d’affection, s’insulter est un signe d’amour et plus tu l’aimes, plus tu vas le frapper fort. »
Duan Yuyang en resta bouche bée.
« Où est-ce que tu as entendu de telles bêtises ?
– C’est mon Papa qui l’a dit, » répondit Yan Tianhen en continuant d’appliquer soigneusement la pommade.
Duan Yuyang : « … »
L’onguent de Wan Linghua était vraiment très efficace. Peu de temps après son application, la blessure de Lin Xuanzhi cessa de saigner. Yan Tianhen déchira un morceau de la tunique intérieure qui était douce et propre, puis s’en servit pour faire un bandage.
Duan Yuyang vit sa technique experte et ne put s’empêcher de faire claquer sa langue.
« Tu sais vraiment bien nouer des bandages.
– Bien sûr, répondit fièrement l’adolescent. C’est à force d’avoir pratiqué !
– Tu as souvent été blessé avant ? s’enquit Duan Yuyang, subitement inquiet.
– Oh que oui. »
Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !
Yan Tianhen hocha la tête, puis raconta d’un air amer :
« Quand j’étais petit, j’adorais grimper aux arbres. Une fois, je suis allé fouiller dans un nid mais l’oiseau s’en est rendu compte et il m’a piqué avec son bec jusqu’à ce que je tombe de l’arbre. La peau de mes jambes était toute arrachée, ça faisait si mal ! »
Duan Yuyang : « … »
Putain, dire que je me suis fait du souci pour toi. Continue à te faire mal !
Lin Xuanzhi revêtit une tunique propre et brûla l’ancienne sans hésiter.
S’il laissait des objets imprégnés de son aura, cela pourrait aisément provoquer des ennuis inutiles.
Tout à coup, alors que depuis leur entrée dans la grotte, Ah Bai et Hu Po avaient fait en sorte de passer inaperçus, ils se mirent à feuler en chœur. Hu Po abaissa encore plus son corps et contempla la rivière argentée qui était déjà en train de s’agiter. Il gronda et agita la queue nerveusement comme s’il faisait face à un terrible ennemi.
De son côté, Ah Bai était particulièrement affolé. Il courut entre les jambes de Lin Xuanzhi et Yan Tianhen.
« C’est l’heure, » fit Lin Xuanzhi en se relevant et en fixant le cercueil de jade.
Shen Rubing, qui était en train de méditer pour recouvrer ses forces, ouvrit soudain les yeux et se releva.
Le petit Dragon d’Os Changeant arqua son dos et le flux d’eau se transforma rapidement en une bête démoniaque bien tangible qui ressemblait à un serpent. Son corps était entièrement argenté, hormis une ligne rouge qui s’étirait de la tête du serpent au bout de sa queue.
La tête de ce petit Dragon d’Os Changeant ne possédait pas d’yeux, il ressemblait à un fouet tout simple.
Le cercueil de jade se mit à trembler.
Shen Rubing profita de ce moment pour mobiliser tout le Qi interne qu’elle avait accumulé. Elle bondit dans les airs, se mordit le doigt puis jeta une goutte de sang au centre du cercueil.
Au moment où la goutte de sang tomba précisément au centre du couvercle du cercueil de jade, des lignes magiques rouges apparurent au centre du couvercle pour ramper vers l’extérieur, recouvrant toute la grotte de montagne. Le cercueil retomba par terre, de nouveau immobile. Le petit Dragon d’Os Changeant fut retenu prisonnier par les flammes bleu foncé autour de lui et il poussa un cri strident et triste.
Au même moment, une porte s’ouvrit avec un chuintement dans le mur est de la grotte, assez large pour ne laisser passer qu’une seule personne à la fois. Elle se trouvait précisément à la même distance de Lin Xuanzhi et Shen Rubing.
« Allons-y ! » fit Lin Xuanzhi en prenant la main de Yan Tianhen.
Ils coururent vers la porte.
Malheureusement, un tentacule rampa vers eux et s’enroula autour du pied de Yan Tianhen. L’adolescent tomba au sol avec un ah.
« Ah Hen ! »
Lin Xuanzhi s’arrêta brusquement et sortit une dague pour couper le tentacule.
Mais ce faisant, il prit du retard.
Shen Rubing froissa un talisman et se rua vers la porte tel un éclair. Elle tendit la main pour presser le mécanisme juste à côté. Mais Yuan Tianwen la suivait de près et il tapa sur sa main pour l’écarter.
Les deux commencèrent aussitôt à se battre devant la porte de pierre.
Plus ils se battaient, plus il s’éloignaient de la porte. Shen Rubing ne voulut plus perdre plus de temps avec lui, alors elle fit mine de franchir la porte. Cependant, Yuan Tianwen l’arrêta en pointant sa longue épée vers son torse.
La jeune femme fit d’un ton féroce :
« Laisse-moi passer, sinon nous allons mourir ici ensemble !
– Qui aurait envie de mourir avec toi par amour ? » répliqua Yuan Tianwen d’un ton méprisant.
Après ça, il brandit de nouveau son épée.
Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !
Par conséquent, ce furent Wan Linghua et Jin Fangfei les premières à franchir la porte, suivies de près par Duan Yuyang.
Le second fils Qi traîna également son corps en piteux état et rampa tant bien que mal vers la porte. Ah Bai ne put supporter de voir ça : il saisit le col de l’homme dans sa gueule et le traîna vers l’avant.
« Ah ! » hurla Qiu Lu en tournant la tête et en voyant des tentacules verdâtres surgir des flammes bleues.
Un des tentacules saisit la cheville de Wu Shiying et la fit tomber par terre.
Qiu Lu se hâta de brandir son épée pour trancher cette chose, mais elle en avait à peine coupé une que deux autres revenaient à la charge.
De son côté, Lin Xuanzhi lança sans hésiter une arme magique de qualité supérieure qui trancha toutes les lianes en deux.
Comme Yan Tianhen était blessé à la cheville, Lin Xuanzhi le prit aussitôt dans ses bras et se rua vers la porte de pierre, se glissant rapidement à l’intérieur.
« Grande sœur martiale ! »
Plus Qiu Lu coupait de tentacules, plus il en apparaissait. Elle appela avec angoisse Shen Rubing qui se battait encore avec Yuan Tianwen.
La porte en pierre se mit à descendre.
« Yuan Tianwen, putain, pourquoi tu continues à te battre ? Ramène vite tes fesses ici ! » rugit furieusement Duan Yuyang.
Yuan Tianwen parut comme frappé par la foudre. Il annula aussitôt son attaque, se tourna et se pencha pour courir et franchir la porte de pierre.
« Laisse-là ! On doit y aller ! » cria Shen Rubing avant de se précipiter à son tour vers la porte.
Qiu Lu jeta un dernier regard réticent à Wu Shiyin, qui se faisait de plus en plus ligoter par ces choses, puis elle s’enfuit à son tour.
Le désespoir envahit le visage de Wu Shiyin.
Derrière elle, les flammes bleues disparurent et le Dragon d’Os Changeant poussa un grondement furieux avant de se précipiter vers la porte en pierre.
Mais avec un bam, la porte se referma, bloquant la créature.
Cependant, Wu Shiyin, qui était restée à l’intérieur, fut écrasée par le petit Dragon d’Os Changeant. Il ne resta d’elle qu’une petite flaque de sang et même ses os avaient disparu.
Le danger effroyable était passé. Les survivants de cette catastrophe s’adossèrent contre la paroi rocheuse sombre, haletant pour reprendre leur souffle.
Même s’ils avaient réchappé à cette catastrophe, l’objectif ultime de Lin Xuanzhi était bien loin d’être atteint.
« Jeune maîtresse Shen. »
Lin Xuanzhi regarda directement dans les ténèbres Shen Rubing qui était essoufflée. Il fit :
« Si tu as encore la moindre pensée qu’il ne faudrait pas sur la route qui nous attend, cela ne me dérange pas de prendre un autre chemin. »
Shen Rubing en fut tout à coup surprise et elle lâcha :
« Comment tu sais qu’il y a un autre chemin ? Qu’est-ce que tu sais au juste sur ce royaume secret ?
– Naturellement, j’en sais moins que la jeune maîtresse Shen, » répondit le jeune homme.
Shen Rubing réfléchit un moment, puis fit avec un ricanement :
« On dirait que si l’Artisan Lin a voulu s’approcher de moi au début, c’était uniquement pour que je lui montre le chemin !
– Ce n’est pas moi qui ai voulu me rapprocher de toi, c’est plutôt le contraire, rétorqua Lin Xuanzhi. On peut manger de la nourriture sans discernement, mais on ne peut pas parler sans réfléchir, sinon cela pourrait créer des malentendus. »
Le visage de la jeune femme devint livide, mais c’était difficile à voir dans l’obscurité.
Au bout d’un moment, elle eut un rire d’auto-dérision.
« Je reconnais que c’est moi qui n’ai pas eu de chance de tomber sur toi, mais… tu veux vraiment prendre ce déchet avec toi ? »
Elle désigna le second fils Qi qui gisait par terre à moitié mort. Ses yeux brûlaient pourtant d’une forte envie de meurtre, il voulait clairement lui ôter la vie.
Notes du chapitre :
(1) Plus de renseignements sur ce site :
https://www.rouchie-sylvain.com/bibliotheque/philosophie-taoiste/l-ame-chinoise-selon-les-taoistes
Commentaires :