Chapitre 240 : Réussir à se sortir du danger
« Une minute ! »
Shen Yang serra les poings, puis jeta un regard glacial à Lin Liuchun avant de s’adresser à Ren Fuyao :
« Jeune maître de secte, nous pouvons renoncer à demander justice pour Shen Changgeng. Par contre, le Feu Sacré aux Sept Brillances doit être restitué à ses vrais propriétaires. C’est un contrat qui a été signé entre notre famille et toi. Étant donné ta position, tu ne vas pas revenir sur ta parole, n’est-ce pas ? »
Ren Fuyao sentit un mal de tête apparaître. Il ne savait pas que les choses allaient en arriver là.
Quand ils avaient signé cet accord concernant le Royaume Secret de la Frontière d’Alchimie, les gens de la famille Shen avaient assuré qu’eux seuls trouveraient le Feu Sacré aux Sept Brillances et que rien de fâcheux ne pourrait arriver. Contre toute attente, le Ciel s’était opposé à leur plan.
Ren Fuyao fit d’un ton calme :
« Il est vrai que nous avons ce contrat antérieur mais à présent, le Feu Sacré aux Sept Brillances se trouve dans le corps du jeune ami Yan. J’imagine que le jeune ami Yan n’a pas l’intention de l’échanger, n’est-ce pas ? »
Lin Xuanzhi répondit d’un ton léger :
« Même si le jeune maître de secte offrait sa position en échange, nous n’accepterions pas. »
Il n’y avait rien à faire face à une telle résolution.
« Hé. »
Shen Yang partit d’un petit rire étrange et fit :
« Alors j’ai bien peur que dorénavant, le jeune maître de secte Ren va subir une douleur équivalente à celle d’avoir le cœur transpercé tous les jours.
– Cela ne concerne que la famille Shen et moi, » répliqua le concerné.
Shen Yang le fixa froidement, puis fit :
« Dans ce cas, je récupérerai le Feu une autre fois. »
Puis il s’adressa aux membres de la famille Shen derrière lui :
« Nous partons. »
Un homme sage s’adaptait toujours aux circonstances. La famille Shen avait déjà perdu cette occasion. Ils ne pouvaient certainement pas offenser les trois familles Yuan, Qi et Lin en même temps. En plus, étant donné la querelle de sang avec la famille Qi, il était normal qu’ils se concentrent d’abord là-dessus.
Quant au Feu Sacré aux Sept Brillances, il serait toujours possible de le récupérer plus tard.
Quoi qu’il arrive, Yan Tianhen pouvait bien s’enfuir, mais pas Ren Fuyao.
Après le départ de la famille Shen, Bai Yichen fit avancer son fauteuil roulant devant Lin Xuanzhi et les autres.
Il arbora un léger sourire, son être aussi paisible qu’un lotus.
« Je suis juste venu demander à quoi ressemblait cet oiseau, » fit-il sans tourner autour du pot.
Yan Tianhen fut incapable de rejeter Bai Yichen qui se trouvait devant lui, alors il répondit :
« Cet oiseau était complètement gris et très laid. Il avait trois petites plumes sur la tête et quelques-unes sur la queue. Il n’était pas bien grand, il avait l’air tout doux avec ses plumes et très adorable. »
Bai Yichen tapota légèrement l’accoudoir avec ses doigts et demanda :
« Ses yeux étaient rouge doré ? »
Étonné, Yan Tianhen s’écria :
« Comment tu le sais ? Tu as déjà vu ce genre d’oiseau ? »
Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !
Bai Yichen fut grandement surpris intérieurement, mais son visage resta inexpressif.
« La plupart des oiseaux cracheurs de feu sont rouges et dorés.
– Oh, s’exclama l’adolescent avant d’ajouter d’un ton pensif : C’est donc ça. »
Lin Xuanzhi lança un regard lourd de sens à Bai Yichen. Ce dernier leva la tête et le regarda un moment, puis dévoila une expression des plus claires.
Lin Xuanzhi savait que cet homme venait d’un des Neuf Royaumes. Il semblait à présent que Bai Yichen connaissait également l’existence de ce phénix.
Il était donc possible d’obtenir des informations de sa part, mais… Il n’était pas exclu que Bai Yichen demande aussi des renseignements en échange. Quand on avait affaire à lui, il fallait toujours se montrer vigilant et faire attention à tout, ce qui était assez épuisant.
Cette farce était terminée et les gens dans la salle furent congédiés. Ren Fuyao s’assit sur une chaise et massa l’espace entre ses sourcils d’un air las.
L’adolescent en rouge, Si Ling, s’approcha de lui et fit d’un ton inquiet :
« Maître, le Feu Sacré aux Sept Brillances n’est pas revenu à la famille Shen, alors le contrat ne va pas tarder à entrer en action. Que va faire le maître alors, ah ? »
Si on ne respectait pas un contrat signé, on se faisait punir par le Dao du Ciel. Cela pouvait se traduire par des douleurs horribles au cœur, une chute dans le niveau de cultivation ou bien la perte totale de lucidité… Quoi qu’il en soit, cela ne promettait rien de bon.
Malgré ça, Ren Fuyao ne cilla pas et fit avec un léger sourire :
« Ne t’en fais pas trop. Quoi qu’il m’arrive, je n’en mourais pas. »
Si Ling se mordit les lèvres, les larmes aux yeux.
« Le jeune maître se donne tant de mal pour la secte. Pourtant au bout du compte, non seulement personne ne le félicite mais en plus, ils vous font souffrir.
– On n’y peut rien, je suis le jeune maître de secte après tout, » répondit-t’il d’un ton léger.
Il était né en tant que jeune maître de la secte du Pic Céleste, alors il devait naturellement endosser des fardeaux que d’autres n’auraient pas pu supporter.
Après avoir franchi les portes de la montagne, Su Mo et Lin Liuchun se dirent au revoir.
Su Mo fit :
« Il y a certaines affaires de famille que je dois régler. Cela fait trop longtemps que je me suis absenté, alors je dois repartir dès demain. »
Lin Liuchun hocha la tête.
« Quant à nous, nous partirons selon les arrangements de Xuanzhi. »
Ce dernier avait déjà prévu plusieurs choses, donc il intervint :
« J’ai bien peur d’avoir des affaires à faire avec plusieurs disciples de grandes familles. Si le Quatrième Aîné a d’autres projets, qu’il ne se soucie pas de nous. »
Lin Liuchun roula des yeux et renifla.
« Entre Yan Tianhen et toi, je m’inquiète pour l’un autant que l’autre. Vous avez offensé Dieu sait combien de gens puissants. D’ici quelques jours, la nouvelle que Ah Hen détient un feu mystérieux dans son corps aura fait le tour des Cinq Continents, alors personne ne peut dire s’il pourra revenir en vie. Petit, arrête de te donner des gifles pour faire gonfler tes joues et paraître plus fort. Je partirai avec vous. »
Yan Tianhen eut un grand sourire.
« Merci, Quatrième Aîné. Je savais bien que tu ne nous laisserais pas seul. »
De son côté, Su Mo demanda à Duan Yuyang :
« Et quels sont les projets de Yuyang ?
– Je vais rentrer avec la famille Duan, » répondit le jeune homme.
Yuan Tianwen ne l’avait pas lâché des yeux. Il déclara alors :
« Quand est-ce que tu repartiras ? Je t’accompagne. »
Duan Yuyang voulut tout d’abord lui lancer quelques remarques sarcastiques bien senties, mais il se rappela soudain que Su Mo était toujours là. Alors il modifia ses propos :
« Ce n’est pas sur ton chemin et le jeune maître Yuan doit gérer toutes sortes d’affaires importantes tous les jours. Alors je ne veux pas te retarder davantage. »
Il était vrai que Yuan Tianwen avait de nombreuses affaires à gérer. Non seulement il restait plusieurs affaires en cours à la secte du Ciel Mystérieux, mais la famille Yuan avait également de nombreuses affaires qui nécessitaient sa présence.
À la base, il n’aurait pas dû venir à la cité du Pic Céleste en personne mais pour certaines raisons, il avait tenu à voir Duan Yuyang, voilà pourquoi il avait demandé à accompagner la délégation de sa secte. En plus, il était aussi resté plusieurs jours dans le Royaume Secret de la Frontière d’Alchimie et là, il ne pouvait vraiment pas rester un jour de plus.
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Su Mo sourit.
« Yuyang pense toujours autant aux autres. Dans ce cas, Tianwen va rentrer avec moi, n’est-ce pas ? Il se trouve que quelques vieux amis de ton père sont récemment venus lui rendre visite. Il a besoin que tu viennes avec lui pour accueillir tes oncles »
Yuan Tianwen était contre cette idée à dix mille pourcents, mais sa femme ne voulait pas lui parler et son papa ne l’aidait absolument pas. Actuellement détesté par les gens et les chiens, il n’osa naturellement pas s’agiter devant Duan Yuyang pour l’obliger à le regarder. Il se sentit donc tendu.
Mais il n’allait certainement pas renoncer comme ça.
Il réfléchit un moment, puis s’avança et saisit Duan Yuyang par les épaules. Avant que l’autre n’ait pu réagir, il se pencha et déposa un baiser sur son front. Il fit ensuite à voix basse :
« Je viendrai te parler dès que j’aurai terminé tout ce que j’ai à faire. Je sais déjà ce que tu éprouves pour moi. Peu importe ce qui t’arrive, tu peux tout me dire, j’endurerai ça avec toi. Quoi qu’il arrive, je ne renoncerai pas. »
Le corps tout entier de Duan Yuyang devint rouge. Quelle mouche avait piqué ce Yuan Tianwen ? C’était acceptable de se montrer audacieux en privé, mais il avait osé profiter de lui ainsi devant son papa et l’aîné de la famille Lin.
Il résista à l’envie de frapper ce type afin de maintenir son image en présence de Su Mo. Tout en jurant intérieurement mais avec un sourire sur les lèvres, il fit :
« Nous en reparlerons une autre fois, hein ? Il se fait tard, je vous laisse. »
Lin Xuanzhi et les autres firent de même :
« Nous partons nous aussi. »
Après que Duan Yuyang soit parti avec Lin Xuanzhi et son groupe, Yuan Tianwen soupira. Il regarda le dos du jeune homme qui s’éloignait et se sentit abattu. Il fit :
« Papa, il ne ménage pas mon amour-propre même en ta présence. Tu te trompes sur lui. »
Su Mo le frappa.
« Tu ne sais rien du tout. Sans moi, il t’aurait déjà couvert d’insultes depuis longtemps. Bon, ton père m’a déjà pressé de rentrer depuis un moment. Nous devons absolument partir demain matin.
– Quel âge a mon père à la fin ? se plaignit le jeune homme. Il est tellement accro à toi que tu ne peux même pas t’absenter plus de quelques jours. »
Où ça, ‘des affaires de famille urgentes’ ? C’était juste que Yuan Zeng voulait absolument revoir vite sa femme.
« Tu es mal placé pour dire ça, argua Su Mo. Les gens de la famille Yuan sont des grands possessifs depuis des générations. »
Yuan Tianwen y réfléchit, puis hocha fièrement la tête.
« C’est bien vrai. »
Su Mo l’avait amené ici au cas où il aurait fallu se battre pour assurer la sécurité de Duan Yuyang. Quant au conflit entre les familles Lin et Shen, il n’avait absolument pas l’intention d’intervenir.
Hormis en cas de liens par le mariage ou bien d’intérêts communs, les familles d’élite n’agissaient que rarement.
De retour à l’auberge, Lin Liuchun referma la porte de la chambre avec un vlan. Puis il se tourna pour dévisager Lin Xuanzhi et Yan Tianhen.
« Dites-moi, c’est quoi cette histoire avec cet oiseau bizarre ? » demanda-t’il.
Yan Tianhen battit des cils et feignit l’ignorance :
« Cet oiseau bizarre est parti avec un bel homme que je ne connais pas non plus. »
Lin Liuchun lâcha un hmph avec un sourire qui n’atteignit pas ses yeux.
« Un jour dans le Royaume Secret de la Frontière d’Alchimie équivaut à trois jours dans le monde extérieur. Vous avez une idée du nombre de gens qui ont tenté de se renseigner en secret sur cet oiseau étrange ces derniers jours ? Je m’en fiche si vous ne voulez rien me dire, mais vous devriez préparer à l’avance une réponse au cas où quelqu’un viendrait frapper à votre porte pour vous interroger sur cet oiseau. »
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Yan Tianhen se gratta le nez, se sentant un peu coupable, puis jeta un regard en coin à son grand frère.
Ce dernier secoua légèrement la tête pour lui signaler qu’il n’avait pas besoin d’en dire plus.
Yan Tianhen prit un air soulagé.
Lin Liuchun contempla leur petit manège juste sous son nez et se dit que ces deux petits enfoirés savaient vraiment s’y prendre pour lui créer des problèmes.
En vérité, il ne se souciait guère de cet oiseau. Si Yan Tianhen l’avait vraiment apprivoisé, ce serait une bonne chose. Après tout, Shen Changgeng lui-même avait dit que cet oiseau n’avait eu qu’à cracher un peu de feu pour que plusieurs cultivateurs soient réduits en cendres. Cela montrait que l’oiseau avait un niveau de cultivateur terrifiant que peu de gens pouvaient espérer atteindre un jour.
Lin Liuchun s’assit sur un fauteuil large et se servit du thé. Il fit ensuite :
« Comment tu as mis la main sur le Feu Sacré aux Sept Brillances et quelle est la relation entre le Royaume Secret de la Frontière d’Alchimie et la famille Shen ? Dis-moi tout en détail. »
Yan Tianhen jeta de nouveau un regard du côté de Lin Xuanzhi.
Cela mit Lin Liuchun tellement en colère qu’il lâcha un rire bref. Il claqua bruyamment la tasse sur la table et fit :
« Tu as peur de te faire manger ou cuisiner ? Pourquoi faut-il que tu te réfères à lui d’abord ? Prends un peu tes propres décisions, arrête de t’accrocher à lui et de faire des tours et détours dans ton cerveau. Ce n’est pas du tout mignon ! »
Yan Tianhen ne voyait aucun problème à tout ça. Mais face à cet aîné de la famille Lin, son sens de la répartie ne lui servirait à rien, alors il tira simplement la langue, gêné.
Lin Xuanzhi ne put s’empêcher de rire. Il caressa la tête de son petit frère et fit à Lin Liuchun :
« Quatrième Aîné, si tu as quelque chose à dire, tu peux simplement me demander. Il ne risque pas d’en savoir plus que moi. »
Lin Liuchun roula des yeux et fit :
« Ah Hen, dis-moi : quelle est la différence entre élever un chien et un petit frère ? »
L’adolescent réfléchit un moment, puis fit avec hésitation :
« … Ouaf ? »
Lin Liuchun : « … »
Lin Xuanzhi : « … »
Lin Xuanzhi ne put s’empêcher de rire et de pincer la joue de l’adolescent. Yan Tianhen rigola à son tour, ses yeux se plissant en demi-lunes. Lin Xuanzhi et lui se regardèrent et il n’y avait pas besoin de mots entre eux.
Lin Liuchun trouva également ça amusant. Cependant, quand il vit l’affection au-delà des mots entre ces deux jeunes, une pensée traversa son esprit. Il en fut stupéfait et se dit que c’était forcément ridicule.
Note de Karura : Quelle peut bien être la révélation de Lin Liuchun ?
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