La Renaissance du Suprême Immortel 277

Chapitre 277 : Le lieu de cultivation


Le cœur de Lin Xuanzhi fut soulevé par des vagues turbulentes, mais il garda un air calme, impassible et composé.

Il hocha la tête et fit :

« Je suis en effet ignorant : je n’ai jamais entendu parler de cette technique. »

Cependant, il était bien en peine de maîtriser son choc.

Pas très connu ? Si ça, ce n’était pas foutrement connu, alors il n’y avait aucune technique d’épée au monde qui soit connue !

« Grand Chagrin Éternel ! »

Dans sa mer de connaissances, une exclamation de surprise résonna. La Perle Spirituelle, qui avait dormi pendant un long moment, venait de se réveiller.


La Perle Spirituelle ne cacha pas sa stupeur.

« Grand Chagrin Éternel est une technique d’épée transmise de génération en génération dans le clan Wan, un des clans célestes des Neuf Royaumes. Comment pourrait-elle être pratiquée par quelqu’un de cette petite flaque de boue ? Se pourrait-il… que ce gamin appartienne à la famille Wan ? »

Lin Xuanzhi lui répondit mentalement :

« Il s’appelle Wan Yitong, il doit sûrement appartenir à la famille Wan. »

Ce n’était pas un nom de famille très rare dans les Neuf Royaumes, mais la famille la plus célèbre du nom de Wan était l’un des clans célestes.

Bien qu’elle n’était pas une famille de cultivateurs d’épée, elle pouvait produire au moins un ou deux génies de l’épée par génération. En se basant sur Grand Chagrin Éternel, ces personnes pouvaient facilement se faire une place parmi les rangs les plus élevés des cultivateurs d’épée. Mais comment Wan Yitong pouvait-il appartenir à la famille Wan des Neuf Royaumes ?


Si tel était le cas, Wan Yitong était-il au courant de sa propre identité ?

Sans ça, comment aurait-il pu obtenir Grand Chagrin Éternel ?

L’Honorable Lan Yue connaissait aussi clairement cette technique, alors quel était son rôle dans tout ça ?

En un instant, plusieurs questions s’élevèrent dans l’esprit de Lin Xuanzhi. Depuis qu’il avait rencontré Feng Jingyu, il avait l’impression que du jour au lendemain, de plus en plus de personnes autour de lui étaient liées d’une façon ou d’une autre aux Neuf Royaumes.

Yan Tianhen, qui était l’héritier de la dynastie Qianyuan des Neuf Royaumes ; Su Mo, qui avait autrefois voyagé là-bas et avait ramené Yan Tianhen sur les Cinq Continents ; Lin Zhan, qui avait disparu ; Feng Jingyu, qui était rené de ses cendres ; Lan Yue, dont les origines restaient mystérieuses…

Et voilà que se rajoutait Wan Yitong, qui était possiblement un membre de la famille Wan, un clan céleste.


Lin Xuanzhi aurait été bien en peine d’expliquer tout ça. Mystérieusement et inexorablement, il ne pouvait qu’en déduire qu’il possédait une relation avec les Neuf Royaumes aussi inextricable que si des milliers de fils les reliaient ensemble. Toutefois, il ne savait pas précisément quelle était cette relation.

Était-ce vraiment à cause de cette “Étoile de la Salvation” dont avaient parlée les prophètes ?

Mais même s’il était bel et bien cette étoile, quel était le rapport avec la présence d’autant de gens venant des Neuf Royaumes qui n’auraient jamais dû apparaître sur les Cinq Continents ?

Lin Xuanzhi eut l’impression que sa tête allait exploser.


« Tu pourrais déterminer l’identité de ces gens ?

– Comment tu veux que je fasse ça ? marmonna la Perle Spirituelle d’un ton irrité. Je ne les connais pas. Si je n’étais pas dans cet état, je pourrais au moins utiliser un cercle magique pour déterminer à quelle famille appartiennent leurs âmes.

– Alors peux-tu déterminer qui vient des Neuf Royaumes et qui vient des Cinq Continents ? »

Lin Xuanzhi recula pour une seconde option.

« Ce serait… aussi un peu compliqué, avoua la Perle Spirituelle. Il faudrait que ces gens emploient une technique qui ne peut que provenir des Neuf Royaumes, ou bien si je vois l’apparence de certaines bêtes démoniaques — dans ce monde, il y a bien des bêtes démoniaques qui n’existent que dans les Neuf Royaumes, comme ce phénix. »

Lin Xuanzhi soupira intérieurement.

Les indices s’arrêtaient de nouveau net.

Cependant, quand il leva les yeux vers son maître, il se dit que cet homme était de plus en plus mystérieux et imprévisible.

Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !

* * *


Le cours du matin d’aujourd’hui se termina bien plus tard que d’habitude. Lan Yue ordonna à Lin Xuanzhi d’enseigner la technique de base de l’épée depuis le début. Il montrerait seulement un mouvement par jour. Cette fois, les disciples du pic de l’Épée Pesante ne se plaignirent pas et étaient même désireux d’apprendre ces mouvements d’épée qu’ils avaient méprisés jusque là.

Après cette leçon, Lin Xuanzhi demanda :

« Y a-t’il un autre entraînement commun ensuite ? »

Zhan Fengting sourit.

« Chacun d’entre nous a son propre entraînement de prévu. Comme tu viens juste d’arriver, j’ignore ce que le maître a prévu pour personnaliser ton entraînement, alors tu as autant aller le lui demander. »

Lin Xuanzhi n’eut pas besoin d’aller à la rencontre de l’Honorable Lan Yue. Ce dernier s’était déjà approché et lui fit :

« Suis-moi. »


Une fois arrivé sur une terrasse naturelle au sommet d’une falaise escarpée, Lan Yue s’arrêta.

Lin Xuanzhi fronça un peu les sourcils, simplement parce que des vents violents, tristes et féroces tourbillonnaient au-dessus de cette zone plate. De temps en temps, quelques arbres qui poussaient sur la falaise étaient tranchés en deux par le vent comme un couteau et les fragments brisés se ruaient précipitamment vers la terrasse, assez puissants pour tuer.

Lin Xuanzhi vit de ses propres yeux un tronc aussi épais que son bras effleurer sa joue en sifflant. Avec un bam, il heurta un oiseau qui volait, le coupant en deux.

Il voulut alors utiliser son Qi spirituel pour se protéger, mais se rendit compte qu’il semblait y avoir des restrictions sur l’utilisation du Qi en cet endroit : il circulait très lentement et son corps, qui aurait dû être léger et leste, n’était plus qu’à un tiers de l’efficacité de ses mouvements en temps normal.

Quel genre d’endroit prodigieux était-ce ?


Lan Yue prit la parole :

« Concernant le Dao de l’épée, il n’y a rien que je ne puisse t’apprendre de plus, hormis te trouver des manuels secrets. »

Lin Xuanzhi ne se montra pas faussement modeste non plus, et ne confirma pas comme il n’infirma pas ces paroles.

L’Honorable Lan Yue était un prophète dans le fond. Même s’il avait quelques capacités dans l’art de l’épée, il ne pouvait sûrement pas rivaliser avec Lin Xuanzhi au bout du compte.

Il fallait savoir que lorsque le maître de la secte du Ciel Mystérieux avait pour la première fois qualifié Lin Xuanzhi de “numéro un de toutes les sectes honorables des Cinq Continents pour les cinq cents années passées et futures”, c’était après que le maître l’avait vu pratiquer les Cent huit mouvements de base.

Le talent était vraiment la chose la plus injuste au monde.

À l’âge de dix ans, Lin Xuanzhi était déjà devenu l’une des Quatre Épées du Ciel Mystérieux et il en était même le chef. Cela prouvait à quel point son talent pour l’épée était vraiment terrifiant.

Par conséquent, quand Lan Yue avait dit qu’il n’avait rien à apprendre à Lin Xuanzhi, ce n’était pas pour le flatter, mais c’était bel et bien la vérité.


L’homme poursuivit :

« Tu peux sentir ici que les vents sont violents, le Qi interne est bloqué et tes capacités physiques sont limitées. Il y a aussi certaines choses que tu ignores. Par exemple tous les jours, cet endroit est couvert de neige et de glace pendant un long moment, comme dans le Continent Nord. De même, pendant une certaine période quotidienne, une chaleur insupportable s’abat ici, comme le feu des Enfers. Ce que je veux, c’est que tu cultives ici. »

Lin Xuanzhi haussa les sourcils et s’enquit :

« Que dois-je cultiver ici ?

– Ce que tu veux, répondit Lan Yue en lui jetant un regard. Que ce soit l’art de l’épée ou bien l’Artisanat, tu dois pratiquer les deux ici. »

Un autre souffle de vent balaya son visage.

Cette fois, Lin Xuanzhi ne put esquiver à temps et le vent violent égratigna pour de bon sa joue.

Il songea que l’Honorable Lan Yue était un grand malade.

Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !

« Les conditions ici sont bien trop rudes, argua-t’il en fronçant un peu les sourcils. Je peux pratiquer l’épée ici mais en ce qui concerne l’Artisanat, il me faut un environnement calme. »

Lan Yue se contenta de répondre :

« C’est parce que tu n’es pas encore assez fort. »

Lin Xuanzhi : « … »

Même durant les mille années de sa vie précédente, il n’avait jamais eu une seule fois à forger un outil magique dans un tel environnement.

Le Plateau Spirituel était un endroit naturellement convenable pour l’Artisanat. Non seulement il contenait des pierres forgées, mais aussi un abondant Qi spirituel. Plus important encore, il y avait une âme extrêmement attentive pour le conseiller et le guider.

Même si Lin Xuanzhi passait des années à forger un seul outil magique, personne ne venait l’importuner.


N’importe quel Artisan savait que plus l’environnement était calme et sûr, plus il était facile de forger un outil magique incomparable.

Lan Yue ne devait pas en avoir conscience.

Lin Xuanzhi fit donc :

« Il n’y a aucune garantie de sécurité ici…

– C’est justement ce que je cherche, que tu n’aies aucune garantie de sécurité, l’interrompit Lan Yue d’un ton neutre. Les forces les plus inébranlables et terrifiantes au monde sont les forces de la nature. Le Qi spirituel ici est agité et chaotique, le vent ne cesse presque jamais de souffler, le temps est changeant et il y a bien des dangers mortels imprévisibles. On peut dire que cet endroit est un petit champ de bataille sans ennemis, et pourtant avec des ennemis de toutes parts. À partir d’aujourd’hui, je veux que tu restes ici au moins huit shichen par jour. »

Lin Xuanzhi : « … »


Lan Yue croyait qu’il était un dieu ou quoi ?

Même s’il était très talentueux, il n’était qu’un cultivateur au troisième rang de la Fondation.

« Durant les quelques autres shichen, tu pourras vaquer à tes propres affaires. Si tu as des choses à faire en dehors de la montagne, tu n’auras qu’à prévenir Fengting, inutile d’en référer à moi. Tu viens à peine de commencer, alors j’ai naturellement des attentes plus strictes pour toi. Tu n’as pas à te comparer à tes autres grands frères martiaux et à ta grande sœur martiale : ils ont aussi reçu un entraînement similaire, mais ils ont passé cette période et ont trouvé leur propre méthode de cultivation. »

Il semblait que Lan Yue avait réponse à tout. Il regarda Lin Xuanzhi et ajouta :

« Quant à toi, tu as encore besoin de t’endurcir. »


Le temps que Lan Yue débite tout son discours, Lin Xuanzhi avait réussi à éviter trois attaques des arbres et rochers voisins.

Cependant à sa grande surprise, les gravats et les branches semblaient dotés d’yeux. Ils dépassèrent tous l’Honorable Lan Yue, cependant aucun ne le toucha — alors même que l’autre homme restait immobile.

Lin Xuanzhi sonda les environs un moment, puis s’écria de stupeur :

« Maître, il y a en fait un cyclone tout autour de votre corps ?

– C’est un Qi d’épée, » répondit l’autre homme.

Lin Xuanzhi en resta abasourdi un moment !


Lan Yue fit d’un ton plat :

« Tu croyais que le Qi d’épée ne pouvait se manifester que par le biais d’une épée, n’est-ce pas ? Mon épée est dissimulée dans ma manche, mais je peux utiliser tout mon corps comme une épée. De la sorte, le Qi d’épée entoure tout mon corps, tuant ou repoussant tout ceux qui s’approchent de moi. Bien que ces arbres ne sont pas encore devenus des esprits conscients, cela fait des années qu’ils poussent sur les falaises du pic de l’Épée Pesante qui est riche en Qi spirituel. Ils peuvent plus ou moins juger d’une situation. Ils savent que je ne suis pas quelqu’un de facile à provoquer, alors ils n’osent pas s’approcher de moi. »

À peine eut-il fini de parler que quelques feuilles se ruèrent en direction de Lin Xuanzhi.

Il dégaina Lianlian et fendit l’air deux ou trois fois de son épée, coupant les feuilles en morceaux.

Bon sang, cela voulait dire qu’ils le trouvaient facile à martyriser ?

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Sur cette falaise et sous ce vent violent, sans parler d’une branche, même une feuille souple pouvait trancher la gorge et devenir une arme acérée.

Lin Xuanzhi ressentit une certaine amertume dans la bouche. C’était effectivement bien de pratiquer l’épée, mais l’Artisanat était bien plus important à ses yeux.

S’il devait surveiller constamment ces ennemis imprévisibles pendant qu’il forgerait un outil sous peine de se faire tuer, ce serait bien trop pénible. En plus, c’était irréalisable. On ne pouvait plus appeler ça faire deux choses en même temps, c’était carrément du multi-tâches. C’était totalement différent et à l’opposé de ce qu’enseignait le Dao : “l’esprit concentré sur une seule chose à la fois”.


Malheureusement, Lan Yue n’avait guère l’intention de discuter plus longtemps sur ce sujet. Après ces quelques mots d’explication, il s’envola gracieusement.

Mais avant de partir, il mentionna spécifiquement :

« Je n’exige pas de toi que tu pratiques précisément huit shichen par jour, mais tu devras t’arranger pour compenser ce temps quotidien. Le jour où tu pourras forger un outil magique ici sera le jour où ton entraînement sur la Falaise des Vents Sévères s’achèvera. »

Cette terrasse n’avait une surface que de quelques cun carrés. Lin Xuanzhi estima que cela ne lui permettrait que de pratiquer les Cent huit mouvements de base.


Il s’approcha du bord de la falaise et regarda en bas. Il referma les yeux et recula bien vite.

Non seulement l’abîme semblait sans fin, mais il était rempli d’arbres et de rochers spiralant. On pouvait même voir des troncs si gros qu’il faudrait dix personnes pour en encercler le tour.

C’était vraiment… vraiment —

« Dis, tu crois qu’il fait ça exprès pour me punir ? demanda-t’il.

– Ça m’en a tout l’air, répondit la Perle Spirituelle d’un ton de joie mauvaise. Sale petit enfoiré, tu te comportes toujours comme “ce maître est le meilleur au monde” et les péteux comme toi sont en général hautains. Tu as rencontré un os là, pas vrai ? Laisse-moi te dire, tu es vraiment tombé sur un bon maître. Il sait refroidir ton ardeur. »


Un peu déprimé, Lin Xuanzhi fendit en deux une branche qui se précipitait sur son visage.

« Je ne suis pas si mauvais que ça, pas vrai ?

– Qu’est-ce que tu entends par ‘pas si mauvais que ça’ ? répliqua froidement la Perle Spirituelle. Que ce soit sur le Dao de l’Artisanat ou de l’épée, tu rencontres rarement des adversaires de valeur et tu réussis facilement tout ce que tu entreprends, comme si cela n’avait absolument rien de compliqué. Je ne peux pas juger de ton parcours à l’épée — tes fondations étaient déjà abolies quand je me suis réveillé — mais en terme d’Artisanat, tu n’as pratiquement rencontré aucun obstacle, comme si tu étais un Artisan-né capable de tout réussir. »

Lin Xuanzhi écouta les paroles de la Perle Spirituelle tout en déchiquetant des tas de graviers qui tournoyaient frénétiquement autour de lui.

« Mais tu dois prendre conscience que tu as toujours forgé des outils magiques dans un environnement relativement sûr. Cependant, aucun des outils magique exceptionnel n’a été forgé dans ce genre d’environnement.

– Que veux-tu dire ? » s’étonna Lin Xuanzhi.


Note de Karura : Lan Yue est vraiment sadique !







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