Chapitre 366 : Une atrocité inouïe

Cela fit rire le jeune homme.

« C’est vrai qu’il y en a beaucoup. Du coup, je songeais à les enlever de là pour les vendre. »

Yan Tianhen lâcha un ah, puis fit :

« Alors je vais les mettre dans mon sac de stockage pour les sortir d’ici. Je descendrai de la montagne aujourd’hui pour les vendre. Je ne peux pas supporter d’en voir autant. »

Effectivement, il avait la chair-de-poule rien qu’en voyant ces bons gros vers blancs s’enfouir et remonter à la surface dans la terre noire.

Lin Xuanzhi répondit :

« Entendu. »

Alors que son projet initial était de récolter des plantes, Yan Tianhen estima le nombre de ces vers Dévore Herbes et décida de les récupérer d’abord.

Il y avait bien trop de ces vers, cela dépassait la capacité du champ. En plus, ils ne cessaient de se reproduire, alors leur nombre augmentait sans cesse. Le champ spirituel de cet espace ne pourrait pas les nourrir tous.

Ces vers ne se nourrissaient que de mauvaises herbes, sauf qu’il n’y en avait plus une seule en vue actuellement. Qui sait si une mouche n’allait les pas les piquer un jour et qu’ils se mettraient à toucher aux plantes spirituelles ?

Cette idée brisa le cœur de Yan Tianhen à l’avance, alors il s’attela sans tarder à la capture des vers Dévore Herbes.

Peu de temps après, il avait le sac rempli de vers. Voyant qu’à présent, il n’y avait plus que six vers par mu dans le champ, il quitta l’espace avec satisfaction.

Ce fut ensuite au tour de Feng Jingyu et de Ling Chigu de revenir de leur chasse.

Durant son séjour sur le pic de chasse, le cadavre avait pourchassé bien des monstres et bêtes démoniaques pour absorber leur cultivation restante ainsi que le Qi Yin de leur dépouille. Par conséquent, son Qi Yin était plus lourd mais en même temps, son niveau de cultivation avait considérablement augmenté.

Le plus important, c’était que ses membres qui manquaient de coordination jusque là étaient à présent complètement flexibles. Hormis le fait qu’il ne pouvait pas parler et ses yeux complètement noirs, il aurait pu passer pour une personne ordinaire.

Yan Tianhen fut enchanté de voir ça.

Feng Jingyu donna à Lin Xuanzhi plusieurs petites bêtes démoniaques ainsi que leur noyau interne. Il fit d’un ton dégoûté :

« J’en ai vraiment marre de ces montagnes. Il n’y a que des bêtes démoniaques et monstres de bas niveau à chasser. Leurs noyaux internes sont si minuscules que ça ne pourrait même pas se coincer entre les dents. Ça ne m’apporterait rien de les ingérer, alors je te laisse en faire ce que tu veux. »

Lin Xuanzhi les accepta volontiers. Ces noyaux internes pouvaient servir à forger des outils magiques et on pouvait aussi absorber leur puissance. Bien que Feng Jingyu s’en moquait bien, ils étaient en fait très profitables pour un cultivateur humain.

Toutes les bêtes démoniaques n’arrivaient pas à former un noyau interne.

Yan Tianhen médita là-dessus :

« On dirait bien que si on veut progresser, il faut aller dans un endroit spécial pour s’entraîner.

– En effet, approuva son grand frère. L’endroit où une secte choisit de s’établir est toujours sûr. Même s’il y a des bêtes démoniaques, elles ne sont pas trop puissantes.

– Voilà bien la différence entre les Neuf Royaumes et les Cinq Continents ! fit Feng Jingyu d’un ton très fier. Si vous étiez dans les Neuf Royaumes, des lapins comme vous élevés dans un endroit sûr seraient déjà morts des milliers de fois. Il y a beaucoup de sectes dans les Neuf Royaumes et elles sont presque toutes situées dans d’anciennes ruines, des champs de bataille ou des endroits à la bonne fortune. Beaucoup de ces lieux ne sont pas sûrs du tout. En comparaison, les sectes des Cinq Continents font tout le contraire ! »

Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !

Lin Xuanzhi s’y connaissait aussi au sujet des Neuf Continents. En entendant ça, il ne put que jeter un regard dubitatif au phénix.

« Les disciples des Neuf Royaumes ne sont pas très puissants au départ. En choisissant une telle position, la secte ne s’inquiète pas qu’il arrive quelque chose à ses disciples ? »

Feng Jingyu répondit d’un ton dédaigneux :

« S’il doit arriver un accident, cela arrivera. Une secte n’est pas une garderie. En plus, il y a tellement de cultivateurs dans les Neuf Royaume. Pour un qui meurt, il y en aura toujours un pour le remplacer. Les sectes ne craignent donc pas de manquer de disciples. »

Lin Xuanzhi : « … »

Yan Tianhen sentit la chair-de-poule l’envahir de nouveau.

Les Neuf Royaumes semblaient être un lieu vraiment atroce, ah.

« La vie humaine ne vaut vraiment rien à leurs yeux, » ne put-il s’empêcher de soupirer.

Cela fit rire le phénix.

« Il y a tout de même des gens qui comptent plus que d’autres, comme toi. Si tu arrivais dans les Neuf Royaumes là, tout de suite, tu t’apercevrais que ta tête est en première place de la liste des primes les plus chères et que ça dure depuis des années. On peut dire que peu importe le temps qui passe, ton classement restera bien loin et transcendant, sauf si un être maléfique apparaît pour détruire le monde. »

Yan Tianhen : « … »

Devait-il se sentir honoré ?

Lin Xuanzhi jeta un regard mécontent au volatile.

« Pourquoi tu fais ainsi peur à Ah Hen ? Même s’il allait maintenant dans les Neuf Royaumes, personne ne saurait qui il est.

– Pas sûr, argua Feng Jingyu. Le visage d’Ah Hen est plutôt particulier. Si un connaisseur y jette un coup d’œil, il se rendra vite compte qu’il a un sceau de formation dans son corps qui est à l’opposé de ses attributs. En plus, il a également pris des pilules auxiliaires et le niveau de celui qui l’a scellé est extrêmement élevé. Il ne faudra pas longtemps pour que cela attire l’attention et ensuite, son identité sera rapidement découverte.

– Tu n’as pas tort. »

Lin Xuanzhi fronça les sourcils et fit d’un ton songeur :

« On dirait qu’il va vite falloir régler le problème du sceau et des toxines dans le corps d’Ah Hen. »

Il avait déjà récupéré le sang de cœur d’une personne avec un corps de pur Qi Yang. S’il trouvait encore plusieurs matériaux d’attribut Yang, il pourrait remplacer le sceau et les pilules afin de stabiliser le Qi Yin bien trop vigoureux dans le corps de son petit frère.

Les pilules ne posaient aucun problème. C’était avec le sceau de formation que Lin Xuanzhi avait du mal.

« Le seul à pouvoir retirer une clochette, c’est celui qui l’a attachée, fit Feng Jingyu d’un ton profond. Même si tu essaies, tu n’y arriveras pas totalement. Le mieux à faire, c’est d’attendre que Ah Hen aille dans les Neuf Royaumes pour retrouver son papa, dont on ignore s’il est encore en vie ou pas, puis son malchanceux de père. Ensemble, ces deux-là pourront s’occuper du sceau dans son corps. »

Yan Tianhen fit claquer sa langue de surprise :

« On a besoin des deux pour défaire le sceau ? »

Feng Jingyu hocha la tête.

« Tu crois vraiment que You Ming serait arrivé à te sceller seul aussi parfaitement, toi, le fils d’un Démon Céleste qui charrie du Qi Yin depuis la naissance ? Ce n’est pas qu’il n’en serait pas capable, mais ses propres attributs sont également Yin. Cela n’aurait fait qu’empirer les choses s’il t’avait scellé. À l’époque, il m’a donc demandé de trouver quelqu’un pour l’aider avec le sceau, insistant sur le fait que cette personne devait être forte et savoir garder la bouche fermée. Après avoir bien réfléchi, j’ai choisi d’aller demander à Yan Zhonghua. C’est juste que les deux-là étaient en pleine querelle féroce à l’époque. Si Yan Zhonghua s’était montré en se pavanant devant You Ming, ce dernier m’aurait frappé à mort. Alors Yan Zhonghua s’était déguisé. »

Yan Tianhen ne savait vraiment plus quoi dire pour se plaindre de ces deux hommes. Il avait l’impression qu’il fallait toujours qu’ils compliquent tout.

Toutefois, il avait à présent envie d’écouter des histoires sur ces deux-là. Après tout, il avait besoin de tirer des leçons de leurs erreurs afin que son grand frère et lui évitent absolument de suivre leurs traces.

Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !

Lin Xuanzhi s’enquit :

« Yan Zhonghua n’en a pas profité pour s’emparer de Ah Hen ? »

D’après ce qu’on lui avait dit, c’était justement à cause de l’ordre de tuer émis par Yan Zhonghua que You Ming avait été obligé de s’enfuir avec son fils. Si Yan Zhonghua avait retrouvé l’enfant, comment avait-il pu le laisser partir si facilement ?

Le phénix soupira.

« Ça se voit que tu n’as jamais eu d’enfant. Quel père pourrait tuer son fils sans sourciller ? Je ne sais pas pourquoi cet ordre de tuer a été lancé au départ, mais Yan Zhonghua n’est pas cruel et impitoyable au point de tuer son propre enfant. Il a scellé Ah Hen, puis il est parti sans rien dire. »

Yan Tianhen demanda alors :

« Quel genre de personne c’est ? »

Feng Jingyu garda le silence un bon moment avant de répondre :

« Yan Zhonghua, ah, comment dire ? Ce n’est pas facile.

– Comment ça, ce n’est pas facile ? » insista l’adolescent avec curiosité.

Feng Jingyu toussota légèrement.

« Bien qu’il soit un peu vieux jeu et conservateur dans sa façon de faire, il est assurément un beau jeune seigneur du monde mortel, comparable à du jade : bon cœur, gentil, honnête, un gentilhomme — bon sang, toutes les qualités auxquelles tu peux penser s’appliquent à lui ! »

Cela laissa Yan Tianhen stupéfait :

« … Ah ? »

Lin Xuanzhi avait aussi un peu de mal à y croire.

Maintenant qu’il y repensait, Feng Jingyu trouvait ça incompréhensible.

« Un homme si parfait, il y avait une foule de gens pour l’aimer. J’ai beau être un ami de You Ming, j’ai l’impression que Yan Zhonghua a énormément perdu en l’épousant, se lamenta le phénix. Yan Zhonghua aurait dû mener une vie brillante et sans souci, épouser une princesse des Neuf Royaumes qui lui convenait parfaitement, avoir un fils normal et devenir l’Empereur Pourpre qui règne sur la Capitale Céleste. Mais il a fallu qu’il tombe sous le charme de You Ming, ce gros démon qui adore semer le chaos autour de lui. Regardez-le maintenant : il a perdu son trône, sa femme s’est enfuie et son fils a été confié à un autre. Il est devenu la risée de tous les Neuf Royaumes. N’est-ce pas misérable ?! »

Yan Tianhen se sentit un peu malheureux en entendant ça. Il renchérit :

« Dit comme ça, c’est vraiment très misérable, ah. »

Non seulement c’était misérable, mais on pouvait même dire que c’était d’une atrocité inouïe.

Feng Jingyu hocha la tête et fit d’un ton de compassion :

« Parfois, je ne peux m’empêcher d’éprouver de la tristesse pour Yan Zhonghua. C’est quelqu’un de tellement bien, mais il est aveugle comme c’est pas permis. Il a beau s’être fait rouler plusieurs fois dans la farine par You Ming, il n’a toujours pas retenu la leçon. »

Yan Tianhen : « … »

Lin Xuanzhi : « … »

Bon sang, c’était quoi ce “rouler plusieurs fois dans la farine” ?

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Yan Tianhen songea subitement à quelque chose et demanda :

« Quand You Ming était dans les Neuf Royaumes, il portait ce nom-là ?

– Oh que oui, acquiesça le phénix. Son maître avait beau dire que ce nom n’était pas bon signe Youming signifie sombre ou Enfers. (1), il a toujours refusé d’en changer.

– Et comment s’appelait son grand frère martial ? continua d’interroger l’adolescent.

– Son grand frère martial s’appelait — »

Feng Jingyu se tut soudain. Méfiant, il plissa les yeux pour regarder Yan Tianhen et fit :

« Comment tu sais qu’il a un grand frère martial ? »

Yan Tianhen : « … »

Il ne pouvait pas dire que le déguisement de l’Honorable Huai Yu avait été percé à jour, pas vrai ?

Il réagit donc rapidement :

« C’est toi qui me l’as dit une fois. »

Cela amplifia les soupçons de l’oiseau.

« Moi, j’ai dit ça ? Pourquoi est-ce que je ne m’en souviens pas.

– C’est peut-être oncle Mo qui l’a dit, » intervint Lin Xuanzhi.

Feng Jingyu se dit qu’il savait bien qu’il n’avait pas la gueule assez grande pour lâcher ce gros secret. Il roula des yeux et jura :

« Pourquoi ce vieux renard va raconter ça à d’autres personnes ? »

En son for intérieur, un Yan Tianhen gêné fit des excuses à Su Mo.

Ce n’est pas qu’il voulait rejeter la faute sur Su Mo, mais il craignait que si Feng Jingyu savait que Huai Yu était en fait le Vénérable Démon You Ming, il serait si excité qu’il révélerait accidentellement à cet homme que Yan Tianhen était au courant de sa véritable identité.

Yan Tianhen ne voulait pas que sa relation avec cet homme devienne autre que la relation maître-disciple, bien que ça faisait un peu bizarre à dire.

Feng Jingyu montra clairement qu’il n’avait plus aucune envie de parler de ces gens des Neuf Royaumes, alors il se contenta de dire encore un peu de mal de You Ming devant Yan Tianhen, puis il en resta là.

Huai Yu, qui était en train de grignoter un fruit dans la forêt, éternua plusieurs fois d’affilée. Il ne put s’empêcher de se frotter le menton et ses yeux vacillèrent.

« Bon sang, qui ose dire du mal de ce Vénérable dans son dos sans craindre la mort ? »

Naturellement, Yan Tianhen et Lin Xuanzhi revinrent les mains vides.

Cependant, Huai Yu n’avait pas eu trop d’espoir en premier lieu. Comme l’avaient pensé Lin Xuanzhi et les autres, il n’y avait rien de surprenant à trouver un tel pêcher par hasard. Mais s’ils n’arrêtaient pas d’en trouver l’un après l’autre, cela voulait dire qu’il y avait un gros problème.

Notes du chapitre :
(1) Youming signifie sombre ou Enfers.

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