Chapitre 374 : Enrager à mort
Lin Xuanzhi fit d’un ton neutre :
« Alors entrons vite. »
Fu Zisang et Liu Zhaoyue les conduisirent de l’autre côté des doubles portes métalliques.
Après avoir parcouru une autre rue très longue et tourné plusieurs fois, la vue se dégagea subitement et ils purent voir un bâtiment imposant et majestueux.
« Jeune maître, Ah Hen ! »
Une voix familière leur parvint d’en haut. Ils virent alors Qing Zhu arriver sur des lianes et sauter juste devant eux avec excitation.
Yan Tianhen était aussi très ému. Il se précipita pour serrer l’homme dans ses bras et fit :
« Frère Zhuzi, je te revois enfin. Tu as tellement manqué à Ah Hen, ah ! »
Qing Zhu lui caressa la tête avec un sourire.
« Ah Hen m’a manqué aussi. »
Yan Tianhen l’examina ensuite de la tête aux pieds et fit d’un ton nerveux :
« Frère Zhuzi, ce Liu Mengchen, il ne t’a rien fait de mal, hein ? »
Quand Qing Zhu entendit ce nom, son sourire se ternit un peu. Il répondit :
« Il n’en est pas encore capable. »
Yan Tianhen poussa un soupir de soulagement. Puis il fronça les sourcils et demanda :
« Alors pourquoi il te retient prisonnier ici ? »
Qing Zhu jeta un regard glacial à Fu Zisang, qui se tenait sur le côté avec un sourire embarrassé. Il lui fit :
« Comment pourrais-je savoir ce qu’un type comme lui peut penser ? Fu Zisang, va donc dire à Liu Mengchen que s’il ose faire le moindre mal à ma famille, je n’en aurai jamais fini avec lui ! »
En son for intérieur, Fu Zisang se dit : Même s’il ne fait aucun mal à votre famille, comment pourriez-vous en avoir fini avec lui ?
Bien entendu, il ne pouvait pas exprimer ses plaintes à voix haute, alors il gardait ça au fond de lui. Sinon, si Qing Zhu devenait vraiment l’épouse du maître un jour, il pourrait se rappeler de cette rancœur et glisser quelques mots au maître. Dans ce cas, Fu Zisang ne pourrait clairement pas en assumer les conséquences.
Il fit alors :
« Madame, soyez tranquille. Le maître n’est pas du genre à créer des ennuis à quelqu’un sans raison. Qui plus est, il s’agit de votre famille et de vos amis. Le maître était impatient de les recevoir, comment pourrait-il leur faire du mal ? »
Qing Zhu s’écria d’un ton dégoûté :
« Qui t’a dit de t’adresser à moi avec ce titre ?! »
Liu Zhaoyue sursauta et fit d’un ton perdu :
« Madame ? »
Qing Zhu et Fu Zisang se tournèrent vers lui en même temps.
Tous les autres regardèrent Qing Zhu.
Liu Zhaoyue, quant à lui, contemplait bêtement Fu Zisang.
Ce dernier sentit une migraine poindre.
« Jeune maître, je t’expliquerai tout plus tard.
– Oh. »
Liu Zhaoyue était toujours aussi perdu, mais il se tourna consciencieusement vers Qing Zhu pour le saluer :
« Belle-sœur. »
Qing Zhu : « … »
Il rétrécit les yeux et fixa le visage de Liu Zhaoyue pendant une minute. Puis sans un mot, il fit claquer sa liane en direction de l’adolescent.
Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !
Liu Zhaoyue fut pris par surprise par cette attaque. En plus, c’était une attaque d’un cultivateur de Niveau Mystérieux, alors c’était naturellement impossible pour lui de l’éviter. Cependant, au moment où la liane allait le frapper, une dague bleue entourée d’éclairs fila droit devant son bras pour entrer en collision avec la liane. Elle parvint à la repousser.
Avec un gros crac, la liane creusa un fossé d’un zhang de large sur les pavés aux pieds de l’adolescent. Les pavés furent réduits en morceaux et des gravats filèrent dans tous les sens. Liu Zhaoyue eut beau courir vite, il se fit frapper par plusieurs cailloux. Il se protégea la tête avec les bras et inspira brusquement en faisant une grimace.
Les autres furent inévitablement touchés plus ou moins, mais vu qu’ils se tenaient plus loin et avaient pu s’enfuir plus vite, ils ne furent pas dans un état aussi misérable que l’adolescent.
« Si tu es fâché, tu n’as qu’à te défouler sur moi. Pourquoi faut-il que tu t’en prennes à mon petit frère ? »
Un homme à l’apparence et au tempérament exceptionnels s’approcha soudain de loin. Il atterrit devant Qing Zhu et au moment où ce dernier allait de nouveau manier son fouet de liane, l’homme saisit le poignet qui tenait le fouet.
Qing Zhu voulut dégager son poignet, mais se rendit compte que la prise de l’autre homme était trop forte. Il était incapable de se libérer.
« Lâche-moi ! » cria-t’il d’un ton glacial.
Liu Mengchen ne changea pas d’expression.
« Je ne te lâcherai pas.
– Tu vas me lâcher, oui ou non ?!
– J’ai dit que je ne te lâcherai pas, alors je ne te lâcherai pas. »
Qing Zhu lui marcha alors rudement sur le pied.
Lin Xuanzhi : « … »
Yan Tianhen : « … »
Une empreinte de semelle apparut subitement sur la botte immaculée de Liu Mengchen.
Tout en frottant l’endroit douloureux de son bras, Liu Zhaoyue s’approcha en grimaçant.
« Grand frère, depuis quand notre résidence a autant de poussière par terre ? »
Qing Zhu jeta un coup d’œil à l’adolescent et répondit :
« C’est mon œuvre !
– Zhu’Er adore marcher sur mes pieds, répondit Liu Mengchen d’un ton joyeux. Il aime aussi laisser des empreintes de pas un peu partout afin de déclarer sa souveraineté.
– Arrête de te faire des fausses idées ! s’écria Qing Zhu d’un ton furieux. Et qui t’a permis de m’appeler comme ça ?! »
Étonnamment, Liu Mengchen eut un grand sourire.
« Qing’Er, ça ressemble un peu trop à ‘amant secret’ Amant secret se prononce qingr en chinois. (1), mais si Zhu’Er préfère ça…
– Je ne préfère rien du tout ! » déclara Qing Zhu d’un ton haineux.
Il écrasa de nouveau le pied de Liu Mengchen. Ce dernier ne chercha même pas à esquiver, prenant un air de martyre.
Liu Zhaoyue n’en revint pas. Devant Qing Zhu, il fit à son grand frère :
« Grand frère, ton cœur s’est enfin ouvert à l’amour mais en fait, tu aimes le genre féroce ! Je comprends à présent pourquoi tu n’avais jamais accordé le moindre regard aux gens doux et vertueux que tu as rencontrés avant. »
Qing Zhu le fixa d’un air furieux.
« Répète un peu pour voir ! »
Liu Zhaoyue recula d’un bond et se couvrit la bouche.
« Regardez, j’ai vu juste ! Ma belle-sœur est plutôt féroce. »
Qing Zhu répliqua d’un ton féroce :
« Ne m’appelle pas ‘belle-sœur’. Qui est ta belle-sœur ?! »
De son côté, Liu Mengchen adressa un regard approbateur à l’adolescent.
« Même si je suis nettement plus âgé que lui, je reste son grand frère. Alors c’est normal qu’il t’appelle ‘belle-sœur’ et non ‘mère’. »
Qing Zhu : « … »
Il allait vraiment finir par enrager à mort à cause de ces deux personnes.
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Lin Xuanzhi ne put en supporter davantage. Il s’avança et fit :
« Maître Liu, tu pourrais d’abord le relâcher ? »
Les yeux de l’homme restèrent un moment fixés sur le visage de Lin Xuanzhi, avant de lâcher sa prise sur le poignet de Qing Zhu.
Ce dernier écrasa de nouveau le pied de Liu Mengchen, puis alla se poster derrière Lin Xuanzhi afin de bien signaler où il se tenait.
Sans rien laisser paraître de ses émotions, le regard de Liu Mengchen balaya le corps de Qing Zhu.
« Soyez tous les bienvenus dans la résidence Liu. J’ai invité Zhu’Er à demeurer ici, mais je ne vous ai pas prévenus à l’avance. Toutes mes excuses.
– Tu appelles ça une invitation ?! explosa Qing Zhu.
– Bien sûr ! La famille Liu a toujours traité les gens avec la plus grande courtoisie. »
Qing Zhu : « … »
Liu Zhaoyue : « … »
Ce qu’il avait toujours admiré chez son grand frère, c’était sa capacité à mentir comme il respirait, sans même cligner des yeux.
Lin Xuanzhi et Liu Mengchen s’affrontèrent du regard encore un instant, mais rien de plus ne fut dit à ce sujet. Lin Xuanzhi fit plutôt :
« Cela fait des jours que frère Zhuzi et moi ne nous sommes pas vus et il y a certaines choses dont j’aimerais lui parler en privé. Je pense que maître Liu et le jeune maître ne se sont pas vus non plus depuis longtemps et ont beaucoup de choses à se dire. »
C’était une manière polie de demander à Liu Mengchen et Liu Zhaoyue de les laisser seuls.
Une fois encore, Liu Mengchen se montra tolérant. Il regarda Qing Zhu et fit :
« J’ai déjà fait préparer les chambres où vous allez rester. Zhu’Er va vous y conduire. Ah Yue et moi avons des choses à nous dire. Nous nous reverrons pour le dîner. »
Qing Zhu ne demandait pas mieux de partir, alors il entraîna Lin Xuanzhi et Yan Tianhen.
Comme les autres chambres n’étaient pas trop loin de celle de Lin Xuanzhi, le reste du groupe les suivit.
Dès que Liu Mengchen ne fut plus en vue, Yan Tianhen fit claquer sa langue et commenta :
« Le maître de la famille Liu est vraiment bizarre, ah.
– C’est bien vrai, » approuva Lin Xuanzhi.
Duan Yuyang intervint :
« Ce Liu Mengchen était en train de martyriser frère Zhuzi tout à l’heure, alors pourquoi tu n’as rien dit pour l’aider ? Si ça ne va pas, on a autant partir d’ici tout de suite, ah. »
Lin Xuanzhi secoua la tête.
« Ça ne servirait à rien. Tu n’as pas remarqué que Liu Mengchen ne manque vraiment pas de culot et ignore tout de la gêne ? Si j’essayais de raisonner avec lui ou de demander des explications, n’irait-il pas faire exprès de mal comprendre ou de changer de sujet pour éviter les problèmes ? »
Duan Yuyang : « … »
Yuan Tianwen approuva :
« C’est en effet compliqué. »
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Yan Tianhen regarda Qing Zhu d’un air mitigé, puis fit :
« Frère Zhuzi, je n’aurais jamais pensé que tu aimais ce genre de personne. »
Qing Zhu devint agacé.
« Il n’était pas comme ça avant ! En plus, j’étais trop naïf et ignorant à l’époque, alors je l’aimais aveuglément.
– Et qu’en est-il à présent ? » s’enquit Lin Xuanzhi.
L’homme répondit de manière catégorique et sans la moindre hésitation :
« Dans ses rêves !
– Mais pourquoi ai-je l’impression qu’il n’a pas du tout l’intention de te laisser partir, ah ? s’étonna Yan Tianhen en fronçant les sourcils.
– Dans tous les cas, je vais l’ignorer et le laisser s’agiter tout seul. Au bout d’un moment, il finira bien par se lasser et renoncer de lui-même. »
Sauf que Lin Xuanzhi songea : Ça ne risque pas d’arriver. Liu Mengchen n’est clairement pas du genre à renoncer comme ça.
Pendant qu’ils parlaient, ils arrivèrent dans la cour annexe que la famille Liu leur avait réservée.
Chacun disposait de son pavillon privé et chaque pavillon ne comptait pas moins de huit serviteurs. On se sentait comme dans le palais d’un empereur mortel, sauf que cet endroit était empreint d’une atmosphère immortelle et d’une majesté encore plus extraordinaire que dans le monde mortel. Que ce soient les matériaux pour les bâtiments, les fleurs, les plantes, les insectes et les oiseaux, tous étaient des trésors impossibles à voir dans le monde mortel.
Lin Xuanzhi entra dans sa chambre et referma la porte. Il regarda tout autour et demanda :
« Frère Zhuzhi, où est-ce que tu loges ? »
Une trace de dégoût apparut furtivement sur le visage de l’autre homme.
« Pas ici, c’est réservé aux invités de marque. Je loge juste à côté de Liu Mengchen. »
En cet instant, il n’y avait que Lin Xuanzhi, Yan Tianhen et Qing Zhu dans la pièce. Même les deux petits tigreaux blancs avaient été emmenés ailleurs par les serviteurs pour se faire nourrir. Quant à Feng Jingyu, il avait disparu sans laisser de trace dès leur arrivée dans la cité de Fenghui.
Sans aucun étranger autour, Lin Xuanzhi se sentit plus rassuré et il demanda directement :
« Frère Zhuzi, que se passe-t’il vraiment entre Liu Mengchen et toi ? »
Ce dernier inspira profondément avant de répondre :
« Je ne sais pas non plus pourquoi c’est devenu comme ça. Je suis clairement venu le voir pour me venger, mais qui aurait pu savoir qu’il serait complètement différent de celui qui avait voulu me retrouver désespérément il y avait plusieurs années ? Non seulement il évite de parler du passé avec moi, mais il cherche même à recoller les morceaux entre nous ! Je ne comprends vraiment pas ce qui lui est arrivé. Je soupçonne qu’il a dû y avoir un accident pendant sa retraite spirituelle. »
Yan Tianhen se tapota le menton.
« Frère Zhuzhi, vous n’aviez pas rompu clairement à l’époque ?
– J’ai failli le tuer, répondit Qing Zhu en hochant la tête, alors ça doit bien compter comme une rupture claire et nette, non ? »
Yan Tianhen : « … »
Effectivement, c’était assez clair, mais pourquoi avait-il l’impression que ce n’était pas le cas, ah ?
De son côté, Lin Xuanzhi fit en se basant sur son expérience personnelle :
« Frère Zhuzi, cet homme que tu as failli tuer te poursuit désormais sans relâche et te traite ainsi. Je pense que c’est parce qu’il t’a fait du mal à l’époque, ce qui t’a poussé à l’attaquer brutalement, et qu’il se sent à présent coupable. L’autre possibilité, c’est qu’il cherche encore à se venger de toi. De ce que j’ai pu voir de maître Liu, les deux sont possibles. »
Qing Zhu garda le silence un moment, puis agita la main.
« Je n’ai plus envie de parler du passé et je me moque bien de ce que Liu Mengchen a en tête. Puisqu’il insiste pour que je reste avec lui et qu’il a juré de ne plus toucher à tes commerces, alors je vais le laisser faire tout ce qu’il veut. »
Lin Xuanzhi fronça les sourcils et objecta aussitôt :
« Si jamais il te force… »
Notes du chapitre :
(1) Amant secret se prononce qingr en chinois.
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