Chapitre 45 : Allons tous ensemble au Tibet !
Quatre jours plus tard, devant les bureaux de l’Unité 547 de la Sécurité de l’État.
Zhang Shun gara sa Ferrari devant l’entrée et sortit de la voiture, portant des lunettes de soleil, une tenue décontractée et des sneakers. Il montra son laisser-passer sous les yeux vigilants de deux gardes armés en service, puis entra dans le bâtiment.
L’instant d’après, il entendit un bruit assourdissant de collision derrière lui. Il se retourna vivement et vit que le devant de sa Ferrari était profondément encastré dans un poteau électrique tandis que l’arrière était coincé dans une Porsche Cayenne gris argenté.
Zhang Shun retira ses lunettes, n’en croyant pas ses yeux. Ce fut alors qu’il vit la porte de la Cayenne s’ouvrir côté conducteur et Zhou Hui en sortit d’un air décontracté. L’homme s’écria de surprise :
« Hein ? Pourquoi mes freins n’ont pas fonctionné ? »
Puis il remarqua que la Ferrari était vide et il se tourna pour repérer Zhang Shun sur l’escalier. Il se figea un moment, puis murmura :
« … Quel dommage.
– … »
Zhang Shun explosa soudain :
« Tu l’as fait exprès, hein ?! Tes freins fonctionnent parfaitement. Tu as cru que j’étais dans la voiture ! Tu es cinglé ou quoi, imbécile de Zhou ?! »
Le jeune homme se précipita pour frapper Zhou Hui. Ce dernier s’empressa de le saluer d’un ‘beau-frère’ avant de reculer pour esquiver. Alors que ces deux-là se battaient, la porte côté passager de la Cayenne s’ouvrit et Chu He en sortit, criant :
« — Stop ! »
Dès que Zhang Shun le vit, il se mit à pleurer de joie.
« Grand frère ! J’ai cru que tu étais mort ! »
C’était effectivement la première fois que le second jeune maître Zhang voyait son frère depuis des mois. Avant ça, soit la situation était chaotique et ils ne pouvaient donc pas se voir, soit Zhou Hui retenait Chu He prisonnier et ne l’autorisait pas à quitter son appartement. Dans les pires moments de déprime du second jeune maître Zhang, il soupçonnait même que Zhou Hui avait tué son frère. Si Yu Jingzhong et Li Hu n’avaient pas été là à chaque fois pour l’en empêcher, il aurait déjà fait irruption dans l’appartement pour tuer ce Zhou.
Tous les trois entrèrent dans le bâtiment de l’unité 547. Zhou Hui était en tête, chantonnant un petit air. Zhang Shun fit exprès de traîner un peu pour mettre de la distance entre eux, puis il demanda à Chu He :
« Grand frère, comment tu vas ces derniers temps ? Quand Beijing a été recouverte de ce Qi de mort l’autre fois, tu n’as pas été blessé, dis ? »
Chu He portait un costume noir serré, la veste pas boutonnée et sans cravate. Il avait l’air très mince et décontracté. Même sous la vive lumière, son visage était un peu pâle mais en tout cas, il avait toujours meilleure mine que lorsqu’il avait presque complètement épuisé son sang de cœur dans la cité de H. Il secoua la tête et répondit :
« Je n’ai pas été blessé — Qu’est-ce que tu fais ici ?
– Le directeur-adjoint Yu m’a appelé pour me demander de venir, ah. Il a dit que c’était une urgence, expliqua Zhang Shun en haussant les épaules. Il se trouve malheureusement que ce maudit Zhou et toi n’êtes pas venus travailler depuis un moment, que le second chef d’équipe Wu n’est pas encore revenu du Nord-Est et que troisième frère est gravement blessé et n’est pas guéri. Le directeur-adjoint Yu a dit que je pouvais servir de combattant de niveau passable, alors il m’a demandé de travailler occasionnellement au Ministère de la Sécurité de l’État… »
Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !
Zhou Hui ne put se retenir plus longtemps quand il entendit ‘ce maudit Zhou’. Au moment où il allait sortir une réplique bien sentie, il fut pris de court par Chu He qui demanda d’un ton étrange :
« — Troisième frère ?
– Situ, le Hou Trois, ah, fit Zhang Shun d’un ton qui allait de soi. Troisième frère est vraiment quelqu’un de bien, il s’est occupé de moi. Il nous a souvent emmenés, Shenwan, le renard et moi, pour draguer et aller au karaoké. Avant qu’il ne soit blessé, on a fait avec lui le tour de toutes les salles de jeux clandestines… »
Chu He le fixa sans rien dire, éprouvant des sentiments mitigés. Il ne parla pas pendant un long moment.
Quand Zhang Shun le regarda d’un air interrogateur, Chu He détourna les yeux et fit d’un ton inexpressif :
« Ce n’est rien. »
Les portes de l’ascenseur s’ouvrirent avec un ding et les trois hommes en sortirent. Ils tombèrent sur Li Hu dans le couloir.
Quand Li Hu était une femme, il portait toujours son bustier iconique et bien échancré au niveau de sa poitrine généreuse. En voyant Zhou Hui et Chu He, il en fut si choqué que ses seins incomparables faillirent sortir.
« Feng Si ! Tu es enfin dehors ! J’ai cru que tu étais mort ! »
Chu He inspira brusquement et Zhou Hui s’empressa de faire taire le renard :
« N’imite pas ce stupide gamin qu’est mon beau frère ! Qu’est-ce que tu fiches ici, toi aussi ?
– Le directeur-adjoint Yu a dit qu’il était arrivé quelque chose qu’il ne parvenait pas à gérer, alors il m’a fait venir en urgence. »
Li Hu passa une main dans ses longs cheveux, puis prit le bras de Zhang Shun d’un air coquet.
Et alors que le second jeune maître Zhang aurait encore tenté de se libérer il y avait peu de temps, il était à présent passé à une expression indifférente. Allez savoir quand il avait fini par s’habituer à l’attaque des obus de chair de Li Hu qui visait n’importe qui.
Zhou Hui se renfrogna en voyant le groupe réuni devant lui. Il se demanda ce qui avait bien pu se passer pour que Yu Jingzhong appelle subitement tout le monde au département spécial, y compris le Phénix et lui-même.
« Ai, ai, vous qui n’êtes jamais au courant de rien, vous savez qu’il y a une grosse rumeur qui circule ces temps-ci ? »
Après ça, Li Hu regarda tout autour, puis baissa la voix d’un ton de conspirateur pour raconter :
« Il y a un grand patron qui est subitement arrivé dans notre département spécial la semaine dernière…
– Ce n’est pas le directeur-adjoint Yu, notre patron ? s’étonna Zhang Shun.
– Ce n’est pas moi, votre patron ? répliqua froidement Zhou Hui.
– … Le moment est venu de corriger votre vision erronée de ce monde, fit Li Hu en les regardant avec de la pitié. Bien que Yu Jingzhong fait office de directeur, il n’est encore qu’adjoint et certains de ses supérieurs ne l’apprécient pas. La dernière fois quand il a tué ce vieux de la CMC, certaines personnes ont délibérément tenté de le persécuter. Et il y a peu de temps, quand le Troisième Roi de Clarté a failli anéantir la moitié de Beijing… »
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Zhou Hui commenta à juste titre :
« Sans Yu Jingzhong, tu aurais pu enlever le mot ‘failli’. Et alors ?
– Aiya, pour résumer, les intrigues politiques sont très cruelles et complexes, fit Li Hu. La situation actuelle est la suivante : afin de lui faire sentir un avant-goût de sa punition spéciale, les supérieurs ont décidé de tourmenter Yu Jingzhong jusqu’à ce que mort s’ensuive. Cette fois, ils ont carrément parachuté un soi-disant directeur du nom de Zhao qui a pris ses fonctions hier… »
Quelques employés passèrent devant eux et Li Hu se tut aussitôt.
Quand le groupe eut disparu, Zhang Shun demanda avec curiosité :
« Tu es revenu au bureau à peine hier, comment ça se fait que tu en saches autant ? »
Li Hu agita les hanches, l’air un peu timide :
« Il se trouve que cette grande dame a beaucoup de favoris, y compris dans la CMC, le Congrès National du peuple et le bureau politique. Aiya, ce n’est pas comme si je voulais entendre toutes ces sottises… Ce sont juste mes favoris qui rivalisent d’efforts pour me plaire, c’est si pénible. »
Tout le monde : « … »
Zhang Shun libéra rapidement son bras et alla se cacher en tremblant derrière Chu He.
« Qu’est-ce que vous faites tous dans le couloir ? »
Non loin de là, Yu Jingzhong se tenait à la porte de la salle de conférence, une cigarette dans une main et une tablette dans l’autre. Il les regarda d’un air étonné :
« Pourquoi vous n’entrez pas ? Tout le monde est déjà là. C’est une réunion, ah. »
Yu Jingzhong avait l’air normal, sans la moindre irrégularité, mais aux yeux des autres, son comportement était justement normal — un sourire forcé, trois rides sur son front — accablé par les vicissitudes de la vie, enveloppé dans la fumée de cigarette — souffrant d’une peine intolérable…
Tout le monde entra dans la salle de conférence rempli d’émotions diverses. Ils tirèrent des chaises et s’assirent de manière éparpillée. Yu Jingzhong alluma sa tablette pour la connecter au projecteur, puis commença sans même lever la tête :
« Nous vous avons tous fait venir aujourd’hui parce que le Département Spécial connaît une urgence sans précédent, ce qui est très grave. Nous devons régler la situation actuelle à tout prix… »
Li Hu fut le premier à s’écrier
« Directeur-adjoint Yu ! Tu as tout notre soutien ! »
Zhang Shun renchérit aussitôt :
« On est tous derrière vous, directeur Yu ! »
Zhou Hui fit froidement :
« Inutile d’en parler davantage, on n’a qu’à tuer ce Zhao et le problème sera réglé. »
Les gens autour acquiescèrent avec enthousiasme. Même Chu He exprima son accord en ne disant rien.
Par contre, Yu Jizhong fixa ces gens avec un air confus :
« Vous… Mais de quoi vous parlez ? Qui vous voulez tuer ?
– On va tuer ce Zhao ! Je m’occuperai du corps ! »
Situ Yingzhi poussa la porte en criant ça. Ses bras, son cou et la majeure partie de son visage étaient recouverts de bandages, mais son écharpe Hermès, sa montre Van Cleef & Arpels et les lunettes à monture dorée dont on ne pouvait plus identifier la marque brillaient encore, témoignant comme toujours de son style de vie inhumain.
« — Je peux vous garantir qu’il ne restera pas une miette de lui. Ce sera du propre et du rapide, sans la moindre trace. Qualité professionnelle garantie ! »
La foule leva les deux pouces en direction de Situ Hou Trois qui était venu livrer bataille malgré ses blessures, et les louanges devinrent une immense mer d’allégresse.
« … Vous… À quoi diable vous pouvez bien penser ? »
Seul le directeur-adjoint Yu eut un tic qui lui agita la bouche. Il leva une main et la photo du second chef d’équipe apparut sur l’écran de projection.
« L’urgence dont je parle, c’est que le second chef d’équipe Wu a disparu alors qu’il revenait à la capitale ! »
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Le second chef d’équipe, dont le nom complet était Wu Bei, avait trente-trois ans cette année. Avant ses trente ans, il faisait “quelques petites affaires” dans le Nord-Est de la Chine. Il avait déjà usé plus d’une dizaine de voitures blindées et ses subordonnés portaient tous des armes en voyage. Il était aussi féroce que les loups et les tigres, même les fantômes tremblaient de terreur en le voyant.
Dans sa zone de juridiction, tous les gangsters se tenaient à l’écart, le monde de la pègre était propre, la cocaïne et l’ecstasy avaient complètement disparu et mêmes les propriétaires de bars qui employaient des femmes russes pour des lapdances cherchaient à se montrer plus transparents — Tout ça, c’était parce que cet homme était précisément le plus grand bandit local.
La raison pour laquelle ce Wu se montrait si arrogant, c’était parce qu’il avait rejoint les six équipes de la Sécurité de l’État il y avait trois ans et qu’il était ainsi devenu un chef de bande dans le Nord-Est tout en étant un fonctionnaire.
« — Cette description n’est pas du tout conforme à la réalité, expliqua Li Hu à Zhang Shun. Tu n’as jamais vu Wu Deux — Même ton grand frère ne le connaît pas. Quand il a intégré notre département, ton frère était déjà en train de se cacher dans la cité de H. Wu Bei n’est pas un chef de bandits dans le sens premier du terme, c’est… »
Li Hu croisa les mains sur son torse, avec des cœurs roses apparaissant dans ses yeux :
« C’est un homme au tempérament romantique et sujet à la mélancolie. Il part loin à la recherche de la poésie et de l’amour ! Non, ce serait le salir que de le qualifier d’homme : c’est un jeune adolescent du Nord-Est de la Chine avec les yeux aussi brillants que le ciel et le cœur rempli des vicissitudes glaciales !
– … »
Zhang Shun demanda :
« Alors comment ce ‘jeune adolescent’ du Nord-Est a-t’il disparu ? »
Yu Jingzhong soupira. Il changea d’image et le tracé sinueux des chemins de fer tibétains en Chine apparut sur l’écran.
« De temps en temps, Wu Bei parcourt le désert ou se rend au sommet des montagnes enneigées afin de purifier son âme. »
Le directeur-adjoint faisait une tête des plus indescriptibles en expliquant cela. Il marqua une pause, puis reprit :
« Il y a peu de temps, il a gravi le mont Everest. Il se trouve que le Népal devait nous renvoyer de l’équipement, alors je lui ai demandé de nous l’apporter à Beijing… »
Avec un pointeur laser, il désigna une certaine zone de la ligne de chemins de fer.
« Il y a quatre jours, il a récupéré le matériel et il est parti avec quatre membres de la seconde équipe dans un village du nom de Luhucuo pour monter à bord du train K7350, un très vieux modèle. C’est le dernier endroit où sa présence a pu être confirmée. Le même jour, un groupe de séparatistes arborant le drapeau du Lion des Neiges a attaqué ce train, puis il n’y a plus eu aucune nouvelle du train. »
Zhang Shun en fut surpris :
« Plus aucune nouvelle du train ?!
– En effet, le K7350 n’est pas arrivé à destination et il a carrément disparu dans la plaine. »
Yu Jingzhong posa son pointeur laser. Il allait ajouter autre chose quand soudain, la porte de la salle de conférence s’ouvrit.
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Un vieil homme d’environ cinquante ans, petit et à l’embonpoint marqué, entra avec un mug isotherme en main, souriant. Il était suivi de Shenwan Tiansi qui n’avait pas l’air du tout heureux.
« Pourquoi tu n’arrives que maintenant ? » demanda Yu Jinghzong en jetant un regard étonné à Shenwan Tiansi.
Puis il salua l’autre homme et le présenta à tout le monde :
« Voici le directeur Zhao Yong, un homme expérimenté que nos supérieurs ont assigné à notre département afin de mieux superviser notre travail. Il a juste pris ses fonctions hier… »
Tout le monde regarda ce ‘directeur Zhao’ d’un air compliqué, mais personne ne dit un mot.
Shenwan Tiansi marcha d’un pas furieux pour tirer la chaise qui se trouvait entre Chu He et Zhou Hui. Il se laissa tomber dessus avec un grand bruit. Après tout, ils avaient nourri cet enfant quelques jours quand il était encore tout bébé. Les deux hommes le fixèrent d’un air curieux.
Après un moment, Zhou Hui demanda à voix basse :
« Qu’est-ce qui t’arrive, vieux Quatre ? Qui t’a embêté ? »
L’adolescent répondit d’un ton amer :
« Ils m’ont tous embêté ! Ils croient que j’ai un lien avec l’attaque du train ! »
Le directeur Zhao s’avança vers le devant avec un léger rire. Sans faire de manière, il tira la chaise de la place centrale et s’assit, posant le mug à côté de lui. On voyait bien qu’il faisait exprès de se montrer nonchalant et détendu alors qu’il savait parfaitement que tout le monde le regardait. Le problème, c’était qu’il ignorait qu’en fait, ces yeux regardaient le futur morceau de viande dans l’assiette du vieux Situ Trois.
Yu Jingzhong porta une main à son front.
« Désolé, ah, j’ai interrompu votre réunion. »
Le directeur Zhao toussota, puis but une gorgée de thé afin de s’humecter le gosier. Il eut ensuite un petit sourire réservé.
« Mon nom est Zhao Yong, le même caractère Yong que dans ‘modération’. Nous autres Chinois, nous apprécions la modération chez les gens bien, tandis que les gens mauvais s’opposent justement à la modération. Et chez les gens mauvais, l’absence de modération se traduit par le fait qu’ils agissent sans aucune crainte des conséquences. Alors il ne faut pas agir sans la moindre modération. Tout doit suivre les règles. Sans règles, il n’y aurait pas le moindre ordre… »
Zhang Shun marmonna :
« Il sort d’où, ce vieux schnock ?! Sa mentalité n’est pas du tout adéquate, ah. »
De son côté, Li Hu s’écria furieusement :
« On ne sait toujours pas si le vieux Wu Deux est vivant ou mort ! Pourquoi il vient nous interrompre ?!
– … Avant mon arrivée, j’ai entendu dire que le Département Spécial est plutôt laxiste, que les employés vont et viennent à leur guise et qu’ils n’ont pas du tout la mentalité que devraient avoir des travailleurs de notre gouvernement — Bien entendu, je ne dis pas ça pour critiquer. Je peux comprendre que lorsque certains camarades ont leurs habitudes de travail, ah, c’est difficile de les changer mais bon, aucune importance. Nous pouvons y aller lentement, nous améliorer petit à petit tous les jours et changer progressivement la situation dans ce département spécial qui agit sans idée centrale ou programme principal… C’est tout à fait ce qui se passe avec cette histoire d’attaque de train. »
Le directeur Zhao changea enfin de sujet pour revenir à ce qui les réunissait. Son ton se fit subitement grave et solennel :
« Ce train s’est fait détourner. Tout d’abord, nous devons définir la nature précise de cet incident. Tout ça résulte du mauvais comportement de certains religieux fanatiques avec des intentions cachées au Tibet, qui se servent des incidents violents et sanglants pour inciter le peuple à la division et à la confrontation ! Ceci va totalement à l’encontre de nos méthodes habituelles de gestion des zones des minorités ethniques ! Et à présent que nous avons défini la nature de cette affaire, la marche à suivre est… »
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À ce moment, le directeur Zhao se tourna vers Yu Jingzhong avec un sourire. Il allait dire quelque chose quand le directeur-adjoint Yu le devança :
« Pour la marche à suivre, nous avons besoin du directeur Zhao pour qu’il donne ses instructions à chacun. »
Le concerné manqua de s’étrangler, mais le sourire sur son visage rondelet ne diminua pas un seul instant.
« Hé bien… Bien entendu, nous devons d’abord fortement condamner ce comportement qui a provoqué de lourdes pertes au peuple, que ce soit des pertes matérielles ou humaines…
– Cela va sans dire ! approuva fortement Yu Jingzhong.
– Euh… Afin d’apaiser l’inquiétude des gens et de maintenir l’équilibre et l’unité déjà existants, nous ne pouvons pas rendre public cet incident afin d’éviter de mener à des interprétations excessives ou des exagérations par des gens mal intentionnés et afin d’empêcher que certains causeurs de troubles sur Internet qui ne souhaitent que semer le chaos n’interfèrent avec notre travail par leurs propos…
– Que voulez-vous faire précisément ? » demanda aussitôt Yu Jingzhong.
Il renvoya fermement la balle que le directeur Zhao tentait de lui refiler. Ce dernier ne s’était pas attendu à ce que Yu Jingzhong, qui lui avait toujours semblé si ‘doux’, se montre aussi glissant et impitoyable. Il cligna des yeux et ouvrit la bouche avant de la refermer plusieurs fois quand tout à coup, il fut frappé par une idée :
« Oui ! Nous devons faire des recherches, mais en toute discrétion — Ces criminels vont certainement nous adresser leurs demandes. On a juste à attendre que ces bandits nous contactent, tout en nous adressant à la police locale et en faisant des fouilles approfondies le long de la voie ferrée…
– Mais ça fait déjà quatre jours et les auteurs du détournement ne nous ont toujours pas contactés, ah, » fit remarquer Yu Jingzhong d’un ton confus.
Zhou Hui eut un léger rire. Situ Yingzhi et les autres portèrent une main à leur bouche et détournèrent la tête sur le côté.
« Effectivement, les criminels ne nous ont pas contactés alors que ça fait quatre jours, ce qui veut dire — ce qui veut dire — »
Les yeux du directeur Zhao s’agitèrent de gauche à droite, puis il reprit rapidement :
« Ce qui veut dire que ces gens ont l’intention de faire du chantage au gouvernement afin de semer la panique et le chaos ! Dans ce cas, nous devons rester patients et faire appel à la police locale. Entre-temps, nous devons ne pas piper un mot au monde extérieur et ne pas laisser circuler la moindre information… »
Yu Jingzhong poussa un lourd soupir, puis il se leva et se plaça derrière le directeur Zhao.
Ce dernier était toujours en train de donner ses instructions avec éloquence, quand Yu Jingzhong tendit soudain la main pour pincer sa nuque épaisse.
Les yeux du directeur Zhao se révulsèrent, son expression se figea et deux secondes après, il tomba la tête la première sur la table.
…
« Étant donné qu’il était directeur au Bureau de Sécurité Publique, je croyais qu’il était compétent, » soupira Yu Jingzhong avant de regagner son siège.
Tout en se reconnectant au vidéoprojecteur, il fit :
« J’ai cru que s’il y avait quelqu’un capable de prendre la relève, je pourrais me débarrasser de ce bordel et continuer ma route… Ai, je n’aurais vraiment pas dû surestimer les compétences de ces gens-là. »
Il leva la tête et constata que tout le monde le fixait avec tendresse et émotion.
« — Qu’est-ce qu’il y a ? »
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Le directeur-adjoint Yu était perplexe, mais Zhou Hui tendit la main en premier pour lui tapoter lourdement l’épaule. Puis vinrent Situ Yingzhi, Zhang Shun, puis Li Hu qui se tapota le torse en faisant avec une immense émotion :
« Frère Jingzhong, tu as joué les nounous pendant si longtemps que j’en avais oublié que tu n’étais pas un perdant…
– Qu’est-ce que vous allez encore tous vous imaginer ?! s’écria l’autre homme d’un ton fâché. J’ai dû passer à l’action moi-même parce que j’avais trop peur que vous ne le dévoriez, compris ? »
Il ignorait totalement qu’aux yeux de ces gens, il avait l’image d’une petite fleur délicate qui était dévastée et qui avait besoin d’être protégée — Mieux valait qu’il n’en sache rien. Après tout, même Yan Lanyu, une petite beauté que le moindre souffle de vent pouvait renverser, était reconnu comme un des plus puissants combattants.
Il continua donc à souligner au pointeur-laser la voie ferrée du Tibet sur la carte et fit :
« Nous devons immédiatement envoyer des gens fouiller les lieux où le train a disparu et en même temps, déployer des défenses dans la zone tibétaine. C’est impossible qu’un train disparaisse sur la voie ferrée sans que personne ne remarque rien. Soit un tunnel spatio-temporel s’est subitement ouvert ou bien la terre a fissuré et le train est tombé dedans. Bref, quoi qu’il se soit passé, il reste forcément des traces — Qu’en dites-vous ? »
Il désigna du menton Zhou Hui, qui avait la tête confortablement posée sur l’épaule de Chu He et qui regardait la carte. L’homme demanda :
« Qui tu veux envoyer ? »
C’était une très bonne question.
Le directeur-adjoint y réfléchit un moment avant de faire :
« Le problème se situe cette fois dans la région du Tibet. Ce Zhao veut se servir de l’enquête sur Tiansi afin de me punir, alors Tiansi ne peut pas partir. Il faut absolument aussi qu’on ait assez de puissance pour protéger le cercle magique de la capitale, alors Zhou Hui ne peut pas y aller. Situ est blessé, ce n’est pas conseillé pour lui de voyager trop loin pour le moment… »
Il marqua une pause, puis fixa Chu He d’un œil interrogateur.
« Utiliser la carapace de tortue pour localiser et repérer des cibles précises dans les neuf Cieux et les dix Terres, c’est ta spécialité… Et si tu prenais Zhang Shun et le vieux Liu avec toi ? »
Chu He tourna la tête pour regarder Zhou Hui à côté de lui.
Sans surprise, l’instant d’après, ce dernier se couvrit la bouche de son poing et toussota :
« Laisse le renard avec Zhang Shun pour protéger Beijing. Feng Si et moi irons au Tibet. »
Le renard à neuf queues, Zhang Shun et Shenwan Tiansi ensemble étaient plus que capables de protéger la capitale. Alors que Yu Jingzhong hésitait à accepter ou pas, Chu He déclara subitement :
« Non, je veux y aller avec Zhang Shun. »
Toute la salle en resta choquée. Même Zhang Shun ne put en croire ses oreilles :
« … Grand frère, tu ne vas pas m’abandonner cette fois ?! »
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Chu He ne répondit pas. Ce fut alors que Zhou Hui intervint d’un ton négligent :
« — Pourquoi tu veux prendre beau-frère avec toi ? L’oxygène est tellement rare sur le plateau tibétain. Et si le foie de mon beau-frère explosait et qu’il ne pouvait pas revenir… ? »
Chu He se tourna soudain pour le regarder droit dans les yeux.
Zhou Hui pouvait avoir l’air nonchalant et négligent, son visage splendide mais frivole alors qu’il disait ça, mais seuls ceux qui le connaissaient très bien pouvaient clairement voir une lueur froide de manigance dans ses yeux.
Cependant, Chu He resta inébranlable et le fixa sans renoncer.
Il y avait quelque chose dans leurs regards que personne d’autre à part eux ne pouvait comprendre. Au bout d’un moment, Zhou Hui détourna les yeux et lâcha un léger rire. Il prit un stylo et se mit à le faire négligemment tourner entre ses doigts.
« — Si tu veux le prendre avec, qu’il t’accompagne. Ai… Pauvre beau-frère, combien d’infusions à la Rhodiola Ou orpin rose. C’est une plante qui aide à lutter contre les tensions externes comme internes. Elle aide également le foie à décomposer certaines molécules. (1) tu vas devoir prendre quand tu iras au Tibet… »
Ils en discutèrent entre eux et Yu Jingzhong n’avait pas d’objection majeure. Au final, ceux qui restaient étaient Hou Trois, le renard à neuf queues et Shenwan Tiansi. L’équipe de recherche et de secours au Tibet se composerait du couple divorcé, plus le boulet de beau-frère.
En sortant de la salle de conférence, Zhang Shun aida Yu Jingzhong à transporter le directeur Zhao qui était toujours inconscient, tandis que les autres sortaient par petits groupes. Zhou Hui ralentit délibérément le pas et se retourna vers Chu He pour faire avec un sourire :
« Mon épouse ? »
Son sourire était profond et rempli de charme, mais Chu He s’arrêta, sur ses gardes.
« Qu’y a-t’il ? »
Les deux hommes se tenaient de chaque côté du couloir. Chu He était discret et méfiant, tandis que Zhou Hui était arrogant et sans scrupule. Au premier regard, il émanait de lui une impression confuse d’oppression extrême.
Li Hu, qui était le plus proche du couple, recula de plusieurs pas. Zhou Hui se pencha vers la joue de Chu He et eut un léger rire.
« Si tu tiens tellement à prendre Zhang Shun avec toi… C’est parce que tu as peur que j’engage quelqu’un à Beijing pour le tuer en cachette, c’est ça ? »
Chu He ne répondit pas.
« Tu t’inquiètes autant pour les gains et les pertes ? demanda Zhou Hui avec amusement. Tu es si obsédé par un simple os que tu refuses de le lâcher ? »
Il observa attentivement la réaction de Chu He, mais vit seulement son visage changer de manière subtile, comme si une expression infime, complexe et obscure était apparue fugitivement.
« — Ce n’est pas ça, fit finalement Chu He en secouant la tête. C’est en fait tout l’opposé de ce que tu imagines… »
Note de Karura : Pour une fois, Zhang Shun va être du voyage !
Bon, vous avez compris que le train en question est celui où se trouvaient Garuda et Mahā. Ils étaient en face de Wu Bei, sans savoir qui il était et inversement. Comme le monde est petit… ou pas !
Prochain chapitre : Zhou Hui va tout faire pour balancer Zhang Shun dans la montagne et faire passer ça pour un accident… Non, mais presque.
Notes du chapitre :
(1) Ou orpin rose. C’est une plante qui aide à lutter contre les tensions externes comme internes. Elle aide également le foie à décomposer certaines molécules.
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